Introduction à l'économie de l'innovation

Introduction à l'économie de l'innovation

• Citation de Kenneth Ewart Boulding : Une croissance exponentielle dans un monde fini est insensée.
• Le monde est fini, mais l'espace des connaissances est illimité.
• Une croissance infinie est réalisable par l'innovation et la production de connaissances.

Mesure de l'innovation technologique : Dépenses en Recherche et Développement (R&D)

• La mesure la plus courante de l'innovation est la dépense en Recherche et Développement (R&D)
• On évalue si la dépense de R&D a été utile en menant des enquêtes auprès des entreprises et des organismes.
• On leur demande alors de révéler les montants de leurs dépenses de recherche, ainsi que d'autres informations complémentaires.
• L'avantage majeur de mesurer l'innovation par les dépenses en R&D est sa facilité de mesure.
• Offre une indication claire de l'engagement financier dans l'innovation et facilite les comparaisons internationales.
• Critique de l'utilisation de la dépense en R&D : Les dépenses en R&D excluent le design et la construction de prototypes.
• La recherche représente en moyenne seulement 1/3 des dépenses d'innovation totales.
• Les dépenses en R&D mesurent les intrants et non les résultats, reflétant potentiellement un regain d'investissement ou une faible efficacité.
• Aux États-Unis dans les années 1980, une baisse des dépenses de recherche a coïncidé avec un boom technologique dans certains domaines.
• Les enquêtes sous-estiment les dépenses en R&D des petites entreprises, en ciblant celles avec au moins un chercheur à temps plein.

Critiques et Limitations des Enquêtes sur les Dépenses en R&D

• Les enquêtes sous-estiment les dépenses en R&D dans les petites entreprises.
• Les secteurs des services sont souvent sous-représentés dans les enquêtes.
• D'autres mesures de l'innovation sont axées sur les résultats, comme le nombre de brevets déposés et les enquêtes d'innovation.
• On y trouve aussi les indicateurs de perception, taux de réussite des projets innovants, part de marché de nouveaux produits, collaborations, et indicateurs financiers
• Un brevet est un droit de propriété accordé par l'État pour des inventions répondant à des critères de nouveauté.
• Le nombre de brevets déposés mesure la créativité et la propriété intellectuelle d'une entreprise.
• Ils indiquent aussi l'ampleur du changement technique.
• La quantité de brevets ne reflète pas nécessairement leur qualité ou leur impact réel.
• Les brevets n'ont pas tous la même valeur, certains valant des milliards et d'autres zéro.
• Bon nombre de brevets ne sont pas exploités; la moitié des brevets délivrés ne sont pas utilisés.
• Les critères d'éligibilité des brevets varient selon les pays et évoluent avec le temps.
• Les brevets délivrés par les offices américains ou européens sont souvent considérés comme ayant plus de valeur qu'un brevet japonais.
• Cette différence s'explique par des exigences de nouveauté variables.
• Il est difficile de comparer des brevets délivrés par différents offices, mais possible pour différents pays si délivrés par le même office.

Brevets et Inventions : Une Relation Complexe

• La relation entre brevet et invention n'est pas strictement déterministe.
• Des entreprises brevètent des domaines sans intérêt réel pour tromper les concurrents.
• Certaines inventions restent secrètes pour ne pas divulguer les détails, évitant ainsi les imitations.

Les "Enquêtes Innovation" : Une Mesure Plus Complète

• Les enquêtes d'innovation, régulières depuis les années 1990 dans les pays de l'OCDE, interrogent les entreprises sur leurs innovations.
• Ces enquêtes considèrent le type d'innovation (produit, marketing, procédé, organisation) et le coût de l'innovation (recherche, design, équipement, brevet).
• On cherche aussi les sources d'information technologique (laboratoires, concurrents, fournisseurs, clients), la part des produits innovants dans le chiffre d'affaires et les obstacles.

Indicateurs de Perception et Taux de Réussite des Projets Innovants

• Les indicateurs de perception recueillent des informations qualitatives auprès des parties prenantes (employés, clients) sur la culture d'innovation.
• Avantages des indicateurs de perception : ils mesurent la perception subjective et prennent en compte des facteurs qualitatifs.
• Inconvénients des indicateurs de perception : influence de la subjectivité et vision incomplète des répondants.
• Mesurer le succès des projets innovants (lancement de produits, amélioration des processus) indique l'efficacité de l'innovation.
• Avantages de mesurer le succès des projets : cela mesure directement le succès des projets et donne une vue réaliste de l'efficacité opérationnelle de l'innovation.
• Inconvénients de mesurer le succès des projets : c'est difficile à mesurer objectivement et peut être de courte durée.
• On distingue principalement trois échelles d'analyse en économie de l'innovation : micro, méso et macro.

Échelles d'Analyse de l'Innovation : Micro, Méso et Macro

• Micro : analyse approfondie des activités d'innovation au niveau de l'entreprise.
• Meso : s'intéresse à l'impact sectoriel de l'innovation.
• Macro : évalue l'impact global de l'innovation sur l'économie d'un pays ou d'une région.
• L'échelle micro examine comment les entreprises gèrent et bénéficient de l'innovation.
• Au niveau de l'entreprise, elle informe sur le modèle d'innovation adopté, le succès des projets innovants, et l'effet sur la rentabilité.
• Mesure les investissements en R&D, le nombre de brevets déposés, le taux de réussite des projets innovants, et examine la manière dont les entreprises innovent.
• S'intéresse à la vitesse d'adoption de nouvelles technologies, à l'impact de l'innovation sur la structure interne de l'entreprise et à la gestion des talents.
• Examine également diversification des risques, le retour sur investissement des innovations.

Échelles Méso et Macro : Secteurs et Économie Globale

• L'échelle méso examine l'impact de l'innovation au sein de secteurs industriels spécifiques.
• Elle analyse les secteurs qui investissent le plus dans la R&D, les secteurs émergents, et l'influence sur la compétitivité.
• L'analyse meso étudie les investissements en R&D par secteur, la structure industrielle, et l'adoption de nouvelles technologies.
• On y trouve aussi l'évaluation des clusters d'innovation, la spécialisation sectorielle, l'impact sur l'emploi, l'évolution des modèles d'affaires, et le taux de mortalité des entreprises.
• L'échelle macro évalue l'impact global de l'innovation sur l'économie d'un pays ou d'une région.
• Elle s'intéresse à la contribution de l'innovation à la croissance économique, son impact sur l'emploi, et la position de la nation.
• Mesurer les dépenses nationales en R&D, les indicateurs de compétitivité internationale, et les taux de croissance économique est important.
• Examine la création d'emplois, la balance commerciale technologique, et les investissements directs étrangers en R&D.
• On y trouve aussi les politiques gouvernementales, les clusters d'innovation, le niveau d'éducation et de formation, et les indicateurs de durabilité.

Exemple d'innovation technologique en France

• 51% des entreprises marchandes avec au moins 10 employés ont innové entre 2014 et 2016.
• L'innovation a augmenté de 3 points de 2014 à 2016 par rapport à 2012-2014.
• 33% des sociétés enquêtées ont réalisé des innovations technologiques.
• Les innovations technologiques sont essentiellement des innovations de produits et de procédés.
• 20% ont introduit un nouveau produit , dont 68 % affirment qu'il est nouveau sur au moins un de leurs marchés et 17% affirment qu'il est nouveau sur le marché mondial.
• Les dépenses en activités d'innovation représentent 7% du chiffre d'affaires des sociétés technologiquement innovantes.
• Le chiffre d'affaires lié à la vente de produits nouveaux représente 30 % du chiffre d'affaires des sociétés innovantes.
• 34% des sociétés enquêtées ont réalisé des innovations dans leurs modes d'organisation, et 27 % en marketing.
• Le secteur de l'information et de la communication est classé 1er en matière d'innovation (73% entre 2014 et 2016).
• La part des sociétés innovantes augmente avec leur taille.
• 48 % des sociétés innovantes emploient de 10 à 49 salariés.
• 76 % des sociétés innovantes emploient 250 salariés ou plus.
• Plus les sociétés sont grandes, plus elles innovent et 57% des sociétés innovantes appartiennent à un groupe.
• 47% des sociétés innovantes sont indépendantes.

Brevets triadiques

• Une famille de brevets triadiques est un ensemble de brevets déposés dans plusieurs pays pour protéger la même invention.
• Ces brevets sont déposés auprès de l'Office européen des brevets (OEB), l'Office japonais des brevets (JPO), et le Patent and Trademark Office des États-Unis (USPTO).
• Les décomptes sont attribués au pays de résidence de l'inventeur et se réfèrent à la date du premier enregistrement.

Théories en Économie de l'Innovation : Schumpeter et la Théorie Évolutionniste

• Les deux principales théories en économie de l'innovation sont la théorie évolutionniste (Schumpeter) et l'approche néoclassique.
• La théorie néoclassique utilise les principes économiques classiques dans le contexte de l'innovation.
• Elle y inclut l'efficacité allocative des ressources, le marché libre, et la maximisation de l'utilité.
• La théorie néoclassique se concentre sur les incitations économiques, la concurrence, et la recherche de profit dans les progrès technologiques.
• Sur le marché, il existe une asymétrie d'information où les agents n'ont pas les mêmes niveaux d'informations.
• Elle considère que les agents économiques sont rationnels et motivés par la maximisation de leurs profits.
• Une entreprise a intérêt à produire même sans profit car elle doit toujours payer ses coûts fixes.
• Le mécanisme de marché favorise le processus d'innovation.

Théories en Économie de l'Innovation : Schumpeter

• Les entreprises qui offrent les mêmes produits sont en concurrence, ce qui incite à la recherche et à l'innovation.
• Le prix est un signal orientant l'allocation des ressources.
• Certaines innovations réduisent les coûts de production et augmentent les profits.
• Pour la théorie, le moteur de l'innovation repose sur l'investissement en capital( machines etc).
• Les entreprises souhaitent alors accroître leur productivité et leur rentabilité, via la R&D ou l'acquisition de nouvelles technologies.

La Contribution de Kenneth Arrow et Robert Solow

• Kenneth Arrow, Prix Nobel d'économie en 1972, a alimenté la compréhension de l'innovation et de l'économie de l'information.
• Arrow a été pionnier dans l'analyse de l'asymétrie de l'information.
• La création et la diffusion de nouvelles idées et technologies souffrent d'asymétries d'information.
• Il met en lumière la manière dont les mécanismes d'incitations économiques peuvent affecter la propension à innover.
• Récompenses financières, concurrence, contrats, R&D et capital humain se démarquent.
• L'accès à l'information et les externalités de la connaissance sont cruciaux pour l'innovation.
• Les externalités affectent le bien-être d'autres agents sans contrepartie financière.
• Ses travaux ont abordé la nature des investissements en R&D et la manière dont les connaissances sont incorporées dans le processus productif.
• Robert Solow (né en 1924) représente l'approche néoclassique ou dominante.
• Les principes de la théorie néoclassique de l'innovation : la théorie évolutionniste.
• Solow, Prix Nobel d'économie en 1987, a développé un modèle de croissance néoclassique où le progrès technologique est un facteur important.
• La croissance exogène soutient que la productivité marginale du capital est décroissante avec l'accumulation et la diffusion.

Paul Romer et l'Économie de la Connaissance

• Paul Romer (né en 1955) est connu pour ses travaux sur la croissance endogène.
• Il met en lumière les effets des facteurs endogènes dans la croissance économique.
• Il se concentre sur la façon dont les activités économiques internes peuvent stimuler la création de connaissances.
• Il accentue la création endogène de connaissances comme moteur essentiel de la prospérité économique.
• Une main-d'œuvre qualifiée contribue à l'innovation.
• Cela souligne le rôle important de l'État dans la promotion de l'innovation, en accroissant les investissements dans la recherche.
• L'innovation est un processus cumulatif où de nouvelles idées s'accumulent au fil du temps, stimulant davantage d'innovations.
• La croissance économique peut être alimentée par la production continue de nouvelles idées, illustrée par le "Gâteau aux idées".
• Investir dans l'éducation et la formation permet d'améliorer des compétences, conduisant à l'innovation.
• Porter a développé le concept de clusters économiques dans son livre "The Competitive Advantage of Nations".
• Il soutient que l'innovation peut être un moyen majeur pour une innovation durable.
• Les innovations peuvent grandement créer de la valeur ajoutée.
• Les clusters sont un moteur clé de la compétitivité régionale.
• Il est en exergue l'importance pour les entreprises de choisir une position stratégique unique sur le marché, en passant par différents niveaux de chaîne
• Il souligne l'importance d'une position stragique unique sur le marché, via diffentes chaines.

L'Approche Évolutionniste de Richard Nelson et Christopher Freeman

• L'innovation est l'un des piliers de la prospérité économique et de la compétitivité des nations .
• L'innovation est très liée au diamant de la compétitivité.
• Richard Nelson (né en 1930) est connu pour ses recherches en économie de l'innovation et en économie évolutionniste.
• Il a mis en évidence l'importance des institutions et des organisations dans la promotion de l'innovation.
• Son travail a jeté les bases de l'analyse des systèmes d'innovation.
• Nelson étudie l'influence des entreprises, des institutions, et des systèmes nationaux sur le processus d'innovation.
• L'économie est considérée comme un système complexe qui évolue constamment.
• Richard Nelson a crée un modèle de cascade technologique : Il illustre le fait qu'une innovation occasionne d'autres innovations successives.
• Mettre en exergue la manière dont la diffusion du progrès technologique se fait à travers différents secteurs de l'économie
• Il a rendu le Système National d'Innovation (SNI) très populaires.
• Le changement institutionnel impacterait la façon dont les entreprises et les individus mettent en place des activités innovantes et des idées nouvelles.
• Les économies et aux entreprises capables de s'adapter rapidement aux nouvelles technologies auront un avantage comparatif.
• Christopher Freeman (1921-2010) a considérablement affecté la manière dont les chercheurs abordent l'innovation.
• Ses systèmes comprennent l'interaction entre la science, la technologie, et l'économie.
• Ses travaux mettent notamment les interactions au niveau national.
• L'innovation est un processus cumulatif qui permet d'apprécier la dynamique temporelle.
• S'intéresser aux connaissances et processus d'apprentissagge est importante dans la diffusion des innovations
• Cela comment les entreprises et les économies peuvent développer des Compétences spécialisées et avantages concurrentiels grâce à l'accumulation de connaissances.
• Pour Freeman, la connaissance est un élément central de la création de richesse.
• Il souligne aussi le rôle crucial de l'innovation dans la transformation structurelle des économies en développement
• Joseph Schumpeter (1883-1950) fait la distinction d'Innovation et invention. Et il est souvent associé à la théorie d'innovation de type Schumpétérienne,
• Les idées de Schumpeter ont influencé la pensée néoclassique.
• Pour Schumpeter, l'innovation est la transformation de l'invention en richesse économique
• L'ingénieur invente et l'entrepreneur transforme l'invention en richesse économique.
• L'innovation est la principale source de création de richesse économique.