Concept de globalité - Holisme (Essai)
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Cet essai explore le concept d'holisme en médecine, en se concentrant sur la relation entre le corps et l'esprit dans la médecine traditionnelle chinoise. L'auteur examine l'interdépendance des différents éléments du corps et leur interaction avec le monde extérieur, soulignant l'importance d'une approche globale pour comprendre et traiter les pathologies.
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Concept de globalité - Holisme Zhěng tĭ guān niàn 整体观念 Le holisme, terme inventé par Jan Christiaan Smuts, homme politique sud africain, est une philosophie qui tend à expliquer un phénomène comme étant un ensemble indivisible, la simple somme de ses parties ne suffisant pas à le définir. App...
Concept de globalité - Holisme Zhěng tĭ guān niàn 整体观念 Le holisme, terme inventé par Jan Christiaan Smuts, homme politique sud africain, est une philosophie qui tend à expliquer un phénomène comme étant un ensemble indivisible, la simple somme de ses parties ne suffisant pas à le définir. Appliquée à la médecine elle implique que toute partie du corps est en relation non seulement avec les autres parties du corps, mais aussi avec l'ensemble du monde extérieur. Les êtres humains font ainsi partie d'un univers d'objets dont les origines sont communes à tous les autres êtres vivants. Cette notion de globalité ou holisme peut se résumer en 3 grands pans : \- unité intrinséque du corps humain \- unité entre corps et esprit \- unité entre l'homme et la nature l'unité intrinsèque du corps humain exprime l'idée que les différents éléments constitutifs du corps (organes, viscères, tissus, substrats\...) sont inséparablement liés les uns aux autres et en constante interaction les uns avec les autres. La théorie du yin yang explique les régulations des fonctions physiologiques et les transformations pathologiques. La théorie des cinq mouvements décrit les relations d'interdépendance et de restriction mutuelle entre les différentes entrailles. Celles-ci sont divisés en organes au nombre de 5 et viscères au nombre de 6. Les cinq organe, cœur, poumon, rate, foie et reins ne se définissent pas de la même façon qu'en biomédecine et correspondent à cinq systèmes physiologiques qui intègrent et permettent de classer les organes des sens, les tissus corporels, les orifices\... Ces organes et viscères sont reliés entre eux et communiquent avec le reste du corps grâce au système des méridiens et vaisseaux (jing luo). Il se constitue ainsi un réseau complexe qui met en relation la surface et la profondeur, le haut et le bas, la gauche et la droite\... De plus, l'unité fonctionnelle de l'organisme se réalise grâce à l'activité coordonnée de ce que d'aucuns appellent les trois trésors : \- l'esprit shen \- l'essence jing \- le qi. Par ailleurs, les manifestations de certaines zones du corps reflètent la situation de celui-ci dans son ensemble. Ainsi par exemple, la palpation du pouls et l'observation de la langue permettent, dans une certaine mesure, de faire un diagnostic global du corps humain. Sur le plan thérapeutique, on emploie l'acupuncture, la moxibustion ou le massage de certains points pour obtenir des effets thérapeutiques sur l'ensemble du corps ou sur des régions qui peuvent être anatomiquement éloignées de la zone sur laquelle on agit. En résumé cette conception de la physiologie met en évidence que les tissus et les différents organes et viscères du corps humain sont étroitement interdépendants ; il est donc impossible de comprendre une pathologie, d'élaborer un diagnostic ou de concevoir un traitement en négligeant cette idée de globalité de l'organisme. l'unité entre corps et esprit comprend bien évidement l'idée qu'il y a interdépendance entre facteurs psychologiques et facteurs physiques. Depuis l'époque antique, les traités médicaux classiques ont tenu compte de cette influence. Les cinq émotions (wu zhi) ou les sept sentiments (qi qing), selon la classification utilisée, ont toujours été considérés comme des causes internes possibles de pathologie. Ces sept émotions sont : la joie, la colère, les soucis, l'introspection ruminatoire, la tristesse, et la frayeur et la peur. Les émotions ont ainsi des actions spécifiques sur les activités fonctionnelles et les mouvements du qi, on dit par exemple, la colère fait «monter» le qi ou que la peur le fait «descendre» le qi. Chaque émotion est en relation avec un organe qu'il perturbe en priorité et on dira par exemple que l'excès de colère nuit au foie ou que l'excès de joie nuit au coeur. Inversement une perturbation d'un organe peut conduire à une expression émotionnelle particulère, le Lingshu au chapitre 8 dit par exemple «le vide de qi du cœur produit du chagrin, la plénitude du cœur provoque euphorie et rire sans fin». Enfin, Il existe des relations de restriction mutuelle au sein des différents émotions. Par exemple, la tristesse restreint la colère, la joie restreint la tristesse. Tout ce qui précéde est quelque peu convenu, mais cette idée d'unité entre corps et esprit va bien au delà cette idée d'interdépendance entre facteurs psychologiques et facteurs physiques, en ce sens que les processus de l'esprit et des émotions sont penser exactement de la même façon que sont penser les processus physiologiques. Traiter les émotions revient donc à traiter les organes et traiter les organes revient à traiter les émotions. L'idée galvaudé jusque dans le figaro magazine que corps et esprit ne font qu'un, n'est jamais exprimé en médecine chinoise tant la différence entre les deux n'est jamais envisagé. Le diagnostic et le traitement envisagent les facteurs physiologiques et les facteurs psychologiques sur un plan d'égale importance et sans différenciation. Dans la langue et la culture chinoises, le corps humain fait référence à un «moi» qui comprend le corps et l'esprit. De ce point de vue, l'être humain est un corps-esprit inséparable. Les troubles du corps entraînent des troubles de l'esprit, et vice versa. Le traitement des attitudes et des émotions du patient passe nécessairement par le traitement du corps, car le corps est aussi le reflet de l'esprit. En ce sens, la médecine chinoise utilise simultanément le corps et l'esprit pour des questions qui pourraient être considérées comme distinctes dans la culture et la médecine occidentales. Le corps lui-même est simplement une version plus condensée de l'esprit, et les mouvements des différents qi créent les conditions de la vie émotionnelle. Bien que nous parlions de «l'unité du corps et de l'esprit», la médecine et la philosophie chinoises n'ont jamais séparé ces deux éléments. l'unité entre l'homme et la nature considére que l'être humain est un microcosme en permanente adaptation au macrocosme universel. Un adage de médecine chinoise dit que «l'homme et l'univers se correspondent mutuellement». Cela pointe l'ajustement nécessaire de l'homme avec toutes les influences du monde extérieur tant du point de vue géographique (climat, environnement naturel) que temporel (cycle annuel des saisons, cycle lunaire mensuel et cycle circadien du jour et de la nuit). Les modifications de l'environnement naturel auxquelles on ne peut s'adapter deviennent des énergies pathogènes, telles que le vent, le froid, la chaleur, l'humidité, la sécheresse et la canicule. Les cycles et les transformations du yin yang et des cinq mouvements dans le macrocosme correspondent avec la circulation du qi et avec l'activité des organes dans le corps humain. Si l'homme et la nature communiquent, il est évident qu'il s'agit d'une relation à double sens Ainsi, l'espèce humaine peut non seulement s'adapter aux conditions naturelles, mais également intervenir activement sur celles-ci. Médecine et écologie sont deux émanations d'une même philosophie qui amène l'être humain à protéger, par les mêmes attitudes, sa santé et son environnement. Ces trois points constituent les trois axes du concept de globalité, qui malgrés un caractére quelque peu théorique et artificiel n'en constitue pas moins une caractéristique vraie et importante de la médecine chinoise. J'aimerais toutefois présenter deux autres caractéristiques qui pour moi sont très importantes : \- la notion de santé et de maladie en médecine chinoise \- l'utilisation des images, modèles et métaphores