Art et ses notions instables

La notion d’art est un concept en constante évolution, sa définition varie selon les époques et les cultures. Au Moyen Âge, l’art n’existait pas en tant que concept distinct.

L'esthétisme, c'est la capacité à apprécier la beauté des choses. Ce concept est apparu au début du XIXe siècle, modifiant ainsi notre perception de l'art.

L'art exige une acceptation sociale et une intention de créer. Il est donc influencé par les codes et les valeurs de la société, ce qui lui confère une nature évolutive.

Un artefact est un objet créé par l'homme avec une fonction précise. Il diffère d'un élément naturel par son origine artificielle.

Selon Dickie, même un objet non modifié peut devenir un artefact s'il est utilisé comme outil. C'est l'usage qui le transforme.

Duchamp a transformé un urinoir en une œuvre d'art appelée "Fontaine". Cela montre comment un objet banal peut devenir une œuvre d'art complexe.

Selon Dickie, l'art est un objet créé par l'homme pour être présenté à des personnes qui comprennent l'art. C'est un processus de sélection.

La connaissance de la beauté dépasse l'expérience sensorielle. Elle est liée à un domaine transcendantal d'idées.

Le concept que l'art peut être inspiré par la réalité mais s'en éloigner pour créer une version idéale et plus belle.

L'art de représenter fidèlement la nature, tel qu'on la voit dans la vie quotidienne.

Une tension entre la représentation fidèle de la réalité et la création d'une version idéalisée.

Représentation des choses, non comme elles sont, mais comme elles pourraient être dans leur meilleure version.

Un principe unificateur des arts, où tous les arts sont considérés comme des imitations de la nature.

Les arts qui ont une utilité pratique, comme l'artisanat ou la mécanique.

Les arts qui visent à procurer plaisir et agrément au spectateur.

L'idée que les artistes ne copient pas la nature de manière exacte, mais la perfectionnent en sélectionnant les aspects les plus intéressants.

Au XVIIIe siècle, Kant a classé les arts en trois catégories : les arts plastiques (sculpture, architecture, peinture), les arts de la parole (éloquence et poésie) et les arts des sensations (musique et art des couleurs).

Au XIXe siècle, Hegel a classé cinq arts selon leur niveau d'expressivité et de matérialité, du moins expressif mais plus matériel au plus expressif et moins matériel : l'architecture, la sculpture, la peinture, la musique et la poésie.

Au XXe siècle, la liste des arts a été élargie pour inclure davantage de formes d'expression. Les arts visuels, les arts de la scène, le cinéma, les arts médiatiques, la bande dessinée, le jeu vidéo ont été ajoutés.

La Renaissance a vu l'art devenir une activité intellectuelle plutôt qu'une simple pratique manuelle.

Le statut de l'artiste a évolué à la Renaissance, passant d'un simple artisan à un créateur reconnu, capable de vendre ses œuvres et de recevoir des commandes.

L'émergence d'un capitalisme artistique à la Renaissance a conduit à une relation de vente-achat entre artistes et clients, ainsi qu'à la revendication de la paternité artistique.

L'auteur Leon Battista Alberti, dans son ouvrage De Pictura, présente une méthode pour devenir un peintre reconnu, en mettant l'accent sur la géométrie et la représentation de la nature.

Selon Alberti, la géométrie permet au peintre de représenter la réalité, d'organiser une peinture et de comprendre l'espace. Cette approche scientifique rapproche la peinture des arts libéraux.

Pour saisir l'essence du beau, il faut transcender les exemples concrets. La science esthétique étudie la beauté pure, sans matérialité.

C'est la capacité de la pensée à accéder à des vérités absolues, indépendantes des perceptions individuelles et du monde sensible.

Un monde idéal, immuable et composé d'Idées parfaites. Ce monde est accessible par la seule pensée.

Le monde tel que nous le percevons, composé de choses matérielles et changeantes. Ce monde est le royaume des apparences.

Platon considère l'art comme une imitation trompeuse du monde sensible. L'artiste crée des illusions qui nous éloignent de la vraie connaissance.

Aristote critique l'idée que l'imitation artistique est nécessairement négative. Il pense que l'imitation peut être positive et utile.

Aristote distingue deux approches pour imiter le monde : le poète crée des événements vraisemblables, tandis que l'historien rapporte des faits réels.

Le principe de nécessité en poésie. Les événements doivent être liés par une cause et un effet, créant un récit cohérent et captivant.

Le jugement artistique basé sur le goût, qui correspond à la capacité d'apprécier la beauté et la qualité d'une œuvre d'art.

Denis Diderot, un critique d'art passionné, publiait des commentaires sur les expositions de peinture dans ses "Salons".

Le débat sur la primauté du dessin (formes) ou de la couleur (sensibilité) dans la peinture.

L'Académie royale de peinture et de sculpture privilégiait le dessin car il permettait un enseignement plus facile et des règles plus précises.

Roger de Piles, un critique d'art, affirmait que la peinture est un art qui « trompe », et le meilleur artiste est celui qui « trompe » le mieux, c'est-à-dire qui crée l'illusion la plus convaincante.

L'art est jugé par la beauté qu'il produit et le plaisir qu'il procure au spectateur.

Chardin, un artiste, se démarquait par ses sujets simples et réalistes, comme les scènes de la vie quotidienne et les natures mortes.

La peinture peut évoquer une émotion purement picturale sans représenter un sujet précis, comme la musique. Elle est autonome et agit directement sur l'âme, sans passer par la compréhension intellectuelle.

L'artiste ne se contente pas de reproduire la réalité, il vise à créer une émotion et une réflexion chez le spectateur.

La peinture s'éloigne de l'interprétation littérale et des récits. Elle devient un langage de pensée et de sensation, indépendant du langage verbal.

La peinture est comparable à la musique, car elle n'imite pas la réalité mais crée ses propres émotions et effets.

La peinture devient une forme d'expression qui s'adresse au spectateur par les sens, sans nécessiter d'explication ou de compréhension des mots.