Psychopathologie Empiriquement Fondée TE32PS PDF
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Université Paul Valéry Montpellier 3
2025
Pr Aude Michel & Pr Stéphane Raffard
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Summary
Ce document présente des notes de cours sur la psychopathologie empiriquement fondée, plus spécifiquement sur la phobie spécifique. Le document détaille différents aspects, incluant des définitions, des classifications, et des approches pour la prise en charge.
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Psychopathologie empiriquement fondée TE32PS Pr Aude Michel & Pr Stéphane Raffard Bibliographie conseillée – Adulte PHOBIE SPECIFIQUE ADDICTIONS ESPT PLAN DE COURS TROUBLES SCHIZOPHRÉNIQUES...
Psychopathologie empiriquement fondée TE32PS Pr Aude Michel & Pr Stéphane Raffard Bibliographie conseillée – Adulte PHOBIE SPECIFIQUE ADDICTIONS ESPT PLAN DE COURS TROUBLES SCHIZOPHRÉNIQUES TROUBLES DU SOMMEIL PHOBIE SOCIALE COURS COMPREND CM + TD ORGANISATION DE CM semestre 1 L’ENSEIGNEMENT TD semestre 1 L2 MODALITÉS DE CONTRÔLE DES CONNAISSANCES EXAMEN POUR CM + TD : 30 MINUTES TE32PS PHOBIE SPECIFIQUE Pr A. Michel Confusion terminologique : "Phobie Simple " => Méprise sur la gravité du trouble ! PHOBIE SPECIFIQUE Phobies spécifiques peuvent être très handicapantes... PHOBIE Phobies localisées, assez stables, donnant lieu à SPECIFIQUE des conduites d’évitement, de rationalisation ou d’aménagement Phobies spécifiques ne sont pas accompagnées de d’attaque de panique de survenue spontanée, d’état anxieux. Le sujet reconnaît le caractère irrationnel, excessif de sa peur PEUR OU PHOBIE SPÉCIFIQUE ? Notion d'intensité & d'incontrolabilité Peur très intense, incontrôlable et poussant à PHOBIE la fuite. SPE>CIFIQUE Peur anticipatoire lorsque le sujet redoute ou imagine à l’avance l’éventualité d’une confrontation Risque AP ASPECTS SÉMIOLOGIQUES DE LA PHOBIE SPECIFIQUE A. Peur ou anxiété intenses à propos d'un objet ou d'une situation spécifique (par ex : prendre l'avion, hauteurs, animaux, avoir une injection, voir du sang) B. L'objet ou la situation phobogène provoque presque toujours une peur ou une anxiété DÉFINITION immédiate DSM V C. L'objet ou la situation phobogène est activement évitée ou vécue avec une peur ou une anxiété intense D. La peur ou l'anxiété est disproportionnée par rapport au danger réel engendré par l'objet ou la situation spécifique et par rapport au contexte socio-culturel. E. La peur ou l'anxiété sont persistants, habituellement d'une durée de 6 mois ou plus F. La peur, l'anxiété ou l’évitement causent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans d’autres domaines importants. DÉFINITION G. Le trouble n’est pas mieux expliqué par les symptômes d’un autre trouble mental, comprenant DSM V la peur, l’anxiété et l’évitement de situations associées à des symptômes semblables aux symptômes de panique ou d’autres symtomes d’incapacité (comme dans l’agoraphobie, des objets ou situations liés à des obsessions (comme dans le TOC), des souvenirs d’évènements traumatiques (comme dans ESTP) ou des situations sociales (comme dans l’anxiété sociale) Spécifier si : 300.29 (F40.218) : Animal (araignée, insectes, chiens) 300.29 (F40.228) : Environnement naturel (hauteur, DÉFINITION tonnerre, eau…) DSM V 300.29 (F40.23x) : Sang, injection, accident (accident, aiguilles, actes médicaux invasifs…) 300.29 (F40.248) : Situationnel (avions, ascenseurs, endroits clos) 300.29 (F40.298) : Autre (vomir, s’étouffer, …) Il est frequent qu'un patient souffre de plusieurs phobies de différents types en même temps : DES PHOBIES SPECIFIQUES ❖ 75 % PS éprouvent une peur concernant plus d’un objet ou d’une situation ❖ En moyenne une peur concernent trois objets ou situation (DSM 5) ❖ Nécessité de spécifier à chaque fois les objets phobogènes QUELQUES PHOBIES FREQUENTES Plus de 500 phobies spécifiques répertoriées !!! Les phobies spécifiques de type situationnel ont tendance à apparaitre plus tardivement que les phobies type environnement naturel, animal ou sang, injection, accident. Enfance : peur des animaux (disparaissent le PHOBIE plus souvent avec l'âge, si persistent SPECIFIQUE guérissent mal) Adolescence : sang, plaie Adulte : phobies plus délimitées comme APPARITION hauteurs, avion, … Impératif de connaitre les peurs normales que l’enfant peut rencontrerau cours de son développement afin de ne pas les confondre avec les PS ! Epidémiologie des PS PREVALENCE DES TROUBLES ANXIEUX ❖ 150 000 participants ❖ 29 pays (dont la France) ❖ Entretien (DSM-IV, DSM-5) Taux identiques USA & Europe (7-9 %) inférieur en Asie et en Afrique (2-4%) (DSM 5). PREVALENCE TROUBLE ANXIÉTÉ SOCIALE & SEX RATIO PS est bcp plus fréquente durant l’adolescence (9.0) qu’à l'âge adulte (6.4). PS pathologie plus typiquement féminine : 2F / 1H (Penninx, 2022) AGE MOYEN PHOBIE SPECIFIQUE PS , le plus précoce des TA : 7-11 ans (DSM 5) Incidence of specific phobia by age of first onset INCIDENCE DE LA PS PAR AGE PS peut se manifester pour la première fois à n’importe quel âge ! PS chez personnes âgées, phobie de type environnement naturel comme la phobie de chute par ex Les PS de l’enfance disparaissent très souvent avant l’adolescence. STABILITE DE LA PS ? Les PS de l’enfance et de l’adolescence sont susceptibles de croître et de décroître durant toute cette période Si les phobies persistent après l’adolescence, elles annoncent une stabilité durant tout l’âge adulte chez la majorité des individus (DSM 5) CO MORBIDITÉS PS QUELLES COMORBIDITÉS ? PS sont de puissants prédicteurs d'autres troubles anxieux, ensuite de troubles de l'humeur et dans une moindre mesure de troubles liés à l'utilisation de substances. 61 % des cas de PS présentaient au moins un autre trouble mental au cours de la vie (Wardenaar, 2017) ETIOLOGIES PS Communément Survenue PS était consécutive à la confrontation à un CONTEXTE évènement traumatique intense (conditionnement traumatique) D’APPARITION Pas aussi systématique : Tous les PS n’ont pas vécu une expérience terrifiante Toutes les personnes ayant vécu un évènement traumatique ne développeront pas une phobie ! La pathologie peut faire suite à différents contextes CONTEXTE d’apparition : D’APPARITION Expérience directe – alerte réelle Apprentissage social Observation (expérience vicariante) (Barlow, 2016) RAPPEL PHASE 1 : CONDITIONNEMENT CLASSIQUE AVERSIF la personne apprend à avoir peur d’un stimulus neutre (qui deviendra un stimulus conditionnel)(ex: la pluie) par son association à un stimulus intrinsèquement aversif (inondation) Un stimulus neutre et inoffensif (ex : la pluie) se transforme soudainement en stimulus traumatique, conditionné La peur résulte d’un apprentissage Puechlong, 2020 RAPPEL PHASE 2 : CONDITIONNEMENT OPERANT SKINNER Le conditionnement opérant explique le maintien de la phobie spécifique. En effet, en évitant la situation anxiogène la personne renforce sa peur de se retrouver dans cette situation Les évitements comportementaux maintiennent Puechlong, 2020 l’émotion négative Levier d’action des psychothérapies TCC MODÈLE DES DEUX FACTEURS MOWRER Explication de la phobie : Puechlong, 2020 La réaction de peur serait apprise par conditionnement classique et maintenue par conditionnement opérant, notamment au travers des comportements d’évitement. Autres Hypothèses: génétiques, environnementales,… es Au vu de différentes modalités d’apparition des PS, les modèles actuels s’efforcent d’intégrer les facteurs génétiques, les facteurs d’apprentissage et les facteurs de stress pour comprendre l’acquisition et le maintien des phobies spécifique GENES Méta-analyse dix études indépendantes portant sur les jumeaux pour trois sous-types de phobies (phobie des animaux, phobie situationnelle et phobie du sang). : héritabilité moyenne d'environ 30 % (Van Houtem, 2013) Approximativement 28% des proches au premier degré de personnes souffrant de PS présentaient également une phobie en comparaison à 10% des proches au premier degré d’un groupe contrôle (Barlow, 2016) MODELE DE BARLOW (2002) PRISE EN CHARGE CONSENSUS SUR L’EFFICACITÉ DES TCC Le traitement psychologique privilégié du PS est depuis longtemps la thérapie d'exposition (Ollendick & King, 1998) La thérapie d'exposition encourage l'individu à se confronter de manière répétée et systématique à l'objet/la situation redouté(e) pour apprendre que les conséquences redoutées ne se produisent pas et réduire la réaction d'anxiété associée Les méta analyses montrent des effets de traitement robustes supérieurs au placebo et à d'autres psychothérapies (Wolitzky-Taylor et al., 2008). La thérapie d'exposition est le traitement privilégié de la phobie spécifique (PS), les données probantes soutenant son efficacité, qu'elle soit dispensée sur plusieurs séances ou en une seule séance DE NOUVELLES MODALITES D'EXPOSITION EFFICACES L'objectif est d'évaluer l'effet des applications de réalité virtuelle dans le traitement des troubles anxieux par rapport à la thérapie conventionnelle 17 études portant sur 827 participants Les études portaient sur la phobie spécifique (n = 9), TAS (n = 4), l'agoraphobie (n = 2) TAP(n = 2). Par rapport aux groupes de contrôle passifs, les applications de RV sont associées de manière significative à des symptômes d'anxiété plus faibles ACROPHOBIE & REALITE VIRTUELLE UN TRAITEMENT PHARMACOLOGIQUE ? Aucun médicament n’a apporté la preuve de son efficacité dans le traitement des phobies spécifiques. La prescription ponctuelle de tranquillisants de type benzodiazépines, lorsque la confrontation au stimulus phobogène est inévitable (par exemple un trajet en avion) est possible. Elle vise à diminuer l’intensité de l’anxiété. En aucun cas ils ne doivent être prescrits au long cours dans le traitement des phobies spécifiques. Il est préférable de réserver l’usage des psychotropes aux phobiques spécifiques présentant un problème de comorbidité rendant le traitement médicamenteux nécessaire (anxiété généralisée, dépression…)