Cours d’algèbre 1 (séances 14 & 16 octobre 2024) PDF
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Université Sidi Mohamed Ben Abdellah École Normale Supérieure de Fès
2024
K. Abdelmoumen
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This document details notes on algebra, specifically focusing on logic and set theory. The syllabus covers elements of logic, including assertions, connectives, and quantifiers. It also delves into operations on sets, such as inclusion, intersection, union, and complements. This material is appropriate for a first-year university course in mathematics.
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Cours d’algèbre 1 ( séances 14 & 16 octobre 2024) Module 113 ó LEM-S1 K. Abdelmoumen Copyright © 2023 U NIVERSITÉ S IDI M OHAMED B EN A BDELLAH É COLE N ORMALE S UPÉRIEURE DE F ÈS D ÉPARTEMENT DE MATHÉMATIQUES & INFORMATIQUE A NNÉE UNIVERSITAIRE : 2024-2025 Table des mati...
Cours d’algèbre 1 ( séances 14 & 16 octobre 2024) Module 113 ó LEM-S1 K. Abdelmoumen Copyright © 2023 U NIVERSITÉ S IDI M OHAMED B EN A BDELLAH É COLE N ORMALE S UPÉRIEURE DE F ÈS D ÉPARTEMENT DE MATHÉMATIQUES & INFORMATIQUE A NNÉE UNIVERSITAIRE : 2024-2025 Table des matières 1 Éléments de logique et vocabulaire ensembliste.................... 5 1.1 Éléments de logique 5 1.1.1 Assertions............................................................ 5 1.1.2 Connecteurs logiques.................................................. 5 1.1.3 Raisonnement par l’absurde............................................. 7 1.1.4 Raisonnement par équivalences successives................................ 7 1.1.5 Raisonnement par disjonction des cas..................................... 7 1.1.6 Raisonnement par analyse-synthèse....................................... 7 1.1.7 Quantificateurs....................................................... 7 1.2 Opérations sur les ensembles 8 1.2.1 Inclusion............................................................. 8 1.2.2 Ensemble des parties d’un ensemble...................................... 9 1.2.3 Intersection et réunion.................................................. 9 1.2.4 Différence et différence symétrique....................................... 9 1.2.5 Couple, produit cartésien.............................................. 10 1. Éléments de logique et vocabulaire ensembliste 1.1 Éléments de logique 1.1.1 Assertions Définition 1.1 — Assertion. On appelle assertion (ou proposition) un énoncé mathématique, sans variable, auquel on peut attribuer une valeur de vérité (vrai : V (ou 1) ou faux : F (ou 0)). Exemples 1.1 1. «√7 est un entier pair » est une assertion fausse. 2. « 2 est un nombre irrationnel » est une assertion vraie. 3. « 2 = 5+ » n’est pas une assertion. 4. « n est un entier pair »n’est pas une assertion car sa valeur de vérité dépend de la valeur de n. Conventions Si P est une assertion : — on écrit la plupart du temps « on a P » ou «...donc P » au lieu de « on a P est vraie » ou « donc P est vraie ». — de même on écrit « supposons P » au lieu de « supposons P vraie ». Définition 1.2 — Négation. A une assertion P, on peut associer sa négation notée non P ou ¬P et qui est définie par la table de vérité suivante : P ¬P V F F V 1.1.2 Connecteurs logiques Définition 1.3 — Connecteurs logiques. A deux assertions P et Q on peut associer leur conjonction (P et Q), leur disjonction (P ou Q), l’implication (P ⇒ Q) et l’équivalence (P ⇔ Q) qui sont définies par la table de vérité suivante : 6 Chapitre 1. Éléments de logique et vocabulaire ensembliste P Q P et Q P ou Q P⇒Q P⇔Q V V V V V V V F F V F F F V F V V F F F F F V V Remarques 1.1 1. — P ⇒ Q est toujours vraie sauf dans le cas où P est vraie et Q est fausse. — Si P est fausse alors P ⇒ Q est vraie. — L’implication P ⇒ Q se lit aussi : si P alors Q. — Lorsque P ⇒ Q est vraie, on dit : « Q est une condition nécessaire de P » ou encore : « pour que P soit vraie il faut que Q soit vraie ; mais on dit aussi : « P est une condition suffisante de Q » ou encore : « pour que Q soit vraie il suffit que P soit vraie ». 2. P ⇔ Q est vraie uniquement lorsque P et Q portent la même valeur de vérité. Exemples 1.2 √1. « 3 est un entier pair ⇒ 3 = 5 » est une assertion vraie. 2. « π ∈ / Q ⇒ 2 < 1 » est une assertion fausse. Proposition 1.2 Principe de non-contradiction : La proposition : (P et ¬P) est fausse. Toute assertion de cette forme est appelée une contradiction. Principe du tiers exclu : L’assertion : (P ou ¬P) est vraie. Propriétés 1.3 Soient P , Q et R trois assertions. Les assertions suivantes sont toujours vraies : (I) 1. (P et Q) ⇔ (Q et P) ; (P ou Q) ⇔ (Q ou P). 2. [(P et Q) et R] ⇔ [P et (Q et R)] ; [(P ou Q) ou R] ⇔ [P ou (Q ou R)]. 3. [P et (Q ou R)] ⇔ [(P et Q) ou (P et R)] ; [(P ou Q) et R] ⇔ [(P et R) ou (Q et R)]. 4. [P ou (Q et R)] ⇔ [(P ou Q) et (P ou R)] ; [(P et Q) ou R] ⇔ [(P ou R) et (Q ou R)]. (II) 1. ¬(¬P) ⇔ P. 2. ¬(P et Q) ⇔ (¬P ou ¬Q). 3. ¬(P ou Q) ⇔ (¬P et ¬Q). (III) 1. (P ⇒ Q) ⇔ (¬P ou Q). 2. ¬(P ⇒ Q) ⇔ (P et ¬Q). 3. (P ⇒ Q) ⇔ (¬Q ⇒ ¬P) contraposée. 4. [(P ⇒ Q) et (Q ⇒ R)] ⇒ (P ⇒ R) transitivité. (IV) (P ⇔ Q) ⇔ [(P ⇒ Q) et (Q ⇒ P)]. Remarque 1.4 Pour montrer P ⇒ Q on a trois méthodes : 1. méthode directe : on suppose que P est vraie et on montre que Q est vraie. 2. méthode par contraposée : on suppose que Q est fausse et on montre que P est fausse. 3. méthode par l’absurde : à voir bien tôt. Exemple 1.1 Soit n ∈ N. Montrer : n est pair ⇔ n2 est pair. 1.1 Éléments de logique 7 1.1.3 Raisonnement par l’absurde On cherche à montrer qu’une assertion P est vraie, pour cela, on suppose que P est fausse et on montre que cela entraîne une contradiction avec une assertion Q qu’on sait déjà qu’elle est vraie. √ Exemple 1.2 Montrer : 2 ∈ / Q. Remarque 1.5 Pour montrer P ⇒ Q par l’absurde : on suppose le contraire de P ⇒ Q, c’est-à-dire on suppose « P et ¬Q »(i.e. P est vraie et Q est fausse). On montre alors que ceci conduit à une contradiction. √ Exemple 1.3 On rappelle que 2 est un nombre irrationnel. Soient a et b deux entiers √ relatifs. Montrer que : a + b 2 = 0 =⇒ a = b = 0. 1.1.4 Raisonnement par équivalences successives Le raisonnement par équivalences successives repose sur l’équivalence suivante : [(P ⇔ Q) et (Q ⇔ R)] ⇔ (P ⇔ R). Exemple 1.4 Cherchons les solutions réelles de l’équation : (E) x3 − 9x = 0 1.1.5 Raisonnement par disjonction des cas Exemple 1.5 — Raisonnement par disjonction des cas. Soit x ∈ R. montrer que : | x − 2 |≤ x2 − x + 2 1.1.6 Raisonnement par analyse-synthèse Le raisonnement par analyse-synthèse est utilisé lorsqu’on cherche la ou les solutions à un problème. Il se déroule en deux étapes : l’analyse : on suppose que l’on a une solution du problème et on cherche à en déduire toutes les propriétés possibles de cette solution, l’objectif étant d’essayer de l’identifier au mieux ; la synthèse : elle consiste à déterminer parmi tous les objets mathématiques ayant les propriétés requises (obtenues lors de l’analyse), ceux qui sont effectivement solutions du problème. Exemple 1.6 Prouver que toute fonction f définie sur R s’écrit de manière unique comme somme d’une fonction paire g et d’une fonction impaire h.. 1.1.7 Quantificateurs Ensembles — Un ensemble E est une collection d’objets, chaque objet x de E est dit un élément de E et on écrit x ∈ E. — L’ensemble vide est celui qui ne contient aucun élément et il est noté 0. / — Un ensemble qui contient un seul élément x est appelé un singleton et est noté {x}. Prédicats Un prédicat est un énoncé mathématique qui contient (au moins) une variable d’un certain ensemble tel que lorsqu’on attribue une valeur à chacune des variables y figurant, on obtient une assertion. Exemples 1.3 1. « n2 + 1 est un nombre premier » est un prédicat dont la variable n appartient à N. 2. x2 + x + 1 + y2 = 0 est un prédicat à deux variables, chacune d’entre elles appartient à C. 8 Chapitre 1. Éléments de logique et vocabulaire ensembliste Quantificateurs Soit P(x) un prédicat à une variable x d’un ensemble E. On peut alors construire : — l’assertion : (∀x ∈ E) P(x) * qui se lit « pour tout x de E, on a P(x) », * qui, par définition, vraie lorsque l’assertion P(a) est vraie pour tout élément a de E ; le symbole « ∀ » est appelé quantificateur universel ; — l’assertion : (∃x ∈ E) P(x) * qui se lit « il existe un x de E tel que P(x) », * qui, par définition, est vraie lorsqu’il existe (au moins) un élément a de E tel que l’assertion P(a) soit vraie ; le symbole « ∃ » est appelé quantificateur existentiel. Remarque 1.6 L’assertion (∃!x ∈ E) P(x) se lit « il existe un unique x ∈ E tel que P(x) » et elle est vraie lorsqu’il existe un et un seul élément a de E tel que l’assertion P(a) soit vraie. Exemples 1.4 1. L’assertion « (∀x ∈ R) x2 + 1 ≥ 0 » est vraie. 2. L’assertion « (∀x ∈ R) x2 − 1 ≥ 0 » est fausse. 3. L’assertion « (∃x ∈ R) x2 − 1 ≥ 0 » est vraie. La négation de « (∀x ∈ E) P(x) » est « (∃x ∈ E) ¬P(x) » et la négation de « (∃x ∈ E) P(x) » est « (∀x ∈ E) ¬P(x) ». Exemple 1.7 Écrire la négation de : A : (∀x ∈ R)(∃n ∈ N) n > x. B : (∀ε > 0)(∃α > 0)(∀x ∈ R) (|x − 1| ≤ α ⇒ |x2 − 1| ≤ ε). Remarque 1.7 L’ordre des quantificateurs de nature différente est essentiel. Exploiter une hypothèse du type « ∀x ∈ E, P(x) » Exercice 1.1 Soient α, β ∈ R. On suppose que : ∀x ∈ R, α cos x + β sin x = 0. Montrer : α = β = 0. Montrer une assertion de la forme « ∃x ∈ E, P(x) » Exercice : Soient a et b deux réels tels que a < b. Montrer qu’il existe un réel tel que a < x < b. 1.2 Opérations sur les ensembles 1.2.1 Inclusion Soient E et F deux ensembles quelconques. On écrit — E ⊂ F pour signifier : ∀x, x ∈ E ⇒ x ∈ F; — E = F pour signifier : ∀x, x ∈ E ⇔ x ∈ F. Propriétés 1.8 Soient E, F et G trois ensembles. 1. 0/ ⊂ E ; E ⊂ E. 2. (E = F) ⇔ (E ⊂ F et F ⊂ E). 3. (E ⊂ F et F ⊂ G) ⇒ (E ⊂ G). 1.2 Opérations sur les ensembles 9 1.2.2 Ensemble des parties d’un ensemble Soit E un ensemble quelconque, l’ensemble des parties de E, noté P(E), est défini par : X ∈ P(E) ⇔ X ⊂ E. Exemple1.8 E = {a, b, c}. P(E) = 0, / {a}, {b}, {c}, {a, b}, {a, c}, {b, c}, E. Remarque 1.9 P(E) n’est jamais vide car 0/ ∈ P(E) et E ∈ P(E). 1.2.3 Intersection et réunion Soient E et F deux ensembles. On définit l’intersection E ∩ F et la réunion E ∪ F de E et F par : E ∩ F = {x | x ∈ E et x ∈ F} ; E ∪ F = {x | x ∈ E ou x ∈ F}. E ∩ 0/ = 0/ ; E ∪ 0/ = E; E ∩E = E ; E ∪ E = E; Remarque 1.10 E ∩F = F ∩E ; E ∪ F = F ∪ E; E ∩ F ⊂ E et E ∩ F ⊂ F ; E ⊂ E ∪ F et F ⊂ E ∪ F. Définition 1.4 On dit que deux ensembles E et F sont disjoints si E ∩ F = 0. / Propriétés 1.11 Soient E, F et G trois ensembles. Alors 1. E ∩ F = E ⇔ E ⊂ F ; E ∪ F = E ⇔ F ⊂ E. 2. (E ∩ F) ∩ G = E ∩ (F ∩ G) ; (E ∪ F) ∪ G = E ∪ (F ∪ G). 3. E ∩ (F ∪ G) = (E ∩ F) ∪ (E ∩ G) ; (E ∪ F) ∩ G = (E ∩ G) ∪ (F ∩ G). 4. E ∪ (F ∩ G) = (E ∪ F) ∩ (E ∪ G) ; (E ∩ F) ∪ G = (E ∪ G) ∩ (F ∪ G). 1.2.4 Différence et différence symétrique Définition 1.5 — Différence, complémentaire. Soient E et F deux ensembles. — On appelle différence de E et F, l’ensemble, noté E\F, des éléments qui sont dans E mais pas dans F; on a donc x ∈ E\F ⇔ (x ∈ E et x ∈ / F.) — Lorsque F ⊂ E, l’ensemble E\F s’appelle complémentaire de F dans E, et il se note CFE ou F. Propriétés 1.12 Soient A et B deux parties d’un même ensemble Ω, A = CAΩ et B = CBΩ. Alors 1. A = A ; A ∩ A = 0/ ; A ∪ A = Ω. 2. A ⊂ B ⇔ B ⊂ A. 3. A ∩ B = 0/ ⇔ B ⊂ A ⇔ A ⊂ B. 4. A ∪ B = A ∩ B ; A ∩ B = A ∪ B. 5. A\B = A ∩ B. 10 Chapitre 1. Éléments de logique et vocabulaire ensembliste Définition 1.6 — Différence symétrique. Soient E et F deux ensembles. On appelle différence symétrique de E et F, l’ensemble, noté E∆F, défini par : E∆F = (E\F) ∪ (F\E). Propriétés 1.13 Soient A, B et C trois ensembles. Alors 1. A∆B = (A ∪ B)\(A ∩ B). 2. (A∆B)∆C = A∆(B∆C). (∆ est associative) Démonstration. À faire en ex. 1.2.5 Couple, produit cartésien À partir de deux éléments x, y, on peut construire le couple (x, y) avec, si x1 , y1 , x2 et y2 sont des éléments, la propriété fondamentale : (x1 , y1 ) = (x2 , y2 ) ⇔ (x1 = x2 et y1 = y2 ). Définition 1.7 — Produit cartésien. Soient E et F deux ensembles. On appelle produit cartésien de E et F, l’ensemble, noté E × F, des couples (x, y) avec x ∈ E et y ∈ F. On a donc E × F = {(x, y) | x ∈ E et y ∈ F}. Ainsi, on a : z ∈ E × F ⇐⇒ (∃x ∈ E , ∃y ∈ F / z = (x, y)). Exercice 1.2 Décrire E × F lorsque E = {1, 2} et F = {1, 2, 3}. Propriétés 1.14 Soient E, F et G trois ensembles. Alors 1. E × F = 0/ ⇔ (E = 0/ ou F = 0). / 2. E × (F ∪ G) = (E × F) ∪ (E × G) ; (E ∪ F) × G = (E × G) ∪ (F × G). 3. E × (F ∩ G) = (E × F) ∩ (E × G) ; (E ∩ F) × G = (E × G) ∩ (F × G). Remarque 1.15 Si x ̸= y, alors (x, y) ̸= (y, x). E ×F = ̸ F × E, lorsque E et F sont distincts et non vides. Définition 1.8 Soient n ∈ N∗ , n ≥ 2 et E1 , E2 ,... , En des ensembles. — On définit le produit cartésien E1 × E2 ×... En par : E1 × E2 ×... En = {(x1 , x2 ,... , xn ) | x1 ∈ E1 , x2 ∈ E2 ,... , xn ∈ En }. — (x1 , x2 ,... , xn ) s’appelle un n-uplet. — Si E1 = E2 = · · · = En = E, alors E1 × E2 ×... En est noté E n. Exemple 1.9 Soit E = {0, 1}. Décrire E 3.