Chapitre 2 - Les théories modernes (PDF) - Licence (L3) 2024/2025

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IAE Paris-Est

2025

Ghita Bennis

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management theories business theory organizational theory modern theories

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This document is a lecture on modern theories of decision making in business organizations. The document contains an overview of different management schools, including the decisional, systemic, and contingency schools of thought.

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CHAPITRE II : Les théories modernes Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit (Plein temps) 2024 / 2025 Ghita Bennis – [email protected] Plan du cours Section 1 : L’école décisionnelle 1. La théorie de la rationalité limitée : Herbert Simon 2. La théorie comportem...

CHAPITRE II : Les théories modernes Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit (Plein temps) 2024 / 2025 Ghita Bennis – [email protected] Plan du cours Section 1 : L’école décisionnelle 1. La théorie de la rationalité limitée : Herbert Simon 2. La théorie comportementale de l’entreprise : Cyert et March 3. Le modèle de « la poubelle » dans les anarchies organisées Section 2 : L’école systémique 1. BERTALANFFY et la théorie générale des systèmes 2. ROSNAY : l’approche systémique vs l’approche analytique 3. L’approche systémique et le management des organisations Section 3 : L’école de la contingence 1. Les facteurs internes qui influencent la structure 2.Les facteurs externes qui influencent la structure 2 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Les théories modernes Introduction générale Vision systémique complexe Les théories modernes avec des différences. La théorie de la La théorie des La théorie de la décision systèmes contingence -S’interroge sur la -Envisage l’organisation -Libère la réflexion manière dont sont comme un organisme théorique qu’il n’existe prises les décisions dans qui est vivant et qu’un seul mode l’organisation. comporte une d’organisation. -Son apport principal dimension dynamique. -L’efficacité d’une est de montrer que les - L’entreprise doit être organisation dépend de décisions retenues ne considérée comme un son environnement et sont pas optimales. système ouvert. de ses caractéristiques. 3 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations L’école décisionnelle 4 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Section 1 : L’école décisionnelle Notions clés - Prise de décision - Rationalité limitée - Rationalité substantive - Rationalité procédurale - Le modèle de la poubelle Principaux auteurs - Simon (1947) - Cyert et March (1963) - Thomson (1967) - Cohen, March et Olsen (1972) 5 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Introduction Tous les jours, au sein d’une organisation, de nombreuses décisions doivent être prises. Les grands questionnements managériaux qui demandent une décision : → Division du travail : comment partager les tâches ? → Contrôle/autonomie : jusqu’où formaliser le contrôle ? → Pouvoir/autorité : centralisation/décentralisation ? → Coordination : pourquoi et comment coordonner ? → Stratégie : comment fixer des objectifs ? 6 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Introduction La décision est considérée comme un Décider = choisir une option parmi un ensemble de processus possibilités. d’optimisation. C’est un processus cognitif qui conduit à un choix. L’enjeu : Savoir comment se prennent les décisions à la fois à l’échelle individuelle et aussi à l’échelle organisationnelle. 7 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Typologie de la décision Classification selon l’incertitude ou le risque : - Résultats connus à l’avance. Décision certaine - Risque nul. - Maîtrise des variables. - Connaissance des éventualités. Décision aléatoire - Association d’une probabilité à chaque éventualité. - Risque mesuré par des probabilités. - Absence de maîtrise des variables. Décision incertaine - Risque impossible à mesurer. 8 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Typologie de la décision Classification selon l’importance du problème traité : Ansoff (1965) - Long terme. Degré Décisions - Uniques et imprévisibles. stratégiques d'importance de la décision pour le devenir de - Moyen terme. l'organisation Décisions tactiques - Peu fréquentes et peu prévisibles. - Court terme. Décisions opérationnelles - Courantes et répétitives. Source : Igor ANSOFF, A Language for organization Design, Management Science, Août, 1971. 9 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Typologie de la décision Nature des décisions Opérationnelles Tactiques Stratégiques Domaine des décisions Exploitation Gestion Stratégie Horizon de temps Très court terme Court/moyen terme Long terme Effets des décisions Très brève Brève Durable Actions correctives Faciles Difficiles Impossibles Répétitivité des choix Forte Faible Unicité Complexité de la Faible (portée Intermédiaire (portée Forte (portée générale et décision restreinte ; peu transversale ; qui concerne toute de données à nombreuses données à l’entreprise ; nombreuses prendre en prendre en compte) données à prendre en compte) compte Contrôle de la mise en Quantitatif Plutôt quantitatif Plutôt qualitatif œuvre 10 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Approche traditionnelle de la prise de décision – le modèle rationnel (acteur unique) La vision traditionnelle de la prise de décision se réfère à « la logique de rationalité ». L’individu représentatif ou « homo economicus » est un individu qui a la capacité de prendre des décisions qui maximisent son intérêt pour un ensemble de contraintes données. L’individu rationnel celui qui identifie toutes les alternatives possibles, en évalue les conséquences et choisit l’option qui optimise l’objectif qu’il cherche à atteindre. Cette prise de décision conduit à un résultat unique car seule l’option qui optimise l’objectif est retenue = Rationalité substantive. 11 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Caractéristiques du décideur selon les chercheurs de Harvard : - Le décideur a des préférences claires et reste seul à décider des objectifs à atteindre. - Il dispose d’une information parfaite sur son environnement et sur les conséquences de ses choix. Le coût d’accès à l’information est donc considéré comme négligeable. - La décision précède l’action et aucune décision en provenance de l’action stratégique n’est, à priori, prise en considération. Modèle de l’acteur unique En revanche, le changement du système ne dépend que de la volonté délibérée d’un décideur unique et rationnel. 12 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations L’impossible exercice de la rationalité absolue dans les organisations Pour que la rationalité absolue puisse s’exercer il doit y avoir : - Un seul décideur ou plusieurs décideurs qui partagent exactement le même objectif et le même système de préférences. - Le décideur doit être en mesure de connaitre toutes les alternatives d’un choix qui permettent sans aucune ambiguïté de dire quelle est la meilleure alternative. Cependant dans les organisations ces conditions ne sont pas réunies : - Il n’existe pas un objectif unique, parfaitement partagé par l’ensemble des membres. - Le temps disponible ne permet pas d’explorer toutes les alternatives. - Les conséquences d’une décision ne sont pas connues à l’avance. - L’impact d’une décision dépend en grande partie des décisions qui seront prises par les autres acteurs. → Passage d’une rationalité substantive ou absolue à une rationalité procédurale. 13 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Caractéristiques du décideur selon Herbert Simon : - Le décideur n’a pas une vision globale de l’environnement de l’entreprise et ne peut pas traiter la totalité de l’information disponible. - L’homme n’a pas de préférences claires, hiérarchisées mais plutôt des aspirations variables selon les moments. - Le décideur ne cherche pas à maximiser les conséquences de ses choix mais est plutôt en quête d’un certain niveau de satisfaction. Modèle organisationnel 14 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 1. La théorie de la rationalité limitée : Herbert Simon Postulat de base : Dans les organisations, les décisions sont rarement celles requises pour obtenir une rationalité absolue. - Le milieu organisationnel et social doit être pris en considération. - Nécessité de pouvoir intégrer des dimensions subjectives et relatives dans la prise de décision. 15 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 1. La théorie de la rationalité limitée : Herbert Simon Le processus de décision rationnel (Le modèle IMC) Intelligence Quel est le problème ? Modélisation Quelle est la solution ? Choix Quelle est la meilleure solution ? Le concept de « rationalité limitée » est central dans ce modèle de prise de décision. 16 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Le processus de décision rationnel (Le modèle IMC) 17 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Coexistence de plusieurs types de processus décisionnels dans les organisations : Thomson (1967) Quatre situations différentes en matière de processus décisionnel : ▪ Approche rationnelle : les objectifs et les façons de résoudre les problèmes sont claires et partagés. ▪ Approche plus intuitive : les objectifs et les façons de résoudre les problèmes sont claires et partagés mais il y a des divergences ou des incertitudes sur les meilleures façons de résoudre les problèmes. ▪ Processus décisionnel de nature plus politique : les objectifs sont divergents et incertains. ▪ Inspiration du leader : ni les objectifs ni les façons de résoudre les problèmes sont clairs et partagés. → Intervention du leader afin de trouver une issue. 18 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 2. La théorie comportementale de l’entreprise : Cyert et March La théorie du comportement de la firme peut être résumée en 4 concepts fondamentaux : 1- La résolution des conflits : Une entreprise étant composée de coalitions de membres ayant des buts différents, il est nécessaire de mettre au point des procédures de résolution des conflits. 2- L'élimination de l'incertitude : Une firme cherche à éliminer progressivement les multitudes d'incertitudes qui l'entourent, mais elles renaissent sans cesse à l’irrationalité incontournable des choix à long terme. 3- La recherche de la problématique : Il est indispensable de rechercher les vraies causes des problèmes posés dans l'entreprise sans utiliser de masques. 4- L'apprentissage : Les entreprises changent leurs comportements et la perception qu'elles ont des choses avec le temps, et ce qui est vrai aujourd'hui ne sera peut-être pas vrai demain. 19 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 3. Le modèle de « la poubelle » dans les anarchies organisées - Cohen, March et Olsen (1972) Les anarchies organisées sont caractérisées par : - Des préférences incertaines. - Une technologie floue. - Une participation fluctuante → Les conditions préalables aux choix rationnels ne sont pas remplies. La notion de « corbeille à papier » : - Les « participants » jettent à la fois « les problèmes » et les « solutions ». - Lorsqu’une « occasion de choix » se produit, celle-ci sera le résultat d’une interaction entre les problèmes, les solutions et les participants. 20 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Conclusion Les différentes approches ne se sont pas intéressées à la décision en tant que telle mais se sont focalisées sur le processus qui aboutit à la prise de décision. Et c'est dans ce sens que Simon a parlé de la rationalité limitée qui vient remplacer la rationalité illimitée des théories économiques classiques. Les travaux de Simon vont être appuyés plus tard, avec l'avènement de March et Cyert, qui ont donnée un caractère opératoire à ses idées. Ils avancent, en effet, que la prise de décision est le résultat des coalitions des groupes existants au sein de l'organisation. La dynamique organisationnelle est alors le fruit des innombrables ajustements et arrangements interindividuels qui se déroulent au sein du système organisationnel. 21 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations L’école systémique 22 Licence L3 Gestion (L3) Comptabilité, des entreprises Contrôle, (GE) - Management Audit – Théorie desdes organisations organisations Section 2 : L’école systémique Notions clés - Théorie des systèmes. - Causalité circulaire. - Interaction. - Rétroaction. Principaux auteurs - Bertalanffy (1973) - Forrester (1961) - Rosnay (1977) - Lussato (1977) - Mélèse (1990) 23 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 1. Bertalanffy et la théorie générale des systèmes Un système = un ensemble d’éléments qui sont en interaction et qui sont orientés vers la réalisation d’un ou de plusieurs objectifs. Un système change d’état en fonction de la variation des éléments qui en font partie. Un système peut être de type ouvert ou fermé. - Un système ouvert est en constante interaction avec son environnement extérieur. - Un système fermé ne subit pas l’influence de son environnement externe. La théorie systémique revient à envisager l’organisation comme un organisme qui est vivant et comporte une dimension dynamique. 24 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Les trois principes de la théorie systémique : - Holisme : un système doit être considéré comme un tout. - Synergie/émergence : l’interaction des composants qui permet de réaliser l’activité du système et d’atteindre ses objectifs. - Opacité/Boîte boire : bien qu’un système ne soit jamais connu complétement, il peut être administré efficacement. 25 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 2. ROSNAY : l’approche systémique vs l’approche analytique Approche analytique Approche systémique Éléments Isole et se concentre sur les éléments. Relie et se concentre sur les interactions entre les éléments. Interactions Considère la nature des interactions. Considère les effets des interactions. Détails S’appuie sur la précision des détails. S’appuie sur la perception globale de ces détails. Durée Indépendance de la durée : les phénomènes sont Intègre la durée et l’irréversibilité. considérés comme réversibles. Validation des La validation des faits se réalise par la preuve La validation des faits se réalise par la comparaison du faits expérimentale dans le cadre d’une théorie. fonctionnement du modèle avec la réalité. Modèles Modèles précis et détaillés, mais difficilement Modèles utilisables dans la décision et l’action. utilisables dans l’action. Efficacité de Approche efficace : lorsque les interactions sont Approche efficace : lorsque les interactions sont fortes l’approche linéaires et faibles. et non linéaires. Action Conduit à une action programmée dans son Conduit à une action par objectifs. détail. Buts et détails Connaissance des détails, buts mal définis. Connaissance des buts, détails flous. Influence Modifie une variable à la fois. S’appuie sur la perception globale. 26 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 3. L’approche systémique et le management des organisations La portée de la théorie générale des systèmes pour le mangement des organisations est de chercher à faire converger les apports des différentes écoles de pensée managériales (classique, relations humaines…). L’approche systémique appliquée aux organisations selon 4 éléments : - L’entreprise comme système ouvert. - Interaction, rétroaction et causalité circulaire. - Les sous-systèmes. - Rôle du chef d’entreprise dans l’approche systémique. 27 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations L’entreprise comme système ouvert : Pour rendre le système actif, l’organisation a besoin d’énergie, de matière, d’informations (intrants ou inputs) puisées à l’extérieur. Simultanément l’organisation « rejette » sa production vers l’extérieur (extrants ou outputs). L’ouverture organisationnelle sur l’environnement est caractéristique du système. Sans ouverture, on aura un système inerte et non actif. 28 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Interaction, rétroaction et causalité circulaire : Environnement Système Sous-système Élément Élément Sous Sous Système Système rétroaction interaction Élément Sous Système Flux (système ouvert) 29 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Les sous-systèmes : Il existe différents types de sous-systèmes : - Sous-système technique. - Sous-système psychologique. - Sous-système structurel. - Sous-système des objectifs et valeurs de la firme. - Sous-système du management. 30 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Rôle du chef d’entreprise dans l’approche systémique : La fonction de gestion du chef d’entreprise s’inscrit à l’intérieur d’une boucle, alliant : - Des objectifs aux décisions. - Des décisions aux actions. - Du résultat des actions à de nouvelles décisions. Deux modes d’action pour le chef d’entreprise : - Agir comme agent de stabilisation : assurer la survie de son entreprise + assurer la sécurité de l’emploi + maintenir son équilibre. - Assurer la croissance continue de l’entreprise. Le dosage de ces deux modes d’actions détermine le comportement dans le temps de l’entreprise. 31 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations FORRESTER et les propriétés de l’entreprise Selon Forrester, le système entreprise peut être analysé à partir de ses propriétés : - Un système concret - Un système dynamique - Un système finalisé - Un système régulé - Un système organisé - Un système de commande Il distingue également trois modes de régulation pour éviter les dysfonctionnements : - La régulation par anticipation. - La régulation par alerte. - La régulation par erreur. 32 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations MÉLÈSE et l’analyse modulaire des systèmes (AMS) Pour Mélèse, l’entreprise est un système complexe, constitué de multiples parties (ou modules) interreliés, en mutation permanente sous l’action de ses dirigeants et de son environnement. L’analyse modulaire des systèmes = méthodologie de description de l’organisation. L’AMS vise à préciser : - les objectifs, - les modalités de pilotage, - les latitudes décisionnelles, - les informations propres à chaque partie (ou module) du système et de ses interactions avec les autres modules et avec l’environnement. 33 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Section 2 : L’école systémique - Prise en compte de l’entreprise comme un système ouvert. Apports - Analyse de l’entreprise dans sa globalité. - Causalité circulaire à travers des mécanismes d’interaction et de rétroaction au sein des organisations. - Prise en compte de l’environnement. - Compréhension du processus de régulation par lequel la firme est en Apports et limites mesure de se renouveler sans mettre en cause une stabilité. - Approche descriptive : absence de valeur explicative des problèmes Limites d’une organisation. 34 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Section 2 : L’école systémique Conclusion Selon l’approche systémique, toute organisation est donc assimilée à un système ouvert composé de différents éléments (hommes, capitaux, équipements, informations…), cherchant à réaliser des objectifs (croissance, rentabilité, prospérité, etc. ) et dont le fonctionnement dépend des interactions entre : - ses propres éléments (flux financiers, physiques, d’informations..). - les éléments de l’environnement extérieur (concurrents, fournisseurs, clients, Etat, partenaires…). 35 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations L’école de la contingence 36 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Rappel Évolution de la vision de l’organisation Organisation contingente Organisation systémique Organisation humaine Organisation rationnelle 37 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Introduction Postulat de base : Comprendre ce qui se passe à l’intérieur de l’organisation revient à comprendre ce qui se passe à l’extérieur de l’organisation. Remise en cause des principes d’organisation universels : Le One Best Way. l’OST/OAT et les principes d’organisation humaine.  À partir des années 1960 : Les meilleurs façons de s’organiser ne sont pas universelles et dépendent de caractéristiques propres à chaque organisation. « Quel est le seul et unique meilleur moyen de gérer et d’organiser ? » (le One Best Way) « Quel est la structure la plus adaptée à une situation spécifique ? » 38 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Introduction Chaque organisation se retrouve dans un environnement caractérisé par des contraintes qui s’imposent à elle et des opportunités qu’elle doit saisir. La « contingence » d’une organisation désigne sa dépendance à certaines caractéristiques. Un facteur de contingence = variable propre à chaque organisation qui influence la prise de décision et sa mise en œuvre soit positivement soit négativement. On distingue deux types de facteurs de contingence qui influencent la structure : - Les facteurs de contingence internes. - Les facteurs de contingence externes. 39 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations La structure organisationnelle La structure d'une organisation peut être définie comme « la somme totale des moyens employés pour diviser le travail en tâches distinctes et pour ensuite assurer la coordination nécessaire entre ces tâches ». (Mintzberg), Facteurs de Structure Performance contingence organisationnelle L’ensemble des paramètres qui caractérisent la division, la coordination et le contrôle de l’activité au sein de l’organisation. 40 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations La structure organisationnelle Deux dimensions de la structure organisationnelle Dimensions informelles Dimensions formelles - Les appartenances professionnelles - Le degré de spécialisation - Les interactions interindividuelles - Le degré de standardisation - Le degré de formalisation - Le degré de centralisation - Le nombre de niveaux hiérarchiques 41 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 1. Les facteurs internes qui influencent la structure - La taille de l’organisation (Blau, 1971) La taille renvoie à l’effectif ou au chiffre d’affaires de l’entreprise. Selon Blau (1970), si la taille de l’organisation augmente, plusieurs changements structurels s’opérent : ✓ La différenciation structurelle : plus de fonctions, départements, branches ou sections. ✓ La standardisation des produits : plus de tâches et de procédures différentes. ✓ La formalité des communications : une communication plus complexe à gérer. ✓ La décentralisation des décisions : de nouveaux niveaux de hiérarchie. Il est nécessaire d’avoir une fonction administrative suffisamment développée pour maintenir la cohérence et le contrôle de l’ensemble de l’organisation. 42 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 1. Les facteurs internes qui influencent la structure - L’âge de l’organisation (Starbuck, 1975 - Stinchcombe, 1965) Selon Stinchcombe (1965), les structures des entreprises sont liées à la période à laquelle les types d’industries auxquelles elles appartiennent sont apparus. Selon Starbuck (1975), plus l’âge des organisations augmente, plus leurs objectifs deviennent flexibles et plus leurs structures sociales deviennent rigides. → Notion de résistance au changement. Une jeune organisation Organisation âgée Accepte les changements sociaux. Résistance aux changements dans les relations sociales. Résistance aux changements d’objectifs. Facilite l’acceptation des changements d’objectifs. 43 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 1. Les facteurs internes qui influencent la structure - La technologie : Woodward (1953-1957) Étude : Comparaison d’un grand nombre d’entreprises industrielles pour montrer que des niveaux de performances équivalents peuvent être atteints avec des structures organisationnelles différentes. Constat : « Les similitudes des structures d'organisation peuvent être expliquées par les similitudes des systèmes technologiques de production ». La technologie renvoie à l’ensemble du processus productif qui va de l’approvisionnement en matière première jusqu’à la distribution des produits finis. Selon Woodward, la technologie joue un rôle déterminant puisque les différences structurelles s'expliquent essentiellement par l'utilisation de différentes technologies. → Le type d’organisation dépend du type de technologie employée. 44 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 1. Les facteurs internes qui influencent la structure - La technologie : Woodward (1953-1957) La typologie des systèmes techniques de WOODWARD : Woodward distingue 3 formes de technologies de production :  la production unitaire ou de petites séries : le produit conçu et fabriqué est très peu standardisé. Il est donc nécessaire d’être flexible pour d’adapter au mieux aux désirs des utilisateurs ;  La production en masse : le produit est plutôt standardisé et fabriqué en grande quantité. On vise les économies d’échelle et l’abaissement des coûts de production ;  La production en continu : un seul produit est fabriqué par le biais d’un processus automatique ; 45 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 1. Les facteurs internes qui influencent la structure - La technologie : Woodward (1953-1957) Système de Développer un système de contrôle production à l’unité direct et des structures souples. Système de Développer un système de contrôle production en masse beaucoup plus mécanique. Système de Développer un système de contrôle production continu plus impersonnel. 46 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 1. Les facteurs internes qui influencent la structure - La technologie : Woodward (1953-1957) Technologie Production unitaire ou en Production de masse ou en Production en continu petites séries grande série Complexité technologique Faible Moyenne Élevée Structure générale Organique : Mécaniste : Organique : - Faible formalisation. - Formalisation élevé. - Faible formalisation. - Faible centralisation. - Centralisation élevé. - Faible centralisation. - Communication verbale - Communication verbale - Communication verbale importante. faible. importante. - Peu de niveaux - Peu de niveaux - Nombre élevé de niveaux hiérarchiques. hiérarchiques mais hiérarchiques mais peu de beaucoup de subordonnés subordonnés par encadrant. par encadrant. Fonction clé Développement Production Marketing Secteurs d’activité Artisanat, prototypes Automobile, aciérie Raffinage, traitement des d’ingénierie déchets Les relations entre la technologie et la structure chez Woodward (1965) 47 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 1. Les facteurs internes qui influencent la structure - La stratégie – Chandler (1850-1920) Modification de la stratégie = Modification de la structure de l’entreprise → La stratégie de l’organisation détermine sa structure. Stratégie de Organisation Structure simple et spécialisation centralisée fonctionnelle (un seul DAS) Stratégie de Organisation Structure divisionnelle ou diversification (Plusieurs DAS) décentralisée matricielle 48 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 2. Les facteurs externes qui influencent la structure Postulat de base : - Structuration de l’environnement pour tenir compte de l’environnement. - Adaptation dynamique et continue de l’environnement. Principaux auteurs : - Burns et Stalker (1961) - Lawrence et Lorsch (1967) 49 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 2. Les facteurs externes qui influencent la structure Caractéristiques Structure de Performance organisationnelle l’environnement Constat : L’adaptation à l’environnement est une condition de survie pour les organisations. 50 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 2. Les facteurs externes qui influencent la structure - L’environnement Travaux de Burns et Stalker (1961) : Stabilité et instabilité de l’environnement. Environnement stable La structure est mécanique Environnement instable La structure est organique 51 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 2. Les facteurs externes qui influencent la structure - L’environnement Travaux de Burns et Stalker (1961) : Stabilité et instabilité de l’environnement. Stable Environnement Turbulent La structure mécaniste La structure organique - Centralisation. - Décentralisation. - Structure hiérarchique rigide. - Structure hiérarchique souple. - Communication essentiellement verticale. - Communication horizontale. - Séparation et spécialisation des tâches. - Redéfinition régulière des tâches. - Contrôle des tâches. - Responsabilités partagées. - Répartition des problèmes entre spécialistes. - Traitement des problèmes décentralisés. - Définition précise des rôles des fonctionnels. - Diffusion d’informations. - Valeurs de loyauté et d’obéissance. - Valorisation des compétences techniques. 52 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations 2. Les facteurs externes qui influencent la structure - L’environnement Travaux de Lawrence et Lorsch (1967) : L’incertitude de l’environnement. « Quelle sorte d’organisation doit-on choisir en fonction des variables économiques et des conditions du marché ? » L’adaptation des structures à l’environnement = Condition de survie et d’efficacité des organisations. Les auteurs distinguent deux principes d’adaptation : La différenciation : l’organisation va développer des caractéristiques particulières en fonction des contraintes de l’environnement. L’intégration : l’organisation va unifier les fonctions de l’entreprise pour accomplir les objectifs fixés. Environnement instable → Organisation plus différenciée → Augmentation du besoin d’intégration. 53 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Conclusion - La notion de contingence réfute l'hypothèse classique qu'il existe une structure idéale. Apports - Il n'existe pas de structure optimale mais des configurations organisationnelles qui s'adaptent en fonction des influences de leurs différents environnements. Apports et limites - Le comportement stratégique des acteurs, leur autonomie, y est délaissée au profit d'une analyse orientée vers le groupe. - Le postulat de l'adaptabilité du système ne rend pas bien compte du Limites caractère construit de l'organisation. - La multiplication du nombre des variables de contingence. - La dépendance d’une conception mécaniste de l’organisation. 54 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Les théories modernes Analyse comparative des différentes écoles de pensée Source : Barabel, M., & Meier, O. (2022). Concepts et théories en management: Décryptage et analyse. Éditions EMS. 56 Licence (L3) Comptabilité, Contrôle, Audit – Théorie des organisations Bibliographie Barabel, M., & Meier, O. (2022). Concepts et théories en management: Décryptage et analyse. Éditions EMS. Blau, P. M. (1970). A formal theory of differentiation in organizations. American sociological review, 201-218. Burns, T., et Stalker, G.M., (1961), The management of innovation, Tavistock, Londres. Chandler, A. D. (1962). Strategy and structure: Chapters in the history of the industrial empire. Cambridge Mass. Forrester , J. W. , 1961 , Industrial Dynamics ( M.I.T. Press ). Lussato B. (1972, 1978, 1922), Introduction critique aux théories d’organisation, Dunod. Mélèse, J. (1990). Approches systémiques des organisations: vers l'entreprise à complexité humaine. Ed. Hommes et techniques. Starbuck, W. H. (1975). Information systems for organizations of the future. Information systems and organizational structure, 217-229. Stinchcombe, A. (1965). Organization-creating organizations. Trans-action, 2(2), 34-35. Von Bertalanffy, L. (1973). The meaning of general system theory. General system theory: Foundations, development, applications, 30, 53. Woodward, J. (1965). Industrial Organization : Theory and practice. London : Oxford University Press. 57

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