Métabolisme Phosphocalcique PDF

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Faculté de Pharmacie

Margaux NICOULAUD et Laurette PASSAT

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métabolisme phosphocalcique calcium phosphore biochimie

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Ce document présente le métabolisme phosphocalcique, les rôles du calcium, sa distribution dans l'organisme, la calciurie et les aspects biologiques et médicinaux.

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ACTES 2021-2022, réservé aux membres de l’ACTES BIOCHIMIE L2.AS Métabolisme phosphocalcique I. Physiologie 1. Calcium a. Rôles Le calcium présente de nombreux rôles : - Minéralisation osseuse - Coagulation sanguine - Contraction musculaire - Conduction nerveuse - Cofacteur d’enzymes -...

ACTES 2021-2022, réservé aux membres de l’ACTES BIOCHIMIE L2.AS Métabolisme phosphocalcique I. Physiologie 1. Calcium a. Rôles Le calcium présente de nombreux rôles : - Minéralisation osseuse - Coagulation sanguine - Contraction musculaire - Conduction nerveuse - Cofacteur d’enzymes - Second messager : il est impliqué dans la transmission d’un signal d’hormones. b. Distribution corporelle du calcium dans l’organisme Le calcium est avant tout un ion intracellulaire, et presque exclusivement osseux, puisque 99 % du calcium de l’organisme se trouve dans le squelette, ce qui représente 1 000 g = 1 kg de Ca. Le calcium osseux est présent, associé au phosphate, sous la forme de complexes appelés cristaux d’hydroxyapatite. 1 % du pool calcique de l’organisme est extracellulaire et se distribue entre le plasma, le liquide interstitiel, le LCR et la lymphe. La concentration plasmatique du calcium correspond à la calcémie, comprise entre 2,20 et 2,60 mmol/L. La calcémie totale se répartit en : - une fraction liée aux protéines plasmatiques, de l’ordre de 40 % (albumine à 30 % et globuline à 10 %). - une fraction non liée : diffusible ou ultrafiltrable, de l’ordre de 60 %. Cette fraction se décompose en calcium ionisé libre actif (représentant 50 % du calcium total et dont la concentration est comprise entre 1,10 et 1,30 mmol/L) et en calcium complexé (10 % du calcium total). Une fraction importante du calcium étant liée aux protéines, le calcium total varie avec la protidémie ou l’albuminémie. Dans l’interprétation d’une valeur de valeur du calcium total plasmatique, il est important de tenir compte de cette protidémie et notamment de cette albuminémie. Rédigé par Margaux NICOULAUD et Laurette PASSAT Ne substitue pas au cours ACTES 2021-2022, réservé aux membres de l’ACTES BIOCHIMIE L2.AS La fraction du calcium ionisé représente la fraction biologique active, dépendante du pH du milieu : elle est augmentée en cas d’acidose et diminuée en cas d’alcalose. c. Echanges du calcium sur 24 heures L’homéostasie calcique fait intervenir 3 organes : l’intestin, le rein et le tissu osseux. - A l’état d’équilibre, si 25 mmol de calcium sont apportées par jour par l’alimentation, 20 mmol seront éliminées dans les selles et 5 mmol seront éliminées dans les urines. - 8 mmol sont libérées chaque jour de l’os par résorption ostéoclastique et à l’inverse, 8 mmol sont déposées dans l’os par minéralisation de la matrice osseuse. - 10 mmol sont absorbées par l’intestin et 5 mmol sont sécrétées par l’intestin. - 250 mmol sont filtrées par jour par le rein et 245 mmol sont réabsorbées par le tubule rénal. Absorption intestinale du calcium : Les besoins quotidiens en calcium varient avec l’âge et la situation physiologique. Les apports calciques sont absorbés par la muqueuse intestinale selon deux mécanismes : - un mécanisme passif ou transcellulaire, qui permet un passage direct du calcium de la lumière intestinale vers le compartiment sanguin. - un mécanisme actif, qui nécessite la traversée de deux membranes biologiques des cellules épithéliales intestinales. L’influx de calcium de la lumière intestinale vers l’intérieur de l’entérocyte (= cellule épithéliale intestinale) se fait via un canal calcique, le TRPV6. Dans le cytoplasme de la cellule, le calcium est pris en charge par une protéine, la calbindine D9K (CaBP), laquelle assure la navette du calcium entre le pôle apical et le pôle baso-latéral de la cellule. L’influx du calcium de l’entérocyte vers le sang est ensuite assuré par une pompe à calcium membranaire ATP-dépendante et l’échangeur Na/Ca, dénommé NCX1. Rédigé par Margaux NICOULAUD et Laurette PASSAT Ne substitue pas au cours ACTES 2021-2022, réservé aux membres de l’ACTES BIOCHIMIE L2.AS Elimination du calcium : Elle est principalement fécale, mais aussi rénale. Au niveau du rein, la quantité de calcium filtré par le glomérule est importante par rapport à la quantité excrétée dans les urines. Seule la fraction ultrafiltrable du Ca plasmatique total est filtrée par le glomérule. Cependant, du fait de la réabsorption tubulaire, le rein réintègre dans la circulation sanguine, la quasi-totalité du calcium ultrafiltré. 2. Phosphore a. Rôles - Intégrité du squelette - Métabolisme énergétique cellulaire - Synthèse de l’ADN - Cascades de signalisation intracellulaire - Mécanismes de régulation de l’activité métabolique : il intervient dans la phosphorylation et dans la déphosphorylation d’enzymes b. Distribution corporelle du phosphore dans l’organisme Le phosphore osseux représente 85 % du phosphore de l’organisme et se présente sous la forme de cristaux d’hydroxyapatite associant calcium + ions phosphate. Dans le plasma, le phosphore existe sous 2 formes : - Une forme organique (20 %) représentée entre autres par l’ATP et les phospholipides. - Une forme minérale (80 %) représentée par les ions de l’acide orthophosphorique. Cette fraction correspond à la fraction dosée. La concentration normale de phosphore inorganique = minérale, correspond à la phosphorémie, habituellement assimilée à la phosphatémie. A jeun, cette dernière doit être comprise entre 0,80 et 1,45 mmol/L. Ce phosphore plasmatique ne représente qu’1/10 du phosphore sanguin puisque la majeure partie du phosphore est présente dans le globule rouge. c. Echanges du phosphore sur 24 heures La régulation de la phosphatémie est le résultat d’une interaction entre l’absorption intestinale des phosphates alimentaires, la réabsorption rénale des phosphates et les échanges de phosphate entre le tissu osseux et les milieux extracellulaires. Rédigé par Margaux NICOULAUD et Laurette PASSAT Ne substitue pas au cours ACTES 2021-2022, réservé aux membres de l’ACTES BIOCHIMIE L2.AS L’entrée de phosphate dans l’organisme s’effectue uniquement par voie intestinale à partir du phosphate contenu dans l’alimentation. Les apports alimentaires habituels sont de 1 400 mg par jour. 30 % environ seront éliminés dans les selles, et 70 % sont absorbés dans l’intestin. Les phosphates sont absorbés dans l’intestin par une voie passive majoritaire (représentant 85 % des phosphates) et une voie active minoritaire (représentant 15 %), laquelle implique le cotransporteur SodiumPhosphate NPT2b. L’expression de ce transporteur est augmentée par le calcitriol qui correspond à la forme active de la vitamine D. Le rein joue également un rôle central dans le maintien du bilan phosphaté : plus de 80 % des phosphates circulants sont filtrés par le glomérule et partiellement réabsorbés par le Tube Contourné Proximal (TCP) via un processus actif impliquant les cotransporteurs saturables Sodium-Phosphate NPT2a, NPT2c et NPT1. 3. Régulation du métabolisme phosphocalcique a. PTH : parathormone i. Métabolisme de la PTH La PTH est produite par les glandes parathyroïdes, sous la forme d’un peptide de 115 AA, la pré-pro-PTH qui sera clivé en un peptide de 90 AA : la pro-PTH. Cette dernière sera elle-même clivée en un peptide de 84 AA, appelé la PTH intacte ou PTHi. Il s’agit de l’hormone biologique active, dont la demi-vie est courte : 30 min. Une fraction variable de la PTHi fait l’objet d’une protéolyse qui libère des fragments : - Carboxy-terminaux (ou C-term) inactifs, le fragment majoritaire étant le 7-84. - N-terminaux actifs (s’ils renferment la région 1-7 en AA), le fragment majoritaire étant le 1-34. Rédigé par Margaux NICOULAUD et Laurette PASSAT Ne substitue pas au cours ACTES 2021-2022, réservé aux membres de l’ACTES BIOCHIMIE L2.AS La PTH circulante représente un mélange hétérogène de plusieurs fragments peptidiques dont l’hormone intacte (PTHi) et des fragments issus de la protéolyse (fragments C et/ou N-terminaux). ii. Régulation de la sécrétion de la PTH La concentration sanguine de calcium ionisé libre module directement la sécrétion de PTH par les parathyroïdes (PT), grâce à un récepteur sensible au calcium, le CaSR. Ce récepteur est présent au niveau des PT mais également au niveau du rein. Il appartient à la famille des récepteurs couplés à une protéine G (RCPG). Après fixation du calcium, plusieurs voies de signalisation cellulaires sont activées, dont les voies de la phospholipase C et des MAP kinases. A l’inverse, la voie de l’adénylate cyclase est inhibée. Au niveau des PT, une diminution du Ca libre stimule la sécrétion de PTH, tandis qu’une augmentation du Ca libre inhibe la sécrétion de PTH. - D’autre part, la sécrétion par les glandes parathyroïdes de PTH est inhibée par l’hypomagnésémie, le calcitriol et le FGF 23. - A l’inverse, le phosphore stimule la sécrétion de PTH. iii. Actions biologiques de la PTH → Au niveau cellulaire, ses actions biologiques sont médiées par les récepteurs de la PTH dont les ligands sont la PTHi et la PTHrp, une forme particulière de PTH. Il existe plusieurs types de récepteurs, dont le PTHR1, quantitativement le plus important dans le rein et les os. Ils appartiennent à la famille des RCPG et activent des voies de signalisation cellulaires dont les voies de l’adénylate cyclase et celles des MAP kinases. La PTH est hypercalcémiante (elle augmente les concentrations plasmatiques de calcium) et sera à l’inverse hypocalciuriante (elle diminue les concentrations urinaires de calcium). La PTH est hypophosphatémiante (elle diminue les concentrations plasmatiques de phosphate) et sera à l’inverse hyperphosphaturiante (elle augmente les concentrations urinaires de phosphate). → Au niveau de l’os, la PTH stimule la résorption osseuse (activant ainsi la libération osseuse de calcium) ainsi que la sécrétion de FGF 23. → Au niveau du rein, la PTH stimule la réabsorption rénale du Ca au niveau du Tube Contourné Distal (TCD) et diminue la réabsorption rénale de phosphate au niveau du Tube Contourné Proximal (TCP). Elle stimule également l’activité de la 1-α-hydroxylase rénale, ce qui aboutit à la production accrue de calcitriol = forme active de la vitamine D. Rédigé par Margaux NICOULAUD et Laurette PASSAT Ne substitue pas au cours ACTES 2021-2022, réservé aux membres de l’ACTES BIOCHIMIE L2.AS → Au niveau de l’intestin, la PTH stimule l’absorption intestinale de Ca. Cet effet est indirect et lié à l’action stimulante de la PTH sur l’activité de la 1-α-hydroxylase. b. Vitamine D i. Métabolisme Le terme de « vitamine D », ou « calciférol », recouvre 2 composés : l’ergocalciférol, ou vitamine D2, et le cholécalciférol, ou vitamine D3. - L’ergocalciférol est présent dans l’alimentation d’origine végétale et dans les suppléments alimentaires. - Le cholécalciférol est quant à lui produit par la peau sous l’action des rayons UV à partir du 7dehydrocholestérol (80 % de la vitamine D est ainsi d’origine endogène). Mais on le retrouve aussi dans les aliments d’origine animale. La vitamine D correspond à la somme de la vitamine D2 et de la vitamine D3. Pour devenir active, cette vitamine D doit subir deux hydroxylations. → La première est réalisée dans le foie, par l’enzyme 25-hydroxylase, qui transforme la vitamine D en calcidiol ou 25-hydroxy-vitamine D ou 25-hydroxycalciférol. Elle correspond à la somme 25-hydroxyD3 + 25-hydroxy-D2. Cette hydroxylation n’est pas régulée : plus la quantité synthétisée et ingérée est grande, plus la concentration sérique de 25-hydroxy-vitamine D sera importante, ce qui fait de ce paramètre un bon marqueur du statut en vitamine D. Les concentrations sériques en vitamine D dosée correspondent donc aux concentrations en 25-hydroxy-vitamine D. Cependant, cette forme est bien inactive et correspond à la forme de réserve. → La deuxième hydroxylation est effectuée dans le rein par l’enzyme 1-α-hydroxylase, qui transforme la 25-hydroxy-D3 et la 25-hydroxy-D2 en la 1,25-dihydroxy-D3 et la 1,25-dihydroxy-D2 respectivement. Ainsi, la 1,25-dihydroxy-vitamine D ou la 1,25-dihydroxycalciférol ou « calcitriol », Rédigé par Margaux NICOULAUD et Laurette PASSAT Ne substitue pas au cours ACTES 2021-2022, réservé aux membres de l’ACTES BIOCHIMIE L2.AS correspond à la somme 1,25-dihydroxy-D3 + 1,25-dihydroxy-D2. Cette forme de vitamine D correspond à la forme biologiquement active. Contrairement à la première hydroxylation, cette 2 nde hydroxylation est régulée : la 25-hydroxy-D3 et la 25-hydroxy-D2 peuvent également être hydroxylées par une 24-hydroxylase pour aboutir à la production de 24,25-dihydroxy-D3 et de 24,25dihydroxy-D3 respectivement, qui sont inactives. La 1-α-hydroxylase est une enzyme stimulée par la PTH mais inhibée par le FGF-23 et par la 1,25-dihydroxy-vitamine D. ii. Actions biologiques → Au niveau cellulaire, la vitamine D se fixe sur un récepteur nucléaire, le VDR. La vitamine D est hypercalcémiante, hyperphosphatémiante et hypermagnésémiante. → Elle exerce ses effets au niveau de l’os en stimulant les ostéoclastes, ce qui libère les minéraux de la matrice osseuse. → Au niveau du rein, elle stimule la réabsorption de Ca et inhibe l’excrétion des phosphates. → Au niveau de l’intestin, elle stimule l’absorption intestinale de Ca et de phosphates en stimulant l’expression et la synthèse des protéines de transport du Ca dans l’entérocyte (le canal TRPV6, la calbindine D9K et la pompe à Ca ATP dépendant). → Au niveau des parathyroïdes, elle inhibe la sécrétion de PTH par rétrocontrôle négatif. c. FGF-23 i. Métabolisme et régulation Le FGF-23 est une protéine de 251 AA, produite par les ostéocytes et les ostéoblastes de l’os. Elle est synthétisée sous la forme d’une protéine : le pré-pro-FGF-23 qui sera clivé en FGF-23 et en une séquence signal de 24 AA. Le clivage du FGF23 aboutit à la production de 2 peptides inactifs. La production de FGF-23 est stimulée par le calcitriol, les phosphates et la PTH. A l’inverse, elle sera inhibée par les protéines PHEX et DMP1. Rédigé par Margaux NICOULAUD et Laurette PASSAT Ne substitue pas au cours ACTES 2021-2022, réservé aux membres de l’ACTES BIOCHIMIE L2.AS → Au niveau cellulaire, l’action biologique du FGF-23 est médiée par son récepteur, le FGF-R, qui interagit avec la protéine Klotho qui joue le rôle de co-récepteur. Le FGF-23 est une protéine hyperphosphaturiante et hypophosphatémiante. → Au niveau du rein, elle diminue la réabsorption rénale du phosphate en inhibant l’expression des cotransporteurs Sodium-Phosphate NPT2a et NPT2c. D’autre part, elle diminue l’absorption intestinale du phosphate en inhibant la 1-α-phosphate hydroxylase rénale et en stimulant la 24-hydroxylase, ce qui aboutit à une diminution de la forme active de la vitamine D, à savoir le calcitriol. → Au niveau des parathyroïdes, le FGF-23 inhibe la PTH. II. Exploration biologique 1. Calcémie= calcémie totale = Concentration plasmatique en calcium total La calcémie totale doit être mesurée le matin à jeun car tout apport de calcium (sous forme de laitages, eaux…) peut augmenter rapidement cette calcémie. La méthode de dosage est colorimétrique grâce à l’utilisation du réactif orthocrésolphtaléine. Calcémie totale normale = 2,20 – 2,60 mmol/L Calcémie totale < 2,20 mmol/L = hypocalcémie Calcémie totale > 2,60 mmol/L = hypercalcémie Attention une hyper/hypoprotidémie ou une hyper/hypoalbuminémie peut induire une fausse hyper/hypocalcémie : ➢ Dans le cas d’une hypoprotidémie ou d’hypoalbuminémie, le Ca total est diminué mais le Ca ionisé (actif) est normal. Ainsi il existe des formules de correction de la calcémie par la protidémie ou l’albuminémie (préférable) pour éviter les fausses hyper/hypocalcémies : Si l’albumine < 40g/L : Ca corrigé (mmol/L) = Ca total mesuré (mmol/L) + 0,02 x (40 – albuminémie (g/L) 2. Calcémie ionisée = concentration sanguine en Ca ionisé Calcémie ionisée normal = entre 1,10 – 1,30 mmol/L La calcémie ionisée représente la forme active du calcium. Elle est dosée par potentiométrie direct qui nécessite l’utilisation d’électrodes. Cette méthode de dosage complexe est dépendante des conditions de prélèvement. Elle exige : Rédigé par Margaux NICOULAUD et Laurette PASSAT Ne substitue pas au cours ACTES 2021-2022, réservé aux membres de l’ACTES BIOCHIMIE L2.AS - Seringue bien remplie en condition d’anaérobie stricte - Absence d’anticoagulant - Acheminement rapide au laboratoire dans de la glace : délais d’acheminement < 1h Le dosage de la calcémie ionisée est recommandé : - En cas d’hyper/ hypoprotidémie ou d’hyper/hypoalbuminémie. - En cas de modification du pH : le calcium ionisé est dépendant du pH. En situation d’acidose (↘️ pH), le calcium se dissocie de l’albumine et donc la concentration de calcium ionisée libre augmente. 3. Calciurie des 24h = concentration de calcium dans les urines recueillie en 24h La calciurie des 24h est le reflet des apports calciques lorsque les entrées & les sorties osseuses sont égales. Valeurs normales de la calciurie pour des apports calciques normaux : - Femmes : < 6,25 mmol/24h - Hommes : < 7,50 mmol/24h Il est préférable de également tenir compte de : - Poids du patient : < 0,1 mmol/kg/24h - Statut ménopausique chez la femme : les femmes ménopausées non traitées par des hormones ont des calciuries plus élevées que les femmes non ménopausées 4. Phosphatémie (concentration plasmatique en phosphate ou phosphore) - phosphaturie (concentration urinaire en phosphate ou phosphore) La phosphatémie doit être obligatoirement dosée sur des échantillons hémolysés car les hématies sont très riches en phosphore. En cas d’hémolyse les hématies éclatent et libèrent dans le plasma leur contenu en phosphore, faussant ainsi le dosage. Phosphatémie normale : 0,80 – 1,45 mmol/L Rédigé par Margaux NICOULAUD et Laurette PASSAT Ne substitue pas au cours ACTES 2021-2022, réservé aux membres de l’ACTES BIOCHIMIE L2.AS En cas de phosphatémie : - Mesure du TRP : taux de réabsorption des phosphates (fraction de phosphate réabsorbée par rapport à la quantité filtrée par le rein) TRP = [ 1 – (phosphaturie x créatininémie) / (phosphatémie x créatininurie)] x 100 - Mesure du seuil max de réabsorption des phosphates (capacité du rein à réabsorber des phosphates) : obtenu à partir du TRP et de la phosphatémie 5. PTH sanguin La PTH est dosée dans le sang par des techniques d’immunoanalyse grâce à une méthode dite sandwich : 2 Ac monoclonaux seront dirigés contres 2 parties distinctes de la PTH. PTH sang normale : 10 – 65 ng/L Les kits de dosage 2ème génération utilise des Ac qui reconnaissent la PTH 1-84 (PTHi) et les fragments inactifs dont les fragments PTH 7-84. Les kits de dosage 3ème génération utilise des Ac qui reconnaissent la PTH 1-84 (PTHi) et les fragments N-terminaux (Amino-PTH) mais ils ne reconnaissent pas les fragments 7-84. La PTHrp (PTH related peptide) est un type de PTH sécrétée par les tumeurs lors d’hypercalcémie tumorale. Elle n’est pas dosable par les kits de 2ème ou 3ème génération. Cependant elle utilise le même récepteur que la PTHi, elle a donc la même action biologique. Elle entraine une hypercalcémie associée à une hypophosphatémie. L’hypercalcémie qu’elle induit entraine une ↘️ de la PTH dans le sang. 6. Calcidiol sanguin = vitamine D dosée Calcidiol = 25-OH(hydroxy)-calciférol = 25-OH(hydroxy)-vitamine D = 25-OH-D2 + 25-OH-D3 Le calcidiol sanguin (forme de la vitamine D qui est dosée) est le marqueur biologique du statut en vitamine D. Il correspond à la forme de réserve de la vitamine D. Sa ½ vie est longue (3 à 4 semaines). Les kits de dosage peuvent en général doser 25-OH-D3 et 25-OH-D2. Cependant certains kits peuvent doser uniquement la 25-OH-D3, dans ce cas on ne pourra pas observer l’efficacité d’une supplémentation avec de la vitamine D2. Rédigé par Margaux NICOULAUD et Laurette PASSAT Ne substitue pas au cours ACTES 2021-2022, réservé aux membres de l’ACTES BIOCHIMIE L2.AS Méthode de dosage : - Immunoanalyse - HPLC (chromatographie liquide haute performance) - Spectrométrie de masse Malgré une absence de consensus concernant les valeurs de référence sont : - Calcidiol < 30 ng/mL = carence en vitamine D - Calcidiol > 150 ng/mL = intoxication à la vitamine D 7. Calcitriol sanguin = 1,25-dihydroxy-calciférol Le calcitriol sanguin est la forme active de la vitamine D, sa ½ vie est courte, de quelques heures. Sa concentration est influencée par l’insuffisance rénale qui ↘️ l’activité de la 1-α-hydroxylase. Le dosage du calcitriol est difficile. Sa concentration est 1 000 x moins importante que celle de la forme de réserve dans le sang. 8. Calcitonine sang La calcitonine est dosée dans le sang. C’est une hormone peptidique qui est synthétisée par les cellules C de la thyroïde sous forme de pré-procalcitonine. Pré-pro-calcitonine Clivage Pro-calcitonine Clivage Calcitonine Actions : Hypocalcémiante & hypophosphatémiante - Inhibe action des ostéoclastes (limite résorption osseuse => ↘️ Ca et Ph sanguin) - Augmente phosphaturie (↗️ élimination urinaire du Ph) ➢ L’hypercalcémie stimule la sécrétion de calcitonine (l’hypocalcémie = effet inverse). La calcitonine est un marqueur biologique des cancers médullaires de la thyroïde. 9. Principes à appliquer dans une exploration phosphocalcique Devant toute hypo ou hypercalcémie : - - Eliminer une fausse hypo ou hypercalcémie en lien avec hypo/hyperprotidémie-albuminémie ▪ Calculer la calcémie corrigée par l’albumine et/ou les protéines ▪ Ou si possible doser le calcium ionisé Vérifier le taux de vitamine D ▪ - Si carence en vitamine D : corriger la carence puis refaire tous les dosages Doser la calcémie et la PTH sur le même échantillon de sang Rédigé par Margaux NICOULAUD et Laurette PASSAT Ne substitue pas au cours ACTES 2021-2022, réservé aux membres de l’ACTES BIOCHIMIE L2.AS En cas d’acidose ou d’alcalose : il faut privilégier le dosage du calcium ionisé au dosage du calcium total. III. Pathologies 1. Hypercalcémie Ca total > 2,6 mmol/L a. Ca ionisé > 1,3 mmol/L Clinique La symptomatologie clinique est peu spécifique : - Nausée, vomissement, asthénie, somnolence - Syndrome polyuro-polydypsique - Hypertension artérielle Souvent, le diagnostique d’hypercalcémie se fait de façon fortuite, à l’occasion d’un dosage systématique de la calcémie. b. Etiologies i. Hyperparathyroïdie primaire HPP L’HPP est une pathologie primitive d’une ou plusieurs parathyroïdes, responsable d’une sécrétion excessive de PTH qui a pour conséquence une hausse de la calcémie et une baisse de la phosphatémie. C’est la cause la plus courante d’hypercalcémie. Elle est fréquente (1 cas /1 000), notamment chez les séniors et les femmes ménopausées. Diagnostique biologique : hypercalcémie + hypophosphatémie + ↗️ PTH Causes : - Adénome bénin unique d’une parathyroïde (plus fréquent) - Adénomes multiples - Hyperplasie des 4 glandes parathyroïdes Elle est traitée par une ablation chirurgicale du ou des adénome(s) responsable(s) de la pathologie. ii. Hypercalcémie des cancers = hypercalcémie maligne Les hypercalcémies des cancers sont la 2ème cause des hypercalcémies. Elles sont dues à des tumeurs (poumons, seins, reins, tractus digestif) qui produisent la PTHrp (PTH related peptide). Ce peptide se lie au récepteur de la PTH et mime ses effets biologiques. Il induit donc une hypercalcémie qui inhibe la sécrétion de PTH par rétrocontrôle négatif. Diagnostique biologique : hypercalcémie + ↘️ PTH Rédigé par Margaux NICOULAUD et Laurette PASSAT Ne substitue pas au cours ACTES 2021-2022, réservé aux membres de l’ACTES BIOCHIMIE L2.AS 2. Hypocalcémie Ca total < 2,2 mmol/L Ca ionisé < 1,1 mmol/L a. Cliniques La symptomatologie clinique est caractérisée par : - Crampes et crises de tétanies - Signes cardiaques : troubles du rythme b. Étiologies Les types d’hypocalcémie peuvent être divisés en 2 grands groupes. - Hypoparathyroïdie primaire : hypocalcémie avec hyperphosphatémie secondaire à un déficit de la production de PTH par les glandes parathyroïdes - Hyperparathyroïdie secondaire : hypocalcémie avec hypophosphatémie résultant d’une anomalie du métabolisme de la vitamine D. Le dosage clef est celui de la PTH qui sera diminué dans les hypoparathyroïdies primaires et augmenté dans les hyperparathyroïdies secondaires. Cependant, la démarche diagnostique initiale pour explorer une hypocalcémie comporte également le dosage de la phosphatémie, de la PTH, de la 25-OH-vitamine D & du calcitriol. i. Hypoparathyroïdie primaire L’hypoparathyroïdie primaire est la cause la plus fréquente d’hypocalcémie. La ↘️ de la PTH est à l’origine de l’hypocalcémie & de l’hyperphosphatémie. Les causes principales d’hypoparathyroïdie primaire sont chirurgicales, suite à une parathyroïdectomie totale, une chirurgie thyroïdienne ou une intervention pour un cancer ORL. ii. Hyperparathyroïdie secondaire L’hypocalcémie résulte d’une anomalie du métabolisme de la vitamine D. Causes : déficit en vitamine D - Carence alimentaire - Exposition solaire insuffisante à l’origine d’un défaut de synthèse endogène de la vitamine D - Insuffisance rénale responsable d’un déficit en 1α-hydroxylase intervenant dans la synthèse de la vitamine D active Rédigé par Margaux NICOULAUD et Laurette PASSAT Ne substitue pas au cours ACTES 2021-2022, réservé aux membres de l’ACTES BIOCHIMIE L2.AS Diagnostique biologique : Hypocalcémie + Hypophosphatémie + ↗️PTH Rédigé par Margaux NICOULAUD et Laurette PASSAT Ne substitue pas au cours

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