Criminologie cours 10

La théorie de la prévention générale propose que la peine sert à dissuader la population de commettre des crimes.

Protagore, philosophe grec, soutenait que la peine devait servir à empêcher les futurs crimes, et non simplement à punir une faute.

L'idée que les individus sont rationnels et que la peur des sanctions les dissuadera de commettre des crimes.

La sévérité de la peine est le premier principe de la prévention générale. Plus la peine est sévère, plus les gens devraient hésiter à commettre le crime.

La certitude de la peine est le deuxième principe. Plus la chance d'être puni est élevée, plus les gens devraient être dissuadés.

La célérité de la peine est le troisième principe. Plus la peine est appliquée rapidement, plus les gens devraient être dissuadés.

Au 19e siècle, l'approche biologique de Lombroso a remis en question la théorie de la prévention générale. Il y a eu une confusion sur la vraie cause du crime.

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Plus la peine est longue, moins il y a de récidive, mais pas nécessairement à cause de sa sévérité, mais plutôt à cause de l'âge du criminel à sa sortie de prison.

La prévention générale repose sur deux piliers : la sévérité et la certitude de la peine.

En l'absence de contrôle policier, certains délits, comme les vols à main armée, augmentent, tandis que d'autres, comme les crimes sexuels, restent stables.

Sous des régimes totalitaires, la population peut être amenée à commettre des crimes en raison de la peur des conséquences de l'opposition.

L'effet de la sévérité de la peine n'est pas linéaire. Par exemple, des amendes de parking très élevées peuvent être moins dissuasives que des amendes plus faibles.

L'amnistie de 2006 en Italie a constaté une baisse de la récidive pour les détenus libérés prématurément.

La fermeture de procédures judiciaires sans sanction pour les mineurs en Allemagne a entraîné une augmentation des délits contre les biens et des violences.

L'augmentation des contrôles routiers a un effet dissuasif, mais il est important de trouver le bon niveau de présence policière.

L'effet de la certitude de la peine n'est pas linéaire. Un taux de détection plus élevé ne signifie pas nécessairement une baisse proportionnelle du crime.

La perception du risque de se faire contrôler n'est pas modifiée par une probabilité de contrôle faible, par exemple, 1/1000 ou 1/100.

Augmenter la présence policière peut avoir un impact limité. Une fréquence très importante est nécessaire pour une réelle influence.

Des razzias sur des secteurs spécifiques (drogues par exemple) ont un effet temporaire. Le risque de déplacement des activités criminelles existe.

L'augmentation des contrôles à Zurich a montré une diminution du resquillage, même en dehors des heures de contrôle. Cependant, une deuxième intensification n'a pas eu le même impact.

La certitude d'une peine n'aura un effet dissuasif que si la sévérité de la sanction est suffisamment élevée.

Les personnes qui ne commettent pas de délits surestiment souvent le risque d'être appréhendées, tandis que les délinquants ont une perception plus réaliste du risque.

Les convictions morales et les croyances sur la sévérité des sanctions pénales peuvent influencer la perception du risque.

L'estimation du risque de se faire appréhender peut devenir plus réaliste avec le temps en fonction de la prévalence des délits.

La prévention générale dépend du dosage de la sévérité et de la certitude des sanctions.

L'augmentation de la certitude subjective, c'est-à-dire la perception que l'on a de se faire prendre, peut influencer la décision de commettre un acte illégal. Ce concept montre que l'influence de la publicité et de la communication sur la perception du risque peut être plus importante que la réalité objective de la sanction.

La sévérité d'une sanction représente la gravité de la peine infligée. Elle joue un rôle important dans la dissuasion, mais son efficacité dépend de l'interaction avec la certitude de la sanction.

La comparaison entre la Norvège et les États-Unis montre que des lois moins rigoureuses et une approche moins prudente aux États-Unis peuvent être expliquées par l'interaction entre l'effet dissuasif de la loi et les changements d'attitude. Cela souligne l'importance du contexte culturel et social dans l'efficacité des sanctions.

La Suisse est le pays en Europe qui condamne le plus pour conduite sous influence de l'alcool. Malgré la forte sévérité, la baisse des accidents peut également être due à des facteurs externes, comme le nombre de voitures frontalières. Cela souligne la complexité de l'analyse des statistiques des accidents.

L'augmentation des amendes de stationnement et des amendes pour excès de vitesse a eu un impact positif sur la réduction du stationnement illégal, mais un effet limité sur la vitesse. Cela montre que la certitude d'une sanction est plus efficace que la sévérité, surtout dans les cas où les comportements sont déjà assez bien régulés.

La honte sociale, en particulier au Japon, peut servir de sanction informelle puissante. L'exclusion sociale et la peur d'être mal vu par les autres peuvent dissuader les comportements antisociaux. Cela peut même être plus efficace que l'emprisonnement, car cela peut changer la perception que les gens ont de vous.

La honte réintégrative est une forme unique de honte où la personne qui a commis une erreur est invitée à se réintégrer dans la société après avoir exprimé des remords et pris des mesures pour réparer le tort causé.

Le système pyramidal de sanctions propose que les infractions soient gérées de manière progressive. La justice réparatrice, avec ses sanctions informelles, forme la base de la pyramide, tandis que la justice retributive, avec ses sanctions formelles, occupe le sommet. L'idée est d'utiliser les sanctions formelles uniquement en dernier recours.

Les lois sur la ceinture de sécurité ont prouvé leur efficacité, car elles reflètent la force des normes. L'obligation légale a conduit à une conformité généralisée, sauf dans les rares cas où une sanction n'était pas appliquée. L'absence d'une sanction associée à un changement législatif rend le respect moins probable.

Les changements de vitesse maximale ont eu un impact réel sur le comportement des conducteurs en Suisse, conduisant à une réduction de la vitesse moyenne et des accidents. Cependant, certains conducteurs « recalcitrants » continuent de rouler près de la nouvelle limite, soulignant l'importance continuelle de la prévention et de l'éducation.

La prévention est essentielle dans la vie quotidienne pour éviter les problèmes et les catastrophes. L'éducation et la formation du public peuvent contribuer à améliorer les comportements et réduire les risques.

L'étude sur les pneus usés aux Pays-Bas montre que la publication d'informations, combinée à l'annonce possible de sanctions, a augmenté le respect des normes. Cela suggère que même la perception d'une probabilité accrue d'être puni peut avoir un impact significatif sur les comportements.

L'émergence des alcootests et la fixation d'une limite d'alcoolémie ont permis de contrôler l'ivresse au volant et de réduire les accidents. Cependant, la communication étatique, tout en ayant un impact initial, peut perdre de son efficacité au fil du temps. La perception illusoire des risques est un défi majeur dans la lutte contre l'alcool au volant.

La technologie a joué un rôle crucial  dans l'évolution des lois sur l'ivresse au volant. Des innovations comme l'alcootest ont permis de détecter plus facilement l'ivresse et d'appliquer des sanctions plus justes et efficaces.

La certitude subjective est la perception d'un individu quant à la probabilité d'être sanctionné pour une action illégale. Par exemple, un conducteur estime le risque de se faire contrôler par la police.

La certitude subjective a un impact sur le comportement. Si une personne croit qu'il y a un risque élevé de se faire prendre, elle sera moins susceptible de prendre des risques.

Pour être efficace, la dissuasion doit être perçue comme étant forte par les individus. Un individu est plus susceptible d'être dissuadé si la sanction est à la fois sévère et certaine.

Une présence policière accrue peut ne pas avoir un effet dissuasif significatif si elle n'est pas suffisante pour créer une perception de risque élevé d'être pris.

Les personnes ayant une moralité plus stricte ont tendance à croire que les sanctions pénales sont plus sévères et à surestimer le risque d'être sanctionnées.

Le système de croyance d'un individu influence sa perception du risque et, par conséquent, son comportement. Les personnes qui croient que les sanctions sont sévères et probables seront moins susceptibles de prendre des risques.

Les délinquants peuvent sous-estimer le risque d'être pris car ils sont plus au courant des faiblesses du système judiciaire ou ont une expérience antérieure qui a minimisé leur perception du risque.

La sévérité de la sanction est un élément essentiel de la prévention générale et de la dissuasion des comportements délictueux. Plus la sanction est perçue comme sévère, plus les individus hésiteront à commettre l'infraction. Toutefois, la sévérité seule ne suffit pas et doit être accompagnée d'une certitude suffisante d'application de la sanction.

La synergie entre la sévérité et la certitude de la sanction est essentielle pour une prévention générale efficace. Une sanction sévère sans certitude d'application sera largement inefficace. À l'inverse, une sanction légère mais appliquée de manière certaine peut avoir un effet dissuasif significatif.

Comparaisons Norvège-USA : les USA sont moins prudents et ont des lois moins rigoureuses. Cela s'explique par l'interaction entre l'effet dissuasif et les changements d'attitude. Les USA ont une culture moins axée sur la prudence et la conformité aux normes, ce qui explique un certain degré de tolérance pour les comportements contraires à la loi.

Sous des régimes autoritaires, la peur des conséquences de l'opposition peut pousser la population à commettre des crimes, ce qui démontre qu'il ne suffit pas de punir la personne pour l'empêcher de le faire.

L'amnistie, qui consiste à gracier des condamnés, peut avoir un effet positif en réduisant la récidive, car les personnes libérées prématurément ont moins de risques de re-délinquance.

La perception du risque de se faire prendre a un impact significatif sur la décision de commettre un délit. Les délinquants ont souvent une perception plus réaliste du risque que les non-délinquants.

La honte sociale peut être une sanction informelle puissante, en particulier au Japon, où l'exclusion sociale et la peur du regard des autres peuvent dissuader les comportements antisociaux. C'est parfois plus efficace que l'emprisonnement car cela peut changer la perception que les gens ont de vous.