Neuropharmacologie Cours 5 (A2024) PDF
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Université de Montréal
Olivier Paquin, D.Ps.
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This document presents a summary of a neuropharmacology course (Cours 5). It covers topics such as action potentials, postsynaptic potentials, summation, and different types of drugs. The summary highlights neuropharmacology, neurophysiology, and relevant medical terms.
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COURS 5 : LA NEUROPHARMACOLOGIE PSYCHOLOGIE PHYSIOLOGIQUE A2024 Olivier Paquin, D.Ps. Neuropsychologue SURVOL Potentiel d’action DU Potentiels postsynap...
COURS 5 : LA NEUROPHARMACOLOGIE PSYCHOLOGIE PHYSIOLOGIQUE A2024 Olivier Paquin, D.Ps. Neuropsychologue SURVOL Potentiel d’action DU Potentiels postsynaptiques Potentiels postsynaptiques DERNIER excitateurs (PPSE) inhibiteurs (PPSI) Petites dépolarisations de la Petites hyperpolarisations de la membrane (augmentation de la valeur membrane Varient selon la stimulation COURS du potentiel) Varient selon la stimulation Gradués Gradués Subissent le décrément Subissent le décrément spatiotemporel spatiotemporel N’atteignent jamais le seuil N’atteignent jamais le seuil d’activation d’activation Réduisent la probabilité que le Favorisent la création d’un potentiel neurone crée un potentiel d’action d’action du neurone Sommation algébrique Intégration par les corps cellulaires des potentiels postsynaptiques se déplaçant sur la membrane A lieu au cône d’émergence de l’axone ou zone gâchette du neurone (où est créé le potentiel d’action) Sommation spatiale Sommation temporelle Intégration des potentiels Intégration des potentiels apparaissant à différents apparaissant sur un petit laps endroits de temps VIDÉO RÉCAPITULATIVE https://www.youtube.com/watch?v=LrzWhuKYxew AUJOURD’HUI 1er octobre Bases de la neuropharmacologie Médicaments et drogues BASES DE LA NEUROPHARMACOLOGIE LES AGENTS NEUROPHARMACOLOGIQUES Qu’est-ce qu’une substance psychoactive? Une substance qui intervient dans la transmission synaptique et qui induit des effets sur l’humeur, les pensées, l’expérience, l’émotivité, l’activité et/ou la santé. Exemples : médicaments (usage médical), drogues (usage récréatif). Avantage : ces substances peuvent permettre de découvrir de nouveaux traitements médicamenteux visant à soulager plusieurs problématiques neurologiques ou psychologiques. Inconvénient : ces substances peuvent à l’occasion conduire à la toxicomanie (dépendance psychique et physique, accoutumance, intoxication). LA PHARMACOCINÉTIQUE Ensemble des facteurs qui déterminent : ① l’entrée de la substance dans l’organisme (absorption) ; ② les déplacements corporels d’un agent exogène vers son site d’action (distribution) ; ③ les transformations chimiques de la substance par le système enzymatique de l’organisme (métabolisme) ; ④ l’évacuation de la substance hors du corps (élimination). LES VOIES D’ADMINISTRATION Voie d’administration Vitesse de l’effet Ingestion Orale (comprimé, gélule, sirop, etc.) Rectale (suppositoire) Lente à modérée Absorption Cutanée (patch) Inhalation Fumée Modérée à Nasale très rapide Poudre ou atomiseur Injection périphérique Sous-cutanée Modérée à Intramusculaire très rapide Intrapéritonéale Intraveineuse Injection centrale Intraventriculaire Rapide à Intrathécale (dans le LCR médullaire) très rapide Sous-durale (sous la dure-mère) Intracérébrale LES VOIES D’ADMINISTRATION (SUITE) LA BIODISPONIBILITÉ Proportion d’une substance administrée qui va effectivement atteindre la circulation sanguine sous forme inchangée, ce qui rend possible le parcours jusqu’à sa destination (site d’action) dans l’organisme. Deux facteurs interviennent dans ce calcul : La quantité absorbée ou activée ; La quantité éliminée ou inactivée par 1) l’interaction avec des protéines neutralisantes, 2) par sa dégradation métabolique ou 3) par son excrétion. Effet de premier passage : transformation d’un médicament dans l’organisme lors de son premier passage par le foie avant d’atteindre la circulation sanguine, lorsqu’il est administré par voie orale ; ce phénomène contribue à la réduction de la biodisponibilité. Défi majeur : barrière hémato-encéphalique LA BARRIÈRE HÉMATOENCÉPHALIQUE (BHE) Ce que l’on sait déjà… Le cerveau est un organe très finement régulé au niveau électrochimique, de sorte que ses fonctions peuvent être gravement perturbées par l’introduction de toutes sortes de molécules. Comment le cerveau se protège-t-il alors? Il existe un mécanisme qui empêche le passage de nombreuses substances toxiques dans le sang vers l’encéphale : la barrière hématoencéphalique. La BHE réfère à la structure formée par les cellules endothéliales qui tapissent les capillaires du côté du flux sanguin, reliées entre elles par des jonctions serrées. Ces cellules sont elles-mêmes entourées par les extrémités des branches des astrocytes, qui permettent la régulation du flux sanguin local. Comment les vaisseaux sanguins de l’encéphale diffèrent-ils de ceux du reste du corps? Ailleurs dans le corps, les cellules qui constituent la paroi des vaisseaux sanguins (on les appelle « cellules endothéliales) sont espacées, donc la plupart des molécules passent facilement dans les tissus avoisinants. Au niveau de l’encéphale, les cellules endothéliales sont étroitement serrées, formant ainsi une barrière contre le passage de nombreuses molécules, particulièrement les protéines et d’autres molécules de grande taille. LA BHE EN IMAGES LA BHE (SUITE) Où se trouve la BHE? Partout dans le cerveau! Il n’y a pas d’emplacement spécifique, car la barrière résulte de la structure particulière des vaisseaux sanguins cérébraux. Rôle : Elle sert à limiter et à contrôler les échanges entre le tissu nerveux et le sang, donc elle agit comme facteur de protection contre les agents infectieux et autres substances indésirables susceptibles d’atteindre le cerveau. Elle permet aussi le passage de nutriments indispensables au fonctionnement du cerveau, ainsi que l’évacuation des déchets produits par ce fonctionnement. Inconvénient : Ce filtre extrêmement sélectif complique le traitement médicamenteux d’un grand nombre de maladies neurologiques, car de nombreuses molécules actives ne peuvent pas traverser la BHE. L’efficacité des médicaments psychotropes dépend, entre autres, de leur capacité à passer à travers la BHE. L’ÉLIMINATION La durée de l’effet de la molécule administrée dépend grandement de la manière dont elle est détruite ou expulsée du corps. 3 options possibles : Être catabolisées dans différentes parties de l’organisme, dont les reins, le foie et l’intestin ; Être excrétées par voie urinaire, par les fèces, la sueur, le lait maternel et l’air exhalé ; S’accumuler dans le corps et devenir toxiques. Il arrive que les produits de la métabolisation (i.e. les métabolites) sont eux-mêmes actifs et peuvent être la source des effets secondaires indésirables des médicaments ou des drogues. LA PHARMACODYNAMIQUE Étude des facteurs qui déterminent la relation entre un agent pharmacologique et sa cible ; par exemple, la pharmacodynamique s’intéresse aux interactions d’un médicament et des récepteurs responsables de son effet dans l’organisme. Affinité : degré d’attraction chimique entre un ligand et son récepteur, ce qui distingue l’efficacité de deux agents psychoactifs. Efficacité : propension d’un ligand à activer un récepteur. L’INDEX THÉRAPEUTIQUE Écart entre les concentrations actives et toxiques d’une substance. Index thérapeutique élevé (ou large) : réfère aux médicaments efficaces à haute dose, parce que la marge entre la dose efficace (thérapeutique) et la dose toxique est importante. Index thérapeutique faible (ou étroit) : réfère aux médicaments pour lesquels les posologies d’administration doivent être bien définies, afin que les concentrations plasmatiques restent strictement dans l’intervalle thérapeutique. LA TOLÉRANCE L’administration de substances psychoactives provoque des changements dans l’environnement chimique du cerveau. Pour s’adapter à ces changements, l’organisme se développe un mécanisme de protection en développant une tolérance aux drogues, ce qui s’exprime par une diminution de la réponse lors d’expositions répétées à une même substance. Ainsi, le consommateur a besoin de doses accrues pour obtenir l’effet recherché. La tolérance aux drogues peut s’établir de plusieurs façons : Tolérance métabolique : Les organes chargés des processus métaboliques (p. ex. le foie) accroissent progressivement leur efficacité à dégrader et à éliminer la drogue avant qu’elle n’endommage le cerveau ou d’autres organes. Tolérance fonctionnelle (voir précisions à la diapo suivante) : Les cellules du tissu cible modifient leur sensibilité à la drogue, souvent en régulant le nombre de récepteurs synaptiques en fonction. Cette régulation fait varier la sensibilité des neurones en direction opposée à l’effet de la drogue. Tolérance croisée : La tolérance à une drogue se généralise à d’autres drogues appartenant à la même classe chimique. LA TOLÉRANCE FONCTIONNELLE Au fil d’une exposition répétée à une drogue agoniste, soit une drogue qui vise à imiter l’effet du neurotransmetteur, les récepteurs cibles entreprennent : Une régulation à la baisse (down-régulation) : diminution du nombre de récepteurs disponibles pour la liaison d’une drogue agoniste, afin de compenser l’activation anormale des récepteurs par cette drogue. En diminuant le nombre de récepteurs qui activent l’effet, il faut alors plus de drogue pour créer le même effet. Au fil d’une exposition répétée à une drogue antagoniste, soit une drogue qui vise à bloquer l’effet du neurotransmetteur, les récepteurs ciblés entreprennent : Une régulation à la hausse (up-régulation) : augmentation du nombre de récepteurs disponibles pour la liaison de la drogue afin de compenser le blocage anormal des récepteurs par la drogue. En augmentant le nombre de récepteurs qui bloquent l’effet, il faut alors plus de drogue pour créer le même effet. LE SYNDROME DE SEVRAGE Ensemble de symptômes plus ou moins pénibles et plus ou moins graves apparaissant à l’arrêt de la consommation de drogue. Manifestations physiques et psychologiques consécutives à l’arrêt de la consommation de drogues chez un sujet dépendant, généralement désagréables voire dangereuses. Exemples : des douleurs ou des crampes musculaires, des crises d’angoisse, des sueurs, des nausées et, dans certains cas, des convulsions pouvant aller jusqu’à la mort. Tout dépendamment de la substance consommée, les symptômes de sevrage peuvent se produire en l’espace de quelques heures après la prise de la dernière dose et tendent à s’intensifier pendant plusieurs jours avant de s’estomper. LA SENSIBILISATION Le fait d’être exposé plus d’une fois à une même substance ne conduit pas nécessairement à un phénomène de tolérance. Il arrive que les consommateurs de drogue présentent une réaction opposée à la tolérance, de sorte que leur réponse à des doses constantes et répétées est accentuée, ce qui donne lieu à un phénomène de sensibilisation. Ce phénomène d’accentuation de la réponse peut autant s’appliquer aux effets bénéfiques d’une substance qu’aux effets indésirables non recherchés par le consommateur. Par ailleurs, de nombreux traitements pharmacologiques (p. ex. les antipsychotiques) doivent être pris pendant plusieurs semaines avant de produire un effet bénéfique, ce qui pourrait être s’expliquer par le phénomène de sensibilisation. EFFETS DES MOLÉCULES PSYCHOACTIVES SUR LA PRÉSYNAPSE EFFETS DES MOLÉCULES PSYCHOACTIVES SUR LA POSTSYNAPSE DROGUES ET MÉDICAMENTS PRINCIPALES CATÉGORIES D’AGENTS PSYCHOACTIFS ① Les antipsychotiques ② Les antidépresseurs ③ Les anxiolytiques ④ L’alcool ⑤ Les analgésiques opiacés ⑥ Les psychostimulants ⑦ Les hallucinogènes ⑧ Le cannabis Saviez-vous que la découverte de la plupart des substances psychoactives et de leurs effets s’est faite de manière accidentelle! LES ANTIPSYCHOTIQUES OU NEUROLEPTIQUES Première génération : neuroleptiques typiques Antagonistes de récepteurs D2 de la dopamine (p. ex. halopéridol, chlorpromazine) ; Diminution des symptômes positifs de la schizophrénie (hallucinations, idées délirantes), mais persistance des symptômes négatifs ; Produisent des effets secondaires semblables aux symptômes de la maladie de Parkinson. Deuxième génération : neuroleptiques atypiques Bloquent de manière plus faible les récepteurs D 2, mais bloquent aussi les récepteurs sérotoninergiques 5-HT2 (p. ex. clozapine) ; Effets positifs sur la motivation et réduction de l’agitation, mais entraînent un gain de poids. Chez les patients schizophrènes, la prise de médicaments est un élément incontournable dans le traitement de leur maladie. LES ANTIDÉPRESSEURS Première génération ① Inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) Bloquent l’enzyme qui assure la dégradation des neurotransmetteurs monoamines (p. ex. DA, NA, 5-HT) ; Ces NTs s’accumulent alors dans la fente synaptique et produisent leur action sur les récepteurs postsynaptiques, conduisant ainsi à une amélioration de l’humeur. https://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_08/i_08_m/i_08_m_dep/i_08_m_dep_imao.ht ml#3 ② Antidépresseurs tricycliques Possèdent une structure chimique composée de trois anneaux d’atomes ; Bloquent les protéines impliquées dans la recapture de la sérotonine ou de la noradrénaline ; Multiples effets secondaires : bouche sèche, vision embrouillée, sueurs, gain de poids, etc. Une baisse de l’activité des neurones sérotoninergiques et noradrénergiques favoriserait l’installation d’un état dépressif. LES ANTIDÉPRESSEURS (SUITE) Deuxième génération ③ Antidépresseurs atypiques Agissent comme les antidépresseurs tricycliques de première génération, mais en ayant une action plus sélective sur les protéines assurant la recapture de la sérotonine ou de la noradrénaline ; Bloquent la recapture de la sérotonine ou de la noradrénaline par la présynapse, faisant en sorte qu’il y a une présence surabondante de ces neurotransmetteurs dans la fente synaptique. https://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_08/i_08_m/i_08_m_dep/i_08_m_dep_tricycli ques.html#3 ④ Inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine (ISRS) Bloquent la recapture de sérotonine dans la terminaison axonique du neurone présynaptique (agissent aussi indirectement sur la noradrénaline). Une plus grande quantité de sérotonine reste dans la fente synaptique plus longtemps, prolongeant alors son action sur les récepteurs postsynaptiques pour permettre un retour à une activité neuronale normale. Moins d’effets secondaires indésirables, mais nécessitent 6 à 8 semaines de traitement avant de développer pleinement leur effet thérapeutique. https://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_08/i_08_m/i_08_m_dep/i_08_m_dep_isrs.ht ml#3 LES ANXIOLYTIQUES Barbituriques Provoquent une entrée de Cl- au niveau du récepteur GABAA (site de liaison spécifique aux barbituriques) ; Augmentent le temps d’ouverture du canal ; Produisent une sédation et endormissement (p. ex. l’alcool), peuvent également induire une anesthésie générale, le coma et la mort. LES ANXIOLYTIQUES (SUITE) Benzodiazépines Agoniste non compétitif du récepteur GABAA (p. ex. Valium), c.-à-d. qu’il se fixe sur un site de liaison qui leur est spécifiquement dédié (donc pas le même que les barbituriques), contribuant ainsi à renforcer l’activité gabaergique (aident le GABA à produire de plus grands PPSI qu’il ne le ferait tout seul) ; Joue sur la fréquence d’ouverture du canal ; Réduit l’anxiété, mais induit la sédation ; Risque de dépendance accrue si traitement prolongé ; Effets de sevrage importants lors d’une interruption soudaine : anxiété aggravée, irritabilité, tremblements, agitation, transpiration, maux et douleurs, crampes musculaires, nausée, vomissements, confusion, problèmes accrus de sommeil et parfois même des hallucinations ; Souvent utilisés sur une base temporaire (p. ex. gérer le stress causé par un décès dans la famille). LES ANXIOLYTIQUES (SUITE) Nouvelle génération : Buspirone Premier anxiolytique sérotoninergique commercialisé (non benzodiazépinique) ; Agoniste des récepteurs 5-HT1 de la sérotonine ; Aussi : agoniste partiel des récepteurs dopaminergiques D 2 ; Possède une efficacité comparable aux benzodiazépines dans le traitement de l’anxiété généralisée ; Dépourvue d’effet sédatif, amnésiant, myorelaxant et de risque de dépendance. L’ALCOOL Avec modération : l’alcool est sans réel danger et peut même être bénéfique à la santé des adultes (à interpréter avec prudence!). Abus chronique d’alcool : effet dévastateur sur les neurones des régions supérieures des lobes frontaux, les cellules de Purkinje du cervelet et les neurones pyramidaux de l’hippocampe, entre autres. Impact diphasique de l’alcool sur le système nerveux : ① Phase initiale d’excitation ② Phase plus longue de dépression Mécanismes d’action : Augmente la perméabilité aux ions Cl- du récepteur GABAA pour accroître l’inhibition gabaergique, ce qui contribue à la levée de l’inhibition sociale, ainsi qu’à la perturbation de la coordination motrice. Agit aussi sur d’autres systèmes de neurotransmetteurs, comme les faisceaux dopaminergiques (euphorie alcoolique). Théorie de la désinhibition : explication selon laquelle l’alcool a un effet dépresseur sélectif sur le cortex frontal, qui contrôle la prise de décision, tout en épargnant les régions sous-corticales, impliquées dans les comportements plus instinctifs comme le désir (perte de contrôle des pulsions). LE TROUBLE DU SPECTRE DE L’ALCOOLISATION FŒTALE (TSAF) Anomalie congénitale qui résulte d’un abus d’alcool (ou même une consommation relativement modérée) par la mère pendant la grossesse. Aucun seuil minimal d’alcoolisation n’a pu être déterminé… L’enfant présente certaines malformations faciales caractéristiques (p.ex. raccourcissement des fentes palpébrales, sillon mal dessiné entre la lèvre supérieure et le nez, aplatissement de la région maxillaire, minceur de la lèvre supérieure, etc.), ainsi que des retards de croissance. Des anomalies structurelles du cerveau sont présentes : Certains patients sont dépourvus de corps calleux. La plupart présentent une déficience intellectuelle ou du moins, des troubles cognitifs tels que des troubles d'apprentissage; des difficultés de gestion des émotions; des problèmes de perception sociale; des troubles de la mémoire, de l’attention, de raisonnement et de jugement; des lacunes langagières, entre autres. LES ANALGÉSIQUES OPIACÉS Un opioïde (ou opiacé) est une substance qui se lie à une classe particulière de récepteurs, sensibles à la morphine. Propriétés narcotiques (induisent le sommeil) et analgésiques (apaisent la douleur) Les substances opiacées (p.ex. morphine, héroïne) se fixent sur des récepteurs opioïdes présents dans le : SNC : le système limbique, l’hypothalamus, le locus coeruleus, la substance grise périaqueducale, entre autres ; SN entérique. Trois classes d’opioïdes endogènes : Endorphines, enképhalines et dynorphines Trois types de récepteurs métabotropiques pour lesquels les opioïdes endogènes ont une affinité différente : Delta (δ), kappa (κ), mu (μ) Lorsqu’ils sont utilisés de façon répétée, les opiacés induisent une tolérance, de telle sorte que la dose peut être augmentée de 10 fois en quelques semaines (la plupart des effets attendus sur la douleur et le plaisir disparaissent). LE CANNABIS Stupéfiant le plus consommé dans le monde. Les récepteurs aux cannabinoïdes (métabotropiques) se retrouvent dans les zones associées à l’apprentissage, la motivation et la prise de décision : CB1 (dans le SNC) et CB2 (dans le système immunitaire). Le THC (c.-à-d. le composé psychoactif responsable de la plupart des effets recherchés du cannabis, mais aussi de l’effet toxique) affecte les mécanismes biologiques du cerveau qui permet le développement sain de celui-ci, notamment par son interaction avec le système endocannabinoïde. La structure moléculaire du THC ressemble à celle des endocannabinoïdes, ce qui lui permet de se lier à certains récepteurs présents à la surface des neurones et ainsi modifier le fonctionnement du système endocannabinoïde. Certains dommages associés à une consommation fréquente peuvent être irréversibles malgré l’arrêt de la consommation de cannabis. LE CANNABIS (SUITE) Effets multiples : Effets recherchés : euphorie (avoir un « high »), détente, facilite le sommeil, module la douleur, soulage le stress Effets indésirables : confusion, désorientation, hallucinations, paranoïa, risque de dépendance, risque d’induire des psychoses chez certaines personnes biologiquement vulnérables, perte de la conscience du temps, perturbation des performances sexuelles, affecte les performances psychomotrices (p. ex. la conduite automobile), impact sur la balance décisionnelle (surestimation des gains et sous-estimation des pertes), etc. Les effets persistent parfois au-delà de la période d’intoxication. Certains effets peuvent devenir non réversibles chez des consommateurs réguliers. Les effets sont davantage néfastes si la consommation est fréquente et si l’âge de début de la consommation est précoce. Symptômes de sevrage : symptômes anxieux et dépressifs, irritabilité, manque d’énergie, troubles du sommeil, manque de motivation, difficultés de concentration, entre autres. Ces symptômes durent plusieurs mois et sont difficiles à traiter ou même à compenser par des activités alternatives stimulant les circuits de la récompense. LES PSYCHOSTIMULANTS Il s’agit d’agents psychoactifs qui excitent le système nerveux. Certains agissent directement en induisant des PPSE, alors que d’autres bloquent des signaux inhibiteurs naturels. Amphétamines (et leur dérivé : méthamphétamine) : Provoquent la libération présynaptique de NT, même en l’absence de PA. Font fonctionner en sens inverse les transporteurs qui assurent normalement la recapture des NT. Amplifient la neurotransmission en détournant l’enzyme MAO de son substrat naturel ; en fait, grâce à leur structure moléculaire proche de certains NT, les amphétamines entrent en compétition avec ceux-ci pour se faire dégrader par la MAO. LES PSYCHOSTIMULANTS (SUITE) ET AUTRES STIMULANTS Méthylphénidate (Ritalin) : Effet thérapeutique paradoxal : calment les personnes « hyperactives ». Deux hypothèses : Dû à une activation de l’innervation noradrénergique du locus coeruleus, qui stimule le cortex et augmente la capacité de concentration compatible avec un comportement calme ; Dû à une régulation des anomalies sérotoninergiques présentes dans l’hyperactivité, qui se traduisent par un comportement locomoteur exacerbé que le méthylphénidate viendrait tempérer. Cocaïne : bloque les transporteurs assurant la recapture de la dopamine. Nicotine : cible les récepteurs nicotiniques de l’ACh. Caféine : antagoniste des récepteurs de l’adénosine. Quand l’adénosine se fixe sur ses récepteurs, l’activité nerveuse est ralentie et nous devenons somnolents (effet inhibiteur). LES HALLUCINOGÈNES Il s’agit de substances qui altèrent les perceptions sensorielles et les processus cognitifs, donnant lieu à des modifications ou distorsions des perceptions existantes (expériences psychédéliques). Cinq types : ① Hallucinogènes cholinergiques : bloquent (atropine) ou facilitent (nicotine) la transmission au niveau de la synapse cholinergique. ② Anandamide : neurotransmetteur cannabinoïde endogène Le THC contenu dans la marijuana altère l’humeur en interagissant avec le récepteur à l’anandamide trouvé sur les neurones (récepteur CB1). Agent thérapeutique pour soigner de nombreuses maladies : prévient les nausées et les vomissements, stimule l’appétit, traite les douleurs chroniques et l’épilepsie. Le THC possède une faible toxicité, mais il a des effets négatifs sur la mémoire (rôle actif dans le processus d’oubli) et des effets positifs sur la surcharge mentale (propriétés neuroprotectrices). LES HALLUCINOGÈNES (SUITE) Cinq types (suite) : ③ Hallucinogènes glutamatergiques (p. ex. phencyclidine – PCP – et kétamine) : Bloquent les récepteurs NMDA du glutamate qui sont impliqués dans l’apprentissage ; Peuvent entraîner des hallucinations et un état dissociatif (l’impression de sortir de son corps). ④ Hallucinogènes noradrénergiques (p. ex. mescaline) : induisent de sévères altérations psychiques, comme une impression que l’espace n’a pas de limites et des hallucinations visuelles. ⑤ Hallucinogènes sérotoninergiques (p. ex. LSD, ecstasy) : LSD : agit sur les récepteurs postsynaptiques de la sérotonine ou pourrait bloquer l’action des neurones sérotoninergiques. Ecstasy : augmente les concentrations de sérotonine en bloquant la recapture et en stimulant la libération. LA TOXICOMANIE Mode d’utilisation d’une drogue caractérisé par une consommation continue et excessive, au point qu’elle occupe une position centrale dans la vie quotidienne. Addiction (ou dépendance) : besoin de consommer une drogue, caractérisé par un usage compulsif, menant à une dépendance physique, souvent associé à un phénomène de tolérance et à un syndrome de sevrage. Classé sous l’appellation de « troubles liés à une substance » dans le DSM-5. La dépendance peut aussi être psychologique, dont l’influence peut être aussi marquée que la dépendance physique. Les drogues sujettes à l’abus ont la propriété commune d’induire une agitation psychomotrice à un certain dosage, de laquelle découle souvent une impression de puissance et de contrôle. Ces drogues augmentent l’activité du système dopaminergique au niveau de la voie mésocorticolimbique, en stimulant le « circuit de la récompense » par une libération de dopamine dans le noyau accumbens. Les médicaments qui traitent la toxicomanie et la dépendance diminuent l’activité dopaminergique. Une problématique à aborder selon une approche intégrée, qui inclut les perspectives morale (système de valeurs), médicale (ou pathologique), physique (liée à la dépendance) et motivationnelle (notion de gratification). LES MÉCANISMES NEUROLOGIQUES DE L’ADDICTION La décision de prendre une drogue siège au niveau du cortex préfrontal. Théorie de la sensibilisation motivationnelle (« wanting-and-liking theory ») : En plus d’activer la voie mésocorticolimbique du système dopaminergique associée au fait d’avoir besoin de la substance (wanting), les drogues ayant un potentiel addictif activent les systèmes opioïdes associés à la recherche du plaisir que procure la substance procure (liking). Lorsqu’elle est consommée de façon répétée, le besoin de drogue (wanting) et le plaisir procuré par la drogue (liking) évoluent dans des directions opposées. L’acte volontaire de consommer une drogue cède la place à des processus inconscients pour finalement devenir une habitude, faisant intervenir alors les noyaux gris centraux (plus précisément, le striatum). LE TRAITEMENT DE LA DÉPENDANCE En accord avec la perspective médicale, la dépendance aux drogues doit être traitée de la même façon que toutes les maladies ou les troubles comportementaux chroniques. La meilleure approche thérapeutique consiste probablement à considérer que la dépendance est un problème qui persiste toute la vie. Quelques options pharmacoloqiques : Désintoxication : apaise les symptômes du sevrage (benzodiazépines, agents qui abaissent l’activité noradrénergique). Agonistes ou agonistes partiels des molécules addictives : entrent en compétition avec la drogue pour activer, du moins partiellement, les mêmes mécanismes d’action. Antagonistes des molécules addictives : bloquent l’effet d’une drogue, mais provoque de sévères symptômes de sevrage. Médication antirécompense : bloquent l’effet de récompense en réduisant l’activité de la voie mésocorticolimbique du système dopaminergique. Médication contre l’envie : réduisent le besoin de consommer de la drogue. Immunisation : par le moyen de vaccins (contre la cocaïne, l’héroïne et la nicotine), pour inciter le système immunitaire du toxicomane à produire des anticorps qui éradiquent les drogues ciblées dans la circulation sanguine avant qu’elles n’atteignent le cerveau. LA SEMAINE PROCHAINE… Les hormones (8h30-9h45) Quiz sur la neuroanatomie (10h00-11h30)