CHAP.1 LES SOCIETES FACE AUX RISQUES (November 2024) PDF
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This chapter explores the vulnerabilities of societies to natural risks such as earthquakes, tsunamis, cyclones, and volcanic eruptions. It discusses the factors influencing societal vulnerability, including geographical location, socioeconomic factors, and technological preparedness. Examples of notable 2023-24 catastrophes are included, along with the author's perspectives on risk management.
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THEME 1 : Sociétés et environnement : des équilibres fragiles GEO CHAP.1 – LES SOCIETES FACE AUX RISQUES ➔ Comment les sociétés humaines préviennent-elles et gèrent-elles des risques de plus en plus présents ?...
THEME 1 : Sociétés et environnement : des équilibres fragiles GEO CHAP.1 – LES SOCIETES FACE AUX RISQUES ➔ Comment les sociétés humaines préviennent-elles et gèrent-elles des risques de plus en plus présents ? II- UNE INEGALE VULNERABILITE DES SOCIETES FACE AUX RISQUES 1-La vulnérabilité des sociétés dépend tout d’abord de leur exposition aux risques : -> Certains territoires sont davantage soumis que d’autres aux séismes, aux tsunamis, aux éruptions volcaniques comme la ceinture du feu dans le Pacifique ( v. carte p1 p.28). les cyclones quant à eux, frappent principalement la zone intertropicale ( v carte 1 p.28). -> Les risques technologiques sont surtout localisés dans les milieux urbains et sur les littoraux, là où se concentrent les activités industrielles et les échanges mondiaux ( ports + zones industrialo portuaires) ex : littoraux asiatiques, bassin des caraïbes, littoral d’Europe du NO ( v. carte 2 p28). 2-Cependant, la vulnérabilité dépend aussi d’autres facteurs : - Facteurs socio-économiques : la pauvreté, les inégalités, augmentent la vulnérabilité d’une société - > voir Bangladesh. - Facteurs techniques : la qualité des bâtiments et l’efficacité des systèmes d’alerte contribuent à la protection des habitants. - Facteurs politiques : la volonté/capacité des dirigeants à mettre en place des projets d’aménagement efficaces. 3-On comprend donc que le niveau de développement est donc le principal critère pour comprendre la vulnérabilité des sociétés : 26% seulement des catastrophes ont lieu dans des pays à faible développement, mais 91% des victimes y résident. En effet, dans les pays en développement les catastrophes ont surtout des conséquences humaines. En revanche les pays développés comptabilisent beaucoup moins de victimes et les dégâts sont surtout matériels. Ex : des séismes de magnitude 7 ont fait 2248 morts en Haïti en 2021 et 137 au Japon en 2016. Aux Etats-Unis, les dégâts provoqués par le cyclone Harvey qui s’était abattu sur Houston au Texas en 2017 s’élevaient à 95 milliards de $. La différence s’explique par la capacité des pays développés à mieux prévenir et gérer les risques. Quelques exemples de catastrophes naturelles survenues en 2023 et 2024 : - février 2023 : séisme en Turquie et en Syrie : plus de 50 000 victimes et 34 milliards de dollars de dégâts (estimation de la Banque Mondiale). -septembre 2023 : séisme (magnitude 7) au Maroc, dans les environs de Marrakech, causait la mort de près de 3 000 personnes et la destruction totale de plusieurs villages du Haut-Atlas. -septembre 2023 : tempête Daniel en Libye provoquant des inondations dévastatrices avec rupture d’un barrage et des dizaines de milliers de morts et de portés disparus. -mi sept 2024 : typhon Yagi ravage Vietnam, Myanmar, Laos et Thaïlande. 887 000 personnes touchées au Myanmar – 419 morts. Inondations, glissements de terrain, routes, ponts bâtiments détruits, cultures agricoles ravagées. -oct 2023 : 2 séismes touchent l’ Afghanistan – 1384 morts et 1853 blessés -fin sept 2024 : ouragan Hélène de catégorie 4 – SE des Etats-Unis et en particulier le NO de la Floride. Au moins 220 morts – vents mesurés à 225 km/h. -début oct 2024 : ouragan Milton de catégorie 5 mais rétrogradé catégorie 3 en touchant côtes de Floride au moins 16 morts et de 50 milliards de $ de dégâts. -Novembre 2024 : Inondations meurtrières en Espagne, région de Valence, environ 230 morts. III- PREVENIR ET GERER LES RISQUES, UNE NECESSITE POUR LES SOCIETES 1- La prévention a pour but d’empêcher une catastrophe de se produire ou d’en atténuer les effets. Elle repose sur différentes actions : - la 1ère consiste à construire des infrastructures de protection, telles que les digues qui limitent les risques de submersion fluviale ou marine. Les Etats peuvent aussi imposer des normes de fabrication comme celles des bâtiments antisismiques et interdire les constructions dans les zones à risques. Ainsi la France a mis en place des plans de prévention des risques (PPR) qui réduisent voire interdisent la construction d’habitations dans les zones inondables. - la 2e action vise à améliorer la prévision afin de détecter les aléas. L’utilisation de capteurs sismiques ou de satellites observant la trajectoire des cyclones permet d’avertir les habitants et de limiter les conséquences d’une catastrophe. V. doc.6 p.33. - Enfin, le développement d’une culture du risque est primordiale : les populations doivent être informées sur les catastrophes passées afin de renforcer la mémoire collective et la prise de conscience des dangers. Elles doivent également être formées pour mieux réagir face à une catastrophe. C’est par ex. l’objectif du simulateur de séismes créé par le centre de prévention des risques de Tokyo. + v. doc 5 p.33 2-Face à l’impossibilité d’empêcher certaines catastrophes, il est essentiel de développer la gestion des risques pour réduire le nombre de victimes. Ainsi, les dispositifs de secours, la qualité des infrastructures hospitalière, la capacité à rétablir rapidement les réseaux d’eau et d’électricité, sont des points très importants que les Etats cherchent à renforcer quand leur niveau de développement leur permet. 3-Enfin, une fois passé le choc de la catastrophe, les acteurs essaient de faire preuve de résilience, en reconstruisant leur territoire et en s’interrogeant sur les modifications à apporter pour mieux gérer une éventuelle nouvelle catastrophe. Dans les pays développés, la population est souvent assurée et peut mieux faire face aux réparations et reconstructions. A l’inverse, dans les pays en développement, la catastrophe accentue la pauvreté. Ainsi, en 2019, le cyclone Idaï a plongé 2,6 millions de personnes dans la pauvreté, notamment au Mozambique. Rappelons et soulignons que les pays faiblement développés ont du mal à mettre en place des dispositifs efficaces de prévention et de gestion des risques faute de moyens financiers et techniques et leur vulnérabilité reste importante. -> Lire texte 3 p.32 IV- CHANGEMENT CLIMATIQUE GLOBAL ET AGGRAVATION DES RISQUES -De nombreux scientifiques considèrent que nous sommes entrés dans une époque dans laquelle les hommes modifient l’équilibre de la planète à toutes les échelles. Ce changement global inclut entre autres l’urbanisation accélérée, les déforestations massives, les émissions de gaz à effet de serre (= gaz piégés dans l’atmosphère contribuant au changement climatique comme le CO2, méthane, ozone) liées à l’agriculture intensive et aux mobilités. -Ces phénomènes ont pour conséquence d’augmenter la fréquence et l’intensité des risques. Ainsi, depuis 1970, le nombre de catastrophes naturelles a été multiplié par 5 et les pertes économiques liées à ces événements multipliées par 7. -Les sécheresses, les canicules, les inondations sont de plus en plus fréquentes et intenses, les cyclones sont de plus en plus nombreux et puissants : la probabilité de cyclones de catégorie 5 ( vents de 210 à 250 km/h) était de un par siècle en 1990 et elle sera selon les experts de un tous les 5 ans vers 2100. ->Ex de cyclones très violents : Ouragan Ida en Louisiane en aout 2021 : catégorie 4 vents 175 km/h. 114 morts 75 milliards de $ de dégâts. Typhon Rai aux Philippines en déc 2021 : catégorie 4 vents 195km/h 410 morts 1 milliard de $ de dégâts. Fin octobre 2023 : ouragan Otis, catégorie 5, Acapulco, Mexique, 45 morts. Irma à Saint-Martin (caraïbes) en juillet 2017 catégorie 5 pic de vents à 363 km/h cyclone le plus puissant jamais observé -> v doc.2 p.32. -Le changement climatique favorise aussi les risques sanitaires : par ex le paludisme touche maintenant des régions dans lesquelles les moustiques n’étaient pas présents auparavant. -Ces problématiques imposent la mise en place d’une gouvernance mondiale en faveur d’une transition environnementale (-> def fin lexique : évolution vers un nouveau modèle économique et social de développement durable qui renouvelle les façons de consommer, de produire… pour répondre aux enjeux environnementaux ( changement climatique, raréfaction des ressources, perte de la biodiversité, multiplication des risques sanitaires). -Depuis 1995, sous l’égide des Nations-Unies, a lieu chaque année une réunion des Etats de la planète (200 en 2023) pour fixer les objectifs climatiques mondiaux. Ces réunions sont appelées les COP (=conférence of parties). La COP 21, à Paris en 2015, a débouché sur la signature de l’Accord de Paris visant à limiter la hausse des températures à 1.5 degré en 2100 par rapport à 1850. -Dans son rapport de 2022, le GIEC insiste sur les conséquences d’un réchauffement climatique supérieur à 1.5°C d’ici 2050, qui augmenterait les risques en cascade : par exemple, une canicule suivie de méga-incendies. Or au niveau actuel d’émissions de gaz à effet de serre, il y a 1 chance sur 2 pour que le réchauffement climatique dépasse +1.5 degré de manière constante dans 7 ans selon une étude de Global Carbon Project de 2023. -Les pays les plus vulnérables se sont associés au sein du V20 afin de réclamer davantage d’aides financières des pays développés. Ces pays n’émettent que 5% des gaz à effet de serre, alors qu’ils représentent 1.2 milliards de personnes dans le monde. Ils demandent à être soutenus pour s’adapter à la multiplication des risques. -Lors de la COP 28 en nov. 2023, un fonds « pertes et dommages » climatiques (inondations, sécheresses, cyclones) pour venir en aide aux pays pauvres a été adopté. Des centaines de millions de $ ont été annoncés, mais les spécialistes estiment qu’il faudrait des promesses de financement 1400 fois plus importantes. Toujours lors de la COP 28 les 200 Etats présents se sont accordés sur une transition « historique » hors des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon). L’objectif est d’accélérer l’abandon des énergies fossiles dans la décennie en cours afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques. C’est la 1ère fois que les énergies fossiles sont pointées du doigt dans un accord mondial. Toutefois, il n’est pas question de sortie totale des énergies fossiles comme le réclamaient de nombreux Etats. -Cependant, les décisions prises par les Etats sont pour l’instant insuffisantes pour engager une véritable transition. C’est pour cela que de nombreux acteurs de la société civile ( scientifiques, médias, activistes…) s’engagent dans la lutte contre le réchauffement climatique et organisent des manifestations, des actions choc, afin de sensibiliser la population à l’augmentation des risques.