UEA1: Documentation Scientifique et Professionnelle (2024) PDF

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Université de La Réunion

2024

Eric Martin

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documentation scientifique recherche documentaire information-communication profession santé

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Ce document est un document de cours de l'Université de la Réunion sur la documentation scientifique et professionnelle. Il présente un sommaire ainsi que des points de vue sur la documentation en santé et les principes méthodologiques pour mener la recherche.

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Information–communication : la documentation scientifique et professionnelle. (UE1A) « COMMENT (RE)CHERCHER UNE AIGUILLE DANS UNE MEULE DE FOIN ! » Eric MARTIN EDITION 2024 ...

Information–communication : la documentation scientifique et professionnelle. (UE1A) « COMMENT (RE)CHERCHER UNE AIGUILLE DANS UNE MEULE DE FOIN ! » Eric MARTIN EDITION 2024 INFORMATION–COMMUNICATION : LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. (UE1A) La reproduction même partielle de document est interdite sous peine de sanction pénale prévues par l'article L335-2 du code de la propriété intellectuelle qui dispose que "Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende". LISTE DES ABREVIATIONS APA : American Psychological Association EBP : Evidence Based Practice : Pratique Basée sur des résultats probants. LCA : Lecture Critique d’Article. MeSH : Medical Subject Headings MK : Masseur-Kinésithérapeute UNIVERSITE DE LA REUNION | UFR SANTE | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 1 INFORMATION–COMMUNICATION : LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. (UE1A) Sommaire I. Pourquoi se documenter dans les études et les professions de santé ? II. Définitions de la recherche documentaire. III. Définitions et différences entre document scientifique et document professionnel. IV. Objectifs opérationnels et méthodologie. a. Préparer sa recherche documentaire b. Sélectionner les sources d’information. c. Chercher les documents. UNIVERSITE DE LA REUNION | UFR SANTE | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 2 INFORMATION–COMMUNICATION : LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. (UE1A) Bonjour à tous. Je suis très content de partager avec vous cette séquence de formation et j’espère pouvoir vous accompagner dans vos apprentissages. M’a été confié le soin d’aborder le thème de la « documentation scientifique et professionnelle ». De prime abord, pour des étudiants souhaitant intégrer des formations en santé, le thème peut paraitre moins attractif que des enseignements sur des pathologies ou des traitements….Mais en ces temps de mondialisation de l’information et de réseaux sociaux, temps dans lesquels tout le monde devient expert, s’autorise à proférer des « vérités » alors que ce ne sont que des croyances, il apparait encore plus essentiel, pour nourrir notre libre arbitre en particulier et maintenir la vivacité de notre démocratie en général, de pouvoir s’appuyer sur des informations qui nous paraissent fiables, les critiquer et ainsi se faire sa propre opinion et choisir en conscience. Je voudrais que vous lisiez la phrase retranscrite ci-après et qui correspond tout à fait à mon état d’esprit en tant que formateur : « nous formons la relève et je suis convaincue que cette relève doit être formée à la recherche, dans un esprit de créativité et de rigueur scientifique, qu’elle doit trouver un sens à la recherche afin de participer au développement des professions socio-sanitaires » (Allin-Pfister A C., 2005) Alors sans plus tarder, posons-nous la question, certes triviale mais néanmoins légitime, de… I. Pourquoi se documenter dans les études et les professions de santé ? Prenons une situation concrète, une situation clinique représentative. « Je suis professionnel de santé et je souhaite, dans le cadre de l’exercice de ma profession, diminuer la douleur de Madame Hoareau, douleur localisée au niveau du genou et qui l’empêche de descendre les escaliers de sa maison. Mais : C’est seulement la deuxième fois que je rencontre cette dame. Sa douleur s’est exacerbée depuis notre premier rendez-vous Avant elle, je n’avais jamais soigné de personne porteuse d’une Prothèse Totale du Genou (PTG) Je suis diplômé depuis seulement 3 mois Je fais un remplacement dans ce cabinet libéral pour la première fois. Alors ?... ? Comment « bien » soigner cette patiente qui me confie sa santé quand : Cette patiente, comme tous mes patients, est unique ? Je n’ai pas beaucoup d’expérience en général ou dans cette pathologie en particulier ? Sa pathologie n’est jamais la même ou évolue ? Son environnement et sa condition changent ? Mon propre environnement et mes conditions d’exercice évoluent ? Dans tout ce contexte mouvant, j’aimerai pouvoir compter sur un socle solide pour prendre une décision clinique équilibrée ! Pour y arriver, je peux m’appuyer sur de nombreux piliers : les attentes du patient, les résultats de ses bilans et évaluations, le contexte, mes moyens, mes savoirs, la science, etc….. » En se basant sur cet exemple générique, il apparait que l’Evidence Based Practice1 (Figure 1) est un mode de raisonnement et de prise de décision clinique qui semble logique, efficace et partagé par la majorité des soignants à travers le monde. 1 EBP : la pratique fondée sur la preuve. UNIVERSITE DE LA REUNION | UFR SANTE | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 3 INFORMATION–COMMUNICATION : LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. (UE1A) Figure 1. Modélisation de l’EBP. tiré de Lara A., 2012. Il semble donc logique et nécessaire que cette méthode soit enseignée aux étudiants en formation initiale des professions de santé. Hors… “Bachelor students in health disciplines found EBP relevant, but revealed low understanding of EBP terminology, low confidence with EBP skills, and low use of EBP in clinical situations. We observed differences in EBP profiles between health disciplines and between educational institutions. The differences in scores raise questions about the understanding of EBP within disciplines, and the complexity of EBP in educational settings.” (Snibsøer et al., 2018) Pour diminuer ces variations constatées entre les différents acteurs en santé, l’un des piliers à développer, à enseigner, peut-être le pilier le plus objectif, est celui des savoirs dits « savants » ! (les données de la recherche) Les savoirs « savants » sont apportés par les références bibliographiques, les documents scientifiques, rédigés et élaborés par nos prédécesseurs, nos collègues (Figure 2). Dicebat Bernardus Carnotensis nos esse Bernard de Chartres disait que nous sommes quasi nanos gigantium humeris insidentes, comme des nains assis sur les épaules de géants ut possimus plura eis et remotiora videre, de sorte que nous pouvoir voir davantage [de choses] qu’eux et plus loin non utique proprii visus acumine non certes à cause de l’acuité de notre propre vue aut eminentia corporis, ou de la hauteur de notre corps sed quia in altum subvehimur mais parce que nous sommes soulevés en hauteur et extollimur magnitudine gigantea. et élevés à une hauteur gigantesque (III, 4) Figure 2. Même un géant s’appuie sur d’autres géants ! UNIVERSITE DE LA REUNION | UFR SANTE | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 4 INFORMATION–COMMUNICATION : LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. (UE1A) Ainsi, ce pilier des savoirs « savants » est utile pour les étudiants pour s’appuyer sur leurs ainés pour aller plus vite, plus loin, plus haut dans les apprentissages. Mais ils sont également nécessaires aux professionnels confirmés. En effet, en tant que professionnel soignant, même (et surtout ?) confirmé, reconnu et expérimenté, il est indispensable de constamment réactualiser ses connaissances car il a été démontré qu’il y a une obsolescence normale (Figure 3) et naturelle dans ce domaine…… Figure 3. Pratique et obsolescence des connaissances. ….et qu’une EBP « équilibrée » ne souffre pas de voir son versant expérience clinique trop valorisé au regard des autres facteurs. Ça serait alors tomber dans du dogmatisme dont des indicateurs peuvent être : « ça fait 25 ans que je fais comme ça ! » ; « jusqu’ici, ça a toujours très bien marché ! ». Figure 4. EBP « déséquilibrée » et qui tombe dans la « dogmite » (Gedda, 2017). Ce travail que vous effectuerez en lisant, apprenant et mettant en application ces quelques lignes pourra donc vous aider dans le développement d’une compétence qui devrait vous accompagner tout au long de votre exercice professionnel. Alors…S’appuyer sur le pilier « objectif » des savoirs savants ???…. Pas si facile ! En effet…. Comment faire pour rechercher des documents ? Comment savoir que c’est bien dans ce type de document que je vais trouver l’information que je cherche ? (Article Original, Etude de synthèse, Recommandations de bonnes pratiques, Lettre à la rédaction, Mise au point, Analyse d’article, de livre, Thèse de Doctorat, Cas clinique, Revue générale, Article didactique….......) Comment s’assurer que mes sources sont valides ? (Attention à ce que les géants qui me portent n’aient pas des pieds d’argile ! !) Comment savoir que ces documents trouvés sont « bons », fiables ? (Méthodologie douteuse, biais, conflits d’intérêt…) Comment faire une évaluation critique des données et des résultats avancés ? UNIVERSITE DE LA REUNION | UFR SANTE | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 1 INFORMATION–COMMUNICATION : LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. (UE1A) Dans ce « savoir-faire » une recherche documentaire, il faut un investissement personnel, des compétences individuelles et un certain état d’esprit. Les tâches que vous devrez accomplir (Lire / Comprendre / Extraire l'information clé / Apprécier la qualité / Apprécier la pertinence / Conclure) et les difficultés que vous rencontrerez (Temps / Langue / Compétences méthodologiques / Connaissance du contexte d'utilisation / Qualité du support / Disponibilité d'outils) doivent être passées au filtre de le posture constructive du chercheur : méthodique, curieux, à l’esprit critique ouvert et rigoureux, n’acceptant pas des demi vérités et s’employant à établir les faits. Il existe une méthodologie, une façon de procéder, afin de rechercher puis évaluer le plus objectivement possible des textes. Investissement personnel (travail), compétences individuelles (méthodologie) et posture de chercheur (curiosité, neutralité) vous permettront de prendre une décision clinique, faire un choix thérapeutique en toute connaissance de causes. Vous pourrez ainsi justifier, reproduire, comparer et faire évoluer ce choix. Remontons-nous les manches et voyons de quoi il retourne concrètement. II. Définitions de la recherche documentaire. Voici deux définitions qui me paraissent claires et assez exhaustives pour cerner le thème qui nous intéresse. Recherche documentaire : « Démarche systématique qui consiste à identifier, récupérer et traiter des éléments divers (chiffres, bibliographie, textes…) sur un sujet donné...étape indispensable à toute synthèse des connaissances et revue de la littérature dans le domaine médical, comme dans d’autres domaines…Démarche plus pertinente possible et tendre vers l’exhaustivité. » (Safon, 2019) “La recherche documentaire vise à identifier et localiser des ressources informationnelles déjà traitées, soit par des individus soit par des machines. La recherche documentaire s’accompagne du qualificatif « informatisée » lorsque cette activité implique l’interaction entre deux systèmes, l’un humain (i.e., l’usager, l’utilisateur) et l’autre informatique (i.e., une base de données) via un logiciel et une interface.”. (Dinet et Passerault, 2004). III. Définitions et différences entre document scientifique et document professionnel. Pour encore plus circonscrire mon propos, il est bon de différencier les deux termes précédents. Document scientifique : « contribution évaluée et publiée sous une forme normalisée dans une revue savante. »2 Le document scientifique est donc : - écrit - publié - soumis à l’évaluation par le comité de lecture de la revue - décrivant les résultats originaux d’une recherche spécifique. 2 https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/1652-analyse-des-publications-scientifiques-caracteristiques-structures-et-langages.pdf UNIVERSITE DE LA REUNION | UFR SANTE | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 2 INFORMATION–COMMUNICATION : LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. (UE1A) Document professionnel : On peut ainsi définir que ce qui tombe dans le champ professionnel est la documentation ne répondant pas à l’ensemble des 4 critères ci-dessus ! Stricto sensu, sont des documents professionnels : - un livre (compte d’auteur, comité de rédaction…). - une communication orale seule ou les minutes d’un colloque. - un cours donné en université, en institut ou en formation continue. - les thèses, rapports….en un mot la littérature « grise » (« Le terme littérature grise désigne des documents papiers ou électroniques non contrôlés par des maisons d’édition commerciales, c’est-à- dire produits et publiés par des organismes dont la mission première n’est pas l’édition (ex. gouvernements, milieu universitaire, entreprises, etc. » def. Luxembourg, 1997 - Expanded in New York, 2004, traduction libre)3 - les revues professionnelles ciblées sur l’organisation d’une profession (ex. : « kiné actualité » ; « le quotidien du médecin ».) Je tiens dès maintenant à préciser qu’il n’y a pas de hiérarchie entre l’une et l’autre forme de documentation. En effet, leurs objectifs, leurs cibles, leurs intérêts sont différents, complémentaires sans être opposés, et il peut y avoir dans l’une comme dans l’autre des recoupements fréquents : on peut retrouver un article scientifique dans une publication professionnelle et l’on peut retrouver des informations professionnelles dans une revue scientifique. Il est donc de la responsabilité du lecteur de savoir ce qu’il veut et d’’exercer son esprit critique. IV. Objectifs opérationnels et méthodologie. a. Préparer sa recherche documentaire Comme durant une balade en montagne, si vous partez à l’aventure dans une recherche documentaire, vous allez certainement découvrir des endroits insolites et de nouveaux horizons mais vous risquez de perdre beaucoup de temps (ce que vous n’avez pas obligatoirement en tant qu’étudiant ou professionnel) et de manquer les points essentiels et ceux qui vous intéressent le plus ! C’est la raison pour laquelle il faut se préparer. Principe : Aller du général au particulier. Questionner le sujet dans toutes ses dimensions, le formuler en une phrase courte, sélectionner les concepts importants, chercher des synonymes. Poser la problématique, cerner les besoins documentaires, sélectionner les concepts/mots clés nécessaires à l'interrogation des sources documentaires, liste des différents aspects de la question. Un moyen mnémotechnique classique qui permet de poser des questions simples pour cerner et préciser des besoins est le QQOQCCP. 3 « [Grey literature is] that which is produced on all levels of government, academics, business and industry in print and electronic formats, but which is not controlled by commercial publishers ») https://uottawa.libguides.com/c.php?g=265254&p=1772280 UNIVERSITE DE LA REUNION | UFR SANTE | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 3 INFORMATION–COMMUNICATION : LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. (UE1A) Qui ? = acteurs, personnes impliquées, bénéficiaires ? (ex : patient ? Médecin ? MK ? Ages ? Sexe ? ) Quoi ? = aspects / contextes qui m'intéressent ? (ex : Bilan ? Traitement ? Médicaments ? ETP ? Sociologique ? Psychologique ? Economique ? politique ? Où ? = localisation, contexte géographique, institutionnel. (ex : libéral ? Hôpital ? EHPAD ? France ?...) Quand ? = période concernée ? (ex : Pré op. /post op. ? Dépistage ? Historique ? Rétrospectif ?...) Comment ? = Quelles approches ou points de vue faut-il considérer ? (ex : historique, éthique, technique, matériel….) Combien ? (ex : nombre de références ? Temps dédié ? …) Pourquoi ? = Mon objectif ? (ex : Ecriture mémoire, Thèse ? Soin ? Culture générale ? Approfondissement d’un cours ?...) Point important : on ne fait pas le même type de recherche documentaire, on ne pose pas la même équation si on fait une thèse de recherche fondamentale (exhaustive / fouillée / précise) ou si, pressé par le temps, on a besoin d’une réponse rapide pour la prise ne charge concrète d’un patient (exemples : pathologie+guideline ou pathologie+« Sytematic revues »). Moyens : interroger ses pairs et ses mentors, dictionnaires et encyclopédies, manuels, articles de synthèse, sites grands publiques…. Formulation : Sujet de recherche exprimé en une phrase courte, le plus précis possible, sous forme de question, utilisation de termes significatifs. Chaque terme correspond à des concepts / mots clés (équations de recherche). - rechercher un ou plusieurs synonymes - traduction anglaise. Ecueils à éviter : Le sujet est trop général, trop vaste ? Les risques sont d’être submergé par une documentation débordante et de traiter le sujet de manière superficielle en voulant être exhaustif. Il faut alors restreindre le sujet en se concentrant sur un seul aspect de la question. Le sujet est trop précis, trop pointu ? Il peut s’avérer être trop ardu à traiter, difficile de repérer la documentation pertinente et nécessaire d'interroger des sources trop nombreuses. Il faut alors mettre le sujet en perspective en le replaçant dans un contexte plus large vous permettra d'aborder des aspects de la question auxquels vous n'auriez pas pensé dans un premier temps et ainsi d'élargir sa portée. UNIVERSITE DE LA REUNION | UFR SANTE | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 4 INFORMATION–COMMUNICATION : LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. (UE1A) b. Sélectionner les sources d’information. Dans son écrasante majorité, la recherche documentaire se fait dorénavant grâce aux ressources électroniques et aux connexions internet. A la vitesse à laquelle vont les choses (internationalisation, modes, ouverture et fermeture de sites, droits d’accès…) et du fait de la diversité des publics L.PASS/L.AS, il est impossible et inutile de vous présenter une liste exhaustive et actualisée des ressources ! Néanmoins, voici quelques adresses connues dont certaines seront plus spécialement orientées sur la physiothérapie du fait de ma formation initiale de MK. Bases de données. PUBMED : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/ COCHRANE : http://www.thecochranelibrary.com/view/0/index.html http://www.bdsp.ehesp.fr/ http://www.biomedcentral.com/ http://www.doaj.org/http://omicsonline.org/open-access-journals-list.php Clinicalkey : https://www.clinicalkey.fr/ Site d’évaluation et de certification HCéRES : https://www.hceres.fr/fr Sites de guidelines / recommandations de bonnes pratiques. NGC : http://www.guideline.gov NICE : http://www.nice.org.uk/Guidance RNAO : http://rnao.ca/bpg/guidelines/clinical-guidelines HAS : http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1101438/fr/tableau-des-recommandations-de-bonne-pratique Glossaires et outils linguistiques en ligne. Dictionnaires en ligne Sites Internet d’intérêt ciblés physiothérapie. http://www.sofmer.com/index.php http://refdoc-info.inist.fr/c2/refdoc.html http://www.physio-pedia.com/Main_Page http://www.uptodate.com/home PEDro : http://www.pedro.org.au/ Il ne faut cependant pas oublier que l’utilisation des centres de documentation est d’une grande aide : présence d’un(e) documentaliste expérimenté(e), échange avec des collègues, matériel de bureautique à disposition, ouvrages papiers consultables… De plus, la liste ci-dessus limite obligatoirement les résultats de votre recherche à un champ professionnel donné. Cela peut aller à l’encontre de votre souhait d’ouverture (ex : sur PEDro, vous n’aurez que des documents en rapport avec la physiothérapie…) UNIVERSITE DE LA REUNION | UFR SANTE | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 5 INFORMATION–COMMUNICATION : LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. (UE1A) c. Chercher les documents. Durant vos études et parfois même après, il vous sera certainement demandé de bien vouloir identifier les éléments suivants : La période de recherche des documents Les moteurs de recherche, bases documentaires et sites internet utilisés Les mots-clés employés : termes du thésaurus / opérateurs booléens utilisés (Pathologie / Patient / Bilans / Traitement / Rééducation / Divers…) Les résultats obtenus : nombre / périodes des publications…. Etape 1 : choisir les mots-clés. Le plus difficile est de trouver quels mots-clés utiliser car il faut privilégier ceux employés par les indexeurs. Ces mots-clés sont regroupés dans un thésaurus. Un thesaurus est une liste organisée de termes regroupés par domaines conceptuels et hiérarchisés en termes génériques et spécifiques. L’utilisation d’un thésaurus permet de choisir un terme univoque pour être sûr d’obtenir le maximum de références par rapport à la question posée. Il permet la suppression de la synonymie, l’organisation des termes de façon hiérarchique, l’association des termes de sens voisin et la normalisation des termes en précisant leur sens. L’orthographe doit être respectée. L’un des thésaurus les plus connus est celui utilisé par PubMed qui est le thésaurus « MeSH ». Etape 2 : poser l’équation de recherche et ses opérateurs booléens pour une recherche avancée. C’est en associant les « bons » mots-clés avec les bons opérateurs que l’on pose une équation de recherche efficace. Les opérateurs booléens4 ET, OU, SAUF permettent de construire une équation de recherche en croisant des mots-clés, en exclure et ainsi affiner la recherche et obtenir les références les plus pertinentes. Il est également possible d’utiliser des guillemets et une troncature (? ou $). AND (ET) (symbole + ou symbole &) : Permet d’associer deux concepts ou plus, de préciser la recherche. Exemple : chute +«personne âgée» ; chute &« personne âgée » OR : Permet d’élargir la recherche, Sélectionne les documents où apparaissent le 1er terme, le 2e terme ou les deux. Intéressant, soit pour une recherche large, soit lorsqu’on n’est pas certain du sens d’un terme. Exemple : prématuré OR précoce SAUF (symbole - ,sans espace, le vrai « moins » du clavier numérique, pas le tirait du 6,(2023) avant le mot à retirer): Permet de délimiter la question, de réduire une interrogation en éliminant un des aspects de la question. « » : Permet la recherche par expression, une « chaîne de caractères » (mêmes mots dans le même ordre) Exemple : « paralysé cérébral » Troncature : 4 Le terme de « booléen » vient du mathématicien George Boole qui a travaillé sur la théorie des ensembles. UNIVERSITE DE LA REUNION | UFR SANTE | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 6 INFORMATION–COMMUNICATION : LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. (UE1A) La troncature est un signe qui remplace une ou plusieurs lettres d'un mot. La troncature est utile pour chercher les mots au singulier et au pluriel irrégulier comme « cheval » et « chevaux » au lieu d'utiliser l'opérateur logique OR. o En général, elle est représentée par l'astérisque *. L’utilisation de la troncature ou astérisque permet de trouver les mots de même étymologie. (Duval, 2000) Exemple : Pric* pour price, prices, pricing…(Safon, 2019) o On peut également utiliser $ : remplace plusieurs caractères au début, au milieu ou à la fin d'un terme. Exemple : antibio$ recherchera antibiotique, antibiothérapie, antibiogramme…. D’autre précisions sont possibles mais il en existe trop pour que leur présentation soit intéressante ici. (ex : SITE ; INURL ; INTITLE ;……) Il est important de bien préparer la question à poser pour réduire les silences et les bruits. - « Silence » : absence de réponse alors qu’il existe des documents sur le sujet ; - « Bruit » : trop de réponses ne correspondant pas ou mal à la question posée. Une fois votre équation écrite, vous allez devoir la poser dans la barre active d’un moteur de recherche.5 Le choix de ce dernier n’est pas sans conséquences sur la qualité des retours. Méta-moteurs de recherche. Ils puisent leurs informations à travers plusieurs moteurs de recherche généralistes. Intérêt : - N’entrer le sujet de leur recherche qu'une seule fois tout en accédant aux réponses de plusieurs moteurs de recherche différents. - Élimination des résultats similaires - Triage des résultats pour fournir en premier les pages fournies par plusieurs moteurs.. http://sumsearch.org/ www.tripdatabase.com www.starpage.com www.seeks.com 5 Chaque outil de recherche utilise sa propre syntaxe, il est conseillé de consulter l'aide proposée par l'outil de recherche. UNIVERSITE DE LA REUNION | UFR SANTE | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 7 INFORMATION–COMMUNICATION : LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. (UE1A) Moteurs de recherche. http://scholar.google.fr/ ; http://www.erudit.org/ ; http://www.scienceresearch.com/scienceresearch/ http://worldwidescience.org/ www.refseek.com - Recherche de ressources académiques. Plus d'un milliard de sources : encyclopédie, monographies, magazines. www.worldcat.org - une recherche du contenu de 20 000 bibliothèques mondiales. Découvrez où se trouve le livre rare le plus proche dont vous avez besoin. https://link.springer.com - accès à plus de 10 millions de documents scientifiques : livres, articles, protocoles de recherche. www.bioline.org.br est une bibliothèque de revues scientifiques en biosciences publiées dans les pays en développement. http://repec.org - des volontaires de 102 pays ont collecté près de 4 millions de publications sur l'économie et les sciences connexes. www.science.gov est un moteur de recherche d'État américain sur plus de 2200 sites scientifiques. Plus de 200 millions d'articles sont indexés. www.base-search.net est l'une des recherches les plus puissantes sur les textes d'études universitaires. Plus de 100 millions de documents scientifiques, dont 70% gratuits Pour aller plus loin, de nombreuses universités mettent à disposition des tutoriels et aides en ligne pour les guider dans leur recherche documentaire. (Ex : https://paris-sorbonne.libguides.com/?b=g&d=a) Il est bien évidemment recommandé pour des raisons de légalité et de copyright de ne pas faire appel à des sites pirates = « site web fournissant un accès libre à des articles scientifiques obtenus par web scraping1 en contournant les paywalls (« péages ») classiques des éditeurs académiques. » (Wikipedia) Il me semble important de faire une pause ici afin de parler des biais apportés par l’utilisation de moteurs de recherches et de sites spécialisés. 1 : Les sources sont régies par des algorithmes qui ont pour vocation de vouloir vous faire « plaisir », c’est à dire répondre au plus prêt à vos attentes supposées et ce en fonction de vos recherches précédentes. Je prends pour exemple la sélection faite par ses logiciels afin de vous proposer des vidéos / marques / achats sur vos réseaux sociaux préférés en fonction de vos visites précédentes (vous avez regardé du rugby ? on va vous proposer du rugby !). Les motivations des concepteurs sont, j’ose le croire, louables à la base : personnaliser votre recherche et vous faire gagner du temps…( … les mots utilisés dans votre requête, la pertinence et la facilité d'utilisation des pages, le niveau d'expertise des sources, votre position et vos paramètres6). Mais ne vous y trompez pas. La finalité est de vous fidéliser, de vous faire consommer, du temps de connexion ou autre, en vous proposant des produits ciblés en fonction de votre profil d’utilisateur. 6 https://www.google.com/intl/fr/search/howsearchworks/how-search-works/ranking-results/ UNIVERSITE DE LA REUNION | UFR SANTE | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 8 INFORMATION–COMMUNICATION : LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. (UE1A) C’est valable sur Facebook ? C’est valable aussi sur les sites scientifiques et pour les moteurs de recherche. https://www.seo-reference.net/optimisation/algorithme.html https://www.gda.fr/blog/comment-fonctionnent-reellement-les-moteurs-de-recherche https://www.google.com/intl/fr/search/howsearchworks/how-search-works/ranking-results/ 2 : Les éditeurs de renom font payer les auteurs (Oui oui. Vous lisez bien !) afin de pouvoir publier dans leur revue. Ainsi, un chercheur / auteur / équipe, non seulement investi du temps, des compétences et de l’ingéniosité pour réaliser sa recherche mais en plus, doit avoir les moyens financiers pour rendre visible les résultats de sa recherche. Je m’autorise à faire ici un comparatif avec un abonnement aux pages jaunes... C’est celui qui a les moyens de payer qui est rendu visible ! De là à imaginer que plus on paye, plus on est visible (en tête de liste) il n’y a qu’un pas…Autant cette pratique pour la recherche d’un artisan est déjà sujette à discussion (ce n’est pas obligatoirement le plus compétent qui arrive en tête de liste mais celui qui a le plus gros abonnement, c’est-à-dire le plus riche !), elle devient particulièrement contestable quand il s’agit de neutralité et de recherche documentaire. https://www.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/le-cnrs-encourage-ses-scientifiques-ne-plus-payer-pour-etre publies#:~:text=Le%20CNRS%20encourage%20ses%20scientifiques%20%C3%A0%20ne%20plus%20payer%20pour%20%C3%AAtre %20publi%C3%A9s,- 07%20avril%202022&text=Dans%20le%20cadre%20de%20la,%C3%AAtre%20disponibles%20en%20libre%20acc%C3%A8s. ) https://sciencespo.libguides.com/publications/publier-un-article https://blogs.mediapart.fr/prgg/blog/240318/payer-pour-publier https://council.science/fr/current/blog/combatting-predatory-journals-and-conferences-through-systemic-change-in-scientific-publishing/ https://www.letemps.ch/sciences/9500-euros-publier-nature-seisme-plan-s https://fr.wikipedia.org/wiki/Frais_de_traitement_des_articles J’espère que les faits énoncés ci-dessus et leur imbrication respective (l’un influence l’autre et inversement) vous font toucher du doigt le danger de telles pratiques quand il s’agit du développement d’un esprit critique, de la pluralité des sources d’information ainsi que du combat nécessaire et constant à mener pour lutter contre l’uniformisation, la pensée unique. Mais alors, comment y remédier ? Pour tenter de limiter ce biais, je vous conseille de : - diversifier vos moteurs de recherche et sites utilisés - ne pas vous arrêter aux premiers articles proposés en tête de liste mas bien faire descendre votre curseur pour aller chercher des articles plus loin dans la liste - faire appel à des documentalistes chevronnés pour vous aider et discuter - vous intéresser aux articles qui vont à l’encontre de vos pré supposés Conclusion : Voici donc la première étape du versant « Evidence » de l’EBP : savoir ce que l’on veut, préparer sa recherche documentaire, sélectionner les sources d’information, et chercher des documents. Il va falloir maintenant évaluer la qualité du document et des informations qu’il contient afin de les faire vôtres…ou pas ! Et ça, c’est encore un tout autre travail ! Bonne continuation. UNIVERSITE DE LA REUNION | UFR SANTE | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 9 INFORMATION–COMMUNICATION : LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. (UE1A) Références consultées et utilisées. Ancelle T. (2017) Statistiques épidémiologie. 4ème édition. Sciences fondamentales. Maloine. Allin-Pfister A C. (2005) Formation à la recherche. Une approche globale. Lamarre. Allet L. (2012, Avril). Le rôle de l’evidence based medicine en physiothérapie. Kinésithérapie la revue, p 38- 39. Armstrong O. Lemarie E. Conférence Internationale des Doyens et des Facultés de Médecine d'Expression Française. (CIDMEF) Bibliothèque de la faculté de médecine, université de Liège (Belgique) : http://www.ebm.lib.ulg.ac.be/prostate/typ_etud.htm; récupéré le 06 juillet 2012 École Centrale de Lyon (2007) ANALYSER ET EVALUER LA QUALITE D’UN ARTICLESCIENTIFIQUE Méthodologie de recherche d’information (session 2) Bibliothèque Michel Serres 28/11/2007 Formations PE / 1A 2007-2008 Duval M. (2000) Les moteurs de recherche Partie 1. Le langage de recherche. Service de recherche documentaire DSI. http://www.dsi-info.ca/moteurs-de-recherche/langages/troncature.html Dinet J., Passerault J-M. (2004) La recherche documentaire informatisée à l’école. HERMÈS 39, 2004. Gedda M., Médecine factuelle, pratique factuelle et indice de factualité 1.0 (i-FACT) Kinesither Rev 2017;17(187):9–16 HAS «Élaboration de recommandations de bonne pratique : méthode « Recommandations pour la pratique clinique ». Service des bonnes pratiques professionnelles / Décembre 2010. Récupéré du site de l’HAS en février 2015 : http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/analiterat.pdf Lefeuvre L. 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