Envenimations Animales - PDF
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Pr Addou
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Ce document traite des envenimations animales, en se concentrant sur les symptômes, les diagnostics, et les traitements des piqûres de scorpions et des morsures de serpent. Il inclut des informations sur les différents types de venins, leurs effets sur l'organisme, et les bilans biologiques à effectuer. L'article décrit également les étapes d'un arbre décisionnel pour la gestion des piqûres de scorpion.
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LES ENVENIMATIONS Pr Addou 6 année unité urgence OBJECTIFS DU COURS Connaitre les signes cliniques de l’envenimation et leurs stades Prendre en charge thérapeutique de l’envenimation DÉFINITION Envenimation : manifestations locales et générales induit...
LES ENVENIMATIONS Pr Addou 6 année unité urgence OBJECTIFS DU COURS Connaitre les signes cliniques de l’envenimation et leurs stades Prendre en charge thérapeutique de l’envenimation DÉFINITION Envenimation : manifestations locales et générales induites par la pénétration dans l'organisme d'une substance toxique produite par un animal venimeux. Arthropodes Arachnides : scorpions, araignées hyménoptères : vespidés (guêpes, frelons), apidés (abeilles, bourdons) Vertébrés : serpent : vipéridés (vipères, crotales...), élapidés (mambas, cobras...) Poissons ENVENIMATION SCORPIONIQUE INTRODUCTION Des Arthropodes de la famille des arachnide Survivent dans les pays tropicales et subtropicales 1500 espèces de scorpion dont 50 dangereux 1,2 millions de morsure avec 3000 décès/an dans le monde Nombre de piqués et décès par scorpion en Algérie 50 000 piqués déclarés, et plus de 50 décès par an ESPÈCES VENIMEUSES EN ALGÉRIE COMPOSITION DU VENIN Phospholipase, acetyl cholinestérase, hyaluronidase, protéases, sérotonine et neurotoxines se fixant sur les canaux Na+=> inhibe l’inactivation des canaux Na+ => dépolarisation prolongée =>hyperexcitabilité de la membrane neuronale Libération de neurotransmetteurs (acétylcholine, cathécolamines ) Stimulation du système sympathique et parasympathique ACTION DU VENIN Syndrome inflammatoire systémique Médecine et Sante´ Tropicales, Vol. 27, 2017 MANIFESTATIONS CLINIQUES Stade 1: signes locaux (90-95%) : douleurs intenses , rougeur , œdème, nécrose autour du point de piqure Stade 2 : signes généraux (10%): Effet cholinergique : Bradycardie, sueurs, hypersalivation, tremblements, nausées, diarrhée , douleur abdominale , fasciculation Excès de catécholamine: hypertension, tachycardie Stimulation du SNC : Agitation, anxiété MANIFESTATIONS CLINIQUES Stade 3 : Envenimation sévère (5%) : Vomissements, diarrhée, hyperthermie, Insuffisance cardiaque et respiratoire aigue => état de choc + œdème pulmonaire Signes neuromusculaires : fasciculations, crampes musculaires, convulsions Confusion et coma surtout chez l’enfant. DÉFAILLANCE CARDIAQUE tachycardie sinusale + élévation du segment ST dans les dérivations V1, V2, V3, DI et aVL. EFFETS RESPIRATOIRES Œdème pulmonaire (7%-35%) Cardiogénique par dysfonction myocardique : Non cardiogénique : lésionnel (SDRA) - augmentation de la perméabilité alvéolo-capillaire: -activation locale de la coagulation: microthrombis intravasculaires EFFETS NEUROLOGIQUES Mouvements oculomoteurs , spasmes, fasciculations musculaires , agitation, anxiété, irritabilité ,délire, confusion, convulsions, coma Encéphalopathie hypertensive AVC hémorragique: rupture vasculaire , vascularite, CIVD AUTRES ATTEINTES VISCÉRALES Effets gastro-intestinaux : nausées , vomissements, douleurs abdominales, distension gastrique Pancréatite : douleur épigastrique, hyperamylasémie hyperglycémie: suppression de sécrétion d’insuline , sécrétion de glucagon, corticoïdes priapisme => stimulation parasympathique BILAN PARACLINIQUE En cas de toxicité systémique : classe II et III FNS , Glycémie , Électrolytes Fonction rénale: urée, créatinine sanguine Fonction hépatique : ALAT, ASAT Enzymes cardiaques : Créatinine phosphokinase, troponine , BNP. ECG , Radio-thorax, Echocardiographie EVOLUTION DES ENZYMES CARDIAQUES WILDERNESS & ENVIRONMENTAL MEDICINE (2018) 29, 29 TRAITEMENT TRAITEMENT SPÉCIFIQUE : Le sérum antiscorpionique (SAS): TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE Sérum antiscorpionique Agit sur le venin circulant, se lie à la toxine et réduit sa concentration Il faut l’ administrer le plus tôt A permis de corriger les signes cliniques en 4 heures, de diminuer les niveaux de venin circulant non lié ARBRE DECISIONNEL DEVANT UN PATIENT PIQUE PAR UN SCORPION PATIENT PIQUE PAR UN SCORPION EXAMEN CLINIQUE: Etat de conscience, rythme respiratoire, TA, pouls, température Classe 3 CLASSIFICATI Défaillance ON vitale - Neurologique Classe 1 - Respiratoire Signes Classe 2 - Cardio- 1 AMP de SAS (Im ou IV) locaux Signes vasculaire selon la forme disponible généraux Renouveler la dose 1 AMP de SAS (Im ou IV) toutes les 3 h si 1 AMP de SAS (Im selon la forme disponible évolution ou IV) Renouveler la dose toutes défavorable.Au- delà de selon la forme les 3 h si évolution 12h SAS n'est plus disponible défavorable.Au- delà de 12h justifiée. Traitement SAS n'est plus justifiée. Hospitalisation + Hospitalisation symptomatique Traitement dans un service de Mis en observation de 6 symptomatique : soins intensifs heures au minimum Douleur, vomissements, agitation, Traitement convulsions, symptomatique de la bradycardie douleur, dysfonction cardiovas, OAP, HTA…… les gestes inutiles et/ou dangereux: -la succion, -la contention du membre atteint, -la scarification, -la pose de garrot, -l’infiltration locale d’analgésiques, -l’application de la pierre noire, -l’antibiothérapie, sauf en cas de complications infectieuses, -l’administration de sérum antitétanique. TRAITEMENTS SYMPTOMATIQUES Traitement Symptomatiques : CLASSE I Douleurs localisée : anesthésie locale par lidocaïne ou crème Emla® > Paracétamol. Douleur intense: opioïdes Soins locaux: désinfection de la plaie CLASSE II Traitement symptomatique : Fièvre, vomissement, Diarrhées , douleurs abdominales Réanimation liquidienne (vomissements, sueurs, hyperthermie): remplissage vasculaire prudent + apports de base Signes neurologiques (agitation, convulsion , spasmes musculaire) : diazépam IVL- adulte : 10 mg; enfant: 0,2 mg/kg CLASSE II OAP Furozémide (Lasilix®) enfant : 0,5- 1 mg/kg/24h; adulte 250mg-1000mg/24; nitroprussiate de sodium, nitroglycérine HTA: Nicardipine : 0,5mg -1mg/h, prazosine CLASSE III Détresse respiratoire: maintenir spo2> 92% Oxygénothérapie : masque , ventilation non invasive , ventilation invasive : insuffisance respiratoire aigue avec troubles neurologiques ou choc cardiogénique (OAP, état de choc) Dysfonction cardio-circulatoire: Dobutamine 5-15 gama/kg/min CONCLUSION Envenimation scorpionque est fréquente dans notre pays. La compréhension physiopathologique a permis une standardisation des traitements afin de réduire la mortalité La forme systémiques nécessitent une surveillance pour une une prise en charge thérapeutique adaptée. le rôle du vaccin antiscorpionique à déterminer ENVENIMATION DE SERPENT INTRODUCTION Urgence médicale Risque d’envenimation avec des conséquences cliniques sévères L’état des patients se détériore au cours des premières heures. Pays Nord- Africains et Afrique sub-saharienne : 1 million morsures/ans. Taux de mortalité est proche de 4 %. CLASSIFICATION DES SERPENTS 3000 espèces de serpents dans le monde dont 30 % venimeuses Familles Exemples Caractéristiques Vipéridés Vipères solénoglyphes : crochets venimeux Crotales antérieurs et mobiles (sonette) Elapidés Cobras, Protéroglyphes: crochets venimeux mamba antérieurs et fixe TYPES DE SERPENTS tête triangulaire, fosses , pupilles Serpent à sonnette serpent Coral elliptiques Composition du venin du serpent Les venins sont riches en enzymes et en toxines Le venin des vipéridés => nécrotico-hémorragique Le venin des élapidés => neurotoxique Hémorragie, coagulopathie ; Neurotoxicité ; Cyto- ou myotoxicité. 3FT : three-finger toxin ; CRISP : cysteine protein ; CTL : protéine lectine type C ; DT : dendrotoxine ; LAO : L-aminoacide oxydase ; MTP : métalloprotéases ; Myo : myotoxine ; CLINIQUE Les morsures « sèches » : 20 % à 50 % des cas, marques des crochets Signes locorégionaux: Œdème: douloureux accompagné de taches purpuriques et ecchymotiques. CLINIQUE Signes généraux : débutent quelques minutes à plusieurs heures après la morsure. Signes digestifs : nausées, vomissements, diarrhées, Signes cardiovasculaires: hypotension, choc Réactions d’hypersensibilité : œdème de Quincke, bronchospasme. SYNDROME D’ENVENIMATION L’interrogatoire, les signes immédiats, l’atteinte locorégionale et les signes systémiques syndrome vipérin ou cobraïque. Morsures de vipéridés: atteinte locorégionale et systémique => douleur, œdème, nécrose et troubles de la coagulation. Morsures d'élapidés (cobras, mambas...) => syndrome neurotoxique. SYNDROME VIPÉRIN Douleur: immédiate, intense, irradie vers la racine du membre mordu. œdème : volumineux et tendu, s'étend sur le membre. Troubles cutanés : ecchymoses, pétéchies, purpuras Nécrose : progressive, jusqu'aux plans musculaires. Syndrome hémorragique : saignement par la morsure GRADES DE L’ENVENIMATION VIPÉRINE SYNDROME COBRAÏQUE Peu douloureuse. Signes locaux modérés + paresthésies locorégionales. Signes neurologiques : ptosis, atteinte des nerfs crâniens (diplopie, ophtalmoplégie, disparition de la mimique, dysgueusie, dysphagie, dysphonie) paralysie motrice ascendante avec aréflexie et paralysie respiratoire. La mort peut survenir au bout de 2 à 10 heures d’évolution. Signes neurologiques du syndrome Cobraique BILAN BIOLOGIQUE Signes de gravité biologique dès l’apparition d’envenimation locale FNS, hémostase; ionogramme, urée, créatininémie, CPK. ECG Signes de mauvais pronostique PRISE EN CHARGE Sérothérapie et traitements symptomatiques. Traitements non spécifiques : immobiliser le membre mordu, retirer tout ce qui pourrait faire garrot, , bander le membre depuis sa racine vers l'extrémité sans trop serrer. Ce qu'il ne faut pas faire : le garrot, les incisions, le débridement, , l’aspiration, l’application de glace. AUX URGENCES Grade 0 : désinfection locale, antalgiques, vérification de la vaccination antitétanique, surveillance 4 h aux urgences. Grade 1 : + soins du grade 0, maintenir le membre immobilisé et surélevé, surveillance 24 h en unité d'hospitalisation. Grade 2 ou 3: + soins du grade 1 => sérum antivenimeux + traitement symptomatique. Antivenin reste efficace même tardivement, 24 h après la morsure. Posologie de la sérothérapie : fonction de la quantité de venin injectée Débridement cutanée : contre-indication au geste chirurgical précoce; Syndrome des loges : fasciotomies rarement indiquées. LES HYMENOPTERES FAMILLES D’HYMÉNOPTÈRES vespidae :guêpes et Apidae : abeilles et bourdons frelons LES VENINS D ’HYMENOPTERES LES PIQÛRES D ’HYMENOPTERES Piqûre Unique : douleur locale, érythème, œdème , prurigineux, durant 24 heures. piqûres de l’oropharynx (obstruer les voies aériennes) piqûres multiples: syndrome anaphylactoïde signes cutanés : urticaire géant, œdème diffus signes généraux: vomissements, hypotension artérielle, choc. Atteintes viscérales : rénale, hépatique, musculaire, CLASSIFICATION DES RÉACTIONS ALLERGIQUES TRAITEMENT Piqure unique : ablation de l’aiguillon, réchauffement de la zone piqué, désinfection, antalgique piqûres multiples: Urticaire généralisé: antihistaminiques + corticoïdes œdème de Quincke: adrénaline en aérosol (1mg), IM (0,25 à 0,5 mg) corticothérapie. Choc anaphylactique: adrénaline 0,1 mg en IV ; 0,25 à 0,50 mg en IM. patients allergiques: adrénaline autoinjectable (Anakit).