Démarche scientifique et caractéristiques de la réalité

• Deux types d'approches, inductives et déductives, se complètent en fonction de l'avancement de la recherche.

• L'hypothèse induite suppose une relation entre deux faits qui n'a pas encore été étudiée.

• Si les chercheurs font varier un facteur, des changements dans l'autre variable devraient être observés.

• Par exemple, l'émotion pourrait avoir un impact négatif sur la mémoire.

• L'hypothèse déduite est formulée à une étape plus avancée de la recherche.

• L'hypothèse est déduite de faits ou de théories déjà connus.

• Par exemple, l'émotion entretient une relation en U inversé avec la mémoire.

• Cette relation est modulée par l'intensité émotionnelle, l'attention et le contexte au moment du test.

• Hypothèse déduite : Si une personne est replacée dans le même contexte émotionnel qu'au moment de l'encodage, elle devrait avoir de meilleures performances mnésiques qu'une personne qui n'est pas replacée dans ce contexte.

• Deux types de raisonnements sont à la base de toute démarche scientifique : le raisonnement déductif et inductif.

• Il existe deux formes de raisonnements utilisés dans la démarche scientifique.

Raisonnement Inductif

• L'induction permet de passer du particulier au général(des faits à la théorie).
• Il représente une généralisation et une inférence de processus psychologiques à partir de faits.
• C'est une synthèse (composer un tout à partir de ses éléments et des liens supposés existants entre eux).
• Par exemple, en Suède, si l'observation révèle plusieurs corbeaux gris alors la loi suivante peut être formulée : « tous les corbeaux suédois sont gris ».
• L'induction est souvent utilisée lors de la première phase de la recherche (validation objective d'une régularité) et de la formulation d'une loi.

Raisonnement Déductif

• La déduction permet de passer du général au particulier.
• Les scientifiques déduisent des faits observables à partir de lois ou de théories.
• Il s'agit d'analyser (décomposer le tout en ses éléments et déterminer les relations existant entre ces éléments).
• Par exemple, si l'hypothèse est que tous les corbeaux suédois sont gris, des postes d'observation peuvent être établis dans différentes zones géographiques pour noter la couleur des corbeaux.
• La déduction permet de prédire les conséquences d'un modèle ou d'une théorie.
• Les scientifiques formulent des hypothèses et réalisent une expérimentation pour tester la validité de l'hypothèse.

Autres points à noter

• Il existe des règles de déduction (règles de la logique), mais pas de règles pour l'induction.

• Le raisonnement hypothético-déductif formule des déductions à partir d'hypothèses et il est strictement déductif.

• Par exemple : Si a ⇒ b et b ⇒ c alors a ⇒ c, etc.

• Lors de la formulation d'hypothèses, les scientifiques peuvent utiliser l'un ou l'autre de ces modes de raisonnement : hypothèses déduites ou induites.

• L'origine du biais est à prendre en considération.

• L'explication suivante peut être proposée : il est important de ne pas se fier à son intuition, à sa propre réflexion, ou à sa connaissance d'autres travaux scientifiques en psychologie et il ne faut pas être prisonnier d'un biais.

• En se référant aux travaux sur les caractéristiques et les effets des normes, vous allez supposer que ce qui est conforme est valorisé dans la société.

• Si une norme est interne, se montrer interne devrait être plus valorisé que se montrer externe.

• De votre théorie scientifique (les gens sont internes pour se faire bien voir, car l'internalité est perçue comme une norme), une nouvelle prédiction est proposée, laquelle il aurait été difficile d'aboutir sans la théorie.

Vérifier en retournant vers les faits

• Une fois la théorie formulée, les scientifiques doivent vérifier que leurs intuitions sont exactes.
• Il doivent tester la théorie scientifique, la confronter aux faits en effectuant des observations objectives.
• À partir de la théorie, les scientifiques en déduisent des hypothèses et effectuent des études afin d'évaluer ces hypothèses.
• Si les résultats ne confirment pas la théorie, celle-ci doit être remise en question, modifiée ou rejetée.
• Par exemple : Supposons que se montrer interne devrait être plus valorisé que se montrer externe.
• Une étude auprès d'étudiant·e·s à l'université pourrait être menée.
• Un film dans lequel on peut voir l'interview de deux jeunes femmes par un journaliste pourrait être présenté.
• L'une d'elles répond systématiquement de façon interne (par exemple, « c'est mon choix », « j'ai beaucoup travaillé pour cela », « j'ai eu de l'intuition »).
• L'autre répond de façon externe (par exemple, « mes parents m'ont incitée à faire cela », « j'ai eu de la chance », « les circonstances étaient favorables »).
• L'étudiant·e évalue ensuite les deux jeunes femmes dans différentes dimensions (sympathie, compétence, etc.).
• Résultats : la jeune femme « interne » est beaucoup mieux perçue que la jeune femme « externe ».
• Une étude qui confirme la théorie de l'internalité comme norme et valorisée socialement.
• Il faut réaliser d'autres études afin de vérifier s'il s'agit bien d'un effet robuste et généralisable, et que la théorie peut expliquer tous les faits observés.

Appliquer les connaissances acquises

• Une fois la théorie établie et testée, les scientifiques peuvent trouver des applications.
• Ils peuvent modifier la réalité à partir de la théorie, car celle-ci leur permet de mieux comprendre les phénomènes concernés.
• C'est le rôle de la psychologie appliquée, qui est également fondée sur des connaissances scientifiques.
• Par exemple : Il a pu être démontré que se présenter de façon interne était plus valorisé que se monter externe.
• Il est possible d'aider les demandeurs d'emploi de longue durée à se présenter de façon plus efficace lors d'entretiens de recrutement devant des employeurs potentiels.
• Des demandeurs d'emploie se présentant systématiquement de façon interne lors des entretiens se voient attribuer une formation.
• Le nombre de demandeurs d'emploi ayant trouvé un emploi suite à la formation par rapport à des demandeurs non formés est mesuré.

Étape n° 1 de la démarche scientifique : le repérage de régularités

• La première étape de la démarche scientifique consiste à observer la réalité, observer les faits et repérer des régularités (ou des invariants).
• Voici des exemples de régularités : les gens qui passent entre deux personnes en train de discuter baissent systématiquement la tête ou, dans une soirée, les femmes mangent moins lorsque des hommes sont présents que lorsqu'ils ne sont pas présents.
• C'est une étape identique pour le sujet naïf ou les scientifiques, sauf que les scientifiques vont adopter cette démarche volontairement et de manière consciente.
• Le sujet naïf n'a souvent pas conscience d'avoir repéré une régularité et n'a pas cherché spécialement à le faire.
• C'est une étape subjective.
• Par exemple : Des voisins divorcent, cela provoque un petit scandale. Chacun y va de sa propre interprétation.
• Dire qu'il avait de mauvais instincts ou que madame dépensait trop peuvent être les interprétations des voisins au fait qu'il y ait eu un divorce.
• Que la personnalité ou le comportement ne serait pas en fait une régularité.

Étape n° 2 de la démarche scientifique : l'observation objective

• Les scientifiques vont alors effectuer une observation la plus objective possible des faits observés subjectivement et des régularités dans l'apparition de ces faits.

• Les faits naturels deviennent des faits scientifiques.

• Les scientifiques vont procéder à une observation objective, systématique et méthodique.

• Une observation objective est une méthode qui permet de limiter l'interprétation et la subjectivité des scientifiques.

• L'observation est communicable, réplicable et donc vérifiable.

• Une observation systématique est une observation organisée, suivant un certain nombre de règles, dans le cadre de laquelle les scientifiques sont guidés par une ou plusieurs hypothèses (contrairement aux observations quotidiennes qui sont plutôt hasardeuses).

• Elle intervient dans le cadre d'un projet précis qui réduit le champ des observables.

• C'est le niveau où les scientifiques et le sujet naïf se séparent.

• Si les scientifiques n'observent pas la régularité, ils la remettent en cause et retournent à l'étape n° 1.

• Cette phase est possible parce que les objets de la réalité sont mesurables.

• Les demandeurs d'emploi peuvent fournir davantage d'explications internes qu'externes.

• Un nombre d'explications fournies par une quinzaine de demandeurs d'emploi de longue durée pourrait être observé.

• Une deuxième étude auprès d'étudiant·e·s pourrait être réalisée afin d'expliquer les raisons pour lesquelles elles ou ils ont échoué une matière.

• Une nette préférence peut être observée pour les explications internes.

• Des facteurs externes sont clairement impliqués.

• Cela correspond, par exemple, à « l'erreur fondamentale d'attribution ».

Expliquer et proposer une théorie scientifique

• Une fois qu'une loi est mise en évidence, les scientifiques cherchent à expliquer pourquoi en essayant de fournir une explication à l'existence de cette loi.

• C'est à ce niveau qu'une théorie scientifique est proposée.

• Une explication à un phénomène observé doit être proposée et une théorie doit être avancée.

• Les scientifiques doivent intégrer dans la théorie le résultat de tous les travaux scientifiques existants déjà sur ce thème.

• La théorie représente une synthèse des travaux les plus actuels.

• Les scientifiques en psychologie essaient d'expliquer comment fonctionnent certains processus psychologiques (comme le raisonnement, les émotions, les préjugés, la dépression, etc.) et leurs liens avec les comportements.

• La théorie est abstraite, c'est-à-dire qu'elle est au niveau des processus psychologiques (ce qui se passe dans la tête du sujet humain), qui, par définition, ne sont ni concrets ni directement observables.

• La théorie est la meilleure explication possible du moment puisqu'elle intègre tous les travaux scientifiques existants.

• Elle peut évoluer au fur et à mesure des découvertes et doit intégrer tous les nouveaux résultats au fur et à mesure qu'ils sont mis à jour.

• La théorie est connaissance relative et provisoire.

• Elle doit être testable et testée et doit pouvoir être réfutée par les faits.

• Une théorie non testable ou réfutable n'est pas une théorie scientifique.

• La théorie explique la réalité qui nous entoure et prédire une grande variété de faits ce qui permet souvent de proposer de nouvelles prédictions auxquelles personne n'aurait pensé si la théorie n'avait pas existé.

• C'est ainsi que la théorisation permet l'avancée de la science et est génératrice de nouvelles connaissances.

• Il a pu être mis en évidence l'existence d'une tendance systématique des gens à préférer les explications internes plutôt qu'externes.

• Des études ont permis de démontrer à quelle point la population touchait est grande. Il est possible que les situations se présentent par elles-mêmes ou qu'elles soient poussées par une petite soeur.

• Il s'agit d'un phénomène très général ou tout peut arriver et on apprend de ce phénomène.

• Il est possible de demander à des gens dans la rue de penser à un couple de leur connaissance qui a divorcé.

• Il faut catégoriser alors les explications en explications liées à la personnalité du couple, dites « internes » et explications liées à la situation, dites « externes ».

• Deux proportions doivent être calculées.

• Les explications internes sont divisées par le total d'explications fournies.

• Les explications externes sont également divisées par les explications fournies.

• Les gens semblent avoir une nette préférence alors pour les explications internes plutôt que celles qui impliquent le hasard, la chance ou les circonstances.

• Une observation systématique simple peut être faite sur un phénomène culturel ou naturel dans lequel les scientifiques n'interviennent pas sur le phénomène étudié.

• La note d'un examen effectuée par des étudiante·e·s alors qu'elles ou ils étaient en attente de résultats d'examen peut être récupérée.

• Une observation peut également être faite dans une expérimentation où les scientifiques interviennent et font varier les facteurs étudiés.

• Il est possible de faire passer un premier test de mémoire à des étudiant·e·s sans consigne, puis un deuxième test en leur annonçant qu'elles ou ils vont recevoir des résultats d'examens.

• Il est possible de faire passer un test de mémoire à un premier groupe d'étudiant·e·s en attente de résultats, et à un deuxième groupe ayant déjà eu leurs résultats.

• Une quasi-expérimentation, consiste à comparer des groupes de participant·e·s variant sur des dimensions invoquées par les scientifiques, donc des dimensions « naturelles », telles que le genre, l'appartenance ethnique, l'âge, etc.

3e étape de la démarche scientifique : Vers la théorisation

• Il s'agit de généraliser et aboutir à la formulation d'une loi

• Une fois une régularité mise en évidence, il faut vérifier à quel point celle-ci peut être généralisée.

• Ensuite des observations ou d'expérimentations dans des situations différentes sont réalisées.

• Si la régularité s'observe dans différentes situations, c'est qu'une une loi générale est survenue.

• La loi établit une relation entre les faits scientifiques, s'axe sur les points communs entre eux et consiste à généraliser.

• Il est possible de Demander si cette préférence (pour les explications internes) dépasse la simple situation de divorce.

• Il faut réaliser plusieurs études auprès de populations et de situations variées, autres que des situations de divorce comme une étude auprès de demandeurs d'emploi.

• La démarche scientifique part de la réalité qui nous entoure.

• La réalité possède au moins trois caractéristiques importantes pour les scientifiques.

La réalité est vaste

• Cela veut dire qu'elle est composée de très nombreux phénomènes.
• Par exemple, si on lâche mon crayon, il tombe par terre.
• Il pleut parfois et les humains ont des enfants et les humains sont parfois dépressifs.

La réalité est complexe

• Chaque phénomène résulte de l'action simultanée de plusieurs éléments.
• Par exemple, la dépression peut provenir d'un effet conjugué d'un traumatisme vécu pendant l'enfance, du décès récent d'un proche, d'un problème hormonal et d'un surmenage professionnel.

La réalité est organisée

• Les phénomènes observés ne sont pas uniquement le fruit du hasard.
• Au contraire, il existe des régularités ou des lois qui peuvent être découvertes.
• Une loi indique qu'un phénomène A s'accompagne toujours du phénomène B.
• Par exemple, si on lâche un crayon on découvre que les objets sont toujours attirés par la terre.
• Si de telles lois n'existaient pas, on aurait du mal à vivre et la science n'existerait pas.
• Le but de la science alors connaitre cette réalité est de trouver les les lois qui l'organisent.
• Deux convictions fondamentales doivent être adoptées :
• les phénomènes fréquemment observés ne sont pas dus au hasard, ils sont au contraire ordonnés et répondent à des lois
• ces lois peuvent être découvertes.

Ce texte explore les fondements de la démarche scientifique. Il souligne l'importance de la réalité observable et organisée. La démarche scientifique se différencie des approches religieuses par son point de départ basé sur l'observation.