Risques Mortels et Rites Funéraires Préhistoriques

Risques Mortels et Empathie Préhistoriques

• Les risques mortels durant la préhistoire et leur gestion varient selon l'espèce humaine.
• Les espèces anciennes étaient plus exposées aux accidents et à la prédation.
• Les espèces plus récentes connaissaient des causes de décès plus diversifiées comme les maladies, les accidents et les violences interpersonnelles.
• Les humains ont toujours manifesté de l'empathie envers leurs proches, cherchant à prendre soin les uns des autres.

Questions sur les Pratiques Funéraires Anciennes

• Comment les anciens groupes humains réagissaient-ils à la mort ?
• Comment traitaient-ils les corps des défunts ?
• L'étude se penche sur la diversité des rites funéraires au sein des sociétés humaines, passées et présentes.
• Le but est de comprendre l'intention derrière les gestes funéraires des sociétés préhistoriques.

Définitions des Termes Funéraires

• Rite/rituel : Notion de répétition, de sacré, de symbolique, et d'engagement émotionnel, réglés par la coutume ou la loi, reliant une communauté.
• Traitement funéraire : Terme neutre désignant ce qui est réalisé autour du défunt.
• Sépulture : Inhumation et cérémonies d'usage accompagnant l'ensevelissement d'un mort.
• Dépôt : Terme neutre pour le moment et les conditions d'abandon des restes du défunt.
• Deuil : Douleur et signes extérieurs liés à la mort d'une personne.
• Culte : Hommage et vénération rendus à une divinité.
• Cérémonie : Ensemble des formes extérieures et règles solennelles marquant la célébration d'un culte religieux.
• Funéraire : Relatif aux funérailles, commémorant le souvenir de la mort.

Colloque : Qu'est-ce qu'une Sépulture ?

• Les Rencontres de Nice ont organisé un colloque sur la définition de la sépulture.
• Le colloque impliquait une discussion interdisciplinaire et diachronique sur les humanités et les systèmes funéraires de la préhistoire à nos jours.
• Aucun consensus n'a été atteint sur une définition universelle de la sépulture applicable à toutes les disciplines et périodes.
• L'étude des origines humaines et des limites de la documentation oblige à interroger les notions de sépulture, de rite et de funéraire, en tenant compte des connotations culturelles.

Concepts et Interprétations Archéologiques

• Les notions de "sacré", "symbolique", "norme", et "croyances" sont difficiles à fossiliser.
• L'approche archéologique doit rassembler un maximum d'indices matériels et contextuels visibles, tout en gardant un certain recul.
• Il est important de définir ce que l'on recherche et de connaître les traitements des morts documentés.

Les Inhumations

• Inhumation = mise en terre d'un corps, constitue une pratique funéraire visible pour l'archéologue.
• Il existe de nombreuses manières d'enterrer un individu.

Pleine Terre

• Pleine terre implique la recherche de changements de sédiment lors de fouilles.
• Inhumation peut se faire dans une fosse réalisée pour l'occasion, ou dans une fosse préexistante.
• L'utilisation d'un appareillage partiel est possible.
• La dépouille peut être placée dans un contenant périssable ou non périssable.
• L'inhumation peut être réalisée avec ou sans mobilier.
• Des inhumations simultanées sont possibles.
• Les dépôts peuvent être primaires ou secondaires, avec des réouvertures pour ajouter ou prélever des éléments.

Dépôt de Surface

• Les dépôts de surface se font dans des lieux protégés naturels comme une grotte.
• Ils peuvent également se faire dans des lieux protégés anthropiques tels que des hypogées ou des mégalithes.

Crémation

• La crémation est une pratique funéraire dont il existe des exemples, mais elle est difficile à étudier.

Dépôt en Hauteur

• Les dépôts peuvent se faire dans les arbres ou sur des plateformes en bois.
• Les arbres peuvent servir de lieu de sépulture, comme chez les Amérindiens Assiniboines ou les Naga, parfois avec construction d'échafaudages.
• Les tours du silence sont utilisées par certaines populations du Moyen-Orient qui considèrent les éléments naturels comme sacrés.
• Les corps sont placés dans ces tours pour être décharnés par les vautours, car il est interdit de les brûler, de les mettre en terre ou dans l'eau.

Cannibalisme

• L'endocannibalisme est la pratique de manger ses morts.
• Il peut être motivé par la nécessité (famine) ou par un rituel.
• Chez les Guayaki, le rituel d'endocannibalisme était crucial pour éviter que l'âme du mort n'erre.
• Les femmes enceintes avaient une place particulière lors du repas rituel, car cela pouvait permettre au mort de se réincarner.
• L'exocannibalisme est une autre forme de cannibalisme.

Cénotaphes

• Il existe des sépultures sans restes humains, appelées cénotaphes.
• Des exemples incluent Varna et les masques en or, ainsi que le cénotaphe de Michel de Montaigne.
• Les rites funéraires peuvent être pratiqués même en l'absence du corps.

Traces Archéologiques et Interprétations

• Dans le cas de dépôts dans les arbres, il peut ne pas y avoir de traces archéologiques.
• Des amas d'ossements dévorés rendent difficile l'interprétation comme pratiques funéraires.
• L'abandon du corps ne signifie pas nécessairement le désintérêt des vivants pour le défunt.
• Les pratiques funéraires doivent être comprises dans le contexte du système de valeurs de la population étudiée.
• L'archéologie révèle des comportements qui évitent l'abandon du corps aux éléments naturels.
• L'étude renseigne sur la gestion technique des cadavres et témoigne du caractère social de la mort, mais ne révèle pas les croyances des vivants.

Diversité des Pratiques et Coexistence

• Il existe une diversité de gestes funéraires, et différents traitements des défunts peuvent coexister.
• Certains sont inhumés, d'autres incinérés, et même parmi les inhumations, le mobilier d'accompagnement peut varier.
• Les traitements funéraires différentiels peuvent dépendre de la cause de la mort, du genre, de l'âge, du statut social et du rapport de la communauté au mort.

Comprendre l'Intentionnalité des Gestes Funéraires

• L'idéal est d'étudier un lieu utilisé pour inhumer les membres d'une communauté sur une longue période.
• Cela permet de comparer les pratiques entre individus et de récolter des indices sur les motivations.
• Les champs funéraires de ce type sont rares au Paléolithique, avec des sépultures isolées.
• La mobilité des groupes au Paléolithique rend les sépultures rares dans les occupations.
• Les premiers grands rassemblements de sépultures apparaissent au Mésolithique.

Le Mésolithique

• Au Mésolithique, les premiers grands regroupements de sépultures apparaissent.
• La plupart se trouvent dans la partie septentrionale de l'Europe.
• Tous les âges et les sexes sont représentés, bien qu'il faille nuancer l'interprétation du sexe des défunts.
• Il existe une grande variabilité de mobilier entre les sépultures.
• L'étude s'intéresse à cette variabilité de mobilier d'accompagnement, notamment les outils, les parures et les restes alimentaires.

Teviec & Hoedic : Analyse de Mobilier Funéraire

• Tous les âges et sexes sont représentés.
• Les parures sont corrélées avec le sexe : L. obtusata pour les femmes et T. monacha pour les hommes.
• Les adultes ont des foyers rituels, contrairement aux adolescents et jeunes.
• Seuls 3 individus n'ont rien.
• Les adultes sont plus nombreux que les adolescents et jeunes.
• Les outils considérés comme masculins sont souvent avec les individus masculins, et inversement, mais ce n'est pas systématique.
• La question est de savoir si ces objets reflètent les activités des individus durant leur vie.
• Certaines tombes sont très riches, surtout celles d'hommes, mais rarement celles d'enfants.
• Les nourrissons sont accompagnés de beaucoup de parures et de mobilier, indiquant un statut particulier ou un accompagnement lié à des types de décès particuliers.

Le Néolithique

• Au Néolithique, les inégalités de genre, d'âge et de distribution des activités deviennent plus claires.
• L'altération des os des femmes est liée à l'activité de mouture.
• Certaines parures sont dédiées.
• Certains hommes sont chasseurs, mais pas tous.
• La hiérarchisation sociale est de plus en plus visible.
• Les richesses s'accumulent.
• Des mégalithes sont construits pour l'inhumation de quelques personnes seulement.

Le Paléolithique

• Les sépultures paléolithiques sont isolées.
• Il n'y a pas de traces de hiérarchie sociale évidente.
• La récurrence de tombes multiples pourrait indiquer des accidents tragiques ou des morts d'accompagnement.
• La question est de savoir pourquoi accompagner un mort dans son voyage vers l'au-delà.

Les Non-Humains

• Il n'y a pas de sépultures de non-humains au Paléolithique.
• Avec la domestication, ils sont susceptibles d'être traités de façon particulière à leur mort.
• Le chien est le plus ancien animal domestiqué, avec des sépultures dès le Mésolithique, seul ou avec un humain.
• Parfois, les animaux sont déposés comme don alimentaire, mais chiens et chats semblent plutôt accompagner le mort comme compagnons.

Mésolithique et Néolithique : Comparaisons et Nécropoles

• Le plus grand nombre de sépultures au Mésolithique et Néolithique permet de comparer les individus au sein de mêmes nécropoles pour les différences.
• Les premières nécropoles datent de la fin du Paléolithique et du Mésolithique (exemples : Arene Candide, La Vergne, Teviec, Hoedic, La Haute Ile Neuilly-sur-Marne, nécropoles scandinaves, Vlasac, El Collado).

Paléo Sup- Sima de los Huesos (Atapuerca, Espagne)

• Un total d'environ 28 individus ont été trouvés.
• Compte tenu de la composition de l'assemblage, avec toutes les parties anatomiques, un dépôt intentionnel de corps entiers est suggéré.
• Les scénarios d'accumulation comprenaient au départ:
  • Un événement catastrophique.
  • Une intervention combinée d'humains, de carnivores et de forces terrestres.
  • Accumulation intentionnelle de corps dans la chambre.
• L'intervention des carnivores a été largement rejetée en raison du manque de marques de dents et des schémas de fracture compatibles avec la pression sédimentaire.
• L'accumulation par un agent géologique reste une possibilité, soutenue par l'analyse taphonomique.

La Sima de los Huesos : Description du Site

• Le site est un dense réseau de grottes de calcaire.
• Il s'étend sur 3 km, composé de failles et de fractures.
• Le système principal comprend trois niveaux.
• La Sima de los Huesos est située au troisième niveau, avec un remplissage sédimentaire de 1,2 million d'années à 1 000 ans avant le présent.
• Il y a 4 entrées connues, avec des découvertes archéologiques et paléontologiques.
• La Sima de los Huesos se trouve au bas d'une falaise, à environ 30 mètres sous la surface et 500 mètres de l'entrée de la grotte.

Sima de los Huesos : Discussion

• Hypothèses relatives à l'accumulation dans l'ensemble de l'hominidé.
• Dépôt en un seul événement géologique, ou en plusieurs épisodes.
• La proximité des os de chaque individu suggère un seul événement.
• Les hominidés et les carnivores n'ont pas eu accès au lieu au moment de l'accumulation.
• Les sédiments fins suggèrent une accumulation de basse énergie, sans phénomènes géologiques.
• Les dates de la Sima de los Huesos se situent entre 455 ± 17 ka et 440 ± 15 ka (MIS 12).

Sima de los Huesos Fractures et Sépultures

• La plupart des fractures observées sont post-mortem.
• Les fractures crâniennes périmortem sont présentes dans 8 crânes sur 28.
• Dans un cas, un individu de violence interpersonnelle (Cr-17) et deux probables (Cr5 et Cr11).
• Fracture avec 2 impacts identiques, très probablement intentionnelle et mortelle.
• Les fortes fréquences de fracture sont dues en grande partie à des facteurs taphonomiques, mais aussi à des fractures contondantes dues aux chutes.
• C'est un piège dans lequel divers animaux sont tombés, notamment des humains, même des animaux.

Hypothèses alternatives pour l'Interprétation Funéraire

• Analyse des pratiques symboliques pendant le Paléo inférieur.
• Les analyses des os hyoïdes et des os des oreilles suggèrent la possibilité de l'existence du langage (similaire à la figurine de Berekhat-Ram et Tan-Tan).
• Pour démontrer l'émergence de la sensibilisation à la mortalité chez les humains, il faut rechercher des "dépôts délibérés et médiés par la culture".
• Comparaison des assemblages squelettiques d'humains modernes et archaïques, d'australopithèques et de primates non humains.
• Contextes de sépultures intentionnelles, de sépultures possibles, de cannibalisme, d'accumulations non anthropiques et de carcasses de babouins.

Rising Star études

• Fort accent est mis sur les problèmes liés à l'échantillonnage.
• Les échantillons modernes se mélangent aux échantillons préhistoriques.
• Stiner estime que les soins ne peuvent pas être évoqués à l'égard des défunts en raison d'une grotte inhabitable.
• La forte représentation d'adolescents et de jeunes adultes suggère de se débarrasser du corps plutôt que de se soucier de l'individu décédé, et que des traumas potentiellement mortels sont présents.
• Il existe au moins 15 individus désarticulés qui ont été découverts dans une cavité isolée et difficile d'accès.
• De nombreux artefacts et vertébrés rares ont été découverts.

Rising Star : Interprétations

• Les comportements funéraires sont considérés comme impliquant les "associations sociales positives" ou les "lieux culturellement définis".
• Elle s'intéresse à la "dichotomie entre l'attachement social et l'indifférence/hostilité".
• L'absence de sépulture n'équivaut pas à l'absence de deuil ou de conscience de la mort.
• S'interroger sur la reconnaissance des comportements commémoratifs.
  • Elle comprend donc une manipulation délibérée des restes humains.
  • Intraspecifique ou de violence.
• Cela est lié aux lieux commémoratifs, aux lieux symboliques et aux expériences partagées.

Kruger 2016 - Grotte Dinaledi

• Le site a livré 1550 ossements identifiables, ce qui en fait la plus grande collection d'hominidés fossiles d'Afrique.
• Les restes ont été cartographiés à l'aide de techniques de photogrammétrie et de balayage laser.
• L'Homo naledi avait une petite boîte crânienne (465-610m3) mais un arrangement interne proche du genre Homo.
  • Le quotient d'encéphalisation était élevé, et le site avait une capacité bipède.

Kruger: La Grotte Dinaledi Caractéristiques du Site

• Accumulation importante de restes humains en une petite zone.
• Très peu d'autres animaux à l'intérieur.
• Absence de modifications des os par les carnivores, exposition à l'air ou aux intempéries.
• Fractures péri-mortem ou traumatismes, sans traces de découpe, de transport fluviatile ou de brûlure.

Le Grotte Dinaledi : Concluons

• Aucune indication de passage de la surface au trou vertical, aucun piège mortel.
• Les sédiments montrent une accumulation de basse énergie.
• Ni les carnivores ni les humains n'y ont eu accès.
• L'organisation dans la stratigraphie montre qu'il n'y a eu qu'un seul événement.
• Pas de fractures périmortem.

Martinon-Torres : L'Hypothèse de l'Enterrement

• L'enterrement n'a pas permis d'identifier un seul individu, ce qui confirme les liens.
• Pits : La discontinuité stratigraphique n'est pas visible sur les photos. Les limites ne sont pas claires et apparaissent.
• L'artefact en pierre : 3D uniquement, décrit comme de la dolomite comme étant la grotte.
• Le feu : L'inframorphologie ou l'archéomagnétisme n'ont pas permis d'identifier le feu.
• Art: Daté à il y a environ 300 000 ans, mais pas de dates ! Squelette de babouin dans la chambre du chaos.
• Une entrée supplémentaire pourrait être possible.