Les sophistes et le relativisme

• Les sophistes s'intéressent à la vie sociale et aux affaires humaines, avec la carrière politique comme apogée.
• Ils enseignent l'art oratoire et la rhétorique pour convaincre, dans le contexte de la démocratie.

Le relativisme

• Le relativisme concerne la vérité et le bien, affectant la signification attribuée aux choses.
• L'humain est la mesure de toute chose, définissant le vrai, le faux, le bien et le mal à partir de sa perspective ou d'une situation donnée.
• Le bien et le mal ne sont pas intrinsèques aux actions.
• Le relativisme dépend d'un facteur externe.
• Il existe deux types de relativisme :
  • individuel (jugement subjectif)
  • culturel (jugement de la culture ou de la société)
• Pour les sophistes, il n'y a pas d'absolu, ni d'action toujours mauvaise.
• Quatre arguments soutiennent cette idée :
  • la diversité
  • le changement
  • les exceptions aux règles
  • la dépendance au contexte
• Les sophistes enseignent l'art du discours double, défendant des thèses opposées avec la même force.
• Le bien dépend de nos références et de notre culture, sans idéal universel.
• L'utilité devient le critère ultime de valeur en l'absence d'idéal.
• Ce qui apporte un gain ou un avantage est considéré comme bon, orientant la valeur vers l'intérêt personnel.
• Le relativisme présente des dangers :
  • l'égoïsme(prioriser son plaisir et ses intérêts au détriment des autres)
  • la raison instrumentale(tout concevoir comme un moyen ou une ressource), une perte d'idéaux, une perte de sens, le désenchantement (remplaçant l'émerveillement et le nihilisme), et l'égotisme (le culte du moi).

Socrate

• Socrate remet en question les conceptions de ses interlocuteurs, en démontrant leurs fondements fragiles.
• Cette démarche donne une impression de vérité.
• Sa méthode se caractérise par la problématisation, la définition de concepts, l'argumentation et la maïeutique.
• La maïeutique fait accoucher les idées et induit une prise de conscience parfois douloureuse.
• Il souhaite faire passer ses concitoyens de la double ignorance à la simple ignorance
• L'ignorance est le début de la sagesse car elle pousse à la réflexion.
• Le rôle de la raison est la recherche de la vérité et du bien, sans laquelle on est malheureux et on fait le mal par ignorance.
• Les trois fausses valeurs qui détournent l'humain de cette recherche sont la richesse, le pouvoir et la gloire.
• La vertu est la source du bonheur et une qualité morale nécessaire pour bien agir.
• On doit être plutôt qu'avoir, penser sa vie et vivre selon sa pensée, et agir pour un idéal supérieur à l'intérêt personnel : le bien commun.
• Le point de départ est la connaissance de soi et la remise en question.
• Une vie sans examen de soi ne vaut pas la peine d'être vécue.
• L'éducation, qui n'est pas synonyme d'école, consiste à apprendre à réfléchir et à bien utiliser la raison.
• Il existe deux mondes :
  • le monde sensible (perceptible par les sens, changeant et transformable, mais trompeur)
  • le monde des idées (accessible par l'intellect et la raison, immuable, immatériel et absolu).
• Le bien et le mal ne dépendent pas de nos préférences.
• L'éthique de Socrate repose sur deux axiomes :
  • l'être humain est rationnel
  • l'être humain aspire au bonheur.

Diogène

• La civilisation rend malheureux et affaiblit l'être humain, multipliant ses désirs et créant une dépendance.
• Diogène est le premier anarchiste du monde occidental, remettant en question les valeurs de la civilisation et de la société.
• Sa philosophie est pratique et populiste, utilisant l'humour noir, le sarcasme, le paradoxe et les coups de bâton comme méthodes.
• La clé du bonheur réside dans la liberté et l'indépendance.
• Il faut se rendre invulnérable au malheur en se libérant des dépendances inutiles et en visant l'autosuffisance.
• Un retour à une vie simple et naturelle est nécessaire, en s'inspirant des animaux.
• Il faut se débarrasser des désirs inutiles valorisés par la société, car la pauvreté est libératrice.
• Deux règles de vie sont proposées :
  • satisfaire ses besoins naturels le plus simplement possible
  • s'imposer des épreuves physiques et morales pour s'endurcir et affronter la souffrance.
• Le bonheur est l'ataraxie, un état de sérénité et de tranquillité durable.
• Pour y parvenir, il faut se détacher de la civilisation et adopter un mode de vie simple et naturel afin de développer un sentiment d'invulnérabilité.
• Le cynisme actuel se caractérise par une faible confiance en l'humanité, la lassitude, la frustration, la désillusion, un manque de confiance envers les institutions, un rejet des conventions et des idées reçues, et l'utilisation de l'humour noir, du sarcasme et du paradoxe.

Deux philosophies hédonistes : cyrénaïque et épicurienne

• L'hédonisme définit le but de l'existence comme la recherche du plaisir et l'évitement de la douleur.
• L'hédonisme cyrénaïque considère le plaisir comme le bien suprême, niant l'existence du bonheur et se concentrant sur le plaisir et la souffrance.
• Le plaisir est un mouvement doux accompagné de sensations agréables, tandis que la douleur est un mouvement dûr accompagné de sensations désagréables.
• On ne peut pas choisir le bonheur, mais seulement le plaisir.
• Trois principes fondamentaux sont mis en avant :
  • tous les plaisirs se valent et doivent donc être accumulés
  • le plaisir de l'instant présent est primordial et doit être vécu intensément
  • les plaisirs du corps sont plus intenses et doivent être priorisés.
• La richesse, la gloire et le pouvoir sont à prioriser.
• Pour Épicure, le but est le bonheur (ataraxie), qui est l'absence de douleur et le repos.
• La métaphysique d'Épicure est matérialiste, considérant que tout est matière, y compris l'âme, qui se dissout à la mort.
• La vie est fondamentale et il faut surmonter deux craintes : celle des dieux et celle de la mort.
• Les dieux ne sont pas à craindre car ils sont parfaits et n'interviennent pas dans nos vies.
• Le bonheur dépend de l'individu lui-même.
• La nature est un guide fiable pour distinguer le bien du mal grâce aux sensations de plaisir et de souffrance.
• La mort n'est pas à craindre car elle est l'absence de sensations.
• En tant qu'êtres sensibles et rationnels, la raison doit gérer nos plaisirs et nos souffrances.
• Tout plaisir est à rechercher et toute souffrance à éviter.
• Il faut jouir intelligemment de l'existence.
• La société valorise les faux plaisirs plutôt qu'une utilisation adéquate de la raison.
• Il existe trois types de désirs :
  • naturels et nécessaires (manger, boire, dormir, amitié, sens)
  • naturels et non nécessaires (sexualité, désirs naturels transformés)
  • non naturels et non nécessaires (inventions de l'esprit/société).
• Les plaisirs se manifestent en deux types et trois phases :
  • plaisir actif/mouvement
  • plaisir passif/repos

La métaphysique stoïcienne

• L'univers est gouverné par une volonté divine et bonne, suivant un ordre rationnel.
• Le monde est parfait, et tout ce qui existe est bon, sans aucun mal naturel.
• Tout ce qui existe est unifié dans la divinité (panthéisme).
• Il n'y a pas de hasard, le destin existe.
• Il est inutile de se révolter contre le mauvais sort.
• L'être humain a une place spéciale avec la raison et la liberté.
• Il a le contrôle.
• Pour bien vivre : faire confiance en la divine providence et vivre en accord avec la nature.
• La nature est rationnelle, et l'être humain aussi.
• Il faut donc trouver un équilibre.
• Deux principes sont importants :
  • le bonheur réside dans la vertu, qui est un état de perfection atteignable par la rationalité et la force mentale
  • cultiver l'indifférence en créant une citadelle intérieure pour se détacher des troubles extérieurs.
• Ce qui dépend de nous est la gestion de nos pensées et de nos émotions.
• Les événements ne sont pas la source de nos problèmes, mais la façon dont nous les interprétons.
• Il faut être prêt à tout perdre et se souvenir que ce que nous possédons nous est prêté par la vie.
• La vie est une pièce de théâtre dont Dieu est le metteur en scène.
• La raison sert à gérer nos émotions et nos pensées, et les fausses valeurs ne doivent pas nous affecter.