Urgence médicale : Piqûres de scorpion

Envenimations

• Le terme "envenimation" décrit les manifestations locales et générales résultant de la pénétration d'une substance toxique animale dans l'organisme.
• Les animaux venimeux incluent les arthropodes (arachnides, hyménoptères) et les vertébrés (serpents, poissons).

Objectifs du cours

• Connaître les signes cliniques de l'envenimation et leurs stades.
• Maîtriser la prise en charge thérapeutique de l'envenimation.

Définition - Envenimation scorpionique

• Les scorpions, de la famille des arachnides, vivent dans les zones tropicales et subtropicales.
• Environ 1500 espèces, dont 50 sont considérées dangereuses, existent.
• Globalement, 1,2 millions de morsures entraînent 3000 décès par an.
• Les données algériennes montrent des fluctuations sur la période étudiée, avec des nombres de morsures déclarées atteignant régulièrement les 50 000 par an.

Composition du venin

• Le venin comporte des phospholipases, acétylcholinesterases, hyaluronidases, protéases, sérotonine, et neurotoxines.
• Ces neurotoxines bloquent l'inactivation des canaux sodiques, prolongent la dépolarisation, et augmentent l'excitabilité des neurones.
• La libération des neurotransmetteurs (acétylcholine, catécholamines) est exacerbée.

Action du venin

• Des syndromes inflammatoires systémiques sévères peuvent se produire lors d'envenimation scorpionique.
• Des cytokines comme IL-1β, IL-1α, IFN-γ, IL-6, IL-10, TNF-α, et GM-CSF sont impliquées.

Manifestations cliniques

• Stade 1 (local): douleurs intenses, rougeur, œdème, nécrose au site de la piqûre (90-95% des cas).
• Stade 2 (général): bradycardie, sueurs, hypersalivation, tremblements, nausées, diarrhée, douleur abdominale, fasciculations, hypertension, tachycardie et agitation, anxiété (10% des cas).
• Stade 3 (sévère):. vomissements, diarrhée, hyperthermie, insuffisance cardiaque et respiratoire aiguë (état de choc), œdème pulmonaire, fasciculations, crampes musculaires, convulsions, et confusion/coma, surtout chez l'enfant (5% des cas).

Défaillance cardiaque

• Le venin agit directement sur le myocarde, induisant des dysfonctionnements, et une vasoconstriction coronarienne.
• Cette cascade peut conduire à un œdème pulmonaire et, potentiellement, à un état de choc.

Effets respiratoires

• L'œdème pulmonaire, qui affecte 7 à 35% des cas, peut être cardiogénique (dysfonction myocardique) ou non-cardiogénique (SDRA).
• Une augmentation de la perméabilité alvéolo-capillaire et l'activation de la coagulation intravasculaire contribuent au syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA).

Effets neurologiques

• Les effets neurologiques incluent agitation, anxiété, irritabilité, délire, confusion, convulsions et coma.
• Une encéphalopathie hypertensive et un accident vasculaire cérébral hémorragique sont possibles.

Autres atteintes viscérales

• Les atteintes gastro-intestinales peuvent se manifester par nausées, vomissements, douleurs abdominales, et distension gastrique.
• La pancréatite (douleur épigastrique, hyperamylasémie), l'hyperglycémie et le priapisme (stimulation parasympathique) sont également possibles.

Bilan para clinique

• En cas de toxicité systémique (classe II et III), il est nécessaire d'évaluer les FNS (fonctionnement neurologique), la glycémie, les électrolytes.
• La fonction rénale (urée, créatinine), la fonction hépatique (ALAT, ASAT);
• ainsi que les enzymes cardiaques (CPK, troponine, BNP) doivent être mesurées.
• L'ECG et les examens radiologiques (radio-thorax, échographie cardiaque) sont également importants.

Évolution des enzymes cardiaques

• L'évolution des enzymes cardiaques (troponine et CK-MB) est suivie pour évaluer l'impact du venin sur le système cardiovasculaire.

Traitement - Envenimation scorpionique

• Le traitement spécifique implique l'utilisation du sérum antiscorpionique (SAS).
• Un traitement symptomatique est également nécessaire afin de gérer les symptômes.

Sérum antiscorpionique

• Le sérum agit sur le venin circulant, se lie à la toxine et réduit sa concentration.
• Son administration précoce améliore les résultats cliniques en 4 heures, diminuant les niveaux de venin circulant non lié.

Arbre décisionnel

• Un arbre décisionnel est employé dans la prise en charge d'un patient piqué par un scorpion.
• Ce guide propose des classements (classes I, II et III) basés sur l'interprétation des symptômes afin d'orienter les interventions.

Gestes inutiles/Dangereux

• La succion, la contention du membre, la scarification, la pose de garrot, l'application d'analgésiques locaux, la pierre noire, l'antibiothérapie (sauf en cas de complications infectieuses), et l'administration de sérum antitétanique sont contre indiqués.

Traitement symptomatique

• Classes I, II et III ont des stratégies spécifiques et multiples concernant les traitements symptomatiques (anesthésie locale, paracetamol, opioïdes, hydratation, etc.) pour gérer les symptômes.

Envenimation de serpent

• Les envenimations de serpents sont une urgence médicale.
• Elles constituent un risque important, souvent aggravé rapidement dans les premières heures post-morsure.
• Les morsures de serpents sont fréquentes dans les pays Nord-Africains et en Afrique subsaharienne (approximativement 1 million de morsures annuelles).
• Les taux de mortalité s'approchent de 4%.

Classification des serpents

• Environ 3 000 espèces de serpents dans le monde, dont 30% sont venimeuses.
• Les vipéridés se distinguent des élapidés par leurs caractéristiques.
• Il s'agit de connaissances cruciales pour la compréhension de la menace et la pertinence du traitement.

Composition et effets du venin de serpent

• Les venins de serpent sont riches en enzymes et toxines.
• Le venin des vipéridés a un effet nécrotico-hémorragique.
• Le venin des élapidés a un effet neurotoxique, principalement.
• Des données détaillées concernant les composants précis du venin (phospholipases, neurotoxines, etc.) sont étudiées dans le document.
• La description des conséquences physiques (œdème, douleur, nécrose) est abordée en détail.

Signes cliniques d'envenimation de serpent

• Signes locaux: Morsures "sèches" (20-50% des cas) se caractérisent par des marques des crochets, présence d'un œdème avec marques de rougeur et purpura.
• Signes généraux: Les symptômes apparaissent quelques minutes à plusieurs heures après la piqûre et incluent nausées, vomissements, diarrhées, hypotension, choc, et réactions d'hypersensibilité (œdème de Quincke, bronchospasme).

Syndrome d'envenimation (vipérin ou cobraïque)

• L'envenimation, après évaluation des signes locaux et généraux, aboutit à un syndrome d'envenimation (vipérin ou cobraïque), basé sur une atteinte locorégionale et systémique.
• Les morsures de vipéridés entraînent des symptômes comme douleur, œdème, nécrose et troubles de la coagulation.
• Les morsures d'élapidés provoquent un syndrome neurotoxique.

Syndrome vipérin

• Douleur: Douleurs immédiates, intenses, irradiant vers la racine du membre mordu.
• Œdème: Volumineux, tendu, se propageant sur le membre.
• Troubles cutanés: Ecchymoses, pétéchies, purpura.
• Nécrose: Progressive, atteignant parfois les muscles.
• Syndrome hémorragique: Saignements possibles au niveau de la morsure.

Grades de l'envenimation vipérine

• Les grades d'envenimation vipérine sont classés par gravité de la réaction locale et générale du patient (de 0 à 3), avec des marqueurs cliniques et biologiques distinctifs.

Syndrome cobraïque

• Signes locaux: Peu de douleur, paresthésies localisées.
• Signes neurologiques: Ptosis, atteinte des nerfs crâniens (diplopie, ophtalmoplégie, mimique absente, dysgueusie, dysphagie, dysphonie), paralysie motrice ascendante, et éventuellement paralysie respiratoire, pouvant mener au décès en quelques heures.

Bilan biologique

• Le bilan biologique inclut les analyses de FNS (fonction neurologique), hémostase, ionogramme, urée, créatininémie, CPK, et ECG;
• Des marqueurs d'un pronostic défavorable, comme une leucocytose, une diminution des plaquettes, un taux de prothrombine bas, un manque de fibrinogène, et la dégradation de la fibrine sont importants.

Prise en charge

• La prise en charge implique d'abord une sérothérapie et un traitement symptomatique.
• Les gestes médicaux à éviter incluent le garrot, les incisions, le débridement, l'aspiration et l'application de glace au niveau immédiat de la morsure.

Prise en charge aux urgences

• Différents grades (de 0 à 3) d'envenimation sont classés suivant la gravité des réactions.
• Les traitements spécifiques et symptomatiques sont adaptés en fonction du grade.
• Le sérum antivenimeux est utilisé pour les envenimations de degrés 2 et 3.

Autres points

• Le débridement cutané précoce et les fasciotomies pour le syndrome des loges sont contre-indiqués en phase initiale de l'envenimation.
• Les envenimations par hyménoptères (guêpes, abeilles) entraînent des réactions allergiques, pouvant nécessiter une prise en charge rapide et appropriée.

Ce quiz explore les traitements recommandés et les symptômes associés aux piqûres de scorpion. Testez vos connaissances sur la gestion des douleurs, les soins aux patients et les signes neurologiques après une piqûre. Préparez-vous à découvrir les protocoles d'urgence lors de ces cas médicaux critiques.