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APPAREIL DIGESTIF – PHYSIOLOGIE Usage exclusivement réservé aux membres de l’ACTES PHYSIOLOGIE DE L’INTESTIN GRELE, COLON, RECTUM ET CANAL ANAL A. OBJECTIFS PEDAGOGIQUES ET RAPPELS Connaître le fonctionnement “normal” de l’intestin grêle, du colon, du rectum et du canal anal : leurs rôles, leurs p...

APPAREIL DIGESTIF – PHYSIOLOGIE Usage exclusivement réservé aux membres de l’ACTES PHYSIOLOGIE DE L’INTESTIN GRELE, COLON, RECTUM ET CANAL ANAL A. OBJECTIFS PEDAGOGIQUES ET RAPPELS Connaître le fonctionnement “normal” de l’intestin grêle, du colon, du rectum et du canal anal : leurs rôles, leurs principales fonctions, principales propriétés, mécanismes impliqués, principaux facteurs de régulation et connaître les principales caractéristiques du microbiote intestinal. Prérequis : connaître la physiologie du tube digestif d’amont, la physiologie pancréatique et hépato-biliaire se déversant dans l’intestin, avoir des notions d’anatomie et d’histologie du grêle, du colon et du rectum. Rappels : Système nerveux entérique qui est un système nerveux propre, parfois considéré comme appartenant au système nerveux autonome, on retrouve le plexus myentérique d’Auerbach entre les deux couches de cellules musculaires lisses (contrôle la motricité) et le plexus sous-muqueux de Meissner (rôle dans la sécrétion) B. L’INTESTIN GRELE I. Anatomie L’intestin grêle est divisé en trois parties duodénum, jéjunum et iléon. Les sécrétions biliaires hépatiques et pancréatiques se déversent dans le duodénum. II. Histologie Bien comprendre que l’intestin grêle est l’organe majoritaire de l’absorption et il possède 3 structures qui permettent de potentialiser ses capacités d’absorption. Au lieu d’être un simple cylindre, il est replié, c’est ce qui forme des valvules conniventes qui sont des soulèvements de la muqueuse formant des plis circulaires de 8 à 10 mm de haut et augmentant la surface au contact du bol alimentaire, il y a aussi des villosités qui sont des plis de la muqueuse de 1 mm de haut et les microvillosités mesurant 1 µm et présentes à un nombre > 1000 par cellule. Ces structures histologiques multiplient par 600 la capacité d’absorption. Page 1 sur 16 APPAREIL DIGESTIF – PHYSIOLOGIE Usage exclusivement réservé aux membres de l’ACTES Garder en tête qu’en plus des cellules classiques telles que les entérocytes, les cellules caliciformes à mucus, certaines cellules comme les cellules de Paneth qui permettent de sécréter des peptides anti-microbiens, l’intestin grêle est l’un des organes qui contient le plus de cellules immunitaires. Dans la lamina propria : il y a une population hétérogène de cellules spécialisées dans la défense immunitaire (tissu lymphoïde associé au tube digestif et GALT (gut-associated lymphoid tissue)). Il y a également des lymphocytes T, plasmocytes (sécrétion d’IgA sécrétoires isolés ou regroupés en plaques de Peyer dans l’iléon), mastocytes, macrophages, polynucléaires… Il a donc un rôle central dans l’immunité. III. Rôles Il a 3 rôles majeurs : - Poursuite de la digestion : échantillonnage au niveau de l’estomac pour délivrer des nutriments de taille suffisamment petite au niveau du duodénum, chambre du mélange du chyme gastrique avec les sécrétions pancréatiques et biliaires dans D2. - Absorption de nutriments (rôle principal) : lipides, glucides, protéines, vitamines, minéraux, absorption et sécrétion d’eau et d’électrolytes - Rôle immunitaire (cf plus haut) Page 2 sur 16 APPAREIL DIGESTIF – PHYSIOLOGIE IV. Usage exclusivement réservé aux membres de l’ACTES Fonctions 2 fonctions digestives : fonction sécrétrice enzymatique pour terminer la digestion et fonction motrice favorisant la digestion et l’absorption. 2 fonctions non digestives : fonction immunitaire et fonction sécrétoire (non enzymatique, sécrétion de certaines hormones notamment). V. Motricité La motricité de l’intestin grêle doit répondre à trois objectifs : mélanger les aliments avec les sécrétions digestives, faciliter le contact entre la muqueuse et le chyme et le bol alimentaire pour augmenter l’absorption, propulser le contenu intestinal en direction aborale (de la bouche vers l’anus). La durée du transit du pylore à la valvule iléocæcale est très variable d’un individu à l’autre (de 30 à 140 minutes). Elle est majoritairement régulée par le complexe moteur migrant (CMM) qui se passe en 3 phases. 1. En phase inter-digestive (= période de jeûne) La motricité sera rythmée par le CMM. Il existe une activité motrice qui peut partir soit des cellules pacemaker gastriques (cf cours estomac), soit directement de l’intestin grêle, l’activité franchit le pylore et se propage en 90 à 120 minutes jusqu’à l’iléon terminal. La fréquence contractile de ces trains d’ondes est proche de la fréquence contractile maximale autorisée par l’activité électrique de base : 3 par minute dans l’estomac, 10 à 13 par minute dans le duodéno-jéjunum, 7 à 8 par minute dans l’iléon (ces chiffres sont donnés à titre indicatif). Retenir que la survenue d’une phase III s’observe en moyenne toutes les 90 à 120 minutes ++ (variable). Page 3 sur 16 APPAREIL DIGESTIF – PHYSIOLOGIE Usage exclusivement réservé aux membres de l’ACTES Rôles du Complexe Moteur Migrant ++++ : vider l’intestin des résidus alimentaires et des - sécrétions et éviter la colonisation rétrograde par les bactéries coliques (charge en bactérie d’autant plus importante qu’on s’éloigne de la bouche donc maximale au niveau du colon, si on n’avait pas de CMM, les bactéries coliques remonteraient le tube digestif et coloniseraient anormalement le tube proximal.) - Interruption par le repas : durée dépendante de la nature et de la charge calorique du repas (plus on mange gras et plus le temps de vidange gastrique est important). 2. Période digestive (= post-prandiale) Avec le repas, interruption du CMM, activité contractile, continue, régulière avec 2 types de contractions : - Segmentaires pour le brassage du bol alimentaire - Péristaltiques pour la propulsion aborale (bouche à anus), mécanismes de relaxation/contraction entre la couche musculaire longitudinale externe et la circulaire interne. a. Contractions segmentaires Contractions en forme d’anneau (contraction des f.m.circulaires), apparaissent à intervalle régulier, non propagées (ne servent pas à la propulsion du bol), de durée courte : permet au grêle d’avoir aspect segmenté, en chapelet à saucisse. Alternance sur un même segment de contractions et de relâchements : - Mouvements de va-et-vient du chyme - Brassage, mélange avec les sucs, augmente l’exposition à la muqueuse et donc augmente le contact pour absorption. b. Contractions péristaltiques Contractions propagées, un segment d’amont avec contraction du muscle circulaire (rétrécissement de la lumière) et un segment d’aval avec contraction du muscle longitudinal permettant une dilatation par le bol alimentaire. Page 4 sur 16 APPAREIL DIGESTIF – PHYSIOLOGIE Usage exclusivement réservé aux membres de l’ACTES Du fait des différences de contractions entre segment d’amont et segment d’aval il existe une progression du bol alimentaire. Propagation sur moins de 10 cm, progression très lente du bol (0,5 à 2 cm/s) ainsi il y a un temps suffisant pour le contact. Il faut 3 à 5h pour aller du pylore à la valvule. 3. Contrôle de la motricité La motricité est assurée par le système nerveux intrinsèque : plexus de Meissner et Auerbach avec une modulation par le SN extrinsèque et des facteurs hormonaux. Système nerveux extrinsèque : - Parasympathique : nerf vague = pneumogastrique (principal nerf stimulant la motricité digestive) : augmente le tonus et l’amplitude des contractions. - Sympathique (nerf splanchnique) : plutôt inhibiteur de la motricité digestive, ↓ le tonus et ↓ ou ↔ les contractions. Facteurs hormonaux : (ça coupait à ce moment, on a pu entendre « pour votre culture ») VI. - Applications médicales Erythromycine = Antibiotique de la classe des macrolides et molécule à action Motiline-like (stimule la motiline favorisant le complexe moteur migrant de phase III). Utilisation pour le traitement des gastroparésies et parésies intestinales (réanimation) Utilisation pour faire des vidanges gastriques nécessaires pour une endoscopie ou chirurgie. - Pseudo-obstruction intestinale chronique = POIC : trouble de la motricité du grêle qui devient comme un tuyau de plomb et donc les aliments stagnent, atteinte congénitale d’origine neurogène ou myogène OU atteinte acquise de la motricité (chimiothérapie…). Provoque des nausées, vomissements, alternance diarrhée-constipation, dénutrition, tableau d’occlusion vrai et dans les formes les + sévères, les patients ne peuvent plus manger et devront être nourris par voie intraveineuse pour le restant de leur vie (= nutrition parentérale). Page 5 sur 16 APPAREIL DIGESTIF – PHYSIOLOGIE Usage exclusivement réservé aux membres de l’ACTES C. LE COLON I. Anatomie colorectale Pas détaillé Le colon est découpé entre colon droit, colon transverse, colon gauche, colon sigmoïde et rectum. A titre informatif, le colon gauche est beaucoup plus long que le colon droit et le transverse. II. Histologie du colon Pas détaillé Il y a un rôle central des cryptes, qu’on appelle aussi les glandes de Lieberkühn. III. Rôles du colon et du rectum Il y a 3 fonctions principales : - Réabsorption de l’eau et des électrolytes : • Déshydratation progressive de l’effluent iléal (=bol alimentaire) • Aboutissant à la formation des fèces - Continence et défécation - Activité métabolique due au microbiote (flore Page 6 sur 16 APPAREIL DIGESTIF – PHYSIOLOGIE Usage exclusivement réservé aux membres de l’ACTES microbienne) Les apports alimentaires sont d’environ 2L auxquels on ajoute la salive, les sucs gastriques, la bile, les sucs pancréatiques et les sécrétions intestinales. L’intestin grêle est capable de réabsorber 8L et le colon environ 1L. Schématiquement, on aboutit à des selles d’environ 100 mL. L’intestin grêle a donc réellement une fonction d’absorption tandis que le colon est plutôt là pour déshydrater. I. Motricité du colon Ce qui se passe au niveau du colon est relativement proche de ce qui se passe au niveau du grêle, mais ici il y a 3 types de contraction. • Segmentaires ou haustrations • Propulsives • Mouvements de masse (spécifiques du colon) 1. Contractions segmentaires ou haustrations Exactement pareil que pour l’intestin grêle. Elles permettent le brassage des matières fécales et la réabsorption hydroélectrolytique. Ce sont des contractions du muscle lisse circulaire sur 2,5 cm avec une segmentation en chapelet et du muscle lisse longitudinal (3 bandelettes coliques) avec des dilatations entre les contractions. Il n’y a pas de propagation ou bien sur une très courte distance. Elles durent environ 1 minute avec une fréquence de 1 toutes les 30 minutes. 2. Contractions propulsives Elles sont principalement au niveau du colon droit (partie proximale du colon) et permettent une propagation plus ou moins longue et lente dans le sens péristaltique ou anti-péristaltique dans le colon transverse. Les rôles de ces contractions sont : la propulsion et le brassage des matières fécales. Page 7 sur 16 APPAREIL DIGESTIF – PHYSIOLOGIE Usage exclusivement réservé aux membres de l’ACTES 3. Mouvements de masse Elles sont la spécificité du colon par rapport au grêle. Elles consistent en des contractions propulsives plus intenses qui arrivent environ 3 à 4 fois par jour après le repas. C’est ce qu’on appelle le réflexe gastro-colique. Elles permettent de propulser les matières fécales sur une longue distance (1/3 du colon) à une vitesse d’environ 9 cm/sec. C’est ce qui explique que très souvent, après avoir mangé, on a envie d’aller aux toilettes. Contrairement à ce qu’on peut penser, il ne s’agit pas de l’évacuation de ce qu’on vient de manger mais bien du repas précédent. Un des facteurs favorisant ce réflexe est le fait de boire de l’eau glacée ou très froide. 4. Contrôle moteur Le principal stimulus moteur est nerveux avec le nerf pneumogastrique. On retrouve aussi les mêmes stimuli hormonaux, à savoir la sérotonine, la CCK ; et également les sels biliaires. D’autres facteurs inhibent les contractions. Il s’agit du système nerveux sympathique et de médicaments tels que les antisérotoninergiques (anti-dépresseurs) et les morphiniques (un des effets secondaires de la morphine est la constipation). Un transit normal va de moins de 3 selles par jour à 1 selle tous les 3 jours. Entre la bouche et l’anus, le transit normal va de 8 à 72h. Avant, en pratique, on utilisait (mais plus maintenant) le test rouge carmin. On faisait avaler au patient des capsules de colorant rouge pas absorbées et on mesurait le temps entre la prise des capsules et le moment où les selles deviennent rouges. Cette mesure nous donne la mesure du transit oro-anal. La mesure du transit oro-caecal ne se fait plus du tout. Page 8 sur 16 APPAREIL DIGESTIF – PHYSIOLOGIE Usage exclusivement réservé aux membres de l’ACTES D. LE CANAL ANAL I. Anatomie du canal anal Le canal anal mesure environ 3 cm. Il est situé entre la peau périanale et le rectum au niveau de la ligne pectinée. (cf cours d’Anatomie) Il existe 2 sphincters : le sphincter lisse interne (contraction involontaire) et le sphincter strié externe (volontaire). II. Histologie du canal anal Pas détaillé III. Physiologie de la défécation +++ 1. Innervation Le sphincter lisse interne est innervé par le nerf hypogastrique du système sympathique (excitateur) et le nerf pelvien du système parasympathique (inhibiteur). Page 9 sur 16 APPAREIL DIGESTIF – PHYSIOLOGIE Usage exclusivement réservé aux membres de l’ACTES Les cellules striées du sphincter externe sont innervées par le nerf honteux interne. L’innervation sensitive se fait par le nerf pelvien au niveau du rectum et par le nerf honteux au niveau de l’anus. Le prof trouve que ces informations ont peu d’importance mais sont données pour la culture. 2. Éléments de la continence fécale Au repos, le rectum est normalement vide. Dans le canal anal, il existe une zone de haute pression entre 50 et 100 cm d’eau qui est très supérieure à la pression rectale et qui est due à une contraction tonique permanente du sphincter anal interne. Elle permet d’éviter toute issue de selles ou de gaz, et donc la continence. Les selles restent dans le colon sigmoïde. D’autres éléments favorisent aussi la continence : La jonction recto-sigmoïdienne est un angle fermé. L’ampoule rectale est un système capacitatif, capable de se distendre. L’angle anorectal est aussi un angle fermé. Il est représenté par le faisceau pubo-rectal du muscle releveur de l’anus. Le sphincter externe, sous la dépendance de la volonté, permet aussi de renforcer la continence. 3. Physiologie de la défécation La défécation commence par la survenue d’une onde propulsive colique (mouvement de masse) qui propulse les selles dans l’ampoule rectale. Ceci provoque une distension du rectum et active les tensio-récepteurs (récepteurs à la tension rectale). La physiologie de la défécation repose alors sur 4 phénomènes qui sont les suivants. Page 10 sur 16 APPAREIL DIGESTIF – PHYSIOLOGIE Usage exclusivement réservé aux membres de l’ACTES On a un phénomène d’accommodation qui est l’adaptation face à l’augmentation de pression rectale. L’augmentation de la tension pariétale induit une relaxation de la paroi du rectum pour s’accommoder à cette distension. On a ensuite l’activation du réflexe recto-anal inhibiteur (RRAI) qui est la relaxation du sphincter interne lisse. D’autre part, il y a l’activation d’un réflexe recto-rectal. Il s’agit d’une contraction rectale propulsive associée à la sensation de besoin. La dernière phase est l’activation du réflexe recto-anal excitateur (RRAE) qui renforce la contraction du sphincter externe et prévient l’issue immédiate des selles. Ces trois réflexes sont regroupés sous le terme de réflexe d’échantillonnage. L’étape suivante, continence ou défécation, est sous le contrôle de la volonté de l’individu qui choisit de répondre ou non au besoin exonérateur en fonction des conditions dans lesquelles il se trouve. La défécation n’est possible que si l’individu prend la décision d’exonérer (de faire caca). S’il prend la décision d’exonérer : - Ouverture du sphincter externe - Relâchement du faisceau pubo-rectal du releveur de l’anus - Ouverture de l’angle recto-anal - Contraction des muscles circulaires du colon gauche, sigmoïde et rectum - Vidange - Contraction de la paroi abdominale et du diaphragme avec expiration glotte fermée : augmentation de la pression abdominale, affaissement du plancher pelvien et ouverture plus importante de l’angle recto-anal S’il prend la décision de différer l’exonération : - Contraction volontaire du sphincter externe pour renforcer la contraction réflexe (mais épuisement après 1 minute) - Contraction de l’ampoule rectale - Renvoi des matières dans le sigmoïde - Relâchement des muscles lisses de la paroi rectale - Disparition du besoin La technique d’exploration utilisée en pratique est la manométrie ano-rectale. On dispose des sondes Page 11 sur 16 APPAREIL DIGESTIF – PHYSIOLOGIE Usage exclusivement réservé aux membres de l’ACTES de pression au niveau du canal anal et du rectum. IV. Sécrétions Peu voire pas du tout abordé. (« pour la culture ») 1. Sécrétion de mucus - Dans tout le grêle et le colon par les cellules caliciformes - Dans le duodénum par les cellules caliciformes ET les glandes de Brunner - Les mucines sont des glycoprotéines hydrophiles formant un gel visqueux. Rôles : - Protection de l’épithélium • Contre les agressions mécaniques • Contre les bactéries • Contre les agressions chimiques o Duodénum : mucus épais alcalin, HCl gastrique o Colon mucus alcalin : acides formés par bactéries - Lubrifiant - Maintien en place des immunoglobulines A - Cohésion des matières fécales 1. Sécrétion hydroélectrolytique - Par les cellules épithéliales des glandes de Lieberkühn - 1500-1800 mL/j - Eau + électrolytes : Na+, Cl-, HCO3-, K+ - pH légèrement basique entre 7,5 et 8 - Sécrétion des ions dans la lumière suivie d’une réabsorption rapide - Sécrétion d’eau • Due au gradient osmotique crée par le transfert des ions • Rôle du chyme hypertonique • Au travers des cellules par les canaux membranaires ou entre les cellules (voie paracellulaire) Page 12 sur 16 APPAREIL DIGESTIF – PHYSIOLOGIE V. Usage exclusivement réservé aux membres de l’ACTES Physiopathologie Dans le cas d’une infection virale (gastroentérite) ou bactérienne (colite infectieuse), il existe un sécrétion hydroélectrolytique importante par la muqueuse intestinale, qui a un double but. D’une part, elle permet de diluer les agents irritants et d’autre part, d’éliminer plus rapidement ces agents irritants. Cela induit une diarrhée avec perte des sécrétions, et notamment de potassium (hypokaliémie) et de bicarbonates (acidose métabolique). On retrouve aussi une déshydratation avec perte de sodium et de chlore. VI. Le microbiote intestinal 1. Définition du microbiote On l’appelle aussi le deuxième cerveau ou la flore intestinale. C’est l’ensemble des agents microbiens contenus dans le tube digestif. Il se modifie dans le temps (âge) et dans l’espace (segments intestinaux). En revanche, il est relativement stable chez un même individu en conditions normales. On le qualifie de résilient, c’est-à-dire qu’il revient toujours à son état antérieur. Il existe des facteurs environnementaux qui l’influencent, notamment l’alimentation et la prise d’antibiotiques (il faut donc limiter la prescription d’antibiotiques qui a tendance à modifier considérablement la composition du microbiote intestinal et du transit). Chez le fœtus, a priori, le tube digestif in utero est stérile d’après les études récentes sur le sujet. D’autres études montrent que le microbiote se formerait à la fin de la vie in utero. Cependant, le moment où il se forme davantage est l’accouchement. Le contact avec la flore vaginale, intestinale et cutanée conditionne le futur microbiote. C’est la « colonisation ». Il se modèle ensuite au grès des expositions. Vers 2 ou 3 ans, on dit que le microbiote a déjà sa forme quasi définitive (résidente). Il pourra évoluer au cours du temps mais de façon plus marginale. Il existe des facteurs exogènes intervenant sur la colonisation : - Mode d’accouchement : naturel (plus exposé aux flores maternelles) ou césarienne - Terme de naissance : prématurité ou à terme - Alimentation : l’allaitement favorise un microbiote plus sain Page 13 sur 16 APPAREIL DIGESTIF – PHYSIOLOGIE Usage exclusivement réservé aux membres de l’ACTES - Environnement : ville polluée ou campagne - Antibiothérapie de la mère ou de l’enfant en bas âge Chez l’adulte, la concentration maximale du microbiote intestinal est de 1014 bactéries avec > 400 espèces différentes et des variations en nombre et types d’espèces selon le niveau du tube digestif. Il y a d’autant plus de bactéries qu’on s’éloigne de l’estomac. L’estomac est très acide, ce qui fait barrière à la prolifération bactérienne. Dans l’intestin grêle, il y a beaucoup plus de bactéries grâce au pH neutre qui favorise leur développement. On passe de 104-106 UFC/g (Unité Faisant Colonie par gramme) dans le duodénum (espèces aérobies, anaérobies facultatives) à 105-107 UFC/g dans l’iléon (espèces anaérobies strictes prédominantes). Dans le colon, la colonisation est permanente par une flore résidente ; c’est le segment le plus riche avec 109-1012 UFC/g (espèces anaérobies ++) On vit en symbiose avec notre microbiote intestinal. Le microbiote est composé de bactéries mais pas que, on retrouve aussi physiologiquement des virus, archées et champignons. On parle surtout des bactéries car ce sont les espèces qui ont été le mieux identifiées. Il est composé de 4 phyla majoritaires (95%) à connaître : Bactéroidetes, Actinobacteria, Firmicutes et Proteobacteria (à plus faible mesure). 2. Fonctions physiologiques de la flore intestinale De multiples fonctions lui sont attribuées dont certaines ne sont sûrement pas encore connues. Elle participe aux effets de barrière : résistance à la colonisation par des bactéries à potentialité pathogène, et des potentiels agresseurs qui pourraient passer au travers de la barrière intestinale. Elle a aussi un rôle immunitaire intestinal en participant à la maturation du système immunitaire. Page 14 sur 16 APPAREIL DIGESTIF – PHYSIOLOGIE Usage exclusivement réservé aux membres de l’ACTES Elle a également un rôle trophique sur la muqueuse intestinale. Parmi les fonctions métaboliques, on retrouve également (en plus de celles du schéma) : - Liées à l’équipement enzymatique des bactéries - Métabolisme des glucides et protéines - Métabolisme de la bilirubine - Métabolisme des sels biliaires - Métabolisme d’autres stéroïdes : cholestérol, hormones stéroïdes - Métabolisme de certains médicaments Les rôles du microbiote ne sont pas à connaître parfaitement, c’est surtout pour la culture. 3. Facteurs de contrôle du microbiote Il existe différents facteurs qui influencent le microbiote. Tout d’abord, on retrouve des facteurs environnementaux. - pH intraluminal - Degré d’anaérobiose - Acides biliaires, +/- enzymes pancréatiques - Système immunitaire - Disponibilité en substrats endogènes ou exogènes (alimentaires) - Sites d’adhérence potentiels des microorganismes à l’épithélium ou au mucus - Transit intestinal (« vitesse du courant ») Il est également possible de modifier l’équilibre de l’écosystème intestinal par différents types de médicaments : Page 15 sur 16 APPAREIL DIGESTIF – PHYSIOLOGIE Usage exclusivement réservé aux membres de l’ACTES - Ajout de nouveaux organismes bénéfiques : probiotiques - Retrait de micro-organismes pathogènes (mais modifie également la composition du microbiote) : antibiotiques - Modifications du support nutritionnel des microorganismes en apportant des substrats : prébiotiques (glucides : fibres, fructo-oligosaccharides FOS, Galactooligosaccharides GOS) - Symbiotique = prébiotique + probiotique 4. Physiopathologie La colite à Clostridium difficile est un modèle typique d’infection par une bactérie qui ne peut se développer que s’il y a une dysbiose (= perte de symbiose entre le microbiote et l’hôte). La dysbiose est un ensemble de modifications quantitatives et qualitatives du microbiote, ce qui rompt l’équilibre. Le principal facteur favorisant cette infection est la prise d’antibiotiques, qui désorganise le microbiote ; la bactérie se développe et sécrète des toxines, induisant une diarrhée. C’est un problème de santé publique qui nécessite de prescrire de manière raisonnée et raisonnable les antibiotiques. Pour synthétiser, à savoir +++ : - Rôles de l’intestin grêle : propulsion, digestion, absorption, sécrétion, immunité - Rôles du colon : réabsorption hydroélectrolytique, activité métabolique via le microbiote - Complexe moteur migrant - 3 structures histologiques qui favorisent l’absorption - 2 types de contractions du grêle, 3 du côlon - Principal nerf de la motricité est le nerf vague - Rôles du rectum et du canal anal : défécation, continence - Importance du microbiote - 4 phyla majoritaires - Physiologie de la défécation Page 16 sur 16

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