Chapitre 1: Vue d'ensemble du métabolisme PDF

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This document provides a comprehensive overview of metabolism, covering anabolism, catabolism, and amphibolism, alongside examples. It also discusses the importance of metabolism in relation to various human conditions.

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Chapitre 1 : Vue d’ensemble du métabolisme Objectifs : - Expliquer ce que veut dire voie anabolique, catabolique et amphibolique. - Décrire grossièrement le métabolisme des glucides, lipides et protéines. - Décrire l’interconversion des carburants métaboliques. - Décrire la régulation des processus...

Chapitre 1 : Vue d’ensemble du métabolisme Objectifs : - Expliquer ce que veut dire voie anabolique, catabolique et amphibolique. - Décrire grossièrement le métabolisme des glucides, lipides et protéines. - Décrire l’interconversion des carburants métaboliques. - Décrire la régulation des processus métaboliques et du flux des métabolites. - Décrire la formation de réserves de carburants métaboliques à l’état alimenté ainsi que leur mobilisation pendant le jeûne. 1- Définitions Le métabolisme (du grec μ ε τ α β ο λ η ́- metabole - transformer) désigne : - L’interconversion de composés biochimiques dans l’organisme. - Des voies utilisées par différentes biomolécules et leurs interrelations. - Des mécanismes qui contrôlent le flux des métabolites à travers ces voies. Les voies métaboliques se divisent en 3 catégories : - L’anabolisme - Le catabolisme - L’amphibolisme L’anabolisme désigne les voies métaboliques impliquées dans la synthèse de composés de taille et de « complexité » supérieures à partir de précurseurs plus « simples ». Les voies anaboliques sont endergoniques (elles consomment de l’énergie). Exemples : − Synthèse de protéines à partir d’acides aminés − Synthèse de réserves de triacylglycérols et de glycogènes à partir d’acides gras et de glucose. − Glucose + ATP → Glucose 6-P Le catabolisme (κ α τ α ϐ α ́ λ λ ω « détruire, renverser ») désigne les voies servant à dégrader de grosses biomolécules. En général, ce sont des processus d’oxydation qui produisent des équivalents réducteurs et de l’ATP, principalement via la chaîne respiratoire. Les voies cataboliques sont exergoniques (elles dégagent de l’énergie). L’amphibolisme désigne les voies qui se trouvent au « carrefour » du métabolisme et servent de lien entre les voies anaboliques et cataboliques. C’est le cas du cycle de l’acide citrique (ou cycle de Krebs). Une connaissance du métabolisme normal est indispensable pour comprendre les anomalies à la base de maladies. Ce métabolisme normal comprend l’adaptation aux périodes de jeûne, de famine et d’exercice ainsi que de gestation et de lactation. NB : ΔG’ de l’hydrolyse d’ATP = - 30 kJ/mole Postprandiale = après un repas 2- Apports énergétiques quotidiens, importance biomédicale • Apports moyens pour un humain adulte Un être humain adulte de 70 kg a besoin, selon son activité physique, d’un apport énergétique métabolique quotidien d’environ 1920 à 2900 kcal. • Facteurs physiologiques influençant les besoins énergétiques quotidiens Taille → Les animaux de plus grande taille ont en général besoin de moins et ceux de plus petite taille davantage par kg de poids corporel. Croissance → Les enfants et les animaux en phase de croissance ont des besoins proportionnellement plus importants. • Taux de couverture de ces besoins en fonction du « carburant » métabolique Dans le cas des êtres humains, les besoins sont couverts majoritairement par : - Glucides (40 à 60%) - Lipides (principalement des TAG, 30 à 40%) - Protéines (10 à 15%) et aussi par l’alcool. • Mise en réserve des carburants métaboliques En période postprandiale, l’organisme doit faire des réserves de glucides (glycogène hépatique et musculaire), de lipides (TAG du tissu adipeux) et de protéines labiles pour les utiliser durant les périodes où aucune nourriture n’est absorbée. Lorsque l’apport alimentaire de carburants métaboliques est nettement supérieur aux dépenses d’énergie, le surplus est stocké sous forme de TAG dans le tissu adipeux. Cela conduira, éventuellement, à l’installation de l’obésité. A l’inverse, lorsque les apports alimentaires sont constamment inférieurs aux dépenses d’énergie et les réserves de lipides et de glucides sont négligeables, les acides aminés provenant du recyclage des protéines sont utilisés pour la gluconéogenèse (pour fournir du glucose) au lieu de servir au remplacement des protéines. Cela conduira à une fonte tissulaire. • Importance du glucose comme carburant métabolique Le carburant métabolique normal pour la plupart des tissus est le glucose. En cas de jeûne, le glucose doit être économisé pour être utilisé dans le SNC (lequel est très dépendant du glucose, 80% du cerveau utilise du glucose) et par les globules rouges (qui sont totalement dépendants du glucose). Rappel : Les globules rouges n’ont pas de mitochondries. • Utilisation d’autres carburants métaboliques en cas de carence en glucose Les tissus capables d’utiliser d’autres carburants que le glucose vont le faire. Les muscles et le foie oxydent les acides gras. Le foie peut aussi synthétiser des corps cétoniques à partir des acides gras et les exporte vers les muscles et les autres tissus. • Contrôle hormonal des réserves métaboliques La formation et l’utilisation des réserves de TAG et de glycogène ainsi que le taux de consommation du glucose par les tissus sont en grande partie contrôlés par 2 hormones, l’insuline et le glucagon. Dans le diabète sucré, il y a soit un défaut de synthèse et de sécrétion d’insuline ainsi qu’une insensibilité du foie aux hormones pancréatiques (forme juvénile, ou diabète de type I, insulinodépendant et non directement lié à l’obésité), soit un défaut de sensibilité des tissus à l’action de l’insuline (forme adulte, ou diabète de type II, non insulinodépendant et conduisant à une obésité), cela conduit à de graves désordres métaboliques. 3- Transformation des principaux produits de la digestion. • Les principaux produits de la digestion La digestion des glucides, lipides et protéines produit principalement et respectivement : - Du glucose - Des acides gras et du glycérol - Des acides aminés. • Cas particulier des ruminants Chez les ruminants (et à un moindre degré chez les autres herbivores), la cellulose alimentaire est fermentée par des micro-organismes symbiotiques pour donner des acides gras volatils (c’est-à-dire des acides gras à chaine courte, ce sont les acides acétique, propionique, butyrique) qui sont utilisées comme principaux substrats par l’animal. • Résultat du métabolisme de ces produits Tous les produits de la digestion sont métabolisés en acétyl-CoA qui est oxydé dans le cycle de l’acide citrique pour donner des équivalents réducteurs et finalement de l’ATP par le processus de la phosphorylation oxydative. a- Le métabolisme des glucides Le métabolisme des glucides est centré sur l’apport en glucose et son devenir. • Voie de la Glycolyse Le glucose peut être métabolisé en pyruvate par la voie de la glycolyse. Les tissus aérobies peuvent ensuite métaboliser ce pyruvate en Acétyl-CoA, qui peut entrer dans le cycle de l’acide citrique pour son oxydation complète en CO2 et en H2O avec formation d’ATP par phosphorylation oxydative. En absence d’oxygène (anaérobie), le pyruvate donne au final du lactate. Les trioses phosphates (intermédiaires de la glycolyse) sont aussi à l’origine de la partie glycérol des TAG (triacylglycérols). Le pyruvate et les intermédiaires du cycle de Krebs servent à la synthèse des acides aminés non essentiels. L’acétyl-CoA est le précurseur des AG et du cholestérol et donc de toutes les hormones stéroïdes synthétisées dans l’organisme. • Voie de la glycogenèse Le glucose et ses métabolites prennent aussi part à d’autres processus comme la synthèse de son polymère de stockage, le glycogène, dans les muscles squelettiques et le foie. • Voie des pentoses phosphates Le glucose phosphate et les trioses phosphates intermédiaires de la glycolyse peuvent prendre la voie des pentoses phosphates. C’est une source d’équivalents réducteurs (NADPH) pour la synthèse des AG et fournit aussi du ribose pour la synthèse de nucléotides et d’acides nucléiques. • Voie de la Gluconéogenèse Processus qui produit du glucose à partir de précurseurs non glucidiques comme le lactate, les acides aminés et le glycérol. b- Le métabolisme des lipides (acides gras et cholestérol) Le métabolisme des lipides est centré sur l’apport en acides gras et leur devenir. • Apport en AG Les AG proviennent soit : - Des lipides alimentaires via les triacylglycérols - De la synthèse de novo à partir d’acétyl-CoA. • Devenir des AG Les AG peuvent être soit : - Oxydés en Acétyl-CoA via la β-oxydation. Cet acétyl-CoA peut avoir 3 destinées : ➢ Oxydé en CO2 et H2O via le cycle de l’acide citrique pour former des équivalents réducteurs. ➢ Etre un précurseur pour la synthèse du cholestérol et d’autres stéroïdes ➢ Dans le foie, il sert à former des corps cétoniques, d’importantes sources énergétiques lors du jeûne prolongé ou en cas de famine. - Estérifiés avec le glycérol en triacylglycérols (graisse) constituant la principale réserve énergétique de l’organisme. c- Le métabolisme des acides aminés Les acides aminés sont nécessaires pour la synthèse des protéines. Les acides aminés essentiels (Val, Leu, Ile, Phe, Trp, Met, Tre, Lis, His et Arg) doivent être fournis spécifiquement par l’alimentation, l’organisme étant incapable de les synthétiser. Les acides aminés non essentiels sont fournis par la ration alimentaire mais peuvent aussi etre formés à partir d’intermédiaires métaboliques par transamination en utilisant le groupe amino d’autres acides aminés. Après désamination, l’azote aminé est excrété sous forme d’urée et le squelette carboné qui reste après transamination peut : - Etre oxydé en CO2 via le cycle de l’acide citrique. - Former du glucose (gluconéogenèse). - Former des corps cétoniques ou de l’acétyl-CoA qui peuvent être oxydés ou utilisés pour synthétiser des acides gras. Plusieurs acides aminés sont aussi des précurseurs d’autres composés tels que les purines, les pyrimidines et des hormones telles que l’adrénaline et la thyroxine et des neurotransmetteurs. 4- Etude générale des voies métaboliques à différents niveaux d’organisation a- A l’échelle des tissus et des organes • Le Foie Les acides aminés et le glucose provenant de la digestion sont absorbés et transportés via la veine porte hépatique jusqu’au foie. Ce dernier capture le glucose qui excède les besoins énergétiques pour le transformer en glycogène (Glycogénogenèse) ou en AG (Lipogenèse). Entre les repas, il maintient la concentration sanguine en glucose en hydrolysant du glycogène (Glycogénolyse) ou il convertit les métabolites non glucidiques (lactate, glycérol et acides aminés) en glucose (Gluconéogenèse). Le foie synthétise aussi les principales protéines plasmatiques (telle l’albumine) et désamine lesacides aminés excédant les besoins en formant de l’urée qui est transportée au rein puis excrétée. • Le Muscle Le muscle constitue ~50% de la masse corporelle et représente donc une réserve considérable de protéines qui peuvent devenir une source d’acides aminés pour la gluconéogenèse en cas de famine. Le muscle squelettique utilise le glucose comme carburant, aussi bien en aérobiose, où il forme du CO2, des équivalents réducteurs et de l’ATP qu’en anaérobiose où il forme du lactate. Il stocke du glycogène à partir du glucose pour l’utiliser lors de la contraction musculaire et synthétise les protéines musculaires à partir des acides aminés plasmatiques. • Les TAG et AG à travers différents tissus Les TAG sont d’abord métabolisés par les tissus qui possèdent la lipoprotéine lipase (LPL), laquelle hydrolyse les TAG en libérant des AG (acides gras). Ces derniers sont incorporés dans des lipides tissulaires ou oxydés comme carburants. L’autre source importante d’AG est leur synthèse (lipogenèse) dans le tissu adipeux et dans le foie à partir des glucides. Les lipides (TAG) de la ration alimentaire sont hydrolysés dans l’intestin par la lipase pancréatique en monoacylglycérols et en AG puis réestérifiés dans la muqueuse intestinale. Ils s’y lient à des apoprotéines et sont sécrétés dans le système lymphatique puis dans la circulation sanguine sous forme de chylomicrons, les plus grandes des lipoprotéines plasmatiques. Les chylomicrons renferment aussi d’autres nutriments liposolubles, notamment les vitamines A, D, E et K. Les AG sont transportés sous forme liée à l’albumine sérique, capturés par la plupart des tissus (mais ni par le cerveau, ni par les érythrocytes) puis estérifiés en TAG de réserve ou oxydés comme carburant. Dans le foie, les TAG nouvellement synthétisés et ceux des résidus de chylomicrons sont sécrétés dans la circulation sous forme de lipoprotéines de très faible densité (VLDL). Ces TAG ont un devenir semblable à celui des chylomicrons. Les TAG du tissu adipeux constituent la principale réserve de carburant de l’organisme. Ils sont hydrolysés (lipolyse) avec libération de glycérol et d’AG dans la circulation. Le glycérol sert de substrat pour la gluconéogenèse. L’oxydation partielle des AG dans le foie conduit à la production de corps cétoniques. b- Au niveau subcellulaire • Compartimentation des diverses voies métaboliques La glycolyse, la voie des pentoses phosphates et la synthèse des protéines et des AG se déroulent toutes dans le cytosol. La mitochondrie a un rôle central parceque située au carrefour du métabolisme des glucides, des lipides et des acides aminés. Elle contient les enzymes du cycle de l’acide citrique, de la β-oxydation des AG et de la cétogenèse, ainsi que la chaine respiratoire et l’ATP synthase. Chaque organite cellulaire (par exemple la mitochondrie) ou compartiment (par exemple le cytosol) joue des rôles spécifiques qui font partie d’un profil subcellulaire des voies métaboliques. 5- Interconversion des carburants métaboliques • Interconversion de glucides en lipides Les glucides en excès par rapport aux besoins énergétiques (après constitution des stocks de glycogène) peuvent être facilement utilisés dans le tissu adipeux et dans le foie pour synthétiser des AG et donc des TAG. • Interconversion des AG (ou de corps cétoniques) en glucose Les AG et les corps cétoniques ne peuvent pas servir directement à la synthèse de glucose. La réaction catalysée par la pyruvate déshydrogénase formant l’acétyl-CoA à partir du pyruvate est irréversible. Cela signifie que l’acétyl-CoA (et donc tout substrat générant de l’Acétyl-CoA) ne peut pas servir directement pour la gluconéogenèse. Exception : Les AG ayant un nombre impair d’atomes de carbone (assez rares) produisent du propionyl-CoA au dernier cycle de la β-oxydation. Celui-ci peut servir de substrat pour la gluconéogenèse, tout comme le glycérol. • Interconversion d’acides aminés en Glucose La plupart des acides aminés en excès par rapport aux besoins de la synthèse protéique (provenant de l’alimentation ou du recyclage des protéines tissulaires) fournissent du pyruvate ou des intermédiaires du cycle de l’acide citrique. Or, le pyruvate peut être carboxylé en oxaloacétate qui est le substrat primaire de la gluconéogenèse. De même, les intermédiaires du cycle entrainent une augmentation nette de formation d‘oxaloacétate. Ces acides aminés sont qualifiés de glucogéniques. • Interconversion d’acides aminés en Corps cétoniques La lysine et la leucine ne donnent que de l’acétyl-CoA par oxydation, ils ne peuvent donc pas servir à la gluconéogenèse. Phénylalanine, Tyrosine, Tryptophane et Isoleucine donnent à la fois de l’acétyl-CoA et des intermédiaires utilisables pour la gluconéogenèse. Ces acides aminés qui permettent de former de l’acétyl-CoA sont qualifiés de cétogéniques, car lors d’un jeûne prolongé ou d’une famine, la plupart de l’acétyl-CoA est utilisé dans le foie pour la synthèse de corps cétoniques. 6- Adaptation du métabolisme en phase d’alimentation ou de jeûne a- Alimentation du SNC et des érythrocytes en Glucose • Besoin permanent des érythrocytes et du cerveau en Glucose Les érythrocytes sont dépourvus de mitochondries et dépendent donc totalement et en permanence de la glycolyse (anaérobie) et de la voie des pentoses phosphates. Le cerveau peut métaboliser les corps cétoniques pour couvrir ~20% de ses besoins énergétiques, le reste doit etre fourni par le glucose. • Adaptation du métabolisme en faveur du SNC et des érythrocytes en cas de sous-nutrition Les changements métaboliques qui ont lieu durant le jeûne et la famine servent à garder le glucose et les réserves limités de glycogène du foie et des muscles pour l’usage du cerveau et des globules rouges tout en assurant une provision de carburants métaboliques alternatifs pour les autres tissus. • Autres facteurs physiologiques de changement du métabolisme Lors de la gestation, le fœtus a besoin d’une grande quantité de glucose, il en va de même pour la synthèse du lactose lors de la lactation. b- Dans le cas d’un apport alimentaire suffisant • Mise en réserve de Glucose En conditions d’alimentation suffisante, le glucose est le principal carburant utilisé pour l’oxydation dans la plupart des tissus. Sa capture diffère en fonction du tissu : ▪Par le foie Sa capture est indépendante de l’insuline (transporteur membranaire GLUT-2) mais il possède une isoenzyme de l’hexokinase, la glucokinase, au Km élevé pour le glucose. Ainsi, quand la concentration du glucose entrant dans le foie augmente, la vitesse de synthèse du glucose-6-phosphate augmente également. Celui-ci sert principalement à la synthèse de glycogène. ▪ Par les muscles et le tissu adipeux Sa capture est contrôlée par l’insuline sécrétée par les cellules β des ilots de Langherans pancréatiques. Le transporteur de glucose de ces tissus (GLUT-4) se trouve dans des vésicules intracellulaires. Une des réponses précoces à l’insuline est la migration de ces vésicules vers la surface cellulaire permettant leur exposition. Ces récepteurs sont de nouveau internalisés si le taux d’insuline baisse. Dans le muscle strié squelettique, l’augmentation de la concentration cytoplasmique des ions de calcium en réponse à un stimulus nerveux, stimule également la migration des vésicules GLUT-4 vers la surface cellulaire indépendamment de l’insuline. Dans le tissu adipeux, l’insuline stimule la capture de glucose, la conversion de celui-ci en AG et leur estérification en TAG. Elle inhibe au contraire la lipolyse intracellulaire et la libération d’AG. Que ce soit dans le foie ou dans le muscle squelettique, l’insuline stimule la glycogène synthétase et inhibe la glycogène phosphorylase. NB : Une partie du glucose excédentaire entrant dans le foie peut aussi servir à la lipogenèse. • Mise en réserve de lipides Dans le tissu adipeux et le muscle squelettique, la lipoprotéine lipase extracellulaire est activé en réponse à l’insuline. Les AG non estérifiés résultant sont en grande partie capturés par le tissu adipeux et utilisés pour la synthèse de TAG, tandis que le glycérol reste dans la circulation d’où il sera capturé par le foie et servira soit à la gluconéogenèse soit à la lipogenèse. Les AG restant dans la circulation sont capturés par le foie et réestérifiés en TAG. Les résidus de chylomicrons vidés de leurs lipides sont capturés par le foie et avec les TAG fabriqués dans le foie sont exportés dans les VLDL. • Cas des acides aminés En conditions normales, la vitesse du catabolisme des protéines tissulaires est presque constante au cours de la journée. La vitesse du catabolisme des protéines augmente seulement en cas de cachexie, lors d’un cancer avancé ou d’autres maladies spécifiques. A l’état de jeûne, les protéines sont aussi catabolisées. Quand l’alimentation est suffisante, la vitesse de synthèse des protéines augmente alors de 20 à 25%. Cette augmentation de la vitesse de synthèse protéique est une réponse à l’action de l’insuline. La synthèse protéique est un processus intense du point de vue énergétique qui peut constituer jusqu’à 20% de la dépense énergétique à l’état de repos après un repas, mais seulement 9% à l’état de jeûne. Cachexie = affaiblissement profond de l’organisme (perte de poids, fatigue, atrophie musculaire, etc.) lié à une dénutrition très importante. La cachexie n'est pas une maladie en elle-même, mais un symptôme. c- En cas de jeûne • Utilisation des réserves glucidiques La concentration du glucose plasmatique baisse légèrement lors du jeûne mais ne change plus beaucoup lorsque le jeûne se prolonge jusqu’à l’affamement. La sécrétion d’insuline va quant à elle diminuer. La sécrétion de glucagon par les cellules α du pancréas inhibe la glycogène synthétase et active le glycogène phosphorylase hépatique. Le glucose-6-Phosphate produit est hydrolysé par la glucose-6-phosphatase et le glucose est libéré dans la circulation sanguine pour être utilisé par le cerveau et les érythrocytes. Attention, le glycogène musculaire ne peut pas directement contribuer à la glycémie car le muscle est dépourvu de glucose-6-phosphatase et le rôle du glycogène musculaire est de fournir une source de glucose-6-phosphate pour le métabolisme énergétique du muscle lui-même. • Réserves lipidiques La concentration plasmatique des AG libresaugmente lors du jeûne puis augmente encore un peu plus lors de l’affamement. L’acétyl-CoA formé par oxydation des AG dans les muscles inhibe la pyruvate déshydrogénase et conduit à l’accumulation de pyruvate. La plus grande partie de ce dernier est transaminés en alanine. L’alanine est exportée hors du muscle et capturée par le foie dans lequel s’effectue une transamination de l’alanine pour former du pyruvate. Le pyruvate devient la principale source de gluconéogenèse hépatique. Dans le tissu adipeux, la diminution d’insuline et l’augmentation de glucagon entraînent une inhibition de la lipogenèse, une inactivation et une internalisation de la lipoprotéine lipase et l’activation de la lipase intracellulaire hormonosensible. Il en résulte une libération de glycérol (qui est un substrat de la gluconéogenèse hépatique) et d’AG utilisés comme carburant métabolique préférentiel par le foie, le cœur et le muscle squelettique, permettant ainsi d’économiser le glucose. • Réserves en corps cétoniques Lorsque le jeûne se prolonge, la concentration plasmatique des corps cétoniques augmente de façon marquée. Bien que le muscle capture et métabolise préférentiellement les AG libres en phase de jeûne, il ne peut pas satisfaire tous ses besoins énergétiques par la β-oxydation. A l’inverse, le foie a une capacité de β-oxydation supérieure à ses propres besoins énergétiques et lorsque le jeûne se prolonge, il forme plus d’acétyl-CoA qu’il ne peut en oxyder. Cet acétyl-CoA sert à la synthèse de corps cétoniques, carburant métabolique essentiel pour les muscles squelettiques et cardiaques et qui peuvent aussi satisfaire jusqu’à 20% des besoins énergétiques du cerveau. En l’absence d’autres sources de glucose, le glycogène hépatique et musculaire serait épuisé après environ 18 heures de jeûne. Lorsque le jeûne se prolonge, une quantité croissante des acides aminés libérés par le catabolisme des protéines est utilisé dans le foie et les reins pour la gluconéogenèse. 7- Aspects cliniques • Impacte sur la santé du catabolisme des protéines en cas de sous-nutrition Lors d’une famine prolongée ou en cas de cachexie, alors que les réserves du tissu adipeux sont épuisées, il y a une très importante augmentation du taux net du catabolisme des protéines pour fournir des acides aminés comme substrat pour la gluconéogenèse. La mort survient lorsque des protéines tissulaires essentielles sont catabolisées sans être remplacées. • Impact des changements métaboliques sur la santé lors d’une grossesse ou de la lactation La demande importante en glucose du fœtus et lors de la synthèse du lactose pour la lactation, peuvent conduire à une cétose. Cela peut consister en une cétose légère avec de l’hypoglycémie chez l’être humain. Dans le cas du bétail en phase de lactation, et chez les brebis présentant une gestation gémellaire, une très forte cétoacidose et une profonde hypoglycémie peuvent s’observer. • Hyperglycémie par dérèglement hormonal Chez les patients où le diabète sucré de type I est mal contrôlé, l’hyperglycémie provient pour partie de l’absence de l’insuline qui stimule la capture de glucose par le tissue adipeux et par le tissue musculaire, et pour partie du fait qu’en l’absence d’insuline pour contrer les effets du glucagon, il y a augmentation de la gluconéogenèse à partir de glycérol aminés dans le foie. Lorsque le diabète n’est pas contrôlé, la cétose peut être suffisamment sévère pour entraîner une acidose accentuée (cétoacidose) du fait que l’acétoacétate et le 3-hydroxybutyrate sont des acides relativement forts. Le coma est provoqué à la fois par l’acidose et par l’augmentation importante de l’osmolarité du liquide extracellulaire (principalement à la suite de l’hyperglycémie et de la diurèse due à l’excrétion de glucose et de corps cétoniques dans l’urine). • Impacte du Glucagon en cas d’absence de glucose En l’absence de glucose, le glucagon entraîne une lipolyse accrue dans le tissu adipeux. Les acides gras libérés sont des substrats pour la cétogenèse hépatique et la quantité accrue de glycérol qui est un substrat de la gluconéogenèse hépatique contribue également à l’augmentation de la glycémie. L’utilisation de ses corps cétoniques dans le muscle (et d’autres tissus) peut être empêchée lorsque l’oxaloacétate est absent (tous les tissus ont besoin d’un peu de métabolisme du glucose pour maintenir une quantité d’oxaloacétate adéquate pour le fonctionnement du cycle de l’acide citrique).

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