PRISE EN SOINS DES PATIENTS FUMEURS PDF

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2024

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Nadine MICHEL, IPDE

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tabac addiction prise en charge santé publique

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This document provides an overview of patient care for smokers, outlining objectives, a summary of key topics (epidemiology, legislation, etc.), and the history of tobacco use. It seems to be presentation material, not an exam paper.

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PRISE EN SOINS DES PATIENTS FUMEURS Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 1 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 OBJECTIFS - Sensibiliser tous les professionnels de santé au repérage précoce des personnes fumeuses...

PRISE EN SOINS DES PATIENTS FUMEURS Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 1 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 OBJECTIFS - Sensibiliser tous les professionnels de santé au repérage précoce des personnes fumeuses - Susciter une réflexion du patient fumeur et l’encourager au sevrage - Initier un sevrage nicotinique avec les différents moyens disponibles - Orienter pour une prise en soins Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 2 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 SOMMAIRE 1. Epidémiologie et histoire du tabac 2. Législation et politique de lutte contre le tabac en France 3. Addiction, tolérance et dépendance 4. Composition et toxicité du tabac 5. Impacts du tabagisme sur la santé 6. Le tabac et ses différentes formes de consommation 7. Les bénéfices à l’arrêt 8. PES en addictologie et RPIB 9. Prescription nicotinique 10. L’entretien motivationnel 11. Tabac et grossesse 12. Tabac et adolescence 13. Idées reçues 14. Impact environnemental 15. Conclusion et messages clefs 16. Cas cliniques Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 3 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 1. EPIDEMIOLOGIE ET HISTOIRE DU TABAC En 2022 la France compte 12 Millions de fumeurs quotidiens (chiffres OFDT 2023) : 31,8% des 18-75ans déclarent fumer et 24,5% fument quotidiennement 27,4% sont des hommes et 21,7% sont des femmes En 2015, 75 320 décès estimés attribuables au tabagisme soit 200 morts/jour (13% de la mortalité annuelle) : 61,7% la cause est un cancer 22,1% la cause est une maladie cardio-vasculaire 16,2% la cause est une pathologie respiratoire Le tabac est à l’origine de + de 25 maladies et de 17 types de cancers. 1ère cause de mortalité évitable : 8 Millions de décès chaque année dans le monde dont 1,2 millions de fumeurs passifs. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 4 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 1492 : Christophe Colomb en découvrant l’Amérique s’aperçoit que les Indiens fument une plante nommée « Petum », inconnue en Europe. Fin du 16è siècle, le tabac est connu dans le monde entier. Il lui est attribué des vertus thérapeutiques (guérir des migraines, les « maux » de dents, les rhumatismes…). Au 18è siècle, le principe actif du tabac est découvert : la Nicotine. Vers 1830/1840, la cigarette apparait. 1947 : les 1ers effets néfastes du tabac sont soulevés (comme le cancer des bronches). 1950 : les 1ères études épidémiologiques prouvent la toxicité du tabac. 1957 : le tabac est reconnu par l’OMS comme une toxicomanie. Il présente, non fumé, au moins 2 500 composés chimiques. Il s’ajoute, quand il est fumé, plus de 2 000 composés chimiques dont plus de 50 sont cancérogènes. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 5 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 2. Législation et politique de lutte contre le tabac en France Loi du 9 Juillet 1976 : oblige les fabricants de cigarettes à inscrire la mention « Abus dangereux » sur les paquets, règlemente la publicité sur le tabac et interdit la consommation dans certains lieux publics. Décret du 15 Novembre 2006 : interdit de fumer dans tous les espaces publics fermés ou couverts accueillants du public ou étant un lieu de travail, interdit de fumer dans les transports en commun, dans les établissements de santé ou hospitaliers et dans l’ensemble des établissements scolaires. Décret du 29 Juin 2015 : interdit de fumer dans les aires de jeux collectives. Loi n°2016-41 du 26 Janvier 2016 de modernisation du système de santé : élargissement de la liste des professionnels de santé pouvant prescrire des traitements nicotiniques de substitution : en plus des médecins et sage-femmes, les médecins du travail, chirurgiens-dentistes, masseurs kinésithérapeutes et infirmiers. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 6 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Le 9 Mars 2023, le gouvernement adopte une stratégie interministérielle de mobilisation contre les conduites addictives 2023-2027 (document de 50 pages), Priorités données sur : la prévention et l’éducation en matière de lutte contre les drogues et les conduites addictives la protection des mineurs dans les milieux de vie 10 orientations : DOTER CHACUN DE LA LIBERTÉ DE CHOISIR CONFORTER LE RÔLE CLÉ DE LA SPHÈRE FAMILIALE ASSURER À CHAQUE USAGER UNE PRISE EN CHARGE ADAPTEE VIVRE ENSEMBLE SANS PRODUITS PSYCHOACTIFS FAIRE DES MILIEUX DE VIE DES ENVIRONNEMENTS PLUS PROTECTEURS RÉDUIRE LA DISPONIBILITÉ ET L’ACCESSIBILITÉ DES PRODUITS STUPÉFIANTS ENCADRER STRICTEMENT LA PUBLICITÉ ET LA VENTE DES PRODUITS À RISQUE FAIRE DES FÊTES ET DES GRANDS ÉVÉNEMENTS DES OPPORTUNITÉS DE MOBILISATION AGIR SUR LES PRIX OBSERVER, ÉCLAIRER ET ÉVALUER POUR MIEUX AGIR Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 7 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 3. Addiction, tolérance et dépendance Définition OMS de l’addiction : « état de dépendance périodique ou chronique à des substances ou à des comportements » L’addiction représente un enjeu majeur de santé publique. On distingue les addictions avec produits des addictions comportementales ou sans substance. Le diagnostic de troubles liés à l’usage de substance repose sur 11 critères définis au sein du DSM 5. Une personne est considérée comme « addict », si elle réunit au moins 2 des critères suivants au cours des 12 derniers mois :  Besoin impérieux et irrépressible de consommer la substance (craving)  Perte de contrôle sur la quantité et le temps dédié à la prise de substance  Beaucoup de temps consacré à la recherche de substance  Augmentation de la tolérance au produit addictif  Présence d’un syndrome de sevrage, c’est-à-dire de l’ensemble des symptômes provoqués par l’arrêt brutal de la consommation Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 8 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024  Incapacité de remplir des obligations importantes  Usage même lorsqu’il y a un risque physique  Usage qui entraîne des problèmes personnels ou sociaux  Désir ou efforts persistants pour diminuer les doses  Activités réduites au profit de la consommation  Poursuite de la consommation malgré les dégâts physiques ou psychologiques Présence de 2 à 3 critères : addiction faible Présence de 4 à 5 critères : addiction modérée Présence de 6 critères ou plus : addiction sévère Moyen mémo technique : les « 5 C » C- usage Compulsif C- usage Continu et Chronique C- perte de Contrôle C- Craving C- Conséquences sur la santé mentale et physique On parle d’addiction si tous les 5C s’installent sur une période de 12 mois. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 9 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Modèle bio-psycho-social des causes de l’addiction, selon Sting & Blum, 2003 Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 10 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Comment s’installe la dépendance à la nicotine ? Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 11 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Le circuit de la récompense : occupe un rôle central dans la mise en place et le maintien d’une addiction, est responsable de la production de la dopamine (bien-être, satisfaction, plaisir). La consommation de SPA fait augmenter artificiellement la production de dopamine. La consommation répétée entraine des modifications cérébrales fonctionnelles et structurelles dont le neuro circuit de la récompense. Ces modifications changent les propriétés motivationnelles des produits : => Initialement pris par plaisir, pris ensuite par besoin. La nicotine se fixe sur des récepteurs nicotiniques. Leur nombre va augmenter peu à peu et ce mécanisme va induire une accoutumance. Si pas d’apport de Nicotine = fatigue, manque d’énergie, difficultés de concentration. 12 Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 NICOTINE : Substance psycho active responsable de la dépendance Atteint le cerveau en 5 à 10 secondes (pouvoir addictif fort = shoot nicotinique) Augmente la FC par vasoconstriction et élève la PA Entraine la myorelaxation Augmente les dépenses énergétiques Psychostimulant (mémoire, attention, concentration, humeur, apprentissage) Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 13 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Les composantes de la dépendance : évaluer les dépendances  Dépendance physique à la nicotine : Agit sur le système de récompense, Liée à la nicotine et certains autres composants (additifs), Evaluée par l’apparition d’un syndrome de manque à l’arrêt de la consommation, Test de Fagerström, Co testeur : mesurer le taux de monoxyde de carbone (reflet de l’inhalation).  Dépendance comportementale : Ritualisation de la consommation, réflexe, automatique, en réponse à des évènements ou à des personnes, Ni besoin ni envie , c’est la situation qui déclenche la consommation.  Dépendance psychologique : Gestion des émotions, des situations de stress, des différents évènements de la vie. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 14 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Test de Fageström entre 0 et 2 : pas de dépendance entre 3 et 4 : dépendance faible entre 5 et 6 : dépendance moyenne entre 7 et 10 : dépendance forte ou très forte. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 15 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 CO testeur = 1 outil = CO air expiré en ppm Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 16 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 1 7 4. Composition et Toxicité du Tabac La combustion du tabac produit de nombreuses substances toxiques pour l’organisme (5 000) : Des feuilles de tabac séchées renferment la nicotine, Des additifs : environ 10% du poids d’une cigarette ; entre autre l’acide levulinique qui augmente la fixation de la nicotine au niveau des récepteurs nicotiniques du cerveau, Des adoucissants (menthol) rendant la fumée moins agressive. Les cigarettes menthol sont interdites dans l’Union européenne depuis le 20 mai 2020, mais certaines marques contiennent encore des résidus de menthol, Des agents de texture : sorbitol, glycérol, ils permettent d’humecter le tabac, Des renforçateurs d’arôme et/ou du goût : sucre, extrait de raison ou de figue, poudre de cacao, beurre de cacao, etc…, De l’ammoniaque qui élève le pH de la fumée et augmente l’absorption de la nicotine au niveau des alvéoles, Des modificateurs de combustion, Des colorants, Des conservateurs : ac.benzoïque, sorbique, aldéhyde formique, dangereux pour la santé. Les agents de saveurs, de texture et de conservation ne sont pas nécessairement nocifs à la base, mais ils masquent les effets négatifs du tabac. C’est lorsqu’ils sont chauffés qu’ils libèrent plusieurs substances dangereuses. 18 Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Substances dans la fumée générées par la combustion du tabac : Du monoxyde de carbone : affecte le transport de l’oxygène dans l’organisme. Cette substance porte atteinte au cœur, au cerveau et aux muscles des personnes qui l’inhalent. Affinité avec Hb 200 X supérieure à celle de l ’O2 ; Du cyanure d’hydrogène : endommage les voies respiratoires et rend les poumons plus vulnérables aux infections. Composant des pesticides et des matières plastiques ; Du benzène : pénètre dans les cellules et modifie leur ADN, ce qui engendre des cancers. Se retrouve dans l’essence, certaines colles et les pesticides ; De l’oxyde d’azote : irrite les poumons et rend la respiration très difficile ; De l’acétaldéhyde provenant de la combustion du sucre ; Des goudrons : se collent aux parois des voies respiratoires et causent des lésions aux poumons. Le fumeur d’un paquet par jour inhale 250 ml de goudrons par an, soit l’équivalent de deux pots de yaourt. Les goudrons sont la principale substance responsable des cancers liés au tabagisme. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 19 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 5. Impacts du tabagisme sur la santé Maladies cardio-vasculaires : fumer réduit la quantité d’O2 dans le sang ( CO) essoufflement, altération du fonctionnement des muscles (dont le cœur) provoque des spasmes au niveau artériel (lié à la diminution de la vasomotricité) influe sur la coagulation du sang , favorisant la formation de caillots et le risque d’IDM, phlébite, AVC favorise l’artériopathie oblitérante des MI l’inflammation des vaisseaux sanguins Maladies cancéreuses : 1/3 des cancers seraient dus à la cigarette cancers des poumons, ORL, œsophage, rénal, vessie, colon, sein, pancréas... Les patients fumeurs subissent une maladie plus agressive avec un taux de mortalité de plus de 40%. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 20 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Maladies pulmonaires : BPCO ( 85 à 90% causées par le tabac) et emphysème asthme Maladies infectieuses : plus de risque d’otites, sinusites, d’angines, de pneumonie Fertilité : Hommes et femmes = 10 à 40% de baisse de la fertilité moins d’ovules, moins de spermatozoïdes Le tabac influe sur : le comportement alimentaire augmente le risque d’être affecté par la dépression ou l’anxiété diminue la capacité à faire de l’exercice l’apparence physique (dents, peau) accélère d’environ 2 à 4 ans la ménopause Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 21 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Le tabagisme passif Définition : Respiration involontaire de la fumée recrachée par les fumeurs ou dégagée par une cigarette allumée. En 2020, 18% des 18-75 ans déclarent fumer à l’intérieur de leur domicile (SPF). 2 types : pour le fœtus dont la mère fume environnemental en inhalant la fumée du tabac Risques : Fumée aussi toxique que la fumée inhalée Cardio-vasculaires Maladies respiratoires et cancers (cancer du sein augmenté de 30%) Grossesse : FC,MFIU, RCIU, prématurité Enfant : MIN multiplié entre 2 et 4, asthme, surpoids/obésité Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 22 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Le tabagisme tertiaire Ou « fumée de 3ème main » Définition : exposition dans une pièce (ou véhicule) aux produits chimiques de la fumée du tabac qui se sont fixés aux vêtements, murs, meubles, cheveux, peau... Et qui se sont relâchés dans l’air ambiant au cours des jours suivants (voir des semaines). Les plus exposés sont les nourrissons et les enfants (rampent, jouent, touchent, se blottissent…) => inhalent et ingèrent ces particules dangereuses Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 23 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 6. Le tabac et ses différentes formes de consommation Cigarettes manufacturées, tubées, roulées Tabac à pipe, cigares, cigarillos Snus ou tabac à chiquer et les sachets de nicotine Produits de tabac chauffé (iqos, ploom, glo) Chicha ou pipe à eau Produits de vapotage, puff Produits à fumer à base de plantes autres que tabac : THC et CBD même toxicité IL N’Y A PAS DE MODE DE FUMAGE MOINS DANGEREUX Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 24 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Cigarettes manufacturées, tubées, roulées En moyenne une cigarette roulée ou tubée apporte 2 à 3 fois plus de nicotine qu’une cigarette industrielle. Cigarettes roulées : tabac moins tassé + mauvaise combustion = température de combustion plus élevée = fumée plus importante et plus toxique soit 5 fois plus de particules fines cancérogènes. Par ailleurs il faut tirer plus fort pour entretenir cette combustion ce qui favorise une pénétration de CO plus profonde dans les bronches et engendre des cancers plus graves. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 25 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Tabac à pipe, cigares, cigarillos Tabac à pipe : mélange de plusieurs types et origines de tabac Cigarillos : petits cigares étroits Cigare : rouleau de tabac enveloppé d’une feuille de tabac = Mêmes risques que la cigarette Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 26 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Le snus ou tabac à chiquer Tabac sans combustion, sans fumée. Poudre de tabac placée entre la gencive et la lèvre supérieure (taille sachet à thé). Peut-être gardé en bouche quelques minutes à plusieurs heures. Interdit en France depuis 1992. Principalement consommé dans les pays scandinaves (Suède). 30 minutes de tabac à chiquer dans la bouche = autant de nicotine que 3 cigarettes. Pouvoir addictogène démultiplié car très chargé en tabac et Nicotine. Public jeune, entre 16 et 25 ans, et le milieu sportif. Risques : Jaunissement des dents Déchaussement des gencives Augmentation du risque cardiaque ou AVC Augmentation de la PA et du cholestérol Augmentation du risque de développer un cancer 10€ les 20 sachets en moyenne Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 27 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Les sachets de Nicotine Ne contient pas de tabac, mais une poudre blanche à base de nicotine. Les sachets de nicotine sont commercialisés notamment sous les marques Aroma King en France ; ces produits sont aussi proposés avec un large éventail d’arômes. Vente dans les bureaux de tabac depuis fin 2022 car vide juridique. Délivre une dose très importante de Nicotine (jusqu’à 20mg) donc risque majeur de dépendance physique très rapidement. Innocuité non établie, présence de Nitrosamines (cancérogène). Cible un public jeune par les nombreux aromes, la publicité faite sur les réseaux sociaux. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 28 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Produits de tabac chauffé Innovation portée par l’industrie du tabac. Mini cigarettes contenant un filtre et du tabac, insérées dans un appareil chauffant entre 240° à 350°; libérant un aérosol à inhaler. Dispositifs induisant une pyrolyse avec combustion incomplète. Conçus pour délivrer un niveau nicotinique équivalent à 1 cigarette classique. Différentes particules toxiques retrouvées, niveaux moindres en général mais supérieurs pour certaines substances comme le Glycidol (classé cancérigène probable) +400% IQOS. Le tabac chauffé est considéré plus nocif que la vapoteuse. Sa consommation s’accompagne d’un risque modifié et en aucun cas d’un risque réduit. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 29 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 La vapoteuse ou cigarette électronique Inventée en Chine en 2006 Sert à délivrer de la vapeur artificielle aromatisée contenant ou non de la nicotine Vapeur par échauffement d’une solution liquide (propylène glycol, glycérol, divers aromes) Dose max nicotine autorisée en France : 20mg/ml (50mg aux USA) 12% hommes et 8% des femmes vapotent dans le monde (RESPAAD 10/23) En France : 4,3% des 18-75ans l’utilisent au quotidien Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 30 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Effets sur la santé : Impact pulmonaire : les aromes pourraient avoir un effet toxique sur les cellules respiratoires avec toux, respiration sifflante… Impact cardio-vasculaire : peu d’études mais des résultats concordants : implication dans les AVC et les maladies cardio-vasculaires Impact bucco-dentaire : inflammation gingivale Législation variable selon les pays : les e-cigarettes sont interdites en Inde et recommandées au Royaume Uni pour les fumeurs souhaitant arrêter Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 31 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Utilisations : Interdit dans les lieux publics RDRD, presque tous les vapoteurs sont des fumeurs ou ex fumeurs E-liquides NF Le risque de cancer est moindre par rapport à celui lié au tabagisme classique mais il est réel et existe Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 32 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 La Puff Cigarette électronique jetable sans tabac et avec de nombreuses saveurs apparue en 2019 aux USA. Composée d’une batterie, d’une résistance, et d’une cartouche scellée avec du liquide. Programmée pour un nombre de bouffées défini : 300 à 600 (existe 5 000). Selon le rapport de 2021 du Haut Conseil de Santé Publique : la puff et les autres dispositifs de vapotage contenant de la nicotine représentent une porte d’entrée dans l’addiction au tabac chez les non fumeurs et plus particulièrement les adolescents. 13% des 13-16 ans ont déjà testé une puff (étude ACT 2022). Obligations réglementaires : taux Nicotine inferieur à 20mg/ml. Vente interdite aux mineurs. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 33 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Risques : manque de recul et d’études scientifiques. dépendance Nicotinique développer un cancer, altération ADN (formaldéhydes + agents aromatisants et humectant) irritation des voies respiratoires, réaction allergique (propylène glycol) Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 34 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 La chicha ou narguilé Apparu dans les années 1990 en Europe, origines Persane. Pipe à eau à long tuyau flexible pour fumer du tabac chauffé au charbon de bois. La fumée passe par un vase rempli d’eau. Le tabac à chicha (TABAMEL) est régi par la règlementation française comme un produit du tabac. Composé à 28% de tabac, contenant de la nicotine, 70% de mélasse (liquide sirupeux avec 50% de sucre) et le reste étant des aromes, agents de texture. L’OMS estime à 100 Millions le nombre d’usagers quotidiens dans le monde. L’usage du Narguilé constitue un risque sanitaire majeur, selon un rapport OMS 2005. Population jeune : 15-25 ans, séduite par la convivialité et le gout aromatisé. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 35 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Toxicité : Combustion de la chicha = 450° (900° pour une cigarette) Génère plus de Co et de goudrons La fumée de la chicha = même toxicité fumée cigarette classique = 4 000 substances L’eau retient 1 fraction de la nicotine (incite à plus inhaler) filtre 2/3 des particules de la fumée aspirée sert à refroidir la fumée Risques : Co Substances chimiques cancérogènes Goudrons traversent l’eau et atteignent les voies respiratoires : toux et irritation VAS Transmission par l’embout et l’utilisation partagée : hépatite, herpès, tuberculose 1 séance de chicha de 45 minutes = équivalence (cigarette manufacturées) RESPAAD : Nicotine = 15 cigarettes Co = 20 cigarettes Goudrons = 26 cigarettes Volume de fumée avalée = 40 cigarettes Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 36 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Fumer le CBD / THC fumer du CBD implique d'inhaler de la fumée, il y a un risque de développer des problèmes respiratoires. Les hydrocarbures poly aromatiques sont des poisons qui se forment lors de la combustion de matières végétales. On trouve des hydrocarbures poly aromatiques dans la fumée de tabac et de cannabis et fumer du CBD vous expose naturellement à ces substances cancérigènes. les experts de l'Inserm soulignent que le taux de goudron contenu dans une cigarette de cannabis est au moins 5 fois plus élevé que dans une cigarette de tabac. «La fumée de cannabis contient sept fois plus de goudrons et de monoxyde de carbone que celle du tabac», note 60 millions de consommateurs. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 37 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 7. Les Bénéfices de l’arrêt 20 min : La tension artérielle et les pulsations du cœur redeviennent normales 8h : L’oxygénation des cellules redevient normale 24h : Le risque d’infarctus du myocarde diminue déjà : Les poumons commencent à éliminer le mucus et les résidus de fumée, Le corps ne contient plus de Co. 48h : Le goût et l’odorat s’améliorent 72h : Respirer redevient plus facile : Les bronches commencent à se relâcher et on se sent plus énergique, La toux et la fatigue diminuent, On récupère du souffle. 2 semaines à 3 mois : On marche plus facilement. 1 à 9 mois : Les cils bronchiques repoussent : On est de moins en moins essoufflé, La voix devient plus claire. 1 an : Le risque d’infarctus du myocarde diminue de moitié : Le risque d’accident vasculaire cérébral rejoint celui d’un non-fumeur. 5 ans : Le risque de cancer du poumon diminue presque de moitié. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 38 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 8. PES en addictologie et RPIB Le Repérage Précoce et Intervention Brève : Développé dans les années 1990 par l’OMS pour le repérage à l’alcool Outil de prévention à destination de professionnels dont l'objectif est de repérer les consommations de substances psychoactives à risque chez les patients afin de tendre vers une diminution de ces consommations. 2 étapes : Le Repérage Précoce consistant à évaluer les consommations à risques, en dialoguant avec la personne accompagnée et en recueillant ses consommations (quantités, fréquence) , L'Intervention Brève se déroule uniquement lorsque l'étape précédente révèle des consommations à risque. Elle consiste à motiver un changement de comportement, apporte les informations nécessaires, tout en respectant les choix de la personne. Une priorité de santé et systématique Un établissement de santé = lieu privilégié Une mission de prévention primaire, secondaire et tertiaire Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 39 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Fumez-vous ? NON OUI - Avez-vous - Avez-vous déjà envisagé d’arrêter ? déjà fumé ? - Voulez-vous en parler ? - Proposer des brochures (les risques du tabac, les bénéfices à l’arrêt, aide au sevrage…) Si OUI - Rechercher si sevrage en cours ou ancien - Rechercher d’éventuels signes de manque et réajuster - Evaluer sa motivation Si OUI Si NON - Valoriser les bénéfices à l’arrêt - Test Fagerström - Informer - Conseiller l’arrêt - Etre disponible - Prescrire TSN - Laisser une ouverture - Accompagner le - Ou réduire dans un objectif sevrage d’arrêt Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 40 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Consultations de liaison en addictologie Au GHRMSA, ces missions se traduisent par un passage régulier dans les différentes unités de soins, dont les urgences, pour : Évaluer la problématique addictive et le projet de soin du patient : par une infirmière en première intention, Proposer un accompagnement psychologique et/ou social sur le temps d’hospitalisation du patient : uniquement sur indication de l’infirmière d’addictologie, Participer au travail de coordination du soin addictologique en lien avec les équipes soignantes des unités d’hospitalisation, avec un objectif de réduction des risques médico-psycho-sociaux, Proposer une orientation en lien avec le projet de soins en addictologie (suivi ambulatoire ou hospitalisation), Former les équipes soignantes aux soins en addictologie (Repérage et Intervention Brève : RPIB). Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 41 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Le sevrage tabagique en consultation d’addictologie Patient orienté par : lui-même le MT ou spécialiste suite à une consultation de liaison La consultation est assurée par une infirmière de l’unité d’addictologie. Durant le 1er entretien, l’IDE établie un recueil de données avec : biographie et habitudes de vie du patient recherche de co-addictions évaluer les éventuelles comorbidités histoire de vie avec le tabac et calcul du nombre de cigarettes/jour motivations et difficultés exprimées par le patient Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 42 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Sont également réalisés : Test de Fagerström Échelle HAD Co testeur (outil motivationnel supplémentaire) Calcul du nombre de paquet année (PA) = reflet statistique du risque PJ = 1 paquet = 20 cigarettes manufacturées Il faut prendre en compte que : 1 cigarette roulée = 1 cigarette tubée = 2 cigarettes manufacturées 1 cigarillos = 1 joint de cannabis = 3 cigarettes manufacturée 1 cigare = 5 cigarettes manufacturées PA = (âge actuel – âge de début du tabagisme) – nombre de mois/d’années sans consommation de tabac x PJ  On ne soustrait le temps d’arrêt de tabac au PA que s’il est > 6 mois Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 43 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Collaboration possible avec d’autres intervenants (psychologue, assistante sociale, diététicienne) en fonction de : l’évaluation initiale la demande et les besoins exprimés par le patient Réévaluation 48 à 72h après le début de la mise en place des TSN : recherche des signes de sous ou surdosage pour optimiser les chance de réussite Suivi régulier en consultation. Autres méthodes d’aide à l’arrêt : Laser, hypnose, homéopathie, acupuncture,… Aucune preuve scientifique d’efficacité. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 44 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Échelle HAD : Hospital Anxiety and Depression scale Sept questions se rapportent à l’anxiété (total A) et sept autres à la dimension dépressive (total D), permettant ainsi l’obtention de deux scores (note maximale de chaque score = 21). Interprétation - 7 ou moins : absence de symptomatologie - 8 à 10 : symptomatologie douteuse – 11 et plus : symptomatologie certaine Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 45 Nadine MICHEL IPDE Janvier 2024 9. Prescription Nicotinique Pourquoi ? Soulager les symptômes de sevrage Réduire l’envie de fumer Limiter le risque de reprise des consommations Les TSN augmentent significativement le taux d’arrêt du tabagisme à 6 mois de 50% à 70% Les TSN Patchs Gommes à mâcher Comprimés à sucer Inhaleur Spray buccal Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 46 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 47 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 48 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 49 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Les patchs Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 50 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Les patchs Durée de traitement : - De 3 à 6 mois Comment : - Lorsque le dosage est Utilisation : bien adapté, on le - Voie transdermique maintien au moins un - Poser un patch par jour mois, puis on diminue - Absorption lente et ensuite de 30% la dose constante de la nicotine - Poser sur une peau chaque mois, jusqu’à arrêt propre et sèche - Taux maximum de nicotine obtenu en 6 à 8 heures - Changer le site de pose quotidiennement pour éviter les réactions Effets indésirables : cutanées Différents dosages : - Sous-dosage - Associer la pose du - Sur 16h : 10mg, 15mg et patch à la prise de TSN - Sur-dosage 25mg sous forme orale - Réaction cutanée - Sur 24h : 7mg, 14mg et 21mg Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 51 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Les comprimés / pastilles à sucer Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 52 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Les comprimés Durée de traitement : / Utilisation : - De 3 à 6 mois en parallèle de la pose des pastilles à sucer - 8 à 12 comprimés patchs transdermiques maximum par jour Comment : - Ponctuellement dans le - Espacer chaque prise - Voie buccale cadre de la réduction de d’au moins deux heures consommations, sans - Absorption rapide utilisation parallèle des - Laisser fondre le patchs comprimés entre la joue - Lors d’un craving et la gencive en changeant régulièrement - Pic maximal atteint en 30 de côté, jusqu’à minutes dissolution complète - le Effets indésirables : comprimé peut être Différents dosages : recraché avant la fin si le - Brûlures gastriques et goût est trop fort hoquets lorsque la fonte - Comprimés 1mg, 1.5mg, est trop rapide 2mg, 2.5 mg et 4mg - A distance des cafés + boissons acides - Risque d’addiction - Seulement la moitié de la nicotine passe la barrière buccale et est absorbée Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 53 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Les gommes à macher Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 54 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Durée de traitement : Les gommes à mâcher - De 3 à 6 mois en Utilisation : Comment : parallèle de la pose des patchs transdermiques - 8 à 12 comprimés - Voie buccale maximum par jour - Ponctuellement dans le - Absorption rapide cadre de la réduction de - Espacer chaque prise consommations, sans d’au moins deux heures - Lors d’un craving utilisation parallèle des patchs - Laisser fondre le - Pic maximal atteint en 30 comprimés entre la joue minutes et la gencive en changeant régulièrement Effets indésirables : Différents dosages : de côté, jusqu’à dissolution complète - Brûlures gastriques et - Comprimés 1mg, 1.5mg, (le comprimé peut être hoquets lorsque la 2mg, 2.5 mg et 4mg recraché avant la fin si le mastication est trop rapide goût est trop fort) - Seulement la moitié de la - Risque d’addiction nicotine passe la barrière - A distance des cafés + buccale et est absorbée boissons acides Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 55 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Le spray buccal Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 56 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Durée de traitement : Le spray buccal Utilisation : - Première phase Comment : - Pulvériser à l’intérieur de (semaines 1 à 6) : Ne pas la joue en effectuant une dépasser les 64 - Voie buccale pression sur le dispositif pulvérisations par jour - Maintien de la gestuelle - Répartir les gouttelettes - Deuxième phase sur la muqueuse buccale (semaines 7 à 9) : réduire à l’aide de la langue le nombre de pulvérisations quotidiennes – le nombre - Chaque pulvérisation - Si l’envie ne disparaît moyen doit être égal à la délivre 1 mg de nicotine pas au bout de quelques moitié de la première phase minutes, effectuer une seconde pulvérisation - Troisième phase (semaines 10 à 12) : - Limiter à 4 pulvérisations poursuite de la diminution par heure des pulvérisations pour Effets indésirables : atteindre un nombre max - En seconde intention de 4 pulv/jour à la semaine - Dysgueusie 12 - Irritation buccale - Risque d’addiction - Arrêt Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 57 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 L’inhaleur Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 58 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Utilisation : Durée de traitement : L’inhaleur - Nombre d’inhalation - Utiliser le nombre de propre à chacun, en cartouche par jour Comment : fonction du nombre de nécessaire à l’arrêt du craving dans la journée tabac pendant maximum - Voie buccale trois mois - Maximum 12 cartouches - Maintien de la gestuelle par jour - Effectuer une réduction quotidienne des - Par aspiration des - On met le dispositif en cartouches sur 6 à 8 vapeurs de nicotine bouche et on inhale comme semaines si nécessaire, (« crapotage ») ou par on « tire » sur une cigarette jusqu’à arrêt inhalation pulmonaire - - Cartouche à changer au - Il est conseillé de ne pas - Sous forme d’un bâtonnet minimum quotidiennement, dépasser les 12 mois avec des cartouches et sinon dès que le goût d’utilisation s’estompe Effets indésirables : - 1 cartouche = 10 mg de nicotine - En seconde intention - Dysgueusie - Irritation buccale - 10 à 20 bouffées = même - Risque d’addiction dose de NCT qu’une cigarette manufacturée Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 59 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Prescription infirmière des TSN La loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation du système de santé autorise les IDE à prescrire les TSN. Avantages : l’IDE poursuit son rôle d’éducation et de promotion de la santé fluidifier le parcours de soins du patient améliorer le suivi régulier Prescription des TSN et rédaction sur une ordonnance nominative avec n° ADELI Liste des TSN remboursables sur le site AMELI.fr Inhaleur non remboursé. Remboursement depuis 01/2019 à hauteur de 65% par la sécurité sociale et le reste par la mutuelle soit 35% (100% si CMU). Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 60 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 61 Aide à la prescription de TSN STATUT TABAGIQUE : Patch en mg / FO (formes orales) NB cig/jour > 10 cig/jour 11-20 cig/jour 21-30 cig/jour > 30 cig/jour > 60 minutes Rien / FO 10 ou 14 / FO 15 ou 21 / FO 25 ou (14+21) / Délai entre le lever FO et la première cigarette 30-60 minutes Rien / FO 10 ou 14 FO 15 ou 21 / FO 25 ou (14+21) / FO 5-30 minutes 10 ou 14 / FO 15 ou 21 / FO 25 ou (14+21) / 25 ou (14+21) / FO FO 0-5 minutes 10 ou 14 / FO 15 ou 21 / FO 25 ou (14+21) / 25 + 10 ou (14 + FO 14 + 21) / FO Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 61 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 62 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Les autres traitements  La Varénicline ou Champix ® Réduit le manque et les symptômes de sevrage en agissant, dans le cerveau, sur les mêmes récepteurs que la nicotine Réduit les effets de plaisir liés au tabagisme Uniquement sur ordonnance PEC par l’assurance maladie après échec TSN 12 semaines de traitement Effets indésirables  Bupropion ou Zyban ® Antidépresseur 3éme intention et même efficacité que les TSN 7 à 9 semaines de traitement Non remboursé Effets indésirables Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 63 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 10. L’entretien motivationnel L’EM est une méthode de communication centrée sur le patient dans le but d’augmenter sa motivation intrinsèque vers le changement en l’aidant à explorer et résoudre son ambivalence. Méthode conçue par Miller et Rollnick en 1991. 4 principes fondamentaux : - exprimer l’empathie - développer la divergence - rouler avec la résistance - renforcer le sentiment d’efficacité personnelle 5 méthodes (OUVER) : - question OUverte - Valorisation - Ecoute réflective - Résumé Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 64 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Modèle transthéorique des changements de comportements de Prochaska et DiClemente Les étapes de changement décrites par Prochaska et DiClemente sont les suivantes : la pré-intention : le sujet fumeur n’a aucune pensée de sevrage tabagique ; intention : il pense à arrêter de fumer ; préparation : prise de décision : il planifie l'arrêt de fumer ; action : il est activement engagé dans le changement ; maintien / liberté : il a fait des changements, mais reconnaît qu’il doit demeurer vigilant en cas de rechute. Outil associé à la recommandation de bonne pratique « Arrêt de la consommation de tabac : du dépistage individuel au maintien de l’abstinence » HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / octobre 2014 Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 65 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 La balance décisionnelle : JANIS et MANN (1977) Les objectifs sont l’exploration de l’ambivalence et accroître l’écart entre les avantages et les inconvénients. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 66 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 11. Tabac et grossesse Le tabagisme concerne 20 à 25% des femmes enceintes ( chiffres issus du baromètre santé 2017). CO plus concentré chez le fœtus *2/ mère : hypoxie Les répercutions sont : sur le déroulement de la grossesse : GEU, FC, Placenta Prævia, RPM *3 sur le fœtus : RCIU, prématurité sur le nouveau-né et l’enfant : sd de sevrage, MIN *3, infections ORL, asthme Tous les composants du tabac passent dans le lait maternel. Favoriser l’allaitement maternel TSN possibles durant la grossesse et l’allaitement. (malgré le picto !) Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 67 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 12. Tabac et adolescence Selon un rapport de l’OMS publié en 2020, le tabagisme reste un défi majeur pour la santé des enfants et des adolescents. L’adolescence est une période critique où les risques liés à la consommation de substances psychoactives sont particulièrement élevés ¼ des adolescents sont des fumeurs quotidiens (enquête ESCAPAD 2017) L’âge d’entrée dans le tabagisme intervient vers 13-14 ans Le tabagisme est plus intense avec un niveau d’addiction plus fort et plus de difficultés à s’arrêter Risque plus élevé de devenir fumeur quotidien La dépendance à la nicotine s’installe après moins de cigarettes et en moins de temps chez les jeunes que chez les adultes L’exposition à la nicotine peut avoir des effets néfastes et durables sur le développement du cerveau Les jeunes fumeurs risquent également de souffrir d’asthme et de troubles de la fonction et de la croissance pulmonaires. En outre, le tabagisme réduit leur condition physique, tant en termes de performance que d’endurance. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 68 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 L’utilisation de la nicotine pendant l'adolescence peut nuire aux parties du cerveau qui contrôlent l'attention, l'apprentissage et l'humeur. Ceci peut entraîner une diminution du contrôle des impulsions ainsi que des problèmes cognitifs et comportementaux. Les raisons qui poussent un adolescent à fumer : Pour faire partie d’un groupe, pour être comme les autres Pour tester, par curiosité Pour les moments positifs qui y sont associés, comme les fêtes entre amis Pour s’évader des conflits familiaux Pour aider à contrôler son anxiété ou ses émotions Parce que les parents ou les frères et sœurs fument Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 69 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 13. Idées reçues : vrai ou faux La cigarette aide à se concentrer Fumer quelques cigarettes/jour n’est pas dangereux Le tabac augmente les complications opératoires et post opératoires Fumer avec un patch est dangereux et interdit Les cigarettes légères sont moins dangereuses Les TSN doublent les chances d’arrêter de fumer Utiliser les TSN c’est rester dépendant au tabac Arrêter de fumer c’est automatiquement prendre du poids Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 70 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 14. Impact environnemental En 2022, l’OMS déclare que l’industrie du tabac est « l’un des plus gros pollueurs que nous connaissons et le tabac un poison pour notre planète ». Chaque année l’industrie du tabac est responsable de : la déforestation avec 600 Millions d’arbres détruits pour la culture du tabac la pollution de l’air avec le rejet de 84 Millions de tonnes de CO2 gaspillage d’eau représentant 20 Milliards de tonnes d’eau 4 500 Milliards de mégots jetés chaque année dans le monde. En France : 30 à 40 Milliards de cigarette vendues chaque année. Soit 350 tonnes de mégots chaque année et 1 à 3 années d’élimination. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 71 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 10 messages clés 1. Aborder la question du tabagisme est l’affaire de tous et doit être systématique. 2. Il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer. 3. La substitution nicotinique est le médicament de première intention à proposer à tous les fumeurs (association Patch et cp). 4. Il est possible de fumer avec un traitement nicotinique de substitution. 5. Il n’y a pas de CI aux traitements nicotiniques de substitution. 6. Le vapotage peut-être une étape motivationnelle dans un projet de sevrage. 7. Fumer réduit l’efficacité de nombreux traitements et accroît les complications. 8. Les tentatives de réduction, de changement de comportement, de substitution temporaire et d’arrêt sont des expériences positives qui rapprochent l’abstinence. 9. Arrêter de fumer pendant 1 mois multiplie par 5 les chances d’arrêt. 10. Arrêter de fumer améliore la qualité de vie. Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 72 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Orientations possibles sur MULHOUSE Unité d’Addictologie du GHRMSA CSAPA Alternative CSAPA Le CAP Médecins traitants Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 73 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Ressources et biographie RESPADD CNCT Tabac info service Santé Publique France HAS OFDT Fédération Addiction GEA CIRDD Addict’Aide Ministère de la Santé et de la Prévention Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 74 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024 Cas Cliniques: Mr Matthieu , 33 ans Mr Bertrand , 57 ans. 75 Merci pour votre attention Unité d’Addictologie Clinique - GHRMSA 76 Nadine MICHEL, IPDE, Janvier 2024

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