Cours d'Économie Générale PDF - École Hassania des Travaux Publics

Summary

Ce document est un cours d'économie générale destiné aux élèves ingénieurs de deuxième année à l'École Hassania des Travaux Publics de Casablanca. Il couvre des sujets comme les agents économiques, le produit agrégé, l'inflation, le marché du travail et la croissance économique. L'année universitaire concernée est 2024-2025.

Full Transcript

Ecole Hassania des Travaux Publics Casablanca Économie générale : Fondements, Principes, Approches, Outils, Méthodes, Démarches, Indicateurs de mesure… Année universitaire : 2024-2025 1/15 Objectif du cours Intr...

Ecole Hassania des Travaux Publics Casablanca Économie générale : Fondements, Principes, Approches, Outils, Méthodes, Démarches, Indicateurs de mesure… Année universitaire : 2024-2025 1/15 Objectif du cours Introduction générale Références bibliographiques Axe I : Agents, circuit et opérations économiques A/- Typologie des agents économiques B/- Circuit économique C/- Opérations économiques a. Opérations sur les biens et services b. Les opérations de répartition c. Les opérations financières D/- Conditions d’équilibre des marchés (ressources-emplois) a. marché de biens et services b. marché de travail c. marché financier Axe II : Produit agrégé, inflation, chômage A/- Produit agrégé a. VA & VAB b. PIB : PIB nominal, PIB réel, déflateur du PIB, PIB potentiel, PIN, PIB/hab c. PNB, PNN d. RN B/- Croissance économique a. Définition : b. terminologie économique de la croissance c. Facteurs de la croissance d. étapes de la croissance déterminées par W. W. Rostow: e. relation croissance-développement C/- Inflation : a. définition b. Mesure de l'inflation c. Causes de l'inflation d. Conséquences de l’inflation : D/- Marché du travail et chômage a. marché du travail - demande de travail - offre de travail - Indicateurs de l’emploi b. chômage - Définition - chômage selon certaines écoles - causes de chômage - Types de chômage - Mesure du taux de chômage - conséquence de chômage E/- La relation inflation-chômage : la courbe de Phillips : 2/15 Objectif du cours Ce cours, qui se veut une introduction à l’économie générale, s’adresse, aux élèves ingénieurs de l’école hassania des travaux publics inscrits en 2ème année. Il renferme une description d’un certain nombre de notions et concepts de base sur lesquels elle repose. Il leur offre également toute une gamme d’outils, d’instruments et de techniques d’analyse y afférents qui sont souvent employés dans ce domaine pour apprécier des problèmes ou des phénomène d’ordre socio-économique (croissance, développement, inflation, chômage, épargne, investissement…). Les apports théoriques la concernant sont souvent illustrés par des exemples d’application pour mieux apprécier la mise en ouvre pratique de cette discipline. Cependant, il ne prétend pas être exhaustif : il sera ainsi complété par des travaux de recherche préparés et présentés, sous forme d’exposés par les étudiants eux-mêmes. A travers ce cours, on se propose d’atteindre un double objectif, à savoir : - rendre cette discipline plus abordable à l’ensemble des étudiants ayant une formation antérieure ou non en la matière ; - permettre aux étudiants une bonne compréhension des fondements théoriques et méthodologiques de l’économie générale. Introduction générale L’approche traditionnelle est axée, entre autres, sur l’analyse des comportements individuels des différents agents économiques. Selon les partisans de cette approche, la macroéconomie étant la somme de décisions ou de choix individuels de ces agents. A cet égard, nous admettons que les analyses, relatives aux comportements individuels, constituent le point de départ de développement de la macroéconomie. Cependant, les premiers travaux, écrits dans une perspective macroéconomique, remontent au début du 20ème siècle, notamment ceux de John Maynard Keynes. Ainsi, les débats et controverses sur cette question ont permis aux macroéconomistes de perfectionner leurs méthodes de recherches en la matière, qui ont contribué de rendre la macroéconomie une discipline formalisée et unifiée. En fait, les travaux que réalisent les macroéconomistes dans ce domaine sont considérables et incessants avec des remises en causes permanentes des résultats acquis. Comme branche de la science économique, la macroéconomie cherche à étudier et à comprendre le fonctionnement d’ensemble d’un système économique : elle concerne l’économie entière et non un marché ou un petit groupe d’agents. En effet, dans le cadre de la macroéconomie, les agents économiques sont regroupés en catégories homogènes avec des comportements globaux. Dans ce cas, on parle de la consommation globale des consommateurs, de la production globale des investisseurs, et du revenu global de la nation. Elle se propose d’ailleurs d’appréhender les causes et les effets de certains phénomènes globaux comme le chômage, l’inflation, la croissance, etc. Et elle vise certains objectifs que nous limiterons à quelques-uns : la compréhension des facteurs de performances de l’économie ; l’analyse des flux de revenus et du mode de répartition des richesses nationales ; et l’analyse des attitudes des diverses unités institutionnelles (ménages, entreprises, institutions financières...). Par contre, la microéconomie essai d’analyser le comportement individuel desdits agents (consommateurs et producteurs individuels) qui cherchent à maximiser leur fonction objective de consommation et de profit. En effet, elle cherche à comprendre : 3/15 - le comportement du consommateur individuel qui, en fonction de ses préférences et de son revenu, cherche à maximiser sa satisfaction ou ses besoins en achetant les biens et les services qu’il possible de les acquérir ; - le comportement du producteur individuel, limité par ses contraintes techniques et économiques et par son budget, peut atteindre le maximum de profit en vendant sa production issue des facteurs de production ; - le comportement des consommateurs et des producteurs individuels qui, en consommant et en produisant les biens et services, peuvent réaliser les objectifs respectifs espérés sur le marché comme lieu de rencontre entre eux. Pour les classiques, le rôle de l’Etat doit être limité puisque son intervention est inefficace. Leur thèse porte sur le libéralisme économique axé essentiellement sur le marché (A. Smith). En ce sens, c’est le marché qui régule toute activité économique et sociale (main invisible). Autrement dit, c’est au niveau du marché que se réalisent les équilibres fondamentaux (équilibre spontané). Mais en même temps, l’Etat doit veiller au bon fonctionnement de ce marché (Etat gendarme). Contrairement à ce courant libéral, Keynes considère que le rôle de l’Etat dans la sphère économique est déterminant: c’est l’Etat qui assure les équilibres fondamentaux et non le marché qui est, selon lui, source de crises économiques et d’injustice sociale, telle la crise de surproduction de 1929 qui a entraîné un nombre important de chômeurs. En ce sens, il est pour une intervention massive de l’Etat (Etat providence) sur l’activité économique et sociale : il doit agir sur l’offre globale (production) et sur la demande globale (consommation, investissement, épargne, dépenses globales), d’une part, et doit précéder à une redistribution de revenus qui a un effet bénéfique sur la consommation et sur l’investissement, d’autre part. L’intervention de l’Etat est significative, puisque ses actions ont des effets dans le temps par l’intermédiaire du multiplicateur (multiplicateur keynésien). Les approches contemporaines sont pour un désengagement progressif de l’État des activités de production et de commerce. Compte tenu de l’ouverture croissante des économies sur le reste du monde, le rôle de l’Etat consiste à mettre en place des réformes et des mesures d’accompagnement permettant de réaliser une croissance saine et durable, de protéger les industries naissantes, de renforcer la position compétitive et concurrentielle des entreprises, de créer les emplois générateurs de revenus et de richesses… Ce cours est axé sur trois parties homogènes et complémentaires : - la première porte sur une présentation générale de la macroéconomie (principes méthodologiques et conceptuels, indicateurs de mesure ou agrégats macroéconomiques) ; - la seconde est relative aux fondements théoriques de la macroéconomique (modèle keynésien, équilibre macroéconomique) ; - la dernière est inhérente aux politiques économiques (politiques budgétaire et monétaire, politique de lutte contre le chômage et l’inflation). Enfin, une plus grande partie de la conclusion sera consacrée aux débats sur les politiques économiques (politiques de stabilisation, dette publique). 4/15 Références bibliographiques - Michael Rockinger « macroéconomie » ; ellipses ; 1ère édition ; 2000 - Gregory N. Mankin « macroéconomie » ; nouveaux horizon ; 3ème édition ; 2003 - Ommar El Kattani. « Manuel d’économie »; 4ème édition, 2003. Collection économie. - Alain Luzi, Richard Topol « initiation à la macroéconomie, l’équilibre de courte période » ; Hachette, 1995. - Abdallah Alaoui Amini « Economie : fondements et équilibres » ; 1ère édition 2002 ; Publications de la REMALD. - T. De Montbrial, E. Fauchart « introdution à l’économie : micro-macro économie » ; dunod ; 4ème édition ; 2007 - Alain Redslob « Introduction à la théorie macroéconomique » ; DUNOD ; Paris ; 2000 - Bernard Bernier, Yves Simon « Initiation à la macroéconomie », DUNOD ; Bordas, Paris ; 1991 - Hubert Kempf « macroéconomie » ; dalloz, 2001 5/15 Cette partie du cours donne les bases du raisonnement économique. Les axes qui en font l’objet sont consacrés : aux agents économiques, au circuit économique, aux opérations économiques, aux agrégats macro-économiques, à l’inflation et au chômage. Tandis que l'autre partie de ce cours porte essentiellement sur le marché : fondements, structuration, fonctionnement..., permettant la compréhension de la formation des prix et de la commercialisation des biens et services liés aux diverses activités et fonctions économiques de croissance et de développement. Axe I : Agents, circuit et opérations économiques L’analyse macroéconomique s’appui, entre autres, sur le circuit économique, le mécanisme de fonctionnement de marché (marchés de travail, d’emploi, etc.). Elle cherche à comprendre les diverses opérations qui en résultent et à étudier les causes et les effets des changements de l’état d’une économie. En ce sens, elle se propose de voir comment s’opère l’équilibre du revenu national et l’influence de certains phénomènes sur cet équilibre. A/- Typologie des agents économiques Il est nécessaire de procéder à des simplifications et à des schématisations. Dans l’optique très agrégée, il est usuel de retenir les agents macroéconomiques, dont les fonctions et ressources sont récapitulées comme ci-après :  Sociétés (et quasi-sociétés) non financières qui ont pour fonction la production de biens et de services marchands non financiers, et pour ressource principale, le résultat de la vente ;  Institutions de crédist : fonction : financer, collecter, transformer et répartir des fonds ; ressources : fonds provenant des engagements financiers contractés ;  Ménages : fonction : consommer et, éventuellement, en tant qu’entrepreneurs individuels, produire des biens et services marchands non financiers ; ressources : rémunération des facteurs de production, transferts effectués par les autres secteurs ; produits de la vente ;  Administrations publiques : fonction : produire des services non marchands destinés à la collectivité, et effectuer des opérations de redistribution du revenu et des richesses nationales ; ressources : versements obligatoires effectués par les autres secteurs et reçus directement et indirectement ;  Administrations privées : fonction : produire des services non marchands, et dans certains cas, produire sans but lucratif, des services marchands destinés aux ménages ; ressources : contributions volontaires effectuées par les ménages ;  Entreprises d’assurance : fonction : assurer un paiement en cas de réalisation du risque ; ressources : primes contractuelles ou cotisations sociales volontaires. B/- Circuit économique Il désigne l’ensemble des flux réels ou physiques et des flux monétaires ou financiers existant entre les différents agents économiques. Il retrace d’ailleurs les relations liant ces agents avec le reste du monde. Il peut être en ce sens étudié aussi bien dans une économie fermée qu’au sein d’une économie ouverte. Fig. 1 : économie fermée Services Etat Services I. T. & + I. T. & + Travail Entreprises Ménages Flux réels Salaires Flux monétaires Un flux est une variable mesurable dans le temps. Un flux réel, est un flux qui va du cédant (ex. ménages) à l’acheteur (ex. entreprises) ; par contre, lorsqu’on va de l’acquéreur au 6/15 cédant, on parle de flux monétaires. La notion de flux est souvent liée à celle de stock (ex. la quantité de chômeurs existante constitue un stock, mains dès qu’un jeune diplômé trouve un emploi, il y a un flux). Il existe donc une relation entre flux et stocks. Dans le même sens, pendant une période bien déterminée, le capital fixe (ex. machines, constructions, terrains) est un stock. Mais, en raison de la dépréciation de sa valeur (amortissement), l’entreprise devrait ainsi mobilier des ressources financières pour le maintenir. Ainsi, le remplacement d’une partie ou de la totalité de ce capital représente un flux. Fig. 2 : économie ouverte Etat : Administrations Production de Services non marchands Marché de travail Ménages Institutions Entreprises financières Marché de biens et ser vices Extérieur Flux monétaires ou financiers Flux réels ou physiques En conséquence, le circuit économique reflète un flux de revenus pour les vendeurs et un de dépenses pour les acquéreurs. Il en résulte ainsi un certain nombre d’opérations économiques. C/- les opérations économiques Les agents économiques réalisent diverses opérations, retenues dans le cadre de la comptabilité nationale, qui s’énoncent comme suit : - les opérations sur les biens et services ; - les opérations de répartition ; - les opérations financières. a. Opérations sur les biens et services La production d’un bien (ressources), répondant à des besoins particuliers, peut avoir plusieurs utilisations (emplois), telles : - la consommation intermédiaire (CI) : il s’agit du bien ou service qui entre dans le cadre du processus de fabrication d’autres produits (ex. machines) ; - la consommation finale (CF) : le bien peut être détruit immédiatement ou progressivement (ex. produits périssables) ; - la formation brute du capital fixe (FBCF) : elle représente en général l’investissement. En déduisant le montant de l’amortissement de la FBCF, on obtient une formation nette du capital fixe (FNCF) ; - Les X : échanges de biens et services avec le reste du monde ou l’extérieur ; 7/15 b. Les opérations de répartition Ces opérations concernent essentiellement la distribution et la redistribution de revenus. En effet, en premier lieu, les revenus sont répartis sous forme de salaires (salariés) et de revenus de capital (détenteurs de moyens de production). En second temps, l’Etat procède à une redistribution de revenus à partir des impôts et taxes collectés auprès des agents économiques. La fraction restante du revenu de ces agents va être utilisée à des fins d’épargne et d’investissements. c. Les opérations financières Il s’agit de l’ensemble des opérations qui sont liées aux créances et aux dettes s’effectuant sur le marché financier. En effet, * Les ménages ne consomment pas la totalité de leurs revenus : ils font des épargnes. On dit que les ménages présentent une capacité de financement. Ils disposent ainsi de revenus monétaires inutilisés qui peuvent être placés sur les marchés financiers et qui leur rapportent des revenus supplémentaires. En cas de besoins ils peuvent recourir à des emprunts ; * les entreprises peuvent présentées également des capacités de financement. Dans ce cas, elles peuvent utiliser leur propre épargne, appelée autofinancement pour financer leurs projets d’investissement. Mais si l’autofinancement est insuffisant, elles peuvent recourir à l’épargne des autres agents économiques pour emprunter. On dit alors qu’elles présentent un besoin de financement ; * au niveau de l’Etat, lorsque les dépenses excèdent les ressources, il est en situation déficitaire, ou présente un besoin de financement. Pour y faire face, il peut recourir à des emprunts (Cf, partie 3 du programme). L’ensemble de ses opérations peuvent être récapitulées dans le schéma ci-après : Fig. 3 : opérations économiques dans ne économie M ouverte X RM (extérieur) Entreprises CI fre Of s S ent Offre CF sem Em e s tis pru nts Inv E Marché des biens Marché de biens de production de consommation Marché financier M nts pru Salaires et + Em Demande CF Dépenses publiques nt E pru Em mie c o no S M à l ’é P rê ts I, T, & + Etat Ménages Redistribution s es ette ett RM (extérieur) Flux monétaires ou financiers et d td c es se n ce Flux réels ou physiques Cr éa éan Cr D/- Conditions d’équilibre des marchés (ressources-emplois) Pour chaque opération sur les biens et services, on assiste à la création de produits (ressources) et à l’utilisation de ces produits (emplois) ; et donc à un équilibre entre les 8/15 ressources et les emplois. Le cadre comptable fournit les conditions d’équilibre de chacun des trois marchés :  Marché de biens et services ;  marché de travail ;  marché financier. a. marché de biens et services Pour chaque produit, on a l’égalité entre les quantités produites et les quantités utilisées (Ressources = Emplois). Autrement dit, sur ce marché, la condition d’équilibre est déduite de l’égalité emplois-ressources. Cette égalité peut être appréciée aussi bien au niveau d’une économie fermée que sur le plan d’une économie ouverte : * cas d’une économie fermée : Y=C+I+G (égalité entre l’offre et la demande globale) Ainsi, la condition d’équilibre : l’offre et la demande de biens et services doivent être égales. (Y : revenu global ; C : consommation globale, I : investissement global ; G : dépenses globales) * cas d’une économie ouverte : Pour chaque produit P : P+M=CI+CF+FBCF+X Pour retrouver l’égalité en valeur ; pour P, on utilise le prix départ-usine qui est le prix de vente perçu par les producteurs auquel on ajoute la TVA perçu par l’Etat. Pour M, on retient le prix départ-douane auquel on ajoute les DD sur les biens importés. On obtient donc l’équation de l’égalité suivante : P+M +TVA + DD =CI+CF+FBCF+X (M : importations ; X : exportations ; DD : droits de douane ; TVA : taxes sur la valeur ajoutée ; CF : capital fixe ; P : production globale ; CI : consommation intermédiaire ; CF : capital fixe) b. marché de travail Au niveau de ce marché, il faut que l’égalité entre l’offre et la demande se réalise : (W/p) x Ld = W/p x L° et donc Ld = L° (W : salaire nominal reçu ; P : le niveau général des prix ; W/p : salaire réel) c. marché financier * marché monétaire : ce marché est dite équilibré si la demande (Md) et l’offre (M°) de monnaie sont égales : Md = M° (en terme nominal) Md/p= M°/p (en terme réel) Axe II : Produit agrégé, inflation, chômage Le produit agrégé représente l’ensemble des agrégats économiques. Ces derniers constituent des outils et instruments de mesure de l’activité économique. Certains d’entres eux (déflateur du PIB), nous renseignent sur l’indice des prix et leur évolution ; et donc sur le phénomène de l’inflation ayant des conséquences néfastes sur la croissance économique, l’emploi et le chômage. A/- Produit agrégé Un agrégat est une grandeur synthétique qui mesure le résultat de l’activité économique de l’ensemble des agents économiques dans un pays pendant une période donnée. On distingue :  les agrégats du produit, permettant d’apprécier la formation de la production de biens et services ; 9/15  les agrégats du revenu qui appréhendent les revenus reçus par les agents économiques en contre partie de leur contribution à la production ;  les agrégats de la dépense des revenus dégagés pour acquérir la production réalisée. a. Valeur ajoutée (VA), valeur ajoutée brute (VAB) Dans une économie, il y a une multitude de biens et services produits par ses diverses unités de production(PT). Les moyens qu’elles mettent en œuvre (travail et capital, essentiellement) pour les obtenir constituent des consommations intermédiaires (CI). Ainsi, au cours d’une période donnée, la VA étant la différence entre la PT et la CI : VA = PT - CI. Cette VA est brute puisqu’elle ne tient pas compte de la valeur des amortissements : VAB=PT-CI Autrement dit, la VA, richesse créée, d’une entreprise est égale à la valeur de sa production diminuée de la valeur des biens de CI qu’elle achète. b. PIB * Le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées de toutes les entreprises présentes dans une économie. Il mesure le revenu total gagné sur le territoire d’un pays. Le PIB est donc une notion territoriale : il mesure la production réalisée sur le territoire national, indépendamment de toutes considérations de nationalités des entreprises productrices. Autrement dit, le PIB est le revenu total gagné à l’intérieur d’un pays. Ce revenu comprend aussi bien le revenu des non résidents et des nationaux résidents dans ce pays. C’est aussi la dépense totale pour les biens et services produits dans ce pays (ex. le revenu d’un travailleur marocain et celui d’autres ouvriers étrangers (américain, français…) travaillant au Maroc font partie du PIB marocain ; mais si un ouvrier marocain travaille aux USA, il fait partie du PIB américain, mais ne fait pas partie du PIB marocain (il appartient au PNB marocain). Cet agrégat économique est utile pour comparer l’évolution de l’activité économique d’un pays à l’autre. Cependant, certaines activités, relevant du secteur informel (économie souterraine), compliquent davantage le calcul et l’appréhension du PIB national. Il s’agit essentiellement des activités illicites ou à caractère illégal (loyer d’une maison sans contrat ; trafic de drogue); ce qui rend donc difficile l’analyse de l’évolution économique d’un pays et sa comparaison avec d’autres pays comparables. Dans ce cas, peut-on considérer le PIB comme un indicateur pertinent de bonne mesure du bien-être économique ? L’étude du PIB en terme nominal et réel nous donnera quelques éléments de réponses. * PIB nominal, PIB réel  PIB nominal : il est constitué de la valeur de biens et services mesuré à prix courant. ex. un pays produisant des pommes et des oranges. Dans ce cas, le PIB est la somme de la valeur de toutes les pommes et les oranges : PIB = px de pommes x qté de pommes) + (px d’oranges x qté d’oranges). Le PIB nominal n’est pas une bonne mesure du bien-être économique : il ne reflète pas de manière précise la mesure dans laquelle l’économie satisfait les besoins des agents économiques.  PIB réel : il est constitué de la valeur de biens et services à prix constant. Pour mesurer correctement le bien-être économique, il faut en apprécier la production des biens et services en neutralisant l’influence de la variation des prix. C’est ce qu’appellent les économistes le PIB réel. Le PIB réel c’est l’évolution de la valeur de biens et services qui se fait par rapport à une année de référence ou à une année de base (2006). 10/15 PIB réel (2006)= (px pommes en 2006 x qté pommes en 2006) + (px oranges 2006 x qté orange 2006) PIB réel en 2007=(px pommes en 2006 x qté pommes en 2007) + (px oranges 2006 x qté orange 2007) PIB réel en 2008=(px pommes en 2006 x qté pommes en 2008) + (px oranges 2006 x qté orange 2008) L’année 2006 est une année de référence où le prix est constant, le PIB ne varie d’une année à l’autre que si les quantités se modifient. Donc, le PIB réel reflète correctement le bien-être économique que le PIB nominal.  Déflateur du PIB est le rapport entre le PIB nominal et le PIB réel (PIB nomina/PIB réel) ; càd le prix de pain pendant l’année courante par rapport au même prix au cours de l’année de base. En économie, il mesure le prix de l’unité caractéristique de production par rapport à son prix au cours de l’année de base.  PIB potentiel : correspond au PIB réalisé dans une économie de plein emploi (ce que l’économie produit si ses ressources productives sont pleinement employées).  PIB/hab : désigne la capacité de dépenses moyennes de tout citoyen.  PIN : il est obtenu en déduisant du PIB la valeur de l’amortissement. c. PNB  Pour obtenir le PNB, on ajoute au PIB le revenu des facteurs (salaires, dividendes, intérêts, loyer) reçus du RM et nous retranchons les revenus de même nature versés au reste du monde. PNB=PIB+revenus des facteurs en provenance du RM- revenus des facteurs versés au RM.  PNN=PNB-amortissement (C° du capital fixe ou perte de valeur annuelle de stock de capital. Il représente presque 10% du PNB et constitue un coût économique, puis que le maintient de la capacité de production exige que des ressources soient affectées au remplacement de la partie amortie du capital). d. RN Pour passer au RN (ou au produit national net), qui mesure ce que chacun a gagné au sein de l’économie, on doit retirer du PNN les impôts indirects (TVA, droits d’accises). En effet, ces prélèvements, qui constituent environ 10% du PNN. La déduction des impôts s’explique par le fait que ceux-ci ne font pas partie du revenu du consommateur. RN=PNN- impôts indirects B/- Croissance économique a. Terminologie économique de la croissance : - Définition ; - Facteurs de la croissance ; b. Etapes de la croissance selon W. W. Rostow ; c. Relation croissance-développement. NB : voir le cours magistral (explications au sein de la classe) ; C/- Inflation a. définition L’inflation est définie comme une hausse persistante et générale des prix des biens et services. 11/15 La hausse des prix découle de l’excès de la demande de biens et services par rapport à la capacité de production de l'économie. Par contre, la stabilité des prix correspond à une situation où l'inflation est très faible ou nulle, n’ayant donc pas d’influence significative sur les décisions des agents économiques. Quant à la désinflation, elle désigne une baisse du taux d'inflation, soit par exemple d’un taux de 5% à 2% à 1,5%. La déflation (le contraire de l'inflation) désigne une baisse permanente des prix, et le taux d’inflation devient négatif. b. Mesure de l'inflation Le taux d’inflation est mesuré par la variation en % du niveau général des prix (Pt) d’une période à l’autre, soit pour 2 périodes t-1 et t : Δ Pt = [(Pt - Pt-1)/ Pt-1] × 100. Le niveau général des prix est mesuré par un indice des prix tel que l’indice des prix à la consommation (IPC), l’indice des prix de production (IPP) et/ou le déflateur du PIB. Lorsque l'indice des prix baisse (augmente), le pouvoir d'achat des consommateurs augmente (baisse). Le pouvoir d’achat dépend donc du revenu et du niveau des prix. c. Causes économiques de l'inflation Les principales causes de l'inflation sont :  l’inflation par la demande : la demande d'un produit ou d'un service essentiel excède l'offre, et les producteurs augmentent leur prix dans le cas où ils ne peuvent pas augmenter la production ;  l’inflation par les coûts : le coût d'un produit essentiel augmente de façon significative, ce qui a des répercutions sur les coûts des autres produits ou services ;  l'indexation : dans le cas où les prix de différents biens et services sont régis par des accords ou des règles, si le prix d'un élément essentiel augmente, tous les autres suivent mécaniquement.  l’inflation monétaire : l’émission d’une grande quantité de monnaie. Quand la masse monétaire présente dans l’économie est supérieure à la croissance économique, les prix augmentent ; d. Conséquences de l’inflation : L’inflation dénote du bon ou mauvais fonctionnement de l’économie. Un taux d'inflation bas contribue à l’instauration d’un climat favorable à des taux d’intérêt bas et à des investissements productifs à long terme, ce qui favorise la croissance et la création d'emplois. Par contre, une inflation élevée et instable affaiblit la capacité de l'économie de réaliser une croissance économique soutenue et créatrice d'emplois. D/- Marché du travail et chômage a. Marché du travail L’analyse économique du marché du travail porte principalement sur la détermination du salaire, du volume de l'emploi et du chômage. A long terme, le marché du travail est influencé par la croissance démographique, la croissance du PIB et les variations de la productivité. * La demande de travail La demande de travail (Ld) est une fonction décroissante du salaire réel (w/p) ; où w = salaire nominal et p = le niveau des prix. Ld = f (W/P) avec f’ (W/P) < 0 12/15 A court terme, on suppose que le capital est fixe, et la demande de travail est fonction de la productivité marginale du travail, et donc de la loi des rendements décroissants. A long terme, tous les facteurs varient, dont le capital. Les salaires peuvent varier selon l’ampleur de l’emploi, les prix des biens produits et l’amélioration de la productivité sous l’effet notamment du progrès technique. L'offre de travail L’offre du travail (LO) (ou volume de travail fourni) est une fonction croissante du salaire réel. LO = f (W/P) avec f ’ (W/P) > 0 En outre, l’offre de travail augmente quand les conditions sont favorables à la croissance économique et donc à l’augmentation de la production. Les gains de productivité agissent également sur cette offre, notamment sur le plan de la qualification de la main d’œuvre, mais peuvent entraîner des pertes d’emploi dans certains secteurs d’activité. * Indicateurs de l’emploi  La population active : PA = population active occupée (PAO) + population en chômage En général la population active comprend l’ensemble des personnes âgées de 15 à 64 ans.  Le Taux d'emploi (ou taux d'activité effective) est égal à la proportion de la population active occupée dans la population active : Taux d'emploi = (PAO / PA) ×100  Le Taux global d'activité = (PA / population totale) × 100 b. Le chômage * Définition : La population en chômage comprend les personnes en âge de travailler (généralement de 15 à 64 ans), qui n’ont pas d’emploi, qui sont à la recherche d’un emploi et qui sont disponibles. * le chômage selon quelques écoles : Selon les théories classiques et néoclassiques, le chômage est un "dysfonctionnement ponctuel" sur le marché du travail qui devrait disparaître après un retour à l’équilibre grâce au mécanisme du marché. Selon la théorie keynésienne, « l’insuffisance de la consommation et/ou de l’investissement maintenaient l’économie en deçà du plein emploi ». * Causes du chômage  Lorsque la production (ou l’offre) est limitée par l’insuffisance de la demande des biens et services ;  Quand il y a une mauvaise anticipation de la demande effective 1 de la part des entrepreneurs, puisque cette anticipation définit le niveau de production, le degré d’utilisation des équipements et donc le niveau de l’emploi. 1 Selon la théorie Keynésienne, le niveau d’emploi est fonction de la demande effective. Celle-ci est constituée des dépenses de consommation et d’investissement qui sont anticipées par les entrepreneurs. Cette demande anticipée est une variable stratégique des entreprises en fonction de laquelle elles fixent leur niveau d’activité. Par conséquent, la résorption du 13/15 Par conséquent, une faible utilisation des équipements s’accompagne d’un accroissement du sous-emploi. Une forte utilisation des équipements s’accompagne d’une diminution du chômage. Ainsi, le chômage peut avoir plusieurs causes, dont les crises économiques (qui entraînent une baisse de la demande et donc une diminution de l’emploi), l’augmentation de la population active, la substitution du capital au travail due au progrès technologique, et un mauvais fonctionnement du marché du travail (inadéquation entre l’offre et la demande de travail, règlements juridiques contraignants sur le marché du travail, faible mobilité des salariés..). * Types de chômage On distingue trois types principaux de chômage :  Le chômage frictionnel qui touche les personnes qui ont quitté leur emploi mais qui ont la possibilité d’occuper un nouvel emploi dans une période de temps relativement courte.  Le chômage structurel qui découle de changements structurels importants de l’économie tels que des mutations technologiques (l’introduction de l’informatique et de la robotique), un désajustement de longue durée entre l’offre et la demande de travail...  Le chômage cyclique qui découle de changements conjoncturels ;  … (voir exposé) * Mesure du taux de chômage  Le chômage est mesuré par la différence entre la population active et la population active occupée, soit : CH = PA - PAO  Le taux de chômage = (population en chômage) / (population active) × 100 = (PA – PAO) / PA = 1 – (PAO / PA) Donc, le taux de chômage diminue quand le taux d'emploi augmente. E/- La relation inflation- chômage : la courbe de Phillips : Phillips, a constaté en 1958 une relation décroissante entre le taux de chômage et l'inflation salariale (le taux de croissance des salaires nominaux). La courbe de Phillips découle d’études empiriques menées sur les économies du Royaume-Uni et des Etats-Unis d’Amérique). Fig : inflation-chômage : courbe de Philips Inflation P2 Peu de chômage ; inflation importante Chômage important ; inflation faible P1 Chômage chômage passe par l’élévation du niveau de la demande effective, ce qui nécessite l’adoption d’une politique économique pour sa relance. 14/15 Cette relation a complété le modèle keynésien d’équilibre macroéconomique en fournissant l’équation qui permet de déterminer le niveau général des prix. En effet, la variation de ce dernier est fonction de celle des salaires nominaux et des gains de productivité :  l’augmentation de la demande globale entraîne une hausse de l’emploi  le taux de chômage diminue, et les salaires nominaux augmentent ; cette augmentation se répercute sur les prix. Ainsi, l'inflation salariale permet d'expliquer l'augmentation du niveau général des prix. Néanmoins, elle a suscité des critiques :  Critique empirique : la relation inverse et stable entre l'inflation et le taux de chômage n’est pas toujours vérifiée : cette relation a été stable dans les années 60, puis instable vers les années 70.  Un cas typique de l’instabilité de cette relation est illustré par la stagflation : une forte progression des prix accompagnée d’une stagnation économique, ce qui conduit à l’accroissement du taux de chômage.  Critique théorique : l'hypothèse du taux de chômage naturel de Friedman (1968) : "Le taux naturel de chômage est déterminé par les caractéristiques structurelles réelles des marchés de travail et de produits, y compris des imperfections du marché, la variabilité de l’offre et de la demande, le coût des informations sur les postes d’emploi vacants et sur la disponibilité du travail, les coûts de mobilité..." (Friedman, 1968). **************************************** NB : Voir les différents exposés qui ont été présentés en présentiel par les différents sous-groupes de votre classe ; sachant que ces exposés complètent le cours et font partie de l’examen. **************************************** 15/15

Use Quizgecko on...
Browser
Browser