Aspects Communicationnels de la Rencontre Médecin-Patient PDF
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Ce document aborde les aspects fondamentaux de la communication médecin-patient et l'examen mental. Il présente la définition de la communication, la communication professionnelle en médecine, les éléments clés de la communication (émetteur, récepteur, message, canal, support, feedback) ainsi que les types de communication (verbale et non verbale). Le document met également en avant le concept d'empathie dans le contexte médical. Enfin, il décrit les étapes de l'examen de l'état mental du patient.
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Aspects communicationnels de la rencontre avec le malade et sa famille et l’examen mental I- la communication médecin/malade : - Introduction : La communication est le vecteur de toute relation. Son étude s'intéresse à l'échange du message entre un émetteur et un r...
Aspects communicationnels de la rencontre avec le malade et sa famille et l’examen mental I- la communication médecin/malade : - Introduction : La communication est le vecteur de toute relation. Son étude s'intéresse à l'échange du message entre un émetteur et un récepteur. La communication utilise l'information, en la mettant en forme, et sert la qualité de la relation. Dans la relation avec son patient, le médecin doit connaître quelques concepts issus des sciences de la communication. C’est un sujet vaste. Nous n'aborderons ici que quelques notions, soulignant l’importance que joue la communication en médecine. 1- Définition de la communication : Le concept « communication » vient du latin « communicare », qui veut dire mettre en commun, faire part de, partager, La communication est l'action de communiquer, de transmettre des informations ou des connaissances à quelqu'un ou, s'il y a échange, de les mettre en commun (p.ex : un dialogue). Le mot communication désigne aussi le contenu de ce qui est communiqué (p.ex : un cours ou un discours) ou le fait d'être en relation avec quelqu'un (p.ex : l’enseignement). 2-définition de la communication professionnelle: La communication professionnelle est une forme particulière de la communication interpersonnelle. Dans le domaine médical, elle se définit comme un échange, verbal ou par tout autre moyen, entre le médecin, le patient, les proches de celui-ci, ou un autre professionnel de la santé. La communication en médecine comporte essentiellement deux fonctions : l’échange d’informations, et le développement d’une relation. 1 3- les éléments de la communication : Dans une communication, 06 éléments entrent en jeu, et sont réparti comme suit : - L’émetteur : la personne source du message (ex : le médecin) - Le récepteur : la personne qui reçoit et perçoit le message (ex : que ce soit le malade seul, le malade avec son accompagnateur, ou la famille du malade) - Le message : l’information ou bien les connaissances transmises (ex : l’explication de son état de santé, lui annoncer son diagnostic, lui expliquer la manière de prise de médicament…) - Le canal : le conduit par lequel le message est transmis (la langue utilisée est celle que le malade l’utilise couramment) - Le support : le moyen utilisé pour la transmission du message (soit verbalement du face à face, ou en utilisant un autre moyen comme le téléphone, visioconférence, …..Comme il peut être étayé par l’utilisation des schémas, des dessins ou des images). - Le feedback : le retour que renvoie le récepteur à l’émetteur ou la réaction au message (soit par un signe d’acquiescement qui veut dire que le malade a compris ce que le médecin lui a dit ou par une interrogation). N.B : dans le cas où le feedback est négatif, le médecin est obligé à refaire le processus de la communication en utilisant une autre formule. 4-Les types de communication : Il existe 02 grands types: 4-1- la communication verbale ou informative : qui est réduite au message dans son aspect technique. L’émetteur est le pôle actif, le récepteur est le pôle passif. Le problème de la signification apparaît comme secondaire. On comprend ici que ce transfert d’information est clair et linéaire. 2 4-2-La communication non verbale ou expressive: Pour Paul Watzlawick (psychologue américain) "on ne peut pas ne pas communiquer", ainsi que presque 30% du message passe par son contenu (les mots), le reste étant de l’ordre du non-verbal. Ce que dit le médecin a donc de l’importance, mais sa manière de le dire, les gestes, le regard, le ton, la posture, la distance sont également des signaux que le patient va recevoir et interpréter. Canal Émetteur Récepteur Support Feedback - Schéma de la communication- 5-L’empathie : Dans le sens commun, l’empathie dans la relation de soin qui signifie une attitude générale et plutôt constante du médecin, caractérisée par une plus grande attention au malade, l’accent davantage mis sur le désir d’assumer des responsabilités, une certaine chaleur dans la relation, et une attitude d’écoute et de disponibilité. Les médecins désignés comme les plus empathiques semblent globalement plus altruistes. Par ailleurs, une majorité de patients souhaitent une relation de type humain avec leur médecin. Autrement dit l’empathie est la reconnaissance et la compréhension des sentiments et des émotions du patient. 3 II- L’examen de l’état mental du malade : 1-Définition : L'examen de l'état mental consiste en une évaluation des capacités mentales actuelles tenant compte de l'aspect général de son comportement et de sa perception inhabituelle ou étrange (p. ex., des idées délirantes, des hallucinations), de troubles de l'humeur et de tous les aspects de la cognition (p. ex., de l'attention, de l'orientation et de la mémoire). Cet examen s'impose chez toute personne ayant ou suspect d’une altération de l'état mental ou une altération de la cognition qu'elle soit aiguë ou chronique. 2- Déroulement de l’examen mental du patient : Le patient doit être informé que l'évaluation de l'état mental est un examen de routine et qu'il ne doit pas s'en inquiéter. L'examen doit s'effectuer dans le calme, en s'assurant que le patient entend parfaitement les questions. Le patient doit être interrogé dans la langue qu'il parle couramment. L’examen explore différents domaines des fonctions cognitives. L'examinateur doit d'abord s'assurer que le patient est attentif, p. ex., en évaluant son niveau d'attention lors de la recherche des antécédents ou en lui demandant de répéter immédiatement 03 mots. 2-2- les éléments à tester : Les paramètres de la fonction cognitive à tester sont : a- Orientation : tester les 3 paramètres relatifs à l'orientation: - Personne (Quel est votre nom?) - Temps (Quelle est la date d'aujourd'hui?) - Lieu (Où sommes-nous?) 4 b- Mémoire à court terme : Demander au patient de se souvenir de 03 objets après un intervalle de 02 à 05 min. c- Mémoire à long terme : Poser au patient une question sur le passé, telle que "Quelle était la couleur de votre costume lors de votre mariage?" ou "Quelle était la marque de votre première voiture?" d- Calcul : Tout calcul simple peut faire l'affaire. On utilise les séries de 5 p.ex.: on demande au patient de compter à partir de 100 en soustrayant 5, puis 5 de 95, etc. Comme alternative, demander combien de pièces de 05 dinars il y a dans 110 D.A. d- Fluence verbale : Demander au patient de donner en 01 min le plus possible de noms d'objets appartenant à une même catégorie, comme des vêtements ou des animaux. e- Attention et concentration : Demander au patient d'épeler un mot de 5 lettres à l'endroit puis à l'envers. Le mot "monde" est souvent utilisé (le choix des mots revient au médecin). f- Nommer des objets : Présenter un objet, tel qu'un stylo, un livre ou une règle, ou une partie de ces objets et demander au patient de le nommer. g- Exécuter des instructions : Commencer par l’instruction en une étape, telle que "Touchez votre nez avec votre main droite." Puis évaluer par une instruction en 3 étapes telle que "Prenez ce bout de papier dans la main droite". Pliez-le en deux. Poser le papier sur le sol." h- Écriture : Demander d'écrire une phrase. La phrase doit contenir un sujet un verbe et un complément et avoir un sens. On ne tiendra pas compte des fautes d'orthographe. 5 i- Orientation spatiale : Demander au patient de dessiner une maison ou une horloge et de marquer avec les aiguilles une heure précise. Ou bien lui demander de dessiner 02 pentagones (dessin d’une forme de 05 cotés) entrecroisés. j- Raisonnement abstrait : Demander au patient de trouver le point commun entre 3 ou 4 objets (p. ex., des maisons, des moyens de transport, des instruments de musique). Demander au patient d’interpréter un proverbe, tel que "Ceux qui vivent dans des maisons de verre ne doivent pas lancer de pierres." k- Jugement : Demander au patient ce qu’il ferait dans une situation hypothétique nécessitant un bon jugement, telle que "Que feriez-vous si vous trouviez une lettre timbrée sur le bord du trottoir ? " Placer la dans la boîte aux lettres ou la remettre auprès du bureau de poste ce sont les bonnes réponses; ouvrir la lettre suggère un trouble de la personnalité. 6