Ambroise Paré - SSH UE1 PDF

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Ambroise ParéTitre du cours | SSH UE1 Tutorat Santé Lyon Sud UE 1 Ambroise Paré Cours du Professeur A.Viste Ronéisé par Solène PELISSIER Le présent support de cours fourni par le Tutorat Santé Lyon Sud est destiné à faciliter votre prise de notes mais ne constitue en aucun cas une référence pour le concours. Seuls les cours ayant été dispensés par les enseignants et les supports mis à disposition par leurs soins sont légitimes. Veuillez prendre note que seuls les polycopiés directement téléchargés depuis Moodle sont certifiés en provenance du tutorat, toute autre source est potentiellement compromise. Tutorat Santé Lyon Sud (2024-2025) 1/12 Ambroise Paré UE1 TABLE DES MATIERES I. CONTEXTE HISTORIQUE : LA CHIRURGIE AU XVIE SIECLE, UN SIECLE DENSE EN ROIS......................... 3 II. LA FORMATION D’AMBROISE PARE, DE BARBIER A CHIRURGIEN MEDECIN....................................... 3 II.A. SA JEUNESSE........................................................................................................................................ 3 II.B SA FORMATION...................................................................................................................................... 3 III. LES BATAILLES ET TEMPS DE PAIX DU XVIE SIECLE, DES TERRAINS D’AVANCEES MEDICALES POUR AMBROISE PARE (LES GUERRES D’ITALIE 1494-1559).................................................................................. 4 III.A. CAMPAGNE DE PIEMONT (1537-1538)................................................................................................... 4 1. Bataille du Pas de Suse (Octobre 1537)........................................................................................ 4 2. Turin (1538)................................................................................................................................ 5 III.B. 1ER TEMPS DE PAIX : 1539-1542 : AMBROISE PARE, MAITRE BARBIER-CHIRURGIEN............................................ 5 III.C. SIEGE DE PERPIGNAN (26 AOUT – 4 SEPTEMBRE 1542)................................................................................ 5 III.D. 2E TEMPS DE PAIX : 1543-1545 : AVANCEES MAJEURES EN ANATOMIE ET INSTRUMENTS MEDICAUX...................... 5 III.E. SIEGE DE BOULOGNE (AOUT 1545).......................................................................................................... 5 III.F. 3E TEMPS DE PAIX : 1545-1552 : MORT DES ROIS ET NOUVEAU LIVRE D’AMBROISE PARE.................................... 6 III.G. LA REPRISE DE TOUL, METZ, VERDUN ET DAMVILLERS (1552)....................................................................... 6 1. Siège de Damvillers (fin juin 1552) (important)............................................................................ 6 2. Défense de Metz (octobre-décembre 1552)................................................................................. 6 III.H. 4EME TEMPS DE PAIX : PARE DEVIENT MAITRE CHIRURGIEN............................................................................. 6 III.J. CAMPAGNE DE 1557-1558.................................................................................................................... 7 1. Charles Quint renonce (1556)...................................................................................................... 7 2. Traité de Cateau-Cambrésis (3 avril 1559)................................................................................... 7 IV. LE DEVENIR DES ROIS...................................................................................................................... 7 IV.A. UN TOURNOI MORTEL POUR HENRI II (30 JUIN 1559- 10 JUILLET 1559) (PARTIE IMPORTANTE)........................... 7 IV.B. LE COURT REGNE DE FRANÇOIS II (1559-1560)......................................................................................... 8 IV.C. AMBROISE PARE, PREMIER CHIRURGIEN DE CHARLES IX DURANT LA MAJEURE PARTIE DE SON REGNE (1560-1574).. 8 V. DEUX GUERRES DE RELIGION ET UN GRAND VOYAGE........................................................................ 8 V.A. LA PREMIERE (1562-1563).................................................................................................................... 8 V.B. LE GRAND VOYAGE D’AMBROISE PARE (1564)............................................................................................ 9 V.C. LA DEUXIEME (1567-1570)................................................................................................................... 9 VI. LE MASSACRE DE SAINT BARTHELEMY (24 AOUT 1572) (IMPORTANT)......................................... 10 VI.A. L’EVENEMENT AYANT MENE AU MASSACRE.............................................................................................. 10 VI.B. LE JOUR DU MASSACRE (24 AOUT 1572)................................................................................................ 10 VII. VIE PERSONNELLE D’AMBROISE PARE.......................................................................................... 10 VII.A. VIE FAMILIALE.................................................................................................................................. 10 VII.B. DECES............................................................................................................................................ 10 VIII. CONCLUSION (RECAPITULATIF)..................................................................................................... 11 Coucou les P1, voilà la ronéo sur Ambroise Paré. Comme vous avez dû le voir, il y a pas mal de dates. J’ai souligné et parfois mis en gras les dates et évènements sur lesquelles le professeur Viste a insisté et ceux qui me semblent importants. Les dates dans les titres et sous titres sont importantes aussi. Les informations qui sont sur le PowerPoint du professeur mais qui n’ont pas été dites à l’oral sont en gris et en italique. N’hésitez pas si vous avez des questions et bonnes révisions ! 2/12 Tutorat Santé Lyon Sud (2024-2025)  Ambroise ParéTitre du cours | SSH UE1 I. CONTEXTE HISTORIQUE : LA CHIRURGIE AU XVIE SIECLE, UN SIECLE DENSE EN ROIS Le XVIe siècle était particulièrement dense dû à de nombreux changements de rois mais aussi des guerres et des innovations médicales. A cette époque, la chirurgie est mal vue par les médecins qui avaient étudié à la faculté de Paris, créée en 1270. En effet, ce sont des érudits, ayant fait des études et parlant latin. Ils n’ont donc pas le droit ou l’envie de se salir les mains en faisant des petites chirurgies, c’est-à-dire mettre à plat (=drainer) les abcès, faire les évacuations… Or, les chirurgiens commençant à se regrouper, ils ne souhaitent pas le faire non plus. Ainsi se développe le métier de barbier, qui prennent en charge les abcès (que l’on appelait apostème à l’époque) et les collections puisqu’ils ont l’habitude de manier les instruments tranchants afin de raser de près. Ils travaillent dans des officines, ne sont pas allés en faculté de médecine et parlent français (au lieu de latin). Ce sont donc les premiers chirurgiens à inciser. De nos jours, le surnom de « barbier » pour les chirurgiens perdure encore. En plus des barbiers, les chirurgiens, qui se sont rassemblés, ont eux-mêmes créé deux catégories : - Les chirurgiens de robe courte : ce sont des barbiers qui ont passé le concours pour devenir barbier chirurgien. Ils parlent le français de l’époque et utilisent la lancette (un instrument pointu) pour drainer les abcès et effectuer les saignées prescrites par les médecins. En effet, au XVIe siècle on pense depuis Hippocrate que les maux du corps sont dus aux humeurs et qu’il faut les réguler en cas d’excès. - Les chirurgiens de robe longue : ils sont au-dessus des chirurgiens de robe courte, parlent latin et sont regroupés en confrérie de Saint Côme. Ils effectuent des opérations plus complexes dont l’opération de la pierre aussi appelée opération de la taille qui correspond à l’extraction des calculs urinaires, l’opération de la cataracte, l’opération des hernies et enfin la réduction et l’immobilisation des fractures dans des attelles. II. LA FORMATION D’AMBROISE PARE, DE BARBIER A CHIRURGIEN MEDECIN II.A. SA JEUNESSE Ambroise Paré est né en 1510 près de Laval, à Bourg-Hersent. II.B SA FORMATION Ambroise Paré s’est initié à de petites chirurgies chez des barbiers près de chez lui (chez Maître Vialat, barbier ordinaire du comte de Laval, à Vitré), jusqu’à ses 20 ans. En 1530, il décide de monter à Paris (qui comprenait à cette époque 300 000 habitants) afin de travailler dans des officines de barbiers puis de se former à l’Hôtel Dieu de Paris de 1533 à 1536 (avec le chef de service Maître Vincent Coincterel et Thierry de Hery, un ami de Paré). Cet hôpital lui permet de découvrir de plus en plus de traitements (comme la thériaque, remède à base de chair de vipère encore utilisé aujourd’hui et qui a donné le nom au logiciel pharmaceutique), de techniques et d’opérations mais aussi de faire de nombreuses dissections sur les corps des patients décédés afin de découvrir l’anatomie humaine, différente de l’anatomie observée par Claude Galien (129-201) sur les animaux et en particulier les singes, qui a prévalu jusqu’à la renaissance. Quelques années plus tard, il décide de suivre des cours d’anatomie afin de préparer sa maîtrise de chirurgien à la faculté de médecine 15 rue de la Bucherie à Paris (qui s’est bien agrandie de nos jours), étudiant ainsi les plus grands noms de l’époque dont Guy de Chauliac (1300-1368), Jean de Vigot (1450-1525), Jean Gonthier Tutorat Santé Lyon Sud (2024-2025) 3/12 Ambroise Paré UE1 d’Andernach (1505-1574), Michel Servet (1511-1553), qui a étudié en même temps qu’Ambroise Paré ainsi qu’André Vésale. Le « père de l’anatomie moderne » (André Vésale) a lui-même suivi (au collège libre de Tréguier) les cours de Jacques Dubois (de son nom latin Jacobus Sylvius) (1478-1555) qui a décrit des parties du système nerveux d’où « l’accident vasculaire sylvien » dans la zone de l’artère cérébrale moyenne décrit par celui-ci. A cette même période, en 1533 et pendant une grande partie du XVIe siècle sévit la peste notamment à l’Hôtel Dieu. III. LES BATAILLES ET TEMPS DE PAIX DU XVIE SIECLE, DES TERRAINS D’AVANCEES MEDICALES POUR AMBROISE PARE (LES GUERRES D’ITALIE 1494-1559) Le XVIe siècle était donc un siècle riche en guerres, certaines ayant commencé à la fin du XVe siècle dont les guerres d’Italie, de 1494 à 1559 (ont commencé avec Charles VIII et Louis XII). Le roi François 1er est ressorti victorieux de la bataille de Marignan en 1515. Commence ensuite une grande opposition des rois de France à Charles Quint, de la famille des Habsbourg et empereur du Saint Empire Romain Germanique (en 1519), ayant toute la partie orientale de l’Europe, de l’Espagne jusqu’au nord des pays bas et donc l’Est de la France actuelle. Cette opposition dure le siècle entier. (Ils essuyèrent la défaite de Pavie en 1525 et en 1536, François 1er occupa la Savoie et le Piémont menant à la 8e guerre d’Italie) III.A. CAMPAGNE DE PIEMONT (1537-1538) 1. Bataille du Pas de Suse (Octobre 1537) En pleine guerre d’Italie, le duc de Montejean, colonel général de l’infanterie de Francois 1er propose à Ambroise Paré, alors encore à l’Hôtel Dieu, de l’accompagner dans cette bataille. Celui-ci accepte dans le but d’acquérir de nouvelles connaissances et de l’expérience spécifique au champ de bataille. Ils descendent de Paris à Grenoble où ils rejoignent le maréchal Anne de Montmorency et le dauphin Henri, futur Henri II. Puis ils passent par le Mont Cenis pour arriver jusqu’au pas de Suse où aura lieu une première bataille contre les armées de Charles Quint et les armées italiennes au niveau du château de Veillane (en italien Avigliana). C’est ici que Paré commence à s’occuper de plus en plus de blessés avec l’apparition des nouvelles armes à feu (remplaçant les lances et épées), en particulier les arquebuses et les couleuvrines (un type de canon). Ainsi, une majorité des plaies de ce siècle sont des plaies par armes à feu, entrainant beaucoup d’amputations. Une arquebuse En effet, pour traiter les plaies et moignons d’amputations, les barbiers et chirurgiens-barbiers utilisent de l’huile bouillante de sambuc. Jean de Vigo avait démontré que cela évitait l’empoisonnement des plaies dues à la poudre des armes à feu. Paré utilisait lui aussi cette technique jusqu’à un soir où de nombreux blessés ont besoin de soin pour plaies par armes à feu mais qu’il arrive à cour d’huile bouillante. Il applique donc un reste de pansement digestif (composé de jaune d’œuf, de térébenthine (un type de résine) et d’huile de Rosat) sur les plaies Une couleuvrine d’un soldat. Le lendemain matin, il observe que le soldat soigné avec le pansement n’a pas de douleur à la plaie, pas de boursoufflures et pas de suppuration, contrairement aux autres soldats soignés à l’huile. Il décide donc pour la première fois d’arrêter l’huile de sambuc, au profit des pansements moins douloureux et plus cicatrisants. Il aurait ensuite prononcé la phrase « je le pansais, Dieu le guérit ». L’armée française arrive enfin à passer le pas de Suse pour se rendre à Turin en 1538. 4/12 Tutorat Santé Lyon Sud (2024-2025)  Ambroise ParéTitre du cours | SSH UE1 2. Turin (1538) En 1538, les français conquièrent Turin puis y restent un temps, menant à beaucoup de bagarres et de plaies à soigner. Cela permit à Ambroise Paré d’améliorer son pansement sur les conseils d’une personne rencontrée à Turin, en utilisant le baume d’Italie, aussi appelé l’huile de petits chiens. Son nom viendrait de sa composition de deux chiots et de vers de terre, donnant cette lotion cicatrisante assez efficace. Paré réalise ensuite la première désarticulation du coude consistant à couper le coude à l’articulation afin d’enlever au niveau de l’avant-bras et de la main en raison d’une plaie (et gangrène) à l’arquebuse, aussi dit arquebusade ou coup d’arquebuse. Enfin, il découvre que remettre le blessé (ou ses articulations) dans la position dans laquelle il était au moment de se faire tirer dessus facilite le retrait de la balle et évite l’infection. Finalement le duc de Montejean, qui lui avait permis d’obtenir toute cette expérience en le faisant venir en Italie, décède en 1538. III.B. 1ER TEMPS DE PAIX : 1539-1542 : AMBROISE PARE, MAITRE BARBIER-CHIRURGIEN Après Turin, Ambroise Paré revint sur Paris en 1539 au moment où sévit la lèpre et la syphilis. Il retourne étudier avec Jacobus Sylvius afin de passer son concours de barbier-chirurgien qu’il obtient en 1541, devenant ainsi chirurgien de robe courte. En parallèle, il continue de travailler à l’Hôtel Dieu jusqu’à ouvrir sa propre officine de barbier-chirurgien en activité privée en 1541 grâce à sa notoriété lui apportant une clientèle suffisamment importante (nommée Enseigne des 3 bassins, rue de l’hirondelle). III.C. SIEGE DE PERPIGNAN (26 AOUT – 4 SEPTEMBRE 1542) Le 26 août 1542, Paré doit retourner à la guerre contre Charles Quint lors du siège de Perpignan, ville se trouvant à l’époque en Catalogne en Espagne (donc sous domination Espagnole) où il retrouve de nouveau le dauphin Henri, futur Henri II ainsi que le comte de Rohan (et le Maréchal d’Annebaut). A nouveau, il utilise sa technique apprise à Turin en remettant l’articulation comme elle était en recevant le coup de feu afin de retirer une balle d’arquebuse de l’épaule du maréchal de Brissac, alors que personne n’arrivait à lui enlever. III.D. 2E TEMPS DE PAIX : 1543-1545 : AVANCEES MAJEURES EN ANATOMIE ET INSTRUMENTS MEDICAUX A.Paré retourne encore à Paris pour deux ans. Il lance une fabrication d’instruments qu’il a amélioré pour enlever les balles dont une pincette assez longue et fine pour passer à travers la petite plaie et chercher les balles coincées dans les os ou tissus. Pendant ce temps, en 1543, André Vésale écrit son « chef d’œuvre d’anatomie » : « la fabrique du corps humain » ou « De humani corporis fabrica » en latin. Pincettes En 1545 (le 20 août 1545), Ambroise Paré espère lui aussi laisser son empreinte sur la médecine et un héritage en écrivant son premier livre nommé « La méthode de traiter les plaies faites par arquebuse et autres armes à feu » après avoir récupéré de nombreux traités médicaux et chirurgicaux de grands noms dont Guido Guidi, Hippocrate, Galien et Oribase. Ce fut le premier livre de chirurgie en français. III.E. SIEGE DE BOULOGNE (AOUT 1545) Après ce second temps de paix, Ambroise Paré doit encore une fois retourner sur le champ de bataille en 1545 contre les anglais cette fois pour le siège de Boulogne, dirigé par le maréchal de Biez. Tutorat Santé Lyon Sud (2024-2025) 5/12 Ambroise Paré UE1 Lors de ce siège, il n’y a pas eu d’innovation particulière. Paré a dû retirer une lance du visage de François de Lorraine, deuxième duc de Guise (et 1er prince de Joinville) qui ne voulait jamais mettre de casque à cheval. Depuis cet incident, on le surnomme « le balafré » en raison de la balafre (=sa cicatrice) qu’il obtient après qu’on lui ait retiré la lance de façon très peu délicate. III.F. 3E TEMPS DE PAIX : 1545-1552 : MORT DES ROIS ET NOUVEAU LIVRE D’AMBROISE PARE Ambroise Paré retourne à Paris pour six ans, de 1545 à 1552. Il continue de travailler dans son officine et de faire des dissections afin d’en apprendre plus sur les morts possibles et leurs raisons ainsi que l’anatomie, le menant à écrire un nouveau livre d’anatomie en 1549. En 1547, le roi François 1er décède et Henri II monte à sa suite sur le trône (et Catherine de Médicis, Diane de Poitiers). III.G. LA REPRISE DE TOUL, METZ, VERDUN ET DAMVILLERS (1552) Alors qu’il vient d’arriver sur le trône, Henri II souhaite récupérer trois évêchés sous la domination de Charles Quint et la famille Habsbourg : Toul, Metz et Verdun qu’il considère comme des places fortes. Ainsi, comme ses prédécesseurs, il lui déclare la guerre en 1552. 1. Siège de Damvillers (fin juin 1552) (important) Fin juin 1552 a lieu le siège de Damvillers, en Lorraine, dans l’Est, pour lequel ils se servent notamment de couleuvrines (des canons envoyant des boulets). Or, le maréchal de Rohan, qui a mis sa tente trop près des défenses adverses, prit un coup de canon, menant à une amputation de sa jambe. Les barbiers-chirurgiens de cette époque auraient normalement utilisé une cautérisation au fer rouge pour cicatriser le moignon d’amputation. Or, cela conduisait à ce que 2/3 des patients amputés finissaient par décéder. Pourtant, il existait une technique déjà décrite par des médecins anciens (Abulcassis, Avicenne, Celse, Jean de Vigo) et dans des livres de chirurgie : la ligature des vaisseaux. Elle n’était pas utilisée sur le champ de bataille car ils pensaient que le fer rouge suffisait (bien que très douloureux et pas très efficace), que ça prendrait trop de temps et que ça ne faisait pas bien l’hémostase (prévenir et arrêter les saignements). Ainsi, Ambroise Paré généralise la ligature des vaisseaux sur le champ de bataille et pour les amputations en l’utilisant sur le maréchal de Rohan. Suite à cela, il est nommé chirurgien ordinaire d’Henri II (il n’est donc pas un chirurgien très proche du roi, le plus proche du roi étant le 1er chirurgien). 2. Défense de Metz (octobre-décembre 1552) Ils doivent ensuite défendre Metz après l’avoir récupérée, menant à une bataille qui dure d’octobre à décembre 1552. Paré doit d’abord passer à travers le siège et l’armée de Charles Quint (pour rentrer à Metz le 8 décembre 1552) puis soigner des gelures dues au froid glacial et des blessés avec des fractures à réduire (remettre l’os dans sa position initiale) et des trépanations (ouverture du crâne). (Au début de la bataille, le maréchal Rohan est mort le 4 novembre 1552.) III.H. 4EME TEMPS DE PAIX : PARE DEVIENT MAITRE CHIRURGIEN De retour à Paris, Paré est nommé maître chirurgien en 1554, soit chirurgien de robe longue, avec l’aide du roi Henri II et bien qu’il ne parle pas latin. Puis il repart en campagne militaire. 6/12 Tutorat Santé Lyon Sud (2024-2025)  Ambroise ParéTitre du cours | SSH UE1 III.J. CAMPAGNE DE 1557-1558 1. Charles Quint renonce (1556) En 1556 Charles Quint abdique au profit de son fils Philippe II, à qui il laisse le Saint Empire Romain Germanique, surtout le côté Sud avec l’Espagne et l’Italie. Il laisse le côté Nord et Est à son frère Ferdinand. (27 août 1557 : défaite de Saint Quentin) 2. Traité de Cateau-Cambrésis (3 avril 1559) De nouvelles batailles ont lieu dans le sud jusqu’au 3 avril 1559, date du traité de Cateau-Cambrésis qui met un terme aux guerres entre l’Espagne, l’Angleterre et la France. IV. LE DEVENIR DES ROIS IV.A. UN TOURNOI MORTEL POUR HENRI II (30 JUIN 1559- 10 JUILLET 1559) (PARTIE IMPORTANTE) Suite à la signature de ce traité, la coutume voulait qu’une fête soit organisée en l’honneur de cet armistice, qui était l’occasion d’unir les familles royales d’Europe afin d’afficher la paix en Europe. Isabelle de Valois, fille d’Henri II est mariée à Philippe II. Le 30 juin 1559, Henri II organise donc le tournoi des tournelles (tournoi rue Saint Antoine), composé d’une joute (lorsque des cavaliers sur des chevaux se font face et doivent essayer de faire tomber leur adversaire grâce à un coup de lance dans le bouclier adverse). Le roi Henri II aimant les tournois, il décide d’y participer et d’affronter Gabriel de Montgomery, un capitaine de son armée. Cependant, lorsque la lance de Montgomery touche le bouclier du roi, il ne la laisse pas tomber par terre et le bout cassé pénètre dans la tête d’Henri II. Le roi reçoit des bouts de lance acérés au-dessus de son sourcil droit, présprès de son œil. Il tombe de son cheval et perd connaissance. Ses médecins le ramènent au palais des tournelles, résidence des rois de France à ce moment, où ses 13 chirurgiens lui retirent quelques éclats. (Premier médecin : Jean Chapelain, 1er chirurgien du roi : Nicole Lavernot, retirèrent 5-6 éclats). Cependant, l’état du roi ne s’est pas amélioré. Le 5 juillet 1559, Philippe II fait appeler Vésale mais aucun chirurgien, ni Vésale, ni Ambroise Paré ni les autres médecins du roi ne peuvent poser de diagnostic (ils ne savent pas s’il pourra survivre ou non, si la blessure est mortelle…). Ils font donc décapiter 4 prisonniers pour leur refaire la même blessure que le roi en leur plantant des bouts de lance au-dessus du sourcil droit, en espérant que ça les aidera dans leur diagnostic. Ils en déduisent que les bouts de lance ont touché l’encéphale et que la blessure est mortelle. Peu de temps après, Henri II commence à convulser et à être paralysé du côté gauche, montrant bien un problème du système nerveux (généralement une paralysie du côté gauche indique une atteinte du système nerveux côté droit). Finalement, Henri II meurt le 10 juillet 1559 (à 13 heures) d’une infection des méninges et de l’encéphale suite à son traumatisme (=une méningo-encéphalite traumatique). Le roi avait décidé que Gabriel de Montgomery ne serait pas condamné (bien qu’il ait tué le roi) car c’est le risque des tournois, cependant, il fut condamné à mort en 1574 car il était protestant. Tutorat Santé Lyon Sud (2024-2025) 7/12 Ambroise Paré UE1 IV.B. LE COURT REGNE DE FRANÇOIS II (1559-1560) Henri II étant mort, son successeur est François II, un jeune homme avec un court règne d’un an. Paré est son chirurgien ordinaire. Le roi a 17 médecins, 13 chirurgiens, 4 apothicaires, 2 rebouteux, 8 barbiers. Son règne connut une forte montée du protestantisme contre le duc de Guise et du cardinal de Lorraine (tous deux catholiques). Il meurt en 1560 d’une infection par la tuberculose. (pourplus de détails : il est mort le 5 décembre 1560 d’une ostéite tuberculeuse, un abcès cérébral, complication de la suppuration oreille dont il souffrait depuis son plus jeune âge) IV.C. AMBROISE PARE, PREMIER CHIRURGIEN DE CHARLES IX DURANT LA MAJEURE PARTIE DE SON REGNE (1560-1574) Le règne de Charles IX commence. Au début, Ambroise Paré est son chirurgien ordinaire jusqu’en 1562, lorsqu’il est nommé 1er chirurgien du roi (le 1er janvier 1562 au château de St Germain en Laye). Entre temps, Paré écrit un troisième livre nommé « La méthode curative des plaies et fractures de la tête humaine », probablement inspiré par la blessure de Henri II qu’il a étudié afin de mieux comprendre. Juste après cela, Paré a un accident de cheval en traversant la Seine, lorsque son cheval lui casse les os de la jambe en lui mettant un coup de talon au-dessus de la cheville (fracture ouverte). Après avoir réduit et immobilisé la fracture, il a un petit accès de fièvre et de toux puis peut remarcher. (La fièvre était à J11 et dura 7 jours. Il a aussi eu un abcès. Avant de remarcher, il est resté 3 mois alité puis a marché avec des béquilles durant un mois.) Charles IX est mort en 1574 de la tuberculose. Charles IX, malade, aurait eu comme discussion avec Paré : « - J’espère que tu vas mieux soigner le Roi que les pauvres de l’hôpital - Non, Sire, c’est impossible - Et pourquoi ? - Parce que je les soigne comme des rois » V. DEUX GUERRES DE RELIGION ET UN GRAND VOYAGE V.A. LA PREMIERE (1562-1563) Durant le règne de Charles IX, il y a une première guerre de religion entre les catholiques (le Duc de Guise, connétable Anne de Montmorency) et les huguenots (protestants du royaume de France : le prince de Condé, l’amiral de Coligny). Cela mène à un siège de Rouen très rude car les plaies s’infectent, suppurent et sont couvertes de vers. Ambroise Paré essaye donc une nouvelle préparation : l’Egyptiac, qui était injecté dans la plaie par un petit cathéter pour les plaies complexes et toujours l’huile de petits chiens pour les plaies simples. On lui demande ensuite de s’occuper d’Antoine de Bourbon (roi de Navarre) qui au départ était protestant mais a été converti par Catherine de Médicis au catholicisme. Il a reçu une balle d’arquebuse dans l’épaule qui y est restée logée, entrainant une infection mortelle (meurt le 17 novembre 1562). Lors de l’autopsie, la balle a été retrouvée dans la tête de l’humérus, comme le pensait Ambroise Paré. Il y a ensuite différentes batailles notamment au Havre contre les Anglais (en juillet 1563, la bataille de Dreux le 19 décembre 1562 et l’Édit d’Amboise en mars 1563). 8/12 Tutorat Santé Lyon Sud (2024-2025)  Ambroise ParéTitre du cours | SSH UE1 Le duc de Guise est tué en 1563 (le 18 février par un huguenot). En 1564, Ambroise Paré écrit un livre représentant une compilation des différentes techniques chirurgicales dont la première ligature des vaisseaux pour une amputation effectuée en 1552 lors du siège de Damvillers. Il a ensuite fait fabriquer des appareillages orthopédique (jambes, bras) pour des personnes amputées. On en retrouve des illustrations dans ses livres, tout comme des illustrations de méthodes de réduction de la luxation d’épaule en utilisant le talon (ce n’est bien sûr plus vraiment utilisé car jugé « barbare ») (méthode de Guido Guidi) (et des réduction et contention des fractures du fémur appelées glossocome). V.B. LE GRAND VOYAGE D’AMBROISE PARE (1564) Ambroise Paré et le roi Charles IX décident de faire le tour du royaume. Ils descendent jusqu’à l’Isle-Barbe le 9 juin 1564 (en bateau) puis arrivent à Lyon en période de peste (le 13 juin). (Dans la Rue mercière à Lyon, la, femme d’un chirurgien Amy Baston, mort de la peste, se défenestre avec son enfant. IL y a une grande peur de la contagion, les médecins sont chassés pour les tuer comme des chiens enragés, ils ne doivent sortir que la nuit. Paré s’en va de Lyon le 9 juillet). Ils fuient donc vers le Sud à (Crémeux puis chez le cardinal de Tournon à) Roussillon puis à Aix en Provence, Marseille, Montpellier (Valence, Avignon, Château-Renard, Nîmes)... Entre temps, une personne lui apprit une méthode de luxation de l’épaule grâce à une échelle. Lors de ce trajet, (au Salon de Crau), il fit la rencontre de Nostradamus (Michel de Nostre-Dame), l’homme qui avait prévenu Catherine de Médicis que le roi Henri II mourrait d’un coup à la tête. (Un édit de Roussillon prône la tolérance des religions et le 9 août 1564, l’année commence le 1er janvier (au lieu du jour de Pâques)). Au cours de ce voyage, Paré effectue quelques petites chirurgies dont sur l’artère temporale (du prince de la roche sur Yon qui a eu un mal de tête soudain menant à une artériotomie de l’artère de la tempe). Ils continuent jusqu’à Clermont où il découvre la pierre de bézoard. Le bézoard correspond à une concrétion de substances minérales (cailloux…) retrouvé dans l’estomac des chèvres et des boucs. Ils pensaient que c’était bon pour la santé et que c’était un antidote contre le poison. Ils l’ont même essayé sur un cuisinier condamné à mort (à la pendaison et étranglement pour vol de deux plats d’argent) mais cela n’a pas fonctionné et il est mort (après 7h d’agonie). A cette époque, tout le monde avait une pierre de bézoard sur soi. (On peut encore en trouver de nos jours sur internet et le bézoard est un terme médical qui existe toujours). V.C. LA DEUXIEME (1567-1570) Le professeur a dit qu’il allait « passer tous les détails car il n’a pas le temps ». L’idée de cette seconde guerre de religion est qu’il y avait encore d’autres guerres, les mêmes problèmes de pourriture des plaies que pendant la première guerre de religion. Ils essaient différents types de pansements et la peste, la petite vérole et la rougeole continuent de faire des vas et vient (en 1568). (Le25 septembre 1567 a lieu un projet d’enlèvement du Roi par les huguenots, la cour séjournant au château de Montceaux, près de Meaux. Le 10 novembre 1567 a lieu la bataille de St Denis. Le connétable de Montmorency est touché au dos et meurt). Tutorat Santé Lyon Sud (2024-2025) 9/12 Ambroise Paré UE1 VI. LE MASSACRE DE SAINT BARTHELEMY (24 AOUT 1572) (IMPORTANT) VI.A. L’EVENEMENT AYANT MENE AU MASSACRE Nous en arrivons maintenant au dernier évènement majeur du XVIe siècle (dans ce cours) : la Saint Barthélémy. Ce massacre commence par un pseudo attentat dans Paris contre l’amiral de Coligny un protestant (à 11h rue d’Autriche). On lui tire dans le bras gauche à partir d’une fenêtre, lui cassant l’index et menant à une amputation de l’index par Ambroise Paré, 1er chirurgien du roi à ce moment qui a extrait la balle du coude de l’amiral. Cependant, cet incident a embrasé la ville de Paris. Les protestants pensaient à tort que les catholiques avaient essayé de tuer l’amiral. Pour se venger, ils veulent tuer la famille de Guise (catholique). Le roi eut peur qu’ils viennent s’en prendre à lui car il avait entendu dire que les protestants voulaient venir jusqu’au Louvre. En effet, après la mort de Henri II, Catherine de Médicis ne voulait plus retourner vivre aux tournelles (ancien lieu de vie des rois et lieu de la mort d’Henri II) et préféra vivre au Louvre (nouvelle résidence des rois). VI.B. LE JOUR DU MASSACRE (24 AOUT 1572) Afin d’éviter d’être tués, Catherine de Médicis et Charles IX décident (le samedi 23 août) de tuer tous les protestants en prévision, d’où le massacre de la Saint Barthélémy qui mena à la mort de l’amiral de Coligny entre autres. Charles IX dit « « eh bien, tuez-les tous, afin qu’il n’en reste pas un seul pour me le reprocher ». Ainsi, à 3h du matin, la cloche de St Germain l’Auxerrois sonne le signal. Henri de Guise avec 300 soldats arrive à la maison de Coligny où se trouvent Paré et le ministre Merlin. Coligny dit « il y a longtemps que je suis préparé à la mort, Vous autres, sauvez-vous » VII. VIE PERSONNELLE D’AMBROISE PARE VII.A. VIE FAMILIALE Ambroise Paré a été marié une première fois en 1541 (lors de son premier temps de paix avec Jeanne Mazelin). Sa femme meurt un peu après son premier fils (François, né le 20 août 1545 et mort en 1549 et sa fille Madeleine morte en 1549). Il se remarie ensuite et a de nouveau eu un certain nombre de filles et de fils qui sont tous morts de différentes maladies. Seule deux de ses filles ont survécu. Après la mort de Charles IX en 1574 (2 ans après la Saint Barthélémy), Ambroise Paré continua de vivre sa vie, servant le roi Henri III. Il a continué à tenir son enseigne de barbier chirurgien, qu’il a agrandi en rachetant d’autres enseignes de barbier. Il fit venir une partie de sa famille à Paris VII.B. DECES Ambroise Paré est mort en (le 20) Décembre 1590 (à 80 ans). 10/12 Tutorat Santé Lyon Sud (2024-2025)  Ambroise ParéTitre du cours | SSH UE1 VIII. CONCLUSION (RECAPITULATIF) Ambroise Paré, père de la chirurgie moderne, est passé de barbier à chirurgien-barbier (1541 : sous François 1er) à maitre chirurgien (1554 : sous Henri II) bien qu’il ne parle pas latin. Ambroise Paré ayant traversé tout le 16e siècle, croisa beaucoup de rois : François 1er (n’était pas son chirurgien), Henri II (son chirurgien ordinaire de 1552 à 1559), François II (son chirurgien ordinaire de 1559 à 1560), Charles IX (son 1er chirurgien de 1560 à 1574), Henri III (son 1er chirurgien de 1574 à 1590, date de mort de Paré). Il a donc été le chirurgien de 4 rois de France. Nous finirons ce cours sur cette fameuse phrase d’Ambroise Paré qui vous correspond parfaitement en première année de médecine : « LABOR IMPROBUS OMNIA VINCIT » soit « Un travail acharné vient à bout de tout » ! Petite précision de Madame Sanlaville : Ambroise Paré a formé de nombreux élèves donc un grand chirurgien : Martin. Celui-ci a épousé Louis Bourgeois, l’une des plus grandes sages-femmes de cette époque. Il y a donc toujours eu un lien entre sage-femme et chirurgien. Tutorat Santé Lyon Sud (2024-2025) 11/12 Ambroise Paré UE1 12/12 Tutorat Santé Lyon Sud (2024-2025)