Les entreprises avant la révolution industrielle PDF

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Cette présentation détaille l'histoire des entreprises avant la révolution industrielle, en se concentrant sur les activités commerciales, les risques associés, et les différentes stratégies utilisées. Elle analyse également les aspects économiques et sociaux préindustriels, ainsi que l'essor du commerce international. Ce document est une présentation sur les entreprises avant la révolution industrielle.

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Les entreprises avant la révolution industrielle 19 septembre 2024 Des entreprises commerciales Les entreprises de l’époque préindustrielle sont commerciales (17ème siècle, première moitié du 18ème siècle) Les marchands ont un rôle économique prépondérant – Ils contrôlent le...

Les entreprises avant la révolution industrielle 19 septembre 2024 Des entreprises commerciales Les entreprises de l’époque préindustrielle sont commerciales (17ème siècle, première moitié du 18ème siècle) Les marchands ont un rôle économique prépondérant – Ils contrôlent le commerce, y compris le commerce international – Ils font faire des produits qu’ils vendent ensuite (« putting out system ») Mais leur activité est très risquée – Les communications sont très longues et incertaines (trois semaines pour aller de Paris à Bordeaux ; un an pour aller d’Europe en Asie du nord-est) – L’information sur les marchés est très limitée – Il y a très peu de protections légales – Les transports sont incertains Des entreprises commerciales Afin de réduire ces risques, ils se reposent beaucoup sur leurs amis et les membres de leur famille quand ils font du commerce, surtout du commerce sur de grandes distances – Des proches – On peut leur faire confiance Les marchands opèrent aussi dans des économies dominées par l’agriculture et dont les taux de croissance sont très lents (+ 0,1% par an) Des entreprises commerciales Mais ce ne sont pas des économies et des sociétés stagnantes – Agriculture de plus en plus productive (x5 de la production agricole en Grande-Bretagne entre 1400 et 1700 ; innovations agricoles au XVIIIème siècle) – Agriculture orientée de plus en plus vers le marché – Agriculture/production vivrière de plus en plus spécialisée Dans les colonies américaines : Riz et indigo dans le Sud Tabac en Virginie Blé en Pennsylvanie Pêche en Nouvelle-Angleterre Des entreprises commerciales Croissance du commerce au sein de chaque pays et du commerce international Urbanisation – Au Japon : un million d’habitants à Edo (Tokyo) au début du 18ème siècle ; 300000 habitants à Kyoto et Osaka – En Europe : deux grandes villes ; un million d’habitants à Londres en 1801 ; 550000 à Paris en 1800 Une population de plus en plus instruite dans ces quatre pays – Lente montée de l’alphabétisation au 17ème siècle – À la fin du 18ème siècle, 50% des hommes savent lire et signer, y compris au Japon Les marchands en Angleterre Dominent le commerce international au 18ème siècle Forment des sociétés en nom collectif (« partnerships ») avec des membres de leur famille et/ou des amis – Deux associés ou plus – Les associés partagent également les responsabilités et les risques – Chaque partenaire est responsable des dettes de la société sur ses propres biens Ces sociétés en nom collectif sont spécialisées dans le commerce de certains produits Les Perrys de Londres (société appelée Perry & Lane et plus tard Micajah Perry & Co) – Société spécialisée dans le tabac – La plus grande entreprise importatrice de tabac dans le monde entre 1690 et 1720 Les marchands en Angleterre Son fondateur : Micaiah Perry, fils et petit-fils de marchands de tabac ; naît en 1641 à New Haven dans le Connecticut ; déménage en Angleterre à l’âge de dix ans Fonde une société florissante (Perry & Lane) avec un autre marchand, Thomas Lane Pourquoi un tel succès ? – Croissance très forte de la demande de tabac en Europe (130 tonnes importées en GB en 1630 ; G. Tilborgh, années 1670 14000 tonnes en 1680) Les marchands en Angleterre Pourquoi un tel succès ? – Achat direct aux petits planteurs – Consignation pour les grands planteurs (Perry paie si le tabac est vendu) – Vente de services de transport à d’autres marchands de tabac (donc meilleur remplissage des navires ; ceux-ci restent moins longtemps au port ; meilleure utilisation du capital) À la mort du fondateur, son petit-fils, Micajah Perry, reprend l’entreprise. Celle-ci décline rapidement – Ne vend plus de services de fret – Souffre de la baisse des prix du tabac – Micajah Perry se lance dans la politique (député de Londres) et délaisse ses affaires – L’entreprise sombre pendant les années 1730 (comme beaucoup d’autres importateurs de tabac à cette époque – de 177 importateurs en 1719 à 11 importateurs en 1747) – Micajah Perry meurt dans la pauvreté Les marchands au Japon Les affaires s’organisent autour des « maisons » de marchands – La maison d’une famille – Tous les membres de la famille (parents, enfants, fils adoptifs, commis, apprentis) – Ces maisons travaillent aux échelles locale et/ou nationale (jamais à l’international) Grande importance des liens familiaux, comme en Europe ou dans les colonies américaines : il est essentiel de travailler avec des gens à qui on peut faire confiance quand les moyens de communication sont très lents Particularité japonaise : chaque maison a ses propres règles internes et sa constitution écrite (forte identité et continuité sur le long terme) Les marchands au Japon Mitsui, une des grandes entreprises au Japon actuellement, est issue d’une de ces maisons de marchands En 1616, un samurai, Sokubei Mitsui, qui est devenu ronin à la suite de la défaite de son clan, abandonne son statut de samurai et devient marchand (descente dans l’échelle Hachirobei Mitsui sociale) Vend de la bière et du saké dans une petite ville près de Kyoto (un commerce prospère) Son plus jeune fils, Hachirobei Mitsui, devient prêteur (un métier risqué) En une vingtaine d’années, il constitue une fortune substantielle Les marchands au Japon Il investit ses gains dans la création du magasin Echigoya à Edo (Tokyo) en 1673 Echigoya, 1673 Les marchands au Japon Un magasin très novateur – Vend des vêtements et des tissus – Très grande taille (sans doute le plus grand magasin dans le monde à cette époque) : mille mètres carrés ; 50 vendeurs – Paiement en espèces (pas de crédit) – Prix fixe (pas de négociations sur les prix) Devient le magasin le plus chic et le plus couru d’Edo Vend des vêtements au shogun Magasins ensuite à Kyoto et Osaka Réaction des concurrents : convainquent des employés de se révolter ; empuantissent le magasin Les marchands au Japon Hachirobei Mitsui crée ensuite des bureaux de change à Edo, Kyoto et Osaka (change la monnaie d’or d’Edo et Kyoto contre la monnaie d’argent d’Osaka) Il travaille aussi pour le bakufu (transferts de fonds entre Edo et Osaka) Ses successeurs/descendants font prospérer la maison Echigoya, 1768 Les marchands au Japon Ils édictent aussi des règles sur son fonctionnement (testament de Takahira Mitsui, le premier fils d’Hachirobei, en 1723 ; utilisé par la maison Mitsui jusqu’en 1900) L’entreprise est composée des différentes branches de la famille La famille du premier fils dirige l’entreprise ; les autres branches s’occupent des succursales S’il n’a pas de fils pour lui succéder, le dirigeant de la branche principale doit adopter un cousin d’une autre branche comme son propre fils Les marchands au Japon Les premiers fils des différentes branches de la famille, qui sont « incompétents » ou « immoraux », sont remplacés par des cousins et envoyés dans un monastère Les personnes, qui travaillent pour l’entreprise, continuent à être rémunérées même si elles sont malades (80% de leurs émoluments) Il faut vivre modestement, ne pas s’impliquer dans les affaires publiques, ne pas faire de dons aux monastères (sources de ruine pour la maison). Il est préférable d’aider les pauvres. Les marchands au Japon Vers 1740, la maison Mitsui a une structure organisationnelle très développée – Les membres de la branche principale se réunissent régulièrement afin de définir les grandes directions de l’entreprise et distribuer les fonds aux branches cadettes et leurs succursales – Les onze branches cadettes envoient leurs bénéfices à la maison-mère – Hiérarchie à 11 niveaux : d’apprenti au directeur de l’entreprise (114 niveaux au début du 19ème siècle) ; possibilité de monter jusqu’au sixième niveau par l’ancienneté ; ensuite sélection en fonction des performances ; apprentis à l’âge de douze ans, éduqués par la maison Une entreprise très diversifiée ; dirigée par des gestionnaires compétents Une des rares entreprises à survivre à l’ouverture du Japon à l’Occident et à l’industrialisation

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