RSE Chapitre 2: Question d'éthique

Responsabilité Sociétale des Entreprises : Chapitre 2 - Une question d'éthique

• Le chapitre explore la question de l'éthique dans le contexte de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE).
• Il ne vise pas à fournir des solutions toutes faites, mais à susciter des réflexions basées sur des théories philosophiques anciennes.
• L'objectif est d'aider les managers à orienter l'éthique de leur entreprise.

Comment comprendre le mot « éthique » ?

• La morale se rapporte aux valeurs absolues et transcendantes, souvent liées aux valeurs religieuses.
• L'éthique concerne le bien et le mal considérés comme des valeurs relatives et immanentes à un individu, un groupe ou une société.
• Paul Ricœur considère cette distinction comme arbitraire.

Exemple : Good Vibrations

• Good Vibrations, fondée en 1977 par Joani Blank, propose une expérience sexuelle positive aux femmes.
• L'entreprise commercialise des jouets sexuels, organise des campagnes d'information et des événements sur l'épanouissement sexuel.
• Le principe initial est que le libre accès à l'information sur les questions et les accessoires érotiques contribue à la santé et à l'épanouissement individuel.
• L'entreprise est considérée comme éthique dans une société occidentale démocratique du XXIe siècle.

Peut-on parler d'éthique managériale ?

• André Comte Sponville déclare que les entreprises n'ont pas d'éthique, c'est pourquoi les dirigeants et les salariés doivent en avoir.

Comment concevoir l'éthique managériale?

• Une éthique de la connaissance de soi-même et d'autrui est basée sur la prudence et la sympathie (Aristote, A. Smith).
• Une éthique de la décision s'appuie sur l'évaluation, la modélisation et la compréhension de la situation (J. Bentham, J.S Mill).
• Une éthique de la discussion respecte les règles de la communication, la responsabilité et la déontologie (E. Kant, J. Habermas).

Éthique et déontologie

• La déontologie est la science des devoirs, chaque profession a des règles à respecter.
• Chaque individu libre et rationnel se soumet à ces lois, en comprenant leur portée morale universelle.
• La déontologie est une conception étroite qui prend pas en compte les conséquences du choix fait par l'agent.
• Elle ne résout pas certains problèmes comme le choix entre deux devoirs concurrents (secret professionnel vs. moralité).

Exemple 1

• La loi du 29 juin 2016 (article 3) protège les lanceurs d'alerte dans la fonction publique.
• Un lanceur d'alerte signale une action illégale ou irrégulière afin d'interpeller les pouvoirs en place ou de susciter une prise de conscience.
• cela inclut la dénonciation des crimes, délits et conflits d'intérêts.
• L'agent de bonne foi doit protégé dans son évolution de carrière.

Exemple 2

• La charte de déontologie des journalistes de France Médias Monde exige le respect des principes d'intégrité, d'impartialité et de protection des sources.
• Elle revendique le libre accès aux sources d'information et le droit d'enquêter librement.
• Elle interdit tout moyen déloyal, oblige à communiquer les faits de manière honnête, et demande d'éviter tout risque de confusion dans l'esprit du public.
• La charte requiert de procéder à toutes les vérifications nécessaires pour assurer la diffusion d'une information exacte.

Exemple 3

• Une exposition sur Gengis Khan à Nantes a été annulée en raison des pressions de la Chine.
• La Chine souhaitait faire disparaître certains éléments de vocabulaire (Gengis Khan, empire et mongol) et avoir un droit de regard sur les productions.
• Au nom des valeurs humaines, scientifiques et déontologiques, la direction du musée a préféré annuler l'exposition.

la conception utilitariste de l'éthique

• Le bien est ce qui contribue au bonheur du plus grand nombre, à l'utilité publique et à l'intérêt général.
• Une action est jugée moralement acceptable si son analyse a posteriori montre le bénéfice.
• Critique n° 1 : Comment être sûr que le résultat est prévisible ?
• Critique n° 2 : Comment quantifier le bonheur de tous ?
• Critique n° 3 : Risque de quitter le domaine de l'éthique pour celui de l'opportunisme.

Une conception utilitariste de l'éthique - Exemple

• En cas de rationnement des soins dans les hôpitaux, il faut décider quels patients soigner en priorité.
• Deux règles éthiques guident potentiellement : utilitariste ou humaniste.
• Les faiblesses d'une éthique utilitariste peuvent se révéler.

La théorie des vertus

• Elle nous invite à retrouver Aristote et se concentrer sur les vertus personnelles, telle que la prudence, la justice et la maîtrise de soi, pour favoriser l'épanouissement personnel.

Quelles seraient les vertus du management ?

• La franchise : Le devoir de communiquer à autrui les informations nécessaires à son autonomie dans le travail et le courage de dire la vérité sur soi honnêtement.
• Le jugement : Rassemble la sagesse, la prudence et la maîtrise de soi.
• La fidélité (Pistis) : Une mémoire, une culture, une identité et l'obligation de tenir ses engagements.

Critiques de la théroie des vertus

• Pascal (XVIIe siècle) : Soulève une critique religieuse, considérant que la théorie des vertus assouvit l'homme à son amour propre en oubliant Dieu, qui serait le seul à pouvoir aider l'homme.
• Nietzsche (XIXe siècle) : Considérait cette théorie comme une façon de contraindre l'accomplissement de l'homme.

Interêt de la théroie des vertus

• Elle permet de tempérer l'aspect anthropologique de la théorie de la rationalité limitée.
• Dans une économie en perpétuel mouvement, reparler de cette notion de vertus n'est pas un mal.
• Redécouvrir la lecture d'Aristote amène à un retour << l'intelligence pratique »

D'autres approches de l'éthique

• Éthique individuelle / éthique collective.
• Éthique de conviction / éthique de responsabilité.

Ethique individuelle / éthique collective

• Une organisation peut définir des valeurs, mais la situation peut devenir plus compliqué lorsque l'éthique d'un seul individu se heurte avec celles de l'organisation
• Se poser la question de quelle valeur est la plus importante ?

Max Weber : éthique de conviction versus éthique de responsabilité

• Max Weber écrit que toute activité orientée selon l'éthique peut être subordonnée à deux maximes totalement différentes et irréductiblement opposées : l'éthique de conviction qui repose sur principes supérieurs et l'éthique de responsabilité qui relève d'être conséquenliste.

Evolution de la RSE a travers les concepts du siècle dernier

• H. Bowen (1953) a mis en évidence un héritage du paternalisme, des normes sociales élevées, une participation et un intérêt, ainsi qu'une performance économique stable.
• R. Edward Freeman (1970) a souligné la recherche d'une performance sociale, l'adaptation au contexte territorial et l'intégration de la dimension des parties prenantes.
• L'Europe (1990) a mis en avant la redevabilité à la société, un haut niveau d'intégration des risques, la recherche d'une performance environnementale et le développement de nouveaux modèles d'affaires.

1. Les fondements de la R.S.E

• Une pluralité d'approches en constante évolution.
• RSE 1 (années 1950-1960). Orientation philosophique et normative.
• RSE 2 (années 1970-1980). Orientation stratégique et pragmatique
• PSE (années 1980-2000). Orientation intégrative et synthétique.

La théorie des parties prenantes

Robert Edward Freeman défini les parties prenantes comme << Tout groupe ou individu qui peut affecter l'atteinte des objectifs de l'entreprise ou être affecté par celle-ci. »

• Stakeholder est definie comme partie prenante
• Stockholder est definie comme actionnaire

Exemple d'application des Parties prenantes

• Des parties prenantes peuvent etre une propriété, le management, les employés, les clients...

• Mais aussi les pouvoirs publiques nationals/étrangers, les fournisseurs, les médias, les communuatés territory, les organisations N-G...

2. Les Parties Prenantes

• Ont un plusiers interêts sur la decision activité de l'entreprise

• La relation reste indépendante du fait que les parties en aient conscience ou non.

• Nombre de parties prenantes méconnaisent la capicité potentielle d'une organisation a influter sur leur interêts.

• Ce qu'il convient de faire :

  • Identifier
  • Hiérarchiser
  • Dialoguer

Pourquoi dialoguer avec les parties prenantes?

• Pour des partenariats bénéfiques
• Etayer ses décisions
• Améliorer ses connaissances .....

Comment dialoguer ?

• Sous formes de reponse
• Réunions formelles et informelles

Comment cartographier ses parties prenantes

• En listant tout ses parties prenantes (Employés, actionnaires, autorités publiques
• En analysant ses parties prenantes au niveau de l'expertise, la volonté et la influence

La matrice de pouvoir interêt

• La matrice se divise en quatres
• Peu concernée, Très influente - SATISFAIRE
• Très concernée, Très influente - ENGAGER avec attention
• Peu concernée, Peu influente - VEILLER
• Très concernée, Peu influente - INFORMER

Exemples de cartographies des parties prenantes

• Thales
• SNCF

Apports de la théorie des parties prenantes

• Elle permet repenser la définition de l'entreprise, sa propriété, son projet d'un groupe humain et la création de la valeur comme un résultat.

Notion de valeur partage au dela de la Responsabilité sociétale des entreprises par Michael Porter

• l'amélioration de la productivité ;
• l'adaptation de services et des produits de l'entreprise aux besoins de la société ;
• la contribution à la création de pôles de compétitivité, les clusters.

Les 5 conditions du succès :

• Integrer dans la mission de l'entreprise un réel objectif social.
• Répondre à un besoin social identifié et analysé.
• Mettre en place des mesures de suivi regulier des actions afin d'adapter les contraintes de l'engagement
• Concentrer le pilotage entre quelques cadres directeurs, associer les collaborateurs
• Construire des partenariats avec de intervenants externes