Cours S1 Macroéconomie PDF
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This document provides an introduction to macroeconomics. It covers topics such as the science of wealth, the creation of wealth (GDP), and the emergence of capitalism.
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Introduction à la Macro-économie Préambule La règle des 3i de Esther Duflo – Abhijit Banerjee – Prix Nobel d’économie 2019, ces 3i sont bien plus nocifs que beaucoup de problèmes économiques : - Idéologie : Si l’on ne veut pas croire, voir ou réfléchir, on peut être dans une croyance désirée : On...
Introduction à la Macro-économie Préambule La règle des 3i de Esther Duflo – Abhijit Banerjee – Prix Nobel d’économie 2019, ces 3i sont bien plus nocifs que beaucoup de problèmes économiques : - Idéologie : Si l’on ne veut pas croire, voir ou réfléchir, on peut être dans une croyance désirée : On a une idée et on essaye de la confirmer. On n’est pas dans la culture du doute mais de la certitude. Il y a un réconfort intellectuel d’avoir l’information qui confirme la pensée. C’est un billet de confirmation. - Ignorance : Ils ne savent pas les tenants et les aboutissants de leurs opinions. - Inertie : Face à l’obstacle, on abandonne face à l’ampleur du travail car les changements seraient trop importants ou bien cela représenterait un risque. Introduction - Science économique : Science des richesses - Branche de la science économique étudiant les comportements individuels des agents économiques et notamment leurs prises de décisions. (Elle s’oppose à la macroéconomie, qui raisonne sur les quantités globales.) - Richesse créée : PIB (GPD en anglais) - Croissance : Hausse du PIB par habitant = Augmentation du bien être - « Récente » hausse de la croissance début 19ème siècle. Avant cela, il n’y avait pas de croissance. Le niveau de vie des habitants n’a presque pas changé avant 1820. En 1820, 94% de la population vivait sous le seuil de pauvreté, en 2015, ce pourcentage s’est abaissé jusque 9.6%. - Hausse de la croissance : Emergence du capitalisme Capitalisme : Combinaison de 3 éléments - Un système institutionnel : Il faut des règles - Un système de marché - Le progrès technique - Richesse = Créer = Financer = Créances - Dans les sociétés modernes, taux de croissance des créances : Taux de croissance économique (droits sociaux) - Comment ruiner un créancier ? - La spoliation par la force (guerre, régime politique), - Inflation (Donc évaluation), - Par le défaut de remboursement ou taxation excessive - Théorème du rendement social de Maurice Allais-Fr, Prix Nobel 1988 : « Toute économie, qu’elle soit collectiviste ou de propriété privée, doit s’organiser sur une base décentralisée et concurrentielle » - 1947 Partie 1 : Richesse, monnaie, politique monétaire I. La Monnaie Le troc : équivalent simple Monnaie : Equivalent générale A. Histoire et formes de monnaie 1. Monnaie consommable La monnaie sert de médium, c’est la monnaie qui apporte de la valeur pour effectuer un troc. En Mésopotamie, la monnaie était l’épi de blé. Le problème c’est que ce n’est pas une monnaie qui se conserve. En Chine, il y a eu de la monnaie consommable avec du thé. 2. Monnaies non consommables La monnaie peut être représentée par des babioles, des choses artistiques, des symboles, des pièces en roche (Valeur symbolique). 3. Monnaie métallique Monnaie dont la valeur est déterminée par son poids en métal (si possible précieux). Pour cela, il faut maîtriser la métallurgie, dissocier les métaux. Le perlage effectué par les romains sur leurs pièces de monnaie permet d’éviter le rognage du métal afin de récupérer du métal et frapper de nouvelles pièces. La pièce métallique représente un fort risque car c’est un objet que l’on peut facilement voler. Pour contrer cela, on peut déposer la monnaie chez des orfèvres qui donnent un certificat de dépôt sur lequel est écrit le montant déposé. Ils vont ensuite préparer des billets qui seront distribués aux déposants. Le papier a en plus l’avantage de ne pas faire de bruit. 4. Monnaie fiduciaire (confiance) : Monnaie papier + (divisionnaire) Billet : Certificat de dépôt - Cours légal : Monnaie qui circule au sein d’un Etat (€) - Cours libre : Liberté de refuser un billet en paiement - Cours forcé : Interdiction de refuser un billet comme moyen de paiement - Billet convertible : Echangeable à vue comme une monnaie métallique (or) - Billet inconvertible depuis 1914 5. Monnaie scripturale Passe de comptes en comptes et non de mains en mains (la carte bancaire, le chèque, le virement … ne sont pas de la monnaie, mais un instrument de transfert de monnaie). B. Fonction de la monnaie 1. Mesurer : Une unité de compte Une unité de compte européenne est un écu. Cette monnaie avait un taux de change. Le franc était changé en écu, le deutschemark était aussi changé en écu. Mais les personnes vivant dans ces pays ne pouvaient pas payer en écu. Cette monnaie était propre à l’Union européenne. 2. Echanger : Payer 3. Epargner : Réserve de valeur C. La confiance dans la monnaie 1. Confiance méthodique Monnaie sonnante et trébuchante : Est-ce qu’elle sonne bien (bon métal) et est-ce que c’est le bon poids ? On regarde sa matière et si la pièce n’a pas été rognée. 2. Confiance hiérarchique (Banque Centrale) Qui fait et imprime la monnaie ? En général c’est la Banque centrale mais fut un temps où les lignes de chemin de fer, lors de la ruée vers l’Ouest créaient leurs monnaies. 3. Confiance éthique (indépendance Banque Centrale) Les banques centrales doivent être indépendantes des partis politiques et des gouvernements en place. La Banque centrale européenne est neutre et n’a qu’un objectif, garantir la croissance européenne en maintenant l’inflation à un taux maximum. Voir la situation actuelle de la Turquie où le pouvoir politique instrumentalise la monnaie – Livre turque – à des fins politiques. Si l’on crée trop de monnaie, il y a une inflation et la monnaie perd de sa valeur. II. La création monétaire A. Principes de la création monétaire 1. Certificat de dépôts (ville de foires) Le certificat voyage mal à l’international, il faut des relations qui vont se nouer. Il va donc y avoir un monopole pour attester de la valeur des certificats. 2. Goldsmiths (Orfèvre, quai des orfèvres) : Les dépôts font les crédits Les orfèvres à Paris vont accepter les dépôts de métal et en échange font des billets. Au départ, il y a une monnaie pleine : Une monnaie fiduciaire, 100% des billets sont couverts par une contrepartie métallique. En cas de Bank Run (Moment de panique où les personnes courent à la banque pour retirer rapidement leur argent) où les gens veulent échanger leurs billets contre de l’or, il n’y a pas de problème étant donné que cette monnaie existe. Avec la loi des grands nombres, tout le monde ne vient pas changer les billets en métal. A partir du moment où les gens arrivent à échanger et à commercer des billets en lequel les gens ont confiance, il n’y a plus besoin de faire le change en métal. On peut donc commencer à gérer de la monnaie. 3. Banque : Les crédits font les dépôts Accorder un crédit = création monétaire Rembourser un crédit = Destruction monétaire B. Les limites à la création monétaire Le premier argument pour limiter la création de monnaie c’est l’inflation. Si on accorde trop de facilité de création de monnaie sous forme d’emprunt, on crée un risque. Les banques centrales peuvent exiger des réserves obligatoires. On supprime des liquidités auprès des banques, on peut donc accorder de nouveaux crédits. C. Mesure de la création monétaire : La masse monétaire M0 : Dans la base monétaire M0, les pièces et les billets sont imprimés par la BCE. La BCE peut exiger des réserves. C’est-à-dire l’obligation pour les banques françaises de déposer un montant dans ses caisses. M1 : A partir des pièces et billets, on peut passer des encours sur compte courant. M0 + Dépôts à vue. M2 : Dépôts à trois mois et les dépôts à deux ans. L’argent qui est sur les livrets est de la quasi- monnaie. Cela signifie qu’il faut faire une opération pour faire sortir l’argent du livret afin que l’on puisse l’utiliser pour payer. M3 : Avec la réhausse, les produits de trésorerie vont revenir. Si les taux sont à 5%, autant le mettre sur un livret. Pour les entreprises, la trésorerie va devoir travailler. Cela n’a pas d’intérêt de les garder sur un compte courant. Le crédit crée de l’argent, le rembourser détruit de l’argent donc moins on fait de crédit, moins on crée de l’argent et pendant ce temps, ceux en cours continuent d’être remboursés. Moins on crée de l’argent, moins les possibilités économiques sont ouvertes. Si la BCE freine et fait freiner l’économie, cela va augmenter le chômage. La récession peut, parfois, être un moyen pour un Etat de freiner une inflation trop élevée et qui dure. La création monétaire est un pari. Le risque pris est remboursé par les intérêts. Il faut rémunérer la prise de risque pour créer de la monnaie. S’il y a plus de création de monnaie que de stock d’or, on crée de la créance sur économie. A partir des années 1980, il y a des modifications des marchés financiers permettant aux traders d’être rémunérés. On invente donc des produits financiers dérivés. Si un investisseur a investi dans un produit pareil (Type NFT) et que ce produit s’effondre, il y a une perte. On fait de la création de monnaie sans contrepartie. S’il prend trop de risques, la disparition de la monnaie par les débiteurs font que ces créanciers vont s’inquiéter. Les grandes banques françaises ne feront jamais faillite car ce sont des entreprises systémiques. La chute de l’un emporte la chute des autres comme un effet domino. Le sauveur du système est le prêteur en dernier ressort. Quand il y a un risque systémique (faillite d’une banque), c’est ce prêteur qui doit sauver la banque de la faillite. Contrepartie de la monnaie / Monnaie pleine Dans un système de change fixe : (monnaie pleine = quand une unité fiduciaire ou scripturale a sa contrepartie en or). Dans un système de change flexible ce sont les créances sur l’économie. D’où, dans un comme dans l’autre, la nécessité de rembourser, sous peine d’effondrement monétaire par inflation ou marginalisation d’un pays (Argentine, Liban, Zimbabwe, Corée du Nord). Une monnaie pleine ne crée pas de monnaie puisque c’est un monde fermé cependant elle est sécurisée par le projet du débiteur. Monnaie publique / Monnaie privée La monnaie privée est un type de monnaie dont l’émission et la garantie sont assurées par un organisme indépendant de l’Etat par exemple une banque privée, par opposition aux monnaies habituelles garanties par un gouvernement ou la chose publique soumise à un moment d’émission monétaire direct ou délégué à une banque centrale. Les monnaies privées se développent au sein d’un système monétaire concurrentiel. Bien qu’aujourd’hui, la monnaie issue du système monétaire de banque centrale est officiellement l’outil d’échange dominant, la réalité des choses est plus complexe : Les instruments financiers librement émis par le marché concurrentiel peuvent répondre au besoin de monnaie : Crypto Monnaies, monnaies électroniques, divers titres. Le concept de monnaie privée est essentiellement mis en avant par quelques économistes libéraux comme Friedrich Hayek ou David Friedman en tant que moyen pour diminuer la capacité de l’Etat à manipuler l’économie à son propre avantage. Pb des monnaies à l’initiative d’entreprises / Méta et Libre ; et le + de 1 500 crypto monnaies. Une monnaie privée ne peut pas être légalisée car elle crée d’énormes problèmes par rapport aux monnaies publiques. La monnaie privée n’a de valeur tant que l’on veut croire que ça vaut de l’argent. III. Les monnaies privées : Les cryptomonnaies Par son extrême volatilité et le fait qu’aucune institution réglementaire ne garantit sa valeur, le bitcoin n’a pas les attributs d’une monnaie. Et s’il atteint en ce moment des sommets, il peut tout aussi bien s’effondrer demain sans recours possible pour ses détenteurs. IV. Les théories monétaires A. Les classiques Une monnaie « voile » JB Say Ricardo : Lien entre monnaie et prix Irving Fisher : Théorie quantitative de la monnaie MV/PT M*V=P*T M est la quantité de monnaie en circulation, V la vitesse de circulation de la monnaie (Nombre de transactions effectuées à une même unité monétaire au cours d’une période donnée). P est le niveau des prix et T le volume de transactions (Autrement le PIB). Selon les partisans de la théorie quantitative de la monnaie, V étant relativement fixe et T indépendant de la quantité de monnaie en circulation, une variation de la masse monétaire se répercute mécaniquement en une variation du niveau des prix. Autrement dit, une hausse de la quantité de monnaie crée de l’inflation. Les hypothèses de cette théorie sont contestées par de nombreux économistes, en particulier celle de la fixité de la vitesse de circulation de la monnaie. B. Les Keynes (économie fermée) Il existe une demande de monnaie en soi (Motif de revenu, d’entreprise, de précaution, de spéculation liée au taux d’intérêt). Efficacité de la politique monétaire à relancer l’économie à CT (Action conjoncturelle) lors de cycle économique non marqué Mais en cas de crise grave : Existence d’une possible trappe à liquidité. C’est la possibilité de relancer la création de monnaie mais celle-ci sera bloquée dans une trappe comme épargne de précaution ou en spéculation mais pas en motif de paiement. La monnaie créée ne va pas se retrouver dans l’économie réelle. Inefficacité de la politique monétaire à relancer l’économie à CT (Action conjoncturelle) lors de crise grave : action par la politique budgétaire (multiplicateur d’investissement). Trappe à liquidités = si la crise est profonde, ceux qui peuvent s’endetter s’endette, et ceux qui ne peuvent pas sont bloqués. On a beau faire de la création de monnaie, elle se retrouve en épargne de précaution et non réinventée dans l’économie réelle. C. Monétarisme (Milton Friedman) (Economie ouverte) Existe 5 formes de richesse : Monnaie, obligations, actions, actifs réels, capital humain Rejette la politique de revenus (découragement de l’offre) Rejette la politique de dépenses publiques (Effet d’éviction par attente d’un « retour de bâton »). Efficacité de la politique monétaire mais s’avère procyclique lors d’un cycle d'affaires « normal » du fait de délais à produire ses effets -> Un renforcement de l’inflation lors du retournement de cycle -> limite la croissance économique (donc emploi) -> Accroît les inégalités. Comme l’inflation est anti sociale, la lutte contre l’inflation doit être l’objectif recherché et non celui de la croissance ou de l’emploi. Inflation et taux d’intérêt réel Les causes de l’inflation conduisent des politiques (normalement) différentes (USA = Surplus de demande et création monétaire passée) (Europe = Guerre Russo-Ukrainienne, rupture des approvisionnements céréales, flux logistiques, pétrole et énergies, et règles européennes de fixation du prix de l’électricité). Le taux d’intérêt réel = T – inflation V. Politique monétaire A. Définition La politique monétaire est l’action par laquelle l’autorité monétaire, en général la banque centrale, agit sur l’offre de monnaie dans le but de remplir son objectif de triple stabilité : la stabilité des taux d’intérêts, la stabilité des taux de change et la stabilité des prix. Elle tâche également d’atteindre les autres objectifs de la politique économique : la croissance, le plein emploi, l’équilibre extérieur (Carré magique de Kaldor). La politique monétaire est donc : « L’ensemble des moyens mis en œuvre par un Etat ou une autorité monétaire pour agir sur l’activité économique par la régulation de sa monnaie. » B. Objectifs de politique monétaire Contexte de coexistence entre économie d’endettement et économie de marchés financiers Pour la BCE (Indépendant) Pour la FED (- Indépendant) Dans les pays de l’Eurosystème, l’adoption de l’euro a conduit à mettre en place une politique monétaire commune qui se caractérise par : - Un objectif principal : Le maintien de la stabilité des prix, - Une autorité monétaire unique : La banque centrale Européenne, - Une politique de taux d’intérêts, - Un refinancement des banques par les banques centrales - Un système de règlement interbancaire C. Contrôles et outils de politique monétaire Inflation, Masse monétaire M3, Contrôles divers (« Œil sur le taux de change »), Taux d’intérêt, Open market (interventions directes sur les marchés : achats – ventes pour baisser ou augmenter les liquidités des agents), Réserves obligatoires, Quantitative easing, Pour atteindre ses objet, l’Eurosystème dispose d’une série d’instruments de politique monétaire : il effectue des opérations d’open market, offre des facilités permanente et impose aux établissements de crédit la constitution de réserve obligatoires rémunérées sur des comptes ouverts sur les livres des banques centrales nationales. VI. Change et SMI A. Régime de change fixe Le SMI est un système monétaire international. Ce système fixe le prix des devises. - etalon or jusqu’en 1914 car billet convertible - Etalon change or : Deux pays peuvent garder un stock d’or suffisant au sortir de la Première Guerre mondiale : les Etats-Unis et les Anglais voulaient maintenir leur stock d’or. La masse monétaire doit correspondre au stock d’or et de billets. Les gouvernements vont alors créer une crise pour rétablir l’équilibre billet / or si cet équilibre se déstabilise. Ils entrent alors en récession pour s’appauvrir (Ils ne produisent plus de croissance), au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis mettent en place le « As good as gold » pour le dollar et donc une seule et unique monnaie mondiale est mise en place. A partir de cela, il est possible d’évaluer la valeur du franc et de la comparer avec celle des dollars, de voir s’il évolue à la hausse ou bien à la baisse par rapport au dollar et donc à l’or. Bretton woods : Le monde d’après-guerre. A cette époque, un dollar = 3 francs. La France doit créer de l’inflation car elle est ruinée. Les Américains doivent leur donner des dollars aux Européens (Plan Marshall). En faisant cela, le franc est dévalué. Pour un dollar, il faut 4 francs. Après la guerre d’Indochine, 5 francs. Après la guerre d’Algérie, 6 francs… B. Ajustement monétaire en change fixe Durant les 30 glorieuses, la France a eu une politique économique fondée sur la dévaluation périodique. La France devait payer les guerres d’Indochine puis d’Algérie (Par la « planche à billet »). Au lieu de justifier sa compétitivité par la qualité (et donc des prix qui ne baissent pas – politique des pays germaniques –), la France visait davantage une compétitivité par les prix en dévaluant périodiquement le Franc. L’Europe du Sud est sauvée par des dévaluations (Sauf dans le luxe) et l’Europe du Nord est sauvée par le travail. Un cluster est un pôle de compétences localisées : Par exemple, le luxe est Français car Louis XIV a donné une mission à Colbert qui est allé regarder ce qui se faisait ailleurs dans le monde (Galerie des glaces à Versailles dont la technique a été volée aux Italiens), la soie est faite en Asie et importée à Lyon. Pour la gloire du Roi, il faut faire les plus belles choses du monde et donc les belles choses doivent être françaises. Taux de change et compétitivité prix à l’export Pour se couvrir des taux de change, on se couvre en prenant des produits dérivés (Assurances). Le FMI est un organisme international pour gérer les taux de change du système monétaire international afin de rendre les parités disponibles. Il peut arriver que la monnaie ne soit pas convertible : En Chine, il y a des bureaux de change à l’aéroport mais pas en dehors. C. Régime de change flottant Baisse de l’Euro = Gain à l’export mais important de produits en hausse de prix. Dans le système de Bretton Woods, la garantie du taux de change est assurée par un fonds monétaire international. La stratégie française pendant les 30 glorieuses fait qu’on a une politique du franc faible, on fait une inflation, le franc perd de la valeur mais les produits ne valent pas très cher. Cela faisait que la France n’avait pas à faire d’efforts et ne va pas créer de qualité. Après le passage en Euro, la France n’avait pas les infrastructures suffisantes pour faire face à l’industrie allemande qui s’en sortira donc mieux puisqu’elle va vouloir créer des produits de meilleure qualité pour ne pas vendre moins cher et jouer sur la qualité des produits commercialisés. Les Allemands ne veulent pas d’inflation. C. La réaction européenne aux changes fixes : La création du SME + ECU ECU (Unité de compte européenne) est une monnaie qui s’inspire du système de Bretton Woods avec un taux pivot. Entre mars 1979 et septembre 1992, un ECU = 4 Francs. Le montant du Franc peut fluctuer et si celui-ci devait dépasser les (ou être inférieur de) 2.25%, alors il y a une intervention du SME (Système monétaire européen, les banques centrales d’Europe) pour que le Franc revienne dans le tube. Quand le monde est ouvert, il faut acheter ce qui est produit par le voisin. Si on veut vendre, il faut être compétitif. Face à la chute du mur de Berlin en 1989, les Allemands deviennent majoritaires en force démographique, ouvrière et monétaire. La France n’a pas la capacité de lutter face à cela. Ils n’ont qu’un simple siège à l’ONU. François MITTERRAND va dire qu’il faut une monnaie pour toute l’Europe. Les Allemands font alors un traité économique. VII. L’Euro A. Prémisses théoriques et Zone monétaire optimale (ZMO) Avec l’Euro, la France ne peut plus faire de démagogie en faisant de la dévaluation. La France va donc se désindustrialiser car elle ne peut plus dévaluer ses productions. L’industrie est plus rémunératrice que le service. Le système français crée des pauvretés et on compense par beaucoup de cotisations sociales pour réparer les problèmes créés par le système. L’Euro oblige la France à innover et à être sérieux. Un économiste canadien nommé Robert Moodel a posé plusieurs questions : Quel est l’espace géographique d’une monnaie ? Faut-il une monnaie commune quand les marchés sont imbriqués ? ZMO : Une monnaie unique est justifiée si : - Elle réduit les coûts de transactions des agents - Elle réduit les incertitudes sur les prix et investissements - Elle stimule les échanges - Elle conduit à la fin d’une « guerre des monnaies » et donc à une baisse des taux d’intérêt. Conditions d’une ZMO : - Libre circulation des facteurs de production (Capital et travail), - Ouverture des économies et taille du marché (Plus un pays est ouvert, moins il a à craindre d’une monnaie unique), - Des économies diversifiées (Multi sectoriels), - Une solidarité budgétaire - Des politiques économiques « raisonnables » des membres de la Zone B. Pourquoi faire l’euro ? Contexte de chute du mur de Berlin et de guerre monétaire au sein de l’Europe. 2 options politiques : - Option allemande : Théorie du couronnement - Option française : Théorie du catalyseur « Victoire » française : Traité de Maastricht (Référendum de 1992) Trois conditions fondamentales : Déficit budgétaire inférieur à 3% du PIB maximum (Institutions publiques : Etat, sécu, collectivités locales), inflation maîtrisée, dette inférieure à 60% du PIB. C. Zone euro = Zone sous optimale Non-gestion de problèmes connus. Problèmes structurels : - La monnaie n’est pas un facteur d’intégration - Pas de mobilité du facteur travail - Intégration politique faible = Pas de fiscalité européenne, pas de budget européen suffisant (limité à 1% du PIB européen) - Pas de flux budgétaire inter-membres ou de l’Union européenne vers un autre pays membre en difficulté : Pas d’aide. - Une politique de la concurrence mais aucune politique industrielle ou de défense commune - La fin de l’inflation ne permet plus de réduire les dettes (spoliation des créanciers) -> contrainte sur finances publiques. Problèmes politiques : Arrêt brutal des politiques pro européennes après 1992 : - Intégration incomplète au niveau monétaire et institutionnel - Politique « autonome » de certains pays (Pays du sud de l’Europe). - Comme les pays « germaniques » sont en meilleure santé, ils ne veulent pas payer pour les « cigales » : - No bail out : On n’aide pas un pays en difficulté - Surveillance budgétaire (Pacte de stabilité) - Non-monétisation des dettes (BCE ne peut acheter de la dette publique sur le marché primaire en direct). D. L’euro est-il une erreur ? Le modèle économique de la France est création, inflation, dévaluation. Cette méthode fonctionne dans un système keynésien. A partir des années 80, mondialisation et économie ouverte. Il est plus difficile d’avoir de la croissance avec des prix bas puisqu’il y a plus de pays à coût bas. La France doit monter en gamme. Cela veut dire financer de l’innovation avec des marges plus importantes et un système éducatif compétitif. Partie 2. Les crises économiques et financières I. Fluctuations économiques A. Théorie de la croissance - Modèle de Keynes : modèle keynésien de long terme abandonné - Modèle de Solow - Nouvelles théories de la croissance B. Les cycles économiques Il y a des cycles courts, intermédiaires et longs. Les cycles courts sont liés au stockage - déstockage. Les cycles intermédiaires : Tous les 5 – 6 ans, il y a une crise. Les cycles longs sont appelés kondratiev : Kondratiev est un Russe qui a remarqué que des prix montaient et descendaient. L’explication a été donnée par Schumpeter. Ils déterminent que toute période de croissance se précède d’une innovation technologique et se termine par une crise. Chaque période dure une vingtaine d’année mais cela a tendance à se rapprocher (une dizaine d’années maintenant). C. Les Krachs boursiers Entre 1920 et 1929, c’est la martingale à Wall Street, puis les actionnaires ont cessé de croire que le cours pouvait monter et ont donc tout revendu. Il y a une bulle (phénomène spéculatif), elle éclate, les taux rechutent, les familles sont en faillite et ne peuvent rembourser les banques qui font à leur tour faillite. II. Théorie des cycles A. Théorie de la surcapitalisation (Hayek, années 1920) Toute période de croissance conduit à un surinvestissement -> Baisse de la rentabilité du capital -> retournement de cycle -> disparition des entreprises les moins compétitives -> restauration des marges des survivants -> Reprise endogène du cycle. B. Théorie keynésienne (Théorie de court terme en économie fermée) Insuffisance de la demande globale (DG = Consommation + dépenses publiques + investissements privés + exportation). Quand la crise commence à être un peu forte, on peut baisser les taux pour créer de la monnaie mais les gens ne voudront pas s’endetter car ils n’auront pas confiance. Il faut remplacer les agents économiques privés par l’Etat pour qu’il fasse de grands travaux. Endogène : Interne, petite crise, il n’y a rien à faire, le problème va se résorber tout seul. Exogène : Extérieur et vient casser tout le système économique. C. Théorie du surendettement : Irving Fisher (1933) Dans un cycle d’affaire normal : la reprise est endogène. Dans un cycle d’affaire marqué : la reprise est exogène = l’Etat doit intervenir pour éviter coute que coute la déflation. Pendant la crise de 1929, 4 000 banques font faillite et cela est la cause de la Grande Dépression. C’est une déflation. Il ne faut pas réduire la masse monétaire. Il faut alors faire un taux négatif pour casser la boucle. Avant la crise de 1929, il y a des vagues mais rien ne coule. En revanche, les endettés peuvent être submergés par la dette. Quand il y a une déflation, il faut beaucoup de temps pour s’en sortir (25 ans en moyenne). D. Théorie de l’instabilité (Minsky) Il existe 3 types de structures financières : - Structure « couverte » (La perte est dure mais on peut la supporter) / spéculative (on prend un gros pari mais si on perd la situation peut devenir compliquée) / Ponzi (pyramide de dettes non financées) : Le dernier rang commence à spéculer avec un baratineur qui vend du rêve en garantissant des taux de rêve. Une personne va penser que ça marche et les autres vont donc investir dedans. Ponzi est un immigré italien qui joue avec la communauté italienne en leur disant qu’il achète des choses en Italie et que ça marche alors que rien n’est vrai. - Une crise conduit au surendettement et fait passer une structure financière à la suivante - Nécessité de prévention des risques (agences de notation, contrôle des autorités). En France, le gendarme des marchés boursiers est l’AMF et aux Etats-Unis la SEC. III. Crises systémiques de 1929 et 2008 A. Crise de 1929 : Contexte d’économies fermées Un Krach boursier résulte dans une perte pour les épargnants mais surtout des banques qui font faillite (4 000 aux États-Unis). Les clients font donc eux aussi faillite et cela résulte en un effondrement de la demande. « Il faut sauver les banques, pas les banquiers » Paul Volcker. Instauration d’un paradigme (Univers de référence, façon de voir le monde) keynésien : - Soutien de la demande, - Mise en œuvre de politiques structurelles (systèmes sociaux en Europe, politiques industrielles, interventionnisme), - Recrutement des élites par l’Etat par l’octroi de privilèges non financiers (prestige, pouvoir, rémunération en nature + primes corporatistes). Le poids des marchés financiers dans les cycles : - règles prudentielles inadaptées face aux innovations - Développement d’une finance non contrôlée - Risques opérationnels, de marché, de taux, de liquidités, de volatilité En 1977, Minsky dit que la crise est endogène au cycle financier. En 2001, Borio reprend Minsky et explique qu’il exister un instabilité intrinsèque au cycle financier. Trois variables déterminantes dans le retournement du cycle financier : - le crédit bancaire (trop de crédit distribués) - Dette / PIB ( dette des états et des ménages / entreprises = endettement excessif des agents = problème de solvabilité) - Le prix de l’immobilier (bulle immobilière qui conduit à une crise immobilière et bancaire et donc, à une crise financière puis réelle). B. Crise de 2008 : contexte d’économie ouverte - Dérives dans l’innovation financière avec des produits incompréhensibles - Dérives dans le contrôle prudente des banques : elles ne contrôlent pas leurs débiteurs puisqu’elles titrisent des prêts) - Les dérives institutionnelles dans la non régulation de la finance (pas de « police » de la finance) - Pertes financières Pour éviter une reproduction de 1929 : - Sauvetage impératif des banques - Ouvrir au maximum la création monétaire pour renflouer les épargnants et les banques et les grandes entreprises - Endossements des mauvaises banques aux bonnes banques (restructuration bancaire complète depuis vingt ans) - Prêteurs en dernier ressort - + de régulation du système financier et bancaire avec Bâle III Le quantitative easing est une mesure de politique monétaire mis en place par la BCE lorsque les outils traditionnels se révèlent être insuffisants pour contrer les effets d’une crise. Cela consiste en un achat de masse d’actifs financiers (souvent des obligations d’etats) afin d’injecter des liquidités dans l’économie et relancer l’activité. De 1980 à 2018, il y a eu une baisse drastique des taux d’intérêts des banques centrales. Cette baisse conduit à une baisse des taux d’emprunts des Etats EU. C’est donc « pas cher » de créer de la dette. Les agents empruntent beaucoup ce qui renforce la période inflationniste. Le taux directeur ne suffit plus, et le début du QE entraine une remontée des taux. Le bilan des banques centrales est en constante augmentation ce qui entraine une augmentation des prix des actifs dont l’or, mais aussi l’immobilier. La très forte baisse des prix de l’immobilier crée donc une bulle immobilière qui voit leur valeur augmenter considérablement. Le quantitative easing a permis d’éviter le pire (la déflation comme en 1929). L’économie a été relancée (retour au taux de croissance tendanciel). Mais apparition de nouveaux problèmes économiques. C. Risques à venir - Inflation - Retournement de cycle - Endettement des agents privés et publics (dette fr 120% du PIB en 2020) - Exubérance des bourses mondiales - Exubérance des prix des actifs et risque de crash Partie 3 : Les raisons de la croissance Plus un pays est riche, plus son peuple est heureux sur l’indice mondial. La richesse fait-elle le bonheur ? Plus un PIB est élevé, plus les gens sont heureux et ont une meilleure espérance de vie Externalité : conséquence voulu ou non voulu, peut être positive ou négative I. Les paradigmes théoriques de la croissance A. Le paradigme Malthusien : De la nuit des temps à 1820 Sa vision s’applique pour expliquer ce qu’il se passe depuis la nuit des temps jusqu’à la naissance du capitalisme. La trappe malthusienne : Augmentation de la croissance résultant d’une meilleure nutrition qui engendre une augmentation de la population qui amène à une stagnation de la richesse par habitant. Le monde est condamné à la stagnation. La solution malthusienne : L’abstinence, pour que le PIB par habitant augmente, il faut moins de naissances. Malthus effet de revenu -> les familles les plus riches peuvent être des familles nombreuses afin d’assurer le bien-être de tous. Maintenant : Problème de la démographie mondiale Partisans de la décroissance (dont la faille analytique est la non-intégration de l’innovation). L’éco-anxiété : Les craintes écologiques peuvent aussi amener une réflexion plus profonde sur l’opportunité d’avoir des enfants dans un monde qui détruit les conditions de survie de l’humanité. B. Pourquoi certains pays sont-ils sortis de la trappe malthusienne ? La Théorie culturelle de Mokyr Pourquoi la culture des Lumières a déclenché la révolution industrielle ? A la fin du XVIIIème siècle, les innovations en Europe ont déclenché la révolution industrielle et les progrès économiques soutenus qui se sont répandus à travers le monde. Bien que l’on ait beaucoup parler des détails de la révolution industrielle, ce qui reste un mystère, c’est pourquoi cela a eu lieu. Pourquoi cette révolution a-t-elle commencé en Occident et pas ailleurs, et pourquoi a-t- elle continué, conduisant à la prospérité sans précédent d’aujourd’hui ? Dans son livre révolutionnaire, l’historien Joel Mokyr affirme qu’une culture de croissance propre à l’Europe moderne et aux Lumières européennes a jeté les bases des avancées scientifiques et des inventions pionnières qui allaient entrainer un développement technologique et économique explosif. Mokyr se penche sur la période 1500 - 1700 pour montrer qu’une Europe politiquement fragmentée a favorisé un « marché des idées » compétitif et une volonté d’explorer les secrets de la nature. En même temps, une communauté transnationale de penseurs brillants connue sous le nom de « République des Lettres » a circulé et distribué librement des idées et des écrits. Cette fragmentation politique et l’environnement intellectuel favorable explique comment la révolution industrielle a eu lieu en Europe mais pas en chine, malgré des niveaux similaires de technologie et d’activité intellectuelle. En Europe, les penseurs hétérodoxes et créatifs pouvaient trouver refuge dans d’autres pays et propager leur pensée à travers les frontières. En revanche, la version chinoise des lumières est restée controlée par l’élite dirigeante. Combinant des idées reçues de l’économie et de l’évolution culturelle, « A culture of Growth » fournit des raisons étonnantes de la croissance : - Codification et diffusion du savoir (Imprimerie puis presse libre) - Développement de l’université indépendante du pouvoir et de la religion (transmission du savoir sur une base scientifique et non sur une idéologie) - Changements institutionnels (Glorious Revolution : ascendant du Parlement sur le Roi ; Fin des monarchies absolues, naissance des régimes démocratiques…) - La baisse de l’influence de la religion dans les institutions - Garantie des droits de propriété - Liberté individuelle -Liberté d’inventer - Concurrence entre pays (Y compris par les guerres) La science en plein essor : Au XVI siècle, la science devient très populaire. L’étude et les commentaires des textes de l’Antiquité marquent le début de la recherche critique et indépendante. Là où la science n’était disponible autrefois que dans des manuscrits, elle est à présent imprimée à grand tirage. Un même texte atteint à présent plus de scientifiques, qui, à leurs tours, peuvent réagir plus rapidement. Ainsi les sciences se développent à une vitesse fulgurante. L’autorité centrale n’a pas assez de yeux pour contrôler le nouvel afflux d’information et de connaissance. L’importance de la religion En Europe, la synthèse médiévale de Thomas d’Aquin entre christianisme et philosophie d’Aristote (Traités redécouverts au 13ème siècle, est en opposition avec la doctrine de l’Eglise, qui en interdit de lecture sous peine d’excommunication), permet de dépasser les conflits entre le Livre (Ecrit à un instant T) et la science qui remet en cause les savoirs existants (L’Eglise adopte le thomisme comme doctrine officielle au 16ème siècle). Le conflit est généralement réglé par le pouvoir politique qui, selon sa religiosité ou sa sécurité, va : - Soit bloquer les idées (Inquisition, héliocentrisme, Darwinisme) - Soit rendre compatible les croyances avec ce nouveau savoir (Légitimation de la science) Dans l’Islam, l’âge d’or a été étouffée par une orthodoxie religieuse jusqu’en 1727. Le lien Religion / Croissance ou innovation a été évalué selon les pays et à l’intérieur des USA. 3 régimes semblent se dégager : 1. La Sécularisation (Modèle de l’Europe de l’Ouest) : déclin de la religiosité, correction, amendement des croyances, la connaissance sans entrave, la productivité. 2. La théocratie (Pakistan, iran…) : Très haute religiosité, rigidité doctrinale, blocage de la connaissance, stagnation de la productivité, impôts élevés tendus vers la religion. Les recherches sont tendues vers la religion et non vers la science. Impôts élevés mais non financement de la science = détérioration du capital humain.-( 3. La coexistence (USA) : Adaptation des croyances à une religiosité moyenne voir haute, connaissance généralement intacte et ont une certaine productivité. Faibles impôts. II. Les institutions politiques La Glorious Revolution (1688 – 1689) : Le Parlement supérieur au Roi + Liberté de la presse + Droit de propriété + Droit d’exploitation de brevets : Les nouvelles libertés stimulent l’immigration d’artisans et ingénieurs de toute l’Europe, en particulier de France, et posent les bases de la révolution industrielle survenue un demi-siècle plus tard. L’Angleterre dépose deux fois plus de brevets en 1690 – 1699 que dans chaque décennie de 1660 à 1690 car le parlement a multiplier les prix et récompenses financière pour les ingénieurs et inventeurs. Les instituions démocratiques et état de développement ont une relation liée. Plus un état tend vers la démocratie, plus celui-ci a une proportion importante à la croissance et au bonheur de sa population. A. Le paradigme classique (Libéral) 1820 – 1929 Réaction aux contraintes des régimes monarchiques : - Libre entreprise -Propriété privée - Libre échange - Régimes parlementaires - Etat : Fonctions régaliennes (Police, justice, battre monnaie, armée) Pas de modèle théorique de croissance : Si les pays libéraux ont connu un développement accru, c’est par le rôle de la concurrence et des institutions comme stimulants économiques. Dans le modèle libéral, il n’y a pas de modèle de croissance, il faut la liberté et après c’est le mécanisme de la main invisible qui transforme l’intérêt privé en intérêt public. B. Le paradigme Keynésien (1929 – 1980) La théorie de Keynes (Le multiplicateur) porte sur le court terme : L’Etat doit intervenir dans l’économie. Une fois qu’il intervient, il intervient tout le temps. Quand l’Etat investit un euro, les résultats sont supérieurs à la somme investie (1 euros investit 1.3 euros de résultat). La fuite de multiplicateur c’est quand les achats ne se font plus dans le pays. Pression de l’extérieur, des gens veulent acheter des produits inventés à l’étranger. Cela ne marche donc que dans une économie fermée. Le modèle Harrod – Domar (1948) porte sur le long terme. 0 C. Le paradigme néo-classique ou de la croissance cumulative ou de modèle de Solow – 1956 Principe d’une croissance par accumulation du capital. On retrouve le principe du laisser-faire et on va se baser sur une théorie de la croissance cumulative. Les rendements sont décroissants et il y a une « découverte » d’un résidu « a » Exogène (progrès technique) qui explique une majeure partie de la croissance. Les rendements sont décroissants car si on prend 40 hommes et une machine qui produit 40 à la place de 40 autres hommes, il y a une production supérieure de 100%. En prenant une seconde machine qui produit 40, la production n’augmente pas de 100% mais de 50 % car la nouvelle puissance de production est passée à 80 avec la première machine. La croissance se calcule de la sorte : Y = a.(KL) ; K = Capital, Y = Croissance, L = Travail, a = Résidu. Pour quantifier le travail, on calcule le nombre de personnes actives * 35h * Nb de semaine dans l’année. Il en résulte de la « Production ». A un moment, il peut être rentable d’investir dans une machine si cela est moins. Une IA va s’appliquer aux services et aux emplois tertiaires. Les emplois à faible valeur ajoutée vont disparaître et être remplacés par de nouveaux métiers nécessitant de meilleures compétences. Cela augmente le niveau de rémunération et donc la croissance. Définition de taux d’activité : Le taux d’activité correspond au nombre d’actifs rapporté à l’ensemble de la population en âge de travailler. On considère comme étant en âge de travailler les personnes âgées de 15 à 64 ans. Cet indicateur est exprimé en pourcentage de chaque tranche. Définition de taux d’emploi : Le taux d’emploi mesure l’utilisation des ressources de main-d’œuvre disponible. Il est calculé en divisant le nombre d’actifs occupés par la population en âge de travailler. Le taux de chômage (u) est le rapport en le nombre de chômeurs et la population active. Le taux d’emploi (e) est le rapport entre le nombre des emplois et la population d’âge actif. Enfin, le taux d’activité (a) est le rapport entre la population active et la population d’âge actif. En utilisant ces définitions, on obtient une relation simple : e = a (t - u). Un actif est une personne qui travaille ou qui cherche à travailler. Une personne handicapée est en invalidité, cette personne ne cherche pas d’emploi. Elle est donc inactive. Il y a des chômeurs, ce n’est pas grave mais il ne faut pas que ça dure. Comment aider le chômeur pour ne pas que ça dure : On le forme. En France, on les a sortis du chômage en leur disant qu’ils ne le sont plus. On ne les a pas formés sur des domaines qui recherchent et qui payent. On augmente alors la redistribution qui ne veulent plus travailler. Une partie de la pauvreté française est générée par les institutions françaises. Les personnes doivent travailler, elles doivent donc être formées afin d’augmenter le taux d’activité et le taux d’emploi. Une économie dispose d’une main d’oeuvre dont la qualité du travail fourni dépend : - de la durée hebdomadaire de travail - Du nombre de semaines travaillées par an - De l’âge d’entrée et de départ de la population active - Du taux d’activité et du taux d’emploi Dans ces conditions, c’est en France qu’on travaille collectivement le moins. Dès lors, moins on produit, moins on dispose des ressources financières nécessaires à financer les services publics et les dépenses sociales. Problème des 2 modèles de croissance : 1 : Le modèle keynésien de Harrod – Domar met en avant une situation instable de la croissance à court terme. 2 : Le modèle néo-classique de Solow conclut à une situation de convergence des économies à un état de croissance stationnaire. Solow utilise le progrès technique comme une variable exogène, « une manne tombée du ciel » car il existait une part inexplicable de la croissance qui était « hors du champ économique ». - Importants travaux de recherche pour comprendre le « résidu ». Ce résidu est en fait absolument fondamental car il prend toujours plus de place dans les économies les plus développées et peut être stimulé par des politiques économiques et institutionnelles adaptées. La croissance devient un phénomène endogène. - La sérendipité est une forme de hasard qui permet une opportunité. Si une chose ne marche pas, la personne va s’interroger sur pourquoi ça ne marche pas. D. Théorie de la croissance endogène : A partir de 1986 K = Capital technique L = Travail quantitatif + Capital humain (H) : savoir + savoir-faire + savoir être + santé. a= - Infrastructures (Barro), - Altruisme des parents (En fonction du système éducatif, les élèves d’origine asiatiques sont ceux qui travaillent le plus. C’est un phénomène qui décrit en quoi les parents ont investi dans l’éducation des enfants), - Système éducatif (Romer, Lucas, Becker), - Progrès technique, R&D, innovation (Aghion, Howitt) – Schumpeter, - Système institutionnel (North) : - Le fonctionnement des marchés (concurrence, pas de rente de monopole…) - Droit de l’Homme, égalité hommes – femmes, - Indépendance de la justice, respect des droits (contrats, propriété …) - Lutte contre la corruption, la bureaucratie, fiscalité non spoliatrice - Système démocratique (Contraintes subies par le pouvoir…) - Pratiques de management et stimulation de la création d’entreprise. Plus un pays se développe, plus sa croissance se fonde sur le résidu et le capital humain (facteur invisible mais essentiel, qui se déprécie dans le temps : Baisse des compétences et des savoirs). Le capital humain est tellement important que la croissance peut être décrite comme : Y = a.K.H.L E. Paradigme Schumpétérien (Depuis les années 2000) 1. Postulat qu’il existe plusieurs types de croissance économique : - Une croissance de rattrapage basé sur K et W - Une croissance fondée sur l’innovation pour les pays à « frontières technologiques ». Plus un pays est développé, plus sa croissance est fondée sur le résidu et plus spécifiquement sur sa capacité à innover. 2. Introduit les externalités dans le modèle de croissance (Pollution, limitation des ressources = d’où la nécessaire intervention de l’Etat afin d’inciter les acteurs et non produire à leur place ou les laisser faire sans repère). 3. Postulat que la capacité d’un Etat à générer de la croissance est liée au système institutionnel incitant à innover. Ce n’est pas l’amélioration du capital humain qui fait la croissance, c’est l’innovation stimulée par l’amélioration du capital humain qui fait la croissance (le système éducatif et institutionnel sont fondamentaux). La croissance des pays développés est une accélération de la destruction créatrice. Dans une économie ouverte, il n’est pas possible d’être compétitif face à des pays dont la main-d'œuvre est la moins chère. Il faut donc faire une montée en gamme reprenant des matériaux de bonne qualité mais cela se traduit par un prix supérieur (Par exemple : Montres suisses). Les cycles longs d’innovation « Les technologies d’avenir » Agriculture durable, Biotechs : Boston, Energies – Gestion des gaz à effet de serre, Fusion nucléaire (France), Hydrogène (Blanche en France), IA, Numérique, Processeur quantique III. Croissance et capital humain Capital humain = Savoirs + Savoirs faire + Savoirs être + Santé Qu’est-ce que le capital humain ? - On produit de l’output en utilisant du capital physique et du capital humain - Output dépend de la quantité et de la qualité du travail - C’est la qualité du travail que désigne le terme « capital humain ». - De la même façon que pour le capital physique, le capital humain est productif, il est produit, il déprécie au cours du temps… - … et il rapporte un revenu sous forme de salaires plus élevés pour les individus qui en sont dotés. Deux sources principales de capital humain : - Education - Santé L’école et l’université deviennent des lieux de production d’un capital « nouveau » : le capital humain. - Les néo classiques misaient sur sa quantité pour mieux produire, - Les schumpétériens misent sur sa qualité pour innover plus. Les 2 approches se complètent. A. Les médiocres performances françaises : TIMMS + PISA + PIAAC TIMSS est une série d’évaluation des mathématiques et des connaissances scientifiques des étudiants du monde entier. TIMSS évalue les élèves. La France est 26e au classement Pisa. Le système éducatif n’est pas performant. 46% des dépenses de l’Etat pour l’éducation vont aux professeurs contre 80% pour des pays ayant un meilleur classement. L’enseignement privé s’en sort de manière générale mieux en France puisqu’il est plus libre. La France, sur 20 ans, a perdu 140 milliards d’€ de PIB. Le système éducatif français est le plus inégalitaire de l’OCDE et est peu adapté au monde du travail. En France, en sortant de l’école, il y a une forte probabilité d’être au chômage. Dans une économie schumpétérienne, les professeurs deviennent des créateurs de savoir. On revient à Malthus « la pop progresse plus vite que les subsistances » ce qui engendre un déséquilibre croissant ». C’est la trappe malthusienne : augmentation de la croissance= augmentation de la population = stagnation de la richesse par habitant = le monde est condamné à la stagnation. Synthèse : Investir dans l’éducation selon le stade d’avancée technologique car : - Investir dans l’éducation plus avancée stimule davantage la croissance de la productivité dans les pays ou Etats plus proches de la frontière technologique - Inversement, se concentrer sur l’éducation primaire, secondaire et le 1er cycle universitaire stimule davantage la croissance dans les pays ou Etats américains plus loin de la frontière technologique. B. Pourquoi les USA sont-ils devenus les plus grands créateurs de savoirs (et de startups) Les meilleurs économistes et chercheurs sont aspirés par le système universitaire américain et étatsuniens (Conditions de travail, niveau de recherche, rémunération…). Les Etats-Unis produisent le savoir (dépôts de brevets + Prix Nobel) par concurrence universitaire interne. En France, monopole d’Etat et intervention de l’Etat dans des nominations. En France, non transmission des dernières connaissances économiques dans la sphère publique (Agnotologie : Transmettre des fausses idées, ou favoriser l’ignorance). Jean Tirole : « 90% de nos recherches n’intéressent pas les politiques ». L’université doit-elle privée ou publique ? La réponse n’est keynésienne, ni libérale mais schumpétérienne : Peu importe son statut. Son efficacité est liée : - A son indépendance financière de l’Etat (Par exemple, en France : HEC, ESSEC, ESCP, Sciences Po, EDHEC, centrale… et les catho), - A sa liberté d’investir (Peu ou pas de fac(s) près des clusters français), - A la liberté de gérer ses ressources humaines (recrutement, salaires, carrières, séparation…) par exemple : Français : T.S.E De Jean Tirole. IV. Les institutions et la croissance Pourquoi certains pays réussissent mieux que d’autres ? A. Définition Douglass NORTH (Nobel 1993) : « Contraintes établies par les hommes qui structurent les interactions humaines. Elles se composent de contraintes formelles (comme les règles, les lois, les constitutions), de contraintes informelles (comme des normes de comportement, des conventions, des codes de conduite auto-imposés) et des caractéristiques de leur application. » B. Hypothèses de divergence économique Le climat, la latitude -> Pays du Nord, Pays du Sud (Pb : Corée du Nord et Sud – Etats-Unis et Mexique) - Le niveau de corruption - La protection des droits de propriété - Les contraintes pesant sur l’exécutif -> Plus de contraintes = Société de droit C. L’approche schumpétérienne des institutions 1. Le piège du revenu moyen « Middle income trap » Si le pays émergent et se figent ensuite, c’est que les institutions créées pour émerger, ont « pris le pouvoir » et bloquer les changements institutionnels qui auraient permis la poursuite de croissance. Par exemple, le Sud des Etats-Unis/ Wallonie et Flandres belges / Régions industrielles des 60’s en France, Grande-Bretagne… Les institutions françaises des 30 glorieuses ont été en phase avec une économie fermée de rattrapage mais n’ont pas été réformées pour être en phase avec un monde ouvert, en concurrence à la fois par les coûts et par l’innovation. Le piège du revenu moyen : Pour qu’il y ait des industries en Wallonie, il a fallu exploiter les ressources dans le sol. Une fois que les ressources deviennent trop chères, on bouge les usines. 2. La concurrence dans le modèle schumpétérien - 1er modèle : la concurrence n’est pas bonne pour la croissance car elle limites les rentes de l’innovation et donc contraint l’incitation à innover et à créer. Ce sont en effet les « outsiders » qui innovent et remettre en cause les marchés existants. Pendant un temps, on pensait que moins il y avait de concurrence, plus il y avait de croissance. Un constat empirique entre concurrence et croissance : Plus il y a de concurrence, plus il y a de croissance. Raison pour laquelle les USA connaissent une croissance toujours forte : Economie à la Frontière + Taille du Marché + Capital Humain + Concurrence + Institutions = Développement Economique Fort. - La concurrence stimule la croissance Les dirigeants des firmes « insiders » sont « satisfaits » de la situation de rente. Par exemple : Sony, Microsoft, Philips, Alsthom… Les acteurs en place (dirigeants, hommes politiques, syndicats) veulent étouffer la dynamique de la concurrence qui les menace. Ils cherchent à modifier les institutions pour tirer avantages plus longtemps de leur rente, même s’ils sont de moins en moins compétitifs. Plus les acteurs loin de la frontière de la compétitivité s’affaiblissent, plus ils ont à craindre de la concurrence, et plus ils « bloquent sur leurs avantages et refusent la concurrence. Le problème de la France, c’est qu’elle n’est au top mondial que dans 2 domaines technologiques. Pour le reste, elle est suiveuse. Typiquement, la France est dans le « Top 15 », et le classement reste stable. Mais dans plusieurs secteurs, nous nous éloignons de la frontière technologique. Nous restons les meilleurs en nucléaire et dans l’aérospatiale. Dans le peloton de tête en isolation thermique et design assisté par ordinateur. Nette dégradation dans le secteur médical ainsi que la pharmacie. Dégradation réelle mais potentiellement réversible dans les machines agricoles, les véhicules autonomes, et les véhicules électriques. On peut donc craindre que les agents économiques français ferment par tous moyens l’ouverture à la concurrence puisqu’ils sont globalement peu performants. Le retard technologique des industries françaises peut faire craindre la rudesse de la concurrence. Toutefois, l’appartenance à l’Europe ne permet pas aux gouvernements français de céder à cette « facilité ». Appartenir à l’europe est donc un stimulant qui tendrait à limiter ou empêcher une « middle income trap ». l’acceptation d’un environnement très concurrentiel crée un contexte beaucoup plus rude pour les entreprises, qui implique une recherche incessante de compétitivité. Cela suppose que l’environnement institutionnel français soit favorable à cette accélération de la destruction créatrice. Synthèse : Quand, il n’y a pas de concurrence : pas d’innovation, pas de croissance à long terme. Quand introduction de la concurrence, hausse de l’innovation, = hausse de la croissance Quand trop de concurrence : disparition des entreprises les plus faibles. Dans les pays développés, la proportion d’entreprises proches de la frontière est plus grande, donc la concurrence doit être plus grande pour obliger à innover. Encore faut-il pour cela un système institutionnel pour accompagner ce changement permanent : - système éducatif performant et inclusif - Système fiscal non confiscatoire - Système légal facilitant la création d’activités nouvelles - Système de financements performants - Système social inclusif, càd qui amortie la destruction créatrice