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ÉTUDE DE TROIS APPROCHES DE LA MOTIVATION Chacun de nous développe une vision personnelle du fonctionnement de la motivation, notre propre modèle sur ce qui motive les gens. Nous sommes susceptibles de le faire en apprenant ce qui nous motive et en observant comment les autres sont motivés. Par...
ÉTUDE DE TROIS APPROCHES DE LA MOTIVATION Chacun de nous développe une vision personnelle du fonctionnement de la motivation, notre propre modèle sur ce qui motive les gens. Nous sommes susceptibles de le faire en apprenant ce qui nous motive et en observant comment les autres sont motivés. Par exemple, si quelqu’un a un professeur d’éducation physique qu’il aime et qu’il pense performant, il essaiera probablement d’utiliser ou d’imiter plusieurs stratégies motivationnelles utilisées par l’enseignant. De plus, les individus mettent souvent en scène leurs opinions personnelles sur la motivation, à la fois consciemment et inconsciemment. Un entraîneur, par exemple, peut faire un effort conscient pour motiver les élèves grâce à des commentaires positifs et des encouragements. Un autre coach, croyant que les gens sont principalement responsables de leurs propres comportements, pourrait passer peu de temps à créer des situations qui améliorent la motivation. Bien qu’il existe des milliers de points de vue individuels, la plupart des gens intègrent la motivation dans l’une des trois orientations générales qui correspondent aux approches de la personnalité détaillées au chapitre 3 : 1. Orientation ou approche centrée sur les traits 2. Orientation ou approche centrée sur la situation 3. Orientation ou approche interactionnelle APPROCHE CENTRÉE SUR LES TRAITS L’approche centrée sur les traits (également appelée approche centrée sur le participant) soutient que le comportement motivé est principalement fonction des caractéristiques individuelles. Autrement dit, la personnalité, les besoins et les objectifs d’un élève, d’un athlète ou d’un pratiquant sont les principaux déterminants d’un comportement motivé. Ainsi, les entraîneurs décrivent souvent un athlète comme un « vrai gagnant », ce qui implique que cet individu a une composition personnelle qui lui permet d’exceller dans le sport. De la même manière, un autre athlète peut être décrit comme un « perdant », c’est-à-dire comme une personne qui n’est pas combative. Certaines personnes ont des attributs personnels qui semblent les prédisposer au succès et à des niveaux élevés de motivation, tandis que d’autres semblent manquer de motivation, d’objectifs personnels et de désir. Cependant, la plupart d’entre nous seraient d’accord pour dire que nous sommes en partie affectés par les situations dans lesquelles nous sommes placés. Par exemple, si un kinésithérapeute ne crée pas un environnement de rééducation motivant, la motivation du patient diminuera en conséquence. À l’inverse, un excellent kinésithérapeute qui crée un environnement positif augmentera considérablement la motivation. Ainsi, ignorer les influences environnementales sur la motivation n’est pas réaliste et c’est une des raisons pour lesquelles les psychologues du sport et de l’activité physique n’ont pas validé la vision centrée sur les traits pour guider la pratique professionnelle. APPROCHE CENTRÉE SUR LA SITUATION Contrairement à la vision centrée sur les traits, la vision centrée sur la situation soutient que le niveau de motivation est principalement déterminé par la situation. Par exemple, Brittany pourrait être motivée dans son entraînement cardio mais non motivée dans une situation sportive compétitive. Vous conviendrez probablement que la situation influence la motivation, mais pouvez-vous également vous rappeler de situations dans lesquelles vous êtes resté motivé malgré un environnement négatif ? Par exemple, vous avez peut-être eu un entraîneur que vous n’aimiez pas, qui vous criait constamment dessus et vous critiquait, mais vous n’avez pas pour autant quitté l’équipe ou perdu votre motivation. Dans un tel cas, la situation n’était clairement pas le principal facteur influençant votre niveau de motivation. Ainsi, les spécialistes de la psychologie du sport et de l’exercice ne pensent pas que la motivation centrée sur la situation soit la plus efficace pour guider la pratique. APPROCHE INTERACTIONNELLE Le point de vue de la motivation le plus largement approuvé par les psychologues du sport et de l’activité physique aujourd’hui est l’approche interactionnelle du participant en situation. Cela remonte aux travaux de Kurt Lewin (1951) qui a formulé que le comportement dépend de la personne et de la situation. Les interactionnistes soutiennent que la motivation ne résulte ni uniquement des facteurs propres aux participants (par exemple, la personnalité, les besoins, les intérêts et les objectifs) ni uniquement des facteurs situationnels (par exemple, le style d’un entraîneur ou d’un enseignant ou le bilan de victoire-défaite d’une équipe). Au contraire, la meilleure façon de comprendre la motivation est d’examiner comment ces ensembles de facteurs interagissent Sorrentino et Sheppard (1978) ont étudié quarante- quatre nageurs et trente-trois nageuses dans trois universités canadiennes, les testant deux fois : d’abord alors qu’ils nageaient individuellement pour un contre- la-montre de nage libre sur 200 yards (182 mètres), puis dans le cadre d’un relais. Le facteur situationnel évalué par les chercheurs était le caractère individuel ou collectif de la course (relais). Les chercheurs ont également évalué un trait caractéristique des nageurs – leur motivation d’appartenance ou le degré selon lequel une personne perçoit la participation au groupe comme une opportunité d’approbation ou de rejet social. L’objectif de l’étude était de voir si chaque nageur était davantage orienté vers l’approbation sociale (c.-à-d. considérer la compétition avec les autres comme un état positif ) ou vers le rejet (c.-à-d. se sentir menacé par une activité orientée vers l’affiliation, comme un relais, dans lequel il pourrait laisser tomber les autres) et l’impact de cette orientation motivationnelle sur la performance. Comme les chercheurs l’avaient prédit, les nageurs orientés vers l’approbation ont réalisé des temps plus rapides en nageant dans le relais qu’en nageant seuls. Après tout, ils avaient une orientation positive vers la recherche de l’approbation des autres – leurs coéquipiers. En revanche, les nageurs orientés vers le rejet, qui étaient trop préoccupés par le fait de laisser tomber leurs coéquipiers, ont nagé plus vite seuls que lorsqu’ils nageaient dans le relais. Du point de vue des entraîneurs, ces résultats montrent que les quatre nageurs les plus rapides individuellement ne formeront pas nécessairement la meilleure équipe de relais. Selon l’orientation motivationnelle des athlètes, certains réussiraient mieux en relais et d’autres seraient meilleurs individuellement. De nombreux entraîneurs de sports d’équipe expérimentés conviennent que le fait d’aligner les meilleurs talents individuels ne garantit pas d’avoir l’équipe la plus performante dans le jeu. Les résultats de l’étude sur la natation démontrent clairement l’importance du modèle interactionnel de motivation. Connaître uniquement les caractéristiques personnelles d’un nageur (orientation motivationnelle) n’est pas la meilleure façon de prédire le comportement (le temps de passage individuel) car la performance dépend de la situation (exécution individuelle ou en relais). De même, ce serait une erreur de considérer la situation comme l’unique et principale source de motivation, car la meilleure performance dépend du fait que le nageur soit davantage orienté vers l’approbation ou, au contraire, vers le rejet. La clé, alors, était de comprendre l’interaction entre la caractéristique personnelle de l’athlète et la situation.