Politique Economique - Licence Economie-Gestion 3e Année - PDF

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This presentation covers economic policy, focusing on exchange rates and the balance of payments. It details the measurement of exchange rates and the structure of balance of payments accounts, including the various components. Additional topics include how to interpret a current account deficit and the equilibrium income in closed and open economies.

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POLITIQUE ECONOMIQUE Licence Economie-Gestion 3è Année Jean-Louis PIN CHAPITRE 1 : Introduction et rappels Section 3 : Rappels sur l’économie ouverte et sur quelques tendances structurelles Jean-Louis PIN 2 CHAPITRE 1 Sec...

POLITIQUE ECONOMIQUE Licence Economie-Gestion 3è Année Jean-Louis PIN CHAPITRE 1 : Introduction et rappels Section 3 : Rappels sur l’économie ouverte et sur quelques tendances structurelles Jean-Louis PIN 2 CHAPITRE 1 Section 3 A/ La mesure du taux de change 1/ Le taux de change nominal et les modes de cotation 2/ Taux de change nominal et taux de change réel B/ Structure et analyse d’une balance des paiements 1/ Rappel sur la structure d’une balance des paiements 2/ Balance des paiements et équilibre interne 3/ Comment interpréter un déficit de la balance courante ? 4/ Revenu d’équilibre en économie fermée/ouverte C/ Un point rapide sur l’économie mondiale Jean-Louis PIN 3 Le taux de change nominal et les modes de cotation Jean-Louis PIN 4 Le taux de change nominal Le taux de change nominal est un prix relatif : le prix d’une unité monétaire exprimé dans une autre unité monétaire (la valeur de l’euro exprimée en dollars, en yens, etc). Il existe deux modes de cotation des devises : 1 Au certain, la base est la monnaie nationale, exprimée en devise. C’est la cotation européenne : 1 € = 1,16653 $ le 11-11-2017 2 A l’incertain, la base est la devise, exprimée en monnaie nationale : 1 $ = 0,857246 € le 11-11-2017 Jean-Louis PIN 5 Le taux de change nominal (2) Il s’agit d’une simple convention. Bien entendu, cela revient au même, l’une étant égale à l’inverse de l’autre. En revanche, selon la cotation retenue, une hausse du taux de change n’aura pas le même sens. Mieux vaut donc parler d’appréciation de la monnaie nationale (plutôt que de hausse du taux de change) ou de dépréciation de la monnaie nationale (plutôt que de baisse du taux de change). Jean-Louis PIN 6 Pourquoi plutôt retenir une cotation à l’incertain ? C’est la cotation la plus fréquente dans l’analyse économique. Le taux de change exprime alors simplement le prix qu’il faut payer en monnaie nationale pour obtenir une unité de devise étrangère. Une hausse du taux de change, noté « », exprime une dépréciation de la monnaie nationale : il faut plus d’euros qu’auparavant pour obtenir un dollar. L’euro s’est donc déprécié. On peut convertir simplement un prix quelconque exprimé en monnaie étrangère ( ∗ ) en un prix exprimé en monnaie nationale ( ) de la façon suivante : ∗. Par exemple : Un bien de 10 000 $ vaut : 10 000 x 0,857246 = 8 572,46€ Jean-Louis PIN 7 Variation du taux de change et prix des échanges Imaginons à présent un taux de change de 1 $ = 0,925 €. Il faut donc désormais plus d’euros qu’auparavant (0,857246) pour obtenir un dollar. L’euro s’est ainsi déprécié vis-à-vis du dollar. Cela va avoir un impact sur les prix : 1 De nos importations : - 10 000 $ = 10 000 x 0,857246 = 8 572 € (avant) - 10 000 $ = 10 000 x 0,925 = 9 250 € (maintenant). Les prix de nos importations ont augmenté. 2 De nos exportations : - 15 000 € = 15 000 / 0,857246 = 17 498 $ (avant) - 15 000 € = 15 000 / 0,925 = 16 216 $ (maintenant). Les prix de nos exportations ont baissé. Jean-Louis PIN 8 Taux de change nominal et taux de change réel Jean-Louis PIN 9 Taux de change nominal et taux de change réel Une dépréciation de la monnaie nationale améliore ainsi notre compétitivité-prix, tandis qu’une appréciation la détériore. Ce constat suppose l’absence de comportements de marge de la part des exportateurs européens qui peuvent aussi en profiter pour augmenter leurs prix, tandis que les exportateurs américains réduisent les leurs. ∗ Le taux de change réel se calcule ainsi : Jean-Louis PIN 10 Taux de change nominal et taux de change réel (2) ∗ pour Avec pour les prix nationaux et les prix étrangers. Le taux de change réel est le prix relatif des produits étrangers par rapport aux produits nationaux exprimé en monnaie nationale. Il permet deux constats sur la compétitivité-prix de nos produits. 1 S’il baisse (appréciation de la monnaie nationale), les prix étrangers exprimés en monnaie nationale augmentent moins vite que nos prix nationaux et notre compétitivité-prix se dégrade. Jean-Louis PIN 11 Taux de change nominal et taux de change réel (3) 2 S’il augmente (dépréciation de la monnaie nationale), les prix étrangers exprimés en monnaie nationale augmentent plus vite que nos prix nationaux et notre compétitivité-prix s’améliore. On peut ainsi améliorer notre compétitivité-prix avec : une hausse de (dépréciation de la monnaie nationale) une baisse de nos prix nationaux et une hausse des prix étrangers ∗ Jean-Louis PIN 12 Taux de change nominal et taux de change réel (4) Le constat serait tout naturellement inversé en retenant cette fois-ci une cotation au certain du taux de change réel. S’il baisse (dépréciation de la monnaie nationale), notre compétitivité-prix s’améliore. S’il augmente (appréciation de la monnaie nationale), notre compétitivité-prix se dégrade. D’où l’importance de bien distinguer les deux modes de cotation pour interpréter l’évolution de la compétitivité-prix d’une économie. Jean-Louis PIN 13 Cours du change de l’euro vis-à-vis du dollar Source : BCE Jean-Louis PIN 14 Taux de change effectifs nominaux (Indices, 2015 = 100) Jean-Louis PIN 15 Taux de change effectif nominal de l’euro Source : BCE Jean-Louis PIN 16 Source : BDF, Principaux indicateurs économiques et financiers, novembre 2020 Jean-Louis PIN 17 Source : BDF, Principaux indicateurs économiques et financiers, novembre 2020 Jean-Louis PIN 18 Taux de change effectifs nominal et réel de l’euro Source : BCE, Bulletin économique, 2024 n°5, août Jean-Louis PIN 19 Rappel sur la structure d’une balance des paiements Jean-Louis PIN 20 Structure d’une balance des paiements COMPTE DE TRANSACTIONS COURANTES Biens Energie Biens hors énergie Services Tourisme international Services de transport Services fournis aux entreprises Services divers Revenus primaires et secondaires COMPTE DE CAPITAL COMPTE FINANCIER Investissements directs Français à l’étranger Etrangers en France Investissements de portefeuille Avoirs Engagements Instruments financiers dérivés Prêts et emprunts Avoirs de réserve ERREURS ET OMISSIONS NETTES Jean-Louis PIN 21 La structure d’une balance des paiements La balance des paiements est par construction équilibrée. Seuls les soldes intermédiaires peuvent ne pas l’être. Du point de vue des flux concernés, deux composantes sont bien plus importantes que les autres : Le compte des transactions courantes Le compte financier (appelé encore la balance des capitaux) Le compte de capital est quant à lui beaucoup plus réduit en termes de flux. La somme de ces trois comptes représentent ce que l’on appelle la balance globale. Jean-Louis PIN 22 La structure d’une balance des paiements (2) Le poste erreurs et omissions recense les écarts d’évaluation statistique, inévitables mais d’importance variable selon les pays. Aux erreurs et omissions près, on parlera d’une balance globale déficitaire ou excédentaire, ce qui va entraîner une variation des avoirs de réserve. Par construction et par convention, un signe positif précédant les avoirs de réserve signifiera donc : Une hausse des avoirs de réserve ? Une baisse des avoirs de réserve ? Jean-Louis PIN 23 Balance des paiements et équilibre interne Jean-Louis PIN 24 Balance des paiements courants et équilibre interne La balance des paiements courants, ou balance courante, a pour définition : (1) X : exportations de biens et services M : importations de biens et services : revenus nets reçus du reste du monde (solde entre les revenus reçus et les revenus versés) On sait aussi que : (2) C : consommation finale I : investissement privé G : dépenses budgétaires Jean-Louis PIN 25 Balance des paiements courants et équilibre interne (2) En économie fermée, la totalité du revenu national R provient du produit intérieur brut, le PIB, noté Y : R = Y En économie ouverte, vont aussi s’ajouter les revenus nets reçus du reste du monde : 𝑹𝑫𝑴 (3) Soit aussi : 𝑹𝑫𝑴 (3’) Réécrivons les deux relations 3’ et 2 : 𝑹𝑫𝑴 (4) Notons l’absorption A, la partie du revenu national absorbée par la dépense intérieure : (5) Jean-Louis PIN 26 Balance des paiements courants et équilibre interne (3) En combinant les relations 4, 5 et 1, on obtient : Soit encore : (6) La balance courante apparaît ainsi comme l’écart séparant le revenu de la dépense intérieure : Un excédent courant (BTC > 0) signifie que tout le revenu n’est pas absorbé par la dépense intérieure (A < R). Un déficit courant (BTC < 0) signifie que la dépense intérieure dépasse le niveau du revenu national (A > R) Jean-Louis PIN 27 Balance des paiements courants et équilibre interne (4) Un pays qui dépense moins que son revenu dégage ainsi une épargne qu’il peut placer/prêter à l’étranger, des créances sur le reste du monde ou une capacité de financement correspondant à son excédent courant. Inversement, un pays qui a une dépense supérieure à son revenu, donc en déficit courant, va devoir s’endetter ou importer des capitaux. Il est en situation de besoin de financement. Apparaissent des pays plutôt prêteurs/créanciers nets et d’autres plutôt débiteurs/emprunteurs nets, les premiers prêtant ou finançant les seconds. Jean-Louis PIN 28 Balances courantes des pays de l’OCDE (milliards $) Jean-Louis PIN 29 Sources : Natixis, Flash Economie, 2020 n°1167, 16 octobre Natixis, Flash Economie, 2020 n°1222, 27 octobre Jean-Louis PIN 30 Balance des paiements courants et équilibre interne (5) Développons la relation 6 avec la relation 5 : (7) On sait que le revenu intérieur peut être utilisé pour consommer C, pour épargner S et pour payer des impôts nets de subventions Tn : (8) Insérons la relation 8 dans la relation 7 puis développons : (9) Jean-Louis PIN 31 Balance des paiements courants et équilibre interne (6) Un déficit courant (BTC < 0) correspond à un excédent de l’investissement privé sur l’épargne (S – I < 0) et/ou à un déficit budgétaire (Tn – G < 0) des APU. Il découle à la fois des choix privés, mais aussi publics. Une politique budgétaire expansionniste, se traduisant par des déficits publics, va aussi entraîner un déficit extérieur (déficit de la BTC). C’est l’idée des déficits jumeaux : L’Allemagne ne dépenserait ainsi pas assez : excédent budgétaire et investissement privé insuffisant, se traduisant par un excédent record. La crise des dettes souveraines ne doit pas faire oublier que la crise tient aussi à une crise des balances de paiements : des pays connaissant des déficits courants élevés et durables qu’il leur faut financer. Jean-Louis PIN 32 Comment interpréter un déficit de la balance courante ? Jean-Louis PIN 33 Les déterminants de la balance des paiements courants Le solde courant dépend des déterminants respectifs des revenus nets, des exportations de biens et services et des importations de biens et services. Les exportations, demande étrangère de nos biens et services, dépendent positivement du niveau d’activité ou de revenu réel à l’étranger. Il nous est plus facile d’exporter si l’activité à l’étranger (notée ∗ ) se porte bien. Elles dépendent aussi du prix relatif des biens nationaux et des biens étrangers, du taux de change réel (noté ∗ ). Elles sont fonction croissante du taux de change réel : plus les prix des biens et services étrangers exprimés en euros seront élevés, plus la demande sera forte pour nos biens et services. Jean-Louis PIN 34 Les déterminants de la balance des paiements courants (2) Finalement, la fonction d’exportation est donc de la forme suivante : ∗ ∗ avec et 𝒓 𝟏 𝒓 𝟐 𝟏 𝟐 Ou encore : ∗ 𝒙𝟏 ∗ 𝒙𝟐 𝒓 𝒓 Les deux paramètres et représentent des indicateurs d’élasticité-prix et d’élasticité-revenu des exportations. Les importations de biens et services sont en général fonction croissante du niveau d’activité, noté : les importations croissent avec notre niveau d’activité. Jean-Louis PIN 35 Les déterminants de la balance des paiements courants (3) Elles dépendent aussi du prix relatif des biens et services étrangers. Logiquement, elles seront d’autant plus faibles que les prix relatifs étrangers seront élevés, donc fonction décroissante du taux de change réel. Au total, la fonction d’importation peut s‘écrire : 𝒓 𝟏 𝒓 𝟐 avec 𝟏 et 𝟐 Ou encore : 𝒎𝟏 𝒎𝟐 𝒓 𝒓 Les paramètres et sont des indicateurs d’élasticité-prix et d’élasticité-revenu des importations. Jean-Louis PIN 36 Comment interpréter un déficit de la balance courante Un déficit courant a des conséquences de long terme. Un pays qui connaît un déficit courant doit le financer : 1/ Par l’emprunt extérieur (à rembourser) 2/ Par l’accueil d’IDE sur son territoire Ce déficit peut s’expliquer par : 1/ Un déficit de compétitivité-prix 2/ Une surévaluation de sa monnaie (taux de change trop élevé) 3/ Une spécialisation internationale peu adaptée 4/ Un excès d’investissement par rapport à l’épargne 5/ Un déficit budgétaire Ces causes étant plus structurelles que conjoncturelles, un déficit courant a toutes les chances d’être durable avant de se résorber. Jean-Louis PIN 37 Revenu d’équilibre en économie fermée/ouverte Jean-Louis PIN 38 La détermination algébrique du revenu d’équilibre 1/ On peut le déterminer en partant de l’équation macro-comptable : (1) On insère ensuite dans l’équation les différentes fonctions, pour enfin isoler Y. 2/ On peut également partir de l’égalité entre les injections et les fuites : (2) On introduit ensuite pour chaque fonction son expression, avant d’isoler Y. Naturellement, ces deux méthodes donnent le même résultat. C’est donc aussi un moyen de vérifier la valeur du revenu d’équilibre. Jean-Louis PIN 39 Diverses situations macroéconomiques envisageables 1/ Economie fermée sans Etat : Y = C + I ; ou encore : S = I 2/ Economie fermée avec Etat : Y = C + I + G ; ou encore : S + T = I + G 3/ Economie ouverte sans Etat : Y = C + I + X – M ; ou encore : S + M = I + X 4/ Economie ouverte avec Etat. On retrouve alors les deux formules initiales. Jean-Louis PIN 40 Diverses situations macroéconomiques envisageables (2) Naturellement, dans chacun de ces cas, le contenu de l’épargne est fort différent. Dans le cas 1, économie fermée sans Etat, l’épargne ne sert qu’à financer l’investissement intérieur privé : S = I Dans le cas 2, économie fermée avec Etat, l’épargne sert à financer l’investissement intérieur privé, mais aussi le déficit budgétaire : S = I + (G - T) Dans le cas 3, économie ouverte sans Etat, l’épargne sert à financer l’investissement intérieur privé, mais aussi le solde courant : S = I + (X - M) En cas de déficit courant, on a des entrées nettes de capitaux (emprunts extérieurs ou appel aux investissements directs étrangers IDE). En cas d’excédent courant, on peut prêter à l’extérieur et/ou investir à l’étranger. Cas 4, économie ouverte avec Etat, l’épargne finance tout à la fois l’investissement intérieur privé, le déficit budgétaire et le solde courant : S = I + (G –T) + (X – M). Il s’agit de mesurer le besoin (ou la capacité) de financement de la nation. Jean-Louis PIN 41 Les déterminants de la balance des capitaux De quoi dépendent les entrées nettes de capitaux ? De leur rendement, donc du taux d’intérêt. Plus les taux d’intérêt seront élevés, plus le rendement des placements financiers augmente. Au plan international, c’est finalement le différentiel de taux d’intérêt qui détermine les entrées nettes de capitaux. Celles-ci seront donc fonction croissante de ce différentiel : ∗ ∗ avec Le paramètre mesure la sensibilité des entrées nettes de capitaux au différentiel de taux d’intérêt, un indicateur du degré de mobilité des capitaux. Jean-Louis PIN 42 Les déterminants de la balance des capitaux (2) Introduisons le taux de change. Si le taux d’intérêt de la zone ∗ euro est supérieur au taux d’intérêt étranger , on observera : Une hausse des entrées nettes de capitaux dans la zone euro Une demande excédentaire d’euros sur le marché des changes Une appréciation de l’euro (baisse de ) Ainsi, pour réaliser des placements mieux rémunérés dans la zone euro, les investisseurs vont devoir acquérir des euros plus cher qu’avant, ce qui réduit d’autant leurs gains. Ils s’attendent donc à une appréciation de l’euro quand le taux d’intérêt européen augmente. Jean-Louis PIN 43 Les déterminants de la balance des capitaux (3) On note le pourcentage de variation anticipé du taux de change. La balance des capitaux aura donc la forme suivante : avec Avec : baisse anticipée de , appréciation anticipée de l’euro, correction à la baisse de la rentabilité du placement en zone euro. Avec : hausse anticipée de , dépréciation anticipée de l’euro, correction à la hausse de la rentabilité du placement en zone euro. Jean-Louis PIN 44 Source : BCE, Communiqué de presse, 20 août 2024 Jean-Louis PIN 45

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