Psychologie Expérimentale (Psychométrie) - Cours 1 - 04/09/24 - Introduction - PDF
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Marie Villain
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Ce document présente une introduction à la démarche expérimentale au sein de l'orthophonie dans le cadre d'un cours de psychologie expérimentale. Le contenu aborde les aspects théoriques tels que les processus de normalisation, de standardisation et les différents biais cognitifs. Le document porte sur des concepts tels que l'importance de l'alliance thérapeutique, l'évaluation des motivations, ainsi que la notion d'anosognosie.
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**PSYCHOLOGIE EXPERIMENTALE (PSYCHOMETRIE)** **Enseignante : Marie Villain (marie.villain\@aphp.fr)** **[Cours 1 (04/09/24)]** **[Introduction à la démarche expérimentale en orthophonie]** \- **Pourquoi** une démarche expérimentale ? **Plus sûr, plus efficient, moins onéreux** « Evidence Base P...
**PSYCHOLOGIE EXPERIMENTALE (PSYCHOMETRIE)** **Enseignante : Marie Villain (marie.villain\@aphp.fr)** **[Cours 1 (04/09/24)]** **[Introduction à la démarche expérimentale en orthophonie]** \- **Pourquoi** une démarche expérimentale ? **Plus sûr, plus efficient, moins onéreux** « Evidence Base Practice » : pratique fondée sur des preuves. Biblio existante avec données sur lesquelles se baser. **Référentiels** avec critères clairs =\> Être assez **carré** pour savoir si on prend en soin ou non + ne pas faire perdre de temps aux patients \- **Cycle** d'une démarche expérimentale : cf slide Exemple d'énoncé du pb : qqn vient me voir et me demande une prise en charge, ai-je besoin de le rééduquer ? Le plan de recherche = **anamnèse** + bilan orthophonique (= « test » avec épreuves **normalisées** et **standardisées**) Dans l'analyse des données, on peut demander des **dissociations** = qu'est ce qui est très bien, qu'est ce qui est à travailler. Lors de la confirmation, on confronte par rapport à la « norme » (modèle théorique de ref) Publication = bilan orthophonique écrit **-** Raisonnement **inductif** : on fait des observations et on crée des conclusions Raisonnement **déductif** : on part d'une idée générale pour en déduire des propositions particulières En recherche, on formule des hyp et on considère que si elle vraie, on doit observer x, y et z = **raisonnement hypothético-déductif** \- Variables **indépendantes** souvent caractéristiques de l'indiv (âge, etc..), de l'environnement, de la tâche (si on étudie la vitesse en lecture = taille des lettres par ex). Très importants à contrôler, le bilan doit être fait dans les mêmes conditions. Variables **dépendantes** (= réponses du sujet) : nb d'erreurs, temps de réponse, compréhension du txt, plainte \- Importance de **l'alliance thérapeutique**, penser à demander les motivations des patients. Qu'est-ce qu'ils souhaiteraient réussir à faire ? Quels objectifs ? Mais attention à **l'anosognosie** : pas conscience du trouble, très fréquent en neurologie. Faut-il commencer à rééduquer si le patient ne voit pas son trouble ? Important aussi de demander si le patient est prêt à faire le bilan, parfois pas prêt à la 1^e^ séance. **LE BILAN ORTHOPHONIQUE** **- Tests normalisés et standardisés avec score pathologique**. Le bilan doit mentionner les épreuves utilisées et les scores des patients. Dans certaines maladies, le score doit être stabilisé ou ne pas diminuer trop vite mais pas d'augmentation du score possible (Alzheimer par ex) **Ne pas biaiser les normes**, suivre le protocole mais ne pas hésiter à dire avant « je ne pourrai pas vous aider contrairement à lors de nos séances futures ». - **Normalisation** = test à partir d'une population de référence exempte de pathologie. Taille de l'échantillon de population de référence importante = bcp d'individus pour être représentatif (plusieurs centaines généralement). Cependant si le comportement type est très reproductible, pas forcément besoin d'un si grand nb de personnes. La norme n'est pas « le score moyen » (cf courbe de Gauss). D'autres paramètres entrent en jeux =\> normes stratifiées selon les populations, niveaux d'étude etc... Il y a des tableaux de normes. Mais il est important de prendre de la hauteur sur ces normes, ajouter son sens clinique / les infos des proches (ex : il était « meilleur » avant) =\> pas 100% figé Il faut réactualiser les normes au moins tous les 10 ans car changement société, lexique etc... Les modèles de bilan utilisés ne sont pas propres aux praticiens, outil-types nationaux harmonisés - **Standardisation** = conditions identiques pour tous \- **Outils de mesure** pour le bilan initial mais aussi pour le **suivi**. Différence entre compétence et performance, parfois différent dans les conditions de l'examen (stress par ex). Situation non naturelle pouvant biaiser aussi les résultats *\[définition du « test » (cf slide) à ne pas connaître par cœur\]* \- Bien **cibler** les épreuves. Chaque épreuve inutile est une souffrance pour le patient. Constamment se poser la question de l'impact du symptôme chez le patient = si aucun impact dans sa vie, pas nécessaire de l'évaluer \- **Etapes de création** d'un test : cf slide \- **Qualité métrologiques** d'un test : **\* Fidélité** : Reproductibilité. Est-ce que les résultats sont comparables dans des conditions comparables ? Mais idéalement tester la même chose avec des items différents pour ne pas risquer l'apprentissage / la rétention des réponses par le patient \* **Validité :** mesure bien ce qu'il faut mesurer \* **Sensibilité** : avoir les bonnes mailles du filet pour scorer correctement. Et s'il y a un changement clinique (progression ou régression), le test doit le montrer. Les tests doivent avoir été éprouvés pour être utilisés (dans le champ de la recherche en ortho). **LES BIAIS COGNITIFS** - **Biais de confirmation** : privilégier les infos confirmant nos hypothèses, nourrir son raisonnement. - **Biais d'autocomplaisance** : attribuer ses réussites à un effort perso et se déresponsabiliser de ses échecs (Biblio : The art of thinking clearly, Rolf Dobelli) - **Corrélation et causalité** : tendance à faire des raccourcis en pensant qu'une chose explique l'autre comme elles varient en même temps **INTERPRETATION DU BILAN / CHOIX DES EPREUVES** Modèle cognitif théorique de Hillis et Caramazza : différents chemins modélisent différentes tâches de langage. On va tester différents chemins pour voir ce qui marche et ce qui ne marche pas. *\[Modèle théorique de référence à ne pas connaître par cœur\]* Note : buffer = mémoire tampon à court terme Ex d'un traitement perceptif : décrire une scène (à la différence de l'analyse visuelle qui est plutôt lecture)