Imagerie Optique - PDF
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Xanthy Lajoie, Pierre bellec, Eddy Fortier, François Lespinasse, Marie-Eve Picard, Andréanne Proulx
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Summary
This document covers principles and applications of optical brain imaging, focusing on the way light interacts with biological tissues. It discusses the physics behind the technique, how brain activity is correlated to changes in blood oxygenation, and how optical imaging is used in cognitive neuroscience. It compares optical imaging with fMRI. The document includes exercises to test understanding.
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Contents Principes physiques et physiologiques Imagerie optique...
Contents Principes physiques et physiologiques Imagerie optique Acquisition et traitement Application en neuroscience cognitive Conclusions Exercices Xanthy Lajoie Pierre bellec Eddy Fortier François Lespinasse Marie-Eve Picard Andréanne Proulx 🤔👀 🤔👀 👀 👀 👀 👀 L’imagerie optique cérébrale, encore appelée spectroscopie proche infrarouge fonctionnelle, est une technique Search Ctrl + K qui permet de mesurer les corrélats vasculaires de l’activité cérébrale, de manière assez similaire à l’IRMf. En revanche, elle repose sur un principe physique très différent: la diffusion et l’absorption de la lumière dans les Introduction tissus cérébraux. Ses limites et faiblesses sont aussi bien distinctes de l’IRMf. Cartes cérébrales Imagerie par résonance magnétique Analyses morphométriques IRM fonctionnelle Connectivité fonctionnelle IRM de diffusion Imagerie optique Tomographie par émission de positrons Cartes statistiques Reproductibilité et controverses References Fig. 78 Système d’imagerie optique NTS gowerlabs. Image tirée de wikipedia sous licence CC-BY-SA 4.0. Les objectifs spécifiques de ce chapitre sont : Principes physiques et physiologiques de l’imagerie optique. Acquisition et traitement d’images en imagerie optique. Applications de l’imagerie optique en neuroscience cognitive. Principes physiques et physiologiques Lumière infrarouge et tissus biologiques Show code cell source See through the hand in Infrared Light ("night vision… vision… Share Watch on La lumière pénètre et diffuse au travers des tissus biologiques. Cela peut être observé facilement, par exemple en plaçant une lampe de poche derrière votre main. Votre main est en partie transparente et la lumière peut la pénétrer. Certains tissus vont plus absorber la lumière que d’autres, et permettre de voir le genre de tissus présent à l’intérieur de notre main. Mais quel genre de tissus exactement? cela va dépendre du genre de lumière… La lumière proche infra-rouge est intéressante de ce point de vue, car elle est particulièrement absorbée par l’hémoglobine. La vidéo ci-dessus permet ainsi d’observer assez clairement la vascularisation de la main avec de la lumière (et une caméra) proche-infrarouge. Karl von Vierordt en 1876 avait déjà pu remarquer qu’il était possible d’observer la diminution d’oxyhémoglobine dans la main avec cette technique, en limitant l’arrivée de sang dans la main au moyen d’une ligature. L’imagerie optique cérébrale repose aussi sur les propriétés physiques de la lumière proche infrarouge dans les tissus biologiques. Spectre d’absorption des tissus Fig. 79 Niveau d’absorption de la lumière par l’oxy- et la désoxyhémoglobine, en fonction de la longueur d’onde. La région proche infrarouge (NIR, near infra-red) est indiquée. Image tirée de Abtahi et al. (2017) sous licence CC-BY 4.0. Ce diagramme représente quelles longueurs d’ondes de la lumière sont absorbées par l’oxy- et la désoxy- hémoglobine, donc HbO2 (hémoglobine oxygénée en rouge) et HbR (hémoglobine non oxygénée en bleu). On peut voir qu’il y a des longueurs d’onde pour lesquelles le niveau d’absorption HbO2 vs HbRest très différent. Par exemple, à 700 nanomètres la lumière est plus absorbée par HbR, alors qu’à 900 nanomètres la lumière est plus absorbée par HbO2. Si on peut mesurer le niveau d’absorption dans le sang pour ces deux couleurs, en les comparant, on va pouvoir essayer de dissocier les concentrations en HbO2 et HbR. Un autre point important: ces longueurs d’onde sont très peu absorbées par l’eau, et la lumière proche infra-rouge va bien pénétrer dans les tissus biologiques. Donc, juste en étudiant la quantité d’absorption de deux longueurs d’onde proche infrarouge dans le cerveau, on va pouvoir quantifier le contenu en HbO2 et HB! Mais reste à savoir comment on peut faire cette mesure de manière localisée dans une petite région du cerveau. Diffusion de la lumière Fig. 80 Mesure localisée dans le cerveau en imagerie optique. Un émetteur de lumière proche infrarouge est appliquée sur le scalp. Cette lumière est diffusée dans le cerveau. Après avoir traversé une petite portion de tissus cérébraux, elle va être émise de nouveau à la surface du scalp, et mesurée par un récepteur Image tirée de Abtahi et al. (2017) sous licence CC-BY 4.0. Dans le premier exemple que l’on a vu, avec une lampe qui illumine la main, la lumière traverse notre main en ligne droite depuis la lampe, jusqu’à notre œil. Si l’on applique le même principe au cerveau, la lumière va traverser l’ensemble des tissus, et on ne pourra pas identifier quelle région du cerveau a absorbé la lumière. On ne pourra jamais faire des images avec cette méthode. Mais si on envoie de la lumière dans le cerveau, une partie de cette lumière va se diffuser, selon un principe de marche aléatoire. Si on regarde le scalp autour de l’émetteur de lumière, la lumière diffusée va pouvoir être mesurée. Plus on va loin de l’émetteur, et plus cette lumière a traversé loin dans le cerveau. Si on va trop loin, de nombreux tissus seront mélangés. Si on va trop près, la lumière diffusée n’aura pas pénétré jusqu’au cerveau. Mais si on met notre détecteur à la bonne distance de l’émetteur (quelques cms), cette lumière aura traversé une région spécifique du cerveau, qui aura une forme en “U”. Attention! Seules les régions cérébrales proches du scalp pourront être mesurées précisément avec l’imagerie optique. Pour mesurer la lumière qui a pénétré très profondément dans le cerveau, il faudra que celle- ci traverse de nombreux tissus, et on n’aura pas une mesure spécifique des tissus profonds. Couplage neurovasculaire On a maintenant vu le principe physique qui nous permet de mesurer la concentration en HbO2 et HbRdans une région (superficielle) du cerveau. Le principe physiologique sur lequel repose l’imagerie optique est le même que pour l’IRMf, c’est-à-dire le couplage neurovasculaire. Vous pouvez vous référez à la section du chapitre sur l’IRMf pour plus de détails. Brièvement, l’activité neuronale, notamment post-synaptique, requiert une consommation d’oxygène au niveau des cellules gliales, immédiatement à proximité des neurones concernés. Cette consommation d’oxygène va entraîner une augmentation d’HbO2 et une diminution relative d’HbRà proximité des populations de neurones activés. C’est ce phénomène de couplage neurovasculaire qu’on mesure à la fois en IRMf et en imagerie optique. Acquisition et traitement Recalage avec l’anatomie Fig. 81 Points de repère sur la tête et alignement imagerie optique / IRM. Haut à gauche: installation d’un montage d’imagerie optique sur un jeune participant. Haut à droite: différents points de repères standards sont identifiés sur la tête du participant. Bas: ces mêmes points de repère sont manuellement identifiés sur une reconstruction 3D du visage en IRM. Ces points de repères sont utilisés pour recaler la position des émetteurs / récepteurs d’imagerie optique avec l’IRM structurelle du participant. Figure tirée de LLoyd-Fox et al. (2014) sous licence CC Attribution unported 3.0. Afin de localiser l’activité cérébrale mesurée, il est courant d’utiliser une IRM structurelle du participant de recherche. Il est alors important de pouvoir situer les émetteurs et récepteurs de lumière proche infrarouge par rapport aux différentes régions du cerveau. Deux techniques principales sont utilisées. La première technique consiste à utiliser certais points de repères anatomiques sur la tête du participant, tel qu’illustré dans la Fig. 81. Ces points de repère sont aussi visibles dans l’IRM structurelle, et permettent de mettre en correspondance les deux types de mesure. La deuxième approche consiste à utiliser un système de neuronavigation, comme par exemple ce système qui utilise des caméras pour mettre en correspondance la position des émetteurs et récepteurs de lumière proche infrarouge avec l’IRM structurelle. Montage Show code cell source Fig. 82 Un montage d’émetteurs/récepteurs en imagerie optique cérébrale. La position des sources de lumière est indiquée en rouge, la position des récepteurs est indiquée en noir. La position des sources, qui correspond aux tissus cérébraux entre la source et l’émetteur, est indiquée par des points oranges, et la trajectoire de la lumière est indiquée par des traits blancs. Cette figure est générée par du code python adapté d’un tutoriel de la librairie MNE python (cliquer sur + pour voir le code), et est distribuée par P. Bellec sous licence CC-BY 4.0. On voit dans la figure Fig. 82 un montage où on va avoir différents canaux qui peuvent être activés en pairs (récepteur + émetteur). Chaque mesure est faite selon un ligne qui rejoint le récepteur à l’émetteur, et le point milieu (la source) est indiquée en orange. Différents montages existent, qui varient aussi bien par le nombre d’émetteurs et de récepteurs que leur disposition. Ces montages vont donner plus ou moins de résolution spatiale et d’accès aux sources profondes, et seront aussi plus ou moins dispendieux et complexes à installer selon le nombre des capteurs utilisés. Artefact de mouvement Show code cell source Fig. 83 Corrections des artefacts de mouvement dans une acquisition d’imagerie optique. Figure générée par du code python adapté d’un tutoriel MNE python par P. Bellec sous licence CC-BY 4.0. Tout comme les données d’IRMf, les données d’imagerie optique sont sensibles au mouvement. Il est possible de tirer partie de l’excellente résolution d’acquisition de l’imagerie optique pour identifier des changements brusques dans le signal, indicateurs de mouvement. Ces changments brusques peuvent alors être corrigés, tel qu’illustré dans la Fig. 83. Filtrage Show code cell source Fig. 84 Filtrage des données HbO2 pour éliminer les dérives lentes et les fréquences cardiaques. Figure générée par du code python adapté d’un tutoriel MNE python par P. Bellec sous licence CC-BY 4.0. Un autre point commun avec l’IRMf est la présence de différentes sources de bruit, qui peuvent être réduites par des techniques de filtrage. Ces techniques sont plus efficaces en imagerie optique qu’en IRMf, car on dispose d’une meilleure résolution d’acquisition. Il est possible de supprimer les dérives lentes, comme on l’avait vu en IRMf, mais aussi d’éliminer les fréquences cardiaques, ce qui est difficile de faire en IRMf où le TR est généralement supérieur à 1 seconde. Application en neuroscience cognitive Réponse hémodynamique Show code cell source Fig. 85 Activité HbO2 et HbR évoquée par une tâche de mouvement de doigt (tapping) et une tâche contrôle, moyennée sur l’ensemble des sources. Cette figure est générée par du code python adapté d’un tutoriel de la librairie MNE python (cliquer sur + pour voir le code) et est distribuée par P. Bellec sous licence CC-BY 4.0. L’imagerie optique permet de réaliser des expériences cognitives similaires à ce que l’on peut faire en IRMf. Dans la Fig. 84, on voit une série d’évènements qui ont été annotés. Ces évènements sont de trois types: mouvement du doigt à gauche , mouvement du doigt à droite et condition de contrôle. La figure ci-dessus présente les résultats d’une analyse par potentiel évoqué pour la condition droite : de petites fenêtres de signal allant de 5 secondes avant chaque événement à 15 secondes après chaque événement ont été extraites et moyennées. Les données de l’ensemble des sources ont été moyennées pour les mouvements à droite. Les mesures HbO2 et HbR ont en revanche été séparées. On voit un profil caractéristique de réponse hémodynamique en HbO2. Comme attendu, le HbRsuit un profil inversé avec un pic plus tardif et beaucoup plus petit (en valeur absolue). Carte d’activation Show code cell source Fig. 86 Potentiel évoqué par un mouvement du doigt à droite , pour l’ensemble des capteurs. La mosaïque de couleurs à gauche du graphe indique la localisation spatiale correspondant à chaque courbe. Pour différents points temps, une carte topographique d’activation indique le niveau d’activité évoquée pour chaque source spatiale, et pour chaque instant. Cette figure est générée par du code python adapté d’un tutoriel de la librairie MNE python (cliquer sur + pour voir le code), et est distribuée par P. Bellec sous licence CC-BY 4.0. Le profil de réponse évoquée par un mouvement du doigt à droite peut aussi être estimé indépendamment pour chacune des sources spatiales mesurées. Il est ainsi possible de reconstruire une carte d’activité évoquée au cours du temps. En IRMf, ce type de carte est généralement résumée avec un seul paramètre d’amplitude de la réponse, mais la vitesse d’échantillonnage supérieure de l’imagerie optique permet d’étudier la dynamique de la réponse vasculaire de manière plus fine. Dans ce cas, dans la mesure où les paires d’émetteurs/capteurs ont été disposées autour du cortex sensorimoteur, l’ensemble des sources présentent une réponse évoquée forte en HbO2. Flexibilité expérimentale Fig. 87 Mesure de l’oxygénation cérébrale à haute altitude avec un système d’imagerie optique portatif (PortaLite, Artinis Medical Systems). Image tirée de wikipédia sous licence CC-BY-SA 4.0. Une des grandes forces de l’imagerie optique par rapport au FDG TEP ou bien à l’IRMf est la flexibilité expérimentale. Même si les artefacts de mouvement peuvent être un problème, il est possible d’enregistrer l’activité d’un athlète en mouvement (Fig. 87). Il est aussi possible d’enregistre l’activité du cerveau d’un musicien qui pratique son instrument, ou bien encore de deux musiciens qui jouent ensemble (une technique appelée hyper-scanning). Même s’il est possible de jouer du violoncelle dans un IRM, ce type d’expérience est bien plus facile de mise en oeuvre avec l’imagerie optique. Cette technique est aussi plus simple à mettre en oeuvre chez des sujets qui ont des difficultés à rester immobiles, comme les très jeunes enfants (Fig. 81). Conclusions Dans ce cours, nous avons vu les principes de l’imagerie optique. Plus précisément, nous avons vu: Comment la lumière proche infrarouge permet de mesurer le couplage neurovasculaire. Comment l’utilisation d’un montage d’émetteurs et de récepteurs sur le scalp permet d’acquérir des signaux couvrant une portion du cerveau. Comment les signaux d’imagerie optique sont nettoyés pour améliorer la qualité. Comment on peut générer une carte d’activation en réponse à une série d’événements. Exercices Exercice 1 Vrai/faux. Les données d’imagerie optique sont … 1. Des données plus interprétables que l’IRMf. 2. Des données plus flexible à recueillir que l’IRMf. 3. Des données moins chères à recueillir que l’IRMf. 4. Des données qui donnent une image détaillée de l’activité neuronale dans le cortex. Exercice 2 Vrai/faux. On souhaite enregistrer l’activité cérébrale d’un patient en imagerie optique au niveau du cortex sensorimoteur. 1. On peut positionner précisément l’activité au niveau du scalp du participant. 2. On peut positionner précisément l’activité au niveau du cerveau du participant. 3. La qualité des données dépendra du positionnement des capteurs et émetteurs. 4. Une IRM T1 individuelle du sujet permet d’améliorer la localisation de l’activité dans le cerveau. Exercice 3 Choisissez la bonne réponse. En imagerie optique cérébrale, la lumière proche infrarouge… 1. peut traverser les tissus biologiques sur une longue distance, même d’un bout à l’autre de la tête. 2. diffuse dans les tissus biologiques et peut être observée à proximité de la source. 3. est absorbée par la désoxyhémoglobine et l’oxyhémoglobine. 4. réponses 2 et 3. 5. réponses 1, 2 et 3. Exercice 4 Choissez la bonne réponse. En imagerie optique, la résolution spatiale … 1. est identique chez tous les sujets, si on utilise le même appareil pour l’acquisition. 2. dépend du placement des émetteurs et récepteurs. 3. correspond au profil de diffusion de la lumière dans les tissus. 4. réponses 2 et 3. 5. réponses 1, 2 et 3. Exercice 5 On souhaite mesurer l’activité du cortex moteur durant la vie quotidienne d’une personne âgée, de manière longitudinale tous les jours pour une semaine. Citez un avantage, une limitation et une considération éthique pertinents pour l’utilisation de l’imagerie optique pour ce projet. Exercice 6 On souhaite étudier l’activité spontanée du cerveau chez un bébé de 3 semaines. On utilise un montage en imagerie optique, et on mesure l’activité au repos dans les bras d’un parent. Le bébé bouge la tête de manière soudaine, est ce que la résolution temporelle de l’imagerie optique va présenter un avantage par rapport à l’IRMf pour tenir compte de ces mouvements? On observe des fluctuations lentes d’activité au niveau du cortex temporal. Est ce que la résolution temporelle de l’imagerie optique va présenter un avantage par rapport à l’IRMf pour caractériser ces fluctuations? Exercice 7 Pour répondre aux questions de cet exercice, lisez d’abord l’article Distinct hemispheric specializations for native and non-native languages in one-day-old newborns identified by fNIRS de Vannasing et collaborateurs (disponible en accès libre sous licence CC-BY-NC-ND et publié dans le journal Neuropsychologia en 2016. Les questions suivantes requièrent des réponses à développement court. Quelle technique de neuroimagerie est utilisée? S’agit-il d’une technique structurelle ou fonctionnelle? Quel montage d’imagerie optique a été utilisé? Quels types de stimuli ont été utilisés? Quel contrôle de qualité a été appliqué sur les données? Comment est générée l’activité évoquée? 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