Infections à HPV et Virologie

Introduction

• Les infections à HPV sont des affections cutanéo-muqueuses fréquentes.
• Les verrues et les condylomes sont des symptômes courants des infections à HPV.
• Les verrues sont souvent observées chez les enfants et les adolescents, sans risque de dégénérescence.
• Les condylomes touchent généralement les adultes et représentent une IST avec un risque possible de cancer.
• Il n'existe pas de traitement spécifique contre le virus HPV.

Virologie

• Le virus HPV est de petite taille avec une capside et un ADN double brin circulaire.
• Il est résistant en raison de l'absence d'enveloppe.
• Il présente un tropisme tissulaire spécifique pour la peau et la muqueuse malpighienne.

Génotypes

• Les génotypes 1, 2, 3 et 4 sont associés aux verrues.
• Les génotypes 6, 11, 42, 43 et 44 sont liés aux condylomes acuminés (faible pouvoir oncogène).
• Les génotypes 16 et 18 sont associés aux condylomes plans (haut pouvoir oncogène).

Transmission

• Les verrues peuvent être transmises par contact direct, par objets contaminés et par auto-inoculation.
• Les condylomes sont généralement transmis par voie sexuelle, de la mère à l'enfant ou par auto-inoculation.

Cycle Viral

• Le virus pénètre dans les cellules basales par microtraumatismes.
• L'ADN viral atteint le noyau et peut entrer dans un état latent ou se répliquer.
• La réplication du virus conduit à l'apparition de lésions cutanées.

Oncogenèse

• Les génotypes HPV 16 et 18 sont fortement associés à l'oncogenèse.
• L'intégration du génome viral dans un gène régulateur peut activer des gènes oncogènes et inactiver des gènes suppresseurs tumoraux.
• Ces modifications peuvent modifier l'immunité locale.

Épidémiologie

• Les verrues cutanées sont fréquentes chez les enfants et les adultes jeunes.
• Les professions qui impliquent des contacts fréquents avec la viande crue (bouchers, vétérinaires) sont davantage exposées aux verrues des mains.
• L'incidence des condylomes est en augmentation dans les pays développés.
• Les condylomes sont la IST la plus fréquente, touchant principalement les jeunes adultes.

Infections à HPV chez les immunodéprimés

• Les infections à HPV sont plus fréquentes et plus agressives chez les personnes immunodéprimées, avec un risque accru de dégénérescence.
• Les patients greffés d'organes, infectés par le VIH et ceux sous corticothérapie ou immunosuppresseurs sont à risque.

Clinique : Lésions Cutanées

Verrues Vulgaires

• Les verrues vulgaires touchent principalement les enfants et les adolescents entre 10 et 14 ans.
• Elles se situent le plus souvent sur le dos des mains et des doigts.
• Une localisation péri-unguéale est possible.
• La régression spontanée est possible.

Verrues Planes Communes

• Elles se développent sur le visage, le dos des mains et les membres.
• Ce sont de petites papules jaunes ou chamois, lisses ou finement mamelonnées.
• La régression spontanée est possible.

Verrues Plantaires

• La myrmécie (HPV1) est une verrue profonde et douloureuse à la pression. Elle est entourée d'un anneau kératosique épais, avec des points noirs centraux.
• Les verrues en mosaïque (HPV2) sont moins fréquentes, exophytiques, non douloureuses et se regroupent en un placard kératosique.

Diagnostic Différentiel des Verrues

• La maladie de Bowen (carcinome épidermoïde in situ) peut être différenciée des verrues, notamment les verrues péri-unguéales.
• Les durillons se différencient des verrues plantaires par l'absence de points noirs.

Clinique : Lésions Muqueuses

Muqueuse Anogénitale

Condylomes Acuminés

• Ce sont des végétations en crêtes de coq, charnues et hérissées de petites verrucosités kératosiques.
• Elles ressemblent à des choux-fleurs.

Condylomes Plans

• Petites macules rosées, isolées ou en mosaïques.
• Elles sont souvent invisibles à l'œil nu et peuvent être mieux visualisées par l'application d'acide acétique.
• Les condylomes plans sont considérés comme "à risque" car ils sont plus susceptibles de se transformer en cancer.

Condylomes Papuleux

• Ce sont des papules rosées ou pigmentées, lisses ou kératosiques, isolées ou en nappe.
• Elles blanchissent à l'acide acétique à 5 %.

Extension des Condylomes

• Les condylomes chez la femme peuvent s'étendre au vagin et au col utérin, augmentant le risque de cancer du col.
• Les condylomes chez les deux sexes peuvent s'étendre à la région ano-rectale, augmentant le risque de cancer ano-rectal.

Muqueuses Extra-Génitales

• La muqueuse buccale:
  • des papillomes ou verrues,
  • condylomes acuminés, rares (rapports oro-génitaux)
• Papillomatose laryngée:
  • chez les jeunes enfants et les adultes
  • Enfants : infection HPV chez la maman pendant la grossesse ou l’accouchement
  • Adulte: contamination sexuelle
  • Clinique: enrouement, cris anormaux, stridor, détresse respiratoire
  • Pronostic vital

Néoplasies Intra-épithéliales

• Les néoplasies intra-épithéliales sont des lésions précancéreuses cutanées ou muqueuses liées aux infections HPV (surtout 16 et 18).
• Les néoplasies intra-épithéliales cervicales et anales présentent un risque établi de dégénérescence, tandis que les néoplasies intra-épithéliales vulvaires (VIN) présentent un risque moindre.

Formes Cliniques Particulières

Condylomes Géants de Buschke-Loewenstein

• Ce sont des proliférations verruqueuses géantes dans la région anogénitale.
• Elles présentent un risque d'envahissement local et de malignisation en carcinome épidermoïde.

Infections à HPV chez les immunodéprimés

• Elles sont plus fréquentes et plus agressives avec un risque accru de dégénérescence.

Traitement

• Il n'existe pas de traitement spécifique contre le virus HPV.
• Le traitement vise à faire disparaître les lésions visibles.