Bacilles à Gram+ asporulés PDF

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Summary

Ce document traite des bacilles à Gram positifs asporulés, y compris les aspects bactériologiques, les habitats, la classification, la pathogenèse, le diagnostic, le traitement et la prévention de certaines bactéries comme Corynebacterium diphteriae et Listeria monocytogenes. Le document décrit les caractéristiques morphologiques, la classification, la physiopathologie liée aux différentes espèces de bactéries mentionnées et diverses méthodes de diagnostic, telles que l'examen direct et la culture sur différents milieux.

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Chapitre 2 : Systématique bactérienne Bacilles à Gram positifs sporulés et asporulés 3. Bacilles à Gram positifs asporulés A/Corynebactéries a. Bactériologie Bacilles de morphologie irrégulière : bâtonnets en massue Gram +, parfois faible ou irrégulier : pré...

Chapitre 2 : Systématique bactérienne Bacilles à Gram positifs sporulés et asporulés 3. Bacilles à Gram positifs asporulés A/Corynebactéries a. Bactériologie Bacilles de morphologie irrégulière : bâtonnets en massue Gram +, parfois faible ou irrégulier : présence de zébrures dues à des granulations métachromatiques (granules de phosphate) Groupement en palissade, ou lettres de l'alphabet ou en chiffre romains Non-sporulés , immobiles Aérobies stricts ou facultatifs Catalase + Exigence en nombreux facteurs de croissance 3. Bacilles à Gram positifs asporulés A/Corynebactéries b. Habitat Bactéries corynéformes de l'environnement ou humaines rarement pathogènes. – Rhodococcus equi (de son ancien nom Corynebacterium equi) ==> infection pulmonaire des patients sidéens Corynébactéries de la flore cutanée et muqueuse de l'homme : bactéries commensales responsables d'infections opportunistes chez les patients immunodéprimés : – Corynebacterium urealyticum – Corynebacterium jeikeium – Corynebacterium xerosis – Corynebacterium striatum,... 3. Bacilles à Gram positifs asporulés A/Corynebactéries b. Habitat Une corynébactérie pathogène spécifique – Corynebacterium diphteriae diphtérie (toxine) – C’est un parasite strict de l’espèce humaine, – il se transmet directement d’individu à individu par voie respiratoire. – Les agents de contamination sont les malades ou les porteurs sains 3. Bacilles à Gram positifs asporulés A/Corynebactéries Corynebacterium diphteriae Petits bacilles immobiles et aérobie Gram positif, non capsulé et non sporulé Groupés en palissades ou en chiffre romains Bactérie strictement humaine, Vit dans le rhinopharynx, Il existe des porteurs sains. Agent causal de la diphtérie; Maladie strictement humaine (contact direct interhumain). Fréquente dans le Tiers monde avec une mortalité de 5 à 10% malgré le traitement. Rare dans les pays développés grâce à la vaccination 3. Bacilles à Gram positifs asporulés Corynebacterium diphteriae c. Facteurs de virulence ❖ Lysogénie par un prophage Chaîne peptidique Thermolabile anatoxine (immunogène) Fragment A activité enzymatique effet toxique Fragment B : site de fixation aux cellules internalisation du fragment A ❖ Action de la toxine Arrêt des synthèses protéiques Au niveau de la gorge absorption de la toxine par les tissus Destruction locale de l'épithélium passe dans le sang Formation de fausse membrane Effets toxiques à distance 3. Bacilles à Gram positifs asporulés Corynebacterium diphteriae d. Pathogénie: La diphtérie Les bactéries colonisent les muqueuses des voies aériennes supérieures, puis phase d'invasion avec une multiplication rapide des corynébactéries et sécrétion de la toxine. Celle-ci est absorbée par les muqueuses, détruit l'épithélium et provoque une réaction inflammatoire L’épithélium nécrosé se recouvre d'un exsudat fibrineux riche en hématies et en globules blancs, la « fausse membrane »: création de fausses membranes difficiles à décoller et siège classiquement sur les amygdales. L’extension au pharynx et au larynx est responsable de l'asphyxie – Mort en l'absence de trachéotomie 3. Bacilles à Gram positifs asporulés Corynebacterium diphteriae d. Pathogénie: La diphtérie Dans la fausse membrane, C. diphteriae continue à produire sa toxine qui diffuse dans tout l'organisme où elle bloque les synthèses cellulaires. la toxémie ✓ Passage de la toxine dans le sang ✓ Atteinte multiviscérale Myocardite Polynévrite (Atteinte du système nerveux) Néphrite ✓ Gravité++++ avec risque de mort subite 3. Bacilles à Gram positifs asporulés A/Corynebactéries d. Diagnostic Urgence : examen direct des fausses membranes l’examen direct: observation microscopique Culture sur milieux spéciaux : Tout écouvillon d'angine sera ensemencé sur une gélose au sang pour la détection du streptocoque bêta- hémolytique. La détection du bacille diphtérique repose sur l'emploi des 2 milieux suivants : ❖ Milieu de Loeffler (Serum glucosé coagulé) Contenant 3/4 de sérum de bœuf et 1/4 de bouillon coagulé à 80 °C. Ce milieu n'est pas vraiment sélectif mais les corynaebactéries s'y développent beaucoup plus vite (12 à 18 h) que les autres germes. c'est dans les préparations faites à partir de sérum coagulé que la morphologie du bacille diphtérique est la plus typique. 3. Bacilles à Gram positifs asporulés A/Corynebactéries d. Diagnostic ❖ Milieux de Tinsdale: Le tellurite de potassium soutient la croissance de toutes les espèces de Corynebacterium tout en inhibant toutes les bactéries à Gram négatif et la plupart de la flore normale des voies respiratoires supérieures. Incubation à 37°C pdt 8-10 h. La coloration noire des colonies résulte de l'activité de la tellurite réductase, entraînant la réduction du tellure, Recherche de la toxine: Réaction d’agglutination 3. Bacilles à Gram positifs asporulés A/Corynebactéries e. Traitement et Prévention Traitement Urgent Antibiotiques – Macrolides – Tétracycline – Chloramphénicol – Aminoside – Bétalactamines Traitements des sujets en contacts des malades : (érythromycine,Vaccination) Prévention Vaccination par l'anatoxine (toxine traitée par le formol et la chaleur : elle reste antigénique mais perd son activité toxique) 3 injections (3m., 4 m. et 5 mois), puis rappel tous les 5 ans. Traitement des sujets en contacts avec les malades 3. Bacilles à Gram positifs asporulés B/Listeria monocytogenes a. Bactériologie petit bacille gram positif, mobile à 20°C (flagelle) ,non capsulé et aéro-anaérobie facultatif se développe facilement sur les milieux usuels à des températures allant de +4º à 45ºC et des pH de 5,6 à 9,6 (ß-hémolytique), se multiplie à 4°C : bactérie psychrophile Pathogène intra-cellaulaire facultatif Catalase + oxydase – Hydrolyse rapide de l'esculine en 2-3 heures Sa culture et son identification au laboratoire sont faciles: (hémolyse sur gélose au sang, catalase positive, esculine positive). Il existe 7 espèces, mais seule l'espèce L. monocytogenes joue un rôle en pathologie humaine. La présence de 15 antigènes somatiques et 5 antigènes flagellaires permet d'individualiser 17 sérotypes. 3. Bacilles à Gram positifs asporulés B/Listeria monocytogenes b. Ecologie Bactérie ubiquitaire que l'on trouve dans le sol, sur les plantes et dans les eaux. Très résistante dans le milieu extérieur. Elles sont aussi des hôtes des êtres vivants : portage intestinal asymptomatique de Listeria chez les animaux et l'homme. Bactérie des aliments : Listeria est fréquente dans les produits laitiers, lait cru ou fromage (croute), les produits carnés, les produits de la mer, les légumes, etc. bactérie psychrophile se développant à des températures > 4 ºC, ce qui pose des problèmes pour la conservation prolongée des aliments. La pasteurisation correctement réalisée détruit les Listeria. La listériose peut survenir par épidémies liées à des lots d'aliments contaminés 3. Bacilles à Gram positifs asporulés B/Listeria monocytogenes c. Facteurs de virulence et physiopathologie Le pouvoir pathogène de cette bactérie tient dans sa capacité à envahir et se multiplier dans les cellules eucaryotes (cellules épithéliales et phagocytaires). Tolérance et réponse adaptative au stress acide des adhésines, dont les internalines (responsables de l’adhésion et de la pénétration dans les cellules) la listériolysine O (LLO, hémolysine responsable de la bêta-hémolyse sur gélose au sang et de la lyse de la vacuole de phagolysosome, permettant la multiplication intracellulaire dans le cytosol). Transmission intracellulaire: éviter la phagocytose 3. Bacilles à Gram positifs asporulés B/Listeria monocytogenes c. Facteurs de virulence et physiopathologie Chez l'homme le site principal d'entrée de la bactérie est l'intestin : c'est une protéine de surface qui déclenche l'adhésion et la pénétration dans la cellule en induisant la phagocytose. Les bactéries se multiplient dans le cytoplasme des macrophages et des cellules épithéliales grâce à leur facteur de virulence, la listérolysine O (les mutants sans listérolysine ne sont pas pathogènes) qui est active à pH acide, dans le phagolysosome. La membrane du phagolysosome est lysée, ce qui permet la libération dans le cytoplasme cellulaire où Listeria se multiplie. Le mouvement intracellulaire est le passage de L.monocytogenes de cellule à cellule. Par voie sanguine et lymphatique, les bactéries atteignent le foie et la rate. 3. Bacilles à Gram positifs asporulés B/Listeria monocytogenes d. Pouvoir pathogène L. monocytogenes est une bactérie opportuniste responsable par diffusion hématogène de trois types d'infections chez l'homme : Listeriose de l'adulte et de l'enfant : méningites, méningo-encéphalites, encéphalites, septicémie. La grande majorité de ces infections se produisent chez des malades porteurs de maladies viscérales (cirrhose, cancers, etc…). La listériose de l'adulte atteint essentiellement les personnes âgées et immunodéprimées Listériose de la femme enceinte : infection bénigne pour la femme, se traduisant souvent par une simple fièvre mais grave pour le fœtus, pouvant provoquer un avortement, la mort in utero ou l'accouchement prématuré. Listériose néonatale : septicémie, méningite secondaires à la contamination dans les jours qui précèdent l'accouchement ou au moment de l'accouchement. 3. Bacilles à Gram positifs asporulés B/Listeria monocytogenes e. Diagnostic biologique Diagnostic direct Chez la femme enceinte, pratiquer une hémoculture devant toute fièvre, amniocentèse par voie trans- abdominale, fragment placentaire, sécrétions nasales, pharyngées, liquide gastrique, LCR....... Chez l'adulte : sang, LCR culture facile (hémoculture "facile") PRELEVEMENTS ALIMENTAIRES: La recherche de cette bactérie dans divers produits d'origine alimentaire -------Milieux de culture sélectifs pour listeria (PALCAM – gélose) Identification biochimique : Ensemencement d’une galerie : api listeria 3. Bacilles à Gram positifs asporulés B/Listeria monocytogenes Prévention: Recommandations pour l'alimentation des sujets à risque (femmes enceintes et immunodéprimés) ALIMENTS A EVITER Eviter la consommation de fromages à pâte molle au lait cru et de poissons fumés Pour les achats de produits de charcuterie consommés en l'état (pâté, jambon...), préférer les produits préemballés et les consommer rapidement après leur achat REGLES D'HYGIENE A RESPECTER Cuire soigneusement les aliments crus d'origine animale (viandes, poissons) Laver soigneusement les légumes crus et les herbes aromatiques Conserver les aliments crus (viande, légumes, etc...) séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés Après la manipulation d'aliments non cuits, se laver les mains et nettoyer les ustensiles de cuisine qui ont été en contact avec ces aliments Nettoyer fréquemment et désinfecter ensuite avec de l'eau javellisée le réfrigérateur Dans le cas de repas qui ne sont pas pris en collectivité, les restes alimentaires et les plats cuisinés doivent être réchauffés soigneusement avant consommation immédiate 3. Bacilles à Gram positifs asporulés C/Erysipelothrix rhusiopathiae a. Bactériologie Souvent désigné sous le nom de "bacille du rouget du porc" , Erysipelothrix rhusiopathiae est un bacille à Gram positif, non sporulé, non capsulé, immobile, généralement assez fin mais en fait pléiomorphe. aéro-anaérobie facultatif et sa culture sur gélose au sang en atmosphère enrichie en CO2 est assez lente. catalase -, oxydase -, esculine -, H2S+, coagulase+. Les infections humaines s'observent le plus souvent chez des sujets en contact avec les animaux et / ou avec les produits alimentaires d'origine animale. 3. Bacilles à Gram positifs asporulés C/ Erysipelothrix rhusiopathiae b. Habitat Bactérie largement répandue dans la nature, en particulier dans les matières organiques en décomposition, dans les déchets, les fumiers. Commensale ou pathogène chez des espèces animales très variées. Le porc semble cependant être le principal réservoir 3. Bacilles à Gram positifs asporulés C/ Erysipelothrix rhusiopathiae c. Pouvoir pathogène Dans la grande majorité des cas, il s’agit d’infections d’inoculation. La transmission inter humaine n’a jamais été relatée. Les risques les plus élevés se retrouvent chez les bouchers, charcutiers, personne d’abattoirs, pêcheurs, éleveurs, vétérinaires, personnel travaillant dans l’industrie alimentaire... La contamination survient presque toujours après blessure, coupure ou piqûre. Deux types d'infections : la forme cutanée : erysipéloïde de Rosenbach avec réaction inflammatoire érythémateuse intense accompagnée de lymphadénite. Chez les sujets fragiles, l'infection peut prendre un caractère extensif. la forme septicémique, plus rare, avec endocardite. La mortalité est élevée (38%). 3. Bacilles à Gram positifs asporulés C/ Erysipelothrix rhusiopathiae d. Diagnostic biologique Prélèvements: A partir des lésions cutanées (liquide de vésicule, biopsie profonde de peau ou eau physiologique injectée dans la lésion et réaspirée) ou par hémoculture, Examen microscopique: Culture et identification par les caractères biochimiques: on cultive la bactérie que l'on identifie selon sa morphologie et ses caractères biochimiques. pas de test sérologique valable pour le diagnostic d'infection à E. rhusiopathiae. 3. Bacilles à Gram positifs asporulés C/Erysipelothrix rhusiopathiae e. Traitement et Prévention E. rhusiopathiae est résistant à l'association sulfaméthoxasole-trimethoprime, aux aminosides, aux polymyxines et aux glycopeptides (vancomycine). Il est sensible aux autres antibiotiques et la pénicilline G constitue le traitement de choix. Pas de vaccin disponible pour l’homme, mais il existe un vaccin efficace pour les porcs. Chez l’homme, des mesures d’hygiène sont applicables pour les professionnels exposés (vétérinaire, éleveurs de l’élevage du porc) : port de gants, traitement local des plaies ou blessures.

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