EPS: Période 1945-1959

Période 1945-1959

• L'après-guerre se caractérise par un fort engagement politique pour la reconstruction morale, physique et sanitaire de la jeunesse française.
• L'EPS devient un outil éducatif valorisé, influencé par les pratiques militaires et médicales.
• L'EPS entre progressivement dans le milieu scolaire et vise des idéaux hygiénistes et patriotiques similaires à ceux de la Troisième République.

Bloc 1 : Influence de la santé publique

• L'EPS d'après-guerre est fortement influencée par les préoccupations de santé publique.
• Les instructions de 1945 réaffirment la nécessité d'une éducation physique quotidienne, axée sur le développement harmonieux de chacun.
• Inspirée de la méthode naturelle de Georges Hébert, l'EPS favorise les exercices extérieurs en fonction des besoins physiologiques du corps.
• L'approche hygiéniste fait de l'EPS un élément central de la reconstruction.
• Pierre Seurin prône une EPS utilitaire et corrective pour améliorer les fonctions vitales.
• Les demi-journées sportives sont ajoutées dans les établissements, avec des sessions axées sur les qualités organiques et la santé.
• Cette EPS, bien que n'étant pas encore entièrement aboutie sur le plan académique, est intégrée dans les horaires.

Bloc 2 : Persistance de l'influence militaire

• La méthode naturelle de Georges Hébert met en avant les exercices « virils », rustiques et globaux, organisés en 10 catégories.
• Cet arrangement vise à transmettre une discipline collective et à fortifier les corps.
• L'EPS est envisagée comme une école de l'endurance, de l'effort et du dépassement de soi.
• L'approche minimise la prise en compte de l'élève dans son ensemble et accorde une importance limitée à la personnalisation de l'apprentissage ou à la réflexion sur les matières enseignées.
• La pédagogie est commandée, collective, rythmée et peu différenciée.

Conclusion partielle (Période 1945-1959)

• L'EPS est perçue comme une activité scolaire utile, guidée par des objectifs hygiénistes et patriotiques.
• L'EPS est limitée dans son évolution éducative future en raison d'un manque de réflexion sur le contenu et les méthodes.

Période 1960-1967

• Les années 1960 marquent une étape décisive dans le développement de l'EPS.
• Sous l’impulsion du général de Gaulle et de Maurice Herzog, l'EPS devient un instrument politique au service de la grandeur nationale.
• Maurice Herzog devient Haut-Commissaire à la Jeunesse et aux Sports, soulignant la volonté politique d'utiliser l'EPS comme outil stratégique.
• Une circulaire de 1962 pose les bases d'une nouvelle organisation de l'EPS scolaire en trois parties : initiation, entraînement, compétition.
• Ce modèle reproduit la structure des fédérations sportives et vise à repérer les futurs champions.
• Une réforme est accompagnée de la création de l'ASSU, qui structure l'entraînement et la compétition hors temps scolaire.
• L'EPS devient un vecteur d'efficacité physique au service de la réputation nationale.
• Ce positionnement politique constitue une rupture avec les perspectives éducatives précédentes.

Bloc 2 : Orientation sportive et ses effets pédagogiques

• Les contenus d'enseignement s'harmonisent avec les critères techniques des fédérations.
• L'entraînement est technique, fondé sur la démonstration, l'imitation et la répétition.
• L'élève devient un exécutant, le contenu est souvent stéréotypé et ne prend pas en compte les besoins de l'ensemble des élèves.
• Une perte de valeur éducative dans l'EPS et une valorisation du rendement moteur sont observées durant cette période.

Conclusion partielle (Période 1960-1967)

• L'EPS perd de son identité éducative avec l'ambition politique et la sportivisation massive.
• L'EPS des années 60 devient un moyen de sélection axé sur la performance plutôt que sur l'éducation de tous.

Période 1968-1980

• La fin des années 1960 et les années 1970 marquent une rupture dans l'évolution de l'éducation physique et sportive.
• Les événements de mai 1968 ébranlent les fondements du système scolaire et de ses disciplines.
• L'EPS ouvre une crise d'identité profonde pour la discipline.

Bloc 1 : Rejet du modèle sportif compétitif

• Mai 1968 révèle une opposition profonde à l'école de la sélection et au modèle sportif compétitif.
• L'EPS, qui repose encore en grande partie sur la performance physique et le modèle du champion, est considérée comme un outil de tri social.
• La Reproduction de Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron (1970) montre que l'école légitime la culture dominante et renforce les inégalités sociales.
• La réforme Haby de 1975 vise à démocratiser l'éducation en créant un collège unique.
• Des options différenciées dès la classe de quatrième (générale, technologique, pré-professionnelle) reproduisent des logiques de sépration sociale.

Bloc 2 : Marginalisation et contestation

• L'EPS est fragilisée et contestée par sa propre profession.
• Les circulaires Comiti (1971-72) réduisent les horaires officiels d'EPS et instaurent les Centres d'Animation Sportive (CAS).
• Roland Andrieu dénonce une « déscolarisation » de l'EPS.
• Les élèves sont regroupés par niveaux dans les CAS, créant une rupture pédagogique et une confusion sur les finalités de l'EPS.

Conclusion partielle (Période 1968-1980)

• La période 1968-1980 traduit une crise de légitimité et de positionnement pour l'EPS.
• La discipline amorce une transformation en profondeur, ouvrant la voie à la didactisation des années 1980.

Période 1981-1995

• La période 1981-1995 marque une profonde transformation de l'EPS.
• La discipline accède à une reconnaissance institutionnelle forte.
• L'intégration universitaire, la création de l'agrégation et la structuration didactique font évoluer l'EPS vers une discipline scolaire légitime, centrée sur l'élève et ses apprentissages.

Bloc 1 : Reconnaissance scolaire et académique

• L'EPS obtient une reconnaissance scolaire et académique inédite dans les années 1980.
• La création de l'agrégation d'EPS en 1983 marque l'entrée de la discipline dans le giron de l'éducation nationale.
• Les UFR STAPS se développent avec la création de la 74e section universitaire.
• Alain Savary soutient politiquement cette reconnaissance institutionnelle.

Bloc 2 : Révolution pédagogique et évaluation

• La circulaire du 10 août 1984 permet à l'EPS d'intégrer le baccalauréat comme épreuve obligatoire.
• En plus de la performance finale, la participation, les progrès réalisés, et les connaissances acquises sont valorisé.
• Un objectif éducatif est la responsabilité, l'autonomie, la gestion de la santé et le projet personnel.
• L'EPS devient un moyen de développement global de l'élève grâce à Gérard Klein.

Conclusion partielle (Période 1981-1995)

• La période 1981-1995 marque une rupture fondatrice pour l'EPS.
• Elle devient une discipline pleinement scolaire, intégrée dans les logiques universitaires et pédagogiques.

Période 1996 à nos jours

• Depuis 1996, l'EPS entre dans une phase de stabilisation.
• L'EPS doit répondre à de nouveaux défis éducatifs, sociaux et politiques.

Bloc 1 : Introduction de la notion de compétence

• La réforme des programmes de collège de 1996 introduit la notion de compétence comme pilier central de l'enseignement de l'EPS.
• Trois niveaux : les compétences spécifiques, les compétences groupées et les compétences générales.

Bloc 2 : Finalité citoyenne

• Les textes officiels soulignent la contribution de l'EPS à la formation du citoyen.
• L'EPS développe l'autonomie, le respect des règles, la coopération et la responsabilité
• Le socle commun de compétences de 2015 intègre l'EPS dans la construction des 5 domaines, avec une attention particulière portée à la santé, la culture physique, l'expression de soi et le lien social.

Conclusion partielle (Période 1996 à nos jours)

• L'EPS est définie comme une discipline scolaire légitime, répondant aux enjeux contemporains.