Enjeux sécuritaires dans la CEDEAO

Le Traité de la CEDEAO, révisé en 1993, a institutionnalisé une politique de sécurité et de bonne gouvernance. Cette politique est définie par le Protocole de 1999 relatif à la gestion des conflits et le Protocole de 2001 sur la bonne gouvernance.

Initialement, la CEDEAO ne s'ingérait pas dans les affaires intérieures des États membres. Après la révision du Traité de Lagos, elle a étendu son rôle pour promouvoir la démocratie et les droits de l'homme.

L'intervention de la CEDEAO dans les affaires intérieures des États membres s'inspire du modèle occidental de démocratie libérale. Cela correspond à la 3ème vague de démocratisation en Afrique.

La CEDEAO peut intervenir dans ses pays membres pour rétablir l'ordre constitutionnel en cas de coup d'État. Cette intervention est fondée sur le cadre normatif évolué de la CEDEAO.

Les sanctions de la CEDEAO contre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, suite à des coups d'état, ont suscité des critiques sur l'application différenciée de ses règles face aux différents changements de pouvoir dans la région.

Les sanctions de la CEDEAO surviennent alors que les trois pays font face à la menace terroriste, et que l'outil de défense de la CEDEAO montre ses limites.

Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO, suite à la création de l'Alliance des États du Sahel (AES), témoigne d'une tension entre le cadre communautaire et les États membres.

L'article 2 de la Charte du Liptakogourma stipule que la défense collective et l'assistance mutuelle sont les objectifs principaux de l'Alliance.

L'article 6 de la Charte du Liptakogourma précise que toute attaque contre un membre de l'Alliance est considérée comme une attaque contre tous, obligeant les autres membres à intervenir, y compris par la force armée.

L'espace ouest-africain s'organise en blocs de sécurité collective : l'AES (couvrant près de 60% du territoire de la CEDEAO) et la CEDEAO (regroupant les États du littoral, sur environ 40% du territoire).

La coopération bilatérale en matière de sécurité est essentielle entre les pays voisins de l'AES et les pays côtiers pour anticiper la propagation du terrorisme vers le Golfe de Guinée.

À moyen terme, une coopération entre les blocs AES-CEDEAO est envisagée pour faire face aux défis sécuritaires communs.

La CEDEAO doit revoir son modèle d'intégration face aux défis auxquels elle est confrontée et renforcer sa vision d'une CEDEAO des peuples.

La légitimité de la CEDEAO dans le domaine politique et sa capacité à être un catalyseur de paix et de sécurité reposent sur son succès économique.

Les capacités de coordination et logistiques de chaque bloc doivent être prises en compte pour l'emploi des forces opérationnelles afin d'éviter des erreurs passées.

La proximité géographique entre l'AES et la CEDEAO et la nature commune de la menace terroriste nécessitent un dialogue et une coopération spécifiques en matière de sécurité.

La paix et la stabilité de l'Afrique de l'Ouest dépendent de la capacité des deux blocs à interagir et à coopérer.

La menace terroriste dans le Sahel central, qui dure depuis plus d'une décennie, est caractérisée par l'action d'acteurs hybrides. Ces acteurs sont des groupes djihadistes internationaux et des groupes criminels transnationaux organisés agissant ensemble. Cette menace est exacerbée par des conflits locaux impliquant des groupes insurrectionnels et des violences intercommunautaires.

Le retrait des pays du Sahel central (Burkina Faso, Mali, Niger) de la CEDEAO a été une surprise stratégique qui a eu des conséquences importantes sur la paix et la sécurité de la région.

L'adoption de la doctrine de la sécurité collective par la CEDEAO à travers le Protocole d'Abuja en 1999 visait à créer un système de défense commune entre les pays membres pour répondre aux menaces transfrontalières.

La Force en Attente de la CEDEAO (FAC) est une force militaire créée pour répondre aux crises et aux menaces d'ordre sécuritaire dans la région. Cependant, l'analyse montre que sa structure opérationnelle est inadaptée aux défis actuels.

La menace terroriste au Sahel a mis en évidence les insuffisances capacitaires des États de la région en matière de défense et de sécurité. Face à la nature asymétrique de la menace, les États peinent à s'adapter et à répondre efficacement.

La multiplication d'initiatives visant à lutter contre le terrorisme, telles que le G5 Sahel et l'Initiative d'Accra, a diminué l'intérêt des États membres pour la CEDEAO, car elles offrent des solutions alternatives. De plus, les lenteurs dans la mise en œuvre des plans d'action de la CEDEAO ont engendré un sentiment de frustration.

L'instabilité politique dans les pays du Sahel central a été exacerbée par la crise humanitaire et les nombreuses pertes en vies humaines dues aux attaques terroristes. Cette instabilité a conduit à une remilitarisation du pouvoir politique.

La CEDEAO a réagi à la remilitarisation du pouvoir politique dans le Sahel central en adoptant une posture de sanctions économiques. Cependant, l'utilisation de la diplomatie pour trouver des solutions politiques aux crises internes a été limitée.

La nature transnationale et hybride du terrorisme dans le Sahel central pose un défi majeur à la sécurité collective de la région. Les frontières géopolitiques et les divisions internes des États ne sont pas des obstacles efficaces contre la propagation de la menace.

Les tensions internes dans les États de la CEDEAO, exacerbées par la menace terroriste, ont conduit à des divisions au sein de la communauté et à un affaiblissement de la solidarité entre les membres.

L'augmentation de la violence terroriste dans la région a entraîné une augmentation des déplacements de populations, une pression sur les économies locales et nationales, et une instabilité sociale généralisée.

La menace terroriste a mis en évidence la nécessité d'une coopération régionale accrue pour lutter contre ce fléau. L'approche de la sécurité collective est donc plus importante que jamais pour garantir la stabilité et la paix dans la région.

La CEDEAO a adopté une stratégie antiterroriste et un plan de mise en œuvre en 2013 pour répondre à la menace terroriste. Cependant, cette stratégie a révélé des limites en pratique, notamment en termes de vitesse d'action et de coordination.

La crise au Mali a mis en évidence l'inadéquation de la structure opérationnelle de la Force en Attente de la CEDEAO (FAC) face à la menace terroriste. Les limites structurelles et fonctionnelles de la FAC ont été mises en évidence par la crise et la nécessité de réformer cette force a été reconnue.

La CEDEAO, malgré ses efforts de maintien de la paix, n'a pas réussi à répondre avec succès à la crise malienne. Le terrorisme, plus complexe que les conflits classiques, a exigé une adaptation des stratégies et des outils de la CEDEAO.

Le retrait immédiat des pays de l'Alliance des États du Sahel (AES) de la CEDEAO est sans précédent dans l'histoire de l'organisation.

Les pays de l'AES ont exprimé leur mécontentement face à certaines pratiques de la CEDEAO, notamment l'éloignement des idéaux panafricains, l'influence des puissances étrangères, l'absence de soutien dans la lutte contre le terrorisme et l'imposition de sanctions jugées illégitimes.

Le retrait de l'AES de la CEDEAO a des implications importantes pour la mobilité des personnes et des biens, le commerce et les politiques sectorielles régionales.

Le retrait de l'AES de la CEDEAO pourrait affecter la collaboration en matière de sécurité, notamment l'échange de renseignements et la lutte contre le terrorisme.

Le retrait de l'AES de la CEDEAO pourrait entraîner des conséquences diplomatiques et politiques pour les pays de l'AES.

Le retrait de l'AES de la CEDEAO pourrait conduire à une redéfinition des relations économiques en Afrique de l'Ouest et nécessiter des ajustements significatifs.

Pour atténuer les chocs économiques liés au retrait de la CEDEAO, les pays de l'AES ont choisi de rester membres de l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA).

Le retrait de la CEDEAO pourrait offrir aux pays de l'AES des opportunités de réformes et de développement endogène.

Le retrait de la CEDEAO permet aux pays de l'AES de définir leurs propres priorités économiques, politiques et sécuritaires.

Le retrait de la CEDEAO donne l'opportunité aux pays de l'AES de diversifier leurs alliances et de rechercher de nouveaux partenaires, y compris en dehors de la région.

Le retrait de la CEDEAO ne signifie pas nécessairement la fin de la coopération avec les autres pays membres ou avec la CEDEAO dans sa configuration actuelle.

Le retrait de la CEDEAO pourrait entraîner des changements politiques dans les pays de l'AES, influençant les processus en cours.

Le retrait de la CEDEAO offre aux pays de l'AES l'opportunité de démontrer leur capacité à relever les défis par eux-mêmes.

Malgré le retrait de la CEDEAO, les défis en matière de sécurité collective restent importants pour les pays de l'AES.