Séance 7 _ Capitalocène et capital fossile PDF

Summary

Ce document est un résumé d'un chapitre de l'ouvrage d'Andreas Malm "L'anthropocène contre l'histoire". Il décrit le passage de l'énergie hydraulique à l'énergie à vapeur dans l'industrie du coton britannique et ses conséquences dans le contexte de l'industrialisation et de la consommation de combustibles fossiles. Il aborde notamment les notions de Capitalocène et de capital fossile.

Full Transcript

"L'anthropocène contre l'histoire" d'Andreas Malm (2016) Chapitre 2, Les origines du capital fossile : le passage de l'eau à la vapeur dans l'industrie du coton britannique, lisez : ○ les pages 65 à 112, jusqu'à la phrase "Mais le pouvoir sur la main d'oeuvre a été un facteur dominant de...

"L'anthropocène contre l'histoire" d'Andreas Malm (2016) Chapitre 2, Les origines du capital fossile : le passage de l'eau à la vapeur dans l'industrie du coton britannique, lisez : ○ les pages 65 à 112, jusqu'à la phrase "Mais le pouvoir sur la main d'oeuvre a été un facteur dominant de la transition." résumé de la page 65 à la page 90 et explications des notions : Capitalocène et capital fossile : Le passage de L'anthropocène contre l'histoire d'Andreas Malm, couvrant les pages 65 à 90 du chapitre 2, explore le passage de la force hydraulique à la vapeur dans l'industrie du coton britannique et ses conséquences dans le contexte de l'industrialisation et de la consommation de combustibles fossiles. Voici un résumé détaillé de cet extrait en 1000 mots : Le contexte historique et l'industrie du coton Andreas Malm décrit comment, au début de l'industrialisation, les moulins à coton britanniques fonctionnaient principalement à l'énergie hydraulique, considérée comme une ressource locale, renouvelable et économique. Cependant, la transition vers la machine à vapeur, malgré son coût supérieur et sa dépendance au charbon, représente un tournant décisif dans l'histoire industrielle. Selon Malm, ce passage à la vapeur n'est pas uniquement une évolution technologique logique ou inévitable ; il est aussi ancré dans des dynamiques économiques, sociales et géographiques qui sont fondamentales pour comprendre l'origine du capital fossile. Le choix stratégique de la vapeur sur l’eau Malm démontre que la décision de recourir à la vapeur dans l'industrie n'était pas fondée sur la nécessité d’une énergie plus efficace. En réalité, les moulins à eau offraient une énergie souvent plus rentable, surtout en contexte rural où l'eau abondait. Cependant, la localisation des moulins représentait un enjeu : l’eau, bien que puissante et renouvelable, dictait l’implantation des usines en milieu rural, loin des centres urbains et des pôles de main-d’œuvre. L’avantage majeur de la vapeur, pour les industriels, était la liberté géographique qu’elle offrait. Contrairement à l’eau, la vapeur permettait l’installation d’usines dans les villes, proches des travailleurs et des infrastructures de transport. Cette flexibilité facilitait l’exploitation de la main-d’œuvre urbaine, laquelle, en grande partie composée de migrants ruraux, acceptait de bas salaires. Malm souligne ici l'intérêt stratégique pour les capitalistes : la centralisation de la production et la réduction des coûts de main-d’œuvre surpassaient les coûts accrus de la vapeur et du charbon. La machine à vapeur comme outil de contrôle L’un des aspects les plus novateurs de l’analyse de Malm est sa perspective sociopolitique de la technologie de la vapeur. Loin d’être une simple source d’énergie, la machine à vapeur représente un instrument de contrôle social. En permettant aux propriétaires d’usines de s’affranchir des contraintes naturelles imposées par l’énergie hydraulique, la vapeur renforce la discipline des travailleurs. En effet, en centralisant les opérations dans des espaces clos, les industriels peuvent surveiller de plus près leurs ouvriers, imposer des horaires fixes et intensifier le travail. Malm explique que la régulation de l’énergie, qu’elle soit hydraulique ou à vapeur, joue un rôle clé dans la discipline des travailleurs. Tandis que l’énergie hydraulique reste tributaire des cycles naturels (les crues, les sécheresses), l’énergie à vapeur, quant à elle, offre un contrôle continu et fiable, permettant d’étendre les heures de travail, indépendamment des conditions météorologiques. Cela accentue l’exploitation de la main-d’œuvre et améliore la productivité industrielle. Impacts environnementaux et fondements du capital fossile Cette transition a également des conséquences écologiques majeures, que Malm désigne comme la genèse du capital fossile, c’est-à-dire un modèle économique dépendant de l’exploitation des énergies non renouvelables. En optant pour la vapeur, les industriels initient une dynamique de consommation massive de charbon, ce qui entraîne une rupture avec les énergies renouvelables. Ce choix ne résulte pas de l’efficacité énergétique ou de la rentabilité intrinsèque, mais bien d’une logique de domination et de contrôle des ressources humaines et naturelles. Selon Malm, cette bascule vers le charbon marque le début d’une ère où la combustion d’énergies fossiles devient le pilier de la croissance économique. Il critique ainsi une logique capitaliste qui repose sur la dégradation de l’environnement pour maximiser les profits, sans égard pour les conséquences climatiques et environnementales à long terme. La machine à vapeur incarne cette idéologie du capital fossile, qui privilégie une croissance économique effrénée au détriment de la durabilité. Figures et influences majeures Malm fait également référence à des figures importantes de cette époque et à des penseurs qui ont influencé l’analyse économique de l'énergie. L’invention de la machine à vapeur par James Watt et son perfectionnement jouent un rôle central. Watt, souvent célébré pour son apport technologique, est ici présenté par Malm comme un acteur majeur de cette révolution industrielle fondée sur le charbon. Watt améliore la machine de Newcomen pour en faire un moteur plus puissant et plus adaptable aux besoins industriels, et cette invention devient le symbole de la domination des combustibles fossiles dans l’économie. Malm mentionne aussi des économistes classiques qui ont observé ou même soutenu l’essor de l’industrie du charbon sans remettre en question les impacts environnementaux. En ce sens, l’essor du capital fossile est soutenu par un discours économique dominant qui valorise l’accumulation de capital par tous les moyens, même au détriment de l’équilibre écologique. Conclusion Dans cet extrait, Malm démontre que le passage de l’eau à la vapeur dans l’industrie du coton n’était pas simplement une question de progrès technique, mais le résultat d’un choix motivé par la recherche de contrôle économique et social. Ce passage inaugure une ère de dépendance aux énergies fossiles, posant les bases du capitalisme industriel tel que nous le connaissons aujourd’hui, avec ses conséquences environnementales et sociales. L'analyse de Malm éclaire donc l'origine des problèmes écologiques modernes, en montrant que la révolution industrielle et la dépendance aux combustibles fossiles n'étaient pas une évolution inévitable, mais une décision motivée par la logique capitaliste. explications des notions : Le Capitalocène est un concept qui désigne une ère où le capitalisme industriel est identifié comme le principal moteur des transformations environnementales, remplaçant la notion d'Anthropocène qui attribue ces changements à l'humanité en général. Il met en lumière la responsabilité spécifique du système capitaliste dans la crise écologique, notamment à travers l’exploitation des ressources et la dégradation de l’environnement pour maximiser les profits. Le capital fossile, quant à lui, désigne un modèle économique basé sur la dépendance aux énergies fossiles, telles que le charbon et le pétrole, pour alimenter la croissance et la production industrielle. Ce concept met en évidence comment la combustion de ces énergies est au cœur de l’accumulation de capital, tout en ayant des conséquences écologiques graves. Dans l'extrait de L'anthropocène contre l'histoire, Malm explique comment le passage de l’eau à la vapeur dans l’industrie britannique du coton illustre le début de cette logique du capital fossile. La machine à vapeur, alimentée par le charbon, est adoptée non pour son efficacité énergétique, mais pour maximiser le contrôle capitaliste sur la production et les travailleurs, ce qui correspond bien à la notion de Capitalocène, où l'exploitation environnementale est intrinsèque au capitalisme.

Use Quizgecko on...
Browser
Browser