5e - Séquence 2 - Cours PDF

5e – SÉQUENCE N°2 QUELLES MUSIQUES ÉCOUTE-T-ON AU MOYEN ÂGE ? I – LE MOYEN ÂGE EN CHANSONS Écoute n°1 : « Douce dame jolie », chanson de Guillaume de Machaut (XIVe siècle) L’étude de la chanson « Douce dame jolie » met en évidence p...

5e – SÉQUENCE N°2 QUELLES MUSIQUES ÉCOUTE-T-ON AU MOYEN ÂGE ? I – LE MOYEN ÂGE EN CHANSONS Écoute n°1 : « Douce dame jolie », chanson de Guillaume de Machaut (XIVe siècle) L’étude de la chanson « Douce dame jolie » met en évidence plusieurs caractéristiques des musiques du Moyen Âge. A - Les instruments de musique du Moyen Âge Dans cette interprétation de « Douce dame jolie », les instruments qui accompagnent le chant ont une sonorité un peu inhabituelle. En effet, parmi ces trois instruments, deux ne sont pratiquement plus utilisés aujourd’hui. Le dernier est toujours présent dans les musiques actuelles. G. de Machaut (1300 - 1377) Ainsi, nous entendons les instruments suivants : - un luth, instrument à cordes pincées qui ressemble à une petite guitare, - une vièle, instrument à cordes frottées, ancêtre du violon, - une flûte à bec. Luthiste Flûte à bec médiévale Joueurs de vièle Les musiciens du Moyen Âge utilisaient bien sûr beaucoup d’autres instruments. Ils les classaient en deux catégories, les hauts et bas instruments. En voici quelques exemples : Hauts instruments : pour jouer en extérieur, Bas instruments : pour jouer en intérieur, car car plus sonores moins sonores. Des instruments à percussions (tambours,. Surtout des instruments à cordes : tambourins, grelots, castagnettes…) > cordes pincées (luth, guiterne, harpe, lyre…) > cordes frottées (vièle, viole...). Des instruments à vent, par exemple les « ancêtres » :. Quelques vents, essentiellement les flûtes. > du trombone (la saqueboute) > du hautbois (la chalemie) > etc.  5e – séquence n°2 – p.2 B - « Douce dame jolie », un chant représentatif de l’amour courtois 1) Analyse du texte de « Douce dame jolie » La chanson « Douce dame jolie » est écrite en ancien français : la langue a beaucoup évolué depuis, mais nous reconnaissons certains mots, voire même certains passages. Essayons de comprendre le sens du texte : - il s’agit du thème de l’amour, - le poète se met au service de la dame, lui déclare sa fidélité et sa soumission. Cette façon d’aimer est appelée « amour courtois ». Elle correspond aux valeurs de la chevalerie, qui étaient répandues dans la noblesse. 2) Machaut, héritier des troubadours et des trouvères Avec ce chant, Guillaume de Machaut se présente comme un héritier des troubadours et des trouvères. Ces poètes musiciens se produisaient dans les demeures seigneuriales, dans le cadre des divertissements de cours, aux XIIe et XIIIe siècles. Si l’amour est le thème le plus fréquent dans leurs œuvres, d’autres sont aussi représentés :. récits épiques,. chants moralisateurs, politiques,. lamentation sur la disparition d’un personnage important,. etc. Bernard de Ventadour est un célèbre troubadour du XIIe siècle. C – Les musiques populaires Écoute n°2 : « Aï vist lo lop », chanson traditionnelle médiévale (XIIIe siècle) Avec Guillaume de Machaut et les troubadours, nous avons évoqué la musique que l’on écoutait dans les cours seigneuriales. Mais la musique était également présente dans les milieux populaires, autrement dit chez les paysans, qui constituaient la majorité de la population française à l’époque. Il s’agit de chansons et de danses traditionnelles1, qui animaient les évènements du quotidien (fêtes diverses, foires, etc.). C’est par exemple le cas de la chanson « Aï vist lo lop », composée au XIIIe siècle et que nous connaissons aujourd’hui sous le titre « J’ai vu le loup, le renard et la belette » 1 Voir « Musiques traditionnelles » dans le vocabulaire de la dernière page.  5e – séquence n°2 – p.3 II – LA MUSIQUE RELIGIEUSE Écoute n°3 : « Puer natus est nobis », chant grégorien Le chant grégorien est le chant traditionnel de l’Église catholique depuis les premiers siècles du Moyen Âge. Il s’agit donc de musique religieuse*. Ce genre musical est appelé « grégorien » en hommage au pape Grégoire Le Grand (VIe siècle). Analyse de l’extrait A l’écoute, nous faisons les observations suivantes : 1) Nous entendons ici un chœur* d’hommes, sans accompagnement instrumental : c’est un chant a cappella*. Au Moyen Âge, l’Église catholique promeut en effet le chant a cappella pour la prière. Elle tolère cependant l’utilisation d’un instrument : l’orgue. Ecclésiastiques en train de chanter 2) Les choristes chantent à l’unisson*, c’est à dire qu’ils interprètent tous ensemble la même mélodie, ils chantent « d’une seule voix ». 3) La langue de ce chant est le latin : c’est la langue traditionnelle du culte catholique. BILAN : LA MUSIQUE DANS LA SEIGNEURIE MÉDIÉVALE Le château fort : chansons de troubadours et de trouvères L’église : chant grégorien Le village : chansons traditionnelles  5e – séquence n°2 – p.4 III – LE MOYEN AGE, UNE PÉRIODE D’ÉVOLUTION POUR LA MUSIQUE A - La développement de la polyphonie Écoute n°4 : « Vinderunt Omnes », organum de Pérotin (XIIIe siècle) Comparons cette écoute avec la précédente, le chant grégorien « Puer natus est nobis ». Dans les deux cas, il s’agit de musique religieuse, chantée a cappella. Mais dans l’écoute n°4, nous entendons pour la première fois plusieurs mélodies, plusieurs voix différentes en même temps : il s’agit d’un chant polyphonique*. Le résultat est que ces voix semblent constamment se compléter et se répondre entre elles. Au contraire, nous avons vu que les choristes chantaient à l’unisson* dans « Puer natus est nobis ». La polyphonie s’est considérablement développée à partir du Moyen Âge, et jusqu’à notre époque. Elle est omniprésente dans les musiques actuelles. B - L’invention de la notation musicale Une autre invention du Moyen Âge a été déterminante pour l’histoire de la musique : il s’agit de la notation musicale. En effet, c’est vers l’an mille que l’on a commencé à écrire la musique. Il ne s’agit alors pas de notre notation moderne, mais elle en est assez proche, comme le montre l’ illustration ci-contre. Partition datant du Moyen Âge Les signes utilisés ici comme notes de musique s’appellent les neumes*. 5e – séquence n°2 – p.5 VOCABULAIRE Chœur : Ensemble vocal. Chant a cappella : Chant sans accompagnement instrumental. Chant à l’unisson : Chant collectif à une seule voix (les choristes chantent la même mélodie). Chant polyphonique : Chant collectif à plusieurs voix (les choristes chantent plusieurs mélodies différentes, qui se complètent et se répondent). Musique religieuse : Musique destinée à un culte religieux. Musiques traditionnelles : Musiques populaires et anciennes. Neumes : Signes avec lesquels la musique était notée au Moyen Âge.