Biomécanique - Analyse du mouvement (Tome 1) PDF

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Nathalie Coulonval

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biomécanique anatomie mouvement étude du mouvement

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Ce document détaille la biomécanique de l'articulation de la hanche, y compris les surfaces articulaires, les axes et les mouvements possibles, l'anatomie de l'os coxal, et la capsule articulaire. Le texte décrit l'articulation coxo-fémorale et la structure du fémur. L'approche est théorique et anatomique.

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Biomécanique En collaboration avec les éditions de la Province de Liège. Biomécanique TOME 1 : ANALYSE DU MOUVEMENT NATHALIE COULONVAL 5 CHAPITRE I. ARTI...

Biomécanique En collaboration avec les éditions de la Province de Liège. Biomécanique TOME 1 : ANALYSE DU MOUVEMENT NATHALIE COULONVAL 5 CHAPITRE I. ARTICULATION DE LA HANCHE 1. ARTICULATION SYNOVIALE 1.1. Le cartilage articulaire : recouvre la surface articulaire osseuse. de 0,2 à 6 mm d’épaisseur. souple, élastique, compressible, extensible. se nourrit par imbibition à partir de la synovie lors des mouvements. Rôles : assure une meilleure coaptation. assure un meilleur glissement. empêche l’usure des surfaces articulaires. amortit les chocs. rétablit les courbures entre les surfaces osseuses non concordantes. 1.2. La capsule articulaire : manchon fibreux allant d’un os à l’autre. inextensible. s’épaissit par l’inactivité. s’insère au bord ou à distance des surfaces articulaires. Rôles : assure la coaptation. limite les mouvements. 6 Chapitre 1 1.3. La membrane synoviale : membrane tapissant la face interne de la capsule. s’insère à la limite des surfaces articulaires, mais présente des replis et des culs de sac. Rôle : produit la synovie. 1.4. La synovie : liquide visqueux, transparent et filant. se dilue au repos et se concentre en mouvement. Rôle : lubrifiant 1.5. Les ligaments : bandes de renforcement de la capsule. intrinsèques ou extrinsèques. flexibles et souples. peu extensibles et peu élastiques. Rôles : coaptation guider et arrêter les mouvements. soulager les muscles dans le maintien de certaines attitudes. 1.6. Les bourrelets et ménisques : en fonction des articulations. Rôle : coaptation Articulation de la hanche 7 2. SCHÉMA DE L’OS COXAL 1. FACE MÉDIALE DE L’OS COXAL 1. Crête iliaque 2. Epine iliaque postéro-supérieure 15. 3. Epine iliaque postéro-inférieur 4. Grande échancrure sciatique 5. Epine sciatique 6. Petite échancrure sciatique 7. Tubérosité ishiatique 8. Angle du pubis 9. Epine ou tubercule du pubis 2. 14. 10. Crête pectinéale 3. 11. Gouttière sous-pubienne 12. Eminence ilio-pectinée 13. 4. 13. Epine iliaque antéro-inférieure 14. Epine iliaque antero-supérieure 12. 15. Fosse iliaque interne 11. 5. 10. 6. 9. 8. 7. 8 Chapitre 1 2. FACE LATÉRALE DE L’OS COXAL 1. 3. 1. Ligne demi-circulaire antérieure, ou 19. fessière antérieure 18. 2. Ligne demi-circulaire inférieure ou fessière inférieure 3. Tubercule fessier 4. Epine iliaque antéro-supérieure 4. 5. Epine iliaque antéro-inférieure 6. Eminence ilio-pectinée 7. Epine, ou tubercule du pubis 17. 8. Corps du pubis 9. Gouttière sous-pubienne 10. Echancrure ischio-pubienne 16. 5. 11. Tubérosité ishiatique 15. 12. Petite échancrure sciatique 13. Epine sciatique 14. 6. 14. Surface articualire en croissant 15. Grande échancrure sciatique 16. Epine iliaque postéro-inférieure 13. 20. 17. Epine iliaque postéro-supérieure 18. Ligne demi-circulaire postérieure 12. 7. ou fessière postérieure 10. 19. Fosse iliaque externe ou surface fessière 11. 20. Surface pectinéale 8. 21. Branche ischio-pubienne 9. 21. Articulation de la hanche 9 3. SCHÉMA DU FÉMUR VUE ANTÉRIEURE DU FÉMUR 1. 1. Tête (2/3 de sphère) 2. Col 3. Petit trochanter 14. 4. Face antérieure 5. Bord médial 6. Tubercule du grand adducteur 2. 7. Condyle médial 8. Trochlée 3. 9. Condyle latéral (externe) 13. 10. Face latérale du condyle 11. Bord latéral 12. Face latérale 13. Ligne intertrochantérienne 14. Grand trochanter 4. 12. 11. 5. 6. 10. 9. 8. 7. 10 Chapitre 1 VUE POSTÉRIEURE DU FÉMUR 2. 1. Fossette de la tête fémorale ou du ligament rond 1. 3. 2. Col 3. Grand trochanter 4. Crête du grand fessier 5. Face latérale 19. 18. 6. Ligne intercondyliene 7. Epicondyle latéral 17. 8. Condyle latéral (externe) 16. 9. Fosse intercondylienne 10. Condyle médial (interne) 4. 11. Epicondyle médial 12. Tubercule du grand adducteur 13. Face médiale (interne) 15. 14. Ligne âpre 15. Crête ou ligne pectinéale 16. Petit trochanter 17. Ligne intertrochantérienne postérieure 18. Fossette digitale ou trochantérienne 19. Tête (2/3 de sphère) 14. 5. 13. 12. 6. 7. 11. 8. 10. 9. Articulation de la hanche 11 4. ARTICULATION DE LA HANCHE 4.1. Surfaces articulaires en présence La tête du fémur (2/3 de sphère) s’articule avec le croissant articulaire de la cavité cotyloïde de l’os iliaque. 4.2. Axes et mouvements possibles L’articulation coxo-fémorale est de type sphéroïde. Donc, tous les mouvements sont permis autour d’une infinité d’axes passant par le centre géométrique de la tête fémorale. 4.2.1. Axes principaux Axe frontal autour duquel se font l’extension et la flexion (plan sagittal). Axe sagittal autour duquel se font l’adduction et l’abduction (plan frontal). Axe vertical autour duquel se font les rotations internes et externes (plan horizontal). l oriz onta Plan h al front Plan Plan sag ittal Les trois plans de mouvements 12 Chapitre 1 4.3. Moyens de coaptation 4.3.1. Bourrelet cotyloïdien Anneau fibro-cartilagineux qui agrandit la cavité et forme ainsi plus d’une demi sphère. Celle-ci pourrait retenir mécaniquement la tête du fémur. Le bourrelet s’insère sur le sourcil cotyloïdien et passe au-dessus de l’échancrure ischio-pu- bienne et s’insère aussi sur le ligament transverse. 3 faces : face d’insertion sur le sourcil cotyloïdien. face périphérique convexe où s’insère la capsule - face articulaire concave encroûtée de cartilage. SURFACE ARTICULAIRE DE L’OS COXAL 11. 1. 10. 1. Epine iliaque antéro-inférieure 2. Ligament de Bertin 2. 9. 3. Arrière-fond de la cavité 3. cotyloïde 4. Ligament rond 5. Ligament pubo-fémoral 6. Pubis 4. 7. Ligament transverse de 5. l’acétabulum 8. Tubérosité ischiatique 9. Epine sciatique 10. Surface articulaire en croissant encroutée de cartillage 6. 7. 11. Bourrelet cotyloïdien encrouté 8. de cartillage à sa face interne 4.3.2. Capsule articulaire La capsule articulaire couvre le bourrelet. Manchon fibreux épais en forme de bobine qui maintient solidement la tête du fémur dans la cavité cotyloïde grâce à des fibres longitudinales (1), obliques (2), arciformes (3) et circulaires (4). Articulation de la hanche 13 Insertions : sourcil cotyloïdien et bourrelet (a). ligne intertrochantérienne antérieure. face postérieure du col à distance de la ligne intertrochantérienne postérieure. 1. 2. 3. 4. 14 Chapitre 1 4.3.3. La synoviale La synoviale s’insère sur le bord libre du bourrelet, tapisse la face interne de la capsule et se réfléchit sur le col jusqu ‘à la surface articulaire de la tête fémorale. Une seconde synoviale, la tente du ligament rond, entoure le ligament en s’insérant autour de la fossette, les bords de l’arrière fond et sur le ligament transverse (cf. lig. rond). Coupe verticale de la hanche 4.4. Les ligaments Ils sont de deux ordres : 3 faisceaux de renforcement venus de l’ilion, du pubis et de l’ischion. extra-synovial : le ligament rond. Articulation de la hanche 15 4.4.1. Ligament ilio-fémoral ou ligament de Bertin Insertions : épine iliaque antéro-inférieure. ligne intertrochantérienne antérieure. C’est le plus puissant ligament du corps. 4.4.2. Ligament pubo-fémoral Insertion : branche supérieure du pubis (gouttière sous-pubienne) en avant du petit trochanter. VUE ANTÉRIEURE 1. DE L’ARTICULATION DE LA HANCHE 2. 13. 1. Epine iliaque antéro-inférieure 2. Ilion 3. 3. Bourrelet cotyloïdien 4. Tête du fémur, encroutée de 4. cartilage 5. Ligament pubo-fémoral 5. 6. Pubis 7. Gouttière sous-pubienne 8. Trou obturé 9. Tubérosité ischiatique 12. 8. 10. Petit trochanter 11. Les deux faisceaux du ligament ilio-fémoral 6. 12. Grand trochanter 10. 7. 13. Droit antérieur 11. 9. 16 Chapitre 1 4.4.3. Ligament ischio-fémoral Insertions : bords postérieurs de la cavité cotyloïde. fossette trochantérienne. 1. 10. 2. 9. 8. 3. 5. 7. 4. 6. VUE POSTÉRIEURE DE L’ARTICULATION DE LA HANCHE 1. Epine iliaque antéro-inférieure 2. Fossette trochantérienne ou fossette digitale 3. Grand trochanter 4. Ligne intertrochantérienne postérieure 5. Col 6. Petit trochanter 7. Tubérosité ischiatique 8. Epine sciatique 9. Ligament ischio-fémoral 10. Ilion Articulation de la hanche 17 4.4.4. Ligament rond Insertions : fossette du ligament rond. se divise en 3 faisceaux au niveau de l’échancrure ischio-pubienne : faisceau postérieur : passe sous le ligament transverse et va s’insérer sur la face externe de l’ischion près de la corne postérieure du croissant articulaire. faisceau moyen : s’insère sur le ligament transverse. faisceau antérieur : s’insère sur la corne antérieure. Il n’a pas un grand rôle mécanique, mais il contribue, grâce à une artère qui le suit, à la vas- cularisation de la tête fémorale. Pendant les mouvements, il est remarquable qu’il reste constamment dans l’arrière-fond sans jamais s’intercaler entre les surfaces articulaires. LIGAMENT ROND 1. 1. Epine iliaque antero-inférieure 2. 2. Ligament de la tête fémorale 3. Tête luxée en dehors 4. Col 3. 5. Grand trochanter 6. Petit trochanter 4. 7. Ischion 8. Ligament transverse 5. 8. 7. 6. 18 Chapitre 1 4.5. Comment justifier à l’aide de croquis le rôle limitatif d’un ligament lors d’un mouvement ? Représenter le ligament dans le plan du mouvement. Imaginer les 2 mouvements possibles dans ce plan. Détecter dans quel mouvement les points d’insertions du ligament s’écartent l’un de l’autre. 4.5.1. Rôles des ligaments 4.5.1.1. Axe sagittal : Schématisation dans le plan frontal autour d’un axe sagittal. VUE ANTÉRIEURE 1. DE L’ARTICULATION DE LA HANCHE 2. 13. 1. Epine iliaque antéro-inférieure 2. Ilion 3. 3. Bourrelet cotyloïdien 4. Tête du fémur, encroutée de 4. cartilage 5. Ligament pubo-fémoral 5. 6. Pubis 7. Gouttière sous-pubienne 8. Trou obturé 9. Tubérosité ischiatique 12. 8. 10. Petit trochanter 11. Les deux faisceaux du ligament ilio-fémoral 6. 12. Grand trochanter 10. 7. 13. Droit antérieur 11. 9. PLAN FRONTAL AXE SAGITTAL le ligament ilio-fémoral limite l’adduction. les ligaments pubo-fémoral et ischio-fémoral limitent l’abduction. Articulation de la hanche 19 4.5.1.2. Axe frontal : VUE DE PROFIL : PLAN SAGITTAL AXE FRONTAL les 3 ligaments limitent l’extension. 4.5.1.3. Axe vertical : VUE DE HAUT : PLAN HORIZONTAL AXE VERTICAL les ligaments ilio-fémoral et pubo-fémoral limitent la rotation externe. le ligament ishio-fémoral limite la rotation interne. 20 Chapitre 1 4.6. Coupe frontale de l’articulation coxo-fémorale Articulation de la hanche 21 4.7. Autres facteurs de coaptation Pesanteur : cavité qui regarde vers l’extérieur et le bas, tête qui regarde vers l’intérieur et le haut. Effet magdebourg : pression intra articulaire est inférieure à la pression extra articu- laire –> tête du fémur aspiré dans la cavité. Composante longitudinale du tonus musculaire. Moins bonne coaptation : flexion et adduction assis jambes croisées. 22 Chapitre 1 5. LES MUSCLES Il existe dans notre corps trois types de muscles : les muscles lisses, le muscle cardiaque et les muscles striés. Quand un muscle se contracte, il raccourcit. La contraction du muscle pro- duit une force qui agit sur son origine et sa terminaison avec une force exactement identique et opposée. 5.1. Représentation de la contraction musculaire Articulation de la hanche 23 Schéma d’action plan frontal Schéma d’action dans le plan sagittal Schéma d’action dans le plan horizontal 24 Chapitre 1 5.2. Muscle moyen (ou long) adducteur - Muscle petit adducteur Les muscles moyen (long) adducteur et petit adducteur s’étendent du pubis au bord posté- rieur du fémur. Le moyen (ou long) adducteur est le plus superficiel. Innervés par la branche antérieure ou superficielle du nerf obturateur, ils portent la cuisse en dedans et sont accessoi- rement rotateurs en dehors. Ils aident aussi à la flexion de la cuisse sur le bassin. VUE ANTÉRIEURE DU MUSCLE PETIT ADDUCTEUR 1. 1. Insertion iliaque du petit adducteur sur le corps du pubis et la branche ischio-pubienne 2. Faisceau supérieur 3. Faisceau inférieur 4. Insertion fémorale des faisceaux du petit adducteur entre la lèvre interne et la lèvre externe de la ligne âpre 2. 3. 4. Articulation de la hanche 25 26 Chapitre 1 VUE ANTÉRIEURE DU MUSCLE MOYEN (OU LONG) ADDUCTEUR 1. Insertion iliaque du moyen (ou long) adducteur 1. sur le corps du pubis 2. Insertion fémorale du moyen adducteur entre la lèvre interne et la lèvre externe de la ligne âpre sur le bord postérieur du fémur 2. Articulation de la hanche 27 28 Chapitre 1 5.3. Muscle grand adducteur Divisé en trois faisceaux (supérieur, moyen et inférieur), le muscle grand adducteur est le plus profond des adducteurs. Étendu de la branche ischio-pubienne au bord postérieur du fémur, il est innervé par la branche profonde du nerf obturateur. Il porte la cuisse en dedans, comme les autres adducteurs. Son insertion fémorale est marquée par des arcades fibreuses où s’engagent les artères perforantes. Son faisceau inférieur délimite avec le fémur l’anneau du grand adducteur où s’engage l’artère fémurale qui devient l’artère poplitée. 1. Faisceau supérieur 2. Insertion fémorale du faisceau supérieur sur la branche de trifurcation de la ligne âpre 3. Faisceau moyen 4. Insertion du faisceau moyen entre les deux lèvres de la ligne âpre 5. Faisceau inférieur 1. 2. 3. 4. 5. Articulation de la hanche 29 30 Chapitre 1 VUE POSTÉRIEURE 1. 3. 1. Epine sciatique 2. Faisceau supérieur 3. Insertion iliaque du faisceau supérieur sur le tiers moyen de la face externe de la branche ischio-pubienne 4. Insertion iliaque du faisceau moyen sur la partie moyenne et postérieure de la face externe de la branche ischio-pubienne 5. Insertion iliaque du faisceau inférieur sur la tubérosité ischiatique 2. 6. Faisceau moyen 4. 7. Faisceau inférieur 8. Tubercule du grand adducteur 5. 6. 7. 8. Articulation de la hanche 31 32 Chapitre 1 5.4. Muscle droit interne (ou gracile) Le muscle droit interne (ou gracile) s’étend de la branche ischio-pubienne au tibia. Innervé par la branche superficielle (ou antérieure) du nerf obturateur, il est fléchisseur de la jambe sur la cuisse et accessoirement adducteur. VUE ANTÉRIEURE DU MUSCLE DROIT INTERNE (OU GRACILE) 1. 1. Insertion iliaque du droit interne sur le tiers interne du bord inférieur de la branche ischio-pubienne 2. Insertion inférieure sur le tiers supérieur de la face interne du tibia, muscles « patte d’oie » 2. Articulation de la hanche 33 34 Chapitre 1 5.5. Muscle pectiné Tendu du pubis à la partie supérieure de la ligne âpre du fémur, le muscle pectiné est innervé par des branches du nerf crural (ou fémoral). Il est adducteur, fléchisseur et rotateur externe de la cuisse. C’est le plus haut situé des muscles adducteurs de la cuisse. 1. Insertion du pectiné sur la crête (ou ligne) pectinéale et sur la gouttière sous-pubienne 1. 2. Fibres du pectiné passant derrière le fémur 2. Articulation de la hanche 35 36 Chapitre 1 Les muscles adducteurs de la cuisse sont représentés par le grand adducteur, le moyen (ou long) adducteur et le petit adducteur. Le muscle pectiné se rattache fonctionnellement à ce groupe. Tous ces muscles s’étendent du pubis et de la branche ischio-pubienne à la ligne âpre du fémur en s’étalant en éventail. VUE D’ENSEMBLE DES MUSCLES ADDUCTEURS 1. 1. Pectiné 2. Petit adducteur 3. Moyen adducteur 4. Grand adducteur 5. Tubercule du grand adducteur 2. 3. 4. 5. Articulation de la hanche 37 38 Chapitre 1 5.6. Muscles couturier et tenseur du fascia lata Le muscle couturier, étendu de l’épine iliaque antéro-supérieure au tibia, cravate les faces antérieure et interne de la cuisse. Innervé par des branches du nerf musculo-cutané externe (branche du nerf crural), il est fléchisseur de la jambe sur la cuisse et de la cuisse sur le bassin. Il est en outre légèrement abducteur et rotateur de la cuisse. Le muscle tenseur du fascia lata, tendu de l’épine iliaque antéro-supérieure au tibia, charnu en haut, tendineux en bas, est innervé par le nerf fessier supérieur. Son rôle essentiel est de tendre l’aponévrose fémorale. VUE ANTÉRIEURE DES MUSCLES COUTURIER ET TENSEUR DU FASCIA LATA 3. 1. 1. Insertion supérieure du tenseur du fascia lata sur l’épine iliaque antéro-supérieure 2. Portion charnue du muscle tenseur du fascia lata (tiers 2. supérieur du muscle) 3. Insertion du muscle couturier sur l’épine iliaque antéro-supérieure 4. Bandelette de Maissiat 5. Changement d’orientation des fibres du couturier qui contournent la face interne de la cuisse 6. Terminaison sur le tubercule dit de Gerdy 7. Insertion inférieure du couturier sur la face médiale du tibia, sous la tubérosité (antérieure), par un tendon aplati qui recouvre les tendons du droit interne (ou gracile) et du demi- tendineux, formant avec eux les muscles dits « de la patte d’oie » 4. 5. 6. 7. Articulation de la hanche 39 40 Chapitre 1 VUE ANTÉRIEURE DES MUSCLES COUTURIER ET TENSEUR DU FASCIA LATA 3. 1. 1. Insertion supérieure du tenseur du fascia lata sur l’épine iliaque antéro-supérieure 2. Portion charnue du muscle tenseur du fascia lata (tiers 2. supérieur du muscle) 3. Insertion du muscle couturier sur l’épine iliaque antéro-supérieure 4. Bandelette de Maissiat 5. Changement d’orientation des fibres du couturier qui contournent la face interne de la cuisse 6. Terminaison sur le tubercule dit de Gerdy 7. Insertion inférieure du couturier sur la face médiale du tibia, sous la tubérosité (antérieure), par un tendon aplati qui recouvre les tendons du droit interne (ou gracile) et du demi- tendineux, formant avec eux les muscles dits « de la patte d’oie » 4. 5. 6. 7. Articulation de la hanche 41 42 Chapitre 1 5.7. Muscle psoas-iliaque Tendu du rachis lombaire et de la fosse iliaque (interne) au petit trochanter, le muscle psoas- iliaque est constitué de 2 chefs : le grand psoas et le muscle iliaque. Distincts en haut, ils s’unissent en bas pour former un tendon commun fixé au petit trochanter et séparé de l’ar- ticulation de la hanche par une bourse séreuse. Entouré par une aponévrose résistante, le fascia iliaca, qui adhère en bas à l’arcade crurale (ou ligament inguinal), fléchit la cuisse sur le bassin et est rotateur de la cuisse en dehors. Il joue un rôle important dans la statique du tronc. 1. Insertion sur les disques intervertébraux 2. Tendon du psoas-iliaque fixé sur le petit trochanter 1. 2. VUE ANTÉRIEURE DU MUSCLE PSOAS-ILIAQUE 1. 1. Insertion sur le bord inférieur de la 12e côte 2. 2. Arcade du psoas 3. Insertion sur les disques intervertébraux 4. Muscle iliaque inséré dans la fosse iliaque (interne) 5. Muscle grand psoas 6. Tendon du psoas-iliaque 3. 7. Insertion terminale sur le petit trochanter 4. 5. 6. 7. Articulation de la hanche 43 44 Chapitre 1 5.8. Muscle obturateur externe et carré crural Le muscle obturateur externe, étendu de la face externe du trou obturateur au grand tro- chanter, en passant sous, puis derrière le col du fémur, est innervé par le nerf obturateur. Le muscle carré crural (ou fémoral), étendu du bord externe de la tubérosité ischiatique au fémur, est innervé par une collatérale du plexus sacré. Ces deux muscles sont rotateurs de la cuisse en dehors. 1. Tendon de l’obturateur externe passant sous le col fémoral et se dirigeant vers la fossette digitale (ou trochantérienne) 1. 2. Faisceau supérieur de l’obturateur 2. externe 3. Faisceau moyen de l’obturateur externe 3. 4. Faisceau inférieur de l’obturateur externe 5. Carré crural (ou fémoral) passant à la face postérieure du fémur 4. 5. 1. Obturateur externe 2. Carré crural (ou fémoral) 1. 2. Articulation de la hanche 45 46 Chapitre 1 5.9. Muscle pyramidal (ou piriforme) – Muscles obturateur interne et jumeaux Le muscle pyramidal du bassin (ou piriforme) s’étend de la face antérieure du sacrum au grand trochanter, sortant du bassin par la grande échancrure sciatique. Le muscle obturateur interne est étendu de la face endopelvienne du pourtour du trou obtu- rateur au grand trochanter, sortant du bassin par la petite échancrure sciatique. Innervés tous deux par des collatérales du plexus sacré, ils sont rotateurs de la cuisse en dehors. Le muscle pyramidal est en outre abducteur de la cuisse. 1. Insertion du muscle pyramidal du bassin sur la face antérieure du sacrum, autour des 2e et 3e trous sacrés antérieurs 2. Muscle pyramidal du bassin sortant du bassin par la 1. grande échancrure sciatique 3. Petit ligament sacro-sciatique 4. Grand ligament sacro-sciatique 2. 3. 4. Articulation de la hanche 47 48 Chapitre 1 Le muscle pyramidal du bassin (ou piriforme), sorti du bassin par la grande échancrure scia- tique, se termine à la partie moyenne du bord supérieur du grand trochanter. Le muscle obturateur interne, sorti du bassin par la petite échancrure sciatique, se termine dans la fossette digitale (ou trochantérienne) de la face interne du grand trochanter. Son ten- don est accompagné par les muscles jumeaux supérieur et inférieur. 1. Petit ligament sacro-sciatique 2. Pyramidal dans son trajet extra-pelvien 1. 3. Jumeau supérieur inséré sur la face externe de l’épine sciatique 4. Insertion du pyramidal sur le grand trochanter 5. Terminaison de l’obturateur interne et des 2. jumeaux dans la fossette digitale 6. Insertions pelviennes de l’obturateur interne 7. Grand ligament sacro-sciatique 3. 8. Jumeau inférieur inséré au pôle supérieur de la tubérosité ischiatique 4. 9. Réflexion de l’obturateur interne au niveau de la petite échancrure sciatique 9. 6. 5. 8. 7. Articulation de la hanche 49 50 Chapitre 1 5.10. Muscle quadriceps fémoral Le muscle quadriceps fémoral est formé par quatre chefs (vaste interne ou médial, vaste externe ou latéral, droit antérieur ou fémoral, crural ou vaste intermédiaire) séparés à leur origine, réunis en un tendon à leur terminaison sur la rotule, et gagnant le tibia par l’inter- médiaire du tendon (ou ligament) rotulien. Chaque chef reçoit un nerf, branche du nerf du quadriceps, terminale du nerf crural (ou fémoral). Le quadriceps fémoral est extenseur de la jambe sur la cuisse. Accessoirement, il fléchit la cuisse sur le bassin. 1. Tendon réfléchi 2. 2. Tendon direct du droit 1. antérieur 3. Tendon récurrent 3. 1. 4. Crural 5. Droit antérieur (ou fémoral) 3. sectionné 6. Vaste externe (ou latéral) récliné en dehors 5. 7. Droit antérieur 4. 15. 8. Vaste externe 9. Vaste interne 10. Rotule 8. 11. Tendon (ou ligament) rotulien 7. 12. Tubérosité antérieure 13. Péroné 6. 14. Tibia 9. 10. 15. Vaste interne (ou médial) 11. 10. 13. 14. 12. 14. 13. Articulation de la hanche 51 52 Chapitre 1 INSERTIONS SUPÉRIEURES DU DROIT ANTÉRIEUR 1. (OU FÉMORAL) 1. Tendon direct inséré sur l’épine iliaque 2. antéro-inférieure 2. Tendon réfléchi inséré sur la 3. gouttière sus-cotyloïdienne 3. Tendon récurrent fixé sur la partie supérieure de la ligne intertrochantérienne (antérieure) 1. Crural 1. 2. 2. Droit antérieur (ou fémoral) 3. Vaste externe 4. Vaste interne (ou médial) 3. 5. Rotule 6. Entrecroisement des vastes 7. Expansion du vaste externe (ou latéral) 4. 8. Expansion du vaste interne (ou médial) 6. 9. Tendon rotulien 10. Tubérosité (antérieure) 11. Péroné 5. 8. 7. 9. 10. 11. Articulation de la hanche 53 54 Chapitre 1 5.11. Muscle petit fessier Étendu de la partie antéro-inférieure de la fosse iliaque externe (surface fessière) au grand trochanter, recouvert par le moyen fessier, le muscle petit fessier, étalé en éventail, est innervé par le nerf fessier supérieur, comme le moyen fessier. Comme lui, il est abducteur de la cuisse, rotateur en dedans par ses faisceaux antérieurs, et rotateur en dehors par ses faisceaux postérieurs. VUE LATÉRALE DU MUSCLE PETIT FESSIER 1. 1. Ligne demi-circulaire antérieure (ou ligne fessière antérieure) 2. Insertion terminale sur la face antérieure du grand trochanter 2. 1. Ligne demi-circulaire antérieure (ou ligne fessière antérieure) 1. 2. Zone d’insertion iliaque du petit fessier 3. Ligne demi-circulaire inférieure (ou ligne fessière inférieure) 4. Insertion terminale sur la face antérieure du grand trochanter 2. 3. 4. Articulation de la hanche 55 56 Chapitre 1 5.12. Muscle moyen fessier Étendu de la fosse iliaque externe (surface fessière) au grand trochanteur, le muscle moyen fessier recouvre le muscle petit fessier et est recouvert par le grand fessier. Disposé en deux faisceaux indivis, il est innervé par le nerf fessier supérieur et est abducteur de la cuisse. Ses faisceaux antérieurs sont rotateurs en dehors. Prenant son point d’appui sur le fémur, il redresse le bassin. VUE LATÉRALE DU MUSCLE MOYEN FESSIER 1. 2. 1. Insertion sur les ¾ antérieurs de la lèvre externe de la crête iliaque 2. Tubercule fessier 3. Epine iliaque antéro-supérieure 4. Faisceaux postérieurs 5. Faisceaux antérieurs 3. 6. Insertion terminale sur la face latérale du grand trochanter 4. 7. Corps du pubis 8. Tubérosité ischiatique 5. 9. Fémur 8. 6. 7. 9. 1. Ligne demi-circulaire postérieure (ou ligne fessière postérieure) 1. 2. Zone d’insertion iliaque 2. 3. Ligne demi-circulaire antérieure (ou ligne fessière antérieure) 4. Faisceaux postérieurs 5. Faisceaux antérieurs 6. Zone d’insertion terminale sur la face latérale du grand trochanter 3. 4. 5. 6. Articulation de la hanche 57 58 Chapitre 1 5.13. Muscle biceps fémoral Le biceps fémoral est formé de deux chefs : un chef ischiatique et un chef fémoral, qui se réunissent en un tendon commun fixé sur la tête du péroné (ou fibula). Innervé par une col- latérale du nerf grand sciatique, il est fléchisseur de la jambe sur la cuisse, et extenseur de la cuisse sur le bassin. Il est en outre rotateur externe. 1. Epine sciatique 1. 2. Insertion d’origine du long chef du biceps fémoral sur la face postérieure 2. de la tubérosité ischiatique par un tendon commun avec le demi-tendineux et le demi-membraneux 3. Tubérosité ischiatique 4. Long chef du biceps fémoral 3. 5. Court chef du biceps fémoral 6. Tendon du biceps fémoral inséré sur la tête du péroné (ou fibula) sur une surface en croissant dont la corne postérieure remonte jusqu’à l’apophyse styloïde 4. 5. 6. 1. Insertion d’origine du long chef du biceps fémoral sur la face postérieure 1. de la tubérosité ischiatique par un tendon commun avec le demi-tendineux et le demi-membraneux 2. Long chef du biceps fémoral réséqué en partie 3. Insertion du court chef du biceps fémoral sur le versant interne (ou médial) de la lèvre externe (ou latérale) de la ligne âpre, dans sa moitié inférieure 4. Tendon du biceps fémoral inséré sur la tête du péroné (ou fibula) sur une surface en croissant dont la corne postérieure remonte jusqu’à l’apophyse styloïde 2. 3. 4. Articulation de la hanche 59 60 Chapitre 1 5.14. Muscle demi-membraneux Étendu de la tubérosité ischiatique au tibia, le muscle demi-membraneux est innervé par une collatérale du nerf grand sciatique. Il est fléchisseur de la jambe sur la cuisse et extenseur de la cuisse sur le bassin. Il est en outre rotateur interne. 1. Epine sciatique 1. 2. 2. Insertion d’origine du muscle demi-membraneux sur la face postérieure de la tubérosité ischiatique 3. Tubérosité ischiatique 4. Tendon réfléchi séparé du tibia par une bourse séreuse 5. Tendon récurrent 3. 6. Tendon direct 5. 4. 6. 1. Jumeau externe 1. 2. 2. Jumeau interne 3. Tendon récurrent fixé sur la coque condylienne externe formant le ligament poplité oblique 4. Tendon du demi-membraneux 4. 5. Capsule articulaire 3. 6. Ligament latéral interne (ou collatéral tibial) 7. Tendon réfléchi glissant entre le ligament latéral interne et la gouttière qu’il détermine sur le tibia pour se fixer à la partie antérieure de cette gouttière 8. Tendon direct fixé à la face postérieure de la tubérosité interne (ou condyle médial) du tibia 5. 6. 7. 8. Articulation de la hanche 61 62 Chapitre 1 5.15. Muscle demi-tendineux Étendu de la tubérosité ischiatique au tibia, le muscle demi-tendineux appartient, avec le biceps fémoral et le demi-membraneux, au groupe des muscles ischio-jambiers. Il est innervé par une collatérale du nerf grand sciatique. Il fléchit la jambe sur la cuisse et étend la cuisse sur le bassin. Il est en outre rotateur interne. VUE POSTÉRIEURE DU MUSCLE DEMI-TENDINEUX 1. Insertion d’origine du muscle demi-tendineux, sur la face postérieure de la tubérosité ischiatique par un tendon commun avec les muscles demi-membraneux et biceps fémoral 2. Tubérosité ischiatique 2. 3. Tendon du demi-tendineux passant derrière le condyle interne (ou médial) du fémur 4. Partie terminale du tendon du demi-tendineux insérée sur le tiers supérieur de la face interne du tibia 1. 3. 4. Articulation de la hanche 63 64 Chapitre 1 5.16. Muscle grand fessier Volumineux et épais, le muscle grand fessierl est étendu du sacrum et de l’os iliaque au fémur et à l’aponévrose de la cuisse (fascia lata). Fasciculé, il se dispose en deux plans superposés. Il est innervé par le nerf fessier inférieur (branche motrice du petit sciatique). Il est extenseur de la cuisse et rotateur en dehors. Prenant son point d’appui sur le fémur, il redresse le bassin et le tronc. VUE POSTÉRIEURE DU MUSCLE GRAND FESSIER 2. 1. 1. Crête iliaque 2. Sacrum 3. Insertion sur la crête du grand fessier (ou tubérosité fessière), branche de trifurcation externe de la ligne âpre 3. SCHÉMA DES INSERTIONS 1. (le plan profond est en pointillés, 2. le plan superficiel en traits pleins) 1. Insertion sur la crête iliaque 2. Zone d’insertion sur la fosse iliaque externe (ou surface fessière), en arrière de la ligne semi-circulaire postérieure (ou ligne fessière postérieure) 3. 3. Insertion sur le bord latéral du sacrum et du coccyx 4. Insertion sur le grand ligament sacro-sciatique 5. Crête du grand fessier (ou tubérosité fessière) sur laquelle se fixent les faisceaux profonds 6. Faisceaux superficiels fixés sur le fascia lata 4. 5. 6. Articulation de la hanche 65 66 Chapitre 1 6. ACTIONS PRINCIPALES DES MUSCLES DE LA COXO-FÉMORALE 6.1. Fléchisseurs Psoas iliaque Couturier Tenseur du fascia lata Droit antérieur (quadriceps) 6.2. Extenseurs Ischio-jambiers : Biceps fémoral Demi tendineux Demi Membraneux Grand fessier 6.3. Adducteurs Grand adducteur Petit adducteur Moyen adducteur Pectinée Droit interne 6.4. Abducteurs Petit fessier Moyen fessier Tenseur du fascia lata 6.5. Rotateurs externes Obturateur interne Obturateur externe Pyramidal Jumeaux Carré crural 67 CHAPITRE II. ARTICULATION DU GENOU 1. DESCRIPTION DES SURFACES ARTICULAIRES Tibia et péroné postérieur 1. 2. 1. Épines du tibia, ou éminence intercondylienne 4. 2. Condyle latéral, ou tubérosité externe 17. 3. Facette péronière du tibia 5. 18. 4. Apophyse styloïde 5. Tête 3. 6. 6. Col 16. 7. Crête médiale 8. Face postérieure 7. 9. Malléoles 15. 10. Face latérale (externe) 11. Échancrure péronière du tibia 12. Bord interosseux 14. 13. Face postérieure 8. 14. Crête verticale 15. Crête du soléaire, ou ligne oblique du tibia 12. 16. Surface poplitée 13. 17. Condyle médial, ou tubérosité interne 18. Gouttière du demi-membraneux 10. 11. 9. 68 Chapitre 2 Tibia péroné antérieur 1. 2. 17. 3. 1. Tubercule dit de Gerdy 16. 2. Épines du tibia 3. Tubérosité interne, ou condyle médial 15. 4. Tubérosité (antérieure) du tibia 4. 5. Face médiale (interne) 14. 6. Tibia 7. Malléole médiale (interne) 8. Malléole latérale (externe) 13. 9. Péroné (Fibula) 5. 10. Faces latérales 11. Bords interosseux 12. 12. Bords antérieurs 13. Face médiale 11. 14. Facette articulaire pour le tibia 15. Tête du péroné 10. 10. 16. Apophyse styloïde 17. Tubérosité externe, ou condyle latéral 7. 8. 6. 9. Plateau tibial 2. 1. Tubérosité (antérieure) du tibia 1. 2. Épines du tibia 6. 3. Cavité glénoïde externe, ou face articulaire du condyle latéral 3. 4. Surface rétrospinale, ou aire intercondylienne postérieure 5. Cavité glénoïde interne, ou face articulaire du condyle médial 6. Surface préspinale, ou aire intercondylienne antérieure 5. 4. Articulation du genou 69 1.1. Articulation fémoro-tibiale C’est anatomiquement une articulation bicondylienne composée du côté fémur (convexe) des 2 surfaces condyliennes (externe et interne) et du côté tibia (concave) des 2 cavités glénoïdes (glène externe et interne). L’articulation condylienne (condylarthrose) est une articulation ellipsoïde. Elle se différencie donc de l’articulation sphéroïde par le fait que ses rayons de courbure dans le plan sagittal et dans le plan frontal sont inégaux (½ ballon de rugby au lieu du ½ ballon de football). Schématisation d’une simple Sphéroïde Schématisation d’une simple Ellipsoïde Plan sagittal Plan frontal Plan sagittal Plan frontal r1 = r2 r1> r2 Dans une articulation ellipsoïde, les mouvements permis sont : flexion-extension adduction-abduction. Les mouvements de rotation dans le plan horizontal sont impossibles car les surfaces articu- laires se déboîteraient. Ce schéma représente une condylarthrose bien emboîtée car les rayons de courbure de la partie convexe sont égaux aux rayons de la partie concave. Cependant, la partie concave peut avoir des rayons de courbure plus grands que la partie convexe 70 Chapitre 2 Ceci représente une condylarthrose mal emboîtée (surfaces discordantes). Dans ce cas, de légères rotations sont permises sans déboîtement. L’articulation fémoro-tibiale représente anatomiquement une double condylienne mal emboîtée. Les mouvements des 2 articulations sont automatiquement liées. En conséquence, les mouvements dans le plan sagittal (flexion/extension) restent bien sûr permis, tandis que les mouvements dans le plan frontal (ABD/ADD) sont rendus impossibles sans luxation de l’une des 2 articulations. Les mouvements (faibles) de rotation externe et interne sont permis, lorsque le genou est fléchi. En effet, en extension, les épines du plateau tibial coincées dans l’espace intercondy- lien et la tension des ligaments latéraux et croisés empêchent les rotations. 1.2. Articulation fémoro-rotulienne La gorge profonde de la trochlée fémorale s’articule avec les facettes articulaires de la face postérieure de la rotule. Les déplacements de la rotule dans la trochlée et sur l’avant des condyles sont liés aux mouvements de l’articulation fémoro-tibiale. La rotule : protège le genou des chocs antérieurs. sert de relais au quadriceps et accroît son efficacité. 2. LES AXES DE MOUVEMENT La courbure antéro-postérieure des condyles n’est pas circulaire. Le rayon de courbure est d’autant plus petit qu’on recule sur le condyle : la courbure condylienne est une spirale de spirale caractérisée par le fait que, contrairement à une spirale simple, il existe une succession de centres disposés sur une ligne courbe concave en haut. Fig. 1 : spirale à centre unique Fig. 2 : spirale de spirale Articulation du genou 71 2.1. Centres instantanés de la flexion et de l’extension Conséquence : l’axe de mouvement de flexion/extension du genou n’est pas fixe, mais se déplace sur une courbe de haut en bas et de l’avant vers l’arrière. Lors de la flexion (A –> A’), les centres représentent à chaque angulation de la flexion le centre de courbure de la partie du condyle qui est en contact avec la glène tibiale (inverse lors de l’extension). 2.2. Centre de rotation On peut considérer que l’axe de rotation est perpendiculaire au plateau tibial, et passe entre les 2 glènes (plus ou moins par l’épine interne). 72 Chapitre 2 3. MOUVEMENTS DES CONDYLES DANS LA FLEXION/EXTENSION Théoriquement, la flexion/extension pourrait être exécutée suivant 2 mécanismes simples. a) Le condyle pourrait rouler sur la glène (roulé pur : le pneu roule sur la route sans glisser) Impossible car, il y aurait déboîtement. La longueur du condyle est supérieure à la lon- gueur de la glène : la roue tombe dans le vide (fig. 1). Fig. 1 : roulement Fig. 2 : patinage b) Le condyle patine sur la glène (glissement pur : le pneu patine sans avancer). Impossible car, la flexion serait prématurément arrêtée par la rencontre du fémur avec le bord postérieur de la glène (Fig. 2). Conclusion : Le déplacement du condyle sur la glène doit obligatoirement être une com- binaison de roulement et de glissement. On constate que la présence du ligament croisé antéro-externe impose d’abord un roulement pur (+/- 20°), puis un roulement/glissement, et pour finir un glissement pur. Le point de contact fémur/tibia se déplace vers l’arrière sur la glène. Le ligament croisé postéro-interne est responsable du phénomène inverse lors de l’extension. glissement pur roulement-glissement roulement pur Articulation du genou 73 4. LES LIGAMENTS CROISÉS 4.1. Description Condyle latéral L.C.A.E. Condyle médial L.C.P.I. Insertions : Ligament croisé antéro-externe : + surface préspinale. - face interne du condyle externe. Ligament croisé postéro-interne : + surface rétrospinale. - face externe du condyle interne. Croisés dans l’espace, ces ligaments ont une disposition favorable au fonctionnement correct du genou. Ils sont aussi croisés aux ligaments latéraux du côté homologue. LLE LCAE LCPI LLI 74 Chapitre 2 4.2. Rôles Antéro-externe : responsable du roulement glissement lors de la flexion (N.B. : LLI responsable pour le condyle interne). empêche le « tiroir » antérieur du tibia. arrête l’hyperextension. Postéro-interne : responsable du roulement/glissement lors de l’extension (N.B. : LLE responsable pour le condyle externe). empêche le « tiroir » postérieur du tibia. Ensemble et parce qu’ils assurent la stabilité antéro-postérieure du genou (évite au sont toujours tendus : genou de se déboîter vers l’avant ou l’arrière.) assurent la coaptation fémur/tibia. limitent la rotation interne par torsion des 2 ligaments. Tiroir antérieur Tiroir postérieur 5. LES MÉNISQUES 5.1. Description Ce sont des formations fibro-cartilagineuses interposées dans l’espace laissé entre les surfaces non concordantes fémorale et tibiale. Il existe un ménisque interne (médial) et un ménisque externe (latéral). Ils ont la forme de croissants plus ou moins ouverts. On dit que le ménisque interne (plus ouvert) a la forme de « C » et le ménisque externe (plus fermé) a la forme de « O » : CITROEN. Articulation du genou 75 Triangulaires à la coupe, ils présentent : face périphérique adhérente à la capsule. face supérieure concave en contact avec les condyles. face inférieure plus ou moins plane reposant sur la périphérie des glènes. 5.2. Attaches des ménisques 1. Sur la capsule par leur face périphérique (sauf partie postérieure du ménisque externe). 2. Les cornes antérieures s’attachent par de petits ligaments sur la surface préspinale. 3. Les cornes postérieures s’attachent par de petits ligaments sur la surface rétrospinale. 4. Les cornes antérieures sont reliées entre elles par le ligament jugal (transverse). 5. Les ligaments ménisco-rotuliens relient les cornes antérieures aux bords latéraux de la rotule. 6. Le ligament latéral interne se fixe par une partie de ses fibres sur le bord interne du ménisque interne. 7. Le tendon du demi-membraneux envoie une expansion fibreuse sur le bord posté- rieur du ménisque interne. 8. Le muscle poplité envoie une expansion fibreuse sur le bord postérieur du ménisque externe. 9. Le ligament ménisquo-fémoral (expansion du ligament croisé postéro-interne) se fixe sur la corne postérieure du ménisque externe. 5.3. Rôles des ménisques augmentation de la concavité des glènes tibiales, ce qui entraîne une augmentation de la stabilité. répartir les pressions sur une plus grande surface en extension lorsqu’elles sont les plus élevées. danger de soulever des lourdes charges avec les genoux très fléchis. 76 Chapitre 2 amélioration de la lubrification du genou en répartissant la synovie en un double film lubrifiant : diminution du coefficient de frottement. Sans Avec servent de cales stabilisatrices des condyles sur les glènes en formant une espèce de mur méniscal (empêche les condyles de bouger sur les côtés). 5.4. Déplacement des ménisques Les ménisques se déplacent sur les glènes. Leur forme et leur position s’adaptent aux dépla- cements des condyles (les cornes restent fixes). Flexion Extension Articulation du genou 77 5.4.1. Lors de la flexion du genou les ménisques reculent. Facteur passif : L’effet « savonnette » : la partie postérieure des ménisques est chassée vers l’ar- rière par les condyles qui reculent Facteurs actifs : - Le demi membraneux et le poplité attirent les cornes postérieures vers l’arrière. Le ménisque interne est entraîné vers l’arrière par le déplacement vers l’arrière du ligament latéral interne. 5.4.2. Lors de l’extension du genou les ménisques avancent. Facteur passif : L’effet « savonnette » : la partie antérieure des ménisques est chassée vers l’avant par les condyles qui avancent. Facteurs actifs : Lors de l’extension, les condyles, en avançant, poussent devant eux la rotule. Les ligaments ménisco-rotuliens qui s’y attachent tirent alors les ménisques vers l’avant des glènes. Le ligament latéral interne entraîne le ménisque interne vers l’avant. Le ligament ménisco-fémoral tire vers l’avant la partie postérieure du ménisque externe. 5.4.3. Lors des rotations du genou, les ménisques suivent exactement les déplacements du condyle Rot. int. Rot. ext. Rotation externe : Le ménisque externe avance, le ménisque interne recule. Rotation interne : Le ménisque externe recule, le ménisque interne avance. 5.5. Les lésions méniscales Lorsque les ménisques ne suivent pas les déplacements des condyles sur les glènes, ils se font alors coincer entre les surfaces articulaires 78 Chapitre 2 6. LA CAPSULE 6.1. Forme générale La capsule est assimilée à un cylindre déprimé à la face postérieure pour former un cul- de-sac extra-capsulaire où viennent se loger les ligaments croisés. Dans la fenêtre de la face antérieure vient se loger la rotule. Articulation du genou 79 6.2. Insertions Tibiale : pourtour immédiat des glènes, mais s’infléchit à l’arrière en laissant en dehors la surface rétrospinale, passe entre les 2 épines et va contourner l’insertion tibiale du ligament croisé antéro-externe. Fémorale : pourtour immédiat des surfaces articulaires condyliennes. En avant : elle contourne la fossette sus trochléenne et forme le profond cul-de-sac sous quadricipital. En arrière : au niveau de la partie postérieure des condyles, elle s’épaissit fortement en formant les coques condyliennes internes et externes. 6.3. Rôles Les coques condyliennes limitent l’extension du genou ; tendues, elles assurent la sta- bilité transversale passive. La capsule participe à la bonne lubrification de l’articulation par déplacement de la synovie qui est chassée vers l’arrière lors de la flexion et vers l’avant lors de l’extension. 80 Chapitre 2 7. LES LIGAMENTS LATÉRAUX 7.1. Description 7.1.1. Ligament latéral interne : Insertions : Epicondyle interne du fémur. Partie supérieure de la face interne du tibia en arrière des insertions des muscles de la patte d’oie capsule et ménisque interne. Ses fibres antérieures sont distinctes de la capsule tandis que ses fibres postérieures sont confondues avec elle et s’attachent comme celle-ci sur le bord interne du ménisque interne. Il est oblique de haut en bas et d’arrière en avant. Donc, il est croisé au ligament croisé postéro-interne. 7.1.2. Ligament latéral externe Insertions : Epicondyle externe du fémur Tête du péroné Distinct de la capsule, il est oblique de haut en bas et d’avant en arrière. Donc, il est croisé avec le ligament croisé antéro-externe. Articulation du genou 81 7.2. Rôles Ligament latéral externe : Se tend en extension, se détend en flexion. Ligament latéral interne : Se tend en extension, se détend en flexion sauf les fibres antérieures qui restent tendues. Comment les ligaments latéraux se tendent-ils lors de l’extension du genou ? Ligament latéral interne : Il freine le recul du condyle interne lors de la flexion en lui imposant un roulement patinant (les fibres antérieures restent tendues). Il a donc un rôle identique au ligament croisé anté- ro-externe pour le condyle externe. Ligament latéral externe : En se tendant lors de l’extension, il freine l’avancement du condyle externe et lui impose un roulement patinant. Il a donc un rôle identique au ligament croisé postéro-interne pour le condyle interne. 82 Chapitre 2 Lorsque le genou est tendu, les ligaments latéraux assurent la stabilité transversale passive et participent à la stabilité rotatoire passive (les ligaments se tendent lors de la rotation externe). Articulation du genou 83 8. LES AUTRES LIGAMENTS DU GENOU 8.1. Le ligament rotulien ou tendon rotulien Il s’insère sur la tubérosité antérieure du tibia et sur la pointe de la rotule. Il sert de prolongement au puissant muscle quadriceps : avec la rotule, il accroît considérablement l’efficacité du muscle. A O 8.2. Les ailerons rotuliens Ils s’insèrent des épicondyles au fémur aux bords latéraux de la rotule. Ils assurent la stabilité de la rotule dans la trochlée. Aileron rotulien interne 84 Chapitre 2 8.3. Le ligament poplité oblique (3) C’est le tendon récurent du demi-membraneux. Insertions : tendon direct (1) ; coque condylienne externe (2). Il limite l’extension du genou et renforce les rôles des coques condyliennes (empêche l’hyper extension grâce à l’épaississement de la capsule). 8.4. Le ligament poplité arqué (4,5,6) Faisceau externe bifide (4,5) : tête du péroné ; coque condylienne externe (2) ; Faisceau interne arqué (6) : tête du péroné ; surface rétrospinale (7) ; Il forme l’arcade du poplité. Les 2 faisceaux limitent l’extension et renforcent les rôles des coques condyliennes. 3. 2. 4. 5. 7. 6. 1. Articulation du genou 85 9. LES ROTATIONS AUTOMATIQUES DU GENOU Lors de la flexion du genou, on observe une rotation interne automatique de plus ou moins 20°. Elle est la conséquence d’une inégalité dans le recul des 2 condyles sur les glènes. Le condyle externe roule plus que le condyle interne. 9.1. Explication osseuse Cette différence dans le déplacement s’explique par le fait que la glène interne est biconcave (2 fois creusée) et forme donc une cuvette dans laquelle le condyle interne a tendance à rester. La glène externe est plus ou moins plane (parfois convexe) dans le plan sagittal, ce qui permet plus de possibilités de mouvement antéro-postérieur au condyle externe. 9.2. Explication ligamentaire Notons aussi que le condyle interne est mieux « amarré » au tibia (ligament croisé antéro-ex- terne et ligament latéral interne) que le condyle externe. 86 Chapitre 2 9.3. Explication musculaire Biceps (2.) Quadriceps (1.) 1/2 mem. (3.) Poplité m. de la patte d’oie (4.) F. P. T. 1. Rotule 5. 4. 3. 2. Articulation du genou 87 10. MUSCLE POPLITÉ VUE POSTÉRIEURE SCHÉMA DES INSERTIONS 1. Faisceau capsulaire d’insertion sur la capsule articulaire du genou 6. 6. 2. Ligament poplité arqué 7. 3. Péroné, ou fibula 2. 4. Muscle poplité 5. Tibia 6. Fémur 7. Fossette d’insertion sur la face latérale du condyle externe (ou 1. latéral) 8. Zone d’insertion tibiale du muscle poplité au-dessus de la ligne 5. oblique 4. 3. 8. 88 Chapitre 2 Articulation du genou 89 11. TABLEAU RÉCAPITULATIF DES MOUVEMENTS DE LA COXO ET DU GENOU 11.1. Coxo Mouvements Type Conditions Amplitude Facteurs limitatifs Flexion coxo active Genou tendu 90° Etirement des muscles antagonistes Genou fléchi 120° Muscles agonistes à bout de raccourcissement passive Genou tendu 120° Etirement des ischios-j Genou fléchi 140° Butée de la cuisse sur l’abdomen Extension coxo active Genou tendu 20° Lig.de Bertin Genou fléchi 10° Muscles extenseurs à bout de raccourcissement passive 30° Lig. de Bertin. Ici, la position du genou n’a pas d’importance Abduction coxo active Plan frontal 45° - Etirement des muscles adducteurs - du lig. pubofémoral - butée osseuse passive Plan frontal 60° Idem, mais la flexion de la coxo augmente l’amplitude de l’abduction Adduction coxo active Coxo.-tendue 30° Lig. Bertin Coxo.-fléchie + de 30° Car la flexion détend le lig. de Bertin passive + de 30° Idem Rotation Coxo-tendue 60° Lig. de Bertin externe coxo Lig pubo-fémoral Coxo-fléchie + de 60° L’amplitude augmente, car la flexion détend les ligaments Rotation interne 30° Lig.ischio-fémoral coxo 90 Chapitre 2 Articulation du genou 91 11.2. Genou Mouvements Type Conditions Amplitude Facteurs limitatifs Extension genou 0° Plan fibreux postérieur : - coques condyliennes - lig. poplité oblique - lig. poplité arqué - ligs.croisés - Muscle poplité Flexion genou active Coxo.fléchie 140° Rencontre jambe / cuisse Coxo.tendue 120° Ischios à bout de raccourcissement passive 160° Rencontre jambe / cuisse. Etirement quadriceps Rotation externe Flexion 40° Ligs latéraux uniquement Rotation interne Flexion 30° Ligs croisés s’enroulent et ne savent uniquement plus bouger 93 CHAPITRE III. ARTICULATION DE LA CHEVILLE 1. LES OS DU PIED 1. Tibia 9. 1. 2. Calcanéum 3. Sustentaculum tali 6. 8. 5. 4. Cuboïde Sous astragalienne 7. 5. Naviculaire, ou scaphoïde tarsien 6. Phalanges 7. Métatarsiens 3. 2. 4. 8. 1er cunéiforme, ou cunéiforme médial VUE MÉDIALE DES OS DU PIED, MONTRANT LA VOÛTE PLANTAIRE LONGITUDINALE 9. Talus, ou astragale 10. Phalanges 11. Sésamoïdes 12. Métatarse 10. 13. Tarse 14. Sustentaculum tali 20. 15. Calcanéum 16. Astragale, ou talus 11. 17. Scaphoïde tarsien, 27. 21. ou naviculaire 12. 18. Cuboïde 19. Cunéiformes 19. 26. 20. Phalanges 18. 22. 17. 21. Métatarse 22. Cuboïde Medio-tarsienne 13. 23. 16. 23. Tarse 25. 24. Calcanéum 14. 25. Astragale, ou talus 15. 24. 26. Scaphoïde tarsien, ou naviculaire VUE PLANTAIRE VUE DORSALE 27. Cunéiformes DES OS DU PIED DES OS DU PIED 94 Chapitre 3 2. DESCRIPTION DES SURFACES ARTICULAIRES Le tenon astragalien : Il est constitué de la face supérieure de l’astragale et des zones internes et externes. C’est une partie de la poulie pleine (cylindre plein). La mortaise tibio-péronière La mortaise tibio-péronière constitue 1/3 de cylindre creux constitué de la face inférieure du pilon tibial, la face externe de la malléole interne et la face interne de la malléole externe. C’est une articulation en poulie ou trochléene bien emboîtée. Articulation de la cheville 95 1. Tibia 2. Talus, ou astragale 1. 11. 12. 3. Malléole médiale 4. Ligament latéral interne, ou deltoïdien 5. Sustentaculum tali 13. 13. 10. 6. Calcanéum 3. 14. 7. Tubercule des péroniers Diagramme 8. Ligament latéral externe 9. 9. Malléole latérale (descend plus bas Axe frontal 2. 4. que la malléole médiale) 10. Ligament interosseux 8. 11. Fibula (péroné) 5. 12. Pilon tibial 13. Mortaise 7. 14. Tenon 6. Elle ne possède donc qu’un seul degré de liberté dans le plan sagittal, dans lequel on exécute des mouvements de flexion et d’extension, autour d’un axe frontal, passant par la malléole externe, mais sous la malléole tibiale. Position zero Flexion Flexion - extension Extension Seuls mouvements possibles d’une cheville normale 96 Chapitre 3 3. LES AUTRES MOUVEMENTS DU PIED On constate que le pied peut cependant exécuter d’autres mouvements que la flexion et l’extension dans le plan sagittal. Théoriquement, dans le plan horizontal, la pointe du pied peut se porter en dedans ou en dehors autour d’un axe vertical : c’est l’ADD et l’ABD du pied. La plante du pied peut également se tourner vers l’intérieur ou l’extérieur autour d’un axe sagittal : c’est la rotation interne et la rotation externe (supination et pronation.). Position zero Adduction Abduction Position zero Rotation Rotation interne externe Ces mouvements ne pouvent se réaliser dans l’articulation tibio-tarsienne : c’est dans l’arti- culation entre les os du tarse et principalement dans l’articulation sous astragalienne (entre l’astragale et le calcanéum) et l’articulation médio-tarsienne (entre l’astragale et scaphoïde) qu’ils s’exécutent. Articulation de la cheville 97 En fait, ils ne sont jamais purs, mais associés autour d’un axe oblique d’arrière en avant, de bas en haut et de l’extérieur vers l’intérieur : l’axe de Henke. On détermine donc des mouvements d’inversion (extension-rotation interne-ADD) et d’éver- sion (flexion-rotation externe-ABD). F. R.I. Abd. Add. R. Ext. Ext. 4. LA CAPSULE ARTICULAIRE Serrée latéralement où elle est renforcée par les ligaments latéraux, elle est assez lâche en avant et en arrière. Sa ligne d’insertion suit les limites du cartilage sur le tibia et le péroné. Il en est de même sur l’astragale, sauf à l’avant où elle s’insère à distance du cartilage sur le col de cet os. 1. Malléole externe Capsule 2. Malléole interne FACE INTERNE 1. 2. SURFACES ASTRAGALIENNES ASTRAGALE, vue supérieure FACE EXTERNE 98 Chapitre 3 5. LES LIGAMENTS LATÉRAUX 5.1. Insertions 5.1.1. Ligament latéral externe Faisceau antérieur (péronéo-astragalien antérieur) : bord antérieur de la malléole externe. face externe du col de l’astragale. Faisceau moyen (péronéo-calcanéen) : bord antérieur de la malléole externe. face externe du calcanéum. Faisceau postérieur (péronéo-astragalien postérieur) : face interne de la malléole externe. tubercule postéro-externe de l’astragale. 5.1.2. Ligament latéral interne Plan profond Faisceau antérieur (tibio-astragalien antérieur) : bord antérieur de la malléole interne. face interne du col de l’astragale. Faisceau postérieur (tibio-astragalien postérieur) : partie postérieure de la malléole interne. tubercule postéro-interne de l’astragale. Plan superficiel Faisceau deltoïdien : pointe de la malléole interne. s’évase en sur le scaphoïde, le ligament glénoïdien (relie scaphoïde et sustentacu- lum tali) et le sustentaculum tali du calcanéum. Articulation de la cheville 99 PLAN PROFOND PLAN SUPERFICIEL Ligament Ligament deltoïdien Ligament talo-tibial postérieur talo-tibial antérieur Ligament calcanéo-naviculaire Sustentaculum tali Articulation sous-astragalienne 6. LES ARTICULATIONS PÉRONÉO-TIBIALES Elles sont mécaniquement liées à la tibio-tarsienne. 6.1. Péroneo-tibiale supérieure  Articulation synoviale aux facettes articulaires planes (tibiale et péronière). C’est une arthrodie. 1. surface articulaire du péroné 3. 2. lig. postérieur 2. 4. 3. surf. artic. du tibia 4. lig. antérieur 5. membrane ou lig. interosseux 4. 1. 5. Elle permet de légers mouvements de glissement, de balancement et de rotation c’est-à-dire des mouvements dans tous les plans de l’espace, mais de faible amplitude. La coaptation est assurée par une capsule et surtout par les ligaments antérieurs et postérieurs qui relient la tête du péroné au tibia. 100 Chapitre 3 6.2. Péronéo-tibiale inférieure C’est une amphiarthrose ou syndesmose. En l’absence de cartilage et de synovie, les 2 os sont séparés au niveau des 2 surfaces plus ou moins rugueuses par du tissu cellulo-graisseux qui évite les frottements directs des 2 os. La coaptation est assurée grâce aux ligaments anté- rieurs et postérieurs et au ligament interosseux. 6. 1. surface péronière 2. surface tibiale 3. facette articualire du péroné pour la 1. cheville 2. 4. lig. post. 5. 5. lig. ant. 5. 6. membrane ou ligament interosseux 4. 3. 6.3. Mouvements du péroné sur le tibia En fait, ces mouvements sont très complexes mais mécaniquement, liés aux mouvements de la cheville. Retenons cependant qu’ils découlent avant tout de la forme du tenon astragalien. Plus large en avant (plus ou moins 5 mm), il va donc imposer à la malléole péronière de s’écarter de la malléole tibiale lors de la flexion de la cheville et de s’en rapprocher lors d’une extension. Ces mouvements seront accompagnés, en flexion, d’une élévation et d’une rotation interne du péroné. En extension, ces mouvements seront accompagnés d’un abaissement et d’une rotation externe du péroné. Articulation de la cheville 101 7. LA FLEXION ET L’EXTENSION DE LA CHEVILLE L’amplitude des mouvements est déterminée par le développement des surfaces articulaires (20° à 30° de flexion et 30° à 50° d’extension). 7.1. Facteurs limitatifs 7.1.1. Lors de la flexion : 1. Etirement des muscles extenseurs (triceps). 2. Etirement capsulo-ligamentaire : la partie postérieure de la capsule s’étire, tout comme les faisceaux postérieurs des ligaments latéraux. 3. Butée osseuse : la face supérieure du col de l’astragale vient buter contre le bord anté- rieur de la surface tibiale. Triceps Ligaments latéraux Butée osseuse postérieurs Capsule 7.1.2. Lors de l’extension : 1. Etirement des muscles fléchisseurs (jambier antérieur). 2. Etirement capsulo-ligamentaire : la partie antérieure de la capsule s’étire, tout com- meles faisceaux antérieurs des ligaments latéraux. 3. Butée osseuse : les tubercules postérieurs de l’astragale viennent en contact avec le bord postérieur de la surface tibiale. Butée osseuse Capsule Ligaments latéraux antérieurs 102 Chapitre 3 8. LA STABILITÉ ANTÉRO-POSTÉRIEURE DE LA CHEVILLE 8.1. Facteurs osseux Les rebords antérieurs et postérieurs du pilon tibial forment des cales, qui empêchent les luxations antérieures et postérieures de l’astragale. 8.2. Facteurs ligamentaires Les faisceaux antérieurs et postérieurs des ligaments latéraux empêchent les déboîtements antérieurs et postérieurs. 8.3. Facteurs musculaires Les muscles fléchisseurs et extenseurs du pied contribuent à empêcher l’échappée antérieure de l’astragale. Articulation de la cheville 103 9. LA STABILITÉ TRANSVERSALE ET ROTATOIRE DE LA CHEVILLE Il faut que le tenon astragalien soit strictement maintenu dans la mortaise péronéo-tibiale. L’écart entre les malléoles doit donc rester constant. Il est assuré par : 1. les ligaments interosseux. 2. les ligaments antérieurs et postérieurs de l’articulation péronéo-tibiale inférieure. 3. les ligaments latéraux. 4. les tendons des muscles (pas visibles). 1. 2. L.L.I. L.L.E. 10. UNE CHUTE BRUTALE SUR LE TALON La réaction verticale vers le haut à une chute sur le talon passe à l’intérieur de l’axe de Henke. Un mouvement brutal d’inversion du pied peut occasionner la rupture du ligament latéral externe. La réaction à une chute sur l’avant du pied, qui met celui-ci en éversion, est plus absorbée par la mise en jeu des articulations de l’avant du pied, avant de provoquer la rupture du liga- ment latéral interne. 104 Chapitre 3 10.1. Schéma de l’entorse Articulation de la cheville 105 11. LES MUSCLES QUI MOBILISENT LE PIED Loge antérieure Jambier antérieur. Extenseur propre du gros orteil. Extenseur commun des orteils. Péronier antérieur. Loge postérieure : Plan profond : Jambier postérieur. Fléchisseur commun des orteils. Fléchisseur propre du gros orteil. Plan superficiel Triceps sural : soléaire jumeau interne et externe. Loge externe : Long péronier latéral. Court péronier latéral. 11.1. Coupe horizontale de la jambe à mi-hauteur 106 Chapitre 3 12. SCHÉMAS D’ACTION 12.1. Loge antérieure 5. 4. 1. 2. 12.1.1. Muscle jambier antérieur 1. Péroné 6. 3. 2. Tibia 3. Membrane interosseuse 4. Péroné, ou fibula 5. Tibia 6. Insertion supérieure du jambier (ou tibial) antérieur 7. 7. Tendon du jambier 8. Faisceau supérieur du ligament annulaire

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