Glandes sudoripares et innervation cutanée

Anatomie et physiologie de la peau

• La peau est l'organe le plus étendu du corps, représentant 24% du poids corporel chez les chiots nouveau-nés et 12% chez les chiens adultes.
• C’est un organe de revêtement qui couvre la totalité du corps et se prolonge avec les muqueuses au niveau des orifices naturels.
• La structure de la peau, ses fonctions, et son pelage varient selon l'espèce, la race, le sexe, l'âge, l'individu et la zone du corps.

Structure histologique

• La peau est composée de l'épiderme, du derme, des annexes épidermiques, et de l'hypoderme.
• Les annexes épidermiques comprennent les follicules pileux, les glandes sébacées et sudoripares, et les griffes.

Épiderme

• L'épiderme est la couche superficielle de la peau, mince avec une moyenne de 30 à 95 micromètres dans les zones poilues.
• L'épiderme est un épithélium malpighien kératinisé, principalement composé de kératinocytes.
• Les kératinocytes agissent comme un bouclier protecteur.
• Chez le chien, l'épiderme est composé de 4 couches de cellules : basale, épineuse, granuleuse, et cornée.
• La couche basale est la plus profonde avec kératinocytes cylindriques ou cubiques basophiles avec de mitoses. — La couche épineuse contient des kératinocytes polyédriques et éosinophiles. — La couche granuleuse contient 2 à 3 couches de kératinocytes aplatis avec de volumineuses granulations basophiles.
• • La couche cornée est la plus superficielle et épaisse avec les cornéocytes aplatis.

Structure schématique de l'épiderme canin

• L'épiderme est très dense, pour la protection contre les agents agresseurs.
• Aux niveaux profonds, les cellules sont adhérentes grâce aux desmosomes.
• Les kératinocytes basaux utilisent des hémidesmosomes semblables aux desmosomes pour adhérer à la matrice du derme.
• Les tonofilaments de kératine se fixent sur les desmosomes et les hémidesmosomes, assurant la cohésion interkératinocytaire.

Cellules particulières de l'épiderme

• Les cellules de Langerhans représentent 3 à 8 % des cellules épidermiques et jouent un rôle dans la réponse immunitaire.
• Les cellules de Merkel appartiennent au système neuroendocrinien diffus et agissent comme récepteurs nerveux, important pour la sensation tactile.
• Les mélanocytes sont producteurs de pigments et localisés dans la couche basale avec une densité d'environ 1 mélanocyte pour 10 kératinocytes.
• La mélanine est produite à partir de précurseurs, stockée dans les mélanosomes, puis transférée aux kératinocytes voisins.
• Les deux types de mélanines chez les carnivores sont les eumélanines (noires) et les phaéomélanines (rouges à brunes).
• La pigmentation de la peau dépend de la quantité de mélanine dans les kératinocytes, et de la résistance des pigments au rayonnement solaire.
• Les pigments mélaniques sont responsables de la couleur des poils.

Cornéogénèse et desquamation

• La cornéogénèse (ou kératinisation) transforme la cellule basale de l'épiderme en une cellule cornée anucléée ou cornéocyte.
• Cette transformation rend l'organisme résistant à l'environnement extérieur.
• Les cellules cornées en surface sont constamment remplacées.
• Chez un chien en bonne santé, une cellule née dans la couche basale met 21 à 28 jours pour être éliminée par desquamation.
• Cette desquamation peut être accélérée lors de maladies, conduisant à des squames.

Processus biochimiques

• La cornéogénèse est l'aboutissement de trois processus biochimiques suivis de desquamation :
  • Formation et organisation des filaments intermédiaires;
  • Production d'un film lipidique pour la protection contre la perte d'eau;
  • Synthèse d'une enveloppe cornée pour la résistance.

Structure de la barrière cutanée

• La barrière cutanée est la couche cornée ou stratum corneum, composée de cornéocytes et de matrice lipidique intercellulaire.
• Les lipides lamellaires, situés entre les cornéocytes, assurent la cohésion de la structure cellulaire.
• Les cornéocytes, dépourvus d'organites, sont remplis d'une matrice d'agrégation de filaments de kératine assurant la résistance cutanée.
• La filaggrine, issue de la profilaggrine, contribue à l'hydratation de la couche cornée.
• Au cours de la différenciation, les kératinocytes produisent une enveloppe cellulaire cornée, doublée d'une enveloppe lipidique.
• La protéine cornéodesmosine stabilise les desmosomes et augmente l'adhésion intercellulaire.

Lipides intercellulaires

• La matrice lipidique intercellulaire comprend des céramides, des acides gras, du cholesterol et des glucosylcéramides.
• La majorité des lipides sont synthétisée dans les précurseurs stockés comme corps lamellaires.
• La β-glucocérébrosidase et la sphingomyélinase transforment les glucosylcéramides et sphingomyélines en céramides.

Métabolisme des lipides constituant la barrière cutanée

• Les céramides sont des sphingolipides formés par la liaison amide d'une base sphingoïde avec divers acides gras.
• Ils existent sous forme libre entre les espaces intercellulaires ou liés aux protéines de l'enveloppe cornée.
• Les céramides du chien contiennent les 3 mêmes bases sphingoïdes couplées à des acides gras à longues chaines.
• Les chaînes hydrophobes forment des bicouches lipidiques avec une perméabilité à l'eau limitée.
• L'acide linoléique dans le céramide 1 est essentiel dans la fonction barrière.
• Les acides gras libres de la couche cornée, principalement saturés, synthétisés de novo dans l'épiderme, contribuent à l'organisation de la barrière et au maintien du pH cutané.
• Le cholestérol de la matrice améliore la plasticité et la rigidité.
• Le sulfate de cholestérol joue un rôle dans la cohésion intercellulaire de la couche cornée.
• La barrière cutanée se renouvelle constamment grâce à la différenciation des kératinocytes et la desquamation permise par l'hydrolyse des cornéodesmosomes.

Derme

• Le derme soutient l'épiderme et se compose d'une matrice riche en protéines, glucides et eau, ainsi que des vaisseaux sanguins et nerfs.
• Il constitue la réserve, le support et permet la nutrition de l'épiderme, représentant en moyenne 10 à 40 fois son épaisseur.
• Le derme est composé d'une matrice non fibreuse avec de l'eau, des ions et des protéoglycannes qui permettent l'hydratation de la peau, la fixation de cations, et la migration des cellules.
• Les fibres de collagène, synthétisées par les fibroblastes, représentent 90 % des fibres dermiques et assurent la structure et la protection contre les traumatismes externes.
• Les fibres d'élastine, principalement d'élastine, sont responsables de la souplesse et l'élasticité.
• Les cellules résidentes tels que les hitiocytes, les flbroblastes et les mastocytes et, de manière variable, des lymphocytes et des plasmocytes contribuent à l'immunité.
• L’histiocte et le macrophage sont la même cellule, l'histiocte étant la forme non active et le macrophage étant la forme active.
• Les cellules dendritiques dermiques sont des cellules présentatrices d'antigène.

Follicule pileux

• Chez le chien et le chat, l'épiderme synthètise les poils grâce aux follicules pileux : des diverticules de l'épiderme qui se prolongent dans le derme.
• Le follicule pileux comprend longitudinalement l'infundibulum, l'isthme et la partie profonde; et transversalement les bulbes pilaires, les tiges pilaires et les gaines épithéliales.
• Les cellules pluripotentes de la matrice donnent naissance au poil et à la gaine épithéliale interne.

Structure longitudinale du follicule pileux

• Ostiole folliculaire : ouverture du follicule pileux à la surface de la peau.
• Infundibulum : première partie du canal folliculaire jusqu'à l'abouchement du canal sébacé. — Isthme : partie moyenne jusqu'à la zone d'insertion du muscle arrecteur.
• Segment inférieur : partie située entre l'insertion du muscle arrecteur et la papille dermique.

Bulbe pilaire

• La papille dermique est proportionnelle à la taille du poil.
• En période d'activité, les cellules matricielles forment le médulla, le cortex et la cuticule.
• La gaine épithéliale externe (GEE) s'amincit en s'enfonçant dans le derme jusqu'à une seule couche cellulaire.
• L'extrémité se renfle pour constituer un amas de cellules matricielles coiffant une papille de tissu conjonctif vascularisée.
• La gaine épithéliale interne entoure étroitement la racine jusqu'à l'abouchement de la glande sébacée et forme une filière pour le poil.
• Elle est composée de trois couches concentriques : interne, moyenne, externe.
• Les cellules de la couche interne sont kératinisées et s'imbriquent avec les écailles de la cuticule pilaire.
• • La couche moyenne se compose d'une à trois assises de cellules nucléées et la couche externe d'une rangée de cellules anucléées.

Poil

• Le poil est formé de cellules épithéliales kératinisées dont la morphologie varie de la périphérie au centre : cuticule, cortex, médulla.
• -- Les cuticules sont des cellules cornées aplaties.
• • Le cortex, la couche la plus épaisse, composé de cellules cornées fusiformes contenant la mélanine responsable de la couleur.
• • la médulla, parfois absente, est constituée de cellules de taille et de forme variable (souvent cuboïdes), souvent disposées en rangées longitudinales.

Organisation des follicules pileux

• Les follicules pileux sont inclinés à 30-60°C.
• Chez les carnivores, les follicules sont dits composés, avec une touffe de poils primaires et secondaires émergeant de chaque pore.

Poils primaires et poils secondaires

• Les poils primaires sont de 2 types: les poils de jarre et les poils de garde.
  • Les jarres sont rigides, couvrent toute la surface cutanée, assurent une protection contre la pluie et sont responsable de la coleur du pelage.
  • Les poils de garde sont modérément souples, ont une orientation différente du sous-poil, permettant une meilleure isolation thermique.
• Les poils secondaires constitueint le duvet, assurant le maintien de la température et sont fin et souple.
• les poils primaires disposent toujours d'une glande sébacée, d'une sudoripare et d'un muscle arrecteur. et les poils secondaires sont, parfois, accompagnés d'une glande sébacée mais sans apocrine ni muscle arrecteur.
• Le follicule pileux contient un poil primaire principal, associé à 2-5 poils primaires latéraux et jusqu’à 20 poils secondaires.

Follicules pileux spécialisés

• Les vibrisses(au museau, lèvres, paupières, face et cou) sont des poils rigides, de grande taille, aplatis, uniques et sensoriels.
• Ils possèdent un sinus sanguin entre la gaine épithéliale interne et la gaine conjonctive.
• Les poils tylotriches(dispersés dans le pelage) ont des follicules pileux de grande taille, ils sont entouré d'un complexe neuro-sensoriel et associé à un coussinet tylotriche.

Cycle pilaire

• Le poil ne pousse pas de façon continue mais cyclique :
  • Anagène : croissance active
  • Catagéne : régression et transitoire.
  • Télogène : repos ou dormance.

Anagène

• Enfoncement profond du follicule.
• Émergence d'un germe accessoire du nouveau bulb.
• Prolifération rapide des cellules souches.
• Réactivation de la papille.
• Mitoses et pigmentation intenses.
• Elle est fixe selon le type de pelage, variant selon l'espèce (jours chez rongeurs, semaines à mois chez chien/chat, et années chez l'hommes.

Catagène

• Arrêt de croissance pilaire et rétraction du bulbe.
• Arrêt de la mélanogénèse.
• Apoptose
• Rétrécissement supra bulbaire.
• Remontée
• Réduction
• Fibroblastes persistants.
• Disparition de la pigmentation et de l’orientation des cellules matricielles

Télogène

• Follicule fileux court
• Papille dermique réduite.
• Coiffe matricielle réduite, sans mitose ni pigmentation.
• Gaine epithéliale externe réduite.
• Racinde en massue ou"club golf”.
• Phase très importante du pelage
• Dure plusieurs mois.

Exogène

• Parfois phase exogène = chute du poil.

Déterminisme du cycle

• Photopériode: prépondérant, via l'épiphyse, l'hypothalamus, et l'hypophyse. Les éclairages domestiques perturbent.
• Hormones: les hormones thyroïdiennes stimulent l'anagène

Ce quiz aborde les glandes sudoripares épitrichiales et atrichiales chez les carnivores, en mettant en évidence leurs fonctions et localisations spécifiques. Il explore également l'innervation cutanée, y compris les muscles arrecteurs et les récepteurs cutanés.