PSY-1008 Introduction à la Psychopathologie - Cours 1 - PDF
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Université du Québec à Trois-Rivières
Jessica Ménard, Ph. D.
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Ce document est un cours sur la psychopathologie. Il couvre divers aspects, y compris les rappels historiques, les définitions, et les critères pour déterminer ce qui constitue la psychopathologie. Le document décrit les apports des différents penseurs en matière de psychopathologie.
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PSY-1008 INTRODUCTION À LA PSYCHOPATHOLOGIE Cours n°1 Jessica Ménard, Ph. D. Chargée de cours Courriel : [email protected] Disponibilités : sur rendez-vous (courriel) Toute reproduction des diapositives, même partielle, est interdite sans l’autorisation des auteurs Plan du cours numéro 1 01 Pr...
PSY-1008 INTRODUCTION À LA PSYCHOPATHOLOGIE Cours n°1 Jessica Ménard, Ph. D. Chargée de cours Courriel : [email protected] Disponibilités : sur rendez-vous (courriel) Toute reproduction des diapositives, même partielle, est interdite sans l’autorisation des auteurs Plan du cours numéro 1 01 Présentation 02 Revue du plan de cours 03 Modalités d’évaluation 04 Quelques rappels historiques et définitions 05 Introduction : Le normal et le pathologique 2 2 Revue du plan de cours 3 “ *** Le calendrier ainsi que le contenu présenté sont à titre indicatif seulement et pourraient être modifiés selon le déroulement des cours 4 3 Modalités d’évaluation 5 Modalités d’évaluations Évaluation: Trois examens : 25 % - 35 % - 40 % (sur la BIQ en salle de cours) o Type d’examen : choix multiples – V/F – courts développements - vignettes cliniques Absence justifiée à un examen : demande à effectuer auprès de la direction du département de psychologie, dans les cinq jours (maximum) suivant l’examen. ▪ ▪ EXAMEN DE COMPENSATION (INTRA) : les vendredis de la session EXAMEN DE COMPENSATION (FINAL) : vendredi, 10 mai 2024 Consultation des examens : sur demande par courriel 6 Modalités d’évaluations Examens : Le contenu livré en classe par le professeur, par les conférenciers invités, les diapositives et autres informations ajoutées sur le portail ainsi que le contenu des textes sont matière à examen. Chaque étudiant doit compléter seul et par lui-même, i.e. sans consulter une autre personne ni les réseaux sociaux, les examens. les textes complémentaires et vidéo ne sont pas a l'examen 7 Modalités d’évaluations Examens de compensation Dans le cas où vous souhaiteriez vous prévaloir d’un examen de compensation, vous devez : Compléter le formulaire de «Demande de compensation d’un examen ou d’un délai pour remise d’un travail» Fournir une preuve permettant de juger de la recevabilité de votre demande. Acheminer votre demande (formulaire et preuve) à la direction du département [email protected] dans les 5 jours ouvrables suivant la date prévue de l’examen ou de la remise d’un travail. 8 4 Quelques rappels historiques et définitions 9 « Parler de psychopathologie représente un danger de catégorisation et d’enfermement » cette phrase est la base de tout le cours médicaliser humain dans une boite étiquette importance de la nuance impacte du diagnostique (dx) marginalisation oublier l'humain ( DX) normal vs patho (Delbrouck, 2007) 10 NAISSANCE DE LA PSYCHOPATHOLOGIE Quatre périodes ont marqué l’histoire en Occident 1. Démonologie et troubles mentaux : Démon spécifique assigné à chaque maladie (Babyloniens, IIe s. av. J.-C.), Chinois, Égyptiens, Grecs, Hébreux) Traitement (TTT) : exorcisme par la prière et rites particuliers 2. Hippocrate et la somatogenèse (théorie des humeurs 460 env. à env. 370 av. J.-C.– Père de la médecine) : Sépare la serment d'hippocrate médecine de la magie/superstitions – rejette la thèse maladies envoyées par les esprits Cerveau = organe de la conscience / vie intellectuelle / émotions Première classification des maladies mentales : manie, mélancolie, fièvre nerveuse. Reconnait l’impact de l’environnement et du stress émotionnel sur le corps et l’esprit. 11 NAISSANCE DE LA PSYCHOPATHOLOGIE Quatre périodes ont marqué l’histoire en Occident (suite) 3. Retour démonologie et sorcellerie : Décès de Galien marque le retour de la démonologie (déclin empire romain) Moyen Âge (476-1450) : Églises influences les soins de santé 4. Développement modèles biopsychosociaux : Fin du 15e s. naissance des asiles « maisons de fous » (malades mentaux, mendiants, itinérants) Québec : l’Hôtel Dieu = 1er asile en 1639 18e/19e s. amélioration du sort des malades mentaux (Pinel et Pussin) Pinel utilise une approche novatrice : « traitement moral » = parler avec les malades (naissance de l’empathie, l’accueil et l’ouverture). Même si manque de ressources, impact important en Europe et Amérique. 12 NAISSANCE DE LA PSYCHOPATHOLOGIE Terme ancien : Allemagne fin du XVIIIe siècle – 1783 (Revue pour la connaissance de l’âme rédigé par M. Moritz Janzarik, 1974) La psychopathologie est l’objet de définitions multiples avec un dénominateur commun : « (…) « Il s’agit de l’étude des troubles mentaux, des maladies mentales, du fonctionnement mental anormal, soit encore de la psychologie des conduites pathologiques. Elle envisage les phénomènes de l’activité psychique morbide du point de vue de leur description, de leur classification, de leurs mécanismes et de leur évolution » (Samacher et al., 1998) 13 LA PSYCHOPATHOLOGIE : DÉFINITION Science fondamentale Objet: l’étude des dysfonctionnements psychiques directement et indirectement perceptibles souvent la plainte vient de l'entourage Mise à jour des origines, des causes = visée étiologique Même objet : La souffrance psychique (Capdevielle et Doucet, 1999) 14 LA PSYCHOPATHOLOGIE VS PSYCHIATRIE Elles ont le même domaine d’étude, c'est-à-dire les maladies de l’âme, du psychisme, les troubles mentaux. Cependant, elles se distinguent au niveau de leurs buts et des moyens qu’elles utilisent. But But Psychopathologie : la description, la connaissance et la compréhension des troubles psychiques Psychiatrie : la thérapeutique (traitement) des troubles psychiques, la prévention des troubles psychiques et la réadaptation (du sujet à son environnement). 15 LA PSYCHOPATHOLOGIE VS PSYCHIATRIE Moyen Moyen Psychopathologie : utilise exclusivement des moyens psychologiques Psychiatrie : utilise moyens psychologiques et autres moyens tels que les moyens médicaux ou biologiques (traitements chimiothérapiques pour faire taire les troubles psychiques), les moyens sociaux (par ex. la mise à disposition (méthode clinique - entretiens ou tests ou méthode psychanalytique et autres) d’appartements thérapeutiques). 16 5 Introduction : Le normal et le pathologique 17 Que sont le normal et le pathologique ? Y a-t-il un côté « normal » et de l’autre le « pathologique » ? fonctionnement adapté en société equilibre rythme de vie satisfaisante hygiene de vie heureux autonomie environement,contexte,la question de la permanece des symp est très importante 18 INTRODUCTION : LE NORMAL ET LE PATHOLOGIQUE « L'état normal d'un homme est d'être un original » - Anton Tchekhov, écrivain russe « Anormal : ce qui est normal chez les anormaux » - Léo Campion, chansonnier et caricaturiste français « Il n'y avait pas d'anormaux quand l'homosexualité était la norme. » - Marcel Proust, écrivain français - Extrait de Sodome et Gomorrhe 19 INTRODUCTION : LE NORMAL ET LE PATHOLOGIQUE Les considérations entourant un trouble peuvent évoluer à travers l’histoire 1 2 Une manifestation peut être considérée comme normale dans une culture et pathologique dans d’autres traitement 3 Le dx et le TTT peuvent varier en fonction des différences culturelles 20 LE NORMAL ET LE PATHOLOGIQUE NORMAL (vient du latin « norma » qui signifie « équerre », instrument destiné ) Concept statistique : Les individus sont considérés comme « normaux » lorsqu’ils ont des comportements suivis par une majorité d’individus. PATHOLOGIQUE (dérivé du Grec « pathos » qui signifie « affection » à tracer des angles droits) Critère statistique : une personne ayant un comportement très rare par rapport à la majorité peut être « étiquetée » comme anormale. 21 LE NORMAL ET LE PATHOLOGIQUE NORMAL -> Norme sociale : les individus sont considérés comme « normaux » lorsqu’ils se comportent comme la tendance moyenne de la population et par rapport aux normes en vigueur dans une société donnée = norme moyenne. PATHOLOGIQUE -> Norme sociale : un sujet qui aurait un comportement exceptionnel, dans le sens inhabituel par rapport à la moyenne de la population et qui n’observerait pas les normes sociales, les standards en vigueur, serait défini comme pathologique par rapport à ce critère. 22 LE NORMAL ET LE PATHOLOGIQUE NORMAL -> Absence de symptômes bruyants / tolérance des symptômes : on les considère comme normaux tant qu’ils n’engendrent pas de souffrance intolérable chez le sujet et qu’ils ne sont pas invalidants (physiquement, socialement ou psychologiquement). PATHOLOGIQUE -> Morbidité, présence de symptômes invalidants / intolérance des symptômes : les symptômes chez le sujet deviennent intolérables et causent une souffrance psychique intense. Dans ce cas, ils peuvent alors être potentiellement invalidants et engendrer un comportement inadapté ou perturbé dans un ou plusieurs secteurs de la vie. 23 LE NORMAL ET LE PATHOLOGIQUE NORMAL -> Adaptation à l’environnement pratique, relationnel et social potentiellement harmonieuse : l’adaptation au monde concret, familial, social a moins de probabilités d’être altérée car les symptômes sont discrets. PATHOLOGIQUE -> Adaptation à l’environnement pratique, relationnel et social potentiellement disharmonieuse : l’adaptation au monde concret, familial, social a plus de probabilités d’être altérée car les symptômes sont bruyants. Le développement du sujet peut être potentiellement limité. 24 LE NORMAL ET LE PATHOLOGIQUE NORMAL -> Absence de plainte de la part du sujet: absence de verbalisation, de témoignage d’une souffrance insupportable. PATHOLOGIQUE -> Formulation d’une plainte : la notion de pathologique chez le sujet semble moins discutable lorsque ce dernier fait état d’une détresse personnelle, d’une souffrance intolérable, insupportable. 25 LE NORMAL ET LE PATHOLOGIQUE Normalité : difficulté de consensus - >Deux courants principaux : Relativiste / culturaliste Absolutiste / universaliste les symptômes d’un désordre varient d’une culture à l’autre. les troubles mentaux sont causés par les mêmes facteurs biologiques quelque soit la culture. Ex. : Médications atténuant les symptômes chez les sujets présentant un même trouble. Habimana et al. (2013), p.35 26 Approche continuiste et discontinuiste Approche discontinuiste oppose de façon nette et franche, le normal et le pathologique. Cette approche correspond à un point de vue médical. Habimana et al. (2013), p.35 Approche continuiste où la maladie et la santé mentale constituent un continuum qui part de la normalité et se termine avec les formes les plus graves de la pathologie mentale. 27 Approche continuiste et discontinuiste La majorité des psychologues cliniciens et psychiatres accepte l’idée d’un continuum de changements imperceptibles conduisant d’un fonctionnement efficace à une désorganisation sévère de la personnalité Normal Pathologique 28 CRITÈRES POUR DÉTERMINER CE QUI CONSTITUE LA PSYCHOPATHOLOGIE Quatre critères : le comportement… …est socialement inacceptable ou transgresse les normes sociales …est relié à différents stades du développement 1 4 2 3 …est inhabituel …amène une détresse psychologique manifeste 29 CRITÈRES POUR DÉTERMINER CE QUI CONSTITUE LA PSYCHOPATHOLOGIE 1. Le comportement est socialement inacceptable ou transgresse les normes sociales Cet indice est le critère par excellence pour définir l’anormalité. Une difficulté : chaque culture a ses critères pour déterminer ses normes sociales et un comportement interdit peut être encouragé dans certains contextes. Habimana et al. (2013), p.35-45 30 CRITÈRES POUR DÉTERMINER CE QUI CONSTITUE LA PSYCHOPATHOLOGIE 1. Le comportement est socialement inacceptable ou transgresse les normes sociales Trois explications à cette difficulté : 1. Une société accepte une déviance ou un exutoire dans la mesure où il n’affecte pas directement la santé des personnes qui s’y adonnent de façon modérée. (ex. tueries dans les jeux vidéo) 2. L’exutoire ne doit pas viser ou léser les droits d’un groupe particulier (ex. : minoritaire) 3. La société exclut de ses exutoires tout ce qui touche au sacré. (ex.: graffitis sur un mur vs dans un cimetière) Habimana et al. (2013), p.35-45 31 CRITÈRES POUR DÉTERMINER CE QUI CONSTITUE LA PSYCHOPATHOLOGIE 2. Le comportement est inhabituel Des différences culturelles et des croyances jouent un rôle non négligeable. Avant de poser un diagnostic de trouble mental, nous devons poser la question du contexte dans lequel s’est produite la manifestation inhabituelle. Contexte normal + manifestation inhabituelle : possibilité de formuler l’hypothèse d’un dysfonctionnement psychologique Habimana et al. (2013), p.35-45 32 CRITÈRES POUR DÉTERMINER CE QUI CONSTITUE LA PSYCHOPATHOLOGIE 3. Le comportement amène une détresse psychologique manifeste Éprouve une grande souffrance psychologique sans aucune raison apparente. Presque tous les troubles psychiques s’accompagnent de détresse psychologique. Très souvent les personnes qui en souffrent tentent de le cacher (Éviter la souffrance à leurs proches /Crainte du rejet, incompréhension, reproches, morale) Important d’être attentif, vigilant, à l’écoute des messages verbaux et non verbaux Habimana et al. (2013), p.35-45 33 CRITÈRES POUR DÉTERMINER CE QUI CONSTITUE LA PSYCHOPATHOLOGIE 4. Le comportement est relié à différents stades de développement L’âge du sujet doit être pris en considération pour déterminer si trouble psychologique ou non. Habimana et al. (2013), p.35-45 34 RÉSUMÉ Pas de critère objectif ou universel pour définir un comportement anormal. Nous devons constamment prendre en considération : Âge Sexe Classe sociale Appartenance ethnique Contexte d’apparition des symptômes Habimana et al. (2013), p.35-45 35 Qu’est-ce qu’un trouble psychologique : « C’est un ensemble de signes et symptômes caractérisés par des altérations de la pensée, de l’humeur ou du comportement entrainant un état de détresse ou de souffrance et un dysfonctionnement important (MSSS, 2012) » Qu’est-ce qu’un comportement pathologique ? « C’est une détresse émotionnelle ou perturbation grave de la cognition ou des relations sociales, ou baisse significative du fonctionnement quotidien (DSM) » Extrait du cours de Lyson Marcoux 36