Embryologie 1&2 PDF
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Université Paul Sabatier (Toulouse III)
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Ce document détaille l'embryologie des appareils urinaire et génital, expliquant leur origine commune et leur développement successif à partir de la quatrième semaine de grossesse. Il décrit les processus d'apparition, d'ascension et les malformations potentielles. Le contenu a un langage technique approprié, ce qui suggère qu'il se réfère à des études universitaires/médicales.
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Dr WEYL NUG-Anatomie - n°1 & 2 Lions Anna 07/01 - 8h-10h Ronéo n°1 Soriano Eulalie NUG-ANATOMIE I. Introduction L’appareil...
Dr WEYL NUG-Anatomie - n°1 & 2 Lions Anna 07/01 - 8h-10h Ronéo n°1 Soriano Eulalie NUG-ANATOMIE I. Introduction L’appareil néphro-uro-génitale possède une origine embryologique commune et forme donc un ensemble anatomique. Cependant, il agit comme 2 entités fonctionnelles différentes (urinaire et génital). 1) Appareil urinaire Il a pour rôle la sécrétion et l’excrétion de l’urine et il est séparé en deux parties : le haut appareil urinaire qui comprend les reins et les uretères (globalement identique chez l’homme et la femme) et le bas appareil urinaire qui comprend la vessie et l’urètre (grosses différences entre l’homme et la femme). 2) Appareil génital C’est l’organe de la reproduction et de la sexualité, lui aussi est séparé en 2 zones ; les organes génitaux internes et externes. 3) Localisation Ces deux appareils se situent dans des zones communes : le rétropéritoine (qui contient entre autres les gros vaisseaux médians), le pelvis (en dessous du trait continu sur le schéma) et le périné (tout l’espace en dessous du diaphragme pelvien : trait en pointillé tout en bas). II. Embryologie 1) Origine embryologique commune précoce Ces appareils dérivent, pour la partie haute, de la crête mésoblastique commune (qui correspond au mésoblaste intermédiaire) et pour la partie basse, du cloaque (qui correspond à une cavité commune dans laquelle se jettent les canaux excréteurs). 2) Origine embryologique des reins a) Apparition À partir de la 4ème semaine de grossesse apparaissent 3 appareils successifs qui vont se développer puis disparaître : 1. Le Pronéphros qui est rudimentaire et non fonctionnel (disparaît rapidement) 2. Le Mésonéphros (développement de tubules excréteurs et du canal de wolff) qui est temporaire 3. Le Métanéphros qui correspondra aux reins définitifs. La succession est temporelle mais aussi spatiale (de cranial à caudal). Page 1 sur 23 À partir de la 5ème semaine, on assiste à la formation du bourgeon urétéral (proche du cloaque) qui est un épaississement du canal de Wolff. Ce dernier s'étend en direction du Métanéphros et pénètre dans le blastème métanéphrotique, puis s’élargit pour donner le pelvis rénal (bassinet), puis se divise en 2 (grands calices) etc jusqu’aux tubules rénaux. b) Ascension Nous assisterons ensuite à une ascension des reins (position basse initialement), qui vont remonter progressivement jusque dans l'abdomen. c) Malformations du haut appareil urinaire - Rein ectopique pelvien (A) : le rein ne migre pas et reste au niveau de la fosse iliaque. - Rein unique en fer à cheval (en position lombaire basse) : lors de la remontée dans l’abdomen, les reins doivent passer sous la fourche des artères ombilicales, il arrive que lors de ce passage les reins fusionnent (lorsque la fourche est trop étroite). Ce rein unique est alors stoppé par l’artère mésentérique inférieure un peu plus haut, ce qui lui donne la forme de “fer à cheval”. Ces reins fonctionnent normalement ! ! - Artères rénales polaires : Vestige d’artères existantes lors de l'ascension du rein. Il arrive par exemple d’avoir la partie inférieure du rein qui est vascularisé par une artère rénale polaire inférieure (il faut y faire attention en chirurgie). Page 2 sur 23 Il existe aussi des malformations au niveau des uretères, ils peuvent être bifides (deux uretères au début qui se rejoignent pour former un seul tuyau à l’arrivée dans la vessie), double (deux départs et deux arrivées) ou encore présenter des abouchements ectopiques (par exemple au niveau de l'urètre ou du vagin). 3) Origine embryologique des appareil génitaux Les appareils génitaux féminins et masculins se différencient grâce à de nombreux processus qui sont sous la direction du gène SRY (la prof n’en dit pas plus). a) Origine des gonades Les gonades proviennent de la crête gonadique qui apparaît à la 4ème semaine. Durant la 6ème semaine, les crêtes gonadiques sont envahies par les cellules germinales. À ce moment là, les gonades indifférenciées se trouvent en région lombaire, elles vont alors commencer leur descente dans le sens inverse des reins (chez les femmes la descente s'arrête au niveau des vaisseaux iliaques et chez les hommes elles continue par le canal inguinal vers le scrotum). b) Origine des voies génitales communes Les voies génitales sont issues de deux systèmes pairs de conduits génitaux : - Les canaux mésonéphrotiques (= canaux de WOLFF) qui sont au contact des gonades et qui deviendront les canaux déférents chez l’homme (A). - Les canaux paramésonéphrotiques (= canaux de MULLER) qui sont plus en latéral et qui formeront les trompes et l’utérus chez la femme (B). Page 3 sur 23 c) Évolution des voies génitales masculines Les voies génitales masculines sont formées de l'épididyme en périphérie puis du canal déférent dans lequel s’abouche les vésicules séminales et enfin du canal éjaculateur qui s’abouche dans la prostate. Tous ces éléments sont issus des canaux de Wolff, qui s’allongent et décrivent de nombreuses circonvolutions pour former les épididymes, qui s’épaississent pour former une tunique musculaire qui permettra le péristaltisme des canaux déférents et du canal éjaculateur. En parallèle, les canaux de Müller disparaissent sauf dans leur partie crâniale (accolé aux gonades) où l’on peut retrouver l’hydatide sessile. d) Évolution des voies génitales féminines Les voies génitales féminines sont issues des conduits de Müller (paramésonéphrotique) qui s’allongent et viennent s’aboucher à la face supérieur du sinus uro-génital (cloaque) et évoluent en trompe utérines en proximal et qui fusionnent en distal sur la ligne médiane pour former l’utérus et le vagin. Cette évolution en 3 étapes vont expliquer les 3 grands types de malformations de l’utérus : - En effet, entre la 6ème et 9ème semaines d'aménorrhées, il va y avoir la migration des canaux de Müller jusqu’au Sinus-Uro-génital ; donc si cette étape ne se fait pas, il y aura une atrésie ou une aplasie cervico-utérine ou vaginale (rétrécissement ou absence total d’utérus). Exemple : le syndrome de Rokitansky (fille sans utérus et sans vagin) qui est en général identifié lors de l'adolescence par l’existence d’une aménorrhée primaire. - À la fin de la 8ème semaine d’aménorrhée les canaux de Müller fusionnent et forment le canal utéro-vaginal (PS : la partie supérieure des canaux non fusionnés forment les trompes). Si cette fusion se fait mal, il y aura une duplication de l’utérus ou même du vagin. - À la fin du 3ème mois, la cloison médiane se résorbe, si cette étape ne se fait pas, il restera une cloison dans l’utérus ou/et dans le vagin. En parallèle, les canaux mésonéphrotiques (de Wolff) involuent, laissant parfois quelques vestiges dans le mésovarium (proche de l’ovaire) que l’on appellera Epoophore ou encore au niveau de la paroi vaginale que l’on appellera organe de Gartner, qui peuvent donner des kyste ou rarement des cancers (Voir Figure B page précédente). Page 4 sur 23 Voici une photo d’un utérus normal avec le corps au centre et les trompes de chaque côté. Voici la classification la plus répandue des malformations de l’utérus : - En 1, les utérus cloisonnées, dont la cloison p peut descendre plus ou moins loin. - En 2, les utérus dupliquées ; si elle ne concerne q la partie supérieure, l’utérus sera dit bicorne et si que c concerne l’ensemble de l’utérus, on parlera cela d’utérus didelphe. - En 3, les hémi-utérus qui apparaissent lorsqu’un seul des canaux de Muller rejoint le Sinus uro-génital. Et en bas à droite vous avez les aplasies totales. e) Origine des organes génitaux externes commun (et de l’appareil urinaire bas) : le cloaque Le cloaque va permettre le développement de la vessie, de l’urètre, du rectum et de l’appareil génital externe. Il existera donc des malformations communes à ces éléments (par exemple : “les cloaques” à la naissance). On a initialement une seule cavité : le cloaque (= sinus uro-génital, visible sur le schéma ci-dessous) dans lequel vont s’aboucher le rectum et l’appareil uro-génital. À 5 semaines, le septum uro-rectal descend pour cloisonner l’appareil uro-génital d’un côté et rectal de l’autre. La partie uro-génitale deviendra de haut en bas : l’ouraque, la vessie puis l’urètre (partie pelvienne) et enfin uniquement chez l’homme la partie phallique qui donnera l’urètre pénien. À la partie postérieure de ce canal, se fixent les tubes mésonéphrotiques et paramésonéphrotiques. Page 5 sur 23 Les organes génitaux externes ont initialement un aspect similaire avec un tubercule génital en avant, une membrane cloacal qui va fermer ce cloaque et de part et d’autres des épaississement qui s'appellent des pli cloacaux. Lorsque la séparation vue précédemment est faite ; la membrane cloacal devient membrane uro-génitale et de part et d’autre les épaississement se renomment les plis urétraux et en arrière apparaît la membrane anale avec les plis anaux. f) Origine des organes génitaux externes chez l’homme Chez l’homme, le tubercule génital s'allonge pour devenir le pénis entraînant avec lui la gouttière urétrale qui va donc initialement donner la lame urétrale à la face caudale du pénis. C’est seulement à la fin du 3ème mois que s’opère la fusion des bords de la lame urétrale pour donner un canal : l’urètre pénien. Les bourrelets scrotaux sont initialement inguinaux puis vont migrer caudalement et descendre au niveau scrotal. Cela explique les malformations nommées “hypospadias”, qui correspondent à une mauvaise fermeture de la gouttière urétrale ce qui conduit à des orifices urétraux anormaux. g) Origine des organes génitaux externes chez la femme Chez la femme, le tubercule génital s’allonge modérément pour donner le clitoris, les plis urétraux ne fusionnent pas et deviennenent les petites lèvres et les bourrelets génitaux deviennent les grandes lèvres. Page 6 sur 23 Ce sont des embryologies qui sont assez liées donc lorsqu’on aura une malformation d’un appareil, il faut systématiquement rechercher les malformations de l’autre appareil ! ! Par exemple, le syndrome OHVIRA qui associe un utérus didelphe avec un hémivagin imperforé et une agénésie rénale ipsilatérale. Cette malformation engendre de grandes douleurs cycliques car lors de l’écoulement des règles, le sang reste bloqué dans l’hémivagin borgne et engendre un syndrome obstructif. Il faut donc ouvrir chirurgicalement pour laisser le sang s’écouler normalement. Page 7 sur 23