Usages et Réception Audiovisuelle CM - Séance 1 PDF
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Ces notes de cours abordent les usages et la réception audiovisuelle. Elles présentent un plan de la séance incluant les éléments de définition, la notion de public mobilisée par les sciences sociales, et l'approche sémiologique. Des questions et des définitions sont incluses.
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Usages et réception audiovisuelle CM– Séance 1 Plan de la séance I. Éléments de définition Qu’est-ce-que l’audiovisuel ? La fin de la télévision ? Qu’est-ce qu’un public ? II. La notion de public mobilisée par les sciences sociales Comment appréhe...
Usages et réception audiovisuelle CM– Séance 1 Plan de la séance I. Éléments de définition Qu’est-ce-que l’audiovisuel ? La fin de la télévision ? Qu’est-ce qu’un public ? II. La notion de public mobilisée par les sciences sociales Comment appréhender un « public » ? L’approche économique du public L’approche historique du public III. L’approche sémiologique du « public » L’horizon d’attente La promesse des genres Les communautés d’interprétation Qu’est-ce que l’audiovisuel ? Techniquement, l’audiovisuel ce sont des contenus qui associent le son et l’image animée. Mais plus largement, on désigne par « audiovisuel », une industrie culturelle qui à l’origine concerne les programmes de la télévision. Étudier l’industrie culturelle de l’audiovisuel revient donc à interroger : la concentration et l’internationalisation de la production la division du travail et le poids des logiques de marché sur ceux qui produisent les contenus le contenu lui-même les modalités de sa mise en circulation les conditions de sa réception La fin de la télévision ? Contexte de démultiplication de l’offre (chaînes payantes, TNT, plateformes audiovisuelles, RSN) et des supports (postes de télé, ordinateur, tablette, smartphone, console, etc.). Évolution des modalités de visionnage comme la délinéarisation ou le nomadisme. On observe une résistance de la télévision qui demeure le 1er loisir à domicile, une source majeure d’accès à l’information et qui maintient sa capacité à rassembler les téléspectateurs lors des moments importants. Ø Étudier les usages et la réception audiovisuelle, c’est donc étudier les recompositions des technologies et des modes de visionnage, mais aussi s’intéresser à « ce qu’on fait » de ces contenus dans notre vie individuelle et sociale. Qu’est-ce qu’un public de l’audiovisuel ? S’intéresser aux usages et à la réception, c’est nécessairement étudier les « usagers », les « récepteurs » et les « destinataires ». Deux définitions initiales de la notion de public : Des gens qui assistent à une manifestation, que l’on peut dénombrer, qui sont physiquement ensemble. Ex : les publics du théâtre, d’un match de foot, etc. Une audience invisible physiquement mais qui partage au même moment la même chose. Ex : le public d’une série, d’un film, d’une émission, etc. Comment appréhender un « public » ? Les sciences sociales ont mobilisé de nombreuses approches mais se trouvent toujours confrontées à de nombreux problèmes. Il faut d’abord saisir l’objet dont il y a public. Il n’y a public que « de » quelque chose. Un public est très difficile à anticiper et demeure imprévisible. On ne peut donc étudier un public qu’a posteriori. L’approche économique du « public » Les économistes abordent depuis longtemps la notion de public audiovisuel puisque dès l’origine on a dénombré les téléspectateurs, notamment pour des raisons fiscales. On va parler d’« audience ». Ø L’audiovisuel est soumis à des logiques de rentabilité et les études de public (sous formes quantitatives ou qualitatives) conditionnent leur succès. ØLe public est identifié comme un consommateur qui obéit à certaines méthodes rationnelles de comportement. C’est une stratégie pour les entreprises de l’audiovisuel. L’approche historique du « public » Pierre Sorlin est un des historiens les plus reconnus du public du cinéma et de la presse. Il publie en 1992, « Le mirage du public » et dégage 3 caractéristiques essentielles pour un public des médias : Le public a une préhistoire, il se construit d’après les usages antérieurs. Le public est souvent le résultat du travail des pionniers. Le public est imprévisible. L’approche sémiologique du « public » La sémiologie s’intéresse naturellement à la notion de public en plaçant, à l’origine, la relation entre texte et lecteur au cœur de ses analyses. En 1979, Umberto Eco publie Lector in fabula et y développe le rapport entre un texte et son lecteur. Selon lui : le lecteur est déjà présent au moment de la création, il est un « public imaginé ». Une œuvre est ouverte car sa signification n’est jamais totalement déterminée au préalable. Le récepteur produit la signification de l’œuvre. L’horizon d’attente Cette notion vient de chercheurs qui ont voulu promouvoir « l’acte de lecture » mais aussi les cadres qui organisent l’acte d’interprétation. H.R Jauss publie en 1978, Pour une esthétique de la réception. Selon lui il faut prendre au sérieux l’idée selon laquelle un texte littéraire ne peut agir que quand il est lu. Il développe la notion d’« horizon d’attente », composée de 2 strates : L’horizon d’attente qui implique le texte (par son genre, son auteur, ses conventions, etc.) L’horizon social, les attentes concrètes du lecteur correspondant à ses intérêts, ses désirs, ses besoins, ses expériences, etc. ØC’est la rencontre entre les textes et les horizons d’attente qui contribue à modifier la façon dont on écrit et on reçoit. La promesse des genres François Jost souligne également que lors de la réception télévisuelle, le public est sensible aux genres. Le genre est une promesse, une forme d’engagement entre producteurs et récepteurs. Il y a 4 formes de pactes : Le pacte de l’hospitalité Le pacte du commerce Le pacte de l’apprentissage Le pacte du spectacle Il peut aussi il y avoir brouillage des genres, comme par exemple dans l’« infotainment ». Les communautés d’interprétation Stanley Fish publie Quand lire c’est faire en 1982. Il met en évidence l’existence d’« une communauté d’interprétation », d’un public qui dans un contexte donné applique une grille d’interprétation qui lui semble pertinente. Il existe donc un lien entre les œuvres et les publics fondé sur un système de représentations partagées. Dans l’audiovisuel, la « communauté d’interprétation » peut-être particulièrement visible chez les fans de séries par exemple.