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UNIVERSITE TUNIS EL MANAR FACULTE DE MEDECINE DE TUNIS PCEM1 THÈME III TISSUS ÉPITHÉLIAUX, DÉVELOPPEMENT EMBRYONNAIRE, TISSUS CONJONCTIFS ANATOMIE GÉNÉRALE ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023...

UNIVERSITE TUNIS EL MANAR FACULTE DE MEDECINE DE TUNIS PCEM1 THÈME III TISSUS ÉPITHÉLIAUX, DÉVELOPPEMENT EMBRYONNAIRE, TISSUS CONJONCTIFS ANATOMIE GÉNÉRALE ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 www.fmt.rnu.tn PLAN HISTOLO-EMBRYOLOGIE 3 Les tissus épithéliaux 4 Embryologie générale 28 Les tissus conjonctifs 68 ANATOMIE GÉNÉRALE 80 Les bases de la connaissance anatomique 81 Appareil locomoteur 87 Appareil circulatoire 98 Appareil respiratoire 105 Appareil digestif 109 Appareil urinaire 122 Appareil génital 125 Appareil endocrinien 131 Appareil de l’innervation 135 2 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 PCEM1 THÈME 3 HISTOLOGIE- EMBRYOLOGIE ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 3 LES TISSUS ÉPITHÉLIAUX Les objectifs éducationnels Au terme de ce cours, l’étudiant pourra : 1. Définir un épithélium 2. Citer les caractères généraux des épithéliums 3. Définir un épithélium de revêtement et un épithélium glandulaire 4. Définir un épithélium de revêtement simple 5. Indiquer les critères de classification des épithéliums de revêtement simples 6. Décrire ou représenter à l’aide de schémas les différents types d’épithéliums de revêtement simples en donnant un exemple pour chacun 7. Définir un épithélium de revêtement stratifié 8. Indiquer les critères de classification des épithéliums de revêtement stratifiés 9. Décrire ou représenter à l’aide de schémas les différents types d’épithéliums de revêtement stra- tifiés en donnant un exemple pour chacun 10. Identifier les différences et les similitudes entre un épithélium pavimenteux stratifié non kérati- nisé et un épithélium pavimenteux stratifié kératinisé 11. Indiquer les différences entre un épiderme de peau mince et un épiderme de peau épaisse 12. Citer les différentes étapes de l’évolution du kératinocyte 13. Définir un épithélium de revêtement pseudostratifié 14. Décrire ou représenter à l’aide de schémas un exemple de chacun des deux types d’épithéliums de revêtement pseudostratifié 15. Décrire ou représenter à l’aide de schémas l’histogenèse des glandes 16. Définir une glande exocrine et une glande endocrine 17. Citer les critères de classification des glandes exocrines 18. Définir une glande exocrine simple 19. Décrire ou représenter à l’aide de schémas les différentes variétés de glandes simples en citant un exemple de chacune 20. Définir une glande exocrine composée 21. Décrire ou représenter à l’aide de schémas les différentes variétés de glandes composées en ci- tant un exemple de chacune 22. Citer les différentes variétés morphologiques de glandes endocrines en donnant un exemple de chacune de ces variétés 23. Indiquer les critères de classification des glandes endocrines 24. Citer les différentes phases de l’activité glandulaire 25. Décrire les différents modes d’extrusion des cellules glandulaires en donnant un ou plusieurs exemples pour chacun 26. Citer trois mécanismes de régulation de l’activité glandulaire 27. Citer trois modes de renouvellement des épithéliums en donnant un exemple pour chaque mode 28. Reconnaître sur diapositives et sur lames au microscope optique les différents épithéliums Prérequis 1) Techniques d’études cytologiques et histologiques 2) Schéma général de l’ultrastructure cellulaire 4 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 PLAN 1. Définition 5. Les épithéliums glandulaires 2. Généralités 5.1 Histogenèse des glandes 3. Classification 5.2 Les glandes exocrines 4. Les épithéliums de revêtement 5.2.1 Classification 4.1 Les épithéliums simples 5.2.2 Quelques exemples 4.2 Les épithéliums pseudostratifiés 5.3 Les glandes endocrines 4.3 Les épithéliums stratifiés 5.4 L’activité glandulaire 6. Renouvellement, migration et différenciation des cellules épithéliales 1. DÉFINITION Les tissus épithéliaux regroupent l’ensemble des épithéliums. Un épithélium est constitué de cellules juxtaposées, jointives (unies par des systèmes de jonction). Il est séparé du tissu conjonctif sous-jacent par une lame basale. Le tissu épithélial ne comporte pas de vaisseaux. Les échanges entre les cellules épithéliales et le sang s’effectuent à partir des vaisseaux du tissu conjonctif à travers la lame basale (Fig 1). 2. GÉNÉRALITÉS Les cellules épithéliales présentent une polarité qui se traduit par l’existence d’un pôle basal (du côté de la lame basale), d’un pôle apical (du côté de la surface de l’épithélium) et de faces latérales. Les systèmes de jonction permettent la cohésion des cellules (zonula occludens et adherens, macula adherens ou des- mosomes) et les échanges intercellulaires (jonction gap) (voir thème 2). La disposition des jonctions intercellulaires est souvent en rapport avec la polarité des cellules épithéliales (exemple : zonula au niveau du pôle apical de certaines cel- lules, hémidesmosomes au pôle basal). Les cellules épithéliales peuvent présenter des différenciations de la membrane plasmique (Ffig 2 et 3) : - au niveau du pôle basal : invaginations - au niveau du pôle apical : microvillosités, cils, stéréocils, « cuticule » - au niveau des faces latérales : interdigitations 3. CLASSIFICATION On distingue les épithéliums de revêtement et les épithéliums glandulaires : les épithéliums de revêtement tapissent la surface du corps (épiderme) ou les cavités de l’organisme. Ces cavités peuvent être : - soit ouvertes sur l’extérieur (exemple : le tube digestif, les voies respiratoires, les voies urinaires…) - soit fermées (exemple : vaisseaux sanguins, plèvre, péricarde, péritoine…) les épithéliums glandulaires élaborent des produits de sécrétion. On doit toutefois remarquer que les épithéliums de revêtement peuvent comporter des cellules glandulaires et que cer- tains épithéliums glandulaires bordent une cavité naturelle et sont donc également de revêtement. 4. LES ÉPITHÉLIUMS DE REVÊTEMENT On classe les épithéliums de revêtement selon le nombre d’assises ou de strates cellulaires qu’ils comportent (Fig 1). On distingue : les épithéliums simples : ils comportent une seule assise de cellules qui reposent sur une lame basale les épithéliums stratifiés : ils comportent plusieurs assises de cellules superposées : - seule l’assise profonde est en relation avec la lame basale - les noyaux sont à des distances variables de la lame basale. Quand il y a deux assises, on parle d’épithélium bistratifié. les épithéliums pseudostratifiés : ce sont des épithéliums simples à aspect stratifié. ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 5 4.1 LES ÉPITHÉLIUMS SIMPLES On les classe selon la forme des cellules et selon la présence et la nature des différenciations membranaires apicales quand elles existent. A. LES ÉPITHÉLIUMS PAVIMENTEUX SIMPLES : Les cellules sont aplaties. Le noyau ovalaire occupe une position centrale. Sur les coupes, la zone renfermant le noyau fait légèrement saillie dans la lumière. Les contours cellulaires sont souvent irréguliers. Le cytoplasme très mince est difficile à observer en microscopie optique (Fig 2). Exemple 1 : l’épithélium qui revêt le mésentère, la plèvre ou le péricarde. Il est appelé « mésothélium » et ses cellules sont des « cellules mésothéliales ». (Le mésentère rattache l’intestin grêle à la paroi postérieure de la cavité abdominale.) Exemple 2 : l’épithélium qui revêt la face interne des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Il est appelé « endothélium » et ses cellules sont des « cellules endothéliales » (Fig 2). B. LES ÉPITHÉLIUMS CUBIQUES SIMPLES (FIG 3C) Les cellules sont approximativement aussi hautes que larges, à noyau arrondi central. Exemple 1 : l’épithélium de surface de l’ovaire Exemple 2 : l’épithélium du segment distal du néphron (dans le rein). C. LES ÉPITHÉLIUMS PRISMATIQUES SIMPLES Les cellules sont plus hautes que larges. Le noyau, généralement ovoïde, est situé dans le tiers moyen ou basal de la cellule. On distingue : Les épithéliums prismatiques simples sans différenciations apicales : Exemple : l’épithélium de revêtement de la surface interne de l’estomac ou de l’endocol. Les épithéliums prismatiques simples avec différenciations apicales : - à plateau strié : Le plateau strié (en microscopie optique) correspond, en microscopie électronique, à de nombreuses microvillosités régulières, rectilignes, de même diamètre, disposées parallèlement de façon très ordonnée. Elles aug- mentent la surface d’échange au niveau du pôle apical. Exemple : L’épithélium de revêtement de la face interne de l’intestin grêle est formé essentiellement de cellules pris- matiques, les entérocytes à plateau strié (Fig 4). - à bordure en brosse : La bordure en brosse est formée de nombreuses microvillosités plus longues et moins régulière- ment disposées que dans le plateau strié. Exemple : L’épithélium qui constitue la paroi du segment proximal du néphron (rein) est fait de cellules prismatiques à bordure en brosse (Fig 3b). - à stéréocils : Les stéréocils sont des microvillosités de hauteur irrégulière ; les plus hautes sont situées au centre du pôle apical de la cellule. Exemple : Le tube épididymaire est revêtu par un épithélium prismatique à stéréocils (Fig 6). - à cils : Les cils sont des expansions de la membrane cytoplasmique capables de mouvements. Exemple : L’épithélium de revêtement de la face interne de la trompe utérine comporte des cellules ciliées. Leurs cils contribuent au mouvement du liquide tubaire (Fig 5). 4.2 LES ÉPITHÉLIUMS PSEUDOSTRATIFIÉS Toutes les cellules reposent sur la lame basale, mais le pôle apical de certaines cellules n’atteint pas la surface de l’épithé- lium. Les noyaux sont à différents niveaux donnant un aspect « stratifié » à ces épithéliums. Il existe, chez l’Homme, deux types d’épithéliums pseudostratifiés. LES ÉPITHÉLIUMS PSEUDOSTRATIFIÉS DE TYPE RESPIRATOIRE Les cellules qui atteignent la surface sont des cellules ciliées et des cellules caliciformes à mucus. Cet épithélium comporte aussi de nombreuses cellules basales de forme triangulaire dont certaines assurent le renouvellement cellulaire. Exemple : l’épithélium de revêtement de la trachée (Fig 7). LES ÉPITHÉLIUMS PSEUDOSTRATIFIÉS DE TYPE URINAIRE (exemples : la vessie, l’uretère) (Fig 8) Cet épithélium comporte des cellules de forme variable. Il est dit « polymorphe » : - des cellules basales arrondies ou triangulaires - des cellules « en massue » dont le manche se dirige vers la lame basale - des cellules superficielles « en raquette », relativement volumineuses et parfois binucléées. 6 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 L’épithélium de type urinaire s’adapte au degré de distension de la paroi qu’il tapisse : - lorsque la vessie est vide, l’épithélium est épais (Fig 8a) - lorsque la vessie est pleine, l’épithélium est plus mince (Fig 8b) - le pôle apical des cellules superficielles présente une « cuticule » faite d’une membrane plasmique épaissie qui dessine un trajet très irrégulier. Cette structure constitue une sorte de « réserve membranaire » qui explique l’adaptation de ces cellules à la distension de la paroi ; La cuticule a aussi un rôle de protection de l’épithélium contre les urines. 4.3 LES ÉPITHÉLIUMS STRATIFIÉS Selon la forme des cellules de l’assise superficielle, on distingue les épithéliums pavimenteux stratifiés, les épithéliums cubiques stratifiés et les épithéliums prismatiques stratifiés. 4.3.1 LES ÉPITHÉLIUMS PAVIMENTEUX STRATIFIÉS APPELÉS AUSSI ÉPITHÉLIUMS MALPIGHIENS Si les cellules des couches les plus superficielles présentent des noyaux, l’épithélium est non kératinisé ; si les noyaux ont disparu et le cytoplasme se remplit de kératine, il est kératinisé. a) Les épithéliums malpighiens non kératinisés (Fig 9a) - La couche la plus profonde ou couche basale germinative comporte une à deux assises cellulaires. Ses cellules sont pe- tites, cubiques ou prismatiques, à haut rapport nucléo-cytoplasmique et à cytoplasme basophile. Seules les cellules de l’assise la plus profonde présentent des hémidesmosomes avec la lame basale. Ces cellules se multiplient en « repoussant vers la surface les cellules situées dans les couches sus-jacentes, assurant le renouvellement de l’épithélium. - Les cellules se déplacent vers la surface de l’épithélium en subissant des modifications. Elles augmentent de taille, prennent une forme polyédrique. Leur cytoplasme devient plus abondant et le rapport nucléo-cytoplasmique diminue. Autour de ces cellules polyédriques, des ponts ou « épines intercellulaires » sont visibles au microscope optique. Au mi- croscope électronique, chaque épine intercellulaire correspond à deux expansions cytoplasmiques « reliées » entre elles par un desmosome. La couche cellulaire faite de cellules à épines est appelée couche spinocellulaire. - Puis les cellules s’aplatissent progressivement pour devenir pavimenteuses au niveau des assises superficielles. Le cytoplasme devient moins abondant, le noyau diminue de taille et se densifie (noyau pycnotique), mais persiste même dans les cellules les plus superficielles qui s’éliminent en surface, formant la couche desquamante. En résumé, l’épithélium malpighien non kératinisé est formé : o d’une couche basale germinative o d’une couche moyenne spinocellulaire o d’une couche superficielle de cellules pavimenteuses comportant des noyaux Exemple : l’épithélium de la sur face interne de l’œsophage ou du vagin b) Les épithéliums malpighiens kératinisés Exemple : L’épiderme (Fig 9b) La majorité des cellules de l’épiderme sont des kératinocytes qui vont suivre le processus de kératinisation. - La couche basale germinative est similaire à celle de l’épithélium non kératinisé. - La couche spinocellulaire est très riche en épines ou ponts intercellulaires (Fig 9). - La couche granuleuse qui se trouve après la couche spinocellulaire est caractérisée par des cellules aplaties dont le cytoplasme est chargé en grains basophiles de kératohyaline. Les noyaux sont encore présents. Elle est formée de plu- sieurs assises dans l’épiderme de la peau épaisse et d’une seule assise discontinue dans l’épithélium de la peau fine. - La couche cornée : ses cellules très aplaties perdent leur noyau et leur cytoplasme se charge de plus en plus en kératine. Les « cellules » les plus superficielles de la couche cornée s’éliminent par petits lambeaux (desquamation). Remarques sur les épithéliums malpighiens : - le nombre d’assises cellulaires constituant chacune des couches est très variable d’un épithélium à un autre. - Tous ces épithéliums assurent une protection mécanique du fait de leur épaisseur et de leur solidité due à l’abondance des jonctions intercellulaires (hémidesmosomes et desmosomes). 4.3.2 LES ÉPITHÉLIUMS STRATIFIÉS CUBIQUES Exemple : le canal excréteur des glandes sudoripares (Fig 10) à deux assises cellulaires (épithélium bistratifié cubique). 4.3.3 LES ÉPITHÉLIUMS STRATIFIÉS PRISMATIQUES Exemple : L’épithélium de l’urètre pénien (Fig 11). ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 7 5. LES ÉPITHÉLIUMS GLANDULAIRES Ils répondent à la définition des épithéliums et sont spécialisés dans la sécrétion de produits destinés à être utilisés par d’autres cellules ou organes. 5.1 HISTOGENÈSE DES GLANDES (FIG 12) Embryologiquement, les tissus glandulaires dérivent d’un épithélium de revêtement de surface. À partir de cet épithélium de revêtement, un bourgeon épithélial plein se développe par multiplication cellulaire et s’enfonce dans le tissu conjonctif embryonnaire sous-jacent, appelé tissu mésenchymateux. Ce bourgeon peut : - soit rester attaché à l’épithélium de surface par l’intermédiaire d’un cordon plein qui se creusera en un canal excréteur. L’ensemble constitue une glande exocrine qui déverse ses produits de sécrétion dans une cavité naturelle ou à la surface du corps. - soit se séparer de l’épithélium de surface et être envahie par de nombreux vaisseaux sanguins. L’ensemble constitue une glande endocrine qui déverse ses produits de sécrétion dans le sang. 5.2 LES GLANDES EXOCRINES Elles sont formées d’une portion sécrétrice (cellules spécialisées dans l’élaboration de produits de sécrétion) et, quand elle existe, d’une portion excrétrice constituée par un ou plusieurs canaux excréteurs. Pour classer les glandes exocrines, plusieurs critères sont utilisés, dans l’ordre : - la présence, le nombre et le caractère simple ou ramifié de la portion excrétrice - la forme et l’organisation de la portion sécrétrice - la nature du produit de sécrétion 5.2.1 CLASSIFICATION a) selon l’organisation de la portion excrétrice On distingue deux grands groupes : les glandes simples : une glande est dite « simple » lorsqu’elle ne possède pas de canal excréteur ou bien qu’elle possède un seul canal excréteur non ramifié. les glandes composées : une glande est dite « composée » lorsqu’elle possède un ou plusieurs canaux excréteurs ramifiés (fig 16). - Pour les glandes volumineuses qui constituent de véritables organes, le tissu glandulaire est compartimenté par des cloisons conjonctives en lobes, eux-mêmes divisés en lobules. - La portion excrétrice est organisée en « arbre excréteur ». Les canaux de petit diamètre qui font suite aux portions sé- crétrices sont dits intralobulaires, car ils sont situés dans les lobules. Le premier de ces canaux intralobulaires, le plus petit est appelé « canal intercalaire ». Ces petits canaux sont drainés par des canaux de plus en plus larges situés dans les cloisons conjonctives entre les lobules : ce sont des canaux interlobulaires. Ces derniers confluent pour former des canaux de plus en plus larges jusqu’au canal collecteur. - La hauteur de l’épithélium des canaux excréteurs augmente généralement avec le calibre : il est pavimenteux ou cubique simple pour les canaux les plus petits, devient prismatique simple, pseudostratifié voire stratifié pour les canaux collec- teurs. b) selon l’organisation de la portion sécrétrice - les glandes tubuleuses (Fig 14 a, b, c) Leur portion sécrétrice a la forme d’un tube plus ou moins allongé. L’épithélium glandulaire est constitué d’une assise de cellules dont le pôle apical est du côté de la lumière du tube. Le tube peut être droit, contourné, ramifié ou non, à lumière plus ou moins large. - les glandes acineuses (fig 14 d) Leur portion sécrétrice est une petite formation sphérique ou ovoïde appelée « acinus » qui est constituée d’une assise de cellules pyramidales en contact avec une lumière centrale étroite. À l’acinus fait suite un canal excréteur dont le diamètre est plus petit que celui de l’acinus (le canal intercalaire), tapissé par un épithélium pavimenteux ou cubique simple. - les glandes tubulo-acineuses (fig 14 e) La portion sécrétrice est formée par un acinus prolongé par un tube, suivie par le canal excréteur. - les glandes alvéolaires (fig 14 f) La portion sécrétrice a la forme d’un sac arrondi à lumière importante par rapport à celle de l’acinus. 8 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 - les glandes tubulo-alvéolaires (fig 14 g) La portion sécrétrice est formée d’une alvéole prolongée par un tube. La lumière est très large et l’épithélium est cubique à prismatique simple. c) selon la nature du produit de sécrétion Il existe une grande variété de sécrétions glandulaires, et l’aspect morphologique de la cellule sécrétrice varie en fonction de la nature du produit sécrété. - les cellules glandulaires à sécrétion séreuse (fig 13 a) Elles sécrètent surtout des produits de nature protéique (par exemple des enzymes). Elles sont généralement pyramidales ou prismatiques ; leur noyau arrondi occupe la partie moyenne ou basale de la cellule. Avec les colorations habituelles (hématoxyline - éosine), les grains de sécrétion sont colorés et occupent le pôle apical alors que le pôle basal est basophile (bleu) en raison de sa richesse en ergastoplasme. L’appareil de Golgi est préférentiellement supranucléaire. - les cellules glandulaires à sécrétion muqueuse (fig 13 b) Elles sécrètent des mucus, produits glucidiques riches en mucopolysaccharides (MPS). Elles présentent souvent un noyau aplati ou arrondi, dense rejeté au pôle basal. Tout le reste de la cellule est occupé par le mucus, ce qui explique le caractère P.A.S. positif du cytoplasme (le P.A.S. est une coloration histochimique qui met en évidence les résidus glucidiques). Avec la coloration habituelle (hématoxyline - éosine), le cytoplasme présente un aspect clair, car le mucus n’est pas coloré. - Les cellules glandulaires à sécrétion particulière Trois exemples : les cellules des glandes sébacées de la peau élaborent du sébum, substance de nature lipidique (fig 16d et para- graphe 5.2.2) les cellules des glandes sudoripares de la peau élaborent la sueur, substance riche en eau et en sels minéraux (fig 15 d et paragraphe 5.2.2) les cellules des glandes mammaires en période d’activité élaborent le lait, substance qui associe des glucides, des lipides et des protéines (fig 19, 20 et paragraphe 5.2.2). 5.2.2 QUELQUES EXEMPLES DE GLANDES EXOCRINES a) Glandes simples La glande de Lieberkhun de l’intestin (fig 15 a) : C’est une glande simple tubuleuse droite sans canal excréteur. Son épithélium est formé principalement de trois types cellulaires : - des entérocytes à plateau strié - des cellules caliciformes à mucus - des cellules de Paneth, cellules séreuses situées au fond de la glande et élaborant des enzymes. Les produits de sécrétion sont déversés dans la lumière de la glande, et arrivent dans la lumière intestinale sans passer par un canal excréteur. La glande sudoripare de la peau (fig 15 d) : C’est une glande simple tubuleuse contournée à sécrétion particulière. La portion sécrétrice a la forme d’un tube très long et contourné, constitué d’une assise de cellules glandulaires cubiques ou prismatiques associées à des cellules myoé- pithéliales. Ces cellules myoépithéliales sont situées entre la lame basale et les cellules glandulaires ; elles sont aplaties, de forme étoilée, à cytoplasme éosinophile (coloré en rose par l’éosine). Elles sont riches en myofilaments et leur contraction favorise l’élimination des produits de sécrétion. La portion excrétrice présente un épithélium cubique bistratifié. La glande sébacée de la peau (fig 14 f) : C’est une glande simple alvéolaire pleine. Sa portion sécrétrice a une forme alvéolaire, mais sans lumière. Les cellules proches de la lame basale sont petites, cubiques, à haut rapport nucléo-cytoplasmique. Leur noyau est arrondi, à chro- matine fine et leur cytoplasme est basophile. Elles constituent la couche germinative, siège de mitoses et en continuité avec celle de l’épiderme. Au cours de leur évolution centripète, les cellules glandulaires augmentent de taille, se chargent en vacuoles lipidiques cytoplasmiques et leur noyau devient pycnotique. La cellule glandulaire parvenue au centre de la glande n’est plus qu’un sac de sébum qui va être entièrement éliminé dans le canal excréteur tapissé par un épithélium pavimenteux stratifié non kératinisé. La glande sébacée est souvent annexée au poil et le sébum éliminé dans la gaine du poil chemine vers la surface de la peau. Plusieurs portions sécrétrices sont souvent drainées par un seul canal excréteur : il s’agit d’une glande ramifiée. Trois autres cas particuliers peuvent être rattachés aux glandes simples : Les cellules exocrines isolées, disséminées dans un épithélium de revêtement (fig15a et b). ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 9 Exemple : les cellules caliciformes à mucus de l’épithélium de revêtement des villosités intestinales ou de l’épithélium respiratoire. Les cellules exocrines regroupées au sein d’un épithélium de revêtement Exemple : les glandes intraépithéliales de Littré sont des glandes muqueuses situées au sein de l’épithélium de revêtement de l’urètre masculin. Un épithélium de revêtement dont toutes les cellules sont glandulaires. Exemple : l’épithélium de revêtement de la surface interne de l’estomac : il est formé d’une assise de cellules prismatiques à sécrétion muqueuse P.A.S. positive (fig 15 c). b) Glandes composées Le pancréas exocrine (fig 17) : C’est une glande composée acineuse séreuse. Les portions sécrétrices sont des acini séreux qui ne comportent pas de cellules myoépithéliales. La lumière de l’acinus est très petite et souvent occupée par une ou plusieurs cellules centroa- cineuses, à noyau clair. Ces petites cellules correspondent à la portion intra-acineuse du canal intercalaire. Le pancréas exocrine est lobulé et les canaux excréteurs sont très ramifiés. La glande sous-maxillaire (fig 18) : C’est une glande salivaire composée tubulo-acineuse séromuqueuse. Les portions sécrétrices sont des acini et des tu- bulo-acini séreux et muqueux (glande « mixte ») à prédominance séreuse. Certains tubulo-acini associent des cellules muqueuses et des cellules séreuses. Ces dernières sont groupées au fond du tubulo-acinus, constituant un « croissant de Gianuzzi ». Des cellules myoépithéliales sont retrouvées entre les cellules glandulaires et la lame basale. La glande sous-maxillaire est lobulée et ses canaux excréteurs sont très ramifiés. La glande mammaire (fig 19) : C’est une glande composée tubulo-alvéolaire à sécrétion particulière, présentant des cellules myoépithéliales. La portion sécrétrice est tubulo-alvéolaire ; les cellules glandulaires sont doublées par des cellules myoépithéliales. Les canaux excré- teurs intralobulaires sont très ramifiés et présentent un épithélium cubique ou prismatique simple doublé par des cellules myoépithéliales. Les canaux excréteurs interlobulaires et interlobaires encore appelés « canaux galactophores » ont un épithélium cubique simple ou stratifié. 5.3 LES GLANDES ENDOCRINES Pour classer les glandes endocrines, on peut considérer différents critères : - leur origine embryologique - la nature peptidique ou stéroïde du produit de sécrétion - leur morphologie L’étude des glandes endocrines fera l’objet du thème 12 en 2ème année. Nous n’envisagerons ici que le critère morpholo- gique. On distingue (fig 21) : 5.3.1 LES GLANDES VÉSICULAIRES OU FOLLICULAIRES Exemple : la thyroïde Elle est formée de vésicules irrégulièrement sphériques, constituées de cellules glandulaires cubiques ou prismatiques autour d’une lumière remplie de colloïde. 5.3.2 GLANDE RÉTICULÉE Exemple : la parathyroïde Les cellules glandulaires parathyroïdiennes forment des cordons anastomosés, délimités par une lame basale et séparés par de fines cloisons conjonctives richement vascularisées. 5.3.3 GLANDE EN ÎLOTS Exemple : le pancréas endocrine Les îlots de Langerhans forment des amas de cellules épithéliales entre lesquelles se trouve un tissu conjonctif richement vascularisé. N.B. Le pancréas qui a des régions exocrines et des régions endocrines est une glande « amphicrine ». 5.3.4 GLANDE EN THÈQUES Exemple : les follicules ovariens Les follicules ovariens évolutifs comportent une organisation périphérique en thèque interne et thèque externe. 10 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 5.3.5 EN PETITS AMAS CELLULAIRES Exemple : les cellules de Leydig du testicule Ces cellules sont parfois groupées en amas dans le tissu conjonctif situé entre les tubes séminifères. 5.3.6 EN MASSE PLEINE Exemple : les corps jaunes progestatifs et gestatifs 5.3.7 GLANDE ENDOCRINE « DIFFUSE » De nombreuses cellules endocrines sont disséminées dans l’épithélium de plusieurs organes. Les muqueuses digestives et respiratoires sont parmi les plus riches. Ces cellules endocrines disséminées sont regroupées sous la dénomination de Système Endocrinien Diffus. 5.4 L’ACTIVITÉ GLANDULAIRE 5.4.1 LES DIFFÉRENTES PHASES DE L’ACTIVITÉ GLANDULAIRE L’activité glandulaire comprend souvent quatre étapes qui se succèdent dans le temps, ce qui se répercute sur l’aspect de la cellule glandulaire : a) L’ingestion La cellule glandulaire capte les molécules simples apportées par le sang à travers le tissu conjonctif. L’ingestion implique donc une vascularisation adaptée aux besoins. b) La synthèse La synthèse des produits de sécrétion est effectuée grâce aux informations génétiques. - pour les protéines et les glycoprotéines, cette synthèse nécessite des polysomes, du REG, un appareil de Golgi et des mitochondries qui fournissent l’énergie nécessaire. De l’appareil de Golgi bourgeonnent des vésicules de sécrétions qui subissent ensuite une maturation en se rapprochant de la membrane plasmique. - Pour les lipides, le réticulum lisse et les mitochondries sont les principaux organites impliqués. c) Le stockage (éventuel) La mise en réserve des grains de sécrétion témoigne d’un excédent de synthèse sur la libération des produits de sécrétion. Cette mise en réserve peut être temporaire (la cellule de l’acinus pancréatique juste avant ou juste après un repas) ou dé- finitive. Dans ce dernier cas, la cellule peut procéder à la destruction du stock par autophagie. d) L’extrusion C’est la libération du produit de sécrétion - pour les glandes exocrines, il existe trois modes d’extrusion différents : * le mode mérocrine (fig 20 a) C’est le mode le plus fréquent. Les vésicules de sécrétion migrent vers le pôle apical, fusionnent avec la membrane plas- mique et libèrent leur produit à l’extérieur (phénomène d’exocytose). Exemples : le pancréas exocrine, les glandes salivaires, les cellules caliciformes à mucus, la composante protéique et gluci- dique de la glande mammaire. * le mode apocrine (fig 20 b) L’exemple choisi est la glande mammaire active. La composante lipidique du lait est synthétisée et stockée au pôle apical des cellules glandulaires. La partie apicale de la cellule glandulaire, chargée en produits de sécrétion est éliminée et la par- tie basale de la cellule (comportant le noyau et les organites) persiste et permettra de nouvelles synthèses. * le mode holocrine (fig 20 c) La cellule entière est éliminée avec son produit de sécrétion. Exemple : la glande sébacée. - Pour les glandes endocrines à sécrétion protéiques ou glycoprotéiques, l’extrusion se fait selon le mode mérocrine. - Pour les glandes endocrines à sécrétion stéroïde, la libération se fait par diffusion à travers la membrane plasmique. 5.4.2 LA RÉGULATION DE L’ACTIVITÉ GLANDULAIRE Pour l’harmonie générale de l’organisme, l’activité des cellules glandulaires est sous contrôle d’un certain nombre de mé- canismes dont l’analyse est souvent difficile en raison de multiples interférences. Schématiquement, la régulation se fait par trois mécanismes : ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 11 - Régulation par des hormones peptidiques qui stimulent ou inhibent l’activité glandulaire (exemple du contrôle de l’activité ovarienne par des hormones de l’adénohypophyse). - Régulation par des hormones stéroïdes (exemple du développement et de la sécrétion des glandes de l’endomètre utérin par les hormones stéroïdes sexuelles). - Régulation par le système nerveux (exemple de la sécrétion de la sueur sous l’action d’un stress). Il existe d’ailleurs des relations étroites entre les cellules glandulaires, les cellules myoépithéliales, quand elles existent, et des terminaisons nerveuses. 6. RENOUVELLEMENT, MIGRATION ET DIFFÉRENCIATION DES CELLULES ÉPITHÉLIALES - Les épithéliums se renouvellent continuellement. Cela suppose l’élimination des cellules les plus âgées et leur remplacement par des cellules plus jeunes produites par mi- toses et qui se différencient progressivement (ce qui nécessite des facteurs de croissance et de différenciation). - La vitesse de renouvellement varie selon l’épithélium. Ainsi l’épithélium des villosités intestinales se renouvelle très rapidement, en quelques jours ; alors que l’épithélium de l’épiderme se renouvelle en quelques semaines, et l’épithélium antérieur de la cornée en quelques années. - Les mécanismes de renouvellement varient selon l’épithélium Exemple 1 : Dans l’épithélium pavimenteux stratifié, ce sont les cellules de la couche germinative qui se divisent. Certaines en migrant vers la surface, deviennent polyédriques puis s’aplatissent et enfin desquament à la surface de l’épithélium. Les cellules fournies par la couche germinative compensent les cellules desquamées en surface. Exemple 2 : Pour l’épithélium de revêtement des villosités intestinales, c’est dans une petite zone des glandes de Lie- berkhun que se trouvent les cellules capables de se diviser et de donner tous les types cellulaires de l’épithélium des glandes et des villosités. Les cellules vieilles sont éliminées à l’apex des villosités et sont remplacées par un système de « tapis roulant » (fig 22). Exemple 3 : Dans l’épithélium de type urinaire, les cellules basales arrondies ou triangulaires se divisent et assurent, après différenciation, le remplacement des cellules vieillies éliminées en surface. Le renouvellement des épithéliums est contrôlé par des mécanismes très complexes. 12 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 Fig 1 : Classification des épithéliums de revêtement selon le nombre d’assises cellulaires et la forme des cellules Tissu conjonctif ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 13 d. épithélium pseudostratifié f. épithélium pavimenteux stratifié ou Fig 2 : Épithélium pavimenteux simple : endothélium « malpighien » Fig 1: Classification des épithéliums de revêtement selon le nombre d’assises cellulaires et la forme des cellules Lb d. épithélium pseudostratifié Cellule endothéliale lumière Fig 1: Classification des épithéliums de revêtement selon le nombre d’assises cellulaires et la forme des cellules Lb CL d’un vaisseau (capillaire) Cellule endothéliale lumière CL d’un vaisseau (capillaire) Surface d’un endothélium CT d’un vaisseau (capillaire) Fig 2 : Epithélium pavimenteux simple : endothélium Fig 3 : a) schéma d’unCT néphron b) tube contourné Surface d’un endothélium proximal : ép prismatique simple à bordure en brosse d’un vaisseau (capillaire) c) tube contourné distal : épithélium cubique simple Fig 2 : Epithélium pavimenteux simple : endothélium b c b : CT en M O cellule prismatique à bordure en brosse (ME) b c b : CT en M O cellule prismatique à bordure en brosse (ME) a C : CT en MO Cellule cubique (ME) 20 a Fig 3 : a) schéma d’un néphron b) tube contourné proximal : ép prismatique simple à bordure en brosse c) tube contourné distal :épithélium cubique simple C : CT en MO Cellule cubique (ME) 20 Fig 3 : a) schéma d’un néphron b) tube contourné proximal : ép prismatique simple à bordure en brosse c) tube contourné distal :épithélium cubique simple 14 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 Fig 4 : épithélium prismatique simple à plateau strié de l’intestin Faible grossissement Fort grossissement CL Faible grossissement Faible grossissement Fort grossissement CL Fort grossissement CT CL Microvillosités en ME CT CL d’une villosité intestinale (MO) Fig 4 : épithélium prismatique simple à plateau strié de l’intestin CT Microvillosités en ME CL d’une villosité intestinale (MO) MO Fig 4 :simple Fig 5 : épithélium prismatique épithélium prismatique simple à plateau strié de l’intestin cilié de la trompe Microvillosités en ME CL d’une villosité intestinale (MO) MO ME Fig 4 : épithélium prismatique simple à plateau strié de l’intestin MO ME Fig 5 : épithélium prismatique simple cilié de la trompe ME Fig 5 : épithélium prismatique simple cilié de la trompe Fig 6 : épithélium prismatique simple à stéréocils du canal épididymaire Fig 5 : épithélium prismatique simple cilié de la trompe MO ME Fig 6 : épithélium prismatique simple à stéréocils du canal épididymaire MO ME 21 Fig 6 : épithélium MO prismatique simple à stéréocils du canal épididymaire ME 21 Fig 6 : épithélium prismatique simple à stéréocils du canal épididymaire 21 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 15 Fig 7 : épithélium pseudostratifié cilié de type respiratoire cellule ciliée cellule caliciforme cellule ciliée cellule caliciforme cellule basale cellule basale Fig 7 : épithélium pseudostratifié cilié de type respiratoire Fig 7 : épithélium pseudostratifié cilié de type respiratoire Fig 8 : épithélium pseudostratifié de type urinaire Cuticule Cuticule Cellule en raquette Cellule en raquette Cellule en massue Cellule en massue Cellule basale Cellule basale a : vessie vide a : vessie vide b : vessie pleine b : vessie pleine Fig 8 : épithélium pseudostratifié de type urinaire Fig 8 : épithélium pseudostratifié de type urinaire 22 22 16 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 Fig 9 : épithéliums pavimenteux stratifiés (malpighiens) 8 5 7 4 6 3 2 2 1 a : non kératinisé b : kératinisé 1 : couche germinative 2 : couche spinocellulaire 3 : épines intercellulaires 4 : couche pavimenteuse 5 : cellules desquamantes 6 : couche granuleuse 7 : couche cornée 8 : desquamation cellulaire Une « épine » ou pont intercellulaire Espace intercellulaire 2 cellules adjacentes de la couche spinocellulaire (ME) Fig 9 : épithéliums pavimenteux stratifiés (malpighiens) 23 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 17 Fig 10 : aspect tridimensionnel d’un épithélium cubique bistratifié Lb Lb Tissu conjonctif Tissu conjonctif Fig 10 : aspect tridimensionnel d’un épithélium cubique bistratifié Fig 10 : aspect tridimensionnel d’un épithélium cubique bistratifié Fig 11 : aspect tridimensionnel d’un épithélium prismatique stratifié Lb Tissu conjonctif Lb Tissu conjonctif Fig 11 : aspect tridimensionnel d’un épithélium prismatique stratifié Fig 11 : aspect tridimensionnel d’un épithélium prismatique stratifié 24 24 18 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 Fig 12 : Histogenèse des glandes Fig 12 : Histogenèse des glandes 25 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 19 Fig 13 : Schéma de l’ultrastructure des deux principaux types de cellules glandulaires exocrines a : cellule séreuse Vésicules de sécrétion (pancréas exocrine) (enzymes) Appareil de Golgi mitochondrie REG noyau arrondi microvillosités vésicules de b : cellule muqueuse sécrétion (mucus) (glande salivaire) appareil de Golgi noyau ovalaire REG Lb Fig 13 : Schéma de l’ultrastructure des deux principaux types de cellules glandulaires exocrines 26 20 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 Fig 14 : Classification des glandes exocrines selon la forme de leur portion sécrétrice CL CT a : tube droit b : tube contourné c : tube ramifié CL CT CL CT d : acinus séreux e : tubuloacinus muqueux CL CT CL CT f : alvéole pleine g : tubuloalvéole Fig 14 : Classification des glandes exocrines selon la forme de leur portion sécrétrice 27 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 21 Fig 15 : Les glandes simples entérocyte exocytose microvillosité villosité Cellule mucus caliciforme Appareil de Golgi REG mitoch. noyau Glande de Lieberkühn Cellule de Paneth a : glande unicellulaire et glande tubuleuse b : cellule caliciforme en ME droite au niveau de l’intestin Cellule Cellules à mucus myoépithéliale 2 c : épithélium de revêtement 1 glandulaire au niveau de l’estomac 1 : portions sécrétrices 2 : portions excrétrices Fig 15 : Les glandes simples d : glande tubuleuse contournée glande sudoripare 28 22 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 Fig 16 : Schéma de l’organisation d’une glande composée Canal collecteur Canaux interlobulaires Canal collecteur Canaux Canaux interlobulaires intralobulaires Canaux intralobulaires Canaux acini intercalaires Canaux Fig 16 : Schéma de l’organisation d’une glande acini composée intercalaires Canaux excréteurs intralobulaires Figexocrine Fig 17 : Schéma du pancréas 16 : Schéma de l’organisation (glande acineuse séreuse) d’une glande composée Canaux excréteurs intralobulaires cellule centro acineuse cellule Cellule séreuse centro acineuse Fig 17 : Schéma du pancréas exocrine (glande acineuse séreuse) Cellule séreuse 29 Fig 17 : Schéma du pancréas exocrine (glande acineuse séreuse) 29 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 23 Fig 18 : Schéma d’une glande sous maxillaire (séromuqueuse) Tube muqueux canaux excréteurs Tube muqueux canaux excréteurs Croissant de Gianuzzi acinus séreux Croissant de Gianuzzi acinus séreux acinus séro- muqueux acinus séro- muqueux acinus muqueux acinus muqueux Cellule myoépithéliale Cellule myoépithéliale Fig 18 : Schéma d’une glande sous maxillaire (séromuqueuse) Fig 18 : Schéma d’une glande sous maxillaire (séromuqueuse) Fig 19 : Schéma de la glande mammaire active (à sécrétion particulière) Tubulo-alvéole Cellule myoépithéliale Tubulo-alvéole Cellule myoépithéliale Canal excréteur Gouttelette lipidique Canal excréteur Gouttelette lipidique Fig 19 : Schéma de la glande mammaire active (à sécrétion particulière) Fig 19 : Schéma de la glande mammaire active (à sécrétion particulière) 30 30 24 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 Fig 20 : Schéma des trois modes d’extrusion dans les glandes exocrines a : mode mérocrine b : mode apocrine c : mode holocrine a MO b ME c Fig 20 : Schéma des trois modes d’extrusion dans les glandes exocrines a : mode mérocrine b : mode apocrine c : mode holocrine 31 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 25 Fig 21 : Aspect architectural des glandes endocrines capillaire corticosurrénale zone réticulée : cordons zone fasciculée : cordons anastomosés régulièrement disposés Ilôt de Langerhans follicule thyroide pancréas Fig 21 : Aspect architectural des glandes endocrines 32 26 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 Fig 22 : Renouvellement des cellules de l’épithélium intestinal par un système de « tapis roulant » villosités Schéma tridimensionnel de la muqueuse intestinale chorion élimination des Glandes de cellules Lieberkühn épithéliales entérocytes cellules caliciformes mitoses cellules de Paneth Fig 22 : Renouvellement des cellules de l’épithélium intestinal par un système de « tapis roulant » 33 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 27 EMBRYOLOGIE GÉNÉRALE INTRODUCTION L’embryologie humaine est la science qui étudie le développement d’un nouvel être humain de sa conception jusqu’à la naissance, c’est l’ensemble des processus qui transforment le zygote, cellule unique en un être humain multicellulaire. Le développement embryonnaire commence par la fécondation, fusion d’un gamète mâle et d’un gamète femelle, cellules sexuelles hautement différenciées. Les gamètes sont formés au niveau des gonades puis migrent le long des voies géni- tales, où ils subissent des transformations les préparant à l’union. * au cours de la première semaine, l’œuf migre le long de la trompe tout en subissant sa segmentation et se transforme en blastocyste. * au cours de la 2ème semaine, des rapports étroits s’établissent entre les tissus maternels et l’œuf réalisant la nidation et aboutissant à la mise en place du placenta, annexe embryonnaire qui permettra d’assurer les fonctions de l’embryon et, par la suite, du fœtus. En même temps les cellules embryonnaires commencent leur différenciation et aboutissent à la mise en place d’un disque plan. * la 3ème semaine est marquée par deux évènements importants : - la gastrulation qui met en place le 3ème feuillet embryonnaire transformant le disque embryonnaire plan didermique en un disque embryonnaire plan tridermique. - la mise en place du tissu nerveux. * au cours de la 4ème semaine s’effectue la délimitation de l’embryon et l’organisation de sa structure interne. Le développement embryonnaire est un processus complexe de changements et de croissance où la moindre erreur sera à l’origine d’anomalies, source de malformations congénitales. L’étude du développement anormal est appelée tératologie. 28 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 GAMÉTOGENÈSE – FÉCONDATION Les objectifs éducationnels Au terme de ce cours, l’étudiant pourra : 1. Décrire la spermiogenèse. 2. Décrire les différentes étapes de l’ovogenèse. 3. Décrire le spermatozoïde mature. 4. Décrire l’ovocyte et ses annexes. 5. Décrire les étapes de la fécondation normale. 6. Citer les différentes anomalies de la fécondation. PLAN 1. Introduction 3. La fécondation 2. Gamétogenèse 3-1. Les spermatozoïdes et la préparation 2-1. Spermatogenèse à la fécondation 2-2. Le sperme et les spermatozoïdes 3-2. L’ovocyte et la préparation à la fécondation 2-3. Ovogenèse 3-3. Le moment de la fécondation 2-4. L’ovocyte et son environnement 3-4. Les phases de la fécondation 4. Les anomalies de la fécondation 4-1. Infertilité et étapes précédant la fécondation 4-2. Infertilité et fécondation 1. INTRODUCTION La fécondation se définit par l’union d’un gamète femelle ou ovocyte et d’un gamète mâle ou spermatozoïde. Il en résulte ainsi un œuf ou zygote. Le développement embryonnaire commence avec la fécondation. Le zygote est totipotent, ce qui signifie qu’il possède toutes les potentialités pour donner, « à lui tout seul », un individu entier dans toute sa diversité. Le zygote est constitué d’une seule cellule dont le noyau résulte de la fusion des noyaux du spermatozoïde et de l’ovocyte. C’est un véritable hybride puisqu’il reçoit en quantité égale du matériel héréditaire chromosomique paternel et maternel. Chacun possède en effet une part égale de l’information génétique sous forme de la moitié du nombre de chromosomes de l’espèce. Il doit donc se produire une réduction chromosomique au cours de la formation des gamètes. 2. GAMÉTOGENÈSE La gamétogenèse est un processus de maturation des cellules germinales ou gonocytes en cellules matures ou spermato- zoïdes et ovocytes. 2-1 SPERMATOGENÈSE C’est le processus de transformation des cellules souches ou spermatogonies en gamètes mâles ou spermatozoïdes dans les tubes séminifères du testicule (Fig 1b). La formation des spermatozoïdes se fait d’une façon continue dès la puberté, avec l’apparition des gonado-stimulines (FSH et LH). 2-1-1. MÉIOSE Les spermatogonies se divisent par mitose d’une part pour renouveler le stock de spermatogonies et, d’autre part, pour donner des spermatocytes I, grandes cellules à 46 chromosomes. Ces derniers subissent une division réductionnelle pour ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 29 donner deux spermatocytes II à 23 chromosomes ; cellules de petite taille groupées par paire, peu nombreuses sur les coupes histologiques, car elles se divisent rapidement pour donner de petites cellules rondes appelées spermatides. Ces cellules ne se divisent plus, mais subissent des transformations pour donner naissance aux spermatozoïdes. 2-1-2. SPERMIOGENÈSE C’est la transformation des spermatides en spermatozoïdes (Fig 2a). a- La 1ère transformation intéresse l’appareil de Golgi. Des granules apparaissent à l’intérieur des vésicules golgiennes puis ces vésicules confluent pour former la vésicule acrosomiale. Celle-ci s’applique contre la membrane nucléaire, s’étale progressivement sur une partie du noyau et constitue l’acrosome. b- Le noyau se condense, s’allonge et s’aplatit. Durant la spermiogenèse, les histones sont remplacées par de petites proté- ines basiques, les protamines qui provoquent sa forte condensation et son inactivité transcriptionnelle. c- Le diplosome : le centriole proximal se dispose au voisinage du pôle nucléaire non revêtu par l’acrosome. Le centriole distal se transforme et donne naissance aux microtubules qui constituent le flagelle. d- Les mitochondries de la spermatide subissent un regroupement caractéristique constituant un manchon mitochondrial autour des microtubules du flagelle, au niveau de la pièce intermédiaire. e- Le reste du cytoplasme de la spermatide sera phagocyté par la cellule de Sertoli. Il peut en persister une fraction sous la forme d’un corps résiduel. Il en résulte ainsi la formation d’une cellule haploïde ne renfermant que le matériel nécessaire à la fécondation. C’est une cellule polarisée faite de deux parties (Fig 2b) : * Une tête renfermant l’ADN qui est le matériel génétique, surmontée de l’acrosome contenant plusieurs enzymes néces- saires à la traversée des structures entourant l’ovocyte * Un flagelle qui assure la mobilité du spermatozoïde, l’énergie étant fournie par le manchon mitochondrial. Le tout est enveloppé par une membrane plasmique. 2-2. LE SPERME ET LES SPERMATOZOÏDES : Le sperme est constitué de spermatozoïdes (formés au niveau des testicules) baignant dans un liquide spermatique produit par l’épididyme, les vésicules séminales, la prostate et les glandes de Cowper (Fig 1 a). 2-2-1. LE SPERMATOZOÏDE MATURE, NORMAL (FIG 2A) II est produit par les tubes séminifères des testicules. Il comprend 3 parties : la tête, le col et le flagelle avec sa pièce inter- médiaire. a- La tête : mesure environ 5 µm de long. Elle est ovoïde de face et fusiforme et aplatie de profil. Elle se compose d’ : - un noyau qui renferme une chromatine très condensée. - un acrosome coiffant le noyau. Il s’est formé par fusion de vésicules golgiennes ; il contient des enzymes (hyaluronidase, acrosine, peptidases, galactosidase, neuraminidase, estérases, phospholipase C) nécessaires à la traversée de la zone pellucide entourant l’ovocyte. - une membrane plasmique qui entoure le tout. b- Le col : il fait la jonction entre la tête et le flagelle et contient le centriole proximal c- Le flagelle : constitue « l’appareil locomoteur » du spermatozoïde. La pièce intermédiaire du flagelle est très riche en mitochondries, source d’énergie sous forme d’ATP, la pièce principale fait 45 µm de long, et est suivie de la pièce terminale. Les spermatozoïdes émis par les tubes séminifères ont déjà acquis leur morphologie définitive, mais n’ont pas encore de mobilité progressive. Ils acquièrent cette mobilité au niveau de l’épididyme. Elle est dite fléchante puisqu’elle permet au spermatozoïde d’avancer en trajet droit afin de traverser rapidement le col de l’utérus après l’éjaculation. 2-2-2. LE LIQUIDE SPERMATIQUE II est légèrement alcalin (pH entre 7 et 8,5) et a une viscosité importante. Il se liquéfie 15 à 60 minutes après l’éjaculation, à 37 ° C. Il est riche en calcium, zinc, potassium, fructose, enzymes et prostaglandines. 2-3. OVOGENÈSE (FIG 3B) : Chez l’embryon de sexe féminin, les cellules germinales primordiales se différencient en ovogonies et se multiplient. Cer- taines de ces ovogonies se différencient en cellules contenant un équipement chromosomique complet (46 chromosomes) ce sont les ovocytes I. Les ovocytes I qui échappent au processus de dégénérescence entrent en division et restent bloqués en prophase de 1ère division méiotique jusqu’à la puberté. 30 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 * En même temps ces ovocytes s’entourent de cellules épithéliales (folliculaires) : Le follicule primordial est formé d’un ovocyte I et d’une seule assise cellulaire (3 à 4 cellules folliculaires aplaties). * En prépuberté, des groupes de follicules primordiaux commencent leur maturation selon des cycles hormonaux qui de- viennent progressivement réguliers. L’ovocyte augmente de taille, les cellules folliculaires deviennent cubiques. L’ovocyte synthétise des glycoprotéines qui se déposent à la surface de l’ovocyte formant la zone pellucide, il s’agit du follicule primaire. Les cellules folliculaires émettent des prolongements qui traversent la zone pellucide et viennent au contact de la membrane plasmique de l’ovocyte. Ces prolongements jouent un rôle important dans le transport des substances nutritives et des signaux de maturation vers l’ovocyte. La multiplication des cellules folliculaire et leur disposition en plusieurs couches rendent le follicule secondaire. * Ultérieurement, des espaces apparaissent entre les cellules folliculaires, ces espaces confluent pour constituer une ca- vité unique liquidienne qu’on appelle l’antrum. Il s’agit d’un follicule antral. Le tissu conjonctif qui entoure le follicule se dispose en deux couches riches en capillaires sanguins. : une thèque interne (cellulaire) et une thèque externe (fibreuse). * Le follicule mature est appelé follicule de De Graaf. II mesure 16 à 20 mm de grand axe et fait saillie à la surface de l’ovaire. À chaque cycle ovarien plusieurs follicules se développent, mais un seul arrive à maturité, les autres dégénèrent. Lors de l’ovulation qui se situe au 14ème jour du cycle (pour un cycle de 28 jours), le follicule mature libère l’ovocyte I à 46 chromosomes, resté à l’état quiescent depuis la vie intra-utérine. Ce dernier achève subitement sa 1ère division méiotique et donne deux cellules de taille différente, mais contenant chacune 23 chromosomes : un ovocyte II et un globule polaire. 2-4. L’OVOCYTE ET SON ENVIRONNEMENT (FIG. 4) À chaque cycle, l’ovaire émet un complexe cumulo-ovocytaire fait d’un ovocyte, de la corona radiata et des cellules du cumulus oophorus. 2-4-1. L’OVOCYTE est une grande cellule de 150 à 200 microns de diamètre entouré d’une zone pellucide relativement épaisse, amorphe et composée de glycoprotéines (ZP1, ZP2 et ZP3,…) qui interviennent dans les interactions gamétiques. Son cytoplasme contient peu de substances de réserve ; c’est un ovocyte II bloqué en métaphase de la 2ème division méio- tique. 2-4-2. LA ZONE PELLUCIDE forme une gaine autour de l’ovocyte et de son globule polaire. 2-4-3. LA CORONA RADIATA est constituée par une couche de cellules folliculaires cubiques ou cylindriques possédant des prolongements cytoplasmiques qui traversent la zone pellucide et entrent en contact avec la membrane plasmique de l’ovocyte. Les cellules de la corona radiata possèdent un équipement intracellulaire très développé et présentent entre elles des jonctions de type GAP. 2-4-4. LES CELLULES DU CUMULUS OOPHORUS sont des cellules folliculaires, situées autour de la corona radiata. Le cumulus joue un rôle important en filtrant les spermatozoïdes les plus mobiles, en les préparant à la réaction acrosomique et en facilitant leur traversée de la zone pellucide. 3. LA FÉCONDATION 3-1. LES SPERMATOZOÏDES ET LA PRÉPARATION À LA FÉCONDATION 3-1-1. LES SPERMATOZOÏDES émis lors de l’éjaculation avec le liquide spermatique sont déposés au fond du vagin, ils entament immédiatement la traversée du col de l’utérus grâce à la glaire cervicale (Fïg 5a, 5b). 3-1-2. LA GLAIRE CERVICALE (Fig 6) : L’orifice du col utérin est normalement obstrué par un mucus cervical élaboré par les glandes de l’endocol et dont la composition, la structure, le pH et la viscosité varient en fonction du cycle ovarien, c’est la glaire cervicale. - C’est en période périovulatoire que la glaire cervicale est la plus perméable, réunissant les conditions optimales de péné- tration des spermatozoïdes. - La glaire cervicale constitue cependant une véritable barrière pour le liquide spermatique, les spermatozoïdes peu ou pas mobiles et à morphologie anormale. - La glaire cervicale offre aux spermatozoïdes des conditions de pH plus favorables, moins acides que celui du vagin et leur fournit du glucose (source énergétique). Elle peut constituer une réserve de spermatozoïdes qui seront relâchés par ondes successives. 3-1-3. LE TRANSIT DANS LA CAVITÉ UTÉRINE ET LES TROMPES : Les spermatozoïdes doivent remonter jusqu’au 1/3 externe de la trompe où se fera la fécondation. Ce transit se fait rapidement grâce : ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 31 - à la mobilité des spermatozoïdes - aux contractions musculaires de l’utérus et des trompes qui créent des courants liquidiens. - probablement aux battements ciliaires de l’épithélium tubaire. Seule une faible fraction des spermatozoïdes éjaculés atteint l’ampoule de la trompe de Fallope. Les autres meurent et seront détruits par le système immunitaire. Il n’a pas été mis en évidence de facteur chimiotactique pour attirer les sper- matozoïdes. 3-1-4. DÉCAPACITATION ET CAPACITATION La capacitation des spermatozoïdes correspond à l’acquisition des propriétés fécondantes. Cette capacitation a été bien mise en évidence chez l’animal. Les expériences de fécondation in vitro montrent que ce phénomène intervient également dans l’espèce humaine. - Les spermatozoïdes de nombreux mammifères étudiés ne sont capables de féconder que s’ils ont séjourné dans le tractus génital femelle, dans le liquide tubaire ou dans un milieu artificiel de composition voisine. Les modifications qui se produi- sent sont désignées par le terme de capacitation qui est l’acquisition de propriétés fécondantes. Elle peut être supprimée si on replace les spermatozoïdes dans le plasma séminal. - Dans l’épididyme, des facteurs se fixeraient à la surface de la membrane cytoplasmique de la tête du spermatozoïde. Cette fixation bloquerait des récepteurs membranaires et rendrait les spermatozoïdes non fécondants. Il y a aussi une modifi- cation de la composition de la membrane qui devient « rigide » peu apte à la fusion. C’est la décapacitation. - Dans le tractus génital féminin (Fig 3a), les spermatozoïdes seraient débarrassés de ces facteurs de décapacitation. Les modifications peuvent consister en un retrait ou une modification d’un revêtement protecteur de la membrane des sper- matozoïdes les sensibilisant ainsi au milieu et à l’ovocyte. La membrane est aussi rendue plus fluide (par modification du rapport entre cholestérol et phospholipides), ce qui est un préalable nécessaire à la réaction acrosomique. - L’expérimentation animale a montré que des spermatozoïdes non-capacités ne peuvent traverser la zone pellucide et, même s’ils sont mis en contact direct avec la membrane ovocytaire, ils ne peuvent fusionner avec l’ovocyte. 3-2. L’OVOCYTE ET LA PRÉPARATION À LA FÉCONDATION Lors de l’ovulation, l’ovocyte entouré de la zone pellucide, de la corona radiata et des cellules du cumulus oophorus est émis par l’ovaire. L’ovocyte est capté par les franges du pavillon de la trompe. Il atteint l’ampoule tubaire à la jonction 1/3 externe, 2/3 interne de la trompe (site normal de la fécondation). 3-3. LE MOMENT DE LA FÉCONDATION Les spermatozoïdes conservent en principe leur pouvoir fécondant au moins pendant 48 h. L’ovocyte est fécondable pen- dant environ 24 h. Un rapport sexuel a donc des chances d’être fécondant s’il a lieu 48 h avant l’ovulation et jusqu’à 24 h après. La période fécondable est très variable en raison des difficultés de détermination précise de la date de l’ovulation et des variations de la durée des cycles. Comme la phase lutéale dure 14 jours, il est possible d’estimer la date de l’ovulation quand les cycles sont réguliers. 3-4. LES PHASES DE LA FÉCONDATION 3-4-1 PÉNÉTRATION DU CUMULUS OOPHORUS (Fïg 7 a) : Le cumulus composé de cellules baignant dans une matrice riche en acide hyaluronique ne se laisse traverser que par des spermatozoïdes capacités. Une hyaluronidase adsorbée à la surface des spermatozoïdes facilite leur passage entre les cellules du cumulus dû, surtout, à leur mobilité. 3-4-2 PÉNÉTRATION DE LA ZONE PELLUCIDE a- Fixation : le spermatozoïde reconnaît, quand il est capacité, la zone pellucide d’un ovocyte de la même espèce. L’adhé- sion aussi est spécifique d’espèce et se fait grâce à une enzyme de la membrane spermatique. Cet attachement déclenche la réaction acrosomique. b- La réaction acrosomique (Fig 7b) : Elle est déclenchée, in vivo, par la zone pellucide et, in vitro, par des ionophores calciques déclenchant un afflux de calcium dans les spermatozoïdes. Les membranes plasmique et acrosomique externe fusionnent progressivement en formant des vésicules entre lesquelles se créent des fenestrations libérant le contenu de l’acrosome. C’est une réaction dépendante du calcium et faisant intervenir des phospholipases. c- Pénétration de la zone pellucide (Fig 8) : la traversée de la zone pellucide est due à la mobilité des spermatozoïdes et à l’action des enzymes acrosomiales. 3-4-3 FUSION DES GAMÈTES (Fig 9) : après franchissement de la zone pellucide, le spermatozoïde se retrouve dans l’espace périvitellin et entre en contact avec la membrane plasmique de l’ovocyte. La fusion se produit avec la membrane qui recouvre le segment équatorial de la tête du spermatozoïde. Cette fusion nécessite des modifications biochimiques 32 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 de la membrane secondaire à la réaction acrosomique. Un ligand de la membrane spermatique et son récepteur de la membrane ovocytaire sont nécessaires à cette fusion. La membrane, spermatique est intégrée à celle de l’ovocyte alors que le contenu du spermatozoïde est incorporé au cytoplasme ovocytaire. a- Activation de l’ovocyte (Fig 10a, 10b) : les premiers signes de cette activation sont des changements de potentiel membranaire et des augmentations de la concentration intracellulaire de calcium en plusieurs vagues successives. Ces phénomènes vont induire l’exocytose des granules corticaux et la reprise de la méiose. L’exocytose des granules corticaux libère des enzymes hydrolytiques qui modifient la zone pellucide, la rendant infranchis- sable pour d’autres spermatozoïdes : c’est la réaction corticale aboutissant au blocage de la polyspermie. b- Formation, développement et migration des pronoyaux (Fig 11) : le noyau spermatique se décondense, se réhydrate et sa membrane se fragmente durant le passage du noyau ovocytaire de la métaphase à la télophase de la deuxième division. Après l’expulsion du deuxième globule polaire, deux membranes nucléaires vont se former autour du matériel chroma- tinien masculin et féminin donnant les deux pronoyaux. La synthèse d’ADN commence simultanément dans chaque pro- nucleus, environ 12 h après la fusion. Les deux pronoyaux migrent vers le centre de l’œuf (ou zygote) sous le contrôle du cytosquelette et fusionnent après établissement du fuseau de la première division de l’œuf. C’est la phase d’amphimixie, marquée par : - la « rupture « des enveloppes nucléaires des 2 pronoyaux - la condensation de la chromatine en chromosome - la mise en place d’un fuseau mitotique - la première division mitotique du zygote c- Expression du nouveau génome : empreinte génomique Pour assurer sa survie et ses premières divisions cellulaires, le zygote utilise les transcrits maternels. Après épuisement, les transcrits maternels sont remplacés par des transcrits zygotiques L’empreinte parentale est l’expression différentielle des génomes paternel et maternel. L’empreinte parentale persiste au cours des divisions cellulaires chez l’embryon et au cours de la vie. Elle est effacée pendant la gamétogenèse et se rétablit au moment de la fécondation. Au total, les conséquences de la fécondation sont : * la reconstitution du nombre diploïde de chromosomes * la formation d’un nouveau génome différent de celui du père et de celui de la mère * la détermination du sexe du zygote, dont la responsabilité revient au spermatozoïde. 4. LES ANOMALIES DE LA FÉCONDATION Un zygote peut être anormal avec la présence d’un nombre de pronoyaux différent de deux. Il est alors le plus souvent à l’origine d’une fausse couche très précoce qui peut passer inaperçue, sinon la grossesse peut se poursuivre avec apparition de malformations. L’infertilité peut être due à des anomalies de la fécondation. On ne considère qu’un couple est infertile qu’après 1 à 2 ans de vie commune. 4-1. INFERTILITÉ ET ÉTAPES PRÉCÉDANT LA FÉCONDATION 4-1-1 CHEZ L’HOMME, les anomalies du sperme et des spermatozoïdes sont nombreuses (intérêt du spermogramme et du spermocytogramme). * L’azoospermie : absence totale de spermatozoïdes dans l’éjaculat, soit par absence de production par les tubes sémi- nifères (sécrétoire) soit par obstruction des voies excrétrices génitales (excrétoire). * L’oligospermie correspond à un nombre diminué de spermatozoïdes dans l’éjaculat, le sperme est alors peu ou pas fé- condant (numération < 39 M/éjaculat). * L’asthénospermie se traduit par un nombre diminué de spermatozoïdes mobiles, ce qui réduit leurs possibilités fé- condantes (Mobilité progressive < 32 % dans l’heure qui suit l’éjaculation). * La tératospermie correspond à un nombre élevé de spermatozoïdes morphologiquement anormaux dans le sperme (>70 %). Ces différentes anomalies (oligospermie, asthénospermie et tératospermie) peuvent s’associer, ce qui réduit les capacités fécondantes du sperme. La qualité du liquide spermatique (ou plasma séminal) peut être modifiée avec un retentissement sur la qualité des sper- matozoïdes. Il peut s’agir d’une viscosité trop élevée, d’un pH trop acide ou basique, d’anomalies biochimiques ou de la présence d’auto-anticorps anti-spermatozoïdes. ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 33 4-1-2 CHEZ LA FEMME : les anomalies de la gamétogénèse sont plus difficiles à apprécier puisque l’ovocyte n’est pas directement accessible. Toutefois, les bilans hormonaux permettent de savoir s’il y a eu ovulation ou non. Par ailleurs, le transit des spermatozoïdes peut être entravé en particulier : * par une glaire cervicale de composition anormale * par une obstruction des trompes * par des malformations utérines * par des anticorps anti-spermatozoïdes chez la femme 4-2. INFERTILITÉ ET FÉCONDATION 4-2-1. FÉCONDATION ANORMALE AVEC GAMÈTES NORMAUX. C’est le cas lorsque plusieurs spermatozoïdes pénè- trent un ovocyte (polyspermie). * Si un seul subit l’amphimixie, il conduit à un zygote normal, car les autres spermatozoïdes dégénèrent. * Si plusieurs spermatozoïdes forment plusieurs pronoyaux, le zygote est anormal et peut dégénérer. 4-2-2. FÉCONDATION ANORMALE AVEC GAMÈTES ANORMAUX. C’est le cas des anomalies génétiques des gamètes. * Si les anomalies chromosomiques sont « majeures » : avortement plus ou moins précoce. Exemples : les polyploïdies (69, 92 chromosomes), les monosomies des autosomes (chromosomes non sexuels). * Si les anomalies chromosomiques sont « mineures » : le zygote peut être viable, mais l’individu qui en résulte sera anor- mal (syndromes génétiques). Exemples : Présence de tout ou partie d’un chromosome en trop (trisomie) ou en moins (monosomie) 34 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1   ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 35   36 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1       ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 37     38 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1   ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 39 PREMIÈRE SEMAINE DU DÉVELOPPEMENT EMBRYONNAIRE Les objectifs éducationnels Au terme de ce cours, l’étudiant pourra : 1. Citer les facteurs assurant la migration tubaire de l’œuf 2. Décrire la compaction de l’œuf 3. Indiquer le résultat de la compaction de l’œuf 4. Décrire les modifications qui transforment l’œuf en blastocyste 5. Citer les phénomènes caractérisant la préparation de l’utérus à la nidation PLAN 1. Introduction 2. La migration de l’œuf 3. La segmentation de l’œuf 4. La compaction 5. La formation du blastocyste 6. Préparation de la muqueuse utérine à la nidation 1. INTRODUCTION L’œuf mesure environ 150 µm de diamètre ; il est constitué d’une cellule unique entourée de la zone pellucide, de la corona radiata et des cellules du cumulus oophorus qui se détachent dans la trompe. * Après amphimixie, l’œuf se divise en 2 cellules appelées blastomères : c’est le début des divisions cellulaires ou segmen- tation qui se déroule en même temps que la migration de l’œuf le long de la trompe utérine. * Pendant la période de vie libre de l’œuf qui va de la fécondation (jour J1) jusqu’au début de la nidation, l’œuf est totale- ment autonome : c’est la progestation. Elle a une durée relativement fixe au-delà de laquelle, l’œuf meurt s’il ne s’implante pas. Au cours de cette période, la muqueuse utérine complète sa préparation pour recevoir l’œuf. 2. LA MIGRATION DE L’ŒUF (Fig. 1) Au fur et à mesure qu’il se divise, l’œuf est transporté depuis le 1/3 externe de la trompe (lieu de la fécondation) jusqu’à la cavité utérine. Cette migration dure environ 6 à 7 jours. L’œuf parcourt ainsi successivement la trompe utérine (trajet tubaire) et la cavité utérine (trajet utérin). La trompe joue un rôle important dans la migration de l’œuf et dans sa survie : * L’œuf n’a par lui-même aucune mobilité propre ; il se déplace grâce : - aux contractions musculaires de la paroi de la trompe. - aux mouvements des cils vibratiles des cellules de l’épithélium de la trompe qui se font tous dans le même sens. - au courant liquidien tubaire qui naît des deux facteurs précédents. * Le liquide tubaire assure la nutrition de l’œuf au cours de son transit dans la trompe. * Le liquide tubaire joue aussi un rôle important dans le décrochage des cellules de la corona radiata : l’activité fibrinoly- tique et la présence d’ions carbonates dispersent ces cellules, mais respectent la zone pellucide. 40 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1   Figure 1 Migration de l’œuf dans la trompe Le transit intra tubaire dure environ 4 jours au terme desquels l’œuf arrive au niveau de l’orifice tubaire de l’utérus. Ce transit est sous le contrôle des hormones stéroïdes sexuelles qui agissent directement sur la contraction des fibres muscu- laires de la paroi tubaire. 3. LA SEGMENTATION DE L’ŒUF (FIG. 2) L’œuf se divise après sa formation par mitoses successives pour former les blastomères. La première division est particu- lièrement longue. Il faut environ 30 heures pour voir les deux premiers blastomères. Les mitoses se poursuivent dans le volume inextensible de la zone pellucide ce qui réduit la taille des cellules à chaque division. Certains blastomères meurent. La régulation du nombre de cellules nécessite la disparition de plusieurs cellules. La segmentation aboutit au 4ème jour à la formation, d’un massif cellulaire sphérique plein dont la surface est irrégulière, bosselée, ayant l’aspect d’une mûre et qu’on appelle morula. Elle est composée d’une trentaine de blastomères apparem- ment tous identiques et limitée par la zone pellucide. C’est à ce stade que l’œuf atteint l’orifice tubo-utérin et pénètre dans la cavité utérine. Il a perdu sa corona radiata, mais reste entouré par sa zone pellucide. Il reste libre environ 2 jours puis commence sa nidation dans la muqueuse utérine.   Figure 2 Fécondation-Segmentation-Blastocyste ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023 / THEME 3 - PCEM1 41 4. LA COMPACTION (FIG. 2) La compaction est la 1ère étape visible de la différenciation de la morula. Elle correspond à des modifications de la polarité cellulaire et à l’installation d’une dualité cellulaire : cellules du bouton embryonnaire et cellules du trophoblaste. En effet les divisions cellulaires génèrent à chaque fois des cellules déterminées de manière différente selon la partie active de leur génome. On a un passage progressif de la totipotence (capacité de donner tous les types cellulaires) à la multipotence (capacité à donner plusieurs types de cellules). Ceci est dû à l’inactivation de nombreux gènes et à l’activation d’autres, en fonction du tissu considéré. Seules les futures cellules germinales gardent leur totipotence. Les blastomères de la morula sont peu adhérents entre eux avec un arrangement cellulaire lâche. La cohésion de ces blas- tomères change : - les plus périphériques établissent entre eux des liaisons étanches qui isolent la morula du milieu extérieur ; ils déve- loppent également des microvillosités à leur pôle apical et forment le trophoblaste. - les plus internes restent apolaires, communiquent entre eux par des jonctions de type gap et forment le bouton em- bryonnaire ou masse cellulaire interne. Jusqu’au stade 4 blastomères, il n’y a pas d’activité de transcription zygotique : l’expression zygotique du génome débute au stade 4-8 blastomères jusqu’au stade 8 blastomères, les cellules sont totipotentes capables d’exprimer la totalité du programme génétique et de participer à l’édification de tous les tissus extra et intraembryonnaires. La totipotence est liée à l’expression des gènes de la famille Oct (octamère). La différenciation observée lors de la compaction signe la perte de la totipotence des blastomères qui abordent une pé- riode dite de pluripotence avec une expression préférentielle du génome d’origine paternelle dans le trophoblaste et du génome d’origine maternelle dans la masse cellulaire interne (empreinte génomique). L’INACTIVATION DE L’X L’inactivation de l’X est aléatoire, elle n’a lieu que chez l’embryon féminin XX. Dans les cellules embryonnaires, l’inactivation s’effectue au hasard dès J6 et touche indifféremment l’X d’origine paternelle (Xp) ou maternelle (Xm). Alors que, classiquement dans les cellules extraembryonnaires (placenta), l’inactivation est sou- mise à empreinte et touche l’Xp d’une façon préférentielle. 5. LA FORMATION DU BLASTOCYSTE * À partir du 5ème jour, des espaces intercellulaires apparaissent au centre de la morula, liés à la présence de liquide prove- nant du liquide tubaire puis utérin. Ces espaces intercellulaires vont confluer pour former une cavité : le blastocèle. L’œuf est appelé alors blastocyste. Il est formé d’une masse cellulaire interne (bouton embryonnaire ou pôle embryonnaire) et d’un trophectoderme et du blasto- cèle. La zone pellucide, présente jusqu’au 6ème jour, joue un rôle de protection contre les agressions cellulaires, bactériennes ou virales. Elle constitue une barrière non seulement physique, mais également chimique, car elle contient de l’interféron et des substances de type lysozyme élaborés par l’œuf. Au 6ème jour se produit la rupture de la zone pellucide. L’embryon sort de sa zone pellucide : c’est l’éclosion. Des phénomènes mécaniques et chimiques permettent d’expliquer cette rupture : - La fragilisation due à l’action des enzymes déversées par les spermatozoïdes entourant l’ovocyte au cours de leur réaction acrosomique. - L’action des enzymes protéolytiques du trophoblaste contribue à la dissolution partielle de la zone pellucide. - La multiplication des cellules à l’intérieur de l’œuf entraîne une augmentation de la pression. - Les contractions des cellules de l’œuf créent un « traumatisme physique » direct sur la zone pellucide. 6. PRÉPARATION DE LA

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