Cours 11 - Introduction à la criminologie (Prévention Spéciale) PDF
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Ce document présente le cours 11 sur la criminologie, se concentrant spécifiquement sur la prévention spéciale. Il aborde la notion de dissuasion et de resocialisation dans le cadre de la prévention de la récidive et explore les facteurs influençant les taux de récidive. Le document examine différentes approches et méthodes pour évaluer et analyser la récidive. Il est essentiel d'étudier ce sujet pour bien appréhender le fonctionnement de la justice
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# Cours 11 - Introduction à la criminologie ## 04.12.2024 ## La prévention spéciale ### 1. Généralités La prévention spéciale (PS) a pour objectif la dissuasion d'un individu afin de prévenir la récidive. Il existe plusieurs formes de prévention sociale. Cela peut être une peine (un mal infligé...
# Cours 11 - Introduction à la criminologie ## 04.12.2024 ## La prévention spéciale ### 1. Généralités La prévention spéciale (PS) a pour objectif la dissuasion d'un individu afin de prévenir la récidive. Il existe plusieurs formes de prévention sociale. Cela peut être une peine (un mal infligé par l'État), une correction à caractère moral ou éducatif (honte sur la famille, information qui circule sur les réseaux...), un traitement médical/psychologique (resocialisation) ou une neutralisation. Si le délit est fruit d'une décision rationnelle, une peine devrait influencer une décision similaire dans le futur (Aristote, Platon) comme le système de récompense et punition. La Reforme introduit l'idée de resocialisation (Coïncide avec la reforme de l'éthique protestante). Au XVIe siècle, on voit les premières prisons aux Pays-Bas avec apprentissage de métiers. La resocialisation est un processus mis en œuvre lors l'exécution de la peine. Le but est de réintégrer l'individu dans la société et lui permettre de ne plus commettre des délits. ### 2. La récidive #### 2.1 Comment calcule-t-on le taux de récidive? On peut la mesurer de différente manière. Via la Police⇒ré-arrestation (discutable: il s'agit d'un suspect) mais ces mesures de la police ne peut pas nous assurer que la police s'intéresse parfaitement à tout une région bien distribuer et quelle se concentre pas sur un type de personne ou un quartier... Via les tribunaux récondamnation←délit prouvé (mesure la plus utilisée) ou encore via la prison➔réincarcération Les types de récidive peuvent être générale➔n'importe quel délit (mesure la plus utilisée) ou spécifique➔le même délit En Suisse-art. 71.1 CP prévoit la réinsertion sociale. On part de l'idée qu'on peut faire devenir les gens sociale. On mesure l'échec (la récidive) car il est plus facile de calculer. Analyse longitudinale suivant la technique du survival analysis. L'analyse de la récidive doit prendre la forme d'une analyse longitudinale qui prend comme point de départ les personnes quittant la prison et qui suit leur évolution dans le temps. C'est une manière classique dans un pays où il n'y a pas d'étranger et qui est stable. Il existe beaucoup de comparaisons du taux de récidive qui sont faussées parce que: 1. Les groupes comparés ont des antécédents et des facteurs de risques différents (personne qui vont en prisons vs personne qui reçoivent une amende) 2. La durée du temps d'exposition au risque de récidive est trop courte. 3. Confusion entre flux et stock de détenus (mélange avec le nombre de personnes qui sont en prison et ceux qui entrent ou sortent) ### ATTENTION aux USA grand programme en prison #### 2.2 Données Données suisse sur la récidive→En 1982 toute personne incarcérée pour PPL (peine privative de liberté) ou mesure est depuis lors enregistrée sur un fichier informatique (OFS), ce qui permet de suivre un détenu après sa sortie. On observe une stabilisation relative de la récidive après environ 4 ans, a 6 ans: 48% (récondamnation) et 31%(réincarcération). Les cohortes plus récentes démontre sous-estimation de la récidive à cause de la difficulté de mesurer celle des étrangers. 50% des personnes qui qui on été en prison au bout de 6 ans récidivent et 1/3 y retourne Pour les mineurs il n'y a pas des statistiques cohérentes. Peu de données sur la récidive des jeunes, mais globalement des taux de récidive similaires aux adultes pour les jeunes placés en institution par la justice bernoise : ≈ 50% (53% et 64% dans autres études) après 10 ans #### 2.3 Variables déterminantes Variables déterminantes à niveau international : La récidive est plus fréquente chez les jeunes hommes. Ce sont souvent des délits de vol, violence, stupéfiants. Cela concerne les personnes ayant subi déjà une PPL. En contrôlant des « criminal history variables » et des facteurs sociaux, May (1999) n'a pas réussi à améliorer la précision des prévisions de récidive. Récidive sur 7 ans en Suisse (Storz, 1997) : Les personnes sans antécédents ont 9% récidive. Celle avec plus de 3 antécédents ont 30% récidive. Ceux avec des très longues peines ont 20% de récidive. La prison est utilisée surtout pour les mauvais risques #### 2.4 Récidive à travers les époques et les pays occidentaux Pays où le droit pénal est ultima ratio possèdent des taux de récidive plus élevés (prison pour les mauvais risques). C'est lié à la politique criminel qu'utilise un pays. En Europe le taux de récidive est en moyenne de 50%. Aux USA la récidive est moins élevée car la prison est utilisée beaucoup plus souvent (pas seulement pour les mauvais risques). Contrôlant ce facteur, le taux est comparable à celui d'Europe. Les taux de Canada et de l'Australie sont similaires à ceux de USA→Influence du droit anglo-saxon #### 2.5 Récidive et politique criminelle La récidive ne semble pas dépendre de la qualité de la prison mais plutôt de choix de politique criminelle (utilisation de la prison comme ultima ratio ou pas). Il y a certaine mesures à prendre avec le détenu comme la qualification ## Interventions thérapeutiques ### 3.1 Nothing works? Bilan excessif→évaluations médiocres pour tout les programmes fait en prison ### 3.2 Buts d'une évaluation 1. Définir critères de succès/échec➔ savoir le but. Il est important de comparer 2 programme et être objectif sur les résultats escomptés 2. Répondre aux questions: a) Buts atteints? Court/long terme? b) Effets secondaires? c) Aurait-on atteint le même résultat sans le programme ou avec moins de budget? 3. Communiquer de manière transparente. Par ex. Eisner (2007) par rapport à un programme d'hyperactivité et agressivité : meilleurs résultats pour le groupe témoin ### 3.3 Méthodes d'évaluation idéal Nécessité d'un groupe témoin (contrôle) en faisant une expérimentations randomisées (RCT)→groupe. Procédé en cas de programmes thérapeutiques: parfois il n'est pas possible tirage au sort car les personne ne sont pas forcément d'accord (résistance). - Purposefully selected group, c'est le fait que quelqu'un choisissent les groupe et qui choisissent qui va ou. C'est utilisé aussi par Killias, Aebi & Ribaud (2002)→ Ils ont fait 3 groupes: un groupe prison, un groupe intérêt général, un groupe choisi par la prison qui fait du travail d'intérêt général. Le un groupe choisi par la prison à le moins récidiver. Groupe laissé en attente (incorporé après 6-12 mois). Par ex on dit au droguer que si il ne font pas de délit dans 6 mois on leur donne des substance qu'ils veulent après. Il peut y avoir une résistances à la randomisation: Participation volontaire (l'effet serait-il le même pour les autres détenus?) et la réticence de certains praticiens ### 4. Exemples d'évaluations de programmes thérapeutiques Evaluation des programmes prévention de la récidive 1. Prescription d'héroïne en Suisse⇒ moins d'implication dans les délits 2. Travail d'intérêt général vs courtes peine de prison (Vaud) 3. Risque de surestimation des effets positifs en cas d'auto-évaluation 4. Si le « risque de base » est connu (récidive stable de personnes condamnées pour le même délit), il serait possible de ne pas utiliser un groupe témoin On peut aussi se poser la question de qu'est-ce qu'on fait avec les jeunes cyber criminels. #### 4.2 Des programmes nocifs→donne des résultats négatifs 1. Unité Dingi (Lenzburg): résultats nocifs pour les toxicomanes. 2. Méta-évaluation: 12 programmes destinés à des pédophiles et violeurs- 8/9 contreproductifs. Certains encourageant le crime en donnant des idée et en rationalisant leur acte. 3. Scared- straight USA: jeunes visitent des prisons et discutent avec les détenus pour leur montrer qu'ils doivent rester dans le droit chemin. Résultat: 60-70% plus de délinquance. #### 4.3 Des lueurs d'espoir→programme positif Farrington & Welsh (1999) : 24 études visites au domicile dont 19 avec effets positifs. Charlebois (1992), Farrington & Welsh (1999) : pas tous les résultats ont été positifs, parfois interaction avec d'autres éléments comme le crime dans le quartier. Résultats positifs: approche cognitivo-comportemental + continuation du traitement en liberté (la prison semble ne pas être le meilleur endroit pour des interventions thérapeutiques). Le suivit après prison plutôt efficace. Affaiblissement après un temps: P.ex. Jeunes à Montréal : Effets positifs durant l'institutionnalisation, mais pas aussi bons après le retour au milieu habituel #### 4.4 Prévention en dehors du contexte pénitentiaire La prescription d'héroïne en Suisse a mis en évidence la baisse impressionnante de la délinquance et de la victimisation. Cependant, il y a des inconvénient comme le manque de groupe contrôle (comparaison seulement avec sous-échantillon de méthadone qui a récidivé davantage). Campbell collaboration est une association de chercheur qui font des métanalyse. Ils mettent ensemble plusieurs recherche avec les meilleure critère de chercher et vont les analyser ensemble. Cela démontre un effets positifs de la prescription d'héroïne. Communauté thérapeutique : C'est comme une par ex. une maison pour délinquant ou il y a des réunion pour parler ensemble style alcoolique anonyme. Cela permet d'avoir moins de délinquance. Circulation routière: prévention situationnelle. - Sensibilisation aux risques (Zurich)→pas de bons résultats. - Perfectionnement à l'intention d'automobilistes (Argovie)→ effets contreproductifs car les personnes sont trop sûre d'elle. ## Vers des sanctions plus efficaces ### 5.1 Sanctions plus efficaces Peine privative de liberté (PPL) vs peines alternative: En 2006, dans 18/21 pays, les PPL courtes représentaient 40% de toutes les PPL. Or, les peines courtes pourraient être remplacées par des peines « alternatives ». Exemple évaluation dans le canton de VD→Travaux intérêt générale(TIG) vs courtes peines (meilleure intégration des Tigistes). Une méta-analyse n'a relevé aucune différence significative entre PPL et peine alternative ### 5.2 Le risque de Net-widening(élargissement du péché pénal) Introduction peine alternative pour remplacer PPL, mais parfois les nouvelles sanctions alternatives remplacent d'autres peines alternatives ou l'absence de peine. Exemple des TIG qui remplace la probation. Le bracelet électronique semble remplacer bien le TIG mais ne diminue pas la récidive. On doit se poser la question d'efficacité et de cout. Net-Widening pourrait être évité vu que bracelet peut être utilisé dans le cadre du régime de fin de peine (donc également comme moyen de diminution de la durée des longues peines). Si on abolit les courtes peines il y a un risque de glissement vers des PPLs plus longues. ### 5.3 Les effets secondaires - Conversion amende en PPL: davantage de problèmes pour les chômeurs - Vie carcérale: sous-culture carcérale en cas de peu de rotation (mais peu d'études sur le sujet; quelques études en Rhénanie et Amérique du Sud, mais anciens). Comment se passe la vie en prison ? Il y a presque pas d'étude en suisse. ### 5.4 Incapacitation (neutralisation): La solution des pessimistes Origines: Proposition de Von Liszt au XIX siècle, PPL de durée indéterminée si 3ème délit. Pour les personnes «récupérables » 5 ans de prison. Selon lui une peine courte inutile car pas assez longue. Regain d'importance avec l'abolition de la peine de mort. +Années 80: Nothingworks. Shinnar & Shinnar (1975): petite minorité de délinquants font plus de la moitié des délits. Prédiction à NY de baisse de 75% si l'on arrêtait la petite minorité. Surestimation, on néglige les délinquants inconnus et les réseaux criminels car les politiques d'incapacitation visent les récidivistes, or ceux-ci sont souvent plus âgés. Résultats augmentation des taux d'incarcération USA. • Difficultés méthodologiques (faux positifs) ### 5.5 La Prison; Une expérience douloureuse Goffman (1961) et Sykes (1974). Études qualitatives notamment. Conditions difficiles en prison. En outre il y a un effets collatéraux pour les enfants des détenus (davantage de risque de comportement antisocial et de problèmes psychiques). Il existe peu d'étude sur la prisonisation. Quelle sont les conséquence d'être ds un environnement ou notre autonomie est dirigé par quelqu'un d'autre ? En Suisse(1983), relations détendues, absence de sous-cultures. Facteurs situationnels: distribution des seringues. Même si on a pas le droit à la drogue car on évite le sida. Le suicide semble plus répandu en milieu fermé (mais problèmes méthodologiques: validité du dénominateur).