Cours IE Taib PDF 2024-2025
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2024
Taib NAIT LACHGAR
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These lecture notes detail economic intelligence and strategic intelligence. The lecture notes cover historical perspectives, the role of the state, and the role of the business. The presenter also discusses the difference between intelligence and other similar topics.
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Intelligence économique et veille stratégique 2024-2025 Pr. Taib NAIT LACHGAR [email protected] 1 PLAN DU SEMINAIRE I. Genèse du concept d’intelligence économique II. L’intelligence...
Intelligence économique et veille stratégique 2024-2025 Pr. Taib NAIT LACHGAR [email protected] 1 PLAN DU SEMINAIRE I. Genèse du concept d’intelligence économique II. L’intelligence économique comme politique publique III. L’intelligence économique au niveau de l’entreprise 2 Evaluation le rapport Word La présentation orale PPT La participation dans les débats L’assiduité Evaluation : production des rapports Word Consignes à respecter Les rapports Word sont dactylographiées en Times New Roman corps 12 avec un interligne 1 et des marges de 2.5 cm (en haut, en bas, sur la droite et sur la gauche) en format A4. Les notes de bas de page sont au caractère Times 9 ; elles sont numérotées pour chaque page (quelle que soit la page, la première note porte toujours le n°1). Les rapports Word (20-30 pages), figures et tableaux compris. Pour les annexes et la bibliographie elles ne sont pas comptabilisés. Les titres et sous-titres sont numérotés de façon numérique : 1 puis 1.1, 1.2 pour les sous-titres etc. Chaque titre ou sous-titre est annoncé. La bibliographie, classée par ordre alphabétique, est située à la fin du document ; elle est en police Times New Roman corps 12. Liste des thèmes N° thèmes Thèmes 1 Perspective historique de l’IE 2 Soft power, hard power et smart power 3 L’IE et rôle de l’Etat IE et intelligence artificielle 4 5 IE et commerce international(mondialisation) IE et capacité d’innovation des entreprises 6 7 Le processus de l’IE 8 IE et stratégie des entreprises 9 Le modèle Américain d’IE 10 Le modèle Français d’IE 11 Le modèle russe d’IE 12 Le modèle chinois d’IE 13 Le Lobbying et IE 14 Benchmark des pratiques IE entre PME et GE 15 L’IE appliquée au Maroc 16 IE et attractivité territoriale 17 La politique japonaise de l’IE 18 IE et appareils mobiles I. Genèse du concept d’intelligence économique Définitions de IE Ensemble d’activités de collecte ,de traitement et de diffusion des informations utiles aux acteurs économiques en vue de son exploitation. C’est aussi des actions d’influence, veille et de sécurité ainsi que celles liées à la protection de l’information Elle se distingue de l’espionnage car elle se pratique ouvertement et utilise uniquement des informations blanches ou grises par des moyens légaux. IS est un processus de collecte ,de traitement et de diffusion des informations qui a pour objet la réduction de l’incertitude dans le processus de la prise de décisions stratégiques. IE est l’art de détecter les menaces et les opportunités IE est issue des récits des explorateurs et des commerçants ( Ibn Batouta, Marco Polo…) Aujourd’hui (ère du digital) IE provient de l’internet (web, messageries électroniques) et réseaux informatiques de l’entreprise (intranet ,extranet…) I. Genèse du concept d’intelligence économique L’émergence de l’IE : les événements à prendre en compte Hard Power, Soft Power et Smart Power 9 I. Genèse du concept d’intelligence économique 1. L’émergence de l’IE : les événements à prendre en compte Point de départ : Sun Tzu, auteur de l’Art de la Guerre en 500 ans avant JC « l’intelligence est définie comme une clef de victoire des Etats dans les guerres ». De quelle intelligence parle Sun Tzu ? L'idée principale de l‘oeuvre de Sun Tzu : l'objectif de la guerre est de contraindre l'ennemi à abandonner la lutte, y compris sans combat, grâce à la ruse, l'espionnage et une grande mobilité : il s'agit donc de s'adapter à la stratégie de l'adversaire, pour s'assurer la victoire à moindre coût. 10 Exemple de la guerre du golf I. Genèse du concept d’intelligence économique 1. L’émergence de l’IE : les événements à prendre en compte Que devrons-nous connaitre de l’ennemi ? La situation politique, militaire, économique, sociale afin de se comparer à lui, de prévoir le déroulement de la guerre et d’agir en conséquence. A partir de là pratiquement tous les pays ont mis en place des services de renseignements auxquels a été attribuée la mission de « voir sans être vu ». 11 I. Genèse du concept d’intelligence économique 1. L’émergence de l’IE : les événements à prendre en compte Avant la Seconde Guerre Mondiale, le renseignement militaire était la forme d’intelligence la plus dominante. L’avènement de la Guerre Froide La Guerre Froide est la période d'affrontement stratégique et politique entre les États-Unis (et ses alliés de l'Europe de l'Ouest) et l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques (et les pays communistes). 12 I. Genèse du concept d’intelligence économique 1. L’émergence de l’IE : les événements à prendre en compte Caractéristiques de la Guerre Froide : Les Etats sont motivés principalement par la course à l’armement et à la conquête de l'espace afin d’affirmer leurs puissances politique et militaire. Les Etats-Unis fondent les premières bases d'un réseau d'information scientifique et technique 13 I. Genèse du concept d’intelligence économique 1. L’émergence de l’IE : les événements à prendre en compte Le changement de logique d’affrontement La logique d’affrontement n’est plus seulement militaire mais aussi économique Les Etats se sont vus contraints de défendre leurs intérêts économiques et d’aider les entreprises locales dans leurs stratégies de conquêtes des marchés et d'innovation par d’autres moyens que la guerre. Cas des Etats Unis 14 I. Genèse du concept d’intelligence économique 1. L’émergence de l’IE : les événements à prendre en compte Cas des Etats-Unis « L’administration américaine s’est Autrement dit, une information secrète sur Renault donnée pour objectif de mettre, ou Toyota peut être fournie aux Big Three (General Motors, Ford, Chrysler). Comme le de manière offensive, ses gouvernement défend l’idée d’une compétition capacités de renseignement au loyale comme fondement de toute pratique service des entreprises et commerciale, la CIA ne souhaite pas d’organiser l’environnement officiellement s’engager dans ce processus. On a informationnel. Les services de donc développé, à côté, plusieurs organismes “contre-intelligence” d’information au sein de la National Industry Security Information, de la Defence Technical (counterintelligence) sont Information Center (DTIC) et du CIRD (Central dorénavant directement Information Reference Collection) de la CIA et impliqués dans les activités des officines d’espionnage industriel privées » commerciales et industrielles. (Fontanel et Bensahel, 2005 : 74) 15 I. Genèse du concept d’intelligence économique 2. Hard Power, Soft Power et Smart Power Hard Power Le Hard Power désigne la capacité, affichée par un pays, d’atteindre des objectifs spécifiques par l’utilisation de la force militaire et de l’influence économique. Cette logique d’atteindre les buts désirés par un État est fondée sur une vision historique du pouvoir. Ce dernier se mesurait par des critères tels que la taille du territoire, la population, les ressources naturelles, la force économique, la force militaire et la stabilité sociale. Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette forme de pouvoir a été la plus dominante. 16 I. Genèse du concept d’intelligence économique 2. Hard Power, Soft Power et Smart Power Le Soft Power Le Soft Power anticipe l’action grâce à la médiation et à la persuasion, ce qui implique l’adoption de principes stratégiques qui combinent des éléments de référence symboliques ou culturels avec les valeurs politiques ou idéologiques qui renforcent le leadership. En d’autres termes, le Soft Power préconise l’utilisation de la persuasion séductrice à celle de la force. Un État peut ainsi amener les autres à adhérer à des normes et à des institutions qui incitent ou induisent aux comportements désirés. Exp les institutions internationales , les normes européennes…. 17 I. Genèse du concept d’intelligence économique 2. Hard Power, Soft Power et Smart Power Hard Power et Soft Power : Quelles différences? La principale différence entre les deux concepts, Hard power et Soft power, semble reposer sur le recours à la caractéristique intervention responsable du Soft Power, par rapport à la simple imposition par la force de Hard Power. 18 I. Genèse du concept d’intelligence économique 2. Hard Power, Soft Power et Smart Power Le Smart Power C’est la combinaison « intelligente » des deux qui sera à la base du développement du Smart Power. Du Hard Power, on reprend la persuasion par la force tout en évitant au maximum le déploiement massif de la force militaire. Du Soft Power, on préconise l’approche diplomatique pour la résolution des conflits. 19 I. Genèse du concept d’intelligence économique 2. Hard Power, Soft Power et Smart Power Ce modèle, qui met en évidence le caractère hybride du Smart Power, Hard et Soft, pose l’intelligence comme un élément d’équilibre et met l’accent sur l’orientation collective de l’action ou de ce que l’on préfère appeler « l’agir collectif ». 20 II. L’intelligence économique comme politique publique II. L’intelligence économique comme politique publique 1. L’IE et rôle de l’Etat 2. L’intelligence territoriale 22 II. L’intelligence économique comme politique publique 1.L’IE et rôle de l’Etat Qu’est qu’une politique publique ? Une politique publique est un programme d'action d'une autorité publique. Les politiques publiques de l'information : "un ensemble de lois, de règles, de directives, de jugements et d’interprétations juridiques qui dirige et conduit le cycle de vie de l’information. Ce cycle de vie comprend la planification, et la création, la production, la collecte, la distribution et la dissémination de l’information" 23 II. L’intelligence économique comme politique publique 1.L’IE et rôle de l’Etat L'Etat a un rôle central à jouer principalement dans trois domaines : 1. Renseignement économique; 2. Protection du patrimoine économique, technologique et culturel; 3. Influence. 24 II. L’intelligence économique comme politique publique 1.L’IE et rôle de l’Etat 1. Renseignement économique : L'organisation de la gestion de l'information économique afin d'aider les entreprises engagées dans la concurrence internationale : – Identifier les capacités de l’Etat pour les coordonner et agir dans le domaine de l’intelligence économique au profit des entreprises privées ou publiques. – Mobiliser les "gisements d'information de l'administration". – Donner l’information indispensable pour que les entreprises soient compétitives et puissent se battre à « armes égales » avec leurs concurrents dans la compétition mondiale sachant que chaque puissance essaie de modifier les équilibres en faveur de ses propres intérêts. 25 II. L’intelligence économique comme politique publique 1.L’IE et rôle de l’Etat 2. La protection du patrimoine économique et technologique : – Aider les entreprises à se défendre face aux attaques étrangères, ou pour les accompagner lorsqu’elles négocient des contrats à l’étranger. 26 II. L’intelligence économique comme politique publique 1.L’IE et rôle de l’Etat 3. L’influence : L’influence sur les règles et normes internationales, c’est- à-dire sur les règles du jeu économique. Les régulations internationales ne sont jamais innocentes, elles déterminent des marchés, fixent des modes de gouvernance, permettent à leurs auteurs de devancer la concurrence, ou de la freiner, ou d’exporter leurs contraintes. 27 II. L’intelligence économique comme politique publique 1.L’IE et rôle de l’Etat Principale mission de l’IE au niveau de l’Etat : Lancer une "réflexion nationale et prospective" passant par le recensement d'une "communauté étatique de l'intelligence économique" au sein des administrations, par des mesures gouvernementales, par le développement de la "fonction intelligence économique" dans les organisations, et par l'encouragement d'études prospectives. 28 II. L’intelligence économique comme politique publique 1.L’IE et rôle de l’Etat Cas de la France : Rapport Martre Le rapport formule quatre grandes propositions: – Diffusion de la pratique dans les entreprises; – Optimisation des flux d'information entre le secteur public/privé; – Conception de banques de données; – Mobilisation du monde de l'éducation et de la formation. 29 le rapport du Commissariat général du Plan propose la définition suivante de l'"intelligence économique": "l'ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution en vue de son exploitation, de l'information utile aux acteurs économiques. Ces diverses actions sont menées légalement avec toutes les garanties de protection nécessaires à la préservation du patrimoine de l'entreprise, dans les meilleures conditions de qualité, de délais et de coût. L'information utile est celle dont ont besoin les différents niveaux de décision de l'entreprise et de la collectivité pour élaborer et mettre en œuvre de façon cohérente la stratégie et les tactiques nécessaires à l'atteinte des objectifs dans le but d'améliorer sa position dans son environnement concurrentiel […]. 30 II. L’intelligence économique comme politique publique 1.L’IE et rôle de l’Etat Problématique : La connaissance de l’environnement concurrentiel des secteurs stratégiques au niveau mondial, l’acquisition de la capacité d’anticipation requise pour avoir une chance de gagner, la détection et la mise en œuvre de parades aux distorsions de concurrence par les lois, les normes et les standards locaux ou internationaux, sont des énormes chantiers sur lesquels il y a pléthore d’acteurs et d’interlocuteurs, notamment publics. Comment orienter et coordonner le travail de chaque administration ? 31 II. L’intelligence économique comme politique publique 1.L’IE et rôle de l’Etat Autrement dit : Introduire la notion de transversalité, et donc d’interministérialité, dans un Etat traditionnellement et résolument vertical au niveau de ces structures. Le champ à couvrir oblige à travailler conjointement avec tous les ministères concernés par l’économie – au sens stratégique du terme – au premier rang desquels les ministères régaliens responsables du renseignement traditionnel que sont la défense, l’intérieur et les affaires étrangères, mais aussi l’Industrie, les Finances, la Santé et les Transports, sans oublier les services de renseignement eux-mêmes. 32 II. L’intelligence économique comme politique publique 1.L’IE et rôle de l’Etat L'intelligence économique" se présente comme un moyen de structuration d'un réseau national rassemblant l'ensemble des acteurs économiques du pays et coordonné par l'Etat. 33 II. L’intelligence économique comme politique publique 1.L’IE et rôle de l’Etat L’intelligence sociétale (Dedijer,1975) La « social intelligence » consiste en ce que les agences gouvernementales, les industriels, les partis politiques, les syndicats, les armées et les groupes de pression politiques, se réunissent et travaillent ensemble dans le cadre d’un projet de société. 34 II. L’intelligence économique comme politique publique 1.L’IE et rôle de l’Etat L’intelligence organisationnelle (Wilensky, 1967) Deux axes : – les stratégies collectives et la coopération entre gouvernements et entreprises dans la production d’une connaissance commune pour la défense de l’avantage concurrentiel ; – l’importance de la connaissance dans l’économie et l’industrie comme moteur stratégique du développement et du changement. 35 II. L’intelligence économique comme politique publique 1. L’IE et rôle de l’Etat 2. L’intelligence territoriale 36 II. L’intelligence économique comme politique publique 1.L’Intelligence territoriale L’intelligence territoriale, une notion complexe : Les débats restent encore ouverts sur la notion d’intelligence territoriale. Ainsi, l’intelligence territoriale ne se résumerait pas à « la territorialisation de l’intelligence économique qui n’est finalement que la déclinaison au niveau des découpages territoriaux de la politique nationale d’intelligence économique » Bruté de Rémur (2006). 37 II. L’intelligence économique comme politique publique 1.L’IE et rôle de l’Etat Définition L’intelligence territoriale comme « l’ensemble des actions d’intelligence économique conduites de manière coordonnée par des acteurs publics et privés localisés dans un territoire, afin d’en renforcer la performance économique et, par ce moyen, d’améliorer le bien être de la population locale » 38 III. L’intelligence de l’entreprise III. L’intelligence de l’entreprise 1. Données, Informations et connaissances 2. De la veille à l’intelligence économique et stratégique III. L’intelligence de l’entreprise 1. Données, Informations et connaissances Une donnée est une collection de faits et de chiffres bruts (les poids, les prix, les coûts, les images, les lieux, les noms … ) alors qu’une information est une donnée traitée et contextualisée pour un utilisateur ( exp: ventes mensuelles….). Une donnée n'a aucune signification en soi. Placée dans un contexte, une donnée devient une information. Exp : vous pouvez recueillir les données : 25, 33, 46, 63. Si votre interprétation révèle qu’il s’agit des âges de vos clients, vous pouvez en tirer l’information que la moyenne d’âge de vos clients est de 41,75 ans. 1. Données, Informations III. L’intelligence et connaissances de l’entreprise 1. Données, Informations et connaissances L’information est une donnée qui a du sens. Elle peut être définie comme ce qui forme ou transforme une représentation dans la relation qui lie un système à son environnement exp :une information est une donnée traitée et contextualisée pour un utilisateur ( exp: les prévisions météo , ventes mensuelles….) Il s’agit d’un moyen de réduire l’incertitude. Elle résulte d’un traitement rationnel grâce à une organisation humaine et technique. L’information permet par ailleurs, la transmission de la connaissance entre individus. III. L’intelligence de l’entreprise 1. Données, Informations et connaissances L’information peut-être classée selon : Sa nature : Économique, juridique, sociale… Son support : Information formelle/informelle Son niveau d'élaboration : Brute/élaborée; Primaire/secondaire Son accessibilité / confidentialité : Blanche, grise, noire : Sa diffusion : Sensible, critique, stratégique… III. L’intelligence de l’entreprise 1. Données, Informations et connaissances La connaissance peut être définie comme l’ensemble des croyances détenues sur des relations causales entre différents phénomènes. Elle se construit à partir de l’information, de l’expérience passée, de la culture et de l’esprit humain. La connaissance est donc de l’information altérée par l’expérience, le contexte, l’interprétation et la réflexion. C’est une forme d’information à forte valeur ajoutée facilitant la prise de décision et l’action. La connaissance est la somme de l’information et de l’interprétation humaine. III. L’intelligence de l’entreprise 1. Données, Informations et connaissances Il existe deux conceptions de la connaissance : statique et dynamique. Dans la première, la connaissance est considérée comme un objet stocké dans la mémoire de l’individu. Elle est donc assimilée à un stock et réduite à une quantité plus ou moins fixe d’informations. Dans la seconde, la connaissance est considérée davantage comme un flux. Elle a un caractère cumulatif et évolutif III. L’intelligence de l’entreprise 1. Données, Informations et connaissances Il existe une traditionnelle dichotomie de la connaissance, selon sa forme : (tacite ou explicite) La connaissance explicite est la connaissance qui peut être codifiée sous forme de documents d’analyse, de synthèses, de procédures ou de modèles. Elle peut être stockée en dehors du cerveau humain et devient transférable à travers des méthodes formelles et systématiques(exp : le manuel des procédures…). La connaissance tacite quant à elle est indissociable de l’individu qui la détient et ne prend que des formes implicites. Elle relève de l’expérience, du jugement, de l’intuition, et de l’inconscient, et reste difficilement transférable (exp : les dialogues avec les experts dans tous les domaines..). III. L’intelligence de l’entreprise 1. Données, Informations et connaissances La connaissance peut aussi être individuelle ou collective. La connaissance individuelle est celle propre à chaque individu, il s’agit du savoir, du savoir-faire, des comportements et de l’expérience. La connaissance collective est celle accumulée par les membres de l’organisation. Elle réside dans les lois, les procédures et les routines qui guident les activités de résolution de problème et les modes d’interaction entre les acteurs. III. L’intelligence de l’entreprise 1. Données, Informations et connaissances La spirale de connaissance (Nonaka & Takeuchi, 1997, p. 93) III. L’intelligence de l’entreprise 1. Données, Informations et connaissances La socialisation : conversion de tacite vers tacite, La socialisation est un processus de partage d’expériences créant de ce fait des connaissances tacites telles que les modèles mentaux partagés et les aptitudes techniques. La clé pour acquérir la connaissance tacite est l’expérience, l’observation, l’imitation et la pratique, mais elle peut s’acquérir par le langage, par des discussions constructives. III. L’intelligence de l’entreprise 1. Données, Informations et connaissances L’extériorisation : conversion de tacite vers explicite C’est un processus de création de connaissances parce que la connaissance tacite devient explicite sous la forme de métaphores, analogies, concepts, hypothèses ou modèles. Elle est déclenchée par le dialogue ou la réflexion. III. L’intelligence de l’entreprise 1. Données, Informations et connaissances La combinaison : conversion d’explicite à explicite. La combinaison est un processus de systématisation de concepts en un système de connaissances. Ce mode de conversion combine différents corps de connaissances explicites à travers documents, réunions, conversations téléphoniques et les réseaux de communications informatisés, par addition, tri, catégorisation comme dans la construction de banques de données. III. L’intelligence de l’entreprise 1. Données, Informations et connaissances L’intériorisation : conversion d’explicite vers tacite. L’intériorisation est un processus d’incorporation de la connaissance explicite en connaissance tacite. Elle est étroitement liée à l’apprentissage "en faisant". Pour que la connaissance explicite devienne tacite, il est utile qu’elle soit verbalisée ou présentée sous forme de diagrammes dans des documents, manuels ou récits oraux. La documentation aide les individus à intérioriser ce qu’ils ont eu comme expériences, enrichissant donc leur connaissance tacite. De surcroît, les documents et manuels facilitent le transfert de connaissances explicites vers d’autres personnes, les aidant, de ce fait, à faire indirectement l’expérience des expériences des autres. III. L’intelligence de l’entreprise 1. Données, Informations et connaissances Le contenu du KM et de l’IES III. L’intelligence de l’entreprise 1. Données, Informations et connaissances L’IES s’inscrit dans un processus systématique de collecte, de traitement, de diffusion et de protection de l’information et de la connaissance sur l’environnement en vue de prendre des décisions. III. L’intelligence de l’entreprise 2. De la veille à l’intelligence économique et stratégique Quelles différences faites-vous entre veille et IES ? III. L’intelligence de l’entreprise 2. De la veille à l’intelligence économique et stratégique Définition de la veille La veille est définie comme un processus informationnel par lequel l'entreprise détecte et traite les signaux annonciateurs d'événements susceptibles d'influer sur sa pérennité. Définition de l’IES L’IES n’est plus seulement un art d’observation mais une pratique offensive et défensive de l’information. Son objet est de relier entre eux plusieurs domaines pour servir les objectifs tactiques et stratégiques de l’entreprise. Elle est un outil de connexion entre l’action et la réflexion. III. L’intelligence de l’entreprise 2. De la veille à l’intelligence économique et stratégique Proactivit é Competitive Intelligence (Intelligence économique et stratégique) Intelligence Scanning (Veille) (Surveillance) Globalité Evolution de l’intelligence économique et stratégique III. L’intelligence de l’entreprise 2. De la veille à l’intelligence économique et stratégique La première phase marque les années 1960 à 1970, elle est désignée par « competitive data gathering » et « scanning ». Elle est centrée sur la collecte de l’information. La deuxième phase marque les années 80. Les concepts clés de cette époque sont d’« intelligence » et d’« industry competitor analysis ». Les auteurs en management stratégique s’intéressent davantage à l’analyse sectorielle, et à la transformation d’information en connaissance. La troisième phase, « Competitive Intelligence for decision making » s’interroge sur la capacité du concept à servir les décisions stratégiques, et sur son impact sur la rentabilité. III. L’intelligence de l’entreprise 2. De la veille à l’intelligence économique et stratégique Veille et segmentation de l’environnement : Le modèle de Porter est à l’origine de la première segmentation de l’environnement à surveiller. Quatre types de veille ont été développés : commerciale, concurrentielle, technologique et environnementale. Chacun de ces champs de veille est sensé satisfaire un besoin en information sur un segment bien identifié de l’environnement. D’autres champs de veille ont été développés : la veille marketing, juridique, sociétale, etc. Ils sont venus répondre graduellement, à des besoins en information sur des aspects de plus en plus critiques pour l’entreprise. Veille Concurrentie lle Entrants Potentiels Veille Fournisseu Concurrent Clients Veille Commerciale rs s du Commerciale secteur Substitut s Veille Technologiqu e Veille Environnementale Le modèle des cinq forces concurrentielles et les quatre types de veille associés III. L’intelligence de l’entreprise 2. De la veille à l’intelligence économique et stratégique Typologie des veilles Le système de veille a été mis en place au milieu des années 90. Au total, sept unités de veille ont été créées: technologique, concurrentielle, commerciale, sociétale, législatif, géographique et géopolitique. Technologique : cette veille a pour mission de recueillir en grande partie, des informations sur les nouvelles molécules développées par les concurrents, sur les résultats des recherches en biotechnologie et sur les brevets. Concurrentielle : il s’agit de mesurer l’intérêt des concurrents pour les nouvelles technologies et de surveiller le rapprochement entre les acteurs des secteurs de la santé et de la beauté. III. L’intelligence de l’entreprise 2. De la veille à l’intelligence économique et stratégique Typologie des veilles Commerciale : il s’agit principalement de surveiller et d’analyser l’évolution des circuits de distribution physiques et électroniques. Sociétale : cette veille s’intéresse aux mutations des conditions de vie, en particulier l’amélioration de la condition féminine, le vieillissement de la population, etc. Législative : il s’agit de suivre les évolutions des politiques publiques, principalement en matière de santé, ainsi que les étapes de la mise en place des législations européennes. Géographique : cette veille suit les tendances et les progrès réalisés dans les pays à forte croissance, Chine et Inde en III. L’intelligence de l’entreprise 2. De la veille à l’intelligence économique et stratégique Pour regrouper ces différents types de veille, la littérature propose le terme générique de veille stratégique. La veille stratégique consiste à observer de façon systématique l'environnement sous ses différents aspects : économique, juridique, culturel, social, historique et écologique à travers différents types de veille. III. L’intelligence de l’entreprise 2. De la veille à l’intelligence économique et stratégique Définition de l’IES (Processus et dimension) Une démarche organisée, au service du management stratégique de l'entreprise, visant à améliorer sa compétitivité par la collecte, le traitement d'information et la diffusion de connaissances utiles à la maîtrise de son environnement (menaces et opportunités); ce processus d'aide à la décision utilise des outils spécifiques, mobilise les salariés, et s'appuie sur l'animation de réseaux internes et externes. (Bournois & Romani, 2000 : 19).