Anti-rétroviraux PDF
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Université Grenoble Alpes
2018
Dr Matthieu Roustit
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This document provides an overview of antiretroviral drugs, including their mechanisms of action, different types, and fixed combinations for HIV treatment. The presentation discusses various aspects, such as infection epidemiology, treatment objectives and strategies, different types of anti-retroviral drugs and their interactions.
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Les anti-infectieux Mécanismes d’action des antirétroviraux Dr Matthieu Roustit Pharmacologie Clinique Université Grenoble-Alpes Université Grenoble Alpes (UGA) - Tous droits réservés - 2018/2019 L’infection par le VIH (1) Le virus...
Les anti-infectieux Mécanismes d’action des antirétroviraux Dr Matthieu Roustit Pharmacologie Clinique Université Grenoble-Alpes Université Grenoble Alpes (UGA) - Tous droits réservés - 2018/2019 L’infection par le VIH (1) Le virus – Virus de l’immunodéficience humaine (VIH) – Rétrovirus – Identifié en 1983 (Nobel 2008) – Transmission : sexuelle (98% des contaminations), sang, mère- enfant – S’attaque aux défenses immunitaires (lymphocytes T CD4) prolifération du virus et diminution du taux de CD4 – Responsable du SIDA = Syndrome d’immunodéficience acquise L’infection par le VIH (2) Epidémiologie en France en 2017 : – 150 000 personnes infectées par le VIH – 15-20% ignorent leur infection – 6000 nouvelles infections par an Epidémiologie mondiale : – 35 million de personnes infectées – 70% en Afrique subsaharienne Objectifs du traitement Individuel : empêcher la progression vers Sida (restaurer l’immunité) – Charge virale indétectable (< 50 copies/mL) – Maintenir taux lymphocytes CD4 > 500/mm3 – Maximiser la tolérance – Améliorer/préserver la qualité de vie Prévention collective : baisse du risque de transmission, mais n’empêche pas la contamination Qui traiter et quand ? OMS « Toute personne infectée par le VIH devrait commencer le traitement antirétroviral le plus tôt possible après le diagnostic » Même si CD4 > 500/mm3 Inhibiteur du réarrangement structural de la gp-41 Inh. fusion inhibition fusion virus cellule Antagoniste du récepteur CCR5 empêche le virus Inh. entrée d’entrer dans la cellule Mode d’action des antirétroviraux Inhibiteurs nucléosidiques et non- nucléosidiques de la transcriptase inverse INTI / INNTI empêchent la formation de l’ADN viral à partir de l’ARN viral Empêche l'insertion covalente du Inh. intégrase génome du VIH dans le génome de la cellule hôte. Inh. de la protéase Bloquent la maturation des protéines virales non fonctionnelles Les antirétroviraux commercialisés en France en 2018 Classe pharmacologique Exemples Inibiteurs nucléosidiques de la Abacavir (Ziagen®) Lamivudine (Epivir®) transcriptase inverse (INTI) Didanosine (Videx®) Zidovudine (AZT) (Rétrovir®) Emtricitabine (Emtriva®) Inhibiteur nucléotidique de la Ténofovir disoproxil (Viread®) transcriptase inverse Ténofovir alafenamide Inibiteurs non-nucléosidiques de Efavirenz (Sustiva®) Névirapine (Viramune®) la transcriptase inverse (INNTI) Étravirine (Intelence®) Rilpivirine (Edurant®) Inibiteurs de la protéase (IP) Atazanavir (Reyataz®) Fosamprenavir (Telzir®) Darunavir (Prezista®) Saquinavir (Invirase®) Lopinavir/ritonavir (Kaletra®) Tipranavir (Aptivus®) Inhibiteurs de l’intégrase Dolutegravir (Tivicay®) Elvitégravir Raltégravir (Isentress®) Autres antirétroviraux Inhibiteur de la fusion Enfuvirtide (Fuzéon®) Inhibiteur d’entrée (anti-CCR5) Maraviroc (Celsentri®) Associations fixes 2 INTI 2 INTI + 1 INNTI 2 INTI + 1 INI Ténofovir + Ténofovir +emtricitabine Abacavir + lamivudine + emtricitabine +efavirenz dolutegravir (Truvada®) (Atripla®) (Triumeq®) Abacavir + lamivudine Ténofovir DF Elvitégravir + cobicistat + (Kivexa®) + emtricitabine + rilpivirine emtricitabine + ténofovir (Eviplera®) DF (Stribild®) Zidovudine + lamivudine (Combivir®) Ténofovir AF Elvitégravir + cobicistat + + emtricitabine + rilpivirine emtricitabine + ténofovir Ténofovir + (Odefsey®) AF (Genvoya®) emtricitabine (Descovy®) Les anti-infectieux Instauration et suivi du traitement antirétroviral Dr Matthieu Roustit Pharmacologie Clinique Université Grenoble-Alpes Université Grenoble Alpes (UGA) - Tous droits réservés - 2018/2019 Instauration d’un traitement ARV Première intention : « trithérapie » – 2 INTI + 1 INNTI – 2 INTI + 1 IP – 2 INTI + 1 INI Objectif – En 6 mois : CV indétectable (< 50 copies/mL) – Contrôles fréquents Si objectif non atteint, rechercher : – mauvaise observance – sous-dosage (interaction) Les INTI 2 INTI = base du traitement ARV Toujours associés à une autre classe Toxicité mitochondriale – Avec INTI anciens (didanosine, zidovudine) – Hyperlactatémie (risque acidose lactique) – Atteintes spécifiques d’organes : pancréatite, neuropathie, myopathie, lipoatrophie, anémie, tubulopathie Abacavir : hypersensibilité (HLA-B*5701) Tenofovir : – Prise unique quotidienne, pendant repas – Surveiller la fonction rénale (CI en cas d’IR) Les INNTI Les INNTI ne sont pas associés entre eux Même efficacité, EI différents Efavirenz – EI neuropsychiatriques (s’atténuent en général au bout de deux semaines) – Inducteur enzymatique puissant nombreuses interactions ! Rilpivirine – Bien toléré – Inhibiteur de la P-gp et métabolisé par CYP3A – Contre-indication d’un traitement par IPP Les inhibiteurs de la protéase (IP) Activité antirétrovirale puissante Voie orale (recommandé au cours d’un repas) Lipohypertrophies Troubles métaboliques – Hypercholestérolémie, intolérance au glucose – Atazanavir = meilleur profil Risque cardiovasculaire accru Métabolisés par le CYP3A nombreuses interactions Tous les IP sont « boostés » Le ritonavir comme « booster » Inhibiteur CYP3A Utilisé à faible dose (pas d’effet virologique) Simplification schéma prise autres IP ! CYP Inhibiteur de la Métabolites protéase Concentration augmentée Ritonavir Inhibiteurs de l’intégrase (INI) Activité antirétrovirale puissante Raltégravir (Isentress®) – Eliminé par glucuronoconjugaison indépendante des CYP peu d’interactions – 2 prises / jour Elvitégravir – Boosté par cobicistat 1 prise / jour, mais interactions Dolutégravir Autres ARV Enfuvirtide (Fuzeon®) – Voie SC (2 fois par jour) – Réactions au point d’injection – Métabolisation indépendante du CYP Maraviroc (Celsentri®) – Métabolisé par le CYP3A4 – Adapter la dose si interaction et/ou IR Gestion et suivi du traitement ARV Infection VIH = maladie chronique tt à vie Ne pas interrompre le traitement – Rebond viral – Si besoin d’alternative (EI, etc) orienter vers médecin Surveiller les interactions – Automédication Surveiller la tolérance – Facteur de mauvaise observance (ex : lipodystrophies) Observance L’observance doit être optimale Conséquences d’un défaut d’observance – Echappement thérapeutique – Résistances aux traitements Facteurs de mauvaise observance – EI (Interactions/ surdosages) – Contraintes liées aux prises Importance de l’information / écoute Résistance aux ARV Risque variables selon les familles Barrière génétique à la résistance – Élevée pour les IP – Basse pour les INNTI Test génotypique de résistance recommandé Suivi thérapeutique pharmacologique Quelles molécules doser ? – INNTI, IP, INI, maraviroc, ténofovir Quand faire un dosage ? – En début de traitement chez patients IH, IR, dénutris ou obèse, chez l’enfant, si co-infection VHC/VHB – Grossesse (3ème trimestre +++) – Suspicion d’interaction – Echec thérapeutique (interaction, variabilité, observance…) – Toxicité si dose-dépendante (EFZ) Cmin en général prélèvement juste avant la prise Noter les heures de prise et de prélèvement