Cours De Santé Au Travail (4ème Année Médecine) PDF

Summary

Ce cours de santé au travail, destiné aux étudiants de 4ème année de médecine à l'Université d'Abomey-Calavi, présente les définitions, l'historique, l'organisation, les objectifs et les stratégies en santé au travail. Le document aborde les facteurs de risques, les dommages, la prévention et les aspects organisationnels spécifiques à différents pays, notamment au Bénin. Le cours met l'accent sur la prévention des risques professionnels comme moyen d'assurer le bien-être physique et mental des travailleurs.

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UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI ----------- FACULTE DES SCIENCES DE LA SANTE ----------- UNITE D'ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE EN SANTE AU TRAVAIL ET ENVIRONNEMENT ---------...

UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI ----------- FACULTE DES SCIENCES DE LA SANTE ----------- UNITE D'ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE EN SANTE AU TRAVAIL ET ENVIRONNEMENT ----------- COURS DE SANTE AU TRAVAIL Destiné aux étudiants de la 4e année de médecine Edition 2009 1 TABLE DES MATIERES 2 INTRODUCTION A LA SANTE AU TRAVAIL Objectifs du cours Etre capable de :  Définir les différents concepts de santé au travail  Comprendre les différentes étapes et l'organisation de la santé au travail  Décrire les stratégies et activités en santé au travail Plan du cours I- Définitions II- Rappel historique III- Organisation IV- Objectifs, stratégies et activités I – Définitions Santé au Travail La santé au travail est la spécialité médicale qui s’occupe de la prévention des risques professionnels et la promotion de la santé des travailleurs. Situation de Travail L’expression situation de travail fait référence à tous les aspects physiques, organisationnels, psychologiques, sociaux de la vie au travail, qui sont susceptibles d’avoir une influence sur la santé et le bien-être de l’opérateur. Cette expression est donc plus large que les expressions condition de travail au poste de travail qui, pour beaucoup de personnes, font référence de manière restrictive aux facteurs d’ambiance (bruit, chaleur….) ou aux dimensions, espaces …. On sait d’ailleurs depuis longtemps que, avec les nouvelles formes d’organisation du travail, la notion de poste de travail au sens classique d’emplacement limité occupé jour après jour tend à disparaître. Facteurs de risque Sont appelés facteurs de risque tous les aspects de la situation de travail qui ont la propriété ou la capacité de causer un dommage. Ces facteurs peuvent être relatifs à :  la sécurité : les machines, les échelles, l’électricité….  La santé physiologique : la chaleur, la pollution, les mouvements répétés…  La santé psychosociale : les problèmes de relation, de contenu du travail, d’organisation temporelle… Dommage La définition de facteur de risque fait référence à un dommage, c'est-à-dire à un effet négatif d’une 3 certaine gravité. Il peut s’agir :  de lésions physiques (fractures, coupures….) entraînant une incapacité de travail temporaire ou permanente, voire la mort ;  de maladies professionnelles (surdité, intoxication, tendinites…) à plus ou moins long terme, réversibles ou non ;  de problèmes psychosociaux (fatigue, insatisfaction, démotivation, troubles psychosomatiques, dépression…) ;  de problèmes d’inconfort (posture, éclairage, bruit, relations…) Assez fréquemment, les préventeurs omettent de réfléchir à ce qui pourrait réellement résulter (le dommage) du fait de l’exposition à un certain facteur de risque. Or le problème – le risque – est différent que le dommage éventuel soit une entorse ou une fracture, un inconfort ou une surdité, une surdité faible à long terme ou une surdité sévère, une insatisfaction passagère ou une démotivation profonde. Il est actuellement proposé d’abandonner totalement les termes de danger (utilisé principalement pour les facteurs de risque de sécurité) ou de nuisance (utilisé plutôt pour les facteurs d’ambiance, dans la zone d’inconfort). Les termes facteurs de risque traduisent donc au mieux le terme hasard anglais. Un facteur de risque n’existe que dans la mesure où l’opérateur y est exposé. Dans le cas d’un facteur de risque lié à la sécurité, l’exposition doit être évaluée en terme de durée pendant laquelle, ou de fréquence à laquelle, l’opérateur y est confronté. Dans le cas des agents chimiques et physiques, il est souvent recommandé de quantifier l’exposition par des mesurages du niveau moyen équivalent d’exposition : concentration moyenne sur 8h niveau personnel d’exposition sonore... Le risque Le risque en lui-même est la probabilité d’un dommage d’une certaine gravité compte tenu de l’exposition à un facteur de risque et de la probabilité de survenue de ce dommage durant cette exposition. Certaines méthodes existent, permettant une quantification de ce risque. Le risque résiduel est, comme son nom l’indique, le risque qui subsiste lorsque les mesures de prévention et de protection ont été prises. La prévention La prévention est l’ensemble des mesures techniques, psychologiques et organisationnelles, susceptibles de réduire le risque pour tous les opérateurs. Il s’agit dès lors de mesures collectives, au contraire de la protection qui est individuelle. Il est assez généralement admis de parler :  de prévention primaire pour désigner les mesures éliminant le risque  et de prévention secondaire pour désigner les mesures visant à limiter le risque L’appellation prévention tertiaire est parfois utilisée pour désigner soit les mesures de surveillance en médecine du travail, soit les mesures de réhabilitation ou de réparation lorsqu’un dommage a été subi. 4 Le travailleur On entend par travailleur, toute personne qui occupe un emploi temporaire ou permanent au service d'une tierce personne appelées employeur. L'employeur Est appelé employeur, toute personne physique ou morale qui emploie un ou plusieurs travailleurs. Poste de travail Lieu dans lequel un employé dispose des ressources matérielles lui permettant d'effectuer son travail. Condition de travail Une condition de travail désigne d'une manière générale l'environnement dans lequel les employés vivent sur leur lieu de travail. Elles comprennent la pénibilité et les risques du travail effectué ainsi que l'environnement de travail (bruit, chaleur, exposition à des substances toxiques, etc). II- Rappel historique Trois étapes essentielles ont caractérisé l’évolution historique de la santé au travail.  l’étape de la connaissance des maladies professionnelles  l’étape du développement de la physiologie et de la psychologie du travail  l’étape de la réglementation Domaine des maladies 1527 Paracelse compose une monographie (étude) sur la nocivité des métaux et les maladies des mineurs. 1700 Ramazzin a publié un traité sur les maladies professionnelles dans de nombreux métiers jusqu’à préconiser des mesures. 1775 Percival Pott décrit le cancer du scrotum chez les ramoneurs. 1946 la médecine du travail est instituée en France. 1906 le premier congrès international des maladies du travail eut lieu à Milan (Italie) Domaine de la physiologie du travail Les ingénieurs comme TAYLOR ont développé un système appelé taylorisme consistant à améliorer le rendement en modifiant l’organisation du travail. Ce système rend l’homme automatique sans aucune possibilité de réflexion. Le sept a évolué et depuis 1915 il y a eu les 1ères études multidisciplinaires sur l’ergonomie (étude des normes de travail). L’ergonomie vise à adapter le travail à la physiologie de l’homme qui travaille non le contraire. 5 Mesures réglementaires Elles ont surtout évolué par des interdictions de travail des enfants, des femmes enceintes, réduction des heures excessives de travail, normalisation à 8h/jour, création de l’inspection du travail en 1833 en Angleterre. La 1ère inspection médicale du travail a été créée en 1898 en France. En 1900 a été créé l’Office International du Travail qui plus tard deviendra Organisation International du Travail. Son secrétariat est le BIT (Bureau). L’OIT joue un rôle important dans la norme et l’hygiène de travail. Il existe depuis 1950 un comité mixte OMS-OIT de santé au travail. III- Organisation Pour atteindre les objectifs de santé au travail les expériences d’organisation diffèrent suivant les pays. a) cas des pays européens Ex : France Les activités préventives sont basées sur les visites médicales des travailleurs en partie sur les visites des postes de travail appelés tiers temps. Ces activités sont menées au sein des services autonomes de santé de travail prévu pour une seule entreprise ou dans des services interentreprises. La Belgique depuis 1998 met l’accent sur la promotion de la santé des travailleurs. b) cas des pays nord américains L’accent est surtout mis sur l’amélioration des conditions de travail c'est-à-dire sur l’hygiène du travail (prévention primaire) c) cas des pays en développement Dans la plupart des pays en développement et surtout en Afrique, l’accent est surtout mis sur les soins au travailleur malade (activité curative). La prévention est très peu pratiquée. Les problèmes de santé primaire sont ici si prépondérants que certaines infirmeries d’entreprise sont transformées en hôpital de quartier ou de commune. d) la médecine du travail au Bénin : Bases réglementaires Avant l’indépendance C’est le code d’outre Mer de 1952 qui a longtemps régit la Médecine du Travail. Cette loi est basée sur les textes français. Elle s’impose aux pays de l’Afrique Occidentale et Centrale. Après l’indépendance Les textes de cette époque font référence au code et sont surtout des arrêtés des lettres circulaires, des notes de service etc. 6 o Avant 1998, les dispositions réglementaires sont régit par le code de 1967 qui est peu différent du code de 1952. o Après 1998 Le 27 janvier 1998 un nouveau code est promu au Bénin. C’est la section santé sécurité au travail qui réglemente la santé au travail avec les articles 194 et 195. IV – Objectifs, stratégies et activités Objectif général : Assurer le bien-être physique, mental, social du travailleur. Objectifs spécifiques : prévenir les risques professionnels ; promouvoir la santé du travailleur ; s'organiser. Pour atteindre ces objectifs, chaque pays prend les mesures nécessaires selon ses moyens et selon son option politique. Cas des pays développés Ces pays ont créé des structures de prise en charge des travailleurs au sein des entreprises. Ce sont les services autonomes de santé au travail. Mais parfois, ces services sont créés entre plusieurs entreprises et on parle de services médicaux inter entreprises. Quelque soit la structure, autonome ou inter entreprise, le but est la prévention. Pour parvenir à ce but, les structures utilisent également deux stratégies. Première stratégie Amélioration des conditions de travail qui passe par la visite des lieux de travail. Deuxième stratégie Surveillance de la santé du travailleur qui passe par la visite médicale du travailleur et les activités promotionnelles ou de sensibilisation. Les choix stratégiques varient au sein des mêmes pays développés. C'est ainsi que les pays anglo- saxons privilégient l'amélioration des conditions de travail, c'est-à-dire, en d'autres termes, l'hygiène industrielle, alors que les pays francophones accordent une grande importance à la surveillance de la santé du travailleur sans toutefois négliger l'amélioration des conditions de travail. Cas des pays sous-développés En général, dans les pays sous-développés, il existe des infirmeries qui mènent beaucoup plus d'activités plus curatives que préventives. Ces infirmeries sont beaucoup plus inondées par les familles du travailleur que par les travailleurs eux-mêmes. 7 Comité d'hygiène et de sécurité Les pays sous-développés ont en effet, en plus des pathologies liées au travail, d'autres priorités qui découlent de la situation économique générale. C'est pourquoi, ils doivent s'orienter vers une médecine préventive tout en prenant en compte les endémies locales qui empêchent les travailleurs de jouir pleinement de leur santé. Activités A la lumière de tout ce qui précède, il y a quatre types d'activités à mener : Activités préventives Prévention primaire pour éviter l'altération de la santé du travailleur du fait de son travail. Prévention secondaire pour dépister précocement toute atteinte à la santé du travailleur. Prévention tertiaire pour réinsérer le travailleur handicapé par un risque professionnel (accident ou maladie). Activités promotionnelles Il est nécessaire d'organiser de façon permanente un système d'information d'éducation des travailleurs, ce qui suppose également que le travailleur a des qualités de communicateurs, qu'il doit pouvoir compter sur d'autres ressources humaines de l'entreprise ou en dehors de l'entreprise. Activités curatives Elles sont nécessaires pour faire face aux besoins ponctuels des travailleurs ou de leur famille selon le cas (ceci est à éviter). Elles sont nécessaires également en cas d'urgence, ce qui suppose qu'il existe un programme d'urgence. Activités réadaptatives Elles méritent également un programme pour éviter toute improvisation. La réadaptation peut être la possibilité de formation complémentaire, peut être un changement de poste pour l'employé. 8 LES FACTEURS PATHOGENES EN MILIEU DE TRAVAIL Objectifs du cours Etre capable de: Décrire les trois secteurs d'activités professionnelles Classer les différents facteurs pathogènes en milieu de travail Donner des exemples de métier à risque pour chaque facteur Indiquer les formes de nuisances liées aux facteurs pathogènes Plan du cours Introduction I- Les secteurs d'activité professionnelle II- Les différents types d'environnement de travail Conclusion INTRODUCTION L’homme dans son environnement de travail, quelque soit son secteur d’activité, est soumis à de nombreuses contraintes. Celles-ci peuvent être physiques, chimiques, physico-chimiques, biologiques et humaines. Les facteurs pathogènes vont drainer des manifestations cliniques ou paracliniques en fonction du temps, du niveau des facteurs, de l'organisation du travail. I. LES SECTEURS D’ACTIVITE PROFESSIONNELLE Il existe trois secteurs traditionnels d’activité : Le secteur primaire Le secteur secondaire Le secteur tertiaire 1.1 Le secteur primaire Définition : Ensemble des activités économiques productrices de matières premières, notamment l’agriculture et les industries extractives. L’importance de ce secteur varie suivant le degré de développement. Quelque soit le milieu, les conditions de vie et de travail sont particulières en agriculture : - impératif de temps : rythmes saisonniers liés à la production - impératif de polyvalence : l’agriculteur exerce un métier complet, ce qui l’oppose aux manœuvres spécialisés dont le travail est répétitif et monotone. L’agriculteur fait un peu de tout : il est maçon, réparateur d’engins éleveur etc.). Il utilise actuellement beaucoup de substances chimiques pour augmenter la production. 9 La diversité de l’exposition fait que les problèmes de prévention prennent une importance particulière en agriculture. Elle est difficile à organiser. 1.2 Le secteur secondaire Définition : Ensemble des activités économiques correspondant à la transformation des matières premières en biens productifs ou en biens de consommation. Les pays développés sont caractérisés par un tissu industriel varié. C’est le secteur qui occupe la majorité des travailleurs. Ceux-ci ont un niveau d’instruction et de qualification assez élevé avec de constantes mises à jour. Actuellement la robotique et l’informatique prennent le pas sur le travail mécanique traditionnel. Dans les pays en développement on rencontre le plus souvent des industries de finition et de montage (exemple des Sociétés de montage de véhicule à Cotonou). Le secteur informel est prépondérant dans l’informel au Bénin : garagistes, soudeurs, peintres etc. En Afrique au début des indépendances, il y a un passage des campagnes vers les villes qui sont les milieux industriels. Ce passage de la terre à l’usine n’était suivi que de formation rudimentaire sur le tas. Actuellement avec la scolarisation le niveau de qualification s’élève progressivement. 1.3 Le secteur tertiaire Définition : partie de la population active employée dans :  les administrations (les bureaux)  le commerce  l'enseignement  la santé  l'armée  etc. C’est un secteur en pleine expansion dans tous les pays. Le travail de bureau regroupe des activités très diverses et souvent dissemblables. Les tâches peuvent être à prédominance intellectuelle ou de routine, monotone, comportant des efforts physiques importants ou sédentaires sans possibilité de se déplacer au cours de la journée. L’ambiance y est variable, aussi bien l’ambiance physique que l’ambiance psychologique caractérisée par un personnel très féminisé. Actuellement l’informatique a radicalement modifié les conditions de travail dans le secteur tertiaire. 2. LES DIFFERENTS TYPES D’ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL On distingue 5 types d’environnement ou ambiance de travail : l’environnement physique, chimique, physico-chimique, biologique et humain. Chaque type d’environnement recèle plusieurs facteurs. 10 2.1 L’environnement physique ou ambiance physique Parmi les facteurs physiques, on peut citer : la température la lumière le bruit les vibrations les rayonnements ionisants. L’ambiance thermique Exemple : chaleur dans les fours, à la cimenterie, à la boulangerie, les forges, etc.. Froid : industrie de glace L’ambiance lumineuse La lumière a une influence directe sur l’exécution de la tâche. Organe cible récepteur : l’œil L’ambiance lumineuse peut-être forte éblouissante. Elle peut aussi être faible par soucis d’économie ou par ignorance. Dans tous les cas l’éclairage de l’environnement de travail peut-être pathogène. Cette pathologie peut être précipitée ou aggravée par l’état antérieur du travailleur : âge de plus de 40 ans, pathologie congénitale ou acquise. Exemple : travail en lumière forte : la soudure travail où l’éclairage et la bonne vision sont indispensables : horlogerie, la couture, etc. Ambiance sonore Le bruit est un son non désiré ou gênant. L’organe récepteur est l’oreille. Les occasions d’exposition aux bruits sont nombreuses en milieu de travail. Exemple : la forge, la mécanique automobile, le moulin etc.. L’influence du bruit sur l’acquitté auditive est liée à un certain nombre de facteurs qui se rattachent soit au bruit, soit à l’individu qui travaille dans le bruit. L’ambiance vibratoire Les vibrations et trépidations sont caractéristiques de certaines activités. Exemples : l’utilisation de ‘‘marteau-piqueur’’, les véhicules et motos de transport. Les membres en particulier les articulations constituent les appareils cibles de cette nuisance. 11 Les radiations ionisantes (ou rayonnement ionisant) Comme tous les autres agents physiques (chaleur, lumière, son, vibration, les rayonnement ionisants constituent une nuisance dont il faut prévenir les dangers. Mais ils présentent une spécificité particulière, du fait notamment : - de l’absence de perception de ces rayonnements par les organes de sens, - de l’importance de leurs applications médicales, thérapeutiques, diagnostiques, industrielles (jauge de profondeur). 2.2 Environnement chimique Dans le secteur formel, de nombreuses substances sont manipulées. Leur qualité se modifie très fréquemment par les fabricants. 2.2.1 Formes On peut classer les facteurs pathogènes chimiques selon leur forme de présentation, ou selon leurs effets sur l’organisme. - les fumées - les gaz - les vapeurs - les brouillards - les aérosols. 2.2.2 Classification On peut distinguer les gaz et vapeurs les plus courants en six catégories : a) Les gaz et les vapeurs organiques Exemple : les solvants (Benzène, Xylène, Toluène, Ether, Alcool etc.) b) Les gaz irritants pour les voies aériennes supérieures Ammoniac, Acide acétique etc. c) les gaz irritants pour les poumons : Chlore, phosgène (soudure) oxyde d’azote NO. d) Les gaz asphyxiants chimiques Oxyde de carbone (CO) Cyanure d’hydrogène (HCN) ou acide cyanhydrique e) les gaz asphyxiants simples L’azote, le méthane (gaz de ville) f) Les autres gaz toxiques Hydrogène sulfuré décomposition de souffre 12 Hydrogène arsénié (blanchissement) 2.3 Environnement physicochimique Les poussières en milieu de travail. On distingue : Les poussières minérales Les poussières Végétales Les poussières animales 2.3.1 Les poussières minérales Elles sont à l’origine des pneumoconioses. Les pneumoconioses bénignes sont des pneumoconioses de surcharge. NB : Pas d’altération de la fonction pulmonaire. Exemple : Poussière de charbon : Anthracose Poussière de fer : Sidérose (les soudeurs) Poussière de silice libre entraînant la silicose. Le risque existe dans les carrières, dans les fabriques de porcelaine de céramique etc. Poussière d’amiante : entraîne l’asbestose L’amiante est utilisé dans la fabrication de vêtement anti-feu, dans la fabrication de fibrociment utilisé, pour l’isolement thermique et acoustique, pour les plaques de frein, les joints etc. NB : Les poussières de cimenterie provoquent rarement des pneumoconioses. Elles sont bénignes quand elles surviennent. 2.3.2 Les poussières végétales Le coton -------------- l’asthme du coton Le bois : Teck ou autre - réaction allergique - Travaux de sciage. La farine : asthme des boulangers 13 2.3.1 Les poussières animales Poussier animale et végétale : Alvéolite allergique extrinsèque. 2.4 Environnement biologique. Il s’agit de l’exposition aux micro-organismes parasites, bactéries, virus, etc. Ce sont les principaux facteurs chez le personnel de santé. 2.5 Environnement humain. Le travailleur exécute sa tâche en liaison avec d’autres personnes et dans le cadre d’un atelier. Nous étudierons successivement l’atelier en tant que structure hiérarchisée puis en tant que collectivité de vie puis nous verrons la particularité de chaque travailleur. Le facteur humain joue un rôle important dans l’état psychosomatique du travailleur. Atelier comme structure hiérarchisée Chaque entreprise a son organisation qui dépend de sa forme commerciale. Quel que soit le cas, on note une structure pyramidale avec sommet le chef d’atelier à la base les ouvriers. Cette hiérarchie peut s’exercer de façon souple laissant certaines initiatives à la base, dans ce cas le travailleur est motivé. La hiérarchie peut être rigide. Le travail est alors organisé pour l’ouvrier. Il en exécute la parcelle qui lui revient. L’initiative n’est pas tolérée. L’atelier peut être alors le lieu de conflits sociaux. Atelier comme milieu de vie On y rencontre une diversité des rapports humains à cause de la diversité d’âge, de nationalité, de sexe, de niveau de qualification etc. Diversité en âge Dans un milieu de jeune, personne âgée peut être acceptée et vice versa, complexe parfois. Jeune plus entreprenant, personne âgée plus prudente, plus lente mais plus efficace car expérimentée. Diversité de sexe Certains métiers sont plus complexes parfois féminins : les infirmières en Europe. Diversité de nationalité et de provenance régionale Problèmes d’adaptation Diversité de qualification Complexe d’infériorité et de supériorité. 14 Toutes ces diversités peuvent être source de frustration ce qui influencera le vécu du travail. * L’Horaire peut également influer la santé des travailleurs (cas du 3 x 8) * Particularité individuelle Salaire et satisfaction des besoins vitaux personnels (qualification) Régularité des salaires Famille : célibataire, marié, nourrice, divorcé, veuf Les problèmes à domicile peuvent déteindre sur le travail. Loisirs : peuvent ajouter sur la fatigue professionnelle. Activités extra – professionnelles : ouvrier le jour, taximan la nuit. CONCLUSION Il faut prendre en compte tous ces facteurs lorsqu’il se pose un problème de pathologie quelconque. Se poser toujours la question de la responsabilité de la profession du patient. 15 NOTION DE RISQUE PROFESSIONNEL Objectifs du cours A la fin du cours, l'apprenant doit être capable de : définir la maladie professionnelle ; citer les critères pour qu'une maladie soit reconnue professionnelle ; définir l'accident du travail ; faire ressortir le cas particulier de l'accident du trajet ; décrire les conséquences d'un accident du travail ; rechercher les causes d'un accident du travail. Plan du cours Introduction I - Cas pratiques II - Définition du risque professionnel. III - Définition de la maladie professionnelle. IV - Définition de l'accident du travail. V - Cause des risques professionnels. VI - Risques propres à certains corps de métiers : travaux de groupe. A - Mécanique (mécaniciens, ajusteurs, fraiseurs, tourneurs, etc.). B - Electricité. C - Chaleur (forgerons, fondeurs, soudeurs, etc.). D - Risques chimiques (peintres, photographes, coiffeuses, etc.). E - Autres : poussière et fibres, manutention, etc.). Conclusion 16 Introduction La notion de risque professionnel est étroitement liée à la notion de responsabilité : responsabilité de celui qui a demandé un travail, responsabilité de celui qui a fait que je sois victime, ma propre responsabilité de n'avoir pas su ou pu éviter l'agent causal, etc. Or, l'homme doit travailler. Il ne fait presque jamais ce travail tout seul. Des individus différents par l'âge, le sexe, le niveau d'instruction, les croyances, les comportements... se mettent donc ensemble pour un même but. C'est l'entreprise. Qu'il s'agisse d'une entreprise individuelle ou d'une grande multinationale, l'entreprise utilise des hommes, des procédés, du matériel, des matières pour élaborer des biens (de consommation ou d'équipement) ou présenter des services toujours à des hommes (échanges) et ce, dans le but de s'enrichir. De la production aux échanges, il existe des facteurs de risque de nature variable pour le bien-être physique, mental et social des individus. I - Cas pratiques Cas 1 Monsieur A, maître-menuisier, gère un atelier où travaillent des ouvriers recrutés et déclarés à la caisse de sécurité sociale. L'un de ces ouvriers commence à présenter des crises d'asthme qui s'atténuent pendant les week-ends et les congés et qui reviennent et s'aggravent dès la reprise du travail. Cas 2 Monsieur B est maître soudeur. Il dispose d'un atelier aménagé dans une pièce de sa maison très mal aérée. Certains de ses apprentis et enfants qui travaillent avec lui commencent à tousser et cracher. On leur dit au dispensaire qu'il faut faire beaucoup de radiographie et d'analyses du sang. Cas 3 Madame X tient un restaurant très florissant et embauche régulièrement des employés. Un jour, l'un des agents glisse, tombe sur le couteau tranchant qu'il avait sur lui. Il fait une hémorragie très importante et décède lors de son évacuation sur l'hôpital. II - Définition du risque professionnel Dans les trois (3) cas, on constate ou une maladie, ou un accident lié à l'activité professionnelle. C'est parce que ces personnes travaillent dans certaines conditions qu'elles ont connu cette maladie ou cet accident. On appelle risque professionnel tout accident du travail ou maladie professionnelle. Qu'appelle-t-on alors maladie professionnelle et qu'appelle-t-on accident du travail ? Suffit-il que l'accident survienne à un travailleur ou qu'un travailleur contracte n'importe quelle maladie ? III - Définition de maladie professionnelle Est considérée comme maladie professionnelle, toute altération de l'état de santé d'un travailleur due à une exposition habituelle à un facteur pathogène chimique, physique ou biologique présent dans son milieu de travail. Ainsi, la maladie professionnelle est contractée au travail. Elle peut être précoce ou tardive et découverte parfois plusieurs années après la cessation de l'activité professionnelle (à la retraire). Certains facteurs de risque pouvant se retrouver dans le cadre de vie du travailleur sans liaison avec 17 son travail, certaines maladies pouvant se déclencher en dehors de tout travail, le législateur a prévu un tableau qui comporte les maladies professionnelles indemnisables. Actuellement, pour qu'une maladie soit reconnue professionnelle et donner lieu à une indemnisation, 4 conditions doivent être réunies : La maladie doit figurer sur la liste des maladies professionnelles arrêtée par les députés. Le malade doit présenter les signes énumérés sur le tableau en question, signes que la maladie est susceptible de donner ; Le malade doit accomplir au moins un des travaux dont l'exécution est susceptible de donner cette maladie : travaux énumérés sur le tableau des maladies professionnelles ; Il faut un délai d'exposition à l'agent causal pour que chaque maladie puisse se constituer ; Pour chaque maladie, le législateur a déterminé un délai de prise en charge c'est-à-dire la période au cours de laquelle on admet que la maladie puisse se manifester même après cessation du travail (ou de l'agent) incriminé. A ces conditions propres à la maladie professionnelle, on peut citer, pour prétendre à la réparation : la victime doit être un travailleur salarié. Selon la loi, est considérée comme travailleur salarié, toute personne sans distinction de sexe, ni de race qui exerce une activité professionnelle sous la direction et l'autorité d'une autre personne physique ou morale, moyennant rémunération ; la victime doit être affiliée à une structure d'assurance comme la Sécurité Sociale. Discussion sur le tableau de maladies professionnelles indemnisables. IV - Définition et conséquences de l'accident du travail 4.1 Définition Selon la loi, est considéré comme accident du travail quelle que soit la cause, l'accident survenu à un travailleur : par le fait ou à l'occasion du travail ; pendant le trajet de sa résidence au lieu de travail et vice versa dans la mesure où le parcours n'a pas été interrompu par un motif d'intérêt personnel ; pendant les voyages et déplacements dont les frais sont mis à la charge de l'employeur. Il existe ici aussi des conditions de reconnaissance et d'indemnisation. (Discussion ouverte sur les termes de la définition). Cas particulier : l'accident de trajet L'accident du trajet constitue, chez nous, la grande partie des accidents du travail déclarés. Il s'agit de l'accident survenu à un travailleur qui quitte son domicile habituel pour se rendre à son lieu de travail ou vice versa. Pour éviter des abus, des précautions ont été prises à savoir : le travailleur qui se rend au travail doit avoir franchi la marche supérieure de l'escalier. S'il revient à la maison, il ne doit pas encore franchir cette marche de l'escalier. Donc, un 18 accident survenu dans les marches de l'escalier pourrait être pris en compte ; le travailleur doit avoir quitté son domicile habituel ou s'y rendre. Ainsi, l'accident survenu à un salarié résident à Cadjèhoun et qui se rend au service en revenant directement d'un week- end à Allada n'est pas pris en compte ; le choix du trajet ne doit être dicté par l'intérêt personnel. Le trajet doit être celui qui permet au travailleur de se rendre le plus librement et le plus rapidement, du domicile au lieu de travail et vice versa (problème des embouteillages qui peuvent imposer de grands détours). A signaler que les accidents sont de gravité et de conséquence variables : chute d'une hauteur, fractures, hémorragies, décès, etc. Travail à faire : Discussion sur les trois cas pratiques et sur l'accident de trajet. 4.2 Conséquences L'incapacité temporaire: c'est la période pendant laquelle la victime doit interrompre son travail. Pendant cette période, la victime touche une indemnité journalière également intérêt de cette définition. La guérison : c'est la reconstitution ad integrum, le dossier est clos. La consolidation : c'est le moment où la blessure n'évolue plus notablement. A cette date, le blessé n'a plus droit aux soins sinon seulement des soins de maintien. A ce stade, il peut conserver une invalidité désignée sous le terme d'incapacité permanente. Cette incapacité peut être totale ou partielle. La rechute: c'est le stade d'aggravation temporaire qui peut faire suite à la consolidation ou à la guérison. Ce stade peut à nouveau ouvrir droit aux indemnités. 4.3 Les formalités a) la victime Elle doit au plus tard dans les 24 heures informer son employeur. b) l'employeur : doit  déclarer tout accident dans les 48 heures  délivrer à la victime une fiche appelée feuille d'accident de travail à trois volets: le volet n°1 est à conserver par la victime le volet n°2 est destiné au pharmacien le vole n°3 est destiné au praticien Avec cette feuille la victime ne paie ni les soins ni les médicaments: c'est la notion de tiers payant. c) le praticien examine la victime prodigue les soins rédige une ordonnance 19 rédige en double exemplaire un certificat médical initial décrire l'état de la victime en précisant toutes les lésions constatées faire état de toutes les conséquences de l'accident un exemplaire de ce certificat est adressé à la caisse OBSS dans les 48 heures le 2e exemplaire est remis à la victime. V - Causes des risques professionnels A - Causes des accidents du travail Plusieurs théories ont été avancées pour expliquer les accidents du travail : La théorie du pur hasard. Cette théorie implique une sorte de fatalité et ne permet aucune action préventive ; La théorie de la prédisposition selon laquelle certains travailleurs seraient plus exposés que d'autres aux accidents par l'effet de certains caractères innés ; La théorie de l'imprudence du travailleur. Au cours des dernières années, l'ergonomie a permis d'avoir une nouvelle approche des accidents du travail. En étudiant le poste de travail, le couple homme-machine et l'organisation générale de l'entreprise, on se rend compte que tout accident est précédé d'un dysfonctionnement à un certain niveau du système. En localisant ce dysfonctionnement (arbre des causes) et en y apportant un remède par une modification de structure ou d'organisation, on peut éliminer la cause de l'accident. On peut citer comme facteurs d'accident du travail : le défaut de formation technique de l'accidenté ou l'erreur de la hiérarchie qui lui confie une tâche pour laquelle il n'est pas qualifié ; le défaut d'organisation générale du travail ; les horaires et la durée du travail, les ordres et les sanctions ; la mauvaise conception d'une machine ou d'un outillage ; le non respect des règles de sécurité ; le défaut de commandement ; les facteurs liés aux caractéristiques individuelles : âge, sexe, situation familiale, appartenance ethnique ou autre, formation professionnelle, expérience, durée de présence dans l'entreprise et au poste de travail, fatigue, etc. ; les facteurs liés au groupe : la qualité de la relation des ouvriers avec l'encadrement. Donc, l'environnement social peut influer sur le taux d'accident ; les facteurs environnementaux : la température, l'influence des toxiques (état d'agitation) et de l'alcool, etc. B - Causes des maladies professionnelles 20 Ces facteurs sont multiples et multiformes. Trois éléments méritent d'être retenus à savoir l'agent causal, le défaut d'hygiène ou le non respect des dispositions prescrites et la susceptibilité individuelle. 1 - Agent causal Peut être : chimique : les toxiques dans l'air, les liquides ou les matières solides en contact avec l'organisme humain ; physique : bruit, trépidation ou vibrations, rayonnement, lumière, etc. ; biologique : bactéries, parasites, etc. 2 - Défaut d'hygiène Hygiène générale : propreté des lieux de travail, évacuation des vapeurs ou poussières nocives, désinfection ; Hygiène individuelle : propreté corporelle, vestimentaire ; se laver les mains, boire ou manger dans un atelier pollué. 3 - Susceptibilité individuelle Les individus résistent différemment aux agents pathogènes. Ici, se pose le problème de terrain particulier : maladie préexistante ou latente, prédispositions héréditaires (allergie par exemple). Discussion sur les trois (3) cas pratiques : causes VI - Risques propres à certains corps de métier Travaux en commission avec présentation de rapport par les participants. Conclusion La notion de risque professionnel est liée à celle de responsabilité. Qui dit responsabilité, dit réparation et donc indemnisation des victimes. L'accident du travail et la maladie professionnelle donnent droit à la réparation. 21 REPARATION DES RISQUES PROFESSIONNELS I - Objectifs du cours A la fin du cours, l'apprenant doit être capable de : Identifier les personnes ou les structures à contacter en cas d'accident du travail ou de maladie professionnelle ; Utiliser les canaux adéquats pour toucher les structures concernées ; Décrire le rôle et les attributions des différentes entités en cas de maladie ou d'accident ; Trouver des solutions en cas de conflit à propos de la réparation. Plan du cours Introduction I - Que faire en cas d'accident ou de maladie ? - si vous êtes concernés. - si c'est l'un de vos collaborateurs. II - Dispositions prévues pour la réparation des risques professionnels. A - Rôle de l'employeur B - Rôle de la victime ou de ses ayants droits C - Rôle de la Caisse de Sécurité Sociale D - Rôle du Comité d'hygiène et de sécurité III - Personnes et structures à contacter par la victime A - Dans le cas normal B - En cas de conflit Conclusion Introduction Comme annoncé précédemment, les dommages causés à un travailleur par le fait ou à l'occasion du travail doivent être réparés. Le principe est que tout dommage causé à quelqu'un doit être réparé par celui par la faute duquel ce dommage est causé. Les notions de faute et de responsable ont évolué dans le temps. Il était très difficile, voire impossible à un travailleur d'apporter la preuve de la responsabilité de son employeur dans sa maladie ou son accident. Ceci a amené progressivement vers la codification de la nature et surtout des conditions dans lesquelles l'on peut s'attendre à une réparation. Ces conditions concernent surtout les entreprises qui sont reconnues officiellement et affiliées à une Caisse d'assurance maladie. Or, vous êtes pour la plupart dans le secteur informel. C'est pour cette raison qu'avant de présenter les dispositions prévues par la loi, nous allons faire un petit exercice sur la démarche que chacun de nous aurait mené s'il lui arrivait un accident ou une maladie. 22 I - Que faire en cas d'accident ou de maladie ? (travaux en groupes avec rapport à déposer et à intégrer au document final) II - Dispositions prévues pour la réparation des risques professionnels Il est bon de rappeler que ces dispositions concernent l'accident du travail survenu à un travailleur salarié qui cotise ou pour lequel l'employeur cotise à un organisme d'assurance maladie. L'organisme reconnu et géré par l'Etat en la matière est l'Office Béninois de Sécurité Sociale (OBSS). Ailleurs, on peut l'appeler Caisse de Sécurité Sociale. A - Rôle de l'employeur L'employeur est tenu, dès la survenance d'un risque professionnel (accident du travail ou maladie professionnelle) : - de faire assurer les soins de première urgence. C'est son médecin ou son infirmier d'entreprise qui assure ces soins. Le cas échéant, l'employeur avise le médecin le plus proche ; - de diriger éventuellement la victime munie d'un carnet d'accident du travail sur le service médical de l'entreprise ou à défaut, sur la formation sanitaire publique ou l'hôpital (publique ou privé) le plus proche du lieu de l'accident ; - notifier à la Caisse de Sécurité Sociale. Il existe des formulaires à remplir pour cette notification [montrer des modèles] ; - garder sur lui une copie de la déclaration ; - joindre à la déclaration le certificat de versement de salaire pour les trente (30) jours. Chaque déclaration d'accident du travail s'accompagne d'un certificat médical, précisant l'état de santé de la victime, les circonstances de survenue, les suites éventuelles, la durée probable d'incapacité du travail (ITT). B - Rôle de la victime ou de ses ayants-droit La victime informe ou fait informer son employeur dès la survenance de l'accident ou la constatation de la maladie professionnelle. Elle est soumise au contrôle médical de la caisse de sécurité sociale qui peut à tout moment procéder à un examen médical par son médecin-conseil ou tout autre médecin. Dans la pratique, les ordonnances reçues d'autres médecins sont visées par le médecin-conseil de l'OBSS. IL est souhaitable, si l'on n'est pas loin, de se rendre au centre de santé de l'OBSS. La victime doit présenter les certificats médicaux et autres documents médicaux, fournir tous les renseignements sur son état de santé, les accidents du travail et les maladies professionnelles antérieurs. Elle doit observer toutes les prescriptions du médecin traitant : les médicaments, le repos, l'interdiction de marche par exemple, etc. Elle doit enfin se soumettre à tous les contrôles médicaux décidés par l'OBSS. C - Rôle de la Caisse de Sécurité Sociale La réparation est effectuée au profit de la victime ou de ses ayants-droit en cas de décès. Il existe des prestations en espèces et des prestations en nature. 23 1 - Les prestations en espèces Ce sont : - les indemnités journalières. Le salaire est la contrepartie du travail. Ainsi, dès le lendemain de l'accident, l'employeur peut supprimer le salaire et c'est la Caisse qui va servir l'équivalent qu'on appelle indemnités journalières. Il s'agit concrètement de la moitié du salaire pendant les 28 premiers jours et on passe à 2/3 du salaire ; - la rente. C'est la somme d'argent déterminée et payée par la Caisse de Sécurité Sociale lorsque la victime ne peut plus travailler pour gagner de l'argent. C - Les prestations en nature La Sécurité Sociale prend en charge ou rembourse les frais nécessités par le traitement, la rééducation, la réadaptation professionnelle ou le reclassement de la victime. On peut citer : - les honoraires de médecins, infirmiers et chirurgiens ; - les frais pharmaceutiques ; - l'hospitalisation ; - les déplacements ; - les frais funéraires et le transport en cas de décès ; - la fourniture ou le remplacement ou la réparation de prothèse, tricycles pour handicapés moteurs. IV - Rôle du comité d'hygiène et de sécurité Le Comité d'hygiène et de sécurité (CHS) est composé de représentant de l'employeur et des travailleurs et de l'infirmier ou du médecin de l'entreprise. Le rôle du CHS dans les risques professionnels est essentiellement de : - veiller à l'application rigoureuse des mesures préventives ; - procéder à une enquête en cas d'accident ou de maladie professionnelle pour en déterminer les causes. A cet effet, le CHS utilise également l'arbre des causes ; - proposer des mesures propres à éviter d'autres accidents ou maladies professionnelles. Travail à faire : Elaborer l'arbre des causes à partir du cas n° 3. III - Personnes et structures à contacter par la victime A - Dans le cas normal Selon l'organisation de l'entreprise, la victime peut être amenée à contacter directement son employeur ou un de ses représentants. Les personnes ou instances susceptibles d'intervenir sont : - le directeur ; 24 - le service du personnel ; - le service sécurité (dans certaines entreprises) ; - le contremaître, chef d'équipe ou chef de service ; - le responsable syndical ; - les membres du Comité d'hygiène et de sécurité ; - la caisse de sécurité sociale. B - En cas de conflit entre employé et employeur L'employé peut saisir l'inspection du travail : l'affaire peut même aller au tribunal du travail. La victime d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle ou ses ayants-droits, peut aller directement à la caisse de sécurité sociale si son employeur s'oppose à déclarer ce qui lui est arrivé. Conclusion Les accidents du travail sont des événements subits qui viennent perturber aussi bien l'individu (handicap physique et même social et financier, etc.), l'entreprise (arrêt de certaines machines, perte de temps, perte de personnel formé et qualifié, perte d'argent, commande non honorée, donc perte de clientèle, etc.), la nation (perte de bras valide, d'argent, etc.). Les maladies professionnelles sont d'installation lente, insidieuse et sont souvent irréversibles lorsqu'elles se constituent. Elles entraînent d'énormes pertes et souffrances. La réparation ne peut jamais faire recouvrer un membre perdu ou un parent décédé. Ainsi, réparer c'est bon, prévenir c'est mieux. La réparation dont il est question ici ne se fait que dans certaines conditions, notamment lorsqu'il existe une épargne pour la santé : c'est-à-dire cotiser quelque part lorsque l'on est en bonne santé pour pouvoir prendre en charge aisément les frais occasionnés par les risques professionnels. A cet effet, il existe, outre la caisse de sécurité sociale, les compagnies d'assurance et les mutuelles. 25 PREVENTION DES RISQUE PROFESSIONNELS Objectifs du cours A la fin du cours, le participant doit être capable de : indiquer le rôle et les activités de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) dans la prévention légale des risques professionnels ; indiquer le rôle de l'Etat dans la prévention des risques professionnels ; préciser quelques dispositions légales en vigueur au Bénin ; définir la prévention technique ; indiquer les différentes méthodes de prévention technique ; définir le rôle du personnel de santé dans la protection de la santé des travailleurs ; énumérer des comportements à risque en mileu du travail ; décrire le rôle des structures et instances de l'entreprise qui participent à la prévention des risques professionnels ; décrire les structures hors de l'entreprise intervenant dans la prévention des risques professionnels. Plan du cours I - Intérêt de la question. II - Moyens utilisés pour la sécurité au travail. III - Réglementation nationale et internationale en matière de risque professionnel. IV - Prévention technique. V - Prévention médicale. VI - Structure intervenant dans la prévention des risques professionnels au Bénin. 26 I - Intérêt de la question Chaque année, se produisent dans le monde, des millions d'accident du travail et de maladies professionnelles appelés risques professionnels. Ils sont les conséquences de conditions de travail inadéquates ou d'actes dangereux et font intervenir les trois principaux éléments sur lesquels heureusement l'homme peut agir : le matériel, le milieu de travail et le travailleur. Le monde paie un lourd tribut aux risques professionnels : quelques 200 000 travailleurs meurent chaque année des suites d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle. Plus de 500 hommes et femmes quittent leur domicile pour aller travailler et n'en reviennent jamais. En France, en 1974 déjà, on compte 1 152 334 accidents avec arrêt de travail, 2 142 décès et 4 658 cas de maladie professionnelle. Le nombre de journées de travail perdues dépasse 30 millions. Il faudra y ajouter le temps perdu par les témoins, lors des secours, lors des enquêtes et même dans les tribunaux. Aux Etats-Unis, le coût financier des accidents du travail en 1976 est estimé à 51.1 milliards de dollars. Pour cette seule année, les pertes sont évaluées à une paralysie d'une semaine de l'activité économique dans cette super puissance. En Afrique, la probabilité pour un travailleur d'être victime d'un accident du travail serait 3 à 5 fois plus élevée que dans les pays industrialisés, mais très peu de cas sont déclarés si bien que les statistiques ne reflètent pas la réalité. Aux deuils et souffrances qu'engendrent, ces risques professionnels s’ajoutent une charge financière considérable pour la notion entière (coûts directes et coûts indirects). L'effort de prévention revêt une importance capitale. Les moyens suivants sont généralement employés pour promouvoir la sécurité du travail. II - Moyens utilisés pour la sécurités du travail L'action législative et réglementaire. C'est l'adoption de dispositions obligatoires sur les conditions générales du travail. La normalisation. C'est l'établissement de normes relatives à la construction du matériel, aux règles d'hygiène et de sécurité, aux moyens de protection, etc. L'inspection : contrôle de l'application des dispositions obligatoires. La recherche technique : étude des dispositifs de protection des machines de prévention des explosions, recherche de substance de remplacement des substances nocives, etc. La recherche médicale : étude des effets pathologiques du milieu et des techniques utilisées. L'éducation et la formation : enseignement de la sécurité aussi bien dans les écoles professionnelles que dans l'entreprise, notamment aux travailleurs débutants. La persuasion : c'est l'emploi des diverses méthodes de propagande et d'appel aux intéressés pour faire naître l'esprit de sécurité ; Les avantages financiers accordés par certaines assurances pour promouvoir la prévention. Exemple : augmentation des primes pour les entreprises qui prennent de bonnes mesures de sécurité ; L'action de prévention dans l'entreprise. 27 Au regard des conséquences physiques, morales et économiques engendrés par les accidents du travail et les maladies professionnelles au détriment des travailleurs de l'entreprise et de l'Etat, la prévention des risques professionnels intéresse aussi bien les travailleurs, les employeurs que toute la communauté nationale. III - La règlementation en matière de risque professionnel Dans ce chapitre, il convient de dire quelques mots sur l'Organisation Internationale du Travail (OIT) dont les actions en matière de bornes ont largement influencé et continuent d'influencer les législations nationales de tous les Etats du monde. A - Dispositions légales de prévention au plan national Le ministère à charge des questions de prévention de risque professionnel au Bénin est le Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la Réforme Administrative. Les dispositions légales en vigueur en matière de la protection de la santé des travailleurs sont contenues dans divers textes dont les plus importants sont : - l'Ordonnance n°10 PCM du 21 mars 1959 sur les accidents du travail et les maladies professionnelles ; - le Code du Travail du 28 septembre 1967 ; - la Convention Collective Générale du Travail du 17 mai 1974 ; - la lettre n° 048/MSP/DGM/IMT du 04 juin 1978 relative aux vêtements de travail ; - la lettre circulaire n° 025/MTA/DGM/DIMT du 05 janvier 1984 relative au recrutement, attributions des médecins et infirmiers d'entreprise ; - la lettre circulaire n° 026/MTA/DGM/DIMT du 05 janvier 1984 relative aux rapports périodiques des services médicaux et sanitaires d'entreprise ; - l'arrêté n° 151/MTEAS/DC/DT-SST du 10 juillet 1992 portant réglementation des visites à l'embauche et des visites systématiques périodiques ; - la lettre circulaire n° 045/MTEAS/DC/DT-SST du 14 janvier 1994 portant création, fonctionnement et composition des Comités d'hygiène et de sécurité (CHS) au niveau des entreprises. B - Définition et rôle de l'Organisation International du Travail 1 - Définition L'Organisation Internationale du Travail (OIT) est une institution intergouvernementale qui compte presque tous les Etats indépendants du monde. Des représentants des gouvernements et organisations d'employeurs et de travailleurs participent à ses travaux. 2 - Rôle de l'OIT L'OIT a pour objet de faire régner dans le monde la justice sociale. A cette fin, elle rassemble des informations sur les problèmes relatifs au travail et en assure la diffusion, fixe des normes internationales et en contrôle l'application dans les divers pays. Elle exerce également des activités d'ordre concret et fournit une assistance technique pour l'exécution de programmes de développement social et économique. 28 Elle fournit en outre aux gouvernements, les conseils d'experts et une assistance technique dans des domaines relevant de la politique sociale. IV - La prévention technique L'employeur doit faire en sorte que les lieux de travail, les machines, le matériel, les substances et les procédés de travail placés sous son contrôle ne présentent aucun risque pour la santé et la sécurité des travailleurs. La prévention technique peut être de trois types. A - La prévention intégrée Elle s'applique à la conception même des installations et nouveaux procédés. Ainsi, les plans des nouveaux locaux de travail accompagnés de tous les renseignements utiles sur les travaux qui y seront effectués, le matériel qui sera utilisé et le personnel qui sera employé doivent être soumis à l'inspection du travail qui s'assure que les dispositions prises sont conformes aux prescriptions relatives à l'hygiène et à la sécurité des travailleurs. B - La prévention collective Concerne les mesures d'adjonction techniques apportées aux installations ou procédés existants. Les lieux de travail doivent être soumis à une surveillance régulière en vue de vérifier la régularité des équipements, le respect des normes de sécurité et les limites d'exposition. L'employeur doit faire procéder périodiquement aux mesures, analyses et évaluations des conditions d'ambiance (température, gaz, poussière, fumée, bruit). Il doit prendre des mesures de protection pour éviter ces nuisances : ventilation, aspiration, travail en vase clos, rampes, cheminée, etc.). Il est procédé également à des balisages, l'étiquetage, l'isolement de certaines machines. C - La prévention individuelle Lorsque les mesures de prévention intégrée ou collective ne sont pas suffisantes pour garantir la sécurité ou la santé des travailleurs, des mesures de protection individuelle sont mises en œuvre. Il s'agit de matériel individuel fourni et entretenu par l'employeur. Aucun travailleur ne doit être admis à son poste de travail sans équipement de protection individuelle. Selon le poste, on peut avoir besoin de gant, botte, masque, lunettes, vêtements spéciaux, etc. Ici, se pose le problème de gêne ressenti par le travailleur dans l'exécution de ses tâches. V - La prévention médicale La prévention technique consiste, soit à isoler le danger de l'homme (prévention collective), soit à isoler l'homme du danger (prévention individuelle). Les influences du couple homme-machine et l'homme avant, pendant et après le travail, feront l'objet de la prévention médicale. L'état de santé des travailleurs doit être soumis à une surveillance régulière comportant un examen médical à l'embauche et des examens périodiques. Cette action médicale en milieu du travail consiste à : - assurer la protection des travailleurs contre toute atteinte à la santé pouvant résulter de leur travail ; - contribuer à l'adaptation des postes de travail des techniques et de rythmes de travail à l'homme 29 qui fait le travail ; - contribuer à l'éducation sanitaire des travailleurs pour un comportement conforme aux normes d'hygiène et de sécurité : ne pas fumer, ne pas manger ni boire sur les lieux de travail, respecter les consignes de sécurité, se laver les mains avant de manger, se changer et prendre une douche après certains travaux, comment exécuter certains travaux en période chaude ou si le vent souffle fort. Exemple du traitement des plantes par les pesticides. - veiller aux installations socio-sanitaires comme les vestiaires, les douches, les W-C, les restaurants, buvettes ou autres. Les actions médicales sont menées dans le cadre : - des visites d'entreprise (le médecin descend dans les ateliers) ; - des visites périodiques (la périodicité dépend des facteurs de risque existants) ; - de la visite d'embauche (fait le point sur l'état de santé du nouveau travailleur et de son aptitude à occuper le poste) ; - des consultations médicales ; - des visites de reprise après une longue absence des bilans de santé. VI - Structure intervenant dans la prévention des risques professionnels au Bénin A - Les organismes internationaux  L'OIT (Organisation International du Travail) ;  L'AISS ( Association Internationale de Sécurité Sociale). B - Au plan national 1 - Au sein de l'entreprise Les délégués du personnel Les délégués du personnel sont les représentants élus du personnel d'une entreprise ou d'un établissement. Entre autres missions, les délégués du personnel sont chargés de collaborer à l'application de la législation du travail et la protection des travailleurs. Pratiquement, les délégués du personnel sont les yeux et les oreilles de l'Inspection du Travail à l'intérieur de l'Etablissement. Ils peuvent ainsi la prévenir de toute infraction à la législation sociale alors même que l'Inspection ne contrôle pas effectivement l'Etablissement. En outre, au moment des visites d'inspection, les inspecteurs peuvent se faire accompagner des délégués du personnel. Ils sont les auxiliaires des inspecteurs du travail et jouent un rôle important en matière de prévention des risques professionnels. Le Comité d'Hygiène et de Sécurité (CHS) Le Comité d'Hygiène et de Sécurité (CHS) est un organe de gestion des problèmes relatifs à l'hygiène, à la sécurité et à la santé au travail. Il est composé de : - un président qui est le chef d'entreprise ou d'établissement ; 30 - un secrétaire qui est le responsable de la sécurité ou un chef d'atelier ; - deux délégués du personnel élus pour des effectifs compris entre 30 et 24 employés. Ce nombre est porté à trois dans les Etablissements employant plus de 250 salariés et à cinq lorsque l'effectif dépasse 500 salariés ; - un médecin ou à défaut, un infirmier d'entreprise ; - son succès en matière de prévention des risques professionnels dépend de son bon fonctionnement. Le service sécurité Il est mis en place par l'employeur selon des nécessités de service. Il comprend généralement les gardiens, les secouristes et les travailleurs formés pour la lutte contre l'incendie. Il est dirigé par un responsable qui dépend directement du chef de l'entreprise. Toujours au sein de l'entreprise, on peut citer : - le service du personnel ou direction des ressources humaines. Il centralise la plupart du temps tous les dossiers des travailleurs (santé, paie, congé, formation, retraite, etc.) ; - le syndicat. Dans son rôle traditionnel de défense des intérêts des travailleurs. 2 - Hors de l'entreprise En dehors de l'entreprise, les structures intervenant dans la prévention des risques professionnels sont notamment : a - L'Inspection du Travail Une partie essentielle de la mission de l'Inspection du Travail concerne les problèmes d'hygiène et de sécurité et, d'une façon plus générale, l'amélioration des conditions de travail des salariés. L'inspection devrait pouvoir consacrer à cette tâche tout le temps et tout le soin nécessaire. Dans une conception plus large de son rôle, l'inspecteur pourra être amené à suggérer l'organisation de séances éducatives au profit du personnel et des cadres. Il pourra apporter sa collaboration à des séminaires de formation, à des manifestations interentreprises ou au profit d'élèves de l'enseignement professionnel. b - La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) Des dispositions légales ont donné à la CNSS gérant les risques d'accidents du travail et de maladies professionnelles des obligations en ce qui concerne la prévention des risques professionnels et en même temps, des prérogatives pour l'exercice de cette action. De façon concrète, la CNSS doit : - recueillir et analyser les statistiques des accidents du travail et des maladies professionnelles ; - procéder ou faire procéder à toutes enquêtes jugées utiles en ce qui concerne l'état sanitaire et social, les conditions d'hygiène et de sécurité des travailleurs ; - vérifier sous le contrôle de l'inspecteur du travail si les employeurs observent les mesures d'hygiène et de prévention prévues ; - recourir à la publicité sur les mesures de prévention. c - L'Inspection Médicale du Travail 31 L'Inspection Médicale du Travail est la première structure chargée de l'application de la médecine du travail au Bénin. Elle est chargée de : - concevoir et faire appliquer la législation du travail en matière de protection de la santé des travailleurs ; - assurer l'éducation des travailleurs et des employeurs dans le domaine de l'hygiène du travail et de la prévention des risques professionnels ; - contrôler et coordonner les activités des services médicaux des entreprises ; - réaliser des visites médicales à l'embauche et des visites périodiques à tous les travailleurs des secteurs publics, parapublics et privés régis par le Code du Travail. d - Les écoles de formation La question de la prévention doit cesser d'être la chasse gardée des services ou institutions commis à cet effet pour devenir l'affaire de tous ceux qui sont liés par les relations du travail. Ainsi, pour cultiver l'esprit de sécurité chez les élèves de l'enseignement professionnel, futurs salariés, il convient de dispenser des cours d'hygiène, de sécurité et santé au travail au niveau des écoles de formation. L'apprenant une fois des bancs aura plus de faciliter à maîtriser les questions de sécurité et de santé au travail. Actuellement, la prévention des risques professionnels est enseigné à : - la Faculté des Sciences de la Santé ; - l'Institut Régional de Santé Publique ; - l'Ecole Nationale d'Administration. e - Les associations professionnelles L'Association Béninoise pour la Santé et la Sécurité au Travail (ASBESST) C'est une association non gouvernementale qui regroupe les médecins du travail, les médecins d'entreprise et tout autre médecin exerçant dans les entreprises au Bénin. Le Centre National de Sécurité Routière Ce centre situé à Ekpè dans la commune de Sèmè-kpodji s'occupe de la prévention des accidents de circulation à travers le contrôle de l'Etat technique des véhicules. De la sécurité routière à la prévention des accidents de trajet, il n'y a qu'un pas puisque les salaires font également partie des usagers de la route. f - A ces structures, il faut ajouter des structures connexes comme : Les sapeurs pompiers Ce service paramilitaire aide les populations à lutter contre le feu en cas d'incendie et à sauver des vies humaines en cas de calamité. Il leur reste à développer la prévention en formant les populations 32 à éviter les risques volontaires. En dehors de Cotonou, il existe actuellement un service de sapeurs pompiers dans chaque département. Leur action se mène aussi bien dans les ménages que dans les entreprises. La Croix Rouge Elle a son siège à Porto-Novo et contribue à soulager la souffrance des populations en difficultés notamment en cas de calamités (inondations, incendie, épidémie, famine, guerre, etc.). Son action de prévention consiste à sauver ceux qui ne sont pas encore victimes par la vaccination et les divers secours. L'Office Béninoise des Mines (OBEMINES) Le service des mines intervient notamment dans la prévention des risques dus aux chaudières et appareils sous pression. Ces types d'appareils font l'objet de réglementation spéciale. L'application de cette réglementation très technique est généralement confiée aux ingénieurs des mines. Les opérations de contrôle, d'entretien, de vérification sont consignées sur un registre spécial tenu à la disposition des agents de contrôle. Certaines règlementations visent la protection du voisinage. Il existe un service spécialisé chargé des établissements classés dangereux. 33 ASTHME PROFESSIONNEL Objectifs du cours A la fin du cours, le participant doit être capable de : Définir l'asthme professionnel ; expliquer la physiopathologie de l'asthme professionnel ; décrire les manifestations cliniques de l'asthme professionnel ; faire le diagnostic (positif, étiologique et différentiel) de l'asthme professionnel ; prévenir l'asthme professionnel. Plan du cours I - Généralités II - Physiopathologie III – Aspects cliniques IV - Diagnostic V - Prévention I GENERALITES 1.1 Définition. L'asthme professionnel est une hyperréactivité bronchique provoquée par l'inhalation d'agents sensibilisants ou irritants qui sont présents dans le milieu de travail, tels que poussières, gouttelettes en suspension et gaz. Sont à noter : Sa spécificité est uniquement étiologique liée au travail. Sa fréquence est croissante en milieu industriel et agricole du fait du développement de la chimie de synthèse et par suite de la multiplicité des antigènes. Sa survenue, fait remarquable, peut se produire en l'absence de toute prédisposition allergique antérieure. A l'opposé, il est des formes coexistence voire de passage avec d'autres types d'allergie respiratoire professionnelle à savoir les pneumopathies à précipitines. Sa gravité tient au fait qu'il ne peut guérir que par l'éradication de l'agent causal et singulièrement de l'antigène. Si celle-ci est impossible, il faut envisager alors un changement de poste voire un reclassement professionnel toujours dramatique actuellement. 34 1.2 Rappel des termes de spirométrie - Capacité vitale (CV) : représente le volume d'air total que les poumons peuvent mobiliser. - Volume expiratoire maximum seconde (VEMS) : correspond au volume expiré pendant la première seconde d'une expiration forcée. Un sujet normal expire 80 % de sa capacité vitale dans la première seconde d'une expiration forcée. Chez un patient obstructif cette valeur est diminuée se traduisant par une insuffisance respiratoire obstructive. - Coefficient de Tiffeneau : le rapport VEMS/CV. - Débit aérien peut être évalué par la mesure du débit expiratoire de pointe (DEP) II PHYSIOPATHOLOGIE Le tonus bronchique est un état d’équilibre entre la contraction et la relaxation. Le maintien de cet état d’équilibre dépend du système nerveux parasympathique. Celui-ci est lié aux récepteurs cholinergiques ou histaminiques facteurs de variation du tonus bronchique. Le tonus bronchique varie au cours de la journée. Le mécanisme Deux types de mécanisme sont en jeux dans l’asthme professionnel: - Un mécanisme immunologique - Un mécanisme non immunologique Le mécanisme immunologique Rappelons que GEU et COOBS ont classé les réactions allergiques en 4 classes ou catégories: La classe I ou anaphylactique La classe II ou cytotoxique La classe III ou réaction Arthur La classe IV ou réponse cellulaire. L’asthme est une réaction allergique de type 1 et 3. Le type I est une réaction immédiate caractérisée par la présence d’immunoglobuline de type IgE. Le type III est une réaction semi retardée, caractérisée par la présence d’anticorps précipitant. Ainsi dans le type I l’asthme va débuter, une heure environ après l’exposition tandis que dans le type III, la réaction débute 4 à 6 heure après. Le mécanisme non immunologique Certaines substances peuvent modifier directement le tonus bronchique. Ce sont: - Les irritants que l’on peut rencontrer en milieu de travail - Les substances à action pharmacodynamique tels que les pesticides qui peuvent entraîner un bronchospasme par accumulation d’acétylcholine. résumé voir transparent III ASPECTS CLINIQUES 35 Sur le plan des manifestations cliniques, l’asthme professionnel n’est pas différent de l’asthme en général. Certaines particularités méritent d’être soulignées: L’attaque débute habituellement après le travail et le plus souvent dans la nuit Précédée le plus souvent par une rhinorhée parfois accompagnée de conjonctivite Une toux spasmodique. La toux prédomine dans l’asthme irritant, Puis la dyspnée s’installe progressivement. Dans certains cas la bradypnée respiratoire est absente ou remplacée par un accès plus ou moins polypnéique. La présence de la fièvre signe un contexte infectieux associé ce qui est relativement fréquent; L’expectoration est habituellement rare. IV DIAGNOSTIC 4.1 Diagnostic positif Il s’agit : 1- De faire le diagnostic de l’asthme 2- De faire le lien avec la profession 3- D’identifier l’agent responsable d’abord. 1- Le diagnostic de l’asthme est avant tout clinique. Mais il est des toux isolés qui sont de véritables équivalents d’asthme. La mise en évidence dans ces conditions d’une obstruction bronchique réversible d’au moins 15 % après une inhalation de bêta mimétique suffit au diagnostic de l’asthme. 2- Le caractère professionnel sera mis en évidence par une interrogation méthodique. Sont évocateurs: L’amélioration des symptômes pendant les vacances L’aggravation durant les premiers jours de la semaine La notion d’atteinte de plusieurs sujet dans l’entreprise. Pour objectiver une variation clinique voire infra clinique, on peut amener faire plusieurs fois par jour la mesure du débit de pointe grâce au débit même de pointe. La mesure de l’hyper réactivité bronchique n’est pas courante. 3- Identifier l’agent responsable. Cette étape fait appelle à des test cutanés, des examens sérologiques et des explorations fonctionnels respiratoires. 36 les tests cutanés Il sont utiles dans le cas d’asthme relevant d’un mécanisme allergique. La réalisation suppose que l’on a mené au préalable un bon interrogatoire qui permet de soupçonner le ou les produits en cause. les tests sérologiques Il aide à détecter les immunoglobulines spécifiques de type IgE. Comme pour les tests cutanés, un résultat positif apporte un élément important au diagnostic étiologique, mais il doit être confronté aux données cliniques et aux modifications fonctionnelles respiratoires. les épreuves fonctionnelles Elles confirment le diagnostic en mettant en évidence un syndrome obstructif. Mais un examen isolé peut être normal. Le diagnostic d’asthme peut alors être étayé par des mesures itératives d’un paramètre qui mesure l’obstruction bronchique qu’est le débit expiratoire de pointe. Intérêt: mesurable plusieurs fois par jour. On peut aussi mettre en évidence une hyper réactivité bronchique non spécifique après inhalation de médiateurs. Les tests de provocation spécifique avec des substances de l’environnement professionnel ont été proposés. Ces tests ont pour but de provoquer l’obstruction en faisant faire par l’ouvrier, dans un laboratoire, l’activité qu’il existe d’habitude. Ce test mérite une certaine compétence et doit être exécuté en milieu hospitalier. 4. 2 Diagnostic différentiel Les bronchoconstrictions induites par les irritants: Ici notion d’exposition à ces irritants notamment les vapeurs nitreuses et sulfureuses. Il s’agit d’accidents aigus. Le principal diagnostic différentiel est à faire avec les pneumopathies à précipitines telles que les Alvéolites Allergiques Extrinsèques (AAE). CARACTERES DIFFERENTIELS ENTRE L’ASTHME ET L’ALVEOLITE ALLERGIQUE EXTRINSEQUE (AAE) CRITERES ASTHME AAE Début Rapide 1h 4–8h Signes généraux Rares Fréquents Signes pulmonaires Bradypnée Polypnée Signes radiologiques Normaux Rféticulo nodules miliaires Test cutané Anaphylaxie Réaction d'Arthur Sérologie Réagine IgE Précipitine Exploration Fonctionnelle Respiratoire Obstruction Restriction Localisation Bronches Alvéoles 37 4.3 Diagnostic étiologique a) les agents responsables On peut distinguer cinq grandes classes différentes de produits asthmogènes. Antigènes complets: Macromolécules simples : protéines pures (enzymes, hormones, séricine, candidine, polysacharides, type gomme arabique). Antigènes complexes : D'origine végétale (poussières de maison, farine, moisissures, pollens, café vert, bois exotiques, etc...) ou animale (phanères d'animaux, débris d'insectes acariens). Ces allergènes, souvent rencontrés en milieu domestique d'ailleurs, donne habituellement des tests cutanés positifs. Ils peuvent induire également une pneumopathie à précipitines. Antigènes incomplets : Ils réalisent aussi un eczéma de contact; ce sont les haptènes directement actifs qui se fixent avec une grande facilité sur les protéines. Substances non macromoléculaires: Responsables d'un asthme à révélation tardive chez des sujets chez des sujets auparavant normaux. Les tests épicutanés sont négatifs. Ils agiraient dans certains cas par irritation et libération directe d'histamine: les isocyanates (polyacéthanes) en représentent l'exemple le plus démonstratif, grands pourvoyeurs d'asthme actuellement. Agents pharmacodynamiques  Histamine et Acétylcholine sont responsables d'asthme dans les professions médicales et paramédicales surtout.  Les libérateurs d'histamine tels que poussières de coton surtout celle de batine, persulfates dans les professions de la coiffure.  Inhibiteurs des cholinestérases : Les pesticides organophosphorés. b) Professions exposées Les personnes les plus exposées sont celles qui travaillent dans les domaines suivants :  manipulation des grains et céréales (personnel des silos, meuniers, boulangers),  stockage des grains (exposition aux acariens)  manipulation des graines de ricin ou de café, tamisage et emballage du thé,  travail du bois, scierie, ameublement,  imprimerie,  manipulation des animaux de laboratoire,  fabrication des enzymes pour détergents,  raffinage du platine,  industries chimiques et pharmaceutiques, 38  fabrication de la mousse de polyuréthane à partir d'isocyanates  peinture et isolation  emballage de la viande sous film rétractable (émanations de chlorure de polyvinyle)  services sanitaires etc. V- PREVENTION 5.1 Prévention médicale Elle consistera avant tout à éviter d'affecter à des postes comportant un risque d'exposition à un allergène respiratoire les sujets présentant des antécédents allergiques, cutanés, ou respiratoires, ou porteurs d'une broncho-pneumopathie, encore que l'asthme professionnel peut survenir chez un sujet indemne de tout passé allergique familial et personnel. Les tests épicutanés à l'embauche n'ont pas de valeur significative. 5.2 Prévention technique Collective - Aspiration, extraction, ventilation par haute ou basse selon la densité des vapeurs, le poids des particules; - Travail «à l'humide», avec rideau d'eau protecteur; - Travail en dépression; - Remplacement des solvants par certaines peintures; - pas de peintures en poudre Individuelle Elle préconise le port des masques filtrant les particules ou les vapeurs. 39 DERMATOSES PROFESSIONNELLES Objectifs du cours A la fin du cours, le participant doit être capable de : Définir les dermatoses professionnelles ; Classer les dermatoses professionnelles ; Expliquer la physiopathologie des dermatoses professionnelles ; Faire le diagnostic (positif, étiologique et différentiel) des dermatoses professionnelles ; Prévenir les dermatoses professionnelles. Plan du cours I - Généralités II - Physiopathologie III - Diagnostic IV - Prévention I- GENERALITES 1.1 Définition On appelle dermatoses professionnelles toutes les dermatoses qui résultent en totalité ou en partie du travail. Cette définition, très large, explique la fréquence des dermatoses professionnelles qui représentent à elles seules plus de la moitié environ des maladies professionnelles déclarées. 1.2 Classification Plusieurs classifications sont proposées, actuellement. Celle de Sézary est ancienne et distingue: Les dermatoses orthoergiques : Il s'agit de dermatoses qui témoignent d’une réaction collective : les sujets soumis à l’action d’un même agent et dans les mêmes conditions de travail développent une lésion cutanée identique. Elles présentent des caractères généraux communs : 40 - les lésions sont localisées aux points d'application, - leur aspect est polymorphe, variable selon l'agent causal, - les lésions s'accompagnent de manifestations subjectives à type de brûlures. Les dermatoses allergiques : Elles ne s'observent que chez certains sujets qui présentent soit une réaction exagérée, soit une sensibilisation à une substance donnée. La réaction cutanée est donc individuelle et non collective. Elles présentent des caractères généraux communs : - les lésions comportent essentiellement une réaction locale, éventuellement suivie de réactions dites « secondes », siégeant à distance. - leur aspect est souvent monomorphe, réalisant habituellement le tableau d'un eczéma, - les manifestations subjectives sont à type de prurit. Actuellement le groupe européen de recherche sur les dermatoses professionnelles a adopté une autre classification qui se base beaucoup sur la définition de Gougerot. Ainsi on distingue actuellement: Les dermatoses relevant exclusivement d’une origine professionnelle. Dans ce cas, le lien causal entre les circonstances professionnelles d’une part et l’apparition de la dermatose d’autre part est bien établi. L'exemple type est l’eczéma de contact allergique. Les dermatoses qui peuvent être aggravées par l’activité professionnelle. Il s’agit d’affections cutanées d’origine endogène, souvent incomplètement compris sur le plan étiopathogénique. L'exemple type est le psoriasis des mains qui peut se manifester suite à des gestes professionnelles impliquant des microtraumatismes. Après cette essaie de classification, nous allons aborder l’aspect épidémiologique. 1.3 Aspects épidémiologiques Parmi les maladies professionnelles, les dermatoses sont les affections les plus fréquentes dans de nombreux pays. En France par exemple: Il est signalé ces dix dernières années que 20 à 30% des maladies professionnelles sont des dermatoses. Au Etats Unis, 50 % des maladies professionnelles sont des problèmes cutanés. Au Bénin: Dans sa thèse inaugurale KPADONOU Toussaint a trouvé en 1986 que 7 % des ouvriers de cimenterie au Bénin étaient porteurs d’eczéma. AMENOUGNON a montré en 1988 que les eczémas professionnels d’origine cosmétique sont une réalité au Bénin avec une fréquence de 12 %. Une étude que nous avons menée chez des maçons nous a révélé que 8 % de ceux-ci étaient sensibles aux chromes contenus dans le ciment. Chez les menuisiers à Cotonou nous avons noté que près de 20 % étaient porteurs de dermatoses professionnelles. Ces données épidémiologiques montrent l’intérêt de ce sujet. Il faut ajouter qu’au Bénin, certaines activités à risque dermatologique sont en nette progression. C’est le cas des ateliers de coiffures et 41 des petites unités de fabrication de substances chimiques: peintures, parfumerie etc. II PHYSIOPATHOLOGIE Le mécanisme d’action d’un agent au contact de la peau varie suivant qu’il s’agit d’agression physique, chimique ou biologique. Nous allons étudier les principaux mécanismes mis en jeux suivant l’agent en cause est physique ou chimique. 2.1 Agent physique Les agents physiques sont la cause directe de traumatisme cutané ce traumatisme peut être mécanique ce qui peut entraîner des lésions du tissu épidermique. Il apparaîtra une modification du tissu avec des callosités, des lésions de microtraumatisme ou des corps étrangers, tatouage... Il peut s’agit aussi d’une action thermique avec brûlure et perte de substance ce qui relève des accidents de travail, mais peut entraîner des cancers cutanés. Il peut enfin s’agit d’effet radiologique. Dans ce cas, les rayons ionisants agissent par modification des acides nucléiques au niveau du tissu cutané. 2.2 Agents chimiques On distingue les agents irritants et les agents sensibilisants. 2.2.1 Les irritants La plupart des irritants agissent directement sur la peau par l’un des mécanismes suivant: - Modification du P H - Dénaturation des protéines - Extraction des lipides de l’épiderme - Diminution de la résistance de la peau 2.2.2 Les acnégènes Les agents chimiques acnégènes agissent par blocage des glandes et des conduits sébacés, causant une inflammation locale. 2.2.3 L’allergie cutanée: La constitution d’un eczéma de contact allergique exige plusieurs étapes intimement liés. Pour des raisons didactiques, on décrit trois étapes. a) Formation de l’allergène de pénétration de la substance allergisante et la formation de l’allergène. Il s’agit ici de molécule de faible poids qui est inactifs. On le désigne sous le nom d’haptène. Pour être actif, l’haptène se transforme en allergène par liaison avec des protéines de l’épiderme cutanées. Une fois fixé sur la protéine, il se forme un conjugué haptène-protéine qui est l’antigène complet ou allergène. b) Phase de sensibilisation Le complexe haptène-protéine, se fixe sur les cellules de langerhans qui se trouve dans l’épiderme. 42 Les lymphocytes T aux contacts de ces cellules de langerhans deviennent des lymphocytes sensibilisés. Ces deux phases durent 4 à 5 jours. c) Stade de formation d’anticorps et de déclenchement de eczéma. Lors d’un second contact avec le même haptène, tout ce système cellulaire fait de lymphocyte et de cellule de langerhaus sera prêt à réagir rapidement. L’haptène se lie à la protéine porteuse. L’allergène ainsi formé rencontre cette fois-ci le lymphocyte T sensibilisé. Les lymphocytes T deviennent actives et libèrent plusieurs substances dont la lymphokine responsable directe ou indirecte des réactions cliniques observées. Il s’agit donc d’une réaction allergique retardée. III- DIAGNOSTIC 3.1 Diagnostic positif Cas d'un eczéma professionnel Le diagnostic d’eczéma professionnel se fonde essentiellement sur l’interrogatoire, sur l’aspect clinique et éventuellement sur les examens paracliniques notamment les tests épicutanés. 3.1.1 L’interrogatoire Il doit être minutieux. La recherche du facteur responsable demande une enquête fondamentale souvent difficile en raison de la multiplicité des facteurs pouvant être en cause. Cette enquête obéit à une méthodologie rigoureuse comportant: - L’anamnèse - La recherche de facteurs extra professionnels - L’enquête professionnelle proprement dite L’anamnèse: Recherche d’éventuel antécédent allergique familiaux et ou personnels. La recherche de facteurs extra professionnels: Porte sur les allergènes domestiques, cosmologiques, alimentaires etc. L’enquête professionnelle proprement dite: Elle est fondée sur l’identification de la profession du sujet, et surtout de son poste de travail. - Il faudra préciser le lieu avec la manipulation d’un ou de plusieurs produits. L’évolution pendant les congés ou lors des changements de poste. - Il faudrait établir la liste des produits manipulés. - Rechercher leur nature, leur formule chimique, leur mode d’emploi, vapeur ou liquide etc. - Rechercher l’existence d’autres cas dans l’atelier. 43 Après l’interrogatoire, l’aspect clinique de la lésion est un élément clé du diagnostic. 3.1.2 L’aspect clinique d’eczéma Exemple: Eczéma aigu typique vulgaire chez un maçon. Le tableau typique de la poussée eczémateuse évolue en quatre phases successives. Phase érythémateuse Très prurigineuse, l’érythème s’agrandit rapidement réalisant une nappe à contour irrégulier et œdémateux. Ce prurit est constant. La peau a un aspect granité. Phase vésiculeuse Le placard ci- dessus décrit se couvre de vésicules groupées en semis. Ces vésicules ont un contenu clair. Elles peuvent confluer et donner des bulles. Phase suintante et de croûte La rupture des vésicules est suivie de suintement de sérosité claire plus ou moins abondante. Il se forme des croûtes. La surinfection est fréquente. Phase de desquamation La surface découverte après la chute des croûtes se desquame sans cesse donnant des squames. Après plusieurs jours ou semaines, la desquamation disparaît en même temps que l’érythème. La peau reprend son aspect antérieur. Ces lésions siègent le plus souvent aux endroit en contact avec le ciment: Il s’agit des doigts de la main. Elles peuvent se localiser ailleurs: organes génitaux, face etc. Il existe des cas d’eczéma généralisé chez les maçons. L'évolution fréquente se fait vers la chronicité et le travailleur devient un handicapé. Au terme de l’interrogatoire et de l’examen clinique le doute peut persister sur l’origine professionnelle de l'eczéma ou encore peut ne posséder aucun élément d’orientation. Dans ces cas, les tests épicutanés constituent une aide importante. 3.1.3 Les tests épicutanés a) Principe Il réalise un eczéma en miniature grâce à l’introduction d’un produit supposé allergène dans l’organisme on fera les tests en-dehors des poussées aigües. Elles seront effectués par une personne entraînée et basée sur les données de l’interrogatoire et éventuellement sur les produits apportés par le sujet. b) Réalisation: L’allergène ou le produit apporté est appliqué sur la peau du travailleur. Le lieu d’application est générale fermée. c) Résultats Après 48 h on fait une première lecture et on note les réactions cutanées qui seront cotée + + + 44 selon l’importance des réactions une deuxième lecture est effectuée après 72 h. Toute réaction négative ne signifie pas nécessairement l’absence d’allergie. 3.2 Diagnostic différentiel Le diagnostic différentiel de l'eczéma professionnel se pose surtout avec la dermite de contact avec un irritant primaire ou dermatose orthoergique. 3.3 Diagnostic étiologique 3.3.1 Les dermatoses par agents physiques Par microtraumatisme On observe les rhagades dans de nombreuses professions manuelles pulpites. Ce sont des fissurât au niveau de la pulpe des doigts travailleurs de bâtiments, agriculteurs Les callosités ou durillon: forgeron, bûcheron Origine thermique Pigmentation: boulanger, travail proche du feu, froid engelure. Les ultraviolets Donnent des lucites qui peuvent se cancériser, travail au soleil. Les radiations ionisantes: Des radiodermites - cancérigènes 3.3.2 Agents chimiques Les acides, les bases, amiante, arsenic, chlore, chlore 3.3.3 Les agents infectieux et parasitaire Brucellose: purpura cutané Tuberculose cutanée Charbon Mycose IV PREVENTION 4.1 Prévention médicale A l’embauche 45 Ne pas écarter systématiquement les sujets allergiques. Il est possible de tenter un essai. Il est déconseillé de pratiquer les tests à l’embauche. Lors des visites périodiques: Ecarter les sujets allergiques. Informer, sensibiliser les ouvriers sur les produits utilisés pour se nettoyer les mains. 4.2 Technique 4.2.1 Collective Remplacer les produits les plus allergisants ou irritants par ceux qui le sont moins Manipulations en vase clos Encourager la mécanisation de la préhension des substances agressives Aspiration et ventilation adéquates Propreté des lieux de travail. Douche pour les travailleurs 4.2.2 Individuelle Hygiène des mains Port de gants et de vêtements de travail Utilisation de crème barrière aux silicones Installations sanitaires convenables Changement fréquent des vêtements de travail. 46 LA SURDITE PROFFESIONNELLE Objectifs du cours A la fin du cours, le participant doit être capable de : Définir la surdité professionnelle ; Comprendre les caractéristiques et la nocivité du bruit ; Expliquer l'étiopathogénie de la surdité professionnelle ; Décrire sa symptomatologie Faire le diagnostic (positif, étiologique et différentiel) de la surdité professionnelle ; Prévenir la surdité professionnelle. Plan du cours I - Généralités II – Professions exposées III- Etiopathogénie IV - Symptomatologie V- Diagnostic VI - Traitement VII- Réparation I- GENERALITES A- Introduction C’est une maladie professionnelle très fréquente, qui affecte de façon significative beaucoup de travailleurs dans le secteur manufacturier. Son intérêt se situe dans : - La fréquence assez élevée de la maladie ; en effet elle affecte 60% des travailleurs du secteur manufacturier en Europe. - L'accroissement du risque d’accident de travail du fait de l effet masque entraîné par le bruit. - La nécessité de la prévention, car elle est irréversible. - La nécessité de fixer des normes légales du bruit en milieu de travail (85 dB (A) en raison du problème médico-légal qu’elle pose. 47 B- Définitions La surdité professionnelle C’est la perte auditive irréversible, provoquée par une exposition prolongée au bruit ou par une courte exposition à un bruit intense dans le milieu de travail. Exemple : 85 dB pdt plus de 8h ; 91 dB pdt plus de 2h ; 124 dB pdt plus de 3.5s Le bruit C’est un son non désiré, et le son correspond à une sensation produite dans l’oreille par les vibrations de l’air ou de tout autre milieu. Le bruit est caractérisé par sa fréquence et son intensité. La fréquence est le nombre de vibrations par seconde (cycle); elle est exprimée en HZ. Les fréquences audibles sont situées entre 20 et 20.000 HZ. L’intensité ou amplitude est la pression acoustique exercée sur notre tympan. La nocivité du bruit dépend : - de son intensité - de la durée d’exposition - de la distance entre la source et l’oreille, si la distance double l’intensité diminue de 6 dB - du terrain C- Rappel anatomique : cf cours ORL II- PROFESSIONS EXPOSEES Il s agit de toutes les professions exposant au bruit - la métallurgie : forgeage, usinage mécanique, tôlerie, marte

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