Habiter la ville et la campagne en Europe PDF
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This document discusses the history of the relationship between people and their possessions (homes, furniture, food, adornments) in European cities and countryside during the modern period. The article explores how objects reflect cultural practices and social values to give an insight into the past.
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Habiter la ville et la campagne en Europe Culture matérielle=histoire du rapport des hommes et de leurs objets (maisons, mobilier, alimentation, parures). Il s'est approché dans le temps et dans l’espace les variations des pratiques. Car chaque objet a à la fois un aspect fonctionnel et un aspect sy...
Habiter la ville et la campagne en Europe Culture matérielle=histoire du rapport des hommes et de leurs objets (maisons, mobilier, alimentation, parures). Il s'est approché dans le temps et dans l’espace les variations des pratiques. Car chaque objet a à la fois un aspect fonctionnel et un aspect symbolique juridique et social (les vêtements notamment). L’époque moderne est une société plus dans l'abondance et la consommation; produits d’outre-mer et plus nombreux impactent hautes classes et classes bourgeoises. Cette culture matérielle est étudiée depuis le 19e s (VLD approche déjà les objets du quotidien et non que les objets raffinés et exceptionnels). F.Braudel a considéré que la consommation était un des moteurs de l’économie. Il va essayer de quantifier cette masse de produits qui nourrit les marchés et organise les échanges internationaux. Beaucoup de documents quantitatifs à l’époque moderne qui permettent de mettre en évidence des tendances dans l’histoire de la consommation (Michel Vovelle étudie les testaments) (Annick Pardailhé Galabrun travaille sur les inventaires après décès). Il manque la mise en perspective des objets. On peut parler de l’essor de la production des cotonnades dès le 18e s et comprendre pourquoi cela se diffuse (techniques, productions en série, effet de mode). On a des monuments conservés encore en élévations, mais les intérieurs ont été très réagencés. Des récits de voyages, journaux avec illustrations (pour élites) qui permettent de diffuser de Paris vers la province les nouvelles modes vestimentaires. On a donc une diffusion des nouveautés plus rapide. Les moins riches se contentent des vitrines des magasins pour acheter et s’inspirer de ce qui se fait à la cour. L’image à l’époque moderne consiste surtout à la (grande) peinture mais ne sont pas à la portée de tout le monde. Comportent allégories et codes très marqués. - Le nain Repas de paysans vêtements et mobilier assez pauvre mais paysans pas si pauvres car lit à baldaquin, un paysans a une moustache à la mode de la cour, il tiennent des verres en verre (onéreux) et boivent du vin et mangent du pain= scènes eucharistiques. Ce sont des paysans aisés. Dans quelle mesure ce peintre de cour ne veut pas transmettre à la cour une vision misérable et non pieuse de la province. Réflexion sur la notion de luxe et nécessaire et superflu. Pour un bourgeois, le paraître est fondamental, ainsi les codes vestimentaires sont nécessaires et non superflu. Les codes vestimentaires font aussi parti des lois ! Le carnaval est le seul moment où il est autorisé de se travestir. Les courtisans vont dépenser énormément dans les vêtements, argent placé autre part pour les autres. Tensions chez les élites et intellectuels. On distingue les luxe de la magnificence= considéré comme normal, de l’ordre de la raison. Pour l’aristocratie, investir dans des vêtements fait partie de leurs rôles et participe à leur rang social , fait travailler l’économie. Le luxe est considéré comme de l’ambition et de la vanité. Il est associé aux parvenus= bourgeois nouveaux riches qui vont s’infiltrer dans la haute société. C’est vraiment une période de transformations. Période avec une minorité protestante qui remet en cause et refuse certains aspects de la société. Société dans laquelle on a encore beaucoup de corporations, contestées par un mouvement libéral car elles sont vues comme un frein à l’économie. Époque d’ouverture des échanges et 1ère mondialisation en lien avec le nouveau monde. La maison urbaine de l’époque moderne Période de fort exode rural. Croissance urbaine qui signifie qu’il y a des faubourgs pauvres qui grossissent dans des villes pleines héritées de la ville médiévale. Structure générale A. maisons rues et alignements Il y a une volonté des villes pour un alignement des façades (belle perspective et élargissement des rues). Les propriétaires sont contre car cela leur enlève de l’espace et c’est des travaux coûteux. Ordre de démolitions rares et pour les maisons en ruines. B. Matériaux Beaucoup de maisons à pan de bois sur des modèles du 15e s, c’est au 19e s qu’il y a des reconstructions en pierre. Les voyageurs italiens à Paris sont étonnés de voir des façades en bois et non en pierre. Variété des pratiques selon les régions. Les rues étroites sont sombres, on commence à refuser les encorbellements. A Paris en 1607, on a une ordonnance qui interdit les pans de bois. C’est en 1667 que les choses sont effectives car l’année d’avant s’est déroulé le grand incendie de Londres qui a calmé les esprits. La pierre de taille se développe avec un calcaire dur à Bayonne. Vu que tout le monde n’a pas le budget, des bâtiments mixtes apparaissent avec pierre au 1er étage et pan de bois pour le reste, ou maisons à pan de bois avec enduit et dessin de fausses pierres → pierre devient marquer social. Lutte des villes contre l’usage des toitures végétales (chaumes, paille) pour favoriser la tuile. Les murs mitoyens montent plus haut que les structures, pour éviter ainsi la propagation du feu avec des toits végétalisés. Organisation interne A. L’héritage médiéval Perceptible jusqu’au début du 17e s dans les maisons neuves. Les nouvelles manières de construire restent dans l’esprit des maisons du 14e et 16e s. A Fontenay-le-comte, on trouve des maisons. Façade avec pignon sur rue (comme maison médiévale), galeries couvertes autour de la place. Organisation interne classique: maisons étroites avec parcelles en lanières. - Hôtel dit La pirate à Fontenay-le-comte. Maison de bourgeois. A perdu son mur pignon mais structure interne très proche des maisons médiévales. Vitrine et salle au rdc qui reprend le principe de boutiques médiévales, escalier à vis pour desservir les étages. Le décor change ici avec superposition des 3 ordres en façades (dorique, ionique, corinthien), Recherche de symétrie avec baies doubles et meneaux. Les bandeaux classiques marquent chaque étage. Caryatides au rdc qui supportait un arc (vitrine). - Montpellier, maisons “bloc”: pièce à tout faire au rdc et chambre à l’étage, cour à l’arrière. 2ème étage peut être communiquant, on y met les enfants ou les nouveaux mariés. Grâce aux inventaires, on a pu dégager 3 organisations internes de maisons. Allée commune et maison dans une cour et deuxième cour indépendante pour une autre maison. Galleries entre les bâtiments comme au Moyen Âge. Puis et latrine, escalier à vis commun permet d’affirmer un certain confort. Ces galeries vont petit à petit disparaître. Les deuxièmes types de maisons sont donc sans galeries avec donc 2 corps de maison indépendants séparés par une cour. Vu qu’il y a moins d’espace au sol et plus de population, on développe les étages → en 1783 on limite la hauteur des maisons à 15m60. 3ème type sont les maisons en fond de cour; un seul corps de bâtiment sur rue et une cour. Chaque étage a le même plan → annonce les immeubles de rapport= locatif B. Le nombre de pièces -Domination des pièces avec logement unique ou ensemble de ⅔ pièces. A Paris, 32% des logements ont une pièce. En province, les logements sont moins chers, et ils se permettent 2 pièces. -Majorité des logements à 2-3 pièces. On a des grandes familles entassées. Personnes seules aisées (ex:1682 Pierre Loiseau, Procureur au Parlement, vit dans un appt de 3 pièces). -Logements au delà de 4 pièces: vraies petites maisons, ou étages de grandes maisons → milieu aisé (20%) -Logements 7-8 pièces, très grands mais loin des hôtels particuliers. Entre Louis 13 et Louis 16, on voit une augmentation de la surface habitable → amélioration de la qualité de vie. Gain d’espace avec les faubourgs qui grossissent. C. Les nouveautées de l’époque moderne Immeuble de rapport qui apparaît au 18e s et se développe dans le 19e s dans le cadre de grands travaux de restaurations des villes (travaux haussmannien). Des parcelles sont achetées par des investisseurs qui vont financer la construction des bâtiments et gérer les loyers. Décors, volumes, étages adaptés aux villes; mais déco intérieure standardisée. Explique les façades des boulevards haussmanniens car on peut faire une lecture par l’extérieur de l’organisation interne du bâtiment. - Ru de Rivoli, immeuble empire Derrière les arcades on a des boutiques → rdc commerçant. Ou appartements. Entresol avec petites fenêtres, plafond bas, peut fonctionner avec boutique du rdc. Étage noble (grandes fenêtres décorées, balcon). 1 ou 2 étages nobles Appartements modestes (moins grands et moins hauts) peuvent être sous toiture. La hiérarchie des classes est ici verticale et non horizontale. On trouve ces bâtiments sur des parcelles étroites et des appartements pas très grands au début (les appart haussmanniens rasent tout et arrivent après). Lors des reconstructions on a des immeubles de rapports plus larges. Multiplication de ce type d’immeubles mi 18e s. Maisons bourgeoises= couloir dessert sur la rue et pièces du proprio. pièces sur cour= cuisine et domestiques. - presqu’île de Lyon. Parcelle du 17e s. Maison haute jouxte bâtiment agricole. Grande cour/jardin derrière. Construction d’un immeuble moderne à la place de l’écurie au 18e s. Maison de 3 étages, cour intérieure disparaît et va derrière, escalier droit. Rajout d’un étage en 1870. En province on a des maisons bien plus basses. Recherche de la symétrie (y compris dans les petits immeubles de rapport). D. La question de la structure familiale et de la maison Dans le sud de la France on a un système à famille souche → le patrimoine se transmet sans être morcelé égalitairement. Système héréditaire fort, transmission favorise un héritier unique. Dans le nord, partage censé être plus égalitaire entre les enfants qui favorise un certain morcellement des biens entre les héritiers ainsi qu’une forme de paupérisation des familles. Aîné et son épouse vit dans la maison familiale sous l’autorité du père jusqu’à ce qu’il décède. La salle de vie commune sert de chambre au père, et une pièce moins confortable pour le jeune couple. Avec l’arrêt des pièces en enfilades, il y a une forme de privatisation d’une partie des appartements pour intimité et réorganisation sociale. Ex:à Montpellier, il y a un recensement pour le logement des troupes (1686), maisons de l'Îlot Savy: les 2 premières maisons sont peu occupées, le dernier 10 pers par appt. Quartier populaire. E. La question de l’escalier Celui hérité de la période médiévale est un escalier à vis en pierre ou en bois, escalier partagé. Il est généralement dans la cour intérieure. Quelques rares cas où l’escalier est mis sur la façade à l'angle de la rue. On a maintenant des escaliers droits auxquels on accède par une allée dans une cour. Escalier rampe sur rampe= les rampes sont les unes sur les autres. Les paliers sont les étages des portes, les repos sont les étages communiquant entre chaque escalier. Escalier à noyaux pour catégories sociales aisées. Il y a un jour central. Certains n’ont pas de repos. - ex; hôtel du conseiller à la cour dominique cambacérès, 1723-1730. Cour ouverte sur l’escalier considérable (3 volumes de marches + repos) conçu comme une extension de la cour. Repose sur des arcs surbaissés. L’argent c’est l’espace. Mode d’habitation A. La maison partagée ? être propriétaire à l’époque moderne est minoritaire à Paris au 18e s. Ces propriétaires n’habitent pas forcément le logement dont ils sont propriétaires. Il y a beaucoup d'appartements en location ou en sous-location. Les bailleurs de ces appartements utilisent ou mettent à profit une partie du loyer en nature (ex: boucher doit donner de la viande en échange du logement). Il y a aussi des logements de fonction (logé par et chez l’employeur), fait partie du contrat de travail. Surtout pour les domestiques. Chambres simples sans foyer, à partager, logés dans la cuisine, greniers ou entre-sols. Certains ouvriers logent dans les usines où ils travaillent (ex:facture des gobelins). Il y a aussi en quantité moindre des logements communautaires, concerne surtout les ecclésiastiques. On retrouve enfin les pensions de familles. Logements meublés et loués à courte durée pour des gens généralement seuls qui restent 1 ou 2 mois. On peut être en pension de famille chez un membre de la famille. B. conditions de logement : organisation interne - Logement et lieu de travail, une frontière perméable Le logement et le lieu de travail sont associés et mélangés pour les classes populaires. A la campagne, les outils sont dans la grande pièce où tout le monde vit. A Paris, les gens qui ont des boutiques habitent à côté et logent les apprentis dans la boutique ou les entre-sols. Dans les appartements de ces artisans, il y a souvent des stocks de marchandises entreposées. C’est surtout le cas chez les bouchers (très riches), qui doivent garder chez eux les animaux qui vont être abattus à la demande. Il faut une étable, un abattoir, un fondoir, et une boutique. Polyvalence des espaces avec mélange de parties privées et fonctionnelles. - De la polyvalence à la spécialisation des pièces Polyvalence peut s’apercevoir à tous les étages de la société. Chambres sont lieux de réception, table se dresse n’importe où. Chez les plus modestes, on trouve une amorce de spécialisation avec le mot cuisine ou salle, écrite dans les inventaires après décès. Terme flou, donc on utilise les meubles pour connaître la fonction des pièces. Au milieu du 18e s, il y a des lits dans n’importe quelle pièce, quel que soit le nom de la pièce. Le terme le plus utilisé est celui de chambre, à boire et à manger pour recevoir, à coucher pour dormir. Il faut attendre le 18e s pour que ce terme soit associé à un espace de repos. Quand il n’y a qu’une seule pièce dans le logement, elle sert à tout. A Paris, la cuisine est présente dans la moitié des logements. Elle fait surtout partie des logements aisés. Salle et tous ses dérivés (salle à manger, salle de compagnie, salon) sont présents dans tous les inventaires et posent problème de compréhension. Au 18e s, le mot salle est associé à quelque chose de spacieux. Salle parée sert pour recevoir. Salon vient d’italie et est une salle de parade/réception au 17e s, au 18e s, elles perdent de leur hauteur et se retrouve sous formes modestes chez bourgeois. Pièce qui garde son rôle central de distribution. Les cercles mondains se retrouvent dans des salons. Terme reste associé à espace d’échange et réception. On voit apparaître une pièce à manger distincte des salons, mais que dans les grandes demeures durant le 18e s. Le cabinet est une petite pièce privée, vont se spécialiser avec le temps pour devenir des cabinets d’étude, cabinet de collections, cabinet de toilette, rangement, lieux d’aisances (toilettes), boudoirs. Le terme garde-robe (ou bouger) sert de rangement, débarras, peut être aussi un espace de rangement discret ou lieux de toilettes. L’antichambre (avant la chambre) sert à recevoir (et ne plus recevoir dans la chambre). Les domestiques ne vont pas plus loin. Lieu de passage mais déjà dans la sphère de l’intime. Tous ces termes n’apparaissent que dans les hôtels particuliers. Avoir de petits espaces facilite le chauffage, en hiver on ne garde qu’une ou deux pièces où l’on vivra. On met les lits dans des alcôves, permet de garder le chaud et d'avoir des espaces intimes. Pour les gueux, on crée des lits clos, fermés par des boiseries comme un meuble. Cette période moderne est une période d’évolution que l’on perçoit et d’adaptation des intérieurs. A la fois pour la vie en famille, à la fois pour mélanger ou ne pas mélanger privatif et professionnel. Intérieur mouvant ou la polyvalence des espaces est la règle dominante, mais dans une tendance générale qui va à une recherche de l’intime, et une amélioration de la vie quotidienne, en suivant des modèles de la haute société et en les adaptant à ses moyens. Le confort de la maison n’est pas toujours prioritaire pour les familles. On aménage les intérieurs comme on peut. La vie fonctionnait autour de la paroisse, du quartier et des voisins. Ces liens de solidarité et liens sociaux sont plus importants que le confort d’un appartement. Dans les grandes villes, il y a des noyaux par quartiers (quartier breton, etc). Confort, décor et objets du quotidien Évolution de la vie marquée par “l’économie monde” (au 18e s), produit qui arrivent des colonies qui vont transformer le quotidien des européens en termes de transformation (café, sucre et tabac sont du luxe). Eau, feu, lumière A) Le chauffage La question du chaud est à appréhender en fonction de ce que l’on est. Le froid est géré différemment pour les enfants/homme/femme, ceux qui travaillent dehors ou statiques dedans. On se sert de la proximité pour se réchauffer, on évite de mettre beaucoup de fenêtres. On met des tentures, boiseries sur les murs. On double les intérieurs avec des textiles (rideaux bien lourds). L’utilisation des rideaux entretiennent une pénombre, donc les gens peignent les murs en blanc (peinture chauxlée). Mise en place d’éléments pour transporter la chaleur et le feu (brasero, bassinoires, chaufferettes) On retrouve les chauffages portatifs dans les différents moyens de transports utilisés par les riches. Beaucoup de maisons ont juste un foyer, généralement au sol (sans conduit de cheminée, donc la fumée s’échappe par le toit de chaume). Elles ont tendance à se réduire en taille, le manteau de cheminée se baisse (cheminée moins haute). Vu qu’elle est plus petite, le feu l’est aussi donc il n’y a pas besoin d’un grand appel d’air pour faire sortir la fumée). Ceci dit, cela ne chauffe pas très bien, ce serait donc plutôt utilisé pour la cuisine (point de chauffe ou point de cuisine). Tiré du Corpus de l’architecture rurale française; - Région de Casabianca, climat méditérannéen d’altitude avec beaucoup de châtaigniers, qui remplacent les céréales. Architecture particulière s’est développée dans ces montagnes; maisons étroites qui se développent en hauteur, pierre et couverture en schiste. La pièce principale avec le foyer est le fucone; à l’étage (inhabituel). Foyer central dans une boîte en bois (et terre) appelé fucone, le feu brûle en permanence. N’étant pas contre le mur, la fumée monte et passe par le plancher du grenier et par la même occasion, assèche les châtaignes et tue les vers. La disposition des pièces et du foyer central sont adaptés au mode de vie de la population locale. Ce sont des cheminées inhabituelles mais qui répondent à un besoin. - Dans le Jura, on a le Tué franc comtois. Habitat groupé dans une maison bloc, qui comprend aussi tous les bâtiments agricoles. Tout est sous le même toit (on se sert du foin et du bétail pour se réchauffer). Il y a des grandes cheminées mesurant jusqu’à 7/8m de haut, la haute 3m de côté. Le feu est central et donne accès à un four à pain à l’extérieur. On conserve la viande dans les conduits de cheminées → viande fumée. Le poêle se retrouve surtout dans la partie Nord-Est de la France (et dans les Vosges), foyer fermé de petite taille entouré de terre cuite réfractaire. Ils sont très lourds, pour permettre de chauffer la pièce sans feu. Ils sont à cheval entre plusieurs pièces (cuisine et Stube=chambre). Arrive dans la capitale et le reste de la France bien tard, alors que ça a tous les avantages. Ils se retrouvaient surtout dans les auberges, dortoirs, casernes et cabarets. Les riches étaient contre le poêle car attachés à la cheminée médiévale, ornée de blasons; lorsque les poêles se démocratisent après 1750 ils l’ornent de faïence avec les armoiries ou objets précieux. Le lent développement de ces poêles est surtout pour des raisons sociologiques. Il devient la norme au 19e s, malgré le fait qu’on retrouve encore beaucoup de cheminées basses dans les appartements. Le conduit et linteau de cheminée sont décorés, et accueillent miroirs et luminaires (signature des intérieurs bourgeois et aristocratiques). En Lorraine, on utilise la Taque (plaque en fonte contre la cheminée), qui sert de cloison avec un petit placard utilisé pour faire sécher les choses. B) Luminaire Généralement insuffisant. La question de la lumière est une distinction sociale entre bourgeois et pauvres, la lumière est un luxe. Les préfets de régions enquêtent sur ces lumières, la vision bourgeoise de l’habitat paysan est un édifice terne et sans lumière sauf la porte. Cependant, les vestiges comptent 3 fenêtres par maison environ; la vitre coûtant chère, on en retrouve moins en campagne et beaucoup en ville. Les lampes à huile sont peu onéreuses, mais les huiles ou la cire le sont. 500g de bougie=3j de salaire de base. Comme les éclairages artificiels sont chers, vivre la nuit c’est marquer sa différence, donc la nuit on dort! Les salaires sont plus élevés en été car journées plus travaillées. Vivre le soir, recevoir implique d’avoir des lumières chez soi, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde. La lumière n’est pas que confort, c’est aussi la possibilité de socialiser et de se retrouver. Les fêtes et célébrations sont les moments où l’on peut faire de grands feux. La lumière et la durée de vie de la cire, rythment entre autres les actes au théâtre. L’éclairage urbain coûte une fortune en ville. Au mi 18e s, on a 6500 bougies dans des lanternes. C’est un gouffre financier, qui ne va aller mieux qu’avec les lampadaires à gaz. A Paris en 1750, 63% des inventaires après décès mentionnent des chandeliers. Chandeliers en argent, mais généralement en béton, terre cuite, alliage cuivreux. On a aussi des martinets (chandeliers à long manche) pour voir où on marche. Des lanternes permettent aussi de sortir car flamme protégée, on les retrouve notamment sur les fiacres. Ce qui va marquer profondément les intérieurs, sont les bras de cheminée= luminaires à 2 ou 3 branches fixées sur le mur de part et d’autre de la hotte de la cheminée. Luminaire comme élément de décoration (bronze doré à décor végétalisant). Le luxe absolu est le lustre, qu’il faut descendre pour allumer et changer les bougies. C) Eau, hygiène Le passage de l’époque médiévale à moderne n’a pas changé les structure des villes, l’accès à l’eau se fait par les puits, les lacs et les rivières. Les puits sont très répandus à Paris et ¾ des maisons ont leur puits (communs généralement). Les eaux sont généralement souillées par la pollution de la ville car ils ne creusent pas profond. Un accès à une eau saine est difficile. Les autorités royales vont pousser à un accès à l’eau sur des points publics (fontaines) sur les ponts dès le 16e s, elles permettent de tirer l’eau de la Seine vers les quartiers. Au début de l’époque moderne, on a un grand aqueduc qui alimente des fontaines publiques. Les aqueducs se développent et alimentent Paris. Les aménagements des jardins de Versailles vont permettre d’améliorer le système d'acheminement de l’eau et perfectionner le système de canalisations; applicables ensuite en ville. Avec l’arrivée de l’eau dans la ville, on perçoit l’utilisation et l’acheminement de cette eau. On retrouve des porteurs d’eau qu’ils amènent dans les foyers. Eau ensuite stockée dans des réserves à domicile. En province, on a des puits communs dans le village car il faut descendre très profond. Avec l’eau, se développe aussi la question de l’hygiène. Les pots de chambres ne sont pas très fréquents, on trouve aussi des chaises de commodités (plus répandues dans les intérieurs aisés). Ce sont ici des éléments portables, on voit se développer lentement des cabinets de toilette dans les hôtels particuliers (1 cabinet/10 en 1750). Les toilettes avec chasses d’eau sont des lieux dit “à l’anglaises” et décrit dès les années 1740, mais meubles d'exception. La demande est d’avoir des latrines dans les maisons. A Paris, la majorité des maisons ont des latrines au 18e s. Des conduits en terre cuite dans les murs évacuent ces déjections vers des fosses vidangeables. Cependant, l’acidité des excréments attaquent la terre cuite et les tuyaux fuient. A la ville comme à la campagne, le moyen le plus simple est de faire ses besoins dans la nature ou dans les rues isolées. Les villes se battent contre ces soulagements dans les rues. On prévoit des grandes latrines publiques comme à Brouage. A défaut d’avoir une pièce, l’ameublement permet de convertir un espace en un espace de toilette. On retrouve des coiffeuses avec tiroirs pour mettre ses onguents, des baignoires pour enfants ou grandes bassines sont utilisées pour faire sa toilette quotidienne. Les bains sont toujours utilisés dans les villes à l'époque moderne. On voit l’apparition du bidet, meuble luxueux avec des bois fruitiers et bassin en faïence. On se lave avec ces petits meubles car la baignoire est un geste de raffinement et sensuel. C’est plus un loisir qu'un geste d’hygiène. On retrouve beaucoup d’objets en faïence comme les plats à barbe pour les hommes, des flacons en cristal, éponges, boîtes et pots en différents matériaux, des nécessaires de voyage. 26/11/2024 Décors et mobilier A) Décors muraux et vêtements On remarque une accélération de la consommation. Marquée par des goûts/couleurs, nouvelles exigences des consommateurs. Jusqu’au 16e s, les objets évoluent, mais très lentement. Paris est le centre de production et tendance donc les grandes familles françaises comme étrangères se fournissent à Paris où s'y installe pour fonder atelier et se faire un nom. Les objets du quotidien des personnes moins fortunées ne se retrouvent pas dans les musées, on fait avec textes ou données de fouilles. Tapisseries, summum du luxe car production manuelle avec tissus chers (soies). Ceci dit, dans les inventaires du 17/18e s, les notaires sont capables de retenir plusieurs types de tapisseries venant de différentes fabriques (Bergame, Aubusson, Felletin, Gobelins, Beauvais), ils peuvent distinguer des origines. Gobelin= tapisseries traditionnelles faites en France Beauvais = luxe Felletin = moins luxueuses que les derniers mais quand même de coût Bergame = devient un type de tapisserie, beaucoup plus grossières, souvent de grandes tailles à étendre sur plusieurs murs en même temps. Fait en toile de chanvre, bourre de soie, laine, coton. De ce modèle italien, des fabriques françaises se mettent à faire ces productions (surtout dans le Nord de la France) La grande révolution des 17e et 18e s, sont le développement des cotonnades, que les Européens vont implanter dans leurs colonies, plutôt que de faire le voyage jusqu’en Inde. A l’origine, ces cotons viennent de différents districts de Malwa, Gujarat, la côte de Coromandel et le Bengale. Importations dès le 16e s qui apparaissent, mais surtout à partir de la deuxième moitiée du 17e s que les importations connaissent un franc succès. La Compagnie des Indes (qui y vont pour commencer), va demander aux ateliers de modifier leurs décors pour s’adapter aux goûts européens. C'est ce que l’on appelle des Indiennes, toiles 100% coton peintes ou imprimées avec des couleurs gaies. Très grand succès. Indiennes=cotonnades La nouveauté du répertoire décoratif d’Orient va très vite plaire. On commence à avoir du coton dès 1640 en Guadeloupe (avec l’indigo), qui vont remplacer la culture du tabac. St Domingue (et le sud des USA) va aussi avoir beaucoup de coton pour alimenter le marché français. Les progrès techniques 2e ½ du 18e s vont faire baisser le prix des cotonnades et ouvrir le marché. la spinning-jenny de Hargreaves, mécanisation du filage (en France en 1768)= file plusieurs fils en même temps. Mule Jenny de Crompton (1779), amélioration de la précédente. Métier à tisser automatique de Cartwright en 1785 grâce à la machine à vapeur Avant le 18e s, ces cotonnades vont surtout servir d’ameublement; on habille les murs de tissus qui vont êtres fixés au murs (différent des teintures). Les cotonnades vont venir faire concurrence aux tentures de soie. C’est le passage des cotonnades aux vêtements (1770-1780 qui va doper la demande et élargir le marché. Car c’est léger et moins résistant =donc rachat de nouveaux vêtements réguliers, mais à la nouvelle mode → va de pair avec développement de la mode. Face à ce succès, se pose la question de la production en Europe. Pourquoi produire en France, quand on peut produire directement à la source dans les colonies. Face au succès des indiennes, les corporations d’autres tissus vont interdire la production de cotonnades en France. 1686 à 1759: interdiction de production dans le royaume de France. Toutes les villes frontalières du Royaume de France vont en profiter et installer des fabriques puis faire entrer en douce les marchandises dans le pays. Certaines villes indépendantes (Alsace, Mulhouse) vont devenir des centres importants de productions cotonnades. 1760 Jouy-en-Josas sur la Bièvre, deviendra la plus grande manufacture d’Europe, crée par Christophe Philippe Oberkampf, industriel d’origine allemande. Il se développe dès 1665. Aujourd'hui encore, on parle de décor en toile de Jouy. Face à la délocalisation dans les colonies, Jouy va rester en France et produire moins mais de meilleure qualité. Jean Baptiste Huet peintre du fin 18es à la cour, travaille aussi à faire les cartons d’impression de Jouy-en Josas. Les indiennes se développent en industrie mais participent à l'évolution des modes et décors, et font participer des artistes qui ne font pas les choses traditionnelles en peinture. Ouvre les portes du monde de l’art et industries textiles. Le marché de la mode vestimentaire va aussi développer une notion de marketing, catalogues de références, etc. La fabrique vend des tissus, non des vêtements tout fait ! La qualité d’une indienne réside dans: la qualité de la toile, qualité d’impression, motif (orientalisants, interdit). Très rapidement, les indiennes (après Louis 14) ne deviennent plus des produits de luxe et référence. Malgré tout, dans l’imaginaire collectif, c’est de l’ordre de la parure/superflus, mais induit une notion d’argent pour payer du superflus. Ce textile pour les vêtements (réservés pour les plus riches) sont surtout des robes de chambres, puis dans des robes pour les grandes occasions. Robes à la française ou à l’anglaise (2nde ½ du 18e s). Le tissu est aussi récupéré s’il est en bon état pour les moins riches (ex: en tablier). En ville, les vêtements vont suivre des évolutions de mode (couleurs, motifs). En campagne, les choses sont plus fixes. Le costume campagnard utilise leurs vêtements traditionnels et ajoute ces nouvelles modes à leurs costumes. C’est donc les accessoires qui vont surtout se développer (et qui utilisent moins de tissus donc moins chers). Cravates, mouchoirs de cou, ruban, fichus, châles. Cet accès à des pièces bon marché va permettre à des classes populaires de porter une partie de leurs vêtements à la mode. La mode (véhiculée par la presse) ne va plus être seulement réservée aux grandes élites, c’est l’accès à une révolution chromatique pour les classes modestes! On a donc beaucoup de couleurs vves (rouge/jaune/bleu). Des catalogues de motifs circulent en France avec différentes nuances de couleurs. Révolution dans les couleurs (nouvelles couleurs créées comme le gris, lilas), motifs (créés typiquement européen). Ce développement de tissus va permettre la mise en place de saisons. Avec des couleurs d’été et d’hiver. Législation sur les marques de fabricant apparaissent → permettent aux fabriques de signer leurs productions. Collection annuelles et décors immuables Dans ce foisonnement de nouveauté, il reste les classiques indémodables; qui vont devenir marque de fabrique des indiennes. On va avoir des décors à la Perse= décors de fleurs exotiques associés à des feuillages couvrants. Décor aux bonnes herbes= fleurs C’est aussi l’émergence de décor régionalistes, surtout en provence qui apprécie ces décors Perses, où malgré l’interdiction il y a toujours eu une énorme consommation d’indienne. L’ameublement a aussi eu une place non négligeable dans le développement d’indiennes. Le terme tapisserie; qui tapissent les murs, vont finir au 19e s comme papier peint. Les tissus d’ameublement sont la décoration des murs, les capitonnages des assises, draperies et couvres-lits, ciels de lit, rideaux. Généralement au décor très chargé jusqu’à la fin du 19e s. Les décors figurent surtout des fleurs, inspiration des anglais (passionnés de botanique). Les motifs de jardins se développent par la suite, associés aux chinoiseries (très imaginaires). Les représentations humaines sont peu courantes et se développent autour des camaïeux (rouges pour la plupart). Camaïeux de chinoiseries puis décors campagnards/pastoraux. papier peint, d’origine chinoise; se développent fin 18e s avec la manufacture Réveillon (copiera les décors de Jouy dans un premier temps, puis création de ses propres décors). Il y a d’abord les papiers peints raboutés, puis on va passer à l’impression en rouleaux qui est plus simple à poser. On trouve l’utilisation dans toutes les classes et va finir par concurrencer les tapisseries de soie. papiers peints dominotés (motifs floraux géométriques répétitifs) vont concurrencer les indiennes. Servent surtout à tapisser intérieurs de meubles, boîtes, carnets. Les motifs antiquisants vont devenir la marque de fabrique du décor Empire. Dans les grands décors d’intérieurs, les boiseries sont plus prisées et les papiers peints et indiennes sont limités aux indiennes. Elles permettent d’apporter de la chaleur. Les boiseries hautes sont entièrement couvrantes (avec intégration de miroirs et peintures). Boiseries basses avec une partie haute qui est en soie ou indienne. les paravents (éléments de décor amovibles) expriment cette volonté d’associer bois et textiles. En campagne (peu de gravures pour montrer intérieurs paysans), on voit un intérieur avec quelques imprimés ou peintures sur le mur, mais très peu de décor. Nouvelles manières de consommer L’exotisme(Vient du grec=ce qui est à l’extérieur de) est une constante dans toutes les époques. Ce mot est aujourd’hui remplacé par la question d’altérité=ce qui est propre à l’autre. Dans le monde grec, celui qui est à l’extérieur du monde gréco-romain est le barbare; ici aussi c’est péjoratif Selon Claude Lévi-Strauss, toute société est centrée autour de ce qu’elle assimile sa supériorité par rapport à d’autres. Dans sans l’exotisme, il y a une forme d’ouverture car on va chercher ce qu'il y a de nouveaux (paysages, couleurs, peaux). Existe déjà au moyen-âge (Marco Polo), avant l’époque moderne, cette altérité passe par les textes d’auteurs antiques, récits de voyageurs. Avec les colonies de l’époque moderne, les gens vivent l’expérience de la rencontre avec les gens. Cet intérêt pour l’autre, en Europe, est poussé et motivé par les sociétés coloniales. Cet intérêt est aussi présent car c’est une société jugée inférieure et qu’on domine. L’accès à cet autre monde se popularise dans plus de récits, gravures, opéras (Les Indes galantes), même les classes populaires ont vu des images. L’exotisme est surtout ce que les européens trouvent acceptable (comme la danse des vahinées), il y a un tri dans ce qui est acceptable pour aller en Europe. Ce qui va susciter la fascination. Il va y avoir un développement du commerce de masse (objets d’arts antiques, porcelaine chinoise). Ainsi que des productions de masse pour être accessibles à toutes les classes. Il y a des chinoiseries, turqueries etc, qui rappellent l’image que les européens ont de ces pays. - le sucre N’est pas une nouveauté en termes de consommation et produit inventé. C’est l’expansion arabe qui va permettre de l’adapter et l’implanter sur le bassin méditerranéen. A l’époque médiévale, le sucre est cultivé dans l’est méditerranéen et consommé à table. Les croisés en Terre Sainte en ramènent. Dès le 15e s, les espagnols et portugais vont les implanter dans leurs propres colonies (canaries, cap vert). Dès le 16e s, c’est en amérique du sud et central qu’ils vont développer la culture du sucre. Avant la période Napoléonienne, le sucre consommé est celui de la canne à sucre. L’île de Saint Domingue est la principale fournisseuse. 1715, 7 mille tonnes. 1770, 67 milles tonnes. Culture de masse basée sur l’utilisation d’esclaves. C’est ce commerce qui va faire le succès de ces ports nwordiers (Nantes, Le Havre et La Rochelle). La Révolte de Toussaint Louverture (révolte d'esclaves à Haïti en 1791) marque la fin de la culture du sucre dans les colonies. Le sucre est connu en france en forme de pain de sucre (toujours consommés dans les pays arabes), ils seront remplacés par des morceaux moulés (carrés de sucre) dans le 19e s. On commerce aussi du sucre cristallisé (sucre à saupoudrer) à tamiser soi-même. Sucre semoule, tamisé et fin. On en trouve chez l’apothicaire (prescrit comme médicament ou pour aider au goût des potions). Le pot à sucre (albarelle, pot à piédouche) est en faïence. On a des sucres aromatisés (violette). Le circuit du sucre va passer par la livraison chez les épiciers qui sont des revendeurs de sucre. On peut acheter le pain de sucre entier, ou au détail. L’épicier casse le pain de sucre avec une pince ou un casse-sucre à levier. On mange les morceaux de sucre avec du pain. Dans de l’eau, des glaces, de l’alcool. Dans les guinguettes fin 18e s, on sert du vin à la française (vin coupé à l’eau et au sucre). Le sucre à domicile Se casse à la dure avec un fer à repasser. Ou un moulin. On met le sucre dans des pots à sucre décorés sur la table. Pots en faïence ou porcelaine. La faïence se démocratise au 18e s et devient accessible à des bourses plus modestes. On met aussi le sucre dans des saupoudreuses. On en trouve en grand nombre sur les tables du 17 et 18e s. On les remplit par le fond. Décoré de camaïeu de bleu. Ou dans des sucriers avec cuillère. Le développement de la consommation du sucre va permettre le développement de boissons. - le chocolat à la cour Produit de luxe, introduit en france lors du mariage de louis 13 et Anne d’autriche en 1615. Les espagnols, par le biais de la cour, introduisent la consommation du chocolat en France. En Espagne, sa consommation est utilisée en tout temps (même pendant carême). Utilisé au départ comme médicament, on confie des vertues aphrodisiaques. En France, on voit le mot entrer dans le dictionnaire, il est en vogue à Versailles et se développe dans les élites aristocratiques (chocolatières dans les inventaires). Le chocolat devient rituel de la culture aristocratique. Il est représenté dans le tableau de Jean Baptiste Charpentier le Vieux La Tasse de chocolat. On émulsionne le chocolat avec un moulinet (ou moussoir) pour battre le chocolat et créer une mousse. Les desserts à base de chocolat arrivent fin 18e s, avec des machines pour broyer les pâtes de cacao. Les chocolate houses en Angleterre vont favoriser la consommation du chocolat en Angleterre. A Paris, il faut attendre 1770 avec la Compagnie française du chocolat et des thé pour y avoir accès plus facilement. Les juifs marranes vont s’installer à Bayonne et développer une production de chocolat. Il y a une corporation au chocolat. Au 18e s, 50% des inventaires après décès ont leur chocolatière. - le thé boisson aristocrate du 17e s, se consomme à l'anglaise. Dans les élites sauf en Angleterre dans toutes les classes. Consommation du thé à Bordeaux car on copie les pratiques anglaises. consommation assez minoritaire - le café Connu comme remède. Les turcs s'introduisent en méditerranée et en italie. arrivée aussi par l’atlantique car les hollandais vont importer la plante en amérique dans les indes orientales et vont la cultiver. Son développement passe par une culture à grande échelle en Amérique et par une culture esclavagiste. L’ambassadeur du sultan est reçu à la cour de Louis 15 et introduit le café. En Angleterre, il y des coffee houses dès 1750. Fin 17e s en France. Le Procope à Paris est très célèbre. ça devient un vrai salon littéraire. On boit du café qui vient de St Domingue, d’arabie, d’inde → notion du cru Jusqu’au 19e s, les fèves vendues sont vertes. Il faut le torréfier soi-même ! Grilloirs, torréfacteurs, moulin ou mortier pour le moudre, filtre. Boissons en décoction ou en infusion. Fin 17e s, on voit apparaître les cafetières à la “Du Belloy” (ancêtre de cafetière moka), qui se répand assez vite. Le café va connaître un véritable engouement, et va devenir un produit de consommation courante. En 1760, 20% des inventaires après décès dans les faubourgs parisiens ont leur cafetière. Pendant la révolution française (là où les prix montent), on fixe le prix des céréales et du café pour éviter la spéculation. - fumer Le tabac est une plante américaine introduite dès le 16e s. Consommation d’abord portuaire, elle est dite aussi l’herbe à Nicot (Jean Nicot, diplomate, philosophe) qui a un contact avec cette plante par des marchands flamands et l’envoie en France. Utilisé en 1er pour soigner les migraines (la chique), mais se développe la pipe pour fumer ce tabas. Gros ateliers de production en Hollande (pipers anglais exclus en Hollande). On la qualifie de “brûle gueule” car terre cuite conduit la chaleur. Usage très répandu, notamment en mer car ça couvre les odeurs sur les bateaux. Ou dans les prisons. On trouve des pipes décorées de gravures du personnage de Sir Walter Raleigh(explorateur anglais) mangé par un animal. Ces pipes et cette consommation du tabac va se développer mais avec des consommations différentes. Chiquer et fumer vont devenir consommations des classes populaires. Les aristocrates portent sur eux des tabatières. Ils insèrent le tabac dans les narines. Monde changeant qui s’ouvre sur le monde, qui a le goût de nouveauté et s'ouvre sur un monde de consommation. Apparition des modes qui se développent aussi dans les classes populaires; grâce à l’industrialisation et système esclavagiste des colonies. Les historiens parlent d’économie-monde car tout ets interconnecté et les produits peuvent venir d’autres colonies que les siennes. Ces consommations arrivent en Europe Occidentale même si chaque pays a ses préférences.