Croissance économique

Croissance économique : Sources et défis

• La croissance économique est un objectif central des politiques économiques.
• Pour mener une politique de croissance efficace, il est essentiel de comprendre les origines de la croissance.
• La croissance économique se mesure par l'accroissement continu de la quantité de biens et de services produits dans un pays sur une longue période.

Mesurer la croissance : Le PIB

• Un indicateur clé est le PIB, mesurant la richesse totale produite dans une économie sur une période donnée.
• La croissance économique se définit comme l'augmentation du PIB sur une période donnée.
• L'accroissement d'une variable se mesure par un taux de variation, calculé comme (VA-VD)/VD x 100.
• VA correspond à la valeur d'arrivée, et VD à la valeur de départ.
• L'INSEE exige une augmentation du PIB pendant deux trimestres consécutifs pour parler de croissance économique.
• Une baisse du PIB pendant deux trimestres consécutifs indique une récession.
• L'inflation peut affecter le calcul du PIB, nécessitant des corrections statistiques pour supprimer cet effet.
• Le PIB peut être exprimé avec (PIB nominal) ou sans (PIB réel) effet de prix.
• Un taux de croissance en baisse n'implique pas nécessairement une diminution du PIB.
• La croissance est généralement exprimée en pourcentage, mais les écarts entre les taux se mesurent en points de pourcentage.
• Le taux de croissance annuel moyen (TCAM) mesure l'évolution moyenne du PIB sur une période donnée.
• Le calcul du TCAM est complexe, mais il essentiel d'exprimer sa signification.

Sources de la croissance

• La croissance économique est un phénomène récent dans l'histoire de l'humanité, qui est apparu avec la Révolution Industrielle.
• Malgré des récessions, la croissance économique est exponentielle une fois amorcée.
• Les économistes utilisent une fonction de production pour modéliser le lien entre les facteurs de production et la quantité de biens et services produits (output).
• Les facteurs de production incluent le travail (L) et le capital (K).
• La fonction de production s'écrit Y = f(K,L), indiquant que la production (PIB) dépend des quantités de travail et de capital utilisées.
• La croissance économique nécessite l'augmentation des facteurs travail et capital, appelée croissance extensive.

Limites de la croissance extensive et productivité

• La croissance extensive rencontre rapidement des limites en pratique.
• Les marges de manœuvre pour augmenter le facteur travail sont limitées.
• La durée de travail a plutôt une tendance à la baisse.
• Les régimes de croissance extensive sont courants dans les pays en développement.
• L'investissement se heurte au problème des rendements décroissants du facteur capital.
• La productivité est l'amélioration de l'efficacité des facteurs de production.
• Mesurer l'augmentation de la productivité en isolant l'effet de chaque facteur est difficile.
• La productivité globale des facteurs (PGF) mesure la productivité de tous les facteurs de production combinés.
• Augmentation de la quantité produite qui ne s'explique pas par plus de facteurs signifie une élévation de la PGF.
• Les économistes mesurent la part de la croissance liée aux facteurs et celle liée à l'augmentation de la PGF.
• Les pays avec croissance expliquée par la PGF ont une croissance intensive, typique des pays développés.
• L'investissement conserve un rôle important dans la croissance en permettant d'acquérir des biens de production plus performants.

Progrès technique et croissance

• L'amélioration de l'efficacité du processus productif, mesurée par la PGF, s'explique par le progrès technique.
• Le progrès technique est le développement et le perfectionnement des méthodes et des moyens de production, découlant d'innovations.
• Exemple : découverte d'un courant électrique (découverte scientifique) à sa transformation en machines alimentées par ce courant (innovation).
• J.A. Schumpeter a souligné l'importance de l'innovation, essentielle pour les entreprises capitalistes pour obtenir un monopole temporaire.
• Cinq types d'innovations selon Schumpeter :
  • Innovation de produit (ex: automobile, ordinateur) augmente la demande.
  • Innovation de procédé (ex: chaîne de montage, vente sur internet) accroît la productivité.
  • Innovation organisationnelle (ex: OST, grands magasins) améliore l'efficacité de la production.
  • Utilisation de nouvelles sources d'énergie (ex: électricité, moteur thermique) entraîne des développements industriels majeurs.
  • Découverte de nouveaux marchés pour des produits. existants.
• Les innovations apparaissent rarement isolées, mais en grappes, avec une innovation majeure entraînant d'autres innovations.
• Les smartphones résultent des avancées informatiques (miniaturisation, puissance, Internet) et donnent lieu à d'autres innovations (livraison de repas).
• Les innovations menent a destruction créatrice, ou de nouvelles créations conduisent à la destruction d'activités obsolètes.

Facteurs de Progrès Technique

• Longtemps considéré comme exogène, le progrès technique est endogène, résultant de décisions d'investissement des acteurs économiques.
• Le progrès technique incorporé se produit quand une entreprise acquiert du capital récent, plus efficace, augmentant la PGF.
• Les dépenses en R&D accroissent le capital technologique, augmentant la probabilité d'innovations ou améliorations des techniques de production.
• Les dépenses en formation augmentent le capital humain, rendant les travailleurs plus productifs et adaptables.
• Les dépenses en infrastructures publiques augmentent le capital public, favorisant le développement des entreprises.
• La croissance est un phénomène cumulatif : le progrès technique favorise la croissance, qui finance les investissements pour le progrès technique.
• Le progrès technique exogène représente la partie inexpliquée de la croissance économique.
• Le progrès technique endogène résulte de décisions d'investissement par les acteurs économiques.
  • Ces investissements concernent le capital physique (biens de production et dépenses en R&D).
  • Le capital technologique (ensemble des connaissances relatives à la production).
  • Les dépenses en formation contribuent au capital humain.
  • Les dépenses en infrastructure publique augmentent le capital public.

Rôle des Institutions

• Les institutions (règles formelles et informelles) encadrent et favorisent les relations économiques.
• Quatre types d'institutions :
  • Créatrices de marché : protègent les droits de propriété et garantissent l'exécution des contrats.
  • De réglementation des marchés : réglementent les marchés et limitent les externalités négatives.
  • De stabilisation des marchés : limitent l'inflation et évitent les crises financières.
  • De légitimation des marchés : fournissent une protection sociale et redistribuent les richesses.
• Parmi les institutions créatrices de marché, un brevet favorise l'accumulation du progrès technique.
• Un brevet protège une innovation technique, donnant un monopole d'exploitation temporaire.
• Les brevets incitent à investir en R&D et permettent la diffusion des connaissances.
• La protection par brevet est temporaire pour ne pas freiner la diffusion des connaissances.

Défis de la croissance

• Le progrès technique peut engendrer des inégalités de revenus, enrichissant une minorité au détriment des autres.
  • La croissance économique peut être source d'inégalités de revenus.
  • Le progrès technique a un effet de polarisation.
    • Il peut être biaisé et favorable à certaines catégories d'emplois.
• Effet de polarisation : Accroît la demande de travailleurs qualifiés, augmentant leurs salaires.
• Réduit la demande de travailleurs peu qualifiés, baissant leurs salaires.
• Les emplois très qualifiés, avec des tâches non routinières nécessitant des compétences complexes, ne sont pas concurrencés par les nouvelles technologies.
  • Ces emplois se développent avec les nouvelles technologies.
• Les emplois intermédiaires, avec des tâches routinières exigeant un certain niveau de qualification, sont concurrencés par le numérique.
  • Le nombre d'emplois ou la rémunération peut diminuer.
• Les tâches manuelles non routinières qui composent la plupart des emplois moins qualifiés ne sont pas directement touchés par les technologies numériques. Les technologies numériques peuvent donc créer des inégalités.
• Les politiques économiques visent la croissance, mais les conséquences écologiques sont critiquées.
• Trois défis écologiques principaux : épuisement des ressources naturelles, pollution, et réchauffement climatique.
• Distinguer entre ressources renouvelables et non renouvelables.
• La croissance économique implique d'opérer des prélèvements croissants de ressources naturelles, ce qui se traduit par un risque d’épuisement de ces ressources naturelles. Si les ressources naturelles non renouvelables sont évidemment les premières touchées, les ressources naturelles renouvelables sont aussi exposées au risque d’épuisement.
• Procure avantage implique aussi émettre davantage de pollutions.
• Energie implique de consommer de l'énergie (énergies fossiles occupent une place importante dans le mix énergétique aujourd'hui).
• L'accumulation de GES contribue au réchauffement climatique par la croissance :
  • Montée des eaux
  • Sécheresses, perturbation des récoltes
  • Incendies
  • Inondations etc
• La croissance économique conduit à l'épuisement des ressources naturelles.
  • Exemples : pétrole, minerai, forêts, ressources maritimes.
• La croissance économique génère des externalités négatives.
  • Exemples : le réchauffement climatique et la pollution.
• Ses limites écologiques remettent en cause le caractère soutenable de la croissance économique.
  • La croissance économique semble compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins économiques.
• La tragédie des biens communs illustre ce phénomène.
  • Certaines ressources naturelles sont menacées de surexploitation car elles sont disponibles gratuitement mais en quantité limitée.
• La croissance se traduit par une augmentation des dépenses d'énergie.
• L'augmentation de la concentration de gaz à effet de serre accentue le réchauffement climatique.
  • Les conséquences incluent la montée des eaux, les sécheresses, les incendies et les inondations.

Innovations et limites écologiques

• Certaines innovations peuvent permettre de réduire l'émission de GES (courbe environnementale de Kuznets).
• L'urgence écologique se heurte l'évolution empirique du PIB et des GES,mais les pays développés réduisent les émissions.
• La diminution des émissions de GES doit être plus rapide, et son modèle doit être mondialisé.
• L'économie d"energie peut être annulée par les gens qui utilisent l'énergie plus ( l'effet de rebond).
• Certaines innovations permettraient de réduire l'impact environnemental de la croissance économique.
  • Exemple : nouvelles sources d'énergie.
  • Bien que les pays les plus riches parviennent à découpler le taux de croissance de leur PIB avec celui des émissions de gaz à effet de serre, ce découplage est trop lent.
  • Cela ne suffit pas à contrer les effets dévastateurs du réchauffement climatique.
• L'effet rebond peut faire craindre que l'utilisation croissante des ressources efface les gains liés aux économies d'énergie.
  • Cela accroît le niveau global de pollution.
• La croissance économique entraîne l'épuisement des ressources naturelles comme le pétrole, les minerais, les forêts et les ressources maritimes.
• La croissance économique génère des externalités négatives telles que le réchauffement climatique et la pollution.
• Les limites écologiques de la croissance économique remettent en cause son caractère soutenable.
• La croissance économique semble compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins économiques.