Unemployment in France PDF

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This document provides an overview of unemployment in France. It discusses different aspects, including definitions and categorization of the unemployed.

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Chômage Les chiffres du chômage • Les chiffres du chômage sont souvent au coeur du débat public. • Il importe donc de comprendre ce que recouvre le chômage et la façon dont on le mesure. • Outre le niveau global du chômage, il est nécessaire d’analyser sa composition et son incidence selon les ca...

Chômage Les chiffres du chômage • Les chiffres du chômage sont souvent au coeur du débat public. • Il importe donc de comprendre ce que recouvre le chômage et la façon dont on le mesure. • Outre le niveau global du chômage, il est nécessaire d’analyser sa composition et son incidence selon les caractéristiques individuelles des chômeurs. 5 Le chômage au sens du BIT (1/3) • La plupart des pays se réfèrent aux critères établis par le Bureau International du Travail (BIT) pour définir une personne au chômage. • Ces derniers reposent sur trois conditions : 1. être sans emploi : ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu’une heure, pendant la semaine de référence. 2. être disponible pour travailler dans un délais de deux semaines. 3. rechercher activement un travail : avoir entrepris des démarches spécifiques de recherche d’emploi au cours des quatre semaines précédant la semaine de référence (ou avoir trouvé un emploi qui commence dans les trois mois). 6 Le chômage au sens du BIT (2/3) • En dépit de sa simplicité, la définition du BIT reste néanmoins sujette à une certaine marge d’interprétation et à quelques divergences entre pays dans le calcul des taux de chômage. ¶ depuis 2000, le critère de recherche d’emploi a été notamment durci et une liste de démarches a été explicitée et mise à jour par l’institut européen de statistiques (Eurostat). ¶ La France ne s’est alignée sur ce nouveau critère (plus restrictif) qu’à la fin 2007 avec pour conséquence une baisse du taux de chômage officiel de l’ordre de 0.7 points de pourcentage. • L’harmonisation des définitions et mesures est relativement avancée au niveau européen : l’OCDE publie par exemple des taux de chômage harmonisés des ses pays membres. 7 Le chômage au sens du BIT (3/3) • L’estimation du nombre de chômeurs au sens du BIT repose sur l’exploitation d’enquêtes nationales périodiques auprès d’un échantillon représentatif de ménages. • En France, l’INSEE utilise l’enquête Emploi qui est la version française d’enquêtes sur la force de travail harmonisées au niveau européen. • Depuis 2003, cette enquête est menée en continu tout au long de l’année et permet d’avoir des estimations trimestrielles du chômage. 8 Les demandeurs d’emploi inscrits auprès du SPE (1/4) • En marge de la définition du BIT, on peut appréhender le chômage plus directement en comptabilisant les personnes inscrites auprès du Service Public de l’Emploi (SPE). • En France, Pôle Emploi tient le registre mensuel des demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) offrant une mesure du chômage au mois le mois. • Ces derniers sont classés en cinq catégories selon deux critères principaux : ¶ le fait qu’ils soient tenus ou pas de faire des actes positifs de recherche d’emploi ¶ le fait d’avoir un emploi ou d’avoir exercé une activité réduite au cours du mois 9 Les demandeurs d’emploi inscrits auprès du SPE (2/4) Catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi Catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherches d’emploi ayant exercé une activité réduite courte (78 heures ou moins dans le mois) Catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherches d’emploi ayant exercé une activité réduite longue (plus de 78 heures dans le mois) Catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie), y compris les demandeurs d’emploi en contrat de sécurisation professionnelle, sans emploi. Catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (contrats aidés, créateurs d’entreprise) 10 Les demandeurs d’emploi inscrits auprès du SPE (3/4) Demandeurs d'emploi par catégorie Données CVS-CJO Effectif (en milliers) 2e trimestre 1er trimestre 2e trimestre 2018 2019 2019 Évolution (en %) sur un trimestre * un an ** 3 377,3 -0,4 -1,9 -1,6 France métropolitaine Inscrits tenus de rechercher un emploi, sans emploi (catégorie A) ………………………………..……………………………….. 3 443,1 3 391,9 758,0 Inscrits tenus de rechercher un emploi, en activité réduite courte (catégorie B) ……………………………………………..………. 758,1 746,1 -1,6 Inscrits tenus de rechercher un emploi, en activité réduite longue (catégorie C) ……………………………………………..………. 1 429,9 1 453,4 1 456,1 0,2 1,8 Ensemble des inscrits tenus de rechercher un emploi (catégories A, B, C) …………………………………………………..………. 5 631,0 5 603,4 5 579,5 -0,4 -0,9 276,0 285,2 3,3 9,0 Inscrits non tenus de rechercher un emploi, sans emploi (catégorie D) ………………………………………………………..……. 261,7 358,4 Inscrits non tenus de rechercher un emploi, en emploi (catégorie E) …………………………………………………………..…… 345,3 354,0 2,5 -1,2 6 224,7 6 218,7 -0,1 -0,5 Inscrits tenus de rechercher un emploi, sans emploi (catégorie A) ……………………………………………………………..…… 3 704,5 3 649,3 3 632,5 -0,5 -1,9 5 944,0 Ensemble des inscrits tenus de rechercher un emploi (catégories A, B, C) …………………………………………………..………. 5 914,6 5 887,9 -0,5 -0,9 6 589,7 Ensemble des inscrits (catégories A, B, C, D, E) ………………………………………………………………………………..……….. * variation par rapport au trimestre précédent, en % ; ** variation par rapport au même trimestre de l'année précédente, en %. 6 562,1 6 554,1 -0,1 -0,5 Ensemble des inscrits (catégories A, B, C, D, E) ………………………………………………………………………………..……….. 6 251,1 France (hors Mayotte) Source : Pôle emploi-Dares, STMT. En raison de la gestion des arrondis, les totaux peuvent très légèrement différer de la somme de leurs sous-totaux. Demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi au deuxième trimestre 2019 Source : DARES 11 Les demandeurs d’emploi inscrits auprès du SPE (3/4) TABLEAU 1 | Demandeurs d'emploi par catégorie Données CVS-CJO Effectif (en milliers) 2e trimestre 2022 1er trimestre 2023 2e trimestre 2023 Évolution (en %) sur un trimestre * un an ** France métropolitaine Inscrits tenus de rechercher un emploi, sans emploi (catégorie A) ………………………………..……………………………….. 2 947,7 2 801,4 2 799,5 -0,1 Inscrits tenus de rechercher un emploi, en activité réduite courte (catégorie B) ……………………………………………..………. 716,3 788,2 771,8 -2,1 -5,0 7,7 Inscrits tenus de rechercher un emploi, en activité réduite longue (catégorie C) ……………………………………………..………. 1 499,6 1 499,9 1 496,3 -0,2 -0,2 Ensemble des inscrits tenus de rechercher un emploi (catégories A, B, C) …………………………………………………..………. 5 163,7 5 089,6 5 067,7 -0,4 -1,9 Inscrits non tenus de rechercher un emploi, sans emploi (catégorie D) ………………………………………………………..……. 350,3 346,4 350,4 1,2 0,0 Inscrits non tenus de rechercher un emploi, en emploi (catégorie E) …………………………………………………………..…… 367,0 361,2 366,5 1,5 -0,1 Ensemble des inscrits (catégories A, B, C, D, E) ………………………………………………………………………………..……….. 5 881,0 5 797,1 5 784,6 -0,2 -1,6 Inscrits tenus de rechercher un emploi, sans emploi (catégorie A) ……………………………………………………………..…… 3 169,5 3 016,0 3 011,1 -0,2 -5,0 Ensemble des inscrits tenus de rechercher un emploi (catégories A, B, C) …………………………………………………..………. 5 448,0 5 369,3 5 343,2 -0,5 -1,9 Ensemble des inscrits (catégories A, B, C, D, E) ………………………………………………………………………………..……….. 6 197,4 6 110,1 6 093,9 * variation par rapport au trimestre précédent, en % ; ** variation par rapport au même trimestre de l'année précédente, en %. -0,3 -1,7 France (hors Mayotte) En raison de la gestion des arrondis, les totaux peuvent très légèrement différer de la somme de leurs sous-totaux. Source : Pôle emploi-Dares, STMT. Demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi au deuxième trimestre 2023 Source : DARES 12 Les demandeurs d’emploi inscrits auprès du SPE (4/4) • L’écart entre le nombre de chômeurs au sens du BIT (données d’enquêtes) et le nombre de demandeurs d’emploi inscrits (données administratives) peut être important. ¶ on peut par exemple être chômeur au sens du BIT sans être DEFM si l’on n’est pas inscrit à Pôle Emploi ¶ on peut aussi être DEFM sans être chômeur au sens du BIT si l’on a pas accompli de démarche spécifique ou exercé une activité réduite. • La divergence entre les deux mesures a entraîné une vive polémique autour des vrais chiffres du chômage début 2007.1 1 Depuis cette date, Pôle Emploi ne publie plus de taux de chômage. Ceux-ci apparaissaient beaucoup plus faibles que ceux calculés par l’INSEE à partir de l’Enquête Emploi. 13 Chômage, emploi, inactivité (1/2) • Les critères du BIT conduisent à répartir la population en trois catégories : chômage, emploi et inactivité. ¶ l’ensemble formé des personnes en emploi et des chômeurs constitue la population active. ¶ la catégorie des inactifs regroupe des personnes qui ne cherchent pas d’emploi ou ne sont pas disponibles pour en occuper un. • Taux de chômage, d’emploi et d’activité peuvent dès lors être définis comme suit : ¶ taux de chômage : part des chômeurs dans la population active ¶ taux d’emploi : part des actifs occupés dans la population en âge de travailler (15-64 ans) ¶ taux d’activité : part des actifs dans la population en âge de travailler (15-64 ans) 14 Chômage, emploi, inactivité (2/2) • Une certaine porosité apparaît entre chômage et inactivité selon la conjonture. ¶ quand la conjoncture s’améliore, le chômage diminue et certaines personnes qui ne recherchaient pas d’emploi jusque là (inactifs) entrent sur le marché du travail. ¶ quand la conjoncture se dégrade, le chômage augmente et certaines personnes sortent du marche du travail et deviennent inactives. • Il en résulte que lorsque le nombre d’emplois augmente d’un certain montant, le nombre de chômeurs diminue d’un montant moindre (et inversement quand le nombre d’emplois baisse). 15 Le halo du chômage (1/7) • La réalité est toutefois plus complexe que ne le suggère la décomposition précédente. • La notion de halo du chômage (Cézard, [1986]) désigne la situation de personnes qui ne sont pas comptabilisées comme chômeurs au sens du BIT alors que leur statut s’y apparente. • Aux frontières des trois catégories (chômage, emploi, inactivité) existent plus généralement des zones floues dans lesquelles on peut observer un écart entre la classification officielle d’une situation et sa réalité ou la perception que l’on peut en avoir. 16 Le halo du chômage (2/7) Source : Gautié (2015) 17 Le halo du chômage (3/7) Personnes inactives désirant travailler • A la frontière entre chômage et inactivité, l’INSEE recense les personnes sans emploi, souhaitant travailler mais classées comme inactives (pas de recherche active ou de disponibilité immédiate). • Parmi elles, les chômeurs découragés ont abandonné toute recherche d’active faute d’espoir de trouver un emploi. ¶ inactifs selon le BIT, ce sont surtout des travailleurs de plus de 50 ans qui considèrent leur âge comme un obstacle à l’emploi. ¶ minoritaires parmi les personnes sans emploi désirant travailler (6.5% du total), leur nombre a fortement augmenté depuis la crise de 2008 (+156% entre 2007 et 2013). 18 Le halo du chômage (4/7) • On trouve également dans cette catégorie : ¶ des jeunes femmes avec enfants en bas âge qui désirent travailler mais ne sont pas immédiatement disponibles. ¶ des travailleurs ayant un lien marginal avec l’emploi : ils ne sont pas en emploi, n’en recherchent pas activement un mais désirent travailler et sont disponibles pour le faire (2,5% de la population active en France, jusqu’à 30% en Italie). 19 Le halo du chômage (4/7) Population des 15 ans ou plus : 51 100 000 Non emploi : 25 300 000 Recherche d’emploi : 3 200 000 Pas de recherche d’emploi : 22 100 000 Souhait de travailler Emploi : 25 800 000 Disponible Indisponible Chômage : 2 900 000 Composante 1 du halo : 300 000 Disponible Indisponible Composante 2 du halo : 700 000 Composante 3 du halo : 400 000 Pas de souhait de travailler Inactivité hors halo : 21 000 000 Halo : 1 400 000 Inactivité : 22 400 000 Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans ou plus. Note : données relatives à l’année 2015. Source : Insee, enquêtes Emploi. Classement en catégories d’activité : schéma simplifié des concepts au sens du BIT Source : INSEE 20 Le halo du chômage (4/7) 3 500 en milliers 3 000 Chômage 2 500 2 000 1 500 Halo 1 000 500 0 2003T1 2004T1 2005T1 2006T1 2007T1 2008T1 2009T1 2010T1 2011T1 2012T1 2013T1 2014T1 2015T1 Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans ou plus. Note : données corrigées des variations saisonnières (CVS). Source : Insee, enquêtes Emploi. Halo et chômage de 2003 à 2015 Source : INSEE 21 Le halo du chômage (4/7) 8 en % de la population totale 7 6 5 4 3 2 1 Po UE log Ho ne ng Ro Slo rie ya vén um ie eU Fr ni Da anc ne e m Be ark Al lgiqu lem e ag n G e Sl rèc ov e aq u Irla ie nd L Ré itu e p. an tch ie èq u M e alt e Ita l Cr ie oa Fin tie lan d Lu Bulg e xe ar m ie bo Pa urg ys -B Po as r tu Le gal tt Es onie pa g Ch ne yp Es re to n Su ie Au ède tri ch e 0 Champ : population des ménages, personnes de 15 à 74 ans. Note : le halo européen est formé des composantes 1 et 2 du halo français. Il n’inclut donc pas la composante 3. Sources : Eurostat (enquêtes sur les Forces de travail) ; Insee pour la France. Halo européen en 2014 Source : INSEE 22 Le halo du chômage (5/7) Le sous-emploi • A la frontière du chômage et de l’emploi, le sous-emploi regroupe selon l’INSEE les personnes pourvues d’un emploi, qui travaillent involontairement moins que la durée normale et qui recherchent un travail supplémentaire ou sont disponibles pour en occuper un. • Cette définition recouvre : ¶ les personnes à temps partiel involontaire (ou “subi”) ¶ les personnes ayant involontairement travaillé moins qu’habituellement (chômage partiel ou technique, baisse d’activité de l’entreprise) • Début 2015, le sous-emploi concernait 6.5% des actifs, dans leur immense majorité en temps partiel subi et, pour la plupart, des femmes. 23 Le halo du chômage (5/7) Nombre de personnes dans le sous-emploi, données cvs Source : INSEE 24 Le halo du chômage (5/7) Part du sous-emploi dans l’emploi (en %) Ensemble Sexe Femmes Hommes Âge De 15 à 24 ans De 25 à 49 ans 50 ans ou plus Diplôme Diplôme supérieur à bac+2 Bac+2 Bac ou brevet professionnel CAP, BEP ou autre diplôme de ce niveau Brevet des collèges Aucun ou certificat d’études primaires (CEP) Catégorie socioprofessionnelle Cadres et professions intellectuelles supérieures Professions intermédiaires Employés Ouvriers Type de sous-emploi À temps partiel, souhaitant travailler plus, disponible et recherchant un emploi À temps partiel, souhaitant travailler plus, disponible mais ne recherchant pas un emploi Chômage technique ou partiel Effectifs (en milliers) 2014 2015 2016 2016 6,5 6,7 6,5 1 724 9,7 3,6 9,8 3,8 9,4 3,7 1 209 515 12,0 6,2 5,6 12,6 6,5 5,6 11,9 6,2 5,7 248 1 017 459 4,2 4,4 6,8 7,0 9,2 10,8 4,3 4,6 7,9 6,8 9,5 10,9 3,8 4,3 8,0 6,9 8,4 10,7 238 186 430 446 107 309 2,4 4,4 11,7 5,8 2,6 4,9 12,1 6,0 2,4 4,4 11,9 5,8 113 302 868 314 1,4 1,5 1,4 373 4,8 0,3 5,0 0,3 4,8 0,3 1 279 71 Champ : France (hors Mayotte), population des ménages, personnes en emploi de 15 ans ou plus. Source : Insee, enquêtes Emploi. Taux de chômage et de sous-emploi au sens du BIT en moyenne annuelle Parts des actifs occupés en situation de sous-emploi de 2014 à 2016 Source : INSEE Source : INSEE 25 Le halo du chômage (6/7) Le chômage déguisé • Personnes officiellement classées en emploi ou inactives mais dont la situation réelle s’apparente au chômage. • Il s’agit le plus souvent de demandeurs d’emploi qui bénéficient d’un dispositif public et disparaissent des chiffres du chômage (emploi aidé, formation). ¶ dans certains pays (Royaume-Uni), les dispositifs d’invalidité abritent de fait un grand nombre de chômeurs déguisés. ¶ en France, les dispositifs de cessation anticipée d’activité (préretraites, dispenses de recherche d’emploi, retraites anticipées) constituent un équivalent fonctionnel des dispositifs d’invalidité. ¶ dans le cadre de la politique d’activation, les efforts pour réduire le nombre de bénéficiaires ont été importants ces dernières années (1.3% des 55-59 ans en 2013 contre 13.1% en 2007). 26 Le halo du chômage (7/7) • Au total, ces développements illustrent le caractère conventionnel d’une catégorie statistique et les enjeux de définition associés. ¶ la définition du BIT doit permettre de déterminer les ressources en main d’oeuvre immédiatement disponibles pour contribuer à l’emploi et à la création de richesses. ¶ la notion de DEFM relève plutôt d’une catégorie opératoire pour gérer des personnes. • Ces critères définis, il existe une marge dans leur interprétation et leur application pouvant donner lieu à des manipulations et polémiques autour des vrais chiffres du chômage. 27 Le taux de chômage global et son évolution (1/3) • Les écarts de taux de chômage entre pays de l’OCDE, qui avaient eu tendance à se réduire avant la crise, ont de nouveau augmenté depuis 2008 et restent importants. • La France se caractérise par un taux de chômage relativement élevé par rapport aux pays comparables (9% en 2018, OCDE). • Concernant l’évolution du taux de chômage sur longue période, on peut distinguer : ¶ une augmentation forte et continue de 1975 et 1985 à la suite des deux chocs pétroliers de 1973 et 1979, le taux de chômage passant d’environ 3% à près de 9%. ¶ des périodes de décrue (1987/1991, 1997/2001, 2006/2008, 2015-2019) où il peut descendre entre 7% et 8%. ¶ des périodes de reprise à la hausse lors de ralentissements ou de crises économiques au cours desquelles il fluctue entre 9% et 11% (1991/1997, 2001/2006, 2008/2015, crise sanitaire de 2020 ?) 28 Le taux de chômage global et son évolution (2/3) Taux de chômage harmonisés dans 36 pays de l’OCDE (2018) Source : OCDE 29 Le taux de chômage global et son évolution (2/3) Taux de chômage harmonisés dans 38 pays de l’OCDE (2022) Source : OCDE 30 Le taux de chômage global et son évolution (3/3) en % 10 9 8 7 6 5 4 3 T1 1975 T1 1978 T1 1981 T1 1984 T1 1987 T1 1990 T1 1993 T1 1996 T1 1999 T1 2002 T1 2005 T1 2008 T1 2011 T1 2014 T2 2017 Taux de chômage au sens du BIT (1975-2019, France métropolitaine) Source : INSEE 31 Un chômage inégalement réparti (1/3) • Le chômage ne touche pas de la même façon les différentes catégories de salariés : il est beaucoup plus élevé parmi les jeunes actifs et les moins qualifiés. • Le taux de chômage des jeunes est proche de 25%.2 ¶ si l’on intègre les jeunes en cours d’étude (hors population active), seulement 9% des 15-24 ans sont au chômage en 2016. ¶ si l’on rapporte leur taux de chômage à celui de la population active, la situation des jeunes n’est pas pire en France que dans la plupart des pays de l’OCDE (ratio de l’ordre de 2.4). • Le taux de chômage des ouvriers (15%) est quatre fois supérieur à celui des cadres ; celui des peu diplômés (18%) est près de deux fois supérieur à celui des bacheliers. 2 Le faible taux de chômage des plus de 50 ans est trompeur : ne restent dans la population active que les plus employables (les moins employables bénéficient de préretraites ou de dispenses de recherche d’emploi). 32 Un chômage inégalement réparti (2/3) • Le chômage de longue durée se définit par une ancienneté au chômage supérieure à un an.3 • La part du chômage de longue durée est croissante avec l’âge : 28% pour les 15-24 ans, 46% pour les 25-49 ans et 64% pour les plus de 50 ans (46% des chômeurs en 2016) • La décroissance de la probabilité de sortie du chômage avec son l’ancienneté peut découler : ¶ d’une moindre intensité de la recherche (découragement). ¶ d’une dégradation des compétences. ¶ de l’attitude des employeurs qui interprètent une longue période de chômage comme un signal négatif de faible qualité. 3 On prend un critère de deux ans pour désigner le chômage de très longue durée. 33 Un chômage inégalement réparti (3/3) Ãø´® ºª ,øª ¯ª ˚˜ “±æƪ ºª ,ª´Æ ª ¥¥ªÆ ¤ª楪 ⁄ªª ÿ±ª ¤ª楪 ^ª ÔÎÛÓÏ ø ÓÎÛÏÁ ø Î ø ±´ ¥´ Ó ÁÈÓ ÔÙÔ ÁÙÁ ÔÙÓ ÍËÔ Ô È ÎÁÓ ÓÏÙÍ ÁÙÌ ÍÙÁ ÓÏÙÔ ÁÙÏ ÍÙÎ ÓÎÙÔ ÁÙÓ ÈÙÌ ›ø¨7±Æª ±±Ʊª±ª¥¥ªˆ flÆ´¥¨Ú ª®¥±¨ÚÙ øƨøÙ ±ªÆ9ø¨ ª¨ ª ºéª¨Ú ›øºÆª –Ʊª± ¨ªÆ7ºøƪ ¤¥±ß7 —´™ÆªÆ ›,ª´Æ éøßø¨ øø ¨Æø™ø¥¥7 ÁÔ ÔÈÓ ÌËË ËÍÔ ÁÏÍ ÏÁ ÌÙÁ ÌÙÎ ÎÙÏ ÔÙÍ ÔÏÙÁ ÒÒÒ ÌÙÁ ÌÙË ÏÙË ÔÙÎ ÔÈÙÓ ÒÒÒ ÌÙÁ ÌÙÌ ÍÙ ÔÔÙ ÔÏÙÌ ÒÒÒ ‹¥,ª Õø º¥,ªÙ ›¤–Ù æƪ™ª¨ ºª ±¥¥8ª ›fl–Ù fi¤– fiøø¥ø´Æ7ø¨ fiøıÓ ‹¥,ª ´7Æª´Æ ø´ fiøıÓ ÁÁ ÈËÌ ÍÓÈ ÓÍ ÌÈÍ ÔÈÙÁ ÔÙË ÔÙÎ ÎÙÈ ÎÙÈ ÔÈÙÓ ÔÙÁ ÔÔÙ ÎÙÍ ÍÙ ÔËÙÎ ÔÙË ÁÙÁ ÎÙË ÎÙÏ Ô ÌÏÍ ÔÁÔ ÈÈÎ ÌÈÁ ÏÙÍ ÍÙÁ ÏÙÌ ÏÙÏ ÏÙÌ ÍÙÔ ÏÙÓ ÌÙÁ ÏÙË ÈÙÍ ÏÙÌ ÏÙÁ ›,ª´Æ ºª´ Ô ø ±´ ¥´ ÔÎÛÓÏ ø ÓÎÛÏÁ ø Î ø ±´ ¥´ ÒÒÒ Ê ø ±æª¨Ú ˆ –±´Æ ¥ª ,ª´ÆÙ ¥ éø¨ ºª ¥ø ø¨7±Æª ±±Ʊª±ª¥¥ª º´ ºªÆªÆ ª¥± ±´7Ú ›ø Ê ⁄Æøª ±Æ ”øß±¨¨ªÙ ±´¥ø¨± ºª 7øªÙ ªÆ±ª ø¨™ª ºª ÔÎ ø ±´ ¥´Ú Incidence et composition du chômage en France (2016) Source : INSEE 34 Emploi Le taux d’emploi global et son évolution (1/3) • Le taux de chômage permet de mesurer l’ampleur du déséquilibre entre offre et demande sur le marché du travail. • Le taux d’emploi, qui dépend intrinsèquement des taux de chômage et d’activité4 , offre une meilleure représentation des performances du marché du travail. • Le taux d’emploi, qui mesure les ressources humaines mobilisées pour la production, donne une bonne indication du potentiel productif d’un pays. Il permet également d’évaluer la capacité d’une économie à favoriser l’inclusion sociale par l’emploi. 4 Le taux d’emploi rapporte le nombre d’actifs occupés à la population en âge de travailler. La population en âge de travailler rassemble les actifs et inactifs. Le nombre d’actifs occupés correspond à la différence entre actifs et chômeurs. 35 Le taux d’emploi global et son évolution (2/3) • Bien qu’ayant atteint sa plus forte valeur depuis 1980, le taux d’emploi de la France reste relativement faible par rapport à celui de pays comparables (65.3% en 2018, OCDE). ¶ cela tient essentiellement aux faibles taux d’emploi aux âges extrêmes. ¶ les raisons sont à rechercher à la fois dans le niveau élevé du chômage et dans la faiblesse relative du taux d’activité (71.9% en 2018). 36 Le taux d’emploi global et son évolution (2/3) ¤ª楪 Õª®ª ¯ª ˚˜ ^ª ¯ª ˚˜ ª ¥¥ªÆ ª ˚ ⁄ªª ÿ±ª ÔÎÛÓÏ ø ÓÎÛÏÁ ø ÎÛÍÏ ø fl¨ ÓÁ ÓÈ ÈÔÙÏ ÍÈÙÍ ÈÎÙÏ ÌÍÙÁ ËÈÙÁ ÍÏÙÁ ø¨ ¤ª楪 ÔÔ ÍËÌ Ï ËÁ ÓËÙÍ ÔÙ ÌÓÙÏ ÔÙ ÓÏÙÍ ÔÙ ÍÌÙÔ ÔÙ ÔÓÙÔ ÔÙ ÌÎÙÔ ÔÙ ›ø Ê ⁄Æøª ±Æ ”øß±¨¨ªÙ ±´¥ø¨± ºª 7øªÙ ªÆ±ª ºª ÔÎ @ ÍÏ øÚ Emploi, chômage et inactivité en France (2016) Source : INSEE 37 Le taux d’emploi global et son évolution (2/3) Taux d’emploi dans 38 pays de l’OCDE (% des 15-64 ans, 2018) Source : OCDE 38 Le taux d’emploi global et son évolution (2/3) Taux d’emploi dans 40 pays de l’OCDE (% des 15-64 ans, 2021) Source : OCDE 39 Le taux d’emploi global et son évolution (3/3) • Au-delà de la conjoncture économique, les évolutions du taux d’emploi sont intrinsèquement liées à la démographie. ¶ l’augmentation du taux d’emploi tient en premier lieu à une meilleure participation des femmes au marché du travail.5 ¶ il procède également de la convergence progressive depuis 1990 du taux d’activité des seniors vers celui des âges intermédiaires sous l’effet des réformes de l’âge de départ en retraite et de la diminution des préretraites et dispenses de recherche d’emploi. ¶ a contrario, le taux d’activité des jeunes n’a cessé de baisser suite à l’allongement de leurs études. 5 La montée de l’activité féminine s’est poursuivie sans rupture depuis l’après-guerre. Le taux d’activité des femmes atteint 68, 2% en 2018, soit 7,6 points de moins que les hommes. La différence ne cesse toutefois de se réduire (plus de 30 points en 1975, 20 points en 1986 et 10 points en 2006). 40 Sécurité de l’emploi (1/3) • Même si la part des emplois précaires dans l’emploi salarié a sensiblement augmenté au cours des années 90, les contrats à durée indéterminée restent la forme contractuelle dominante. ¶ les emplois précaires recouvrent essentiellement les CDD, l’intérim, l’apprentissage et les contrats aidés. ¶ ces derniers occupent une place prépondérante dans les embauches. 41 Sécurité de l’emploi (1/3) ¤ª楪 Õª®ª ¯ª ˚˜ ª ¥¥ªÆ ª ˚ ⁄ªª “±Ûø¥øÆ7 Õø¥øÆ7 Ì ÔÏ ÓÌ ÏÏÓ ÔÔÙË ËËÙÓ ¤ª楪 ºª ª¥± ÓÍ ÎËÏ ÔÙ ^ª ¯ª ˚˜ Î ø ±´ ¥´ ÿ±ª ÔÎÛÓÏ ø ÓÎÛÏÁ ø ËÙÏ ÁÔÙÍ ÔÎÙ ËÎÙ ÓÙÈ ÁÈÙÌ ÔÙÎ ËÁÙÎ ÔÍÙÁ ËÌÙÔ ÔÙ ÔÙ ÔÙ ÔÙ ÔÙ ˆ « ±Æ ¥ª ±¨±øƪÚ ›ø Ê ⁄Æøª ±Æ ”øß±¨¨ªÙ ±´¥ø¨± ºª 7øªÙ ªÆ±ª ºª ÔÎ @ ÍÏ øÚ Emploi par statut en France (en 2016) Source : INSEE 42 Sécurité de l’emploi (2/3) • En France, les salariés sur des emplois précaires sont relativement bien protégés par la loi d’après l’indice de protection de l’emploi établi par l’OCDE.6 • Cela tient en particulier : ¶ à la prime de précarité versée aux salariés en CDD et en intérim. ¶ l’impossibilité de renouveler les contrats plus de deux fois et l’obligation de rester en deçà d’une certaine durée. ¶ l’impossibilité de recourir à ce type de contrats pour pourvoir un emploi lié à l’activité normale de l’entreprise. • Cet indice doit cependant être interprété avec prudence car il existe en France de nombreux contrats dérogatoires à la législation sur la protection de l’emploi non pris en compte. 6 La construction de cet indice mobilise différents critères tels que la facilité pour les entreprises de recourir aux CDD et à l’intérim, la durée des périodes d’essai, la procédure administrative à suivre en cas de licenciement, les préavis et indemnités applicables aux différents types de licenciements, la définition du licenciement abusif et les possibilités de réintégrer une personne licenciée dans ces conditions. 43 0,0 Afrique du Sud Féd. de Russie Lettonie Chine Inde Indonésie Argentine Arabie Saoudite Brésil Canada États-Unis Royaume-Uni Nouvelle-Zélande Australie Pays-Bas Suède Irlande Japon Islande Suisse Israël Allemagne Danemark Finlande Hongrie Czech Rep. Autriche Mexique Pologne Portugal Belgique Chili Slovak Rep. Slovénie Corée Italie Grèce Estonie Espagne Norvège France Luxembourg Turquie Licenciement collectif Arabie Saoudite Brésil Afrique du Sud Féd. de Russie Inde Argentine Lettonie Indonésie Chine 2,5 Nouvelle-Zélande États-Unis Canada Royaume-Uni Chili Australie Estonie Irlande Hongrie Japon Suisse Finlande Corée Israël Slovak Rep. Espagne Norvège Danemark Pologne Grèce Autriche Islande Turquie Suède Mexique Czech Rep. Slovénie Portugal Luxembourg Italie France Pays-Bas Belgique Allemagne Sécurité de l’emploi (2/3) Échelle de 0 à 6 3,5 Licenciement individuel 3,0 2,0 1,5 : 2.29 1,0 0,5 La protection de l’emploi dans les pays de l’OCDE et certains pays non membres de l’OCDE en 2013 (échelle de la moins restrictive (indice de 0) à la plus restrictive (indice de 6), Source : OCDE) 44 Sécurité de l’emploi (3/3) • En dépit d’une protection de l’emploi élevée, le sentiment d’insécurité de l’emploi reste relativement fort en France en comparaison aux autres pays européens. ¶ sécurité et protection de l’emploi apparaissent négativement corrélées dans les pays considérés. ¶ les pays où la protection de l’emploi est forte ont des durées de chômage longues, ce qui rendrait les pertes d’emploi plus douloureuses. ¶ la protection de l’emploi, telle que mise en oeuvre dans les pays européens, conduirait à accroître le sentiment d’insécurité de l’emploi par le biais de son impact positif sur la durée du chômage et la segmentation du marché du travail. 45 Sécurité de l’emploi (3/3) Rigueur de la LPE et sentiment moyen de sécurité dans l’emploi Source : Postel-Vinay et Saint-Martin [2004] 46 Durée du travail (1/2) • En dépit d’une tendance partagée à la réduction du temps de travail dans les pays développés au cours des 30 dernières années, la France conserve un nombre moyen d’heures travaillées plus faible que la plupart des pays de l’OCDE. • La durée annuelle effective du travail a diminué de 17% en moyenne (350 heures) depuis le milieu des années 1970 pour atteindre 1 609 heures en 2018 (INSEE). ¶ elle a connu une première période de baisse entre 1975 et 1983 (≠145 heures) pour se stabiliser jusqu’au début des années 1990 ¶ elle a de nouveau fortement baissé entre 1991 et 2003 (≠210 heures) et n’évolue plus depuis. 47 Durée du travail (1/2) Heures moyennes annuelles ouvrées par travailleur (2016) Source : OCDE 48 Durée du travail (1/2) 2 000 en heures 5e semaine de congés payés et durée légale hebdomadaire à 39 h 1 900 Loi fixant la durée hebdomadaire légale à 35 h dans les entreprises de plus de 20 salariés Durée hebdomadaire légale à 35 h dans les entreprises de moins de 20 salariés Loi incitant au passage aux 35 h 1 800 1 700 1 600 Mesures incitatives en faveur du temps partiel 1 500 Assouplissements des 35 h Incitations aux heures supplémentaires 1 400 1 300 1 200 1 100 1 000 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018 Lecture : en 2018, les personnes en emploi ont travaillé en moyenne 1 609 heures durant l’année. Champ : France métropolitaine, personnes en emploi âgées de 15 ans ou plus et vivant en ménage ordinaire. Source : Insee, enquêtes Emploi annuelles 1975-2002, enquêtes Emploi en continu 2003-2018, calculs Dares. Évolution de la durée annuelle effective de travail en France depuis 1975 Source : INSEE 49 Durée du travail (2/2) • Cette forte baisse est dûe pour partie aux réformes qui ont réduit la durée légale de la semaine de travail. ¶ passage de 40 à 39h en 1982 puis de 39 à 35h entre 2000 et 2002. ¶ toutefois, bon nombre de salariés continuent à travailler entre 36 et 40 heures par semaine, bénéficiant en contrepartie de jours de RTT ou d’une rémunération en heures supplémentaires majorées. • Le développement du temps partiel a également joué un rôle important (6.6% des salariés en 1975, 18.9% en 2018). ¶ il explique 28% de la diminution de la durée annuelle travaillée entre 1975 et la mise en place des 35 heures en 2000. ¶ il concerne principalement les femmes (quatre emplois à temps partiel sur cinq, 30% de l’emploi féminin). ¶ près de la moitié d’entre elles déclarent être à temps partiel pour raisons familiales ou personnelles (garde d’enfants ou d’une personne dépendante). Plus de 30% affirment toutefois souhaiter travailler plus (sous-emploi). 50 Durée du travail (2/2) 25 en % en heures Durée annuelle effective (échelle de droite) Contrat emploi solidarité (CES) (De 1990 à 2006) Contrat unique d’insertion (CUI) Contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE), CUI - Contrat initiative emploi (CIE) (De 1995 à 2018) 2 000 1 600 20 Taux de chômage 0 1975 1980 1985 1990 1995 Entre 1997 et 2003 : - Retour de l’abattement à 30 %, - Réduction de la plage horaire (18-32h), - Suppression flux d'entrée en deux vagues selon la taille de l'entreprise 2000 Allègements bas salaires dits « Fillon », cumulables avec l’abattement 5 1 200 Suppression définitive de l’abattement au 01/01/06 Taux de temps partiel Modification plage horaire de l’abattement (16 - 32h) Création de l’abattement à 30 % (19 - 30h) 10 Passage de l’abattement à 50 % Création allégements bas salaires cumulables avec l’abattement 15 Allègements bas salaires dits « Juppé », cumulables avec l’abattement Travail d’utilité collective (TUC) (De 1984 à 1991) 2005 800 400 2010 2015 2018 0 Lecture : en 2018, 18,9 % des salariés (hors contrat d’apprentissage), en France métropolitaine, ont un emploi à temps partiel, contre 6,6 % en 1975. Champ : France métropolitaine, salariés (hors contrat d’apprentissage pour le temps partiel et la durée annuelle effective) âgés de 15 ans ou plus et vivant en ménage ordinaire. Source : Insee, enquêtes Emploi annuelles 1975-2002, enquêtes Emploi en continu 2003-2018, calculs Dares. Évolution du temps partiel et de la durée annuelle effective de travail depuis 1975 Source : INSEE 51 Durée du travail (2/2) Part du Temps Partiel dans l'emploi au sens du BIT (en %) 35,0 30,0 25,0 20,0 Moyenne Hommes 15,0 Femmes 10,0 5,0 0,0 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 Année Part du travail à temps partiel dans l’emploi au sens du BIT (en %) Source : INSEE 52 Flux d’emploi (1/8) • Afin de mieux saisir les modalités de fonctionnement du marché du travail, il est nécessaire d’adopter une approche dynamique. • Une relative stabilité du nombre d’emplois et de chômeurs au niveau national peut en effet cacher une immense activité de création et destruction d’emplois. 53 Flux d’emploi (2/8) • Chaque jour, la France perd environ 10 000 emplois. . . et en crée près de 10 000. • Entre 1970 et 2000, l’économie française a détruit, chaque année, environ 15% de ses postes de travail et en a créé 15.5% de sorte à assurer une croissante nette de l’emploi de 0.5% par an. • Une rupture dans cette évolution s’est produite à la suite de la crise de 2008. ¶ l’économie française a détruit plus d’emplois qu’elle n’en a créé pendant deux années consécutives, mais les pertes nettes sont restées faibles (0.5% de l’emploi total en 2008, 0.8% en 2009). ¶ la tendance s’est inversée en 2010 et la création nette d’emplois s’est de nouveau élevée à 0.5%. Elle est restée proche de zéro, en moyenne, les trois années suivantes. 54 Flux d’emploi (3/8) • Ces mouvements d’emplois étaient sensiblement identiques dans tous les pays industrialisés justifiant la pertinence de la loi des 15% (Cahuc et Zylberberg [2015]) qui s’énonce comme suit : A l’échelle d’une nation, chaque année, environ 15% des emplois disparaissent et chaque année environ 15% d’emplois nouveaux apparaissent • Ce processus de créations et destructions massives et simultanées d’emplois est un puissant moteur de croissance, mais également une des principales causes de chômage, d’inégalité et d’exclusion.7 7 Dès les années 1940, l’économiste autrichien Joseph Schumpter avait baptisé ce processus de destruction créatrice. 55 Flux d’emploi (4/8) • La plus grande part des mouvements croisés de destruction et de créations d’emplois (réallocations d’emploi) n’ont pas lieu entre secteurs différents mais entre établissements d’un même secteur.8 • Les mouvements entre secteurs représentent moins de 20% du total de réallocations. • Il s’agit là encore d’une “loi” valable dans tous les pays industrialisés. 8 Cahuc et Zylberberg [2015] prennent l’exemple du textile traditionnel (en déclin) dont une partie des emplois détruits s’est déversée dans le textile technique (en croissance). 56 Flux d’emploi (5/8) • Les flux de main d’oeuvre, mesurés par le nombre d’entrées et sorties de l’emploi en cours d’année, sont par ailleurs nettement plus importants que les flux d’emplois. • En 2014, le taux de rotation annuel de la main d’oeuvre se situait aux alentours de 60%. ¶ les taux d’entrées et de sorties diffèrent selon le secteur des entreprises : ils sont ainsi nettement plus élevés dans les services que dans la construction ou l’industrie. ¶ plus de 80% des embauches se font sous la forme d’un contrat à durée déterminée. Le taux de conversion en CDI à un an reste toutefois extrêmement faible en comparaison internationale (signe d’une instabilité récurrente pour certains). ¶ les fins de CDD ont un rôle prépondérant dans les sorties (plus de 80%), puis viennent les démissions (10%). Les licenciements et les départs en retraite ont une importance relativement limitée. 57 Flux d’emploi (5/8) Établissements de 1 à 9 salariés Part des CDI Taux de Taux de dans les sortie pour fin démission embauches de CDD 28,5 32,1 8,0 26,1 35,4 8,2 23,3 35,3 7,9 19,3 38,9 7,4 15,3 54,7 7,0 14,1 59,6 7,0 Taux de licenciement économique 2,1 1,6 1,1 1,0 1,2 1,0 Taux de licenciement autre qu'économique 2,2 2,1 1,7 1,5 1,7 1,6 Taux de fin de période d'essai 1,9 1,9 2,0 2,0 2,0 2,0 Taux de départ à la retraite 0,8 0,8 0,6 0,8 0,9 0,9 Taux de démission Taux de licenciement économique Taux de licenciement autre qu'économique Taux de fin de période d'essai Taux de départ à la retraite 20,0 19,5 20,1 20,8 20,3 21,6 21,6 22,1 23,7 10,1 13,3 13,5 12,2 10,8 10,1 9,6 9,6 11,7 1,3 0,9 0,8 1,1 1,2 1,1 1,0 0,9 0,7 2,1 2,1 2,3 2,6 2,8 2,8 2,9 2,7 2,9 2,0 2,5 2,6 2,6 2,6 2,6 2,4 2,2 2,8 0,8 0,7 0,6 0,6 0,7 1,1 1,0 1,1 1,2 34,2 23,1 10,7 0,7 3,0 2,6 1,1 26,3 27,0 7,2 1,3 2,5 2,0 0,8 28,2 27,8 8,1 0,7 2,3 2,4 0,9 12,2 25,4 30,8 7,6 0,4 2,0 2,3 0,7 39,3 11,0 21,8 34,4 6,8 0,5 2,0 2,1 0,8 55,0 44,8 11,3 20,1 40,4 6,5 0,5 2,0 2,3 0,9 58,8 48,5 10,9 18,3 44,2 6,2 0,5 2,0 2,3 1,0 Année Taux de rotation Taux d'entrée Taux de sortie Taux d'entrée Taux d'entrée en CDD en CDI 2009 2010 2011 2012 2013 2014 52,6 56,0 53,3 55,7 71,1 75,3 55,5 58,8 54,3 56,1 70,8 74,6 49,7 53,2 52,2 55,3 71,3 76,1 Année Taux de rotation Taux d'entrée Taux de sortie 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 38,5 42,0 42,2 41,6 39,6 40,7 39,9 40,9 45,2 39,7 44,0 43,6 42,3 39,8 41,1 40,3 41,8 46,2 37,4 40,0 40,7 40,8 39,4 40,3 39,5 40,1 44,1 27,1 27,9 27,2 26,9 25,8 27,0 26,4 27,4 29,4 12,6 16,1 16,4 15,4 14,0 14,0 13,8 14,3 16,8 31,7 36,6 37,7 36,5 35,1 34,2 34,4 34,3 36,3 2008 42,7 43,1 42,4 28,4 14,7 2009 42,5 42,3 42,8 31,1 11,1 2010 45,2 45,7 44,7 32,8 12,9 2011 47,0 47,9 46,1 35,8 2012 49,6 50,3 48,9 2013 55,5 56,0 2014 59,0 59,3 39,7 43,4 41,7 45,3 60,0 64,1 15,8 15,3 12,7 10,9 10,8 10,5 Établissements de 10 à 49 salariés Taux d'entrée Taux d'entrée en CDD en CDI Part des CDI Taux de dans les sortie pour fin embauches de CDD Tableau des entrées et sorties de l’emploi - établissements de 1 à 49 salariés Source : DARES (2014) 58 Flux d’emploi (5/8) Établissements de 50 salariés et plus Taux de démission Taux de licenciement économique Taux de licenciement autre qu'économique Taux de fin de période d'essai Taux de départ à la retraite 22,2 22,4 23,0 23,6 23,3 24,1 25,7 25,6 28,2 6,1 7,9 7,8 6,7 5,6 5,3 5,3 5,6 6,3 0,7 0,5 0,5 0,6 0,7 0,5 0,5 0,5 0,5 1,7 1,8 2,0 2,3 2,4 2,3 2,4 2,3 2,3 1,2 1,5 1,7 1,6 1,5 1,4 1,5 1,5 1,7 1,2 0,9 0,7 0,7 0,9 1,5 1,4 1,6 1,6 24,7 29,0 6,4 0,4 2,5 1,8 1,6 18,7 31,6 4,5 0,8 2,3 1,5 1,2 19,0 34,9 4,8 0,5 2,1 1,7 1,2 9,7 19,1 37,3 5,1 0,3 2,0 1,7 0,9 43,1 8,7 16,7 39,6 4,5 0,3 2,0 1,6 1,0 54,2 46,4 8,1 14,8 43,2 4,0 0,3 2,0 1,4 1,3 58,7 50,9 8,3 14,0 47,6 4,1 0,3 2,0 1,4 1,4 Taux d'entrée Taux d'entrée en CDD en CDI Part des CDI Taux de dans les sortie pour fin embauches de CDD Année Taux de rotation Taux d'entrée Taux de sortie 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 35,0 38,1 38,3 36,9 35,4 36,1 37,9 38,5 42,3 36,2 40,3 39,9 37,4 35,6 36,2 38,2 39,1 43,1 33,9 36,0 36,7 36,4 35,3 36,0 37,6 37,9 41,5 27,1 28,6 28,4 27,7 27,0 27,6 29,3 29,7 32,7 9,1 11,7 11,5 9,7 8,5 8,6 8,9 9,4 10,5 25,1 29,1 28,9 25,9 24,0 23,8 23,3 23,9 24,3 2008 43,0 43,3 42,6 32,6 10,7 2009 42,9 42,2 43,5 34,4 7,9 2010 47,3 47,7 46,9 38,7 9,0 2011 50,0 50,7 49,3 41,1 2012 51,3 51,8 50,8 2013 54,3 54,5 2014 59,0 59,2 Tableau des entrées et sorties de l’emploi - établissements de 50+ salariés Source : DARES (2014) 59 Flux d’emploi (5/8) Taux de transition d’un contrat de travail temporaire à un contrat de traval permanent (en % des 16-64 ans, 2015) Source : EUROSTAT 60 Flux d’emploi (6/8) • Dans les pays industrialisés, l’ordre de grandeur des réallocations de main d’oeuvre est deux à trois fois supérieur à celui des réallocations d’emplois. • Chaque jour ouvrable, alors que 10 000 emplois sont détruits en France, 33 000 personnes quittent leur emploi. . . et environ autant en retrouvent. • La gestion de la main d’oeuvre est marquée par un nombre considérable d’embauches et de départs simultanés. ¶ en moyenne, une entreprise qui crée un emploi embauche trois personnes et se sépare de deux autres. ¶ plus surprenant, les entreprises qui détruisent des emplois continuent d’embaucher : en moyenne, la perte d’un poste de travail se traduit par deux embauches et trois départs. 61 Flux d’emploi (7/8) • En ce qui concerne l’ajustement de l’emploi au cycle économique, celui-ci s’opère par les destructions d’emplois dans le cas d’une grande flexibilité du marché du travail (États-Unis) et par les créations dans le cas d’une moins grande flexibilité (Europe). • Aux Etats-Unis, les cycles sont marqués par de faibles variations du nombre de créations d’emplois et par de fortes variations du nombre de destructions (taux de rotation contracyclique). • En France, les réallocations d’emplois ne seraient ni en phase (procycliques), ni en opposition avec le cycle (contracycliques) : elles seraient plutôt acycliques. 62 Flux d’emploi (8/8) • En définitive, croissance et chômage sont conjointement déterminés par le processus de destructions et de créations d’emplois. • Si les pays diffèrent durablement en termes de croissance et de chômage, c’est que leur marché du travail sont organisés différemment. • Le coût du travail, la protection sociale, la conception d’ensemble de l’assurance-chômage et des services publics de l’emploi, les procédures d’embauche et de licenciement, les dépenses publiques pour l’emploi et les systèmes de formation ne sont pas les mêmes. 63 Productivité et rémunérations Rémunérations (1/3) • Avec un salaire annuel moyen de 46256 dollars en 2018, la France occupe un rang intermédiaire et figure sous la moyenne des pays de l’OCDE (47748 dollars). • Depuis le début des années 1980, la France est entrée dans une phase de modération salariale qui contraste avec l’évolution soutenue des salaires sur la période précédente. ¶ jusqu’à cette date, la croissance des salaires nominaux était très rapide (+ de 10% par an). L’inflation était également forte, mais la hausse du pouvoir d’achat était réelle (+2, 5% par an en moyenne pour le Salaire Mensuel de Base9 entre 1972 et 1982). ¶ depuis lors, les hausses de salaire nominal ont été beaucoup plus isolées et, même si l’inflation a elle aussi été fortement contenue, les hausses du pouvoir d’achat ont été sensiblement réduites (+0, 7% par an en moyenne pour le SMB entre 1983 et 2002). 9 Le salaire mensuel de base (SMB) correspond au salaire brut avant déduction des cotisations sociales et avant versement des prestations sociales. 64 Rémunérations (1/3) Salaires annuels moyens dans 35 pays de l’OCDE (en PPA USD 2018)10 10La PPA est un taux de conversion monétaire exprimant les pouvoirs d’achat des différentes monnaies dans une unité commune. Ce taux exprime le rapport entre la quantité d’unités monétaires nécessaires dans des pays différents pour se procurer le même panier de biens. Cette unité commune permet de comparer le pouvoir d’achat effectif des salaires entre pays. 65 Rémunérations (1/3) Glissements annuels, en % 25 Salaire mensuel de base (SMB) Indice des prix à la consommation (IPC) 20 Salaire horaire de base des ouvriers (SHBO) 15 10 Pouvoir d'achat du SMB 5 0 1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 -5 La modération salariale en France depuis le début des années 1980 Source : Desplatz et al. [2003] 66 Rémunérations (1/3) En % + 3,0 Salaire horaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE) Salaire mensuel de base (SMB) Prix (pour l'ensemble des ménages et hors tabac) + 2,5 + 2,0 + 1,5 + 1,0 + 0,5 + 0,0 - 0,5 T4 2011 T2 2012 T4 T2 2013 T4 T2 2014 T4 T2 T4 2015 T2 2016 T4 T2 2017 T4 T2 T4 2018 Champ à partir du 2e trimestre 2018 : salariés du privé hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales ; France hors Mayotte. Champ jusqu’au 1er trimestre 2018 : champ précédent hors Drom, hors associations de loi 1901 de l’action sociale et hors syndicats de copropriété. Sources : Dares, enquête trimestrielle Acemo ; Insee, indice des prix à la consommation. Glissement annuel des salaires et des prix à la consommation Source : DARES 67 Rémunérations (2/3) • Selon Desplatz et al. [2003], la modération salariale à l’oeuvre depuis le début des années 1980 trouverait son origine : ¶ dans la montée du chômage pour l’essentiel, mais aussi dans la désindexation des salaires et les moindres revalorisations du Smic. ¶ la légère accentuation observée depuis 1998 s’expliquerait quant à elle par l’effet des 35 heures. 68 Rémunérations (3/3) • La France se caractérise également par une plus grande compression de la distribution des salaires. ¶ le rapport interdécile11 s’est stabilisé autour de 2.9 depuis le début des années 2000. ¶ sur longue période, ce dernier a très nettement diminué en France tandis qu’il augmentait dans les pays anglo-saxons et restait stable à un niveau inférieur dans les pays scandinaves. • En dépit du caractère comprimé de la distribution salariale, on note des différences de rémunérations significatives entre hommes et femmes, d’une part, et entre CSP, d’autre part. 11Le rapport interdécile D9/D1 est le rapport entre le neuvième décile (salaire au-dessus duquel se situent les 10% les mieux rémunérées) et le premier décile (salaire en-dessous duquel se trouvent les 10% les moins bien rémunérées). Il mesure de combien de fois le salaire des mieux rémunérés excède celui des moins bien rémunérés. 69 Rémunérations (3/3) Inégalité de revenu dans 31 pays de l’OCDE (ratio interdécile, 2017)12 12Le revenu désigne le revenu disponible d’un ménage au cours d’une année donnée. Il comprend les salaires, les revenus du travail non salarié, les revenus du capital et les transferts monétaires reçus de l’État, déduction faite de l’impôt sur le revenu et des cotisations de sécurité sociale. 70 Rémunérations (3/3) Õø¥øƪ ª¨ ºª ¨±´ Æ7¥8™ªª¨ Õø¥øƪ æÆ´¨ ¤´Æ± ±´Æø¨ ‹7¥ª ¤ª楪 ÓÔÏ ÿ±ª W™±¥´¨± ¯˚˜ ÓÔÏ ⁄ªª W™±¥´¨± ¯˚˜ ÓÔÏ ÓÔÌ W™±¥´¨± ¯˚˜ ‹Ô ‹Ó ‹Ì ‹Ï ‹Î ±´ ”7ºøª ‹Í ‹È ‹Ë ‹Á Ô ÓÍ Ô ÌÏÁ Ô ÏË Ô ÍÓ Ô ÈËÌ Ô ÁËË Ó ÓÍÏ Ó ÈÔÍ Ì ÎÁÁ ÙÔ ÙÔ ÙÔ ÙÔ ÙÔ ÙÓ ÙÏ ÙË ÔÙ Ô ÓÎÈ Ô ÏÔÁ Ô ÎÍÎ Ô ÈÔÈ Ô ËÁÌ Ó ÔÔÌ Ó ÏÓÎ Ó ÁÎÎ Ì ÁÏ ä ÙÓ ä ÙÓ ä ÙÔ Ù Ù ÙÔ ÙÌ ÙÈ ÙË Ô ÔÍÏ Ô ÓÈÁ Ô ÌËÍ Ô Î Ô ÍÌÍ Ô ËÔÓ Ó ÎÔ Ó ÏÓ Ì Ô ÙÏ ÙÌ ÙÏ ÙÎ ÙÎ ÙÎ ÙÎ ÙÁ ÔÙÎ ›ÁÎ ›ÁÁ Ï ÎËÁ Ë ÔÍÌ ÙÁ ÙË Î ËÁ Á ÌÈÎ ÙÈ ÙÁ Ì ËÌÁ Í ÔËÌ ÔÙË ÔÙÈ ”±ßªª Ó ÓÓÎ ÙÎ Ó ÏÔ ÙÏ Ô ÁÍÓ ÙÁ ‘ª¨´Æª Ê ª ÓÔÏÙ Ô ˚ ºª ø¥øÆ7 ª ¤œÃ– º´ Æ™7 ª¨ ºª ª¨ÆªÆª ´æ¥Ø´ªÙ ß ±Æ ¥ª æ77øƪ ºª ±¨Æø¨ øº7Ù ªÆ9±™ª¨ ´ ø¥øƪ ª´ª¥ ª¨ 7Æª´Æ @ Ô ÓÍ ª´Æ±Ú ›ø Ê ⁄ÆøªÙ ø¥øÆ7 ª ¤œÃ– º´ Æ™7 ª¨ ºª ª¨ÆªÆª ´æ¥Ø´ªÙ ß ±Æ ¥ª æ77øƪ ºª ±¨Æø¨ øº7Ú Õ±¨ ª®¥´ ¥ª øƪ¨Ù ¥ª ¨øøƪÙ ¥ª ø¥øÆ7 øÆ±¥ª ª¨ ¥ª ø¥øÆ7 ºª øƨ´¥ªÆ ª¥±ßª´ÆÚ Õø¥øÆ7 @ ¨ª ±¥ª¨ ÿ±ª ÓÙÎÔ ⁄ªª ÔÈÙÎÓ ¤ª楪 ÔÁÙÏÌ ›øºÆªÓ ÌÎÙÔÈ –Ʊª± ¨ªÆ7ºøƪ ÔÁÙÎÁ ¤¥±ß7 ÔÏÙÌÔ —´™ÆªÆ ÔÏÙÍÓ Õø¥øÆ7 @ ¨ª øƨª¥ ÿ±ª ÔËÙÌÁ ⁄ªª ÔÎÙÔÓ ¤ª楪 ÔÍÙÔÁ ›øºÆªÓ ÌÙÍË –Ʊª± ¨ªÆ7ºøƪ ÔËÙÎ ¤¥±ß7 ÔÓÙÈÔ —´™ÆªÆ ÔÓÙÎÁ ¤´Æ± ±¨ø¨ ¤´Æ± ±´Æø¨ ¤´Æ± ±¨ø¨ Œ7øƨ¨± ºª ªª¨ ¯˚˜ ÓÔÏ W™±¥´¨± ¯˚˜ ÓÔÌ ÓÔÏ W™±¥´¨± ¯˚˜ ÓÔÌ ÓÔÏ ÓÙÈÏ ÔÈÙÈÁ ÔÁÙÍÈ ÌÎÙÎÍ ÙÍ ÔÙÔ ÙÈ ÙÍ ÔÎÙÎÎ ÔÌÙÔÍ ÔÏÙÍÁ ÓÍÙÌÎ ÔÎÙÍÎ ÔÌÙÌÓ ÔÏÙË ÓÍÙÎÍ ÙÔ ÙÈ ÙÌ ÙÌ ÍÏÙ ÌÍÙ ÔÙ ÔËÙË ÍÌÙË ÌÍÙÓ ÔÙ ÔËÙË ÔÁÙËÌ ÔÏÙÎÏ ÔÏÙËÌ ÙÈ ÔÙÔ ÙÁ ÔÏÙÈÍ ÔÙËÍ ÔÔÙÔÈ ÔÏÙËË ÔÙÁË ÔÔÙÓÍ ÙÌ ÙÍ ÙÌ ÓÙÈ ÓÈÙ ÌÌÙÎ ÓÙÈ ÓÈÙÓ ÌÌÙÌ ÔËÙËÔ ÔÎÙÏÍ ÔÍÙÎÈ ÌÙÁË ÔÙÈ ÔÙÈ ÔÙÁ ÙÎ ÔÏÙÔ ÔÔÙÏÔ ÔÓÙÓÎ ÓÓÙË ÔÏÙÓÏ ÔÔÙÍÔ ÔÓÙÏË ÓÓÙÁÔ ÔÙÔ ÔÙÓ ÔÙÌ Ù ÌÓÙÎ ÍÈÙÎ ÔÙ ÔÎÙÔ ÌÌÙÓ ÍÍÙË ÔÙ ÔÍÙÓ ÔËÙÔÁ ÔÓÙËÍ ÔÓÙÈÈ ÙÌ ÙÍ ÔÙ ÔÌÙÍË ÁÙÍÍ ÁÙÈÌ ÔÌÙÈÌ ÁÙÈÌ ÁÙËÓ ä ÙÓ ÙÌ ÙÏ ÔÏÙÁ ÏÈÙÍ ÓÓÙÎ ÔÏÙË ÏÈÙ ÓÓÙ ÒÒÒ ÒÒÒ ÔÚ ¤ª¨ ª ±æƪ ºéª´Æª ¨Æø™ø¥¥7ªÚ ÓÚ « ±Æ ª ºéª¨ÆªÆª ø¥øÆ7Ú ›ø Ê ⁄ÆøªÙ ø¥øÆ7 ª ¤œÃ– º´ Æ™7 ª¨ ºª ª¨ÆªÆª ´æ¥Ø´ªÙ ß ±Æ ¥ª æ77øƪ ºª ±¨Æø¨ øº7Ú Õ±¨ ª®¥´ ¥ª øƪ¨Ù ¥ª ¨øøƪÙ ¥ª ø¥øÆ7 øÆ±¥ª ª¨ ¥ª ø¥øÆ7 ºª øƨ´¥ªÆ ª¥±ßª´ÆÚ Distribution des salaires mensuels nets en euros constants en 2014 Salaires horaires moyens et répartition des effectifs Source: INSEE Source: INSEE 71 Productivité (1/5) • La productivité est définie comme le rapport, en volume, entre une production et les ressources mises en oeuvre pour l’obtenir. Elle mesure ce faisant l’efficacité productive d’un pays. • La productivité apparente du travail ne tient compte que du seul facteur travail comme ressource mise en oeuvre.13 La productivité globale des facteurs mesure l’efficacité combinée du travail et du capital. • La productivité apparente du travail est usuellement mesurée en rapportant la richesse créée au facteur travail14 13Le terme apparente rappelle que la productivité dépend de l’ensemble des facteurs de production et de la façon dont ils sont combinés. 14La richesse créée est mesurée par la valeur ajoutée (évaluée en volume). 72 Productivité (2/5) • Le volume de travail mis en oeuvre dans le processus de production peut être quantifié de plusieurs manières : ¶ si le volume de travail est mesuré par le nombre d’heures travaillées, on parle de productivité horaire apparente du travail. ¶ si le volume de travail est mesuré par le nombre de personnes en emploi, on parle de productivité par tête. ¶ la productivité horaire fournit une meilleure représentation des développements de la productivité dans l’économie que la productivité par tête. Elle élimine les différences entre temps plein et mi-temps dans la composition de la main-d’oeuvre en comparaison internationale et dans le temps. 73 Productivité (3/5) • La France est un pays avec un niveau élevé de productivité, semblable à celui de l’Allemagne ou des Etats-Unis. • De la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’au milieu des années 1990, la France a connu une phase de rattrapage caractérisée par des taux de croissance élevés de la productivité horaire du travail.15 • Depuis la fin des années 1990, la plupart des économies européennes dont la France font face à un ralentissement marqué de la croissance de la productivité du travail.16 15Alors que le niveau de la productivité horaire ne représentait que 50% du niveau américain en 1950, la France a rattrapé les États-Unis dès la fin des années 1980. 16L’évolution de la productivité du travail horaire connaît trois ruptures à la baisse au milieu des années 1990, au début de la décennie 2000 et au moment de la crise, en 2008. 74 Productivité (4/5) • Le ralentissement de la productivité en France s’explique principalement par des facteurs communs à l’ensemble des pays développés. ¶ la structure productive s’est orientée vers des secteurs à plus faible productivité (services) ¶ la contribution des technologies de l’information et de la communication (TIC) à la croissance s’est essoufflée depuis le début des années 2000. ¶ l’affaiblissement de la productivité globale s’est accompagné d’une plus grande dispersion des productivités entre entreprises : sa croissance est moindre au sein des branches où les divergences sont les plus prononcées, signe d’une mauvaise allocation des ressources (insuffisance de la destruction créatrice). 75 Productivité (5/5) • D’autres facteurs sont néanmoins plus spécifiques à notre pays. ¶ les compétences de la main-d’oeuvre sont plus faibles en France que la moyenne de l’OCDE et ne s’améliorent guère17 ¶ retard dans l’adoption et la diffusion des TIC. ¶ performances en matière d’innovation nettement inférieures à celles des principaux pays européens en pointe dans ce domaine. 17Déqualification par manque de formation continue, inadéquation entre les compétences des salariés et celles des postes occupés, insuffisante qualité du management. . . 76 Productivité (5/5) PIB par heure travaillée en 2018 (en PPA USD) Source : OCDE 77 Productivité (5/5) 1951-1974 : 5,2% 1975-1985 : 3,1% 1986-2002 : 2,1% 2003-2014 0,7% 19 50 19 55 19 60 19 65 19 70 19 75 19 80 19 85 19 90 19 95 20 00 20 05 20 10 20 15 10% 9% 8% 7% 6% 5% 4% 3% 2% 1% 0% -1% -2% Évolution de la productivité horaire du travail en France depuis 1950 Source : France Stratégie 78 Productivité (5/5) 110 100 90 80 70 60 50 1970 1975 France 1980 Allemagne 1985 Italie 1990 1995 Espagne 2000 Royaume-Uni 2005 2010 États-Unis 2015 Suède Productivité horaire du travail au sein des principaux pays de l’OCD

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