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Sorbonne Université - Faculté des Sciences

2024

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environmental health occupational health toxicology

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Polluants de l’environnement professionnel Pr Jean-Claude PAIRON Service de Pathologies professionnelles et de l’Environnement, CHI Créteil Avril 2024...

Polluants de l’environnement professionnel Pr Jean-Claude PAIRON Service de Pathologies professionnelles et de l’Environnement, CHI Créteil Avril 2024 1 Grandes familles de polluants de l’environnement professionnel Particules Métaux et métalloïdes Solvants Pesticides Bruit Radiations ionisantes Agents biologiques 2 Pénétration dans l’organisme et effets des polluants de l’environnement professionnel Inhalation +++, mais aussi pénétration cutanée, voire voie digestive (onychophagie, repas sur lieu de travail) Effet local ou à distance (effet systémique) Effet immédiat ou à court terme, mais effet différé possible (notamment neurotoxiques, cancérogènes) Effet dépendant en règle générale du niveau d’exposition (soit niveau exposition sur 15 mn ou 8h pour les affections aiguës survenant à court terme (exemple: solvants); soit niveau d’exposition cumulée pour les affections survenant à long terme (exemples: amiante, silice, plomb…) 3 Surveillance de l’exposition  Métrologie (Science de la mesure) : Mesure de la dose externe à l’organisme = Mesure d’un toxique dans un milieu non biologique (air, eau, sol, aliment…)  Biométrologie : Mesure de la dose interne à l’organisme – Mesure de la substance directement, ou un ou des métabolites dans un milieu biologique : sang, urine, liquide de lavage broncho-alvéolaire, lait, sueur, cheveux… – Pallie à l’insuffisance de la mesure de la concentration dans un milieu (air…) – Reflet de ce qui a pénétré dans l’organisme et donc susceptible d’entraîner des effets délétères – Intègre donc toutes les voies de pénétration +++ – Tient compte de l’effort physique, des différences individuelles et des mesures de protection Appareil respiratoire et aérosols inhalés: des effets multiples et de nature différente…. car conditionnés par la nature de l’aérosol Facteurs de risque chimiques – Particules (amiante, silice, PUF/nano) – Allergènes – Irritants – Cancérogènes Facteurs de risque physiques – Radiations ionisantes (radio-nucléides, irradiation externe) Facteurs de risque biologiques – Surinfections banales – Tuberculose Particules Particules solides = un des principaux polluants de l’air Toxicité des particules dépend de leur taille (granulométrie) Toxicité spécifique dépendant de la nature des particules 6 Deux paramètres importants : granulométrie et nature des particules Granulométrie : – Particules solides en suspension dans l’air Aérosol ( vapeurs, fumées) – Particules assimilables à des sphères Diamètre aérodynamique Classes granulométriques 4à5µ 100 µ Particules Toxicité et taille des particules – Dépend principalement de leur capacité à pénétrer les voies respiratoires Donc de leur granulométrie – Les particules de diamètre supérieur à 100 µm ne pénètrent pas dans les voies aériennes – Celles de diamètre supérieur à 4 µm ne parviennent pas jusqu’aux alvéoles – Les plus pathogènes sont probablement celles dont le diamètre est inférieur à 100 nm= nanoparticules 8 Oberdörster et al, 2005  aérodynamique Voies aériennes supérieures 100 µm Trachée Epuration Mucociliaire (rapide) Zone de conduction Bronchioles terminales Bronchioles Zone de transition respiratoires 4 à 5 µm Zone d’échange Epuration Alvéoles macrophagique (lente) Particules Effets spécifiques – Déterminés par la nature physique et/ou chimique des particules Silice cristalline, Amiante Hydrocarbures aromatiques polycycliques Dioxines Etc. 11 Particules Silice cristalline – Plusieurs formes Quartz, tridymite, cristobalite – Expositions en milieu de travail Quartz +++ (présent dans le sable, env 90% quartz) Tridymite, cristobalite : – Pas d’utilisation industrielle volontaire, mais exposition à la cristobalite possible parfois 12 Silice cristalline Présence naturelle dans la croute terrestre Secteurs d’activité concernés  Concentrations >0,1% dans la plupart des minéraux et des minerais.  Industries extractives  Secteurs utilisateurs des matériaux extraits  Polymorphes les plus courants et occurrence naturelle :  Quartz : plupart des types de roches (de traces à   Secteurs transformateurs des matériaux extraits >90% (sables))  Cristobalite : roches volcaniques, bentonites, + Ressources secondaires (économie diatomites circulaire/recyclage)  Tridymite : curiosité minéralogique sans signification industrielle  Entre dans la constitution d’une grande variété de produits de consommation courante Additif 13 Sources d’exposition à la silice cristalline Mines Carrières de granit et travail du granit, travail de la pierre et industries apparentées Fonderies et autres opérations métallurgiques Industrie de la céramique (carrelage, sanitaire), porcelaine, industrie du verre Construction (tuiles, briques) Sablage de surface métallique, polissage avec abrasifs à base de silice Agriculture Travaux de voirie (routes, ballast, ….) Autres : prothésistes dentaires, calcination des terres de diatomées, pierres artificielles (« pierre de César »), etc Aperçu de quelques secteurs et opérations exposantes Agriculture Mines et opérations Carrières de roches Construction/BTP Verrerie (dont fibre Labour, Récolte, liées à l’extraction siliceuses Décapage abrasif, de verre) utilisation des engins minière Opérations mécaniques fabrication béton et Préparation des Extraction et opérations sur le matériau extrait : macadam, construction matières premières, mécaniques sur le extraction, traitement, de tunnel et autoroute, polissage et gravure sur minerai, Activités taille…Activités excavation, opérations verre au sable, secondaires secondaires mécaniques du béton, réparation (chargement et (chargement et maçonnerie, démolition, déchargement des déchargement des nettoyage de façade camions…) camions), Expositions (sablage ou nettoyeur d’ambiance HP) Crédit photo : INRS Cimenterie Abrasifs/ sables Céramiques (dont Marbrerie Fer et réparation de Préparation des industriels briques, poterie, Découpe , polissage, fours industriels en matières premières, Production de produits porcelaine, pierre naturelle ou briques réfractaires chargement/déchargem abrasifs, production de réfractaires, émaux) artificielle Démolition des parois ent ciment carbonate de silicium, Mélangeage, moulage, du four, découpe de ensachage finition, cuisson, briques neuves préparation des matières premières, glaçage, émail 15 Silicose Forme chronique : la plus fréquente – exposition forte à la silice pendant 20 à 40 ans silicose simple fibrose massive progressive complications (cancer, tuberculose,…) Forme aiguë accélérée – exposition de 4 à 10 ans Silicoprotéinose – exposition à niveau très élevé en espace clos 2019-2021: de multiples expertises relatives à la silice cristalline Rapport d’Expertise collective de l’Anses 2019 « Dangers, expositions et risques relatifs à la silice cristalline » Recommandation de bonne pratique 2021 (Promotion: DGT) « Surveillance médico-professionnelle des travailleurs exposés ou ayant été exposés à la silice cristalline » (4 Sociétés) https://www.has-sante.fr/jcms/p_3215112/fr/label-surveillance-medico-professionnelle-des- travailleurs-exposes-ou-ayant-ete-exposes-a-la-silice-cristalline label Depuis le 01/01/2021: poussière de silice cristalline alvéolaire issue de procédés de travail = cancérogène (JORF n°266 du 01/11/2020) Silicose chronique: évolution Jamais d’amélioration Aggravation lente, même après arrêt de l’exposition, ou stabilisation Complications possibles - Surinfections par mycobactéries +++ (typiques: tuberculose, ou atypiques) - Surinfection à germes banaux ( insuffisance respiratoire aiguë) - Pneumothorax - Insuffisance respiratoire aiguë - Cancer bronchopulmonaire - Maladies auto-immunes (sclérodermie+++, polyarthrite rhumatoïde, lupus systémique) Silicose – Traitement Prévention +++ - Contrôle de la pollution Valeur limite d’exposition VME réglementaire (depuis avril 1997) : 0,10 mg/m3 quartz, 0,05 mg/m3 tridymite, cristobalite - Travail en atmosphère humide - Protection respiratoire individuelle - Dépistage des formes initiales (RxThorax avec lecture selon classification des radiographies de pneumoconioses, Explorations fonctionnelles Respiratoires) Éviction de l’exposition - Pas de traitement spécifique de la silicose - Traitement des complications Amiante Appellation commerciale Silicate fibreux naturel : Silicate : silice + cations métalliques Fibreux : rapport longueur-diamètre > 3 Naturel : présent dans le sol de nombreuses contrées Deux familles minéralogiques Serpentines (chrysotile) Amphiboles (crocidolite, amosite, anthophyllite, trémolite, actinolite) Interdiction de l’usage de l’amiante – 1984: Norvège – 1986: Danemark, Suède – 1989: Suisse – 1990: Autriche – 1991: Pays-Bas – 1992: Finlande, Italie – 1993: Allemagne – 1996: France – 1998: Belgique – 1999: Royaume-Uni – 2000: Irlande – 2002: Espagne, Luxembourg – 2005: Grèce, Portugal Principaux producteurs d’amiante (tonnes) 2000 2004 2009 2015 Russie : 700 000 875 000 1000 000 1 100 000 Chine : 450 000 355 000 380 000 400 000 Canada : 335 000 200 000 150 000 0 Kazakhstan : 180 000 346 000 230 000 215 000 Brésil : 170 000 195 000 288 000 311 000 Donc plus de 2 millions de tonnes en 2015…. Evolution récente: principaux producteurs d’amiante (tonnes) Encore plus de 1 million de tonnes en 2019…. Propriétés de l’amiante Grande résistance - à la chaleur (incombustibilité) - aux agressions chimiques - aux micro-organismes - à la traction - coefficient d’usure minime Nature fibreuse permettant filage, tissage et tressage Faible coût Matériaux contenant de l’amiante (1) 1. Amiante-ciment (>80% MCA) Toitures, façades, cloisons Canalisations Gaines de ventilation, cheminées 2. Bourre d’amiante (calorifuge) 3. Flocages: mélanges de fibres et d ’un liant Structure métalliques Calorifugeages de sources de chaleur fixes 4. Textile Tresses, cordelettes, bandes (isolation thermique) Vêtements de protection Travailleur de l’isolation dans les années 70 Matériaux contenant de l’amiante (2) 5. Feutres et plaques de carton amianté 6. Joints en caoutchouc amiante Tuyaux soumis à haute température ou pression, liquides corrosifs Fours et chaudières 7. Produits de friction (freins, embrayages) Véhicules à moteurs Ascenseurs, ponts roulants, machines outils 8. Enduits mortiers, colles, mastics, peintures 9. Filtres (chimie, pharmacie, alimentation) 10. Dalles de sol vinyle amiante Joints Dalles vinyle amiante Principales sources d’exposition professionnelle à l’amiante - Industries d’extraction (Russie, Chine, Kazakhstan, etc) - Fabrication et usinage de produits contenant de l’amiante (amiante-ciment +++) - Amiante textile (garnitures de freins, cordons, tresses...) - Isolation avec flocages à l’amiante (ou retrait) - Construction et réparation navale - Métallurgie (fer, acier, autres) - Chaudronnerie et toutes interventions sur des systèmes de chauffage - Industrie du verre - Intervention sur des matériaux contenant de l’amiante : dans l’industrie de la construction (plombier-chauffagiste, électricien, soudeur, couvreur...) ou dans d’autres industries Fiches métiers INRS (www.amiante.inrs.fr): 26 intitulés de métiers - ascensoriste - canalisateur - plombier, chauffagiste - couvreur, charpentier - électricien - maçon - plâtrier - ravaleur, peintre, tapissier - bardeur, plaquiste - poseur de faux plafond - poseur de revêtement de sol, carreleur - tuyauteur, calorifugeur - monteur cableur - divers techniciens (télécoms, informatique, alarmes) Amiante : expositions environnementales Source naturelle (Corse) Emissions industrielles (voisinage d’usines de fabrication de matériaux à base d’amiante) Expositions passives intra-murales (résidence ou travail dans des locaux contenant de l’amiante friable) Pollution atmosphérique générale nouvelle réglementation Décret du 4 mai 2012 et nouvelle norme NF X43-050 (juillet 2021) Analyse des filtres en META et plus en MOCP VLEP = 10 F / L sur 8 heures dans l’air inhalé Sensibilité analytique = 1/10ème de la VLEP 3 niveaux d’empoussièrement : - niveau 1 : < 100 F/L - niveau 2 : 100 F/L < C < 6000 F/L - niveau 3 : 6 000 F/L < C < 25 000 F/L 40 Facteurs de protection (en attente de réévaluation): Masque FFP3 = 10 (maximum 15 mn) Ventilation assistée ( > 160 l/mn) = 60 - 100 Adduction d’air ( > 300 l/mn) = 250 15mn) et 6000 f/L : Niveau 2 : masque complet à ventilation assistée Entre 6000 et 25000 f/L : Niveau 3 : adduction d’air à pression positive Au delà : respect de la VLEP actuelle non garanti = Arrêt des activités Les pathologies liées à l’amiante fibroses cancers - asbestose (fibrose du poumon) - mésothéliome - fibroses pleurales - cancer bronchopulmonaire * plaques pleurales +++ - larynx - ovaire * fibrose de la plèvre - colon? autres sites ? viscérale:. épaississement pleural diffus,. pleurésies bénignes,. atélectasies par enroulement Les facteurs de risques des pathologies liées à l’amiante  Facteurs de risque liés aux fibres - dose cumulée (en f/ml x années) - dose en rétention (en f/g poumon) ---> biopersistance - granulométrie (longueur, diamètre) - type (amphiboles> chrysotile) - métaux de surface? (Fe, Mg)  Facteurs de risque individuels - susceptibilité génétique? (fibrose, cancer) - co-expositions (tabac/ autres aérocontaminants ?) Caractéristiques communes des affections respiratoires liées à l ’exposition à l ’amiante Temps de latence en règle générale élevé (> 10 ans) Persistance du risque toute la vie durant Relation dose-effet Absence fréquente de traitement curatif Importance de l’évaluation de l ’exposition (degré de l ’exposition cumulée) Intervalle libre entre le début de l ’exposition et l ’organisation d’un dépistage Autres pneumoconioses Particules minérales – Poussière de mines de charbon – Oxydes de fer – Talc – Mica – Kaolin Autres particules – Particules métalliques Métaux frittés (Co, Wn) Béryllium – Particules ultrafines et nanoparticules ? Risques liés aux poussières inhalées Risque de pneumoconiose, lié à la taille et à la nature des particules (amiante et silice = particules fibrogènes) Selon la nature des particules, risque de fibrose pulmonaire (ou pleurale), risque de bronchopneumopathie chronique obstructive, voire risque de cancer respiratoire. Ces effets sont en règle générale différés (souvent de plusieurs dizaines d’années), et longtemps cliniquement silencieux. Les pneumoconioses « classiques » (silicose, asbestose, sidérose) sont actuellement en diminution (du fait de la diminution des niveaux d’exposition en milieu de travail) Attention: ne pas considérer qu’une particule non fibrogène est « inoffensive »+++ Pneumoconiose et prévention Prévention primaire : réduire les expositions – Protection collective – Protection individuelle (EPI) Prévention secondaire : dépister précocement les effets sur la santé (TDM +++) – Surveillance médicale – Suivi post exposition Prévention tertiaire : prévenir les conséquences de la maladie – Maîtrise de l’évolution – Recherche et traitement des complications – Maintien dans l’emploi Métaux et métalloïdes : généralités Paramètres influant sur la toxicité des métaux Nature chimique Forme métal / Dérivés organiques / Dérivés inorganiques Propriétés physiques Solide / Liquide / Gazeux Lipophilie Taille Influent sur : Voie d’absorption principale Distribution dans l’organisme Mécanismes de toxicité Métaux lourds Terme « métaux lourds » souvent utilisé comme nom de groupe, mêlant souvent métaux et métalloïdes. Définition historique : élément chimique métallique de numéro atomique élevé avec masse volumique > 4000 kg/m3 ou 5000 kg/m3 selon les sources (Baize, 1997) Définition plus ancienne : éléments compris entre le Cu et le Pb sur le tableau périodique Liste pas clairement définie Tableau périodique de Mendeleïev Métaux lourds Sources des métaux lourds : combustion des charbons, pétroles, ordures ménagères mais aussi de certains procédés industriels, sols et eaux contaminés sur d’anciens sites industriels par exemple… Bioaccumulation dans l'organisme, avec des effets toxiques à plus ou moins long terme : – Plomb dans l’os – Mercure dans le cerveau notamment Plomb Propriétés du métal Pb - particularité : métal mou à température ambiante - couleur gris-argenté - poussiéreux +++ contamination A l’état pur ou sous forme d’alliages il est présent dans : – Imprimerie (passé) – Fonderie – Fabrication et l’application des émaux et frittés au plomb (poterie, faïencerie) – Soudage à l’étain – Verres au plomb (Cristal) – Pigmentation pour certaines peintures (chromate de plomb...) – Fabrication d’accumulateurs (anciens modèles) Plomb : formes chimiques, sources, absorption Plomb métal et dérivés minéraux Plomb organique Sources Bâtiment / alimentation / eau / activités Antidétonant des carburants professionnelles et environnementales (essence sans Pb (SP) depuis (Peinture au Plomb avant 1948 PICA 2000) chez l’enfant) Forme physique à T° Solide Liquide très volatil et (Pb tétraméthyle ou tétraéthyle) pression ambiante Absorption digestive Voie prépondérante en général Très bonne Adultes : 5-10 % Enfants : 40-60 % Augmentée par carences en Fe, Mg et en Ca, par vitamine D Lactation/grossesse Absorption Variable si solide (dépend de leur taille Très bonne respiratoire des particules 75 % (enfant) surtout dans os compact (biologiquement inactif, mais mobilisable) sinon dans os trabéculaire (biologiquement actif) Passage barrière placentaire / Plombémie du nouveau- né voisine de celle de sa mère Plomb : Elimination Rénale +++ Faible excrétion lactée Temps de demi-vie : – 30 jours (sang) – 40 jours (tissus mous) – > 10 ans (tissu osseux) Toxicité chronique du Plomb Neurologique : – Perturbation de la libération de neurotransmetteurs : Inhibition de la libération d’acétylcholine (Ach), dopamine, acides aminés (AA) neurotransmetteurs de la conduction de l’influx nerveux Provoque des libérations spontanées Conséquences importantes de ces effets lors de la petite enfance – Au niveau des nerfs périphériques : chez l’animal, destruction de cellules de Schwann démyélinisation, dégénérescence axonale plus marquée sur les nerfs moteurs Toxicité chronique du Plomb Hématologique : – Inhibition de la synthèse de l’Hème par inhibition de l’ALAD ++ Inhibition de la coproporphyrinogène décarboxylase – Entraine : Anémie Formation protoporphyrine- Zinc (PPZ) Toxicité chronique du Plomb Rénale : Atteinte mitochondriale et liaisons protéiques Testiculaire : Inhibition de la spermatogénèse Os : Stockage +++ et Perturbation du métabolisme osseux Indicateurs biologiques du Plomb Indicateurs de l’exposition, de la dose interne ou du pool biologiquement actif – Plombémie +++ – Plomburie spontanée – Plomburie provoquée (par chélateur) – Plomb osseux Indicateurs d’effets précoces – ALA déshydratase – ALA urinaire – Protoporphyrine libre et PPZ (protoporphyrine zinc érythrocytaire) Biométrologie : Plombémie Meilleur indicateur de l’exposition A l’état d’équilibre, bon indicateur de la dose interne Indicateur de référence pour : – dépister une contamination – déterminer l’urgence d’une intervention – apprécier efficacité de la prise en charge Bon indicateur de la dose biologiquement active Relation dose-effet chez l’Homme +++ Valeurs de référence : Plombémie En population générale – Adultes : médiane = 25 μg/L 95ème percentile = 73 μg/L – Enfants de 1 à 6 ans : médiane = 14,8 μg/L 95ème percentile = 34,5 μg/L Attention : chez l’enfant déclaration obligatoire si ≥ 100 μg/L Travailleurs exposés – Surveillance particulière à partir de 100 μg/L (Femme) ou 200 μg/L (Homme) – VLEP : 300 μg/L (Femme), 400 μg/L (Homme) Métaux lourds : traitement et place de la chélation Arrêt exposition +++ Traitement symptomatique Traitement chélateur : rarement justifié et fait uniquement par spécialiste hospitalier (risque de relargage brutal des métaux stockés induisant une intoxication aiguë) Solvants : généralités  Définition : Substance en général liquide à sa température d'utilisation, qui a pour propriété de dissoudre, de diluer ou d'extraire d’autres substances sans les modifier chimiquement et sans lui-même se modifier.  Sous-groupes de solvants :  solvants polaires :  protiques : avec liaisons H, méthanol, éthanol, eau par exemple  aprotiques : sans liaison H (dipolaire non nul), diméthylsulfoxyde (DMSO), acétonitrile par exemple  solvants apolaires aprotiques : dipolaire permanent nul, benzène, alcanes, alcènes par exemple  Solvant aqueux : eau = solvant le plus courant  Solvants organiques : solvants comportant au moins C Solvants organiques : utilisations  Secteurs très diversifiés  Produits chimiques :  Diluants de peintures (essence F, white spirit…)  Peintures en phase solvant elles-mêmes (pas en phase aqueuse dite « à l’eau »)  Encres  Produits détergents  Produits dégraissants  Essences  Synthèses chimiques organiques… Attention au caractère volatil +++ volatilité s’lève avec la température => armoire hermétique + température contrôlée Famille des solvants organiques Famille très large : Aliphatiques : Essences, méthane, éthane, Aromatiques : Toluène, xylène… Alcools : Ethanol, butanol, propanol… Esters : Acétates… Cétones : Acétone… Glycols : Ethers et esters de glycol, … Chlorés : Chlorure de méthylène, trichloroéthylène, perchloroéthylène, dichlorométhane… Autres : Fluorés, DMSO… Toxicité aiguë des solvants organiques – Manifestations communes à tout solvant organique : Très lipophiles +++ excellent passage cutané, respiratoire et digestif Pouvoir irritant +++  Oculaire : kératoconjonctivite, en l'absence de lavage immédiat et prolongé  Cutanée : Dermite irritative / brûlure chimique  Neurologique : Dépression du système nerveux central (SNC), ébriété, céphalées, sensations vertigineuses, levée d’inhibition, confusion, agitation, troubles de l’équilibre, coma.  Respiratoire/ORL : Pneumopathie d’inhalation, épistaxis, pharyngite, laryngite, infections respiratoires à répétition  Digestive : Vomissements et nausées, diarrhées – Manifestations spécifiques à un solvant ou groupe de solvant :  Toxicité d’organe : o Hépatique : CCl4 (cytolyse hépatique) o Cardiaque : Solvants chlorés comme le trichloréthylène (CHCl=CCl2) (troubles du rythme) Toxicité chronique des solvants organiques – Manifestations communes à tout solvant organique :  Cutanées : dermite irritative, eczéma, urticaire…  Neurologiques du SNC : syndrome narcotique : sommeil syndrome psycho-organique : trouble de l’attention, de la concentration, de la mémoire, de la libido…  Hépatique : cytolyse  Rénale : glomérulonéphrite – Manifestations spécifiques à un solvant ou groupe de solvants :  Toxicité d’organe : Neurologique du système nerveux périphérique : n-hexane (polynévrite) Troubles de la reproduction : certains éthers de glycol Hémopathies : benzène Produits biocides et phytopharmaceutiques Antérieurement dénommés : Pesticides et plus récemment produits phytosanitaires Produits biocides et phytopharmaceutiques : Définitions Définitions par leurs usages désormais et non leur formulation chimique (Directive européenne 2009)  Biocides = produits permettant de :  Détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l’action, ou à les combattre de toute autre manière par une action autre qu’une simple action physique ou mécanique.  lutter contre les organismes nuisibles pour la santé humaine ou animale et les organismes qui endommagent les matériaux naturels ou manufacturés. Ex : désinfectants, produits de protection, produits de lutte (insecticides, rodenticides), peintures antisalissures sur les bateaux, etc.  Produits phytopharmaceutiques = Produits permettant de :  protéger les végétaux en détruisant ou éloignant les organismes nuisibles indésirables ou végétaux indésirables. Ex : insecticides, fongicides, herbicides, acaricides, molluscicides, corvicides... Produits biocides et phytopharmaceutiques : Absorption Par voie respiratoire : – Aérosols et vapeurs – En milieu professionnel et en population générale – Effets locaux et absorption possibles – En milieu professionnel, absorption respiratoire des aérosols limitée par leur granulométrie Par voie cutanée : – Effets locaux et absorption possibles – Nombreuses substances actives lipophiles et bien absorbées Par voie digestive : – Alimentation en population générale – Portage main-bouche, en milieu professionnel et en population générale Produits biocides et phytopharmaceutiques : Toxicité  Exposition en milieu professionnel  Présomption forte d’un lien entre l’exposition aux pesticides et : o Lymphomes non hodgkiniens (LNH) (malathion, diazinon, lindane, DDT et insecticides organophosphorés) o Myélome multiple o Cancer de la prostate o Maladie de Parkinson (insecticides organochlorés) o Troubles cognitifs (insecticides organophosphorés) o Bronchopneumopathie chronique obstructive et bronchite chronique Expertise collective INSERM « Pesticides et santé » 2021 Produits biocides et phytopharmaceutiques : Toxicité  Exposition en milieu professionnel  Présomption moyenne d’un lien entre l’exposition aux pesticides et : o Maladie d’Alzheimer o Troubles anxio-dépressifs o Certains cancers (Leucémies, SNC, vessie, rein, sarcomes des tissus mous) o Asthme et sifflements respiratoires o Pathologies thyroïdiennes Expertise collective INSERM « Pesticides et santé » 2021 Produits biocides et phytopharmaceutiques : Toxicité  Exposition pendant la grossesse ou l’enfance  Présomption forte d’un lien entre l’exposition aux pesticides et présomption de lien entre l’exposition aux pesticides de la mère pendant la grossesse (exposition professionnelle ou par utilisation domestique) ou chez l’enfant et le risque de : o Certains cancers, en particulier leucémies et tumeurs du SNC o Troubles du développement de l’enfant neuropsychologique et moteur (insecticides organophosphorés et pyréthrinoïdes) Expertise collective INSERM « Pesticides et santé » 2021 Produits biocides et phytopharmaceutiques : Toxicité Focus sur 3 substances :  Chlordécone : Insecticide persistant utilisé aux Antilles françaises par le passé - emploi de 1972 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier - Exposition de la population générale - consommation de denrées alimentaires contaminées  Présomption forte d’un lien avec le risque accru de cancer de la prostate  Glyphosate (herbicide) Présomption moyenne de risque accru de LNH  SDHi (fongicides)  Perturbation du fonctionnement mitochondrial par l’inhibition de l’activité́ du complexe enzymatique SDH impliqué dans la respiration cellulaire et le cycle de Krebs.  très probables perturbateurs endocriniens au moins dans des modèles animaux utilisés (poissons). Expertise collective INSERM « Pesticides et santé » 2021 Conclusion Les polluants sont multiples en milieu de travail (particules …. mais également métaux, solvants, pesticides, bruit, radiations ionisantes….) Des contraintes réglementaires plus ou moins fortes pour limiter les expositions en milieu de travail: Valeur limite d’exposition contraignante (VLEP sur 8h) à ne pas dépasser (agents physiques [ex bruit ou radiations ionisantes], chimiques [ex solvants], particules [ex amiante ou silice]) Valeur limite d’exposition indicative Des obligations réglementaires pour l’employeur évaluation des expositions+++, mise en place de mesures visant à limiter ces expositions, Priorité à la prévention collective, sinon équipement de protection individuelle Une surveillance médicale organisée, avec équipe pluridisciplinaire de santé au travail (coordination = médecin du travail) 78

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