Cour 2 - Europe moderne

• Le cours retracera l'expansion des états, en reconnaissant la résistance des institutions représentatives (Cortes, parlement ou états généraux).
• La consolidation du pouvoir monarchique marque une rupture avec le Moyen Âge.

L'espace de la ville

• Au début du 16e siècle, la ville est caractérisée par des remparts, habitée par des bourgeois, des boutiquiers, des nobles et des vagabonds.
• Les artisans, regroupés en guildes, sont responsables de certains biens et jouissent d'un monopole. Ils possèdent les moyens de production et vendent leurs propres biens.
• Les marchands fabricants font faire le filage/tissage à la campagne, et certaines corporations regroupent des femmes.

La proto-industrialisation

• Les paysans possèdent des outils mais ne vendent pas le produit final, représentant une étape vers la révolution industrielle.
• Les ouvriers ne sont responsables que de leur travail. La production de textile se répand à la campagne entre le 15e et 16e siècles dans le nord de l'Italie, des Pays-Bas et de la France, formant les cités-états.

Les cités-états

• Les marchands habitent aussi en ville et sont à la source du dynamisme urbain.
• Genève et Vienne sont considérées comme des cités-états. La puissance et le dynamisme de ces villes empêchent la création d'états unifiés en Italie.
• Les cités-états ont leur propre organisation juridique. La ligue hanséatique est une série de villes axées sur l'exportation des grains.
• Certaines villes, comme Lyon, ont un statut flou, étant des plaques tournantes du commerce sans être cités-états.
• Au début du 16e siècle, de 10 à 15% de la population habite dans les villes et villages, avec 2% dans les villes de plus de 40 000 personnes et 6% dans les villes de plus de 10 000.
• Généralement, les villes sont petites, sauf Constantinople, Naples, Milan, Paris et Venise qui rassemblent plus de 100 000 habitants.
• La ville est perçue comme une source de liberté, avec un habitant ne pouvant pas être serf. Les villes libres et cités-états deviennent moins influentes face aux monarchies grandissantes.

L'Europe au début du XVIe siècle

• Vers 1500, les états monarchiques adoptent des caractéristiques contemporaines, avec des souverains de plus en plus puissants.
• Les souverains lèvent des armées, nomment des représentants dans les régions et lèvent des impôts, éteignant le contrôle de l'administration et de la justice sur le territoire.
• Les monarques intègrent de nouveaux territoires, ce qui rencontre l'opposition de groupes voulant maintenir leur liberté.

La France

• Au début de l'époque moderne, après la guerre de 100 ans, la France reprend le contrôle de son territoire.
• Au cours du 15e siècle, elle annexe la Bourgogne et la Bretagne. Le territoire de Charles III est l'un des derniers à s'intégrer, ayant une capitale/indépendance totale et une vie de cour à Moulin.
• Ces terres étaient réclamées par la royauté française, expliquant l'annexion. L'expansion se poursuit.

La France au XVIe siècle

• Au 16e siècle, la France acquiert Calais, Toul et Verdun, des points clés pour l'expansion vers le nord-ouest.
• Le roi a un contrôle militaire et économique sur l'ensemble du territoire, avec le conseil du roi comme conseil ultime du royaume.
• Certaines provinces ou régions gardent leurs privilèges, protégés par les assemblées d'état provinciaux.

Le roi thaumaturge

• Le roi est perçu comme un représentant de Dieu, avec une présence divine et la capacité de soigner les malades. Il incarne la royauté et est la seule personne publique.

Les contraintes du pouvoir royal

• (1) L'église constitue une contrainte, avec le souverain jurant fidélité à l'église et au catholicisme lors de la cérémonie.
• (2) Les coutumes (tradition politique) incluent la loi salique du 14e siècle, qui détermine que le roi ne peut pas choisir son successeur.
• Il existe un ordre de succession hiérarchique excluant les femmes. Le roi dispose du revenu mais pas du capital et doit garantir paix et prospérité.
• La coutume exige que le roi gouverne par conseil (conseil du roi, états généraux), qui rassemblent les 3 ordres de la nation et sont convoqués et congédiés par le roi à tout moment. Cela s'est produit à plusieurs reprises durant le 15e siècle à cause des guerres de religions.
• Les parlements français sont des juridictions d'appels à ne pas confondre avec les états généraux.

Le cas de l'Espagne

• Certaines tendances françaises sont présentes en Espagne, qui est plus forte au 16e siècle. L'Espagne naît de la fusion de la Castille et de l'Aragon au 15e siècle.
• La Castille est plus grande, au centre de la péninsule ibérique, avec une population de 6 à 7 millions d'individus. L'Aragon est une fédération de dominions de 1 million de personnes.

Le royaume d'Aragon

• Isabelle devient reine de Castille en 1474 et Aragon en 1479. Ils reçoivent le titre de roi catholique en 1492. Les souverains espagnols tentent d'imposer leur autorité sur tout le territoire.

La reprise de Grenade

• Isabelle et Ferdinand s'emparent de Grenade en 1492. En reconnaissance, le pape leur accorde le titre de roi chrétien.

Les limites au pouvoir royal

• (1) Le souverain est soumis au droit naturel, avec les droits du peuple parfois rédigés dans des documents reconnaissant que le roi doit obtenir le consentement du peuple pour les impôts et consulter le peuple pour la succession au trône.
• (2) Le consentement et l'approbation du peuple dans des assemblées (plusieurs noms) visent à défendre les sujets des abus du roi. Ces assemblées, constituées de différents groupes sociaux, gèrent les impôts et les dépenses. Le processus de centralisation du pouvoir est surtout en Castille, où les nobles perdent de plus en plus de pouvoir avec la création de nouvelles lois.
• Les ordres privilégiés cessent de participer au Cortes en 1539. Comme pour les états généraux, c'est le souverain qui les convoque, et après 1665, ils sont désuets. Les Cortes ne tiennent pas longtemps en Aragon non plus.

L'arbre généalogique de Charles V

• Une autre façon de consolider le pouvoir est par les mariages royaux. Charles Ier devient roi de Castille et d'Aragon. En 1519, Charles I devient Charles Quint empereur.
• Il devient roi d'Espagne, de Naples et des colonies d'Amérique. Il délègue rapidement ses pouvoirs à sa tante et son frère. À la fin de son règne, son territoire est divisé par son fils Philippe.

Les territoires de Philippe II (1598)

Les territoires de Ferdinand

• En 1556, il renonce à son titre d'empereur en faveur de son frère Ferdinand, qui règne sur l'Autriche, le Saint-Empire, la Bohême et la Hongrie.
• Charles Quint meurt en 1558. Le Portugal est sous contrôle espagnol de 1580 à 1640.

Cas de l'Angleterre

• L'Angleterre vit une centralisation comme ailleurs en Europe. Les souverains peuvent guérir les malades, en particulier les écrouelles (une infection des ganglions).
• Le pouvoir est limité comme en France et en Espagne, limité par le parlement.

Le roi et le parlement anglais

• La tradition parlementaire naît au 12e siècle avec la Magna Carta, la charte de liberté qui protège le peuple contre son roi.
• En 1215, Jean sans Terre accepte de créer de nouveaux impôts. Le système parlementaire en Angleterre commence clairement vers 1450, composé de "The House of Lords" (familles importantes et évêques) et de la "chambre des communes" (300 députés).
• Le souverain convoque le parlement quand il le veut, mais doit faire approuver de nouveaux impôts.

Le renforcement du pouvoir royal

• Vers le milieu du 15e siècle, il y a près d'une réunion parlementaire par année pour trouver des sources d'argent.
• Vers la fin du 15e siècle, cela diminue car le roi trouve de nouvelles sources d'argent. Il améliore la perception des revenus féodaux, veut accroitre les produits des douanes (textiles), et vend des monopoles (vins ou marchandises).
• Le souverain dispose aussi d'autres systèmes de gouvernance, comme des lois mises en place. Les proclamations accordent une marge de manœuvre.
• Un autre moyen d'étendre la justice royale est la réorganisation de la chambre étoilée, un tribunal issu de la chambre, lié aux affaires civiles et d'ordre publiques, d'abord construit contre les membres de la noblesse. La chambre étoilée peut rendre des jugements dans des insistances lorsqu'un individu agit contre la morale.
• Enfin, Henry VII passe la loi qui interdit aux nobles d'entretenir des rapports avec des serviteurs. Deux enjeux semblables entre l'Angleterre, la France et l'Espagne : (1) Les souverains des trois territoires ont des objectifs d'annexer/intégrer des territoires voisins.

L'Angleterre, l'Écosse et l'Irlande

• Première intégration : les pays de Galles sont intégrés à la cours sous le règne d'Henry VIII sans pour autant faire des concessions.
• Le cas de l'Irlande est plus complexe : L'Irlande avait toute son organisation politique, mais l'Angleterre devait approuver ses décisions. Dans les faits, l'Angleterre contrôle 4 comtés autour de Dublin, connu sous de Pale (pays de la paix). Ils contrôlent également des villes portuaires.
• L'union politique avec l'Irlande n'arrive pas avant la fin du 19e siècle, alors que l'Écosse est plus indépendante.

Les souverains européens s'imposent

• En résumé, les souverains renforcent leur pouvoir à l'aide de l'intégration de nouveaux territoires, de la diminution du pouvoir des corps délibérants et de l'imposition de la justice royale. C'est un résumé des actions politiques en Angleterre, en Espagne et en France.

Saint-Empire et Italie

• Certains états n'ont pas suivi la tendance centralisatrice observée ailleurs en Europe.

Le Saint-Empire

• Le Saint-Empire est un rassemblement d'états plus ou moins grand, vu comme un bastion contre la chrétienneté.
• Il dépend de plusieurs pays, dont les Pays-Bas. À sa tête se trouve un empereur, élu par 4 princes et 3 archevêques.
• Il existe un lien étroit entre l'église et l'empire. On y trouve également deux autres corps : (1) la Diète Germanique et (2) la Diète impériale.
• La Diète impériale rassemble les représentants de 300 principautés dans l'archiduc d'Autriche et rassemble une 50 de villes. L'Empereur convoque la diète quand il le veut, mais les états germaniques sont trop puissants et empêchent le rassemblement à l'époque moderne.
• Les limites du pouvoir de l'empereur sont représentées par les symboles du Saint-Empire : les dragons à deux têtes présentent la dualité entre la puissance de l'empereur et la puissance des états.

Le Saint-Empire vers 1600

L'élection de l'empereur

La Diète impériale

Les limites au pouvoir de l'empereur

• L'empereur ne peut pas lever des impôts au-delà de son domaine héréditaire sans le consentement de la Diète. Les impôts sont négociés puis levés par les états.
• Concernant la justice, depuis 1495, l'empereur a perdu de son influence. Le tribunal de la chambre impériale doit appliquer la juridiction.
• L'empereur est limité en ce qui concerne les conflits armés.

Les cercles du Saint-Empire

• L'organisation de la défense revient au cercle, c'est-à-dire aux institutions régionnales mises en place à partir du début du 16e siècle.
• 10 cercles établissent leur propre Diète afin d'appliquer des lois et d'organiser la défense militaire.
• L'empereur doit résumer avec les membres de la
• Diète impériale pour la levée d'impôts, sauf pour la déclaration de guerre et les lois au niveau de l'empire.
• L'empereur est toujours élu et a le droit d'agir seul sur certaines choses.
• À l'intérieur du Saint-Empire, les forces dominantes évoluent avec le temps. Au 18e siècle, la Prusse devient importante, bien qu'au début elle était à l'extérieur de l'empire et sera réunie à partir de 1618.

L'Italie en 1494

• La péninsule regroupe un ensemble de 18 unités administratives. Les états italiens vivent un déclin de pouvoir quand ils tombent sous le pouvoir espagnol ou autrichien.

Les possessions espagnoles

• Au milieu du 16e siècle, le duché de Milan revient à l'Espagne. En fait, à part son influence dans le domaine religieux, les états italiens ne sont plus une force politique à partir du milieu du 17e siècle.

Les limites au pouvoir royal

• Le pouvoir grandissant des souverains se fait au détriment des membres de la noblesse.
• Les souverains n'étaient pas en mesure d'échapper complètement à la limitation du pouvoir.
• La loi naturelle (respect de la vie et de la propriété) et les délibérations dans la gestion ou l'approbation des impôts limitent leur pouvoir.
• Le souverain ne peut pas contrevenir aux coutumes de son royaume. La mise en place d'une bureaucratie permanente et l'emploi d'ambassadeurs pour favoriser les communications sont également notables. Les états italiens sont les premiers à mettre de l'avant les ambassadeurs pour favoriser la communication.